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PROBLÈMES SEXUELS DE LA FEMME

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Academic year: 2022

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P R O B L È M E S SEXUELS

DE LA F E M M E

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DU MEME AUTEUR :

Connaissance sensuelle de la femme (Edit. Buchet-Chastel).

Connaissance sensuelle de l'homme (Edit. Buchet-Chastel).

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NOËL LAMARE

Ancien externe — Lauréat des hôpitaux de Bordeaux Ancien interne des hôpitaux d u Maroc

P R O B L E M E S S E X U E L S

D E LA F E M M E

Sexualité, m o r a l e et spiritualité.

Régulation de la natalité et plaisir a m o u r e u x . Troubles de la fonction érotique.

Frigidité. Homosexualité.

BUCHET/CHASTEL

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Si cet ouvrage vous a intéressé, il vous Buffira d'adresser votre carte de visite aux Editions BUCHET/CHASTEL, 166, boulevard du Montparnasse, Paris, XIV% pour recevoir gratuitement nos bulletins illustrés par lesquels vous serez informé de nos dernières publications et de nos projets.

@ 1 9 6 5 b y B U C H E T / C H A S T E L - P a r i s .

T o u s d r o i t s d e t r a d u c t i o n , d e r e p r o d u c t i o n e t d ' a d a p t a t i o n r é s e r v é s p o u r t o u s p a y s y c o m p r i s l ' U . R . S . s .

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A PAU LE

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A Messieurs

Edmond BUCHET et

Jean CHASTEL

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CHAPITRE PREMIER

L'AMOUR SEXUEL, LA MORALE ET LA SPIRITUALITÉ

La frigidité féminine fut longtemps ignorée ou méconnue.

C'est que, jusqu'à ces dernières années, il était généra- lement admis que l'insensibilité sexuelle de la femme était naturelle, voire obligatoire, le plaisir érotique étant le monopole des femmes de mauvaises m œ u r s ou, tout au moins, u n luxe — et une manifestation de luxure — p o u r les autres. « Inutile à la procréation », il était en outre, et pour cette raison même, u n facteur de perdition. Une femme honnête et digne de respect se devait d'obéir à la loi de reproduction de l'espèce sans prendre aucune p a r t à l'acte sur lequel est fondée cette reproduction. Le r a p p r o c h e m e n t intime étant étroitement enfermé dans les limites d u strict « devoir conjugal », de l'insémination ut fecondetur, la femme était réduite au rôle de faiseuse d'enfants, de réceptacle séminal et de nid. Seule la femme dévergondée retirait de la volupté de l'acte sexuel, une volupté qui était

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en outre présentée comme une manifestation anormale impliquant l'existence d'une affection pathologique. Nous avons eu sous les yeux des ouvrages, certains de la fin du siècle dernier ou du début de celui-ci, d'autres même bien plus récents, et dont les auteurs, moralistes, ecclésiastiques, voire médecins (!), s'accordaient à qualifier le plus sérieu- sement du monde de malades les femmes éprouvant des sensations érotiques. Ainsi le plaisir des sens n'était pas seu- lement un épouvantable péché, une déchéance sans nom, une offense à la morale, il était aussi et de surcroît un symptôme morbide. Certes, on a quelque peu évolué depuis. Désormais, et fort heureusement à notre sens, ce n'est plus le plaisir érotique qui est considéré comme un trouble de la fonction féminine, mais son défaut. Et sans nul doute, la santé psy- chique et la santé physique ne peuvent que gagner à ces conceptions nouvelles. Et si ce gain n'est pas d'ores et déjà aussi appréciable qu'il devrait et pourrait l'être, c'est que les préjugés qui ont si longtemps et si lourdement pesé sur la fonction sexuelle en général et sur la fonction sexuelle fémi- nine tout particulièrement sont, comme tous les préjugés, extrêmement difficiles à extirper tant sont profondes leurs racines. A telle enseigne que, même de nos jours apparem- ment caractérisés par des moeurs beaucoup plus « libres », ils exercent encore sur la fonction sexuelle des effets émi- nemment pernicieux. Mœurs apparemment libres, disions- nous à l'instant. Prétendue liberté, en effet, apparences trompeuses. Car la licence n'est pas la liberté. La licence évoque immédiatement l'interdit, la « chose défendue », le plaisir malsain, répréhensible. Les individus soi-disant

« libres » de notre époque sont en fait, sont en réalité des prisonniers qui s'ignorent. Prisonniers de l'atmosphère qui empoisonne encore les relations sexuelles en leur conservant un caractère trouble, ce caractère constituant précisément une grande part de l'attrait qu'exerce sur eux le rappro-

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chement intime avec l'autre sexe en même temps qu'il explique leurs si fréquents échecs. Car pour s'être, au moins et en partie et en apparence, débarrassés des interdits sexuels, ils n'en restent pas moins, malgré eux, sous leur influence. En d'autres termes, ils enfreignent ces interdits, ils ne s'en sont pas affranchis. Ils ont simplement l'audace, ils prennent simplement le parti de passer outre et de pécher, de goûter à un fruit qu'en leur for intime ils savent défendu. Dès lors leur fonction sexuelle s'exerce dans une atmosphère psychologique et morale malsaine et le conflit qui se déroule dans leur inconscient ou dans leur sub- conscient se traduit dans les faits par des troubles qui ont nom frigidité, impuissance, perversions, névroses enfin.

Il ne saurait donc être question de parler de liberté, la liberté supposant nécessairement l'abolition préalable des tabous qui pèsent sur la sexualité. Ce n'est que lorsque cette abolition sera effective que la fonction sexuelle pourra s'exercer vraiment librement, que la licence cèdera la place à la liberté avec tout ce que ce concept implique de pureté.

Car il n'y a d'impureté dans les manifestations érotiques qu'autant que ces manifestations sont grevées de cette hypo- thèque d'immoralité, entourées de cette atmosphère très particulière de luxure qui font tant de mal à l'amour, le frelatent, le dénaturent, le dépouillent de l'essentiel de sa transcendantale signification. Il est assurément déplorable que la sexualité soit ainsi disjointe de l'amour, que le désir et le plaisir érotiques soient ainsi séparés du sentiment, que la chair soit ainsi détachée de l'Esprit et de l'Ame, alors qu'ils forment un tout inaliénable. Le jour où l'acte sexuel sera universellement réhabilité, reconnu pour être une manifesta- tion idéale de l'Amour, c'est-à-dire de cet amalgame de ten- dresse, d'affection, d'estime, de respect, de confiance, d'al- truisme qui unit l'homme et la femme, ce jour-là les névroses, les tourments, les déchirements, le vice lui-même enfin, seront

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condamnés à disparaître. En déconsidérant la sexualité, en la marquant a priori du sceau de l'infamie, on n'aboutit à rien d'autre qu'à désintégrer l'amour, ou à l'entacher, à le dégrader, et, pour tout dire, à le pervertir, on empêche l'homme et la femme de s'aimer authentiquement et tota- lement, de ne faire plus qu'un seul être, d'atteindre au sommet de l'unité, à la plénitude du don mutuel. En discré- ditant la sexualité, on présente les sensations voluptueuses qui accompagnent normalement l'acte d'amour comme un plaisir en soi, un plaisir uniquement sensuel que l'individu rechercherait et goûterait pour lui seul, un plaisir viscéral enfin. Et l'on parle de « tentations » auxquelles l'homme

« succombe », avec tout ce que ce terme évoque d'abaisse- ment, de déchéance. Et certes, s'il y a effectivement abais- sement, s'il y a effectivement déchéance, c'est bien préci- sément parce qu'une certaine conception de la sexualité crée les conditions qui leur sont favorables, contraint l'homme et la femme à pécher, et même spécule sur ce que la nature humaine peut recéler de propension au sen- sualisme, à la lubricité, pour accentuer cette propension.

