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Les représentations orientées du temps

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Academic year: 2021

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HAL Id: halshs-00722683

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Submitted on 3 Aug 2012

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Loïc-Michel Perrin

To cite this version:

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Les représentations orientées du temps

Loïc-Michel PERRINø

RESUME. Cet article propose d’étudier, dans différentes langues, les systèmes de

re-présentations métaphoriques du temps basés sur des schémas spatialisés et orientés, afin de montrer qu’il n’est pas de système d’orientation du temps qui soit universel. La seule invariance qui puisse être dégagée, est constituée par la nécessité de devoir passer par un espace non seulement linéaire mais également orienté de manière à pou-voir se représenter le temps.

Mots clés : Sémantique cognitive, représentations du temps, processus métaphoriques,

culture

ABSTRACT. Oriented representations of time. This paper deals with the

metaphori-cal representations of time based on spatial and oriented schemas, in order to show that there is no oriented system of time which would be universal. The own invariance that we can bring out is the fact that time needs to be represented by the way of a lin-ear and oriented space.

Key words: cognitive semantics, representations of time, metaphoric processes,

cul-ture

INTRODUCTION

Tout mouvement implique du temps puisqu’un mouvement suppose une position initiale à un moment donné et une autre à un moment ultérieur. Ainsi, du mouvement naît le temps, ou plutôt l’expérience du mouvement éveille en l’homme la connaissance du temps (Piaget, réd. 1998). Dans sa conceptualisa-tion, le temps est donc intrinsèquement lié au mouvement. Cette réalité physi-que et psychologiphysi-que permet d’expliphysi-quer le recours massif des langues aux métaphores impliquant un mouvement pour exprimer des relations temporelles. Mais comment sont organisées ces orientations temporelles spatialisées ?

A partir d’exemples de métaphores issues de différentes langues, nous observerons comment le langage peut organiser, au travers des langues et des cultures, les systèmes de repérages temporels. Nous montrerons ainsi comment une même métaphore spatiale peut être érigée dans des représentations contra-dictoires au sein de systèmes culturels différents. Un tel constat exclut donc l’idée d’un système universel d’orientation du temps.

Cette question de l’orientation du temps préoccupe également les linguistes. Nous verrons d’ailleurs que la manière dont ils envisagent cette problématique ne peut qu’aboutir à des propos relatifs, le temps se rapportant, selon nous, à un simple espace unidirectionnel, dépourvu de tout sens normatif.

1.REPRESENTATIONS METAPHORIQUES ORIENTEES DU TEMPS

a. Repérage spatial et repérage temporel

Pour plus de clarté, rappelons que la désignation par un observateur d’une zone spatiale repérée par rapport à un objet-repère peut se faire de trois maniè-res différentes : à partir d’un repérage objectivé (lorsque le repère usité possède de façon intrinsèque une orientation et l’impose à la zone spatiale à désigner –

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ex. 1), à partir d’un repérage autocentré (lorsque le repère ne possède pas d’orientation intrinsèque, le mode de désignation de la zone spatiale référée dépend alors de la position du repère par rapport à l’observateur – ex. 2) ou à partir d’un repérage déictique (lorsque le repère est l’observateur – ex. 3). Parmi les objets qui présentent de façon intrinsèque un « devant » et un « der-rière », on peut citer la voiture, une maison, un corps humain, un tableau ou une chaise ; alors qu’une bouteille, une table ou un tabouret ne présentent pas d’orientation intrinsèque (ce sont tous d’ailleurs des objets qui ne comportent pas de faces ou de cotés distincts les uns des autres).

Ex. 1- Selon un repérage objectivé - quelle que soit la position de l’observateur

par rapport au repère intrinsèquement orienté ‘maison’ Jean est derrière la maison

Ex. 2- Selon un repérage autocentré - en fonction de la position de

l’observateur par rapport au repère ‘arbre’ Jean est derrière l’arbre

Ex. 3- Selon un repérage déictique - le repère est l’observateur

Jean est derrière moi

Au niveau du temps, il convient de distinguer fondamentalement deux sor-tes de repérages : le repérage temporel d’un événement par rapport au moment de l’énonciation, ou repérage déictique (le présent permettant d’opposer ce qui est passé à ce qui est futur – ex. 4.) et le repérage temporel d’un événement par un autre, ou repérage relatif (comme étant antérieur, postérieur ou simultané – ex. 5).

