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(1)

JBIS

2000

médecine/sciences 2000 ; 1 6 : 745-50

Implication du trafic intracellulaire

dans trois maladies héréditaires

du système hématopoïétique

... Plusieurs défauts génétiques chez l'homme et chez la souris associent systématiquement des anomalies fonctionnelles des mêmes types d'organites, les mélanosomes, les lysosomes et les granules des plaquettes. La caractérisation très récente des anomalies moléculaires

responsables de trois de ces phénotypes pathologiques permet d'identifier de nouveaux

constituants du trafic

intracellulaire, l'existence de mécanismes de transport communs entre ces différents types cellulaires et révèle un rôle insoupçonné du trafic

intracellulaire dans la régulation de la réponse immune . ...

TIRÉS À PART

---G. de Saint Basile.

L

e t r a n sport des p roté i n es

dans l a cel l u le et leur sécré­

tion hors de la cel l u le font

appel à des mécanismes de

rég u l at i o n e x t rê m e m e n t

complexes q u i nécessi tent l ' i nterven­

tion de nombreuses protéi nes et leurs

i nteractions. Ces processus molécu­

l a i res ont en effet l a charge d'assu rer,

pour chaque p rotéine synthét i sée,

son déplacement j usqu'au site précis

de son action, et sa sécrétion à un

moment donné de la fonction cel l u­

l a i re. On sait aujourd'h u i que, pour

attei ndre cet objectif, les protéi nes

n o u v e l l e m e n t s y n t h ét i sées s o n t

triées, empaquetées dans des vés i ­

cu les navettes q u i sont véhiculées,

grâce à des récepteurs spécial isés, à

l ' i ntérieur de l a cel l u l e [ 1 ] . Certa i nes

protéi nes, comme cel les destinées à

entrer dans l a constitution des mem­

branes cel l u l a i res, sont exportées

di rectement vers l a membrane plas­

m ique le long de la voie de sécrétion

d i te constitutive. D'autres protéi nes

sont stockées dans des granu les de

séc rétion q u i n e seront déchargés

d a n s l e m i l i e u e x té r i e u r q u ' e n

réponse à un agent stimu lant. E l les

empruntent alors l a voie de sécrétion

soum ise à régulation

(reguled secre­ tory pathway).

E nfi n, certa i nes pro­

té i n es pou rront rej o i n d re l a vo i e

endocytique pou r être soit recyclées,

soit d i ri gées vers les lysosomes de

Geneviève de Saint Basile

G. de Saint Basi le : Inserm U. 429, Hôpital Necker-Enfants Malades, 1 49, rue de Sèvres, 7501 5 Paris, France.

dégradation. La plupa rt des cel l u les

sécrét r i ces a cc u m u lent l es const i ­

tuants qu'el les des ti n e nt à la sécré­

t i o n d a n s des g ra i n s spéc i f i q u es,

a lors q u e les prod u i ts voués à l a

dégradation sont di rigés vers les lyso­

somes. Dans l es cel l u l es hémato­

poïétiques, le processus est différent.

Les lysosomes jouent un· double rôle

de sécrétion et de dégradation [2] .

C'est l e cas des cel l u les cytotoxiques

dont les l ysosomes, ou gra n u les cyto­

tox i q u es , c o n t i e n n e n t d es g r a n ­

zymes, d e l a perforine e t d'autres

agents cytolytiques ; des mastocytes

dont les l ysosomes conti ennent de

l ' h i sta m i ne et des rég u l ateu rs de

l ' i nflam mation ; des p l aquettes dont

les lysosomes, ou gra n u l es denses,

conti e n ne n t des facte u rs a c t i v a n t

l'agrégation plaquettai re ou l ' i nflam­

mation. Des effecteu rs communs à

ces deux voies de sécrétion sou m i ses

à ré gu la ti on, la voie c l assique et l a

voi e lysosomiale, o n t été identifiés :

la proté i ne Rab, les

v- vesicule-

et t­

(target membrane)-SNARES (soluble

NSF attachement protein receptor).

L'observation de pl usieurs patholo­

g i es a ffectant p r i n c i pa l e m e n t l e s

niélanosomes (granu les des mélano­

c ytes) et l es l ysosomes à acti v i té

sécrétrice démontre toutefois c l a i re­

ment l 'existence d'effecteu rs spéci ­

fiques de la voie de sécrétion sou­

m ise à contrôle.