En désignant, en effet, les plaisirs sexuels comme impurs par définition, on ne fait que souligner leur saveur et l'on décuple l'intérêt de l'individu pour une jouissance d'autant plus attrayante qu'elle est réputée luxurieuse. N'est-ce point qu'elle doit être extraordinaire, cette volupté, pour qu'on la condamne avec tant de rigueur ? Dès lors, les conditions sont en effet créées pour que l'individu la recherche pour elle-même, la cultive en tant que telle et, ce faisant, s'abaisse, s'appauvrisse toujours plus ou bien, renonçant à cette déchéance, ou luttant contre la tentation, soit amené insensiblement et malgré lui à sombrer dans l'enfer des

« compensations » — masturbation, rêveries à thèmes érotiques, perversions diverses (voyeurisme, exhibition- nisme, sadisme, masochisme, homosexualité), ou bien

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encore s'enferme dans la frigidité pour la femme, dans l'impuissance pour l'homme, avec leur long et lamentable

cortège de misères psychiques, morales et physiques.

L'appareil sexuel humain n'a pas pour seule et unique fonction d'assurer la reproduction. Il n'est pas au seul service, au service exclusif de la perpétuation de l'espèce, mais aussi et tout autant au service de l'affectivité, laquelle trouve, dans le plaisir dont il est le siège et le vecteur, un interprète idéal. N'est-ce point aimer que de dire des mots apaisants à un être dans la peine ? N'est-ce point aimer encore que d'assurer tel de ses semblables de son amitié, de son attachement, de son dévouement ? Ainsi, comme la voix par le truchement de laquelle l'ami console ou encourage, comme la voix par le truchement de laquelle l'amoureux exprime sa tendresse, comme la voix qui porte et transmet la chaleur du sentiment d'un être à un autre, le plaisir sexuel n'est autre qu'un mode de communication parmi tous ceux dont nous disposons pour traduire nos états affectifs et nous rejoindre les uns les autres, mieux encore, communier les uns avec les autres dans un même émoi. C'est à ce titre que le plaisir sexuel mérite d'être réhabilité et hautement considéré. Lorsque nous offrons un cadeau, par exemple, c'est avec le dessein et l'espoir que ce cadeau procurera une joie à celui qui le reçoit. Nous attendons que notre geste provoque chez le récipiendaire un mouvement vers nous, une réaction par quoi il manifestera son émotion. Car ce que nous vou- lons, c'est bien l'émouvoir, c'est être la cause, c'est être l'agent de son plaisir. Ce que voulons, c'est l'animer, c'est faire naître en lui un état que nous voulons d'autant plus agréable que nous l'aimons davantage. Quoi de plus dépri- mant, en vérité, pour qui aime, que de voir sa sympathie agissante n'être pas suivie d'effet ? Car aimer, c'est bien cela. Aimer, c'est bien vouloir créer le bonheur, ce bon-

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heur qui est le signe que les êtres que nous aimons sont sensibles à une action affective qui se trouve ainsi valorisée, et pour notre plus grande joie personnelle. En aimant, nous cherchons tout naturellement un écho à notre ten- dresse. Si cet écho fait défaut, et surtout s'il fait régu- lièrement défaut, un pénible sentiment d'inefficacité, d'inca- pacité, d'inutilité, puis d'infériorité s'installe en nous.

Déçus, tourmentés, bientôt aigris, nous nous abandonnons plus ou moins rapidement à la rancoeur ou, tout au moins, à l'indifférence. Or le fondement même de la vie affective, qu'est-ce, sinon la communication entre les individus ? Et cette communication, qu'est-elle, sinon un échange d'im- pressions, de sensations, un enchaînement d'échos émo- tionnels ? Et l'amour qui unit plus particulièrement l'homme et la femme, qu'est-il, sinon précisément une communication, la plus étroite de toutes ? Mots aimables, propos affectueux, paroles tendres, manifestations d'estime et de respect, de dévouement, prévenances, attentions, gen- tillesses, assistance morale, assistance matérielle, sont autant de modes de communication conjugale dont nul ne songe- rait à contester le caractère naturel. Pourquoi faudrait-il que le mode plus spécialement sexuel de cette même communication, c'est-à-dire le plaisir érotique, soit, lui seul, exclu du circuit ? En fait, postuler cette exclusion, revient tout simplement à remettre en question tous les autres modes de communication quels qu'ils soient. Si l'on pose ou si l'on admet que le mode sexuel de communication entre les deux participants du couple humain est superflu, il n'y a aucune raison de ne pas poser ou de ne pas admettre l'inutilité du mode verbal par exemple. Refuser à deux êtres qui vivent ensemble le droit d'échanger des gestes sexuels équivaut à leur refuser le droit de converser.

Or on n'imagine pas un couple normal dont le partenaire masculin parlerait dans le désert, le partenaire féminin

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faisant la sourde oreille et ne desserrant jamais les dents.

La vie en société est fondée sur le colloque entre les indi- dus composant cette société. Et ce qui est vrai pour la vie en société l'est tout autant et plus encore pour la vie au sein du couple, qui est la cellule-mère de la société.

Pour assurer ce colloque, chaque individu dispose de divers moyens d'expression et d'action étayés sur le fonc- tionnement de divers organes ou groupes d'organes commandés et animés par l'appareil nerveux cérébro-spinal et sympathique. C'est ainsi que, pour traduire sa pensée, ses sentiments, il dispose de la voix qui répond à la contraction des cordes vocales. C'est ainsi encore, que pour manifester son chagrin, il dispose des pleurs qui répondent à une hypersécrétion des glandes lacrymales. C'est ainsi toujours que, pour montrer sa sympathie, il dispose des gestes — serrements de mains, embrassades, etc... — qui répondent à la mise en mouvement des groupes musculaires adéquats.