Ex. 4- Selon un repérage déictique Aujourd’hui, je travaille !

Je commencerai à travailler demain

Ex. 5- Selon un repérage relatif Le lendemain, je partais pour le Sénégal Ce jour-là, je prenais l’avion pour le Sénégal

b. Métaphores du temps orienté

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localisation temporelle. Le processus métaphorique permet donc de re-catégo-riser les concepts abstraits relatifs à un repérage temporel – le domaine-source – par le biais de concepts plus proches de nos expériences quotidiennes telles que le repérage d’un objet en mouvement par rapport à un quelconque repère – le domaine-cible.

c. Cultures, métaphores et systèmes d’orientation

Comme le remarque Georges Lakoff (1997, pp. 165-181), dans la majorité des langues, on trouve par exemple cette métaphore relative à un mouvement d’un sujet situé au présent et allant du passé vers le futur, comme en hopi ou en français où ce qui est situé « derrière » fait référence au passé et ce qui est situé « devant » fait référence au futur, selon une orientation passé → futur :

Ex. 6 - En français,

(pour une situation qui rappelle le passé) Faire un bond en arrière

En hopi

Nuutungk talong-va-ni-qa-t a-qw hayingw-na-ya

Dernier jour-REALZ-FUT-REL-ACC cela-vers (EX)-approcher-CAUS-PL Ils se rapprochèrent du dernier jour

De la même façon, on trouve en wolof les termes kanam et ginnaaw (res-pectivement le ‘visage’ et le ‘dos’ en français) qui permettent de faire référence au futur et au passé (ex. 7). Même si ces deux mots ne renvoient pas explicite-ment à un mouveexplicite-ment, on peut quand même penser que la notion de « visage » peut être associé à un mouvement orienté vers l’avant (le sens naturel de la marche), et le « dos » au sens opposé.

Ex 7 - En wolof

ci kanam ci ginnaaw

prép. visage prép. dos au visage (plus tard) au dos (autrefois, avant)

Il en va de même pour l’anglais avec des expressions telles que « that is all behind us » : ‘tout ça c’est du passé’, littéralement ‘tout cela est derrière nous’.

Dans tous ces exemples, qui impliquent un repérage temporel déictique (selon l’opposition présent versus passé et futur), les langues ont fait appel à un repérage spatial déictique puisque le repère renvoie à un observateur localisé au moment présent (le lieu de l’énonciation).

Lakoff note également des métaphores relatives à un mouvement impli-quant non plus un sujet cognitif mais des événements allant du futur vers le passé :

Ex. 8 -En wolof

weer wi di ñëw mois le+qui inaccompli venir

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Passé Futur

maintenant

Passé Futur

En anglais

The time for the action has long since gone Le temps pour l’action est parti depuis longtemps Cela fait longtemps que le temps d’agir est passé

En français

(Pour faire référence au mois qui a succédé à un autre)

En octobre, il était à Paris. Le mois suivant, il était à New-York

En hopi

Pu’hapi a-w pitsi-w-iw-t

Maintenant EMP REF-arriver-STAT-IMPERF (adverbe temporel) Maintenant, le (bon moment) pour cela est arrivé

Dans ces trois dernières expressions, les événements sont intrinsèquement orientés ; autrement dit, pour ces langues, « l’avant » d’un événement renvoie à ce qui le précède dans le temps et « l’arrière » renvoie à ce qui lui succède. On fonctionne donc sur le mode d’un repérage spatial objectivé.

Ainsi, dans de nombreuses langues, lorsque c’est la situation d’énonciation qui sert de référence (lors d’un repérage déictique), le temps va dans le sens passé → futur. Tandis que lorsque c’est une occurrence d’événement qui sert de repère de référence (que ce soit dans un repérage déictique ou dans un repé-rage relatif), celui-ci va dans le sens futur → passé, comme le figure la repré-sentation topologique suivante :

Fig. 1 - Système d’orientation 1

Nous sommes donc en présence de représentations temporelles usant de métaphores relatives à un double mouvement opposé, celui d’un sujet allant du passé vers le futur opposé à celui des événements allant du futur vers le passé.