(2)

IIJ/S

2000

1

Albinisme, désordres

hématologiques

et trafic intracellulaire

L'assoc i ation d ' u n a l b i n i sme de la

peau et des cheveux et d'un défaut

morphologique et/ou fonctionnel des

lysosomes de sécrétion des cel l u les

hématopoïéti ques (plaquettes, lym­

phocytes) est observée dans trois

pathologies héréd ita i res, le syndrome

de Ched iak-H igashi (CHS)

(mis 1 997, n o 3, p. 4 1 n

le syndrome de Grisce l l i

(GS) e t le syndrome d e Hermansky­

Pudlak (HPS)

(Tableau 1).

L'attei nte de ces structures lysoso­

m iales est particu l i èrement manifeste

d a n s l e s y n d ro m e de C H S, d a n s

lequel la ta i l l e des lysosomes anor­

maux est gigantesque et leur fonction

de sécrétion pertu rbée, expl iquant le

phénotype de la maladie. Chez ces

patients, le défaut de l i bération de la

mél a n i ne des méla nosomes est à

l 'origi ne du défaut de pigmentation,

le défaut de l i bération des granules

denses des plaquettes entraîne u n

a l longement d u temps d e saignement,

et cel u i des enzymes cytotoxi ques

des lymphocytes T et

NK

expl ique la

faible activité cytotox ique des lym­

phocytes

[3 ] .

La protéi ne L YST

(l

ysa­

soma/ trafficking regulator)

a été m ise

en cause dans cette pathologie a i nsi

que chez la souris

beige,

l ' homo­

logue m u r i n du CHS humain

[4, 5 1 (Tableau Il).

Sa très grande tai li e et

l'absence d'analogie de sa séquence

avec ce l l e d ' a u t res p roté i n es o u

même de motifs protéiques connus

rendent d i ffi c i l e l a caractérisation

précise de sa fonction. L YST semble

préférentie l l ement cytosol ique et par­

ticipe à l 'adressage de protéi nes lyso­

somiales

[6] .

Le défaut d'adressage

observé dans le CHS détournerai t

cer-Tableau 1

tai nes protéines lysosom iales vers une

voie d e transport a l ternative, q u i

entraînera it leur accumulation dans

un comparti ment cel l u la i re i ncapable

d'assu rer normalement leur sécrétion,

ampl ifiant a i nsi la tai l le de ces orga­

n ites

(figure 1

). L YST pourrait aussi

avo i r un rôle plus d i rect dans le trans­

port ou dans la fission de ces struc­

tures en les d i rigeant vers la voi e

d'exocytose soum i se à régu lation.

La sécrétion de ces différentes pro­

téi n es lysoso m i a l es est éga lement

affectée dans le syndrome de Gris­

cel l i (GS), qui partage beaucoup de

caractéristiques phénotypiques avec

le CHS

(Tableau 1). Dans cette patho­

logie, c'est un défa ut du tra nsport

vésiculaire qui est en cause, comme

en témoigne la loca l i sation préféren­

t i e l l e des mél a nosomes autour du

noya u ; très peu atteignent l 'extrémité

des dendrites du méla nocyte, l ieu

CARACTÉRISTIQUES DES SYNDROMES DE HERMANSKY-PU DLAK, CHEDIAK-H IGASHI ET G RISCELLI

Clinique Hermansky-Pudlak

Symptomatologie

Pig mentation Albinisme oc

u

lo

-

c

u

ta

n

é

Autres signes - Tendance hémorragique

- Fibrose p u l monaire - Co lite g ranulomateuse et macrophagique sévère

Âge du décès 20-55 ans

Cause d u décès Accum u lation des corps céroïdes - Fibrose pulmonaire (fréquente)

- Colite g ranulomateuse ( ra re)

- Hémorragie (ra re) Organites affectés

Mélanosomes Forme atypique

irrégulièrement pigmentés G ra n u les denses Absents ou très dimin ués plaquettes

Lysosomes - Corps céroïdes autofluorescents dans les lysosomes des cellu les

réticulo-endothélia les - Défaut d'adressage

de certaines protéines lysosomiales

7 46 n ' 6-7, vol. 16, juin-juillet 2000 IDIS2000

1

Chediak-Higashi G riscelli

Albinisme oculo-cutané partiel + agrégats de pigments dans les cheveux

Temps de saig nement allongé

Défaut de cytotoxicité T et NK Synd rome d'activation lymphocytai re

et macrophagique sévère

Troubles neurologiq ues (i nconstant)

< 20 ans < 1 0 ans

Syndrome d'activation lymphocytaire

et macrophagique

Géants Accumu lation autour d u noya u Dimi nués (i nconstant)

- Lysosomes géants Lysosomes présents - Défaut d'adressage de taille normale de certaines protéines

(3)

habituel de leur déchargement [7] .

