ARISTOCRATIQUE,
Seconde
édition.Dédié à
V
Auteur dejeM*en
Fputs,Cher
ami
*permetqueje t'offremon
attachementy&
puis* si tu ne veux pps, je nfen fouts;mais
comme
tuesbon citoyenj, tunetefâcher qV^hers ami
, permetsqueje te ràppellequel- ques faits
du commencement
de notre révolu- tion, qui doit toujours être chere à tous bons François.Comme
tu' as vécu long-temps au-delà des mers, je penfe que tu nJeii plus guère au cou- rantdesmœurs
decesbougresd’aiilïocrates.MaU
je vas t’apprendre en
peu
de ipotscomme
ces mâtins-là fe conduiferat.Il faut te dire que j’ai eu
un
de ces bougres- là pour ami pendant long-temps,auquel jevous.citrois le
nom,
fiun peu
de délicateffe neme
retenoit ,
non
pour luigmais pour fafemme
qui eft très-eftimabie
;
&
encore s?il n’y ayoïtque
fa gentilleffe,je
m’en
foutrois;mais
commç
tu m’entend, nous avons des petits entretiens nous deux qui méritent d’être confervés y
&
tandis que ion jean-foutre de mari déclame contre la démocratie
, je fais
bu &
ha avec faSi pourtant elle
me
donnoitun peu
plus d’interetque celuide m’amufer. Je dénonceroit fongueux
de mari ; car je fuis sûr* qu’on le foutrois fur-le»champ
à la lanterne ;& moi
j’épouferois la
veuve
; mais ,comme
elle efiextrêmement
coquette , elle mangeroitma
for- tune;&
foutre* ce n’efi: pas ce qu’ilme
faut,j’aime
mieux
laifier vivre fon cocu de mari ,afin qu’il fournifie à fon entretient; <k
moi,
c'efi: aiTez d’avoir la peine de,l'aider fans qu’il
m’en
coûté encoredesfrais.!D’ailleurslui,
que
peut-il faire avec fa figure anathenienne? Rien^
&
bien il faut le laifiervivre pour le punir davantage, afin que lafuite xle
temps
ouvre fon coeur auremord
,&
crevene
pouvant furvivre au regretdu mal
qu’il a fait.Tout
cela ne font que de babioles : entrons maintenant en matiere~fur la conduite de ces tigres ennemisdu
bienpublique.fAvant
.la révolution , pas bien long-temps
avant, car c’étoit le jour de fa naifiance;mon
gredin d’ami avoit à fatable vingt
ou
trentede ces bougres d’ariflocrates : telque
ceMaury
,çe vicomte de
Mirabeau
, ce d’Epreminil ,&
une
infinité d^autxesque ma plume
dédaigne écrire; il falioitVoir ces boügres-Iàçomme
ilsbavardoîent, <k
comme
ils nous traitoient, ilfembloità les entendrequ’ils étoient divins
,
que
I
'.ur corps étoient
compofé
de i’efprit de la*izpS>
3
nature, 5c nous que noùs en étions la lie ^
ou
d’une matière hétérogène&
bien inferieur acelle qui les a compofés.
Cetteverminç,mérite-1-ellenotre entretient,
•difoit cet abbé
Maury
, ce filsdun homme.du
peuple, nedoit-elle pastremblerànotreafpeü;
n’cft-elle pas tropheureufe
quand
nous vouions nous humilier au point de lui donner quelque accèsauprès de nous ,&
en lui accordant quel- ques grâces.Ce
bougre de Déprémefnil, qui, fonempreîTementaremplir fon ventre%nantfes
yeux
altiersfurchaquemet qu
arriver, de façon que fa vue gourrn andine en
-avoirrongélamoitié avant qu’ilsnefüffentpofés furlatable,
& tombant
dansun
accès dedéliré,enlui Ci naturel,
écumai-rxomme un
taureau,
pour
moi
,dit‘il,quand on me
parlédecetteca^
«ailleaprès
mon
dîné, celame donne
enviedé le vomir.L'abbé Mauri. Croirois-tu, cher
ami
„ conti-nue
cetantipthiquenationale, adreffantlaparole àmon
cocud’ami, que i’éfprit de cette canaille qui vote à notre afîembiéè, femet
dans latêteque
nous allons payer les impôts, de paire avecelleî
comme
fielle ne favoit pssque
nousfom- mes
fes maîtres,&
qu’elledoittout&
nousrien;mais
apparemment
qu’elle/ne fait pas que lesimpôts nefontfaitque pour être perçus chezle vulgaire,
&
nous pourles faire lever&
enufercomme
ilnons plaît,Mais
moi
jeleurapprendra;&
qui peêlerdestêtes quifont faitesrour leroyaume
; il luiallaitbien à cet êtrevulguairedu
,que
nous avonsbien voulu protéger, parce
qu
4ilparoiiloit avoir une luëurd’efprit de grand; de votuoii mettre la canaille à notre niveau
, dans
i elperancequ’elle le
récompenferoit d'une
mé-
moire immortelle, mais uousluiavons fait voirqn
un elpfit crapuleuxn’étoit pas fait pour être parmi nous.
Ce
gredinde vicomte dé Mfrabëau. Ôh'l dit- il,cepauvreprinceLambefcj
Craignantquefon exiie ne caufequelquerumeur
àces pauvres Pa- nlièns; eft allé avec quelques foldats les faire trembler,i. ^ nai*ràpasgrandpeine, répond
mon
gre-dind ami ».