Et c'est ainsi enfin que, pour témoigner sa joie d'aimer et d'être aimée, pour donner la réplique à l'homme qui l'étreint, la femme dispose du plaisir érotique qui répond au fonctionnement réflexe de tout un ensemble d'organes spécialisés. L'humectation des muqueuses génitales qui accompagne l'excitation sexuelle de la femme et atteint son maximum au moment du paroxysme voluptueux — l'orgasme — est au bonheur d'aimer et d'être aimée ce que l'humectation des yeux est au chagrin. Dans l'un et l'autre cas, il s'agit d'une hypersécrétion glandulaire réflexe — hypersécrétion des glandes lacrymales dans ce dernier cas, hypersécrétion des glandes de Bartholin dans le premier —, c'est-à-dire consécutive à une somme d'inci- tations neuro-psychiques et contemporaine d'un état d'âme défini. Comme les sanglots, l'orgasme vaginal répond à une succession de spasmes musculaires, spasmes intéressant les muscles du larynx dans le premier cas, les muscles pelviens

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et périnéaux dans le second cas (1). De même qu'à l'ouïe, qui reçoit les incitations verbales et les transmet au cerveau, correspond le langage par quoi l'individu répond aux propos qui lui sont adressés, de même à la perception des incitations sexuelles transmises de l'appareil génital au cerveau correspond le plaisir spécifique par quoi l'individu répond à l'action que l'Autre exerce sur lui. Dès l'instant que l'on imagine deux êtres ensemble, le concept de collo- que vient automatiquement à l'esprit. Selon les circonstan- ces, ce colloque s'établit sous une forme ou sous une autre.

S'il ne s'établit pas, il se crée une situation à proprement parler absurde. Qui ne trouverait absurde, en effet, que deux individus se donnent rendez-vous, l'un pour parler et l'autre pour demeurer indifférent aux propos du pre- mier ? Pourquoi dès lors juger normal — et même recom- mandable — que ce rendez-vous intime qu'est l'union sexuelle conjugale se résume dans le soliloque de l'époux ? Conception absurde, oui en vérité. Absurde et odieuse. Car elle ravale l'acte le plus social qui soit, et le plus chargé d'altruisme, au niveau d'une « obligation » biologique, d'une fonction organique analogue à la fonction urinaire ou à la fonction intestinale. Pauvre, bien pauvre acte que celui qui se borne à un simple dépôt de semence. Et pitoyable condition que celle de la femme considérée comme un simple réceptacle, limitée qu'elle est aux dimen- sions d'un conduit débouchant sur une matrice, sorte de tube-à-essais vivant où doit s'accomplir la fécondation de l'œuf par le spermatozoïde mâle. Condamner la femme à l'impassibilité sexuelle, c'est dépouiller le rapprochement intime de son intrinsèque signification, c'est le déshuma-

(1) Nous donnons de plus amples détails sur la nature et les caractéristiques de l'orgasme dans un prochain chapitre consacré à l'excitation érotique féminine.

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niser, c'est le rabaisser au niveau d'une opération méca- nique, d'un acte froid et impersonnel, d'un réflexe uni- latéral et presque aussi primitif qu'un quelconque réflexe tendineux. En vérité, s'il est quelque chose de répugnant dans l'intimité sexuelle de l'homme et de la femme, ce n'est pas que cette dernière appelle et ressente la jouissance érotique, mais plutôt que cette jouissance soit absente. Et pour bien des raisons, tout à la fois d'ordre moral — d'ordre moral, précisément — d'ordre éthique, d'ordre psycholo- gique et d'ordre esthétique.

A l'éjaculation masculine, en effet, qui est la condition sine qua non de la procréation, est normalement lié un plaisir, plus ou moins intense certes, mais toujours effectif et apportant toujours à l'homme une certaine satisfaction, même dans les piteuses conditions (1) qui président géné- ralement à l'accomplissement de l'acte sexuel. Pour l'homme donc — et nous reviendrons à nouveau sur cet aspect de la question — l'acte sexuel n'est pas un acte gratuit, un acte désintéressé. Pourquoi en serait-il autre- ment pour la femme ? Comment admettre que le Créateur, qui est l'équité même, aurait établi deux poids et deux mesures au détriment du sexe féminin ? N'a-t-il pas doté également l'homme et la femme des mêmes sens ? Vue, goût, ouïe, odorat, toucher ne sont pas, que nous sachions, des appareils exclusivement masculins. Ainsi l'homme et la femme posséderaient en commun toutes les facultés à l'exception d'une seule dont l'homme aurait le privilège ? L'acte sexuel n'aurait donc aucun retentissement ? La sexualité, sans laquelle l'espèce humaine n'existerait pas, n'aurait donc pas plus d'importance que n'importe quelle fonction végétative ? Elle ne serait fondée que sur un

(1) Cf. notre précédent essai « Connaissance sensuelle de l'homme ».

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besoin viscéral masculin ? Et le rapprochement intime n'aurait d'autre motif immédiat que la nécessité de satis- faire ce besoin, comme l'attablement n'a d'autre motif que la nécessité de satisfaire le besoin de garnir l'estomac ? Et la femme ne serait à la sexualité que ce qu'est l'aliment à la fonction de nutrition ? Non pas un être sensible, sentant et pensant, une personne, mais une matière inerte, un ustensile ? Une simple machine-à-faire éjaculer ? Nul homme digne de ce nom, nul croyant authentique ne saurait faire sienne une aussi dégradante, une aussi avilis- sante conception de la sexualité. Car c'est bien dégrader et avilir la sexualité que de la séparer — arbitrairement — de son contexte psycho-affectif et de borner l'acte sexuel à une opération de vidange, à une lamentable masturbation masculine, avec tout ce que cela peut évoquer de bes- tialité. Singulière façon, pour des moralistes prétendûment préoccupés d'élever l'homme, singulière façon d'oeuvrer pour cette élévation...

La femme n'a pas seulement le droit de connaître la jouissance érotique, elle en a le devoir. Comme l'homme a pour devoir de faire en sorte qu'elle le connaisse. Tout rapprochement intime sans orgasme féminin n'a de rappro- chement que le nom. Tout acte sexuel à l'accomplissement duquel la femme ne participe pas n'est qu'un hideux.

exercice d'hygiène masculine en même temps qu'une abjecte iniquité — puisque l'homme, lui, en retire fata- lement un agrément — et, pour tout dire, une pollution.

L'amour charnel n'étant autre que l'un des aspects, l'un des visages, l'une des formes d'expression de l'Amour uni- versel, émanation de l'Amour divin, condamner, au nom de la morale chrétienne, les manifestations de cet amour est le pire des non-sens. D'une part on affirme que le corps n'est que l'enveloppe matérielle de l'âme — donc que l'un et l'autre ne font qu'un —, mais, d'autre part et dans le

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même temps, on les veut dissociés, on les sépare. Il faudrait s'entendre : ou l'homme n'est qu'un simple agrégat d'orga- nes, une mécanique, un laboratoire fonctionnant selon des lois physico-chimiques élémentaires et bien définies une fois pour toutes — les deux sexes étant alors, comme le confirment l'anatomie et la physiologie, l'un comme l'autre logés à la même enseigne —, ou il est âme et chair tout à la fois, l'une et l'autre étant étroitement interdépendantes et formant toutes deux ensemble une seule et même entité.

Nous savons bien maintenant que c'est la deuxième propo- sition qui est vraie. Mais ce que nous voulons ne pas manquer de souligner, c'est que, dans la première citée, l'homme et la femme sont à égalité, que la femme est pourvue elle aussi, comme l'homme, d'un appareil nerveux

— terminaisons, filets et troncs conducteurs, enfin centres rachidiens et cérébraux — grâce auquel elle est normale- ment en mesure de connaître le plaisir sexuel. Tout organe répond à une fonction. Il n'en est pas un qui ne serve à quelque chose, il n'en est pas un qui soit inutile. Si la femme est dotée d'un appareil sensitif génital, si elle est dotée de glandes muqueuses vulvaires — les glandes de Bartholin —, si elle est dotée de certains muscles périnéaux et pelviens, si elle possède un clitoris et des bulbes vagi- naux, c'est bien, qu'on le veuille ou non, « pour quelque chose ». Nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire que nous nous attardions à faire la démonstration d'une vérité aussi évidente. Qu'il nous suffise de citer un exemple entre beaucoup d'autres.