Nous venons de montrer que deux

d éfa u t s m o l éc u l a i res re n d a i e n t

compte d e l 'ensemble des cas analy­

sés

(Tableau Il).

L'un i m p l ique u n

moteur moléculaire, l a myosine SA

[8] . Cette protéine a la facu lté de se

fixer simu ltanément à des structures

vés i c u l a i res et à d es fi l a m e n t s

d'actine le long desquels e l l e assure

le transport centrifuge des vésicu les

associées [9] . E l l e exerce son action

p r i n c i pa l ement d a n s les dern i ères

étapes de l'exocytose en permettant

la capture et le stockage, à proxi m ité

de la membrane plasm ique, de vési ­

cu les c h a rgées [ 1 0]

(figure 7 ).

L e

second défaut i m p l ique l a protéine

R A B 2 7 A [ 1 1 ] , un m e m b re de l a

grande fami l le des protéi nes Rab, à

a c t i v i té GTPase. Sous l e u r for m e

GTP, ces protéi nes s'associent à l a

face externe de tous l e s comparti­

ments impl iqués dans le transport des

protéi nes et confèrent à chaque étape

du trafic intrace l l u l a i re sa spécificité

[ 1 2 ] . Le transport des mélanosomes

est affecté de façon identique par une

anoma l ie de la myosine SA ou de

RAB27 A, suggérant que ces protéi nes

i nteragissent ou agissent à une même

étape du transport des mélanosomes.

Cependant, l ' a l b i n i sme part i e l est

associé à des troubles neurologiques

chez les sujets présentant une anoma­

lie de la myosine SA (GS1 ), et à une

pathologie i m m u n ita i re chez ceux

qui ont une anomalie de la protéine

RAB 2 7A (GS2), ce qui démontre éga­

lement l 'existence d'une spécifici té

tissu la i re de ces effecteurs du trans­

port vésiculaire

[1 1 ] .

Le syndrome de Hermansky-Pudlak

(mis 7 9 9 7, no 2, p . 2 5 8)

e s t u n

exemple supplémenta i re de l a réa l ité

et de l ' i mportance du contrôle de

cette voie de secrétion commune aux

mélanocytes et aux cel l u les hémato­

poïétiques. Le défa ut de p l u s i eu rs

protéines i ntervenant dans les méca­

nismes de transport ou de tri i ntracel ­

l u laire est responsable d e l'anomalie

de pigmentation et des troubles de l a

coagu lation qui caractérisent c e syn­

drome [ 1 3 ]

(Tableau Il

et

figure 7).

La

protéi ne H PS ( H PS-1 ), par sa capacité

à s'associer à des vésicu les proches

du Golgi, semble nécessai re à la bio­

genèse de ces organ ites [ 1 4] ; quant à

l a proté i n e a daptatrice AP-3, des

m utations dans sa sous- u n i té �3A

(H PS-2 et mutants murins

pear�

[1 S ] ,

ou dans sa sous- u n i té

8

(m uta nts

m u ri ns

mocha)

[ 1 6 ] , entraînent un

défaut d'adressage des protéi nes lyso­

som iales. Sa caractéristique de pro­

téi ne adaptatrice et sa loca l isation au

n iveau des endosomes précoces sug­

gèrent que AP-3 i ntervient dans le tri

et le transport des protéines du réseau

post-golgien et/ou du compartiment

e ndoso m a l vers l es. l ysosomes de

sécrétion. Il est i ntéressant de remar­

q u e r l ' e x i s t e n c e, c h ez t o u s ces

mutants, d'une anomal i e rénale qui

se traduit par un défaut de sécrétion

des hydrolases par les cel l u les tubu­

l a i res du rein, cel lu les qui possèdent

également des l ysosomes sécrétants.

Il est fort probable que la sécrétion ou

l'expression d'autres protéi nes soient

également perturbées à l ' i ntérieur ou

à l 'extérieur de ces tissus. Cependant,

les conséquences fonctionnelles, peu

Tableau I l

i m porta n tes, restent c l i n i q u ement

silencieuses. I l reste toutefois impor­

tant de tenter de repérer ces défauts

qui permettraient de défi n i r les méca­

nismes de transport communs à des

types cel l u l ai res d ifférents.