Mais il est également des langues où sujet et événement sont tous deux orientés dans le même sens. Ainsi, en gbaya (d’après des énoncés communi-qués par Yves Moniño / CNRS-LLACAN), le sujet cognitif comme les évé-nements sont orientés dans le sens futur → passé. Un tel système est révélé par les métaphores suivantes :

Ex 9 - dóŋ : “dos” / “derrière”

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p∑ m  dóŋ dóŋ t∏â k  m∏ année pour dos dos venir+nom de toi l’année prochaine après ta venue

Ex 10 - tí: “front” / “devant”

s n-tí wí tí m∏ fini-devant personne devant toi front (partie du corps)

p∑ m  tí s n-tí année pour devant front l’année dernière autrefois

Pour expliquer ces métaphores spatiales, Moniño propose les gloses sui-vantes :

« Les choses qui sont arrivées, tu les connais, elles sont devant toi, tu connais ce que tu vois. Ce qui n’est pas encore arrivé, tu ne le connais pas, c’est donc derrière toi : aurais-tu des yeux dans la nu-que pour voir ce qui se passe dans ton dos ? ».

A partir des métaphores du temps en gbaya, on obtient la figure topologique suivante :

Fig. 2 - Système d’orientation en gbaya (2)

On voit donc, par contraste avec les termes kanam (le ‘visage’) et ginnaaw (le ‘dos’) du wolof, qu’une même métaphore spatiale peut être érigée dans des représentations contradictoires au sein de systèmes culturels différents. Dans ces conditions, face à la diversité des systèmes métaphoriques d’orientation temporelle, il convient d’appliquer le principe du relativisme culturel et conclure qu’il n’est pas de système qui soit universel dans la manière qu’à l’homme de se représenter – métaphoriquement – la spatialité de la tempora-lité. En ce sens, ce que les métaphores nous apprennent, en tant que théorie de la connaissance, c’est que la seule chose qui soit universelle, c’est l’usage de deux types de repères – un sujet ou un événement – envisagés dans un mouve-ment orienté (orientation qui permet de donner une direction au temps) quelles que soient les orientations prises par ces repères.

Mais qu’en est-il du point de vue des linguistes. Leurs considérations sur ce sujet sont-elles plus homogènes, vont-elle pouvoir nous aider à comprendre comment l’homme pense le temps ?

Passé Futur

maintenant

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2.SYSTEME D’ORIENTATION DU TEMPS ET METALINGUISTIQUE

La question de l’orientation du temps est une obsession pour les linguistes qui s’intéressent à la temporalité ; cela vient probablement du fait que beau-coup de langues ont recours à la métaphore du mouvement pour exprimer les schèmes temporels élémentaires. Victimes de leurs propres représentations culturelles, ils y voient alors une projection de la manière dont l’homme en tant que sujet cognitif appréhende le temps.

Pour bien montrer que de telles considérations sont vaines, nous présente-rons les points de vue de trois linguistes, ceux de Culioli, de Boulle (tous deux proposant une approche cognitive de la théorie de l’énonciation) et de Gosselin (qui propose une approche géométrique et cognitive de la temporalité linguisti-que) ; et cela, afin de nous rendre compte que les raisons qu’ils produisent pour donner une orientation universelle et cognitive au temps sont différentes, bien que les différents arguments qu’ils invoquent sont tout ce qu’il y a de plus acceptable.

Malgré que les orientations du temps qu’ils proposent et que les raisons qu’ils énoncent pour les justifier sont opposées et parfois contradictoires, tou-tes reposent sur la dichotomie aspectuelle aoristique versus non-aoristique (accompli ou inaccompli)1.

Ex. 11 - Opposition aspectuelle (aoristique versus non-aoristique)

Aspect aoristique (globalité) : hier, j’ai lu un livre

Aspect progressif (déroulement) : je suis en train de lire un livre Aspect accompli (finitude) : j’ai fini de lire un livre

Cette dichotomie est relative aux deux façons qu’a l’homme d’envisager la temporalité d’un événement. Mais rappelons, pour plus de clarté, le métalan-gage qu’ils emploient pour désigner ces deux modes d’appréhension et d’expression de la temporalité d’un événement.