La sécrétion muqueuse bartholinienne qui assure l'hu- mectation de la dépression vulvaire a pour but de favoriser, et même tout simplement, de permettre l'intromission du pénis masculin dans le conduit vaginal, c'est-à-dire la conjonction intime, l'acte sexuel proprement dit. Or cette sécrétion n'est qu'un des phénomènes par quoi se mani-

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feste l'excitation érotique, c'est-à-dire l'ensemble des modi- fications psychiques et somatiques qui traduisent et accom- pagnent le désir amoureux et conditionnent le plaisir.

Comme on le voit, la nature a, une fois de plus, tout prévu, tout « planifié » en vue de l'accomplissement de la destinée de l'individu : l'humectation des voies génitales féminines par la sécrétion bartholienne n'a pas d'autre fin que d'assu- rer une lubréfaction organique sans laquelle la conjonction intime s'avère impossible ou, tout au moins, difficile (1), voire traumatisante, en tout cas douloureuse, pour la femme, comme pour l'homme lui-même au demeurant.

Or encore — qu'il nous soit permis d'insister sur ce point — ce phénomène est partie intégrante d'un ensemble de manifestations inséparablement liées et étroitement interdépendantes, manifestations au nombre et au premier rang desquelles s'inscrivent des sensations voluptueuses en même temps qu'une excitation neuro-psycho-sensuelle sans cesse croissante, la courbe ascendante de cette excitation étant parallèle à la courbe figurant l'activité sécrétoire des glandes génitales — glandes de Bartholin, déjà citées, en premier lieu et pour l'essentiel, et glandes vaginales et cervico-utérines pour une moindre part. En d'autres termes, plus l'excitation neuro-psycho-sensuelle est grande, c'est-à- dire plus le désir amoureux est intense, et plus sont impor- tantes la distillation glandulaire et l'humectation génitale.

En résumé, la lubréfaction des organes féminins, donc l'accomplissement normal et naturel de l'acte sexuel, sont subordonnés au désir amoureux. Il n'est donc plus contes- table que le désir amoureux, avec tout ce qu'il implique d'émoi érotique et de sensations voluptueuses, est rigou-

(1) A telle enseigne que la femme frigide — comme d ailleurs la prostituée — doit recourir à l'emploi d'un lubrifiant artificiel avant de se livrer à l'étreinte masculine.

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reusement nécessaire, plus, indispensable à la conjonction intime de l'homme et de la femme. Aux contempteurs, négateurs et autres moraliseurs de la sexualité d'en prendre leur parti et de se résigner une fois pour toutes. Le Créateur a seul le pouvoir de défaire et de refaire ce qu'il a fait.

Pour l'heure, nul homme ne saurait prétendre modifier une Création qui, chaque jour en apporte à qui veut les voir mille et mille preuves, répond à une conception en tous points géniale.

La femme doit donc connaître le désir amoureux afin que puisse s'accomplir normalement sa destinée de femme.

Or, comme l'enseignent la biologie et plus particulièrement la physiologie nerveuse, le désir amoureux, qui n'est autre qu'un complexe enchaînement de réflexes divers autant que multiples, conduit fatalement, dans les conditions normales, à l'acmé du plaisir, c'est-à-dire à l'orgasme, qui est le réflexe terminal ou, plus exactement, l'éclatement de la dernière gerbe de réflexes. Au fur et à mesure, au demeurant, que se développe l'excitation psycho-sensuelle, l'activité sécrétoire des glandes génitales augmente constam- ment pour atteindre son maximum au moment que la femme est mûre pour l'étreinte profonde et se maintenir aussi intense jusqu'à l'instant de l'orgasme, lequel s'accom- pagne alors d'une énergique expulsion, sur un mode rythmi- que, de mucus hors des glandes génitales, expulsion qui est d'ailleurs hautement voluptueuse en soi (1).

Comme nous le verrons plus loin, dans les pages spé- cialement consacrées à la physiologie de l'amour sexuel

(1) L'énergie et le caractère rythmique de cette expulsion de liqueur muqueuse, son abondance aussi dans tous les cas de colloque amoureux réussi, lui ont parfois fait donner le nom d'éjaculation féminine. En fait, il ne s'agit nullement d'une éjaculation, ce terme ne convenant qu'à l'expulsion de la semence masculine hors du canal urêtral de l'homme.

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chez la femme, l'appareil glandulaire dont est pourvu le col de l'utérus — plus précisément le canal cervical qui assure le passage entre la cavité utérine et le vagin et permet l'écoulement de l'hémorragie menstruelle et des sécrétions normales et, éventuellement, pathologiques — participe activement aux phénomènes sécrétoires dont nous venons de parler, et tout particulièrement encore au moment de l'orgasme. A ce moment, en effet, fait saillie de l'orifice cervical une glaire filante qui s'étire à la ren- contre de l'organe mâle et du sperme masculin, exerçant sur les spermatozoïdes en suspension dans la liqueur sémi- nale une attraction qui évoque, sans toutefois lui être iden- tique, le phénomène de la phagocytose. Les germes mâles sont ainsi comme captés par cette glaire qui s'allonge et se rétracte alternativement, aspirant en quelque sorte le sperme et contribuant ainsi au processus d'insémination.

On peut donc voir encore une fois combien le plaisir amou- reux est loin d'être un luxe, puisqu'il s'inscrit dans le cadre de la grande loi de reproduction et joue un rôle indéniable dans l'accomplissement de la destinée assignée au couple humain. Encore une fois, aux contempteurs, négateurs et moraliseurs de la sexualité d'en prendre leur parti et de s'incliner devant des réalités tout simplement admirables. Sans doute trouverons-nous bien encore quel- ques irréductibles pour nous objecter que bon nombre, parmi les femmes qui ne connaissent pas le plaisir amou- reux ou n'en connaissent qu'une dérisoire part et en tout cas ne parviennent jamais à l'orgasme, n'en sont pas moins mères de famille et, assez souvent encore, mères de famille nombreuse. En effet. Mais ce que bien des gens ignorent, c'est que bon nombre de couples stériles ne le sont qu'à cause de la frigidité de la femme et que bon nombre de stérilités qu'aucun des examens classiques n'expliquait, qu'aucun des traitements habituels ne parvenait à guérir, ont disparu

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après que l'harmonie intime du couple eût été réalisée.