°
Mais
Un
dé ces ëfpiorîs àriftocraticjués; ârrivd tdutenrueur,&
leurapprendque
tout Paris eft'
diJpofe à s’armer
&
qu’on ionne le tocùn dans toutesles eglifespourraffemblertouslescitoyens oans l’intention de Venir aiïiéger Verfailïes, iJndeCesgredinslalui répond bas.,tu plaifante?Nori^ je^ne plaifante pas, répond fefpion, jé Crains
même
qu’ils ne vous affallinent tous. Oiipaya
gracieufementcethomme
* caronluidonna
trOÎS livrés pour le récompenfer decet expofé à gagnëf
une
fluxion de poitrine^, en accourant apprendrecettenouvelle.;
MaiS
ée]â néles effraÿoispoint,&
continuant de nousn argueriiis difpient, eil-cequecette'cra-
pule voudroit nous
donner
la comédie. «Moi
|üin’avoitencorê
nm
dit*femaht mon cmé
fe4 .
'
-
J
ranimer,qui avoir étéabatu par toures les,vexa- tions
que
jevenois d’entendre de tout ces Jean foutrelà,&
dans l’idée quemes
bravescompa?
triotes ne s’en tiendraient pas qu’à prendre les
armes,qu’ils puniraientcesvils agens
du
defpo*tifme'jk
Ma
languecommença
à s’armerauffi|mais,meffieurs, leurdis-jej,vous vous amufez.à leur-dépend, mais ils pourront bien â leur,tour
s'amufer au votre, car cette
comédie que
vous Croyez qui va vous faits rire, pourra bien au contrairevousfairevërfer plusd’unelarme,Ce
foutugüeux
d’abbé'Maumv
jïi^j^t^ûti regard^furieux„ quej’ai cruque le bougfe yopf
loit
m
avaler, ilme demanda
d’un ton brufqueetes vous de cette crapule
ou
lagepî
qui vousfait parler ainli?Je luifépondis,,ppaje naipaspeur* çegredin quicrbyoïtquej’étpis
de fon parti,
me
dit a la Borine.
^îeuré
,
r~yôij^
copime
il faut être.,je luiaurais bien.disJe.çqn- traire,'li
ma
chere. anjie n’ayoit.pasvete'^-cô^de
moi, me
pouffant toujours pour que je neÆfe
rien, dans làcrainteque
je n’ai.Ueme
pren- dre de mots aveccemâtin-là,vu que
celapour- roitdéplaire à fonmari,dontJebougre de cocu^P
r v9Jroj
t èjair que parles
yeux
1 de ce gredin dabbé-là ,&
que cela ne masquerait pas dé rn atirerunebrouille qui nousauraientempêcHë
de nous voir aufïi à notre . rCette brave
dame
qui n’étoitpointarifloeratecomme
vous voyez, puifqu’elle m’aimoit
&
qu
enem’aime
encore, étoitcaufe quejenelesqùmoit
point, j’étois là préfent
quand
on effvenu
leur apprendre cette effroyable nouvelle e ta prifede là BafbJîe&
detrentemiiTél'unis)
\
&
deFleffeîlés,enmancfiés
comme
des.têtes âperruques au bout de leur pique de
fer,iln’yavoir
quhm moment
qu’ilsfetrouv,oientiriai,; if falloir voir lesdomeftiques de ces gre- diristSn
êoirirfie ils étoient en l’air
, plusaffaires
que
pourfteîfitfrdlëfeu pris dansune
cité»L’ua
coùfort,Fh
ërcherdu
vinaigre, l’autredu
vulné- rUÎrB&difFëferite^fortesd’bcîeur,ma bonne amie donna
fffrriffàcon, mais,
malhéureufement
iln’y avoirqu’elle defemme
,car fans cela l’em barra auroit étémoins
grand, ôcdel’eauqui arrivoitde
toute partpour abreuvertous cesjeanfoutre- fa:Sile'bon Dieu
avoirvoulu qu’ilsfôientreffés Àjt/its, qu’ellegrâce il nous auroit fait!J’aurois£té faire chanter le Te
Deum
dans 'toutes les guinguettesde
Paris.Mais nousn’avons pas euce
bonheur
^ car Tesbougres après,avoir
bu
del’eaucomme
des ânesifereviennentâla vie, mais cen’étoit pas tout*
cés infernaux
goùrmans
qui boufoient cha- cunscomme
quatre bûcherons, avoient tousdes ihd’igefeons, j’avois fortis
un moment
pouraller rireàmon
aife,maisun peu
d’humanité m’ayantfaitrevenirde
mon
délire,jerentrai,maisqu’elle fûtma
furprife î Jevis tous ces bougres-îà dé- gueuler, entre autre cecochon
de vicomtede
Mirabeau étendu tout de fon long dans fe défroque,mon
gredin d’ami ne dégueloit pas maisila voirchié dans lacalottedel’abbéMauryi
Mais
ce gredin d’abbéMaury
quia le coeur plus durque Famé du
diable, qui vraiment pourxoi:fervirêPencîume aux forgesde Vulc^uu
7
Le
bougre ne chioit point delagueulecomme
les autres , mais craignant
que
fon dîner nel’étouffe, il mitla boutique d’un droguifte àfa
démëtique, mais ce lut en vain.
Mes
gredins qui fe propofoient de s’amufer à nos dépends , de lacomédie
qu’ils difoient que nous allions leur jouer, ne s’imaginoient pas qu’ils feroient les hérosdu
fujet.Mon
cher-ami, je vous donnerai la suite de ce vomissement dansmon
second n°.J’ai l’honneurd’être l’ami des bonnesjjens
,
tel
que
Jean-Bart.L’Efpiotd