1

Le lysoso!"e de sécrétion,

un orgamte

indispensable

au maintien

de l'homéostasie

G râce aux lysosomes de sécrétion, les

cel l u l es d isposent d'un moyen très

efficace pour l i bérer dans le compar­

ti ment extrace l l u l a i re, rapidement et

de façon contrôlée, à la fois des pro­

d u its s o l u b l es et des const i tu a nts

membranai res. L'uti l isation de com­

parti ments vésicu l a i res de stockage

permet de plus d'apporter en un l ieu

précis de la cel l ule u ne concentration

très i mportante de produ its, tout en

l im itant leur effet aux seu les cel l u les

en contact. Toutes ces ca ractéris­

tiques sont probablement essentiel les

pour permettre à des cel l u les hémato­

poïétiques comme les lymphocytes T

de s'adapter et d'exercer rapidement

une activité activatrice ou inhibitrice

en fon c t i o n de l ' évo l u t i o n de l a

réponse immune. L a dérégu lation du

système immun i ta i re observée chez

les sujets présentant un CHS ou un

GS est en fave u r de ce con cept.

Presque tous les patients présentant

un CHS ou un GS2 développent, plus

ou moins rapidement après la nais­

sance, une prolifération i ncontrôlée,

polyclonale et souvent fatale de lym­

phocytes T activés COB+ qui, associés

DÉFAUTS G É N ÉTIQUES AFFECTANT À LA FOIS LES MÉLANOSOMES ET LES LYSOSOMES

Homme Souris Gène Fonction

Syndrome de Chediak-Higashi (CHS) beige LYST Adressage des protéines

Syndrome de G riscelli - G S 1 di lute Myosine 5 A M oteu r moléculaire Syndrome de G riscelli - GS2 ashen RAB 27A Trafic vésiculaire

Syndrome de Hermansky - H PS 1 pale-ear H PS Formation/fonction des mélanosomes et lysosomes

Syndrome de Hermansky - HPS2 pearl Sous-unité � 3A Tri et transport des protéi nes

de AP-3

H PS 7 mach a Sous-unité ô 3 Tri et transport des protéi nes de AP-3

(4)

Ill/S

2000

Granules cytotoxiques Contrôle

1

Hermansky-Pudlak

1

défaut du gène HPS

1

Hermansky-Pudlak

1

défaut du gène AP3

Figure

1 . Schéma des altérations des voies de transport intracellulaire dans des maladies de Chediak-Higashi, Gris­ ce/li et Hermansky-Pudlak. Les protéines nouvellement synthétisées sur les membranes du réticulum endoplasmique rugueux (RER), entrent dans la lumière du réticulum et s'acheminent vers un ensemble de compartiments membra­ naires formant le complexe de Golgi. Au niveau du réseau

trans

du Golgi (TGN), les protéines sont empaquetées dans des vésicules de transport pour être sécrétées soit de façon constitutive (transport direct à la membrane), soit après stimulation cellulaire (sécrétion réglée). Les protéines destinées à la sécrétion régulée sont stockées temporai­ rement dans des grains de sécrétion, ou lysosomes de sécrétion dans le cas des cellules hématopoiëtiques. Pour atteindre ces organites de stockage, elles sont sélectionnées au niveau du TGN, en particulier à J'aide de protéine adaptatrices (AP- 1, Ap-3) et dirigées vers les endosomes tardifs (ET), soit directement, soit par un passage préalable par les endosomes précoces (EP). Le tri des protéines -s'opère entre le TGN et les endosomes et entre les endosomes précoces et tardifs. Finalement, les protéines sont transportées des endosomes tardifs aux lysosomes. Des moteurs moléculaires spécifiques permettent aux vésicules de se déplacer le long des microtubules et des filaments d'actine. La localisation probable du défaut fonctionnel dans chacune des pathologies discutées est indiquée. Dans le syn­ drome de Hermansky-Pudlak (bleu) : la protéine HPS qui s'associe à des membranes vésiculaires non recouvertes de clathrine et proches de l'appareil de Golgi serait nécessaire à la biogenèse de ces vésicules précoces. Un défaut d'AP-3 entraÎnerait un défaut de tri de certaines protéines à partir du TGN ou des endosomes précoces. Dans le syn­ drome de Chediak-Higashi (rouge) : une anomalie de L YST conduirait à un défaut de tri sur ces mêmes voies, les pro­ téines s'accumulant dans un macrolysosome incapable de libéré son contenu. Les enzymes lytiques sont séques­ trées dans un granule géant, souvent unique (marquage en vert de la perforine) et le pigment du cheveu apparaÎt sous forme d'agrégats en microscopie optique. Dans le syndrome de Grisee/li, une anomalie de la myosine SA (vert) affecterait la capture en périphérie des vésicules de transport et leur stockage à proximité de la membrane plas­ mique. Rab27A semble également participer aux dernières étapes de l'exocytose, en contrôlant J'assemblage correct à cette étape de vésicules de transport. Le défaut de la myosine Sa ou de RAB27 A conduit au même défaut de pig­ mentation, caractérisé par la présence de mottes de pigment au niveau des cheveux.