Que la fécondation de la femme ne soit pas absolument subordonnée au plaisir amoureux, nous ne le nions certes pas. Il n'en demeure pas moins vrai, il n'en reste pas moins incontestable que, par certaines des manifestations objec- tives qui l'accompagnent et en sont inséparables, il favorise la fécondation et, à ce titre supplémentaire, doit être reconnu naturel et recommandable, et proclamé tel. Enfin il est indéniable et évident — et bien établi par l'obser- vation — que l'enfant né d'un acte d'amour, d'une œuvre commune, est considérablement mieux accueilli et mieux aimé que l'enfant né d'une pitoyable masturbation mascu- line. L'Amour engendre l'Amour. Les enfants conçus dans l'indifférence, le dégoût, le dépit, la souffrance, quand ce n'est pas dans la rancœur ou dans la haine, portent géné- ralement toute leur vie le poids des misérables conditions dans lesquelles ils ont été « fabriqués ». Qu'ils soient secrètement ou franchement, consciemment ou inconsciem- ment détestés, ou qu'ils soient, à l'opposé, et par l'effet bien connu du phénomène psychologique de surcompen- sation, exagérément couvés et choyés, c'est-à-dire mal aimés, par une mère qui les écrase de tout le poids d'une affectivité demeurée inemployée dans le commerce sexuel et encore exacerbée par la frustration amoureuse qui est son lot quotidien, dans l'un comme dans l'autre cas ces enfants sont voués à souffrir et à faire souffrir à leur tour plus tard. Combien d'enfants et d'adultes névrotiques, malheu- reux, désaxés, combien d'impuissants et de femmes frigides, combien d'invertis et de pervers des deux sexes pour devoir leurs tourments et leurs troubles morbides aux lamentables conditions dans lesquelles ils ont été conçus. Combien de garçons, combien de filles, combien d'hommes, combien de femmes pour subir, leur existence durant, les effets du désaccord intime de leurs parents. Combien de mères

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abusives ou, au contraire, « dénaturées » parce qu'elles n ' o n t pas été femmes, parce qu'elles n'ont pas été aimées en t a n t que femmes et parce qu'elles n'ont pas aimé l ' h o m m e dans leur compagnon, parce qu'elles n'ont pas connu ces élans et ces joies psycho-affectivo-sensuelles qui sont dans la ligne de leur destinée biologique et sans lesquels il n'est pas d'union, au sens le plus fort et le plus étendu d u terme, entre les deux participants du couple humain.

Or qu'est-il de plus beau, qu'est-il de plus admirable que l'union de deux époux, avec tout ce que cette union peut comporter de bénéfice p o u r le couple lui-même et pour sa progéniture, en m ê m e temps que pour le milieu qui l'entoure ? Encore une fois, l'amour sexuel n'est qu'un des modes d'expression, u n des visages de l'Amour uni- versel, de cet A m o u r avec u n A majuscule qui est préci- sément la clé de voûte de la morale chrétienne. Le dénigrer, le c o n d a m n e r équivaut à rien moins que remettre en question l'essence même de l'éthique chrétienne et abattre l'édifice tout entier, au n o m m ê m e — comble du paradoxe

— des enseignements du Christ. N'est-ce point, en effet, u n défi à la logique la plus élémentaire que d'exclure de l'application de la grande loi d'Amour tel mode d'aimer particulier ? N'est-ce point, en m ê m e temps, une offense à celui qui a t a n t souffert et qui fut supplicié pour s'être évertué à assurer le t r i o m p h e de cette loi dont la mécon- naissance est cause de t a n t de m a l h e u r ? N'est-ce point encore la m a r q u e d'un notoire défaut d'intelligence, d'une r e m a r q u a b l e étroitesse d'esprit, d'une grande pauvreté psychique et affective ? N'est-ce point, enfin, une action laide que de détourner l'individu du respect qu'il doit à son semblable ? Policcr, moraliser, civiliser l'individu, est-ce l'étouffer, l'entraver, l'opprimer, est-ce accumuler sur lui une montagne de contraintes et de tabous auxquels il ne comprend rien — et pour cause —, ou est-ce, au

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contraire, l'aider à prendre clairement conscience lui-même de ce qu'il est et de ce qu'il devient, de ce qui est bénéfique ou préjudiciable à sa propre vie comme à celle des autres, à concevoir et à accepter librement l'établissement de certaines limites au-delà desquelles il enfreindra, en toute connaissance de cause, les lois fondamentales et immuables dont l'observance fidèle conditionne son bonheur ? *Policer, moraliser, civiliser l'individu, c'est l'amener à atténuer la violence de ses instincts primitifs, à modérer son agressi- vité, son appétit de jouissance égoïste et à transformer en pulsions altruistes la part d'autisme ainsi retranchée de ces instincts, c'est-à-dire à les affiner.

Il y aura bientôt deux mille ans qu'un homme est venu pour proclamer l'obligation qui était désormais faite aux habitants de la terre de s'efforcer à la générosité, à la justice, à la protection des faibles, au souci d'autrui, à l'équité. L'admirable loi d'Amour était née, fondée sur le respect de la personne en toutes circonstances et dans tous les cas. Et c'est au nom de cette loi, c'est en se recomman- dant de ce principe que d'aucuns condamnent le mode d'expression sexuel de l'amour, prônant ainsi le retour à l'homme primitif, exaltant la brute, enfermant déli- bérément l'acte sexuel dans les bornes de l'instinct le plus primaire, s'opposant enfin à l'affinement de l'individu.

Imaginerait-on un ministre de l'Instruction Publique fer- mant les écoles au nom de la lutte contre l'analpha- bétisme ?

L'Amour ne se fragmente pas. L'Amour est un tout indis- sociable. Aimer, c'est aimer. On aime ou on n'aime pas.

Amputer l'Amour de l'un de ses modes d'expression, c'est le vider de sa substance. C'est donc amoindrir l'individu, c'est l'abêtir, c'est le faire régresser. Etrange manière, en vérité, de contribuer à son perfectionnement. Etrange manière de se conformer aux préceptes divins. Etrange

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manière, enfin, d'oeuvrer pour l'avènement d'un monde meilleur.

Que ce soit au point de vue biologique, que ce soit au point de vue psychologique, que ce soit au point de vue spirituel, tout plaide en faveur de la légitimité du plaisir sexuel. Quant aux considérations morales, elles ne font qu'apporter de l'eau — et en quantité — à notre moulin.

Il n'est que de considérer les innombrables désastres dont est responsable un certain moralisme prétendûment puri- ficateur pour avoir autant de raisons supplémentaires de condamner les créateurs insensés de cet « Univers morbide de la Faute » que le docteur Hesnard a si magistralement étudié dans un ouvrage qui porte ce titre et que tout individu cultivé devrait lire. Car il n'y a d'impureté que là où on l'introduit délibérément. Ce n'est pas dans le plaisir sexuel en soi que réside l'impureté, mais dans l'usage qui en est fait, quand, en particulier, il est conçu et recherché comme une jouissance égoïste et détaché de ce contexte affectif et spirituel grâce auquel il revêt toute sa signification de manifestation, de démonstration d'amour.

