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Risques mineurs, changements majeurs

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Academic year: 2022

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Appel à contributions pour la revue

COMMUNICATION & ORGANISATION N° 44 - À paraître 1er semestre 2014

Risques mineurs, changements majeurs

Dossier coordonné par Elizabeth Gardère, Nicole d’Almeida et François Allard L’intérêt de ce dossier est d’analyser comment s’opère, sous l’effet de l’information et de la communication, le couplage entre une culture généralisée du risque (Beck, 2008) et une réorganisation du social, des pratiques et des modes de vie tant individuels que collectifs. Ce processus sera envisagé de l’amont à l’aval, de la qualification-formalisation des risques aux dispositifs d’éducation et de prévention déployés à tous niveaux (école, structure familiale, organisations, institutions). Dans cette dynamique, la part de l’information et le travail de communication jouent un rôle décisif qu’il s’agira ici d’analyser. Cela, qu’il s’agisse de la rationalité des choix, des soubassements de l’éthique, ou encore des valeurs de l’action dans le respect d’un principe de responsabilité (Jonas, 2008). Aussi, les changements de société (Latour, 2008) s’accompagnent d’un questionnement sur les pratiques et diagnostics.

Ce numéro 44 s’adresse à des chercheurs d’horizons divers, appartenant à différentes disciplines mais tous engagés dans une réflexion critique sur les modèles, présupposés ou conséquences théoriques de la safe society qui se profile et que nous pouvons caractériser comme une société d’énonciation et de dénonciation. Il s’agit d’explorer les mille et une figures du risque tel qu’il se dit, se construit, s’enseigne ou se prévient. Dans la circulation de la catégorie de risque, dans sa configuration, sa rhétorique et ses dispositifs se joue un processus civilisationnel qui n’est pas sans rappeler les travaux de Norbert Elias dans La Civilisation des Mœurs. Sans se consacrer spécifiquement aux crises et risques majeurs (de type nucléaire), il s’agit de mesurer la place au quotidien des processus d’information et de communication dans des sociétés où les maîtres mots sont ceux de risque, précaution et sécurité.

Les ruptures introduites par l’accélération des savoirs et des techniques, par la culture du nouveau capitalisme (Sennet, 2012), et l’idéologie de la globalisation opèrent une dérégulation et génèrent une incertitude généralisée dont la culture du risque est une des réponses. A l’idéologie libertaire de l’ouverture succède une idéologie sécuritaire qui anime tous les aspects de la vie quotidienne : de la consommation des produits aux relations aux autres via les techniques du soi (Foucault). La fragmentation de la vie sociale, des êtres humains et de leur environnement s’accompagne d’une banalisation de la catégorie de risque qui s’applique à tous les interstices de la vie. Paradoxalement, l’appel à une société de l’innovation et l’injonction contemporaine de créativité se doublent d’une

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volonté de risque zéro et de la création de dispositifs de normalisation à large échelle. Tandis que le pouvoir et l'autorité se délitent ou se répartissent selon le principe de subsidiarité au niveau politique, la question de la responsabilité sous l’angle individuel et collectif est reconsidérée dans un contexte d’omniprésence du risque. La banalisation du risque dans tous les moments de la vie suscite ce que nous nommerons une prolifération des risques mineurs, objets d’attention, d’apprentissages dans lesquels se jouent des changements majeurs à l’échelle de l’individu et de la société.

Les contributions à ce numéro sont attendues dans deux perspectives : 1) Le risque : information, opinion, savoirs, débat et expertise.

La réflexion sur la communication des nouvelles éthiques des organisations engagée en 2005 dans le numéro 35 de la revue se prolonge aujourd’hui à la faveur des formes émergentes. L’environnement, le développement durable, l’éco citoyenneté, la RSE, l’engagement et bien d’autres sujets, sont au cœur des discours et des pratiques civiques et organisationnelles du XXIe siècle. Cela nous invite à questionner l’institution de l’objet Risque (objet théorique et sociodiscursif) dans le champ des SIC et par là à réenvisager la production du savoir, des normes et des comportements ainsi que leur circulation et traduction sociale. Des ONG –gardiennes et sentinelles du risque- à la sphère politique qui l’institue et le prévient via les formes participatives et/ou agonistiques du débat public, il s’agira ici d’envisager les espaces d’expression et d’installation du risque dans la fabrique de l’opinion publique.

2) Le changement

Dès 1993 la revue Communication & Organisation dédie un dossier sur le thème changement organisationnel : une perspective organisationnelle ? Il est complété en 2008 par le numéro 33 de cette même revue, qui envisage une anthropologie du changement organisationnel en tant que notion émergente. De la force du récit aux postures de management soutenues par des dispositifs numériques, des TICE et des stratégies d’acteurs, le changement est revisité dans ce numéro par le passage d’une vision statique à une vision dynamique du changement (Collins et Porras ; Duck). Loin de tout souci d’optimisation strictement gestionnaire, les approches discursives et l’apprentissage organisationnel et social des risques sont analysés dans leur dimension communicationnelle et performative. Sera analysée l’émergence de nouvelles pratiques de soi, de nouveaux rapports aux objets, aux autres et au monde.

Le numéro 44 ira au-delà de ces acquis sur le changement organisationnel en l’envisageant sous l’angle d’un paradigme, d’un mode de gouvernance, d’une expérience, ou encore par le biais des pratiques d’acteurs au prisme de la tension entre incertitude et savoir. L’enchevêtrement des discours, des techniques et des pratiques sera au cœur de cette relecture de la question du changement à l’heure

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de la généralisation des risques.

Calendrier

Les propositions de communication sont envoyées par mail à : Elizabeth Gardère : elizabeth.gardere@u-bordeaux4.fr

Nicole d’Almeida : nicole.d'almeida@celsa.paris-sorbonne.fr François Allard : fr.allardhuver@gmail.com

Date limite de remise des propositions selon les consignes de rédaction : 10 septembre 2013

Sélection des propositions : 15 octobre 2013 Remise de l’article intégral : 05 janvier 2014

Evaluation par le comité de lecture : 30 janvier 2014 Retour des articles définitifs : 1er mars 2014

Publication du numéro 44 de la Revue Communication & Organisation au cours du premier semestre 2014

Consignes de rédaction en fichier joint

Publiée par les Presses Universitaires de Bordeaux, la revue Communication &

Organisation est semestrielle. Elle est rattachée au laboratoire MICA (Médiations, Information, Communication, Arts), Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3.

http://mica.u-bordeaux3.fr

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