à des macrophages activés, envahis­

sent progressivement le foie, la rate,

la moe l l e osseuse, et j usqu'au sys­

tème nerveux centra l [ 1 7] . Le l ien

entre perturbation du transport i ntra­

cel l u l a i re et régulation de la réponse

immune commence à être compris.

C'est par le contrôle de leur transport

i ntracel l u l a i re qu'est assurée l'expres­

sion transitoire de certains récepteu rs

membranaires qui semblent essentiels

a u contrô l e négati f de l a réponse

immune. C'est le cas de la molécule

CTLA-4

( cytotoxic T lymphocyte­ associated antigen 4

ou CD1 52) qui

748 11' 6-?, vol. 16, jui1ljuillel 2000 IJIIS2000

contient, dans sa partie i ntracytoplas­

m ique, les motifs spécifiques d'adres­

sage vers les lysosomes de sécrétion .

L'activation lymphocytai re i nduit l a

sécrétion des lysosomes e t l 'expres­

sion membranaire de cette molécu le

qui exerce a lors son action i n h ibitrice

en s'opposant aux effets activateurs

de la molécule CD28 avec laquel le

e l l e p a rtage le m ê m e l i g a n d .

L'absence d e CTLA-4 chez l a souris

est associée au développement de

prol i férations lymphoïdes et à des

manifestations auto-immu nes. Chez

les patients atteints de CHS, CTLA-4

(5)

hémopha-gocytose, pathologie qui entraîne les

mêmes anomal ies immun itai res que

cel les qui sont observées dans le CHS

et GS2 . La perforine semble non seu­

lement indispensable à l 'érad ication

de la cel l u le cible activatrice (effet en

trans)

mais pourrait également partici­

per à l 'él i m i nation des cel l u les T acti­

vées (effet en

cis).

C'est encore u n

défaut de l 'exocytose des gra n u les

cytotoxiques qui résu lte des a noma­

l ies de la protéi ne RAB2 7A respon­

sables du syndrome de Grisce l l i dans

son e x p ress i o n i m m u n o l o g i q u e

(GS2), a lors qu'aucun défaut n'est

observé chez les sujets présentant u n

défaut de la myosi ne SA (GS 1 )

[ 1 1 ] .

Par sa capacité à transporter et à l i bé­

rer de façon réglée des constituants

sol u bles et des protéi nes membra­

na i res, le lysosome de sécrétion, et en

part i c u l ier l e gran u l e cytotox i q ue,

acquiert a insi progressivement u n sta­

t u t d ' o rga n i te rég u l a t e u r de l a

réponse imm une.

Ce même mécanisme pourrait régler

l'expression d'autres protéi nes, parti­

cul ièrement cel les dont la présence

est requ ise de façon transito i re et à un

moment très préc i s de l a réponse

immune. C'est le cas du l igand de Fas

(mis 1 998, n° 4, p. 5 1 1),

également

présent dans ces structu res [20], ou

des molécules inhibitrices de type KIR

(kil/er inhibitory receptor)

[2 1 ]

(mis 1 997, n o 12, p. 1494)

par exemple.

JI est i n téressant de constater que

d'autres cellules uti lisent cette même

voie de contrôle de la sécrétion : les

plaquettes, lors du relargage de fac­

teurs de la coagulation, les polynu­

cléa i res et les macrophages, lors de la

l i bération des effecteurs de l'i nflam­

mation ou de la phagocytose, ces

fonctions éta nt partiellement défec­

t u e u ses d a n s l e C H S . Cette v o i e

semble également importante dans l a

régulation des compartiments conte­

nant les molécules H LA de classe

I l

impl iquées dans l a présentation anti­

gén i q ue [ 2 2 ] . Ces compart i m ents,

dénom més M I IC, sont vol u m i neux

dans les cel l ules B des patients CHS et

leur contenu n'est dél ivré que tardive­

ment à la membrane des lymphocytes

B

[ 6 ] ,

sans conséquence phénotypique

apparente. Enfi n, la pl upart de ces

lysosomes assurent le transport non

seulement de protéi nes membranai res

et de constituants solubles, mais égale­

ment de petites vés i c u l es i nternes,

dénommées exosomes, qui semblent

être douées de propriétés biologiques

remarquables [23]

(mis 1 998, n°6-7, p. 826 et 7 999, n° 8-9, p. 939).