Il y a évidemment un monde entre aimer sa compagne (ou son compagnon) et aimer le plaisir sexuel en tant que plaisir. Il y a un monde entre aimer un être et aimer une chose. Malheureusement, le mot aimer, le mot amour ont été à ce point galvaudés que leur sens noble, leur véritable sens, leur sens transcendantal a considérablement perdu de sa force et de sa portée, de sa résonance. Ne les emploie-t-on pas le plus couramment du monde pour exprimer les appétits les plus vulgaires ? C'est ainsi qu'on aime la bonne cuisine, les bons vins, les bons gâteaux, comme on aime les parfums, l'automobile, le confort. On aime ce qui plaît aux sens, on aime ce qui procure des sensations agréables. Qu'imaginer de plus éloigné de la notion d'amour que ce souci, que cette recherche, que

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cette quête de la jouissance personnelle, d'une jouissance qui n'apporte évidemment rien à autrui et, dans bien des cas, tout au contraire lui soustrait peu ou prou ? Quoi de plus éloigné de cette notion d'amour qui sous-entend impli- citement la notion d'oblation ? Le mot amour se confond désormais si souvent avec la notion de plaisir pris qu'il finit par ne plus désigner que ce plaisir. Ne dit-on, n'entend-on pas dire ordinairement « faire l'amour » — comme si on pouvait « faire » l'amour — et « aimer l'amour » ? Dire de quelqu'un qu'il est amoureux signifie qu'il est en état d'excitation sexuelle, qu'il éprouve l'appétit érotique. Pars pro toto : au bout du compte, la seule part sexuelle de l'Amour a fini par refouler le tout à l'arrière- plan jusqu'à le faire disparaître, jusqu'à le faire oublier.

Ne dit-on pas encore « aimer d'amour » ou « ne pas aimer d'amour » ? L'amour est désormais réduit à la seule sexualité qui, ainsi isolée, perd elle-même toute valeur.

En matière de paradoxe, on ne saurait imaginer mieux.

Car combien de femmes, combien d'hommes « font l'amour » quand l'acte qu'ils accomplissent n'est préci- sément qu'un déni d'amour, ou tout au moins une cari- cature de l'amour, comme c'est le cas, si fréquent, lorsque l'homme ne se soucie pas ou refuse de procurer à sa compagne le plaisir érotique ou lorsque la femme ne se soucie pas non plus ou refuse elle-même de participer à cet acte qui est le plus important, le plus chargé de sens qui soit dans l'existence humaine.

Ainsi donc, n'étant plus synonyme que de plaisir, et de plaisir malsain, ou, tout au moins, de plaisir vulgaire, puisque uniquement fondé sur des supports viscéraux, de plaisir dégradant enfin, l'expression sexuelle de l'amour humain est totalement défigurée. Et à force de la présenter sous le jour d'un vil libertinage, apanage des débauchés, on n'a réussi qu'à transformer un nombre incalculable

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d'individus en pécheurs authentiques et invétérés et à multiplier les tourmentés, les anxieux, les pervers — les libertins eux-mêmes n'étant nullement épargnés en dépit des apparences. A force d'imposer l'image du « vice », loin de purifier l'individu, on l'a tout au contraire contraint à se souiller ou, tout au moins, à se convaincre qu'il se souille, le résultat final étant aussi déplorable dans l'un et l'autre cas. Et au lieu de transcender la sexualité, au lieu de la montrer sous son véritable jour, au lieu de proclamer sa véritable fonction qui est de servir l'Amour

— toujours ce même Amour avec un A majuscule — au lieu de la situer à sa véritable place qui est au sein d'un contexte psycho-affectif et spirituel, on l'a ravalée au rang d'une simple, d'une méprisable fonction excrétoire. Alors qu'elle est au centre même des relations psycho-affectives entre les deux éléments du couple, on la réduit aux dimen- sions d'un épi phénomène, d'un à-côté négligeable. Cette fonction sur laquelle repose rien moins que la survivance de l'espèce, cette fonction capitale s'il en est, on la range au nombre des accessoires. Nés qu'ils sont, pour la plupart, non point d'un acte conscient, c'est-à-dire d'un acte à l'accomplissement duquel concourent les plus hautes facul- tés neuro-psychiques qui sont le propre de l'homme, mais d'un simple réflexe, d'un simple spasme, de surcroît exclu- sivement masculin, et transmettant eux-mêmes la vie dans les mêmes conditions, comment les humains pourraient-ils accéder à la dignité d'hommes et assumer une destinée que le Créateur a voulue unique dans le règne animal ?

Abordons maintenant la question sous l'angle de l'ab- surde. Et supposons un instant que le plaisir érotique soit effectivement une dépravation en soi. Eh bien, même consi- dérée sous cet angle, la question ne pose pas de problème.

De deux maux, en effet, n'est-il pas préférable de choisir le moindre ? D'un côté, le mal lié au « vice », de l'autre

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le mal lié à ces substituts inavouables du plaisir auxquels s'adonnent en fin de compte tant et tant de peccatophobes qui remplacent la prétendue turpitude de l'activité allo- érotique par une activité auto-érotique authentiquement dégradante et nocive quant à elle. Détourner l'individu des saines, des élémentaires joies de l'amour sexuel, c'est le précipiter fatalement, tôt ou tard, dans un tourbillon de morbidité duquel il ne parviendra plus à se tirer, c'est lui ouvrir largement la voie aux perversions, morales, psychiques, affectives et sociales. Ainsi donc, si le plaisir attaché au mode d'expression sexuel de l'amour est un vice, ce vice fait figure de bagatelle en regard des effrayantes conséquences d'une « pureté » qui n'est que de surface.

Si l'on entreprenait de faire le compte de tous les individus dont le comportement anormal n'a d'autre cause que cette fausse pureté, on renoncerait bien vite à la tâche.

Nous l'avons dit, nous le répétons, le grand péché, le péché capital par excellence, c'est la jouissance égoïste, parce qu'elle assèche l'individu et le conduit immanqua- blement à mépriser ses semblables. Et s'il est une occasion pour l'homme de perdre son âme, c'est bien celle-là. Or il se trouve que précisément la femme ne peut connaître la satisfaction amoureuse qu'autant que l'homme la lui offre.

La notion de plaisir amoureux féminin est inséparablement liée à la notion d'offrande masculine. Pour la femme, la joie des sens, qui est contemporaine de la joie de l'âme, est un don de l'homme, une manifestation éclatante d'altruisme de la part de ce dernier. La satisfaction éro- tique de la femme est donc le fruit d'une action qui se situe aux antipodes de l'égoïsme. Et c'est par son souci d'assurer cette satisfaction que l'homme donne à l'actè sexuel sa véritable, sa profonde signification d'acte d'amour.

Un acte dont il reçoit les bienfaits tout autant que sa compagne, un acte qui consacre l'union totale de l'homme

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et de la femme et, par là, l'unité parfaite du couple. C'est pourquoi nous ne devons pas nous lasser d'oeuvrer à la ruine d'un intolérable tabou qui, pour commencer à vaciller certes, n'en demeure pas moins, et encore solide, sur son socle. Ce n'est pas le plaisir amoureux qui est condamnable, mais tout au contraire l'interdit dont il reste frappé, parce que cet interdit détermine et entretient la séparation d'êtres que Dieu a précisément créés pour être unis. Or c'est au nom de Dieu que d'aucuns prétendent empêcher un facteur déterminant d'union et favoriser dans le même temps un facteur déterminant de désunion.