1

Conclusions

Compte tenu du rôle central joué par

ces organites dans la physiologie de

la cel l u le, on pourrait s'attendre à ce

que des anomal ies de leur formation

ou de leur fonction aient des consé­

quences phénotypiques encore plus

importantes que cel les qui sont obser­

vées chez les patients. Cependant,

aucune des anoma l ies moléc u l a i res

identifiées n'entraîne un a rrêt com­

plet d'une étape donnée du transport

i n t r a c e l l u l a i re , ce q u i ex p l i q u e

l

'a bsence d e défa uts m a j e u rs d u

développement d e l'organ isme. J I est

clair que de mu ltiples voies alterna­

tives du transport vésicu laire de ces

protéi nes existent, et qu'une certaine

redondance ou un échappement du

contrôle permet à un nombre l i m ité

de ces organites de se former et de

fon c t i o n n er. J I est i n té ress a n t d e

remarquer que les conséquences phé­

notypiques les plus importantes sont

observées chez les patients présentant

un syndrome de G riscel l i, dans lequel

les défauts moléculaires concernent

les étapes les plus tard ives du trans­

port de ces organel les. Ceci tendrait à

m o n t r e r q u e c ette redo n d a n c e

concerne davantage les étapes pré­

coces du trafi c, à un moment où

s'entrecroisent encore les d ifférentes

routes possi bles, alors que les étapes

les plus en aval semblent plus spéci ­

fiques.

JI

est probable que ces trois patholo­

g i es ne représentent q u ' u ne petite

fraction des pathologies qui résu ltent

d'un défaut du transport i ntracel l u­

l a i re d e ces o r ga n i te s . D ' a u tres

m u ta nts de p i gmentat i o n ont été

d é c r i t s c h e z la sou r i s, a u x q u e l s

s'associent également des anomalies

de sécrétion des granu les denses des

plaquettes ou d'autres lysosomes de

séc rét i o n , et q u i peuvent corres­

pondre à autant de patho

l

ogies équ i ­

va lentes chez l'homme. L'analyse de

ces modèles pathologiques devrai t à

nouveau être extrêmement i nforma­

tive, non seu lement pour la compré­

hension de ces pathologies mais éga­

l e m e n t p a rce q u ' e l l e offre u n e

approche un ique d'étude des proces­

s u s p h y s i o l o g i q u e s a u x q u e l s i l s

s'adressent

Remerciements

Je remercie Françoise Le Deist et Alain Fischer pour la lecture critique du manuscrit.

RÉFÉRENCES

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Inserm

Institut national

de la santé et de la

recherche médicale

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Summa ry

Protein trafficking inherited disorders

Severa! d ifferent m utant genes in

humans and m ice were iaentified

on the basis of reduced pigmenta­

t i on associ ated w i t h defects of

m u ltiple cytoplasmic organel les­

melanosomes, l ysosomes and pla­

telet granu les. Pigmentary changes

i nvolve the ski n, h a i r and eyes,

whereas abnormal platelets lead to

bleed i ng distu rbance and abnor­

mal lysosome structure or function

affects mostly cel ls of the hemato­

poietic l i neage. Affected organel les

have the characteristics of secre­

tory lysosomes which uti l i ze spe­

c ica l ized m ec h a n isms for sort i ng

and secretion, d iffering from those

found in conventiona l secretory

cel l s. Recent fi n d i ngs show that

severa ! of the molecu lar defects

a c c o u n t i n g for t h ese d i seases

d i rectly affect components in the

pathway of or

ganelle-specifie pro­

tei n trafficki ng. Thei r analysis pro­

vides new i

n

si ghts into the various

pathways used by these cel ls for

protein secretion and poi nt out a

key role of protein trafficking in

t h e m a i n t e n a n c e of i m m u n e

homeostasis.

17

e

Rencontre annuelle

de la Société française

de biophysique :

« La reconnaissance entre enzymes

et acides nucléiques.

Le cas des polymérases

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