Aberration sans nom ni commune mesure. De combien de divorces de fait, sinon toujours de droit, de combien de drames, de combien de malheurs aux enchaînements infinis, aux conséquences incalculables, ces directeurs, ou dicta- teurs, ou destructeurs de conscience, ces intoxicateurs d'âmes ne sont-ils pas responsables. Combien de fautes, de fautes graves, combien de déchéances n'ont-ils pas provo- quées. De combien de tourments, de combien de destins pitoyables ne sont-ils pas les artisans. Combien d'indi- vidus n'ont-ils pas poussés dans des marécages mortels.

C'est un lieu commun que de souligner l'attrait du fruit défendu. C'est qu'il est d'observation banale que cet attrait est extrêmement puissant, si puissant même qu'il l'emporte généralement sur l'interdiction, sans laquelle d'ailleurs il n'existerait pas. Cette puissance est, au demeurant, propor- tionnelle à la rigueur de l'interdit. C'est dire les conflits aigus que celui-ci peut créer dans le psychisme de l'indi- vidu. Dans le cas particulier de l'impulsion sexuelle, impul- sion liée à un instinct déjà suffisamment puissant par lui-même, ce genre de conflits atteignent la plus haute sévérité. Ce n'est pas en brimant la sexualité par des prohi- bitions que l'on peut modérer ses exigences. Bien au contraire, on lui donne un surcroît de force qui, au surplus,

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s'emploie fatalement dans des manifestations morbides.

Encore une fois, on ne réussit qu'à pervertir. Il en est de la sexualité brimée comme de ces foules réunies sur une place publique pour revendiquer pacifiquement le respect de droits bafoués, et que la police refoule brutalement.

Loin de refluer résignés vers leur logis, loin de prendre en sens inverse le chemin parcouru initialement, les pro- testataires s'égaillent dans les rues avoisinantes, contour- nent les barrages installés par les autorités, s'échauffent et s'excitent et finissent par se livrer à des actes répréhensibles sur des personnes ou des biens au bout du compte tota- lement étrangers aux motifs de la revendication. Ainsi de la sexualité qui, refoulée purement et simplement, ne va pas pour autant s'assoupir mais, à défaut d'atteindre ses objectifs naturels, va se manifester, envers et contre tout, sous les déguisements les plus divers, voire les plus inatten- dus, et envahir l'existence entière du sujet jusqu'à consti- tuer le maître-pivot de toutes ses pensées et de toutes ses actions.

Au demeurant, il est une chose qui ne laisse pas de nous « chiffonner » dans la morale traditionnelle : c'est précisément les proportions qu'elle donne, la prédomi- nance qu'elle accorde, entre toutes les manifestations du péché, à celle qui a le sexe à la fois pour support et pour moteur, à telle enseigne que l'on pourrait être conduit à croire — et qu'innombrables sont ceux qui croient — que, pratiquement, le Péché, c'est tout simplement le péché sexuel, le reste n'étant que brimborions en regard de ce monstre. Brimborion, par exemple, à en juger d'après l'indulgence au premier abord pour le moins étrange dont il bénéficie, brimborion que le péché de gourmandise qui nous apparaît à nous comme autrement grave, autrement lourd, autrement scandaleux — nous pesons bien le terme. Lorsque l'on songe, en effet, à l'invraisemblable

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importance qu'a prise la gastronomie dans la vie moderne, lorsque l'on songe au caractère quasiment obsessionnel qu'a acquis la jouissance digestive — jouissance charnelle, s'il en est — et cela en des temps où des centaines de millions d'hommes souffrent le martyre quotidien de la faim, bon nombre d'entre eux mourant lentement d'ina- nition. on ne peut qu'être en effet scandalisé. D'une part des maniaques de la volupté gustative et de la réplétion vis- cérale, des repus vivant pour manger, de l'autre des misé- rables n'ayant pas — tant s'en faut — suffisamment à manger pour vivre. D'un côté, des gens préoccupés de raffiner toujours plus le pldisir de la table, précisément parce qu'ils n'ont plus faim et que la nourriture simple, nécessaire et suffisante leur est devenue insipide, des obsédés de la recette culinaire et des mets dans la prépa- ration desquels entrent une foule d'ingrédients nullement utiles à l'entretien de leur organisme, de l'autre côté des malheureux qui ne disposent même pas des éléments de base indispensables au maintien d'une vie normale, au maintien de la vie tout court. Ici des « sur-développés » gaspillant chaque jour des tonnes et des tonnes de nour- riture et consacrant aux « thérapeutiques » amaigrissantes un budget effarant, là des « sous-développés » décharnés.

Et que dire de cet autre non moins authentique scandale que constitue ce souci tout aussi obsessionnel du confort, plus encore, du luxe qui habite tant d'individus ? Que dire de cet appétit de paraître, de susciter l'envie ou la consi- dération par la variété, le nombre et l'élégance, ou pré- tendue telle, des vêtements, la puissance, la marque, le clinquant de la voiture ? Que dire de cette soif insatiable de posséder, de posséder toujours plus, toujours mieux, quand tant de nos semblables n'ont pas même ce minimum sans quoi l'existence n'est qu'une interminable épreuve ? Durant les mois d'hiver, combien pour entretenir chez

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eux une chaleur de 23 ou 25° — au demeurant tout à fait malsaine —, quand leur semblable, souvent plus proche d'eux qu'ils ne l'imaginent, grelotte jour et nuit. Leurs enfants et eux-mêmes sont beaucoup trop douillettement, beaucoup trop richement vêtus, quand ils croisent chaque jour, sur leur chemin, des gens à peine couverts. Leur appartement est envahi d'objets et d'ustensiles desquels ils pourraient fort bien se passer, dont le défaut na leur causerait nulle souffrance, quand tant d'autres ne disposent même pas du strict nécessaire. Leur automobile suffit bien largement à leur procurer les joies des évasions au grand air, mais qu'importe, ils n'ont de cesse qu'ils ne l'aient changée pour une plus grosse, une plus coûteuse à l'achat comme à l'entretien, quand toutes ces dépenses qui ne leur procurent rien de plus, ces dépenses parfaitement super- flues apporteraient un rayon de soleil inespéré dans quel- ques sombres existences. Nous pourrions ainsi multiplier les exemples à l'infini. Combien de foyers chrétiens, ou se prétendant tels, aux yeux desquels le caractère malsain du plaisir amoureux constitue l'évidence même et pour qui la sexualité évoque automatiquement et par définition le péché, combien de ces foyers où le culte du confort, la recherche constante du mieux-être matériel avec tout ce que ce souci de soi engendre de cruelle indifférence à l'endroit d'autrui, sont dans le même temps pratiqués sans la moindre vergogne comme la chose la plus naturelle, la plus légitime du monde. Chacun pour soi, charge à Dieu de faire le reste, c'est-à-dire de vêtir ceux qui sont nus, de nourrir ceux qui ont faim, de soulager ceux qui souffrent, d'apaiser ceux qui sont en proie au tourment.

Ainsi le problème moral est, sur le plan individuel comme sur le plan collectif, réduit aux données les plus simples : le Péché, c'est l'amour sexuel. Et tout est dit. En vérité, voilà une définition bien commode. Si commode même,

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quand on y regarde de près, qu'on en vient à se demander si, tout bien considéré, ce n'est pas intentionnellement, dans un but de confort moral et de confort tout court, qu'elle a été ainsi montée en épingle. Le péché de la chair ne serait-il pas comme un arbre artificiellement « gonflé » à seule fin de masquer la forêt des innombrables mani- festations de ce monstrueux égoïsme qui rend compte de tant de malheurs ? Cette hypertrophie quasiment téra- tologique ne constituerait-elle pas, au fond, une solu- tion de facilité à l'irritante question du constant devoir d'assistance à autrui, une échappatoire, un bon moyen d'esquiver les responsabilités qu'implique pour chacun de nous cette obligation de solidarité, c'est-à-dire précisément d'Amour, qui est le premier des préceptes divins, le fon- dement même de l'éthique chrétienne ? Somme toute, sem- blable système est parfaitement cohérent. Dans le même temps que l'on réprouve ou que l'on dénigre le mode d'expression sexuel de l'Amour humain, on montre la plus grande tolérance pour le défaut de tous les autres modes d'expression de ce même Amour. Nous n'en voulons pour preuve que le fait que, si tous les individus — jusqu'aux libertins eux-mêmes — conservent de leur éducation, même laïque, l'empreinte plus ou moins profonde mais toujours effective du tabou sexuel, il en est bien peu qui donnent l'impression d'avoir jamais reçu des leçons d'al- truisme. De quoi, en effet, se montre faite l'existence des hommes sinon, dès l'enfance, de rancunes, de vengeances, de rivalités, de haines ? Quel exemple les adultes donnent- ils aux plus jeunes, sinon celui de l'envie, du mensonge, de la cupidité, de l'insensibilité à la souffrance des autres créatures ? Combien de parents, parmi les croyants tout autant que parmi les incroyants, se soucient d'enseigner à leurs enfants, en les pratiquant eux-mêmes au fil des jours, la charité, la pitié, la générosité, le pardon, l'esprit

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de sacrifice, l'oubli ou le dépassement de soi au profit d'autrui ? TI n'est que d'observer autour de soi : dans leurs actes comme dans leurs propos, grands et petits manifestent une effrayante indifférence au sort de leurs semblables et jusqu'à celui de leurs proches eux-mêmes, tels, pour ne citer qu'un exemple hélas courant, les vieux parents aban- donnés moralement ou matériellement, quand ce n'est pas sur les deux plans à la fois. Pour beaucoup d'individus qui se jugent et se rangent eux-mêmes parmi les meilleurs, il suffit d'éviter de nuire ouvertement, directement, délibé- rément à autrui pour assumer sa condition et ses respon- sabilités d'homme. Quant à dépasser ce confortable neu- tralisme pour s'engager dans la voie de l'Amour, il n'en est pas question. Aimer appelle justement un dépassement de soi qui implique fatalement un renoncement évidem- ment intolérable à un Moi intransigeant quant aux soins constants et diligents qui lui sont dus. Or c'est précisé- ment dans cette égolâtrie que réside le péché majeur, le péché capital s'il en est. Combien en ont conscience parmi ceux-là mêmes que ne laisse pas indifférents la question de leur devenir par-delà la mort ? Combien ont saisi le sens de l'enseignement du Christ ? Combien mesurent l'abîme qui sépare leur comportement quotidien de l'éthique dont ils se recommandent ? Et qu'est-ce qu'une foi que ne consacrent pas les œuvres ? Avouons-le : la majorité des hommes — chiétiens compris — sont, les uns pour les autres, au minimum des étrangers et, à la moindre occasion, des ennemis dont l'acharnement est sou- vent d'autant plus âpre qu'il est moins apparent. Ne prête- t-elle pas dès lors à sourire, la sévérité à nulle autre compa- rable avec laquelle est jugé l'amour sexuel ? Il est interdit d'aimer charnellement, et cet interdit pèse lourdement, même lorsqu'il paraît rejeté, sur notre mode de vie et de pensée. Mais si, bien entendu, il n'est pas interdit d'aimer

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de toutes les autres manières, tout se passe en fait comme s'il en était ainsi. Qui oserait prétendre le contraire ? C'est que, encore une fois, l'amour est un. Il ne se peut concevoir, il ne se peut accepter autrement qu'il n'est, c'est-à-dire indissociable. Le fragmenter pour en rejeter telle part équivaut, qu'on le veuille ou non, à le rejeter tout entier.

On est disposé à aimer ou on ne l'est pas. On aime ou on n'aime pas. Et tout le reste n'est que verbiage. Et hypo- crisie. Au demeurant, il n'est que d'observer combien sont grandes la pauvreté affective, la sécheresse de cœur des phobiques de l'amour sexuel, combien ils sont psychique- ment étriqués et intellectuellement bornés. Il n'est que de comparer le comportement, tant dans le cadre de la famille qu'au sein de la société, des couples qu'unit un amour authentique et librement épanoui et celui des cou- ples dont l'intimité est réduite à de tristes accouplements dans lesquels chacun des deux participants ne fait que tricher sur tous les plans et à tous égards, tricherie qui ne nous semble guère précisément conforme à la morale la plus élémentaire, laquelle nous fait obligation de nous abstenir de jouer plutôt que de ne pas respecter les règles du jeu, règles dont la toute première est la loyauté.

Prenons un exemple banal. Celui d'un couple de confes- sion chrétienne comme il en est tant. Ce couple juge évi- demment naturel d'avoir des enfants, ce qui est dans l'ordre des choses depuis que le monde est monde et conforme aux plans du Créateur. Mais aussi et dans le même temps, ce même couple ne veut pas « déplaire à Dieu » et, partant, désire se garder du péché. Quelle solution va-t-il bien pouvoir trouver à ce casse-tête chi- nois ? Une caricature de solution, fondée sur la pire hypo- crisie en même temps que sur une indignité manifeste.

Soucieux d'atténuer la gravité de ce péché forcément iné- vitable, le mari expédie l'acte conjugal au plus vite, c'est-à-

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PROBLÈMES SEXUELS DE LA FEMME

PAR Noël LAMARE

L'homme et la femme ne se sont jamais aussi mal compris. Ils ne se sont ja- mais autant méprisé, autant méconnu. C e p e n d a n t , les moyens ne manquent pas qui sont propres à rétablir l'équilibre entre les deux sexes en conciliant des diffé- rences qui, encore une fois, ne sont nullement incompati- bles, mais complémentaires.

L'amour sexuel — La me.

rale et la spiritualité — Régulation de la natalité et plaisir amoureux — Troubles de la fonction érotique — Frigidité — Homosexualité — tels sont les grands sujets que Noël LAMARE aborde dans ce nouvel ouvrage avec autant de compétence que de franchise.

Il aidera les femmes à résoudre des problèmes qui pouvaient leur paraître insolubles ; il aidera également les hommes à mieux comprendre leur compagne et à accéder avec elle à l'équilibre et au bonheur.

Noël LAMARE, né à Sauternes le 25 décembre 1924, ancien externe, lauréat des hôpitaux de Bordeaux, a déjà publié aux Editions Buchet/Chastel les ouvrages suivants : « Connaissance Sensuelle de la Femme » et « Connaissance Sensuelle de l'Homme » qui sont des classiques du genre.

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