Pour Culioli (1999, pp. 168-169, T. 2), lorsqu’il y a prise en compte du dé-roulement de l’événement repéré (à l’inaccompli ou à l’accompli), le moment qui sert de repère (prototypiquement le moment de l’énonciation) se considère comme mobile en se dirigeant vers sa réalisation – donc du passé vers le futur – Culioli parle alors de repérage impliqué dans la temporalité des événements. Alors que, lors d’un repérage décroché (niveau aoristique), le repère se consi-dère comme fixe sur l’axe du temps ; dans ce cas, il ne fait que décrire les évé-nements qui défilent devant lui (dans leur globalité), du futur vers le passé. A partir de ces considérations, voici la représentation méta-lingistique que l’on obtient :

1 En effet, les conjugaisons renvoyant à l’aspect aoristique impliquent une saisie

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Fig. 3 - L’orientation du temps chez Culioli

A l’inverse, pour Boulle (1995 : 13-38), au niveau observationnel (à l’inaccompli et à l’accompli, l’équivalent du repérage impliqué chez Culioli), le repère est fixe (donc passif) puisqu’il ne fait que rendre compte de ce qu’il perçoit : des événements qui commencent, durent et finissent – donc, du futur vers le passé. Alors que le niveau aoristique, toujours selon Boulle, se trouve investi d’un degré supplémentaire d’abstraction ; et cela représente pour un individu un coût cognitif plus important que s’il s’agissait d’une évaluation relative au niveau observationnel, et donc par conséquent, un investissement plus prononcé dans l’appréhension du temps. D’où cette représentation d’un sujet en mouvement (donc actif) en remontant le temps, dans l’ordre chronolo-gique des événements, du passé vers le futur.

Fig. 4 - L’orientation du temps chez Boulle

Même si Antoine Culioli et Jacques Boulle ont en commun d’envisager l’implication du sujet cognitif dans la temporalité à partir deux orientations opposées (repère fixe sur un axe mobile versus repère mobile sur un axe fixe), les orientations qu’ils donnent à leur systèmes sont différentes. D’ailleurs, ce principe d’une double métaphore métalinguistique basée sur des dynamiques opposées est finalement fort semblable aux métaphores culturelles énoncées plus haut ; car dans les deux cas, elles naissent d’une interprétation symbolique de l’expérience et non scientifique.

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sujet objet objet chg

t

chgt chgt chgt sujet passé futur Fig. 5 - Perception du temps selon la Gestalt Conceptuelle

En reprenant la conception du temps par la Gestalt Conceptuelle, Gosselin s’oppose à cette conception du temps en termes d’un double système d’orientation qui impliquerait que, pour chacun des deux modes de repérage, l’un des deux éléments du couple sujet/objet soit en mouvement alors que l’autre est fixe. Selon lui, le modèle proposé par la Gestalt conceptuelle est justifié par des énoncés comportant simultanément des métaphores relatives à ces deux sortes d’orientation : « A mesure que nous approchons de l’échéance, le temps passe de plus en plus lentement, les mauvaises nouvelles qui nous

arrivent… ». De la même façon, Gosselin s’oppose également à cette

concep-tion du temps, répandue en linguistique, selon laquelle des conjugaisons comme l’imparfait maintiennent le temps (simultanéité) alors que les conjugai-sons exprimant des valeurs aoristiques font avancer le temps (succession) – hypothèse qui infirme les propos de Boulle énoncés à l’instant :

Avec un aoristique : succession Avec un inaccompli passé : simultanéité

Il se leva, déjeuna et partit Louis travaillait, Marie dormait En fait, explique Gosselin, ce n’est pas que le temps perd son caractère in-trinsèquement dynamique, c’est le fait que les conjugaisons de l’inaccompli et de l’accompli ne prennent pas en compte les bornes finales du procès qui induit cette absence de progression. Alors que les conjugaisons aoristiques qui impli-quent une prise en compte du terme, induisent une succession. Ainsi, à partir de l’ensemble de ces considérations, Gosselin propose la représentation sui-vante de la conceptualisation du temps en linguistique :

Fig. 6 – Perception/monstration du temps selon Gosselin

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c. Temps et espace unidirectionnel

Difficile de dire, entre tous ces différents points de vue – qu’ils soient cultu-rels ou cognitifs – qui a tort et qui a raison dans sa manière d’objectiver le temps. Et, à bien y réfléchir, tant en ce qui concerne les représentations cultu-relles que les représentations métalinguistiques, la manière qu’ont les hommes de conceptualiser le temps est somme toute bien subjective. Car, comme l’explique Culioli :

« Il ne peut y avoir de conclusion que suspendue, car les relations entre le langage et les langues seront toujours inépuisables, pour la simple, et profonde, raison que nous sommes pris dans un jeu com-plexe de miroirs et de pratiques. Il n’y a pas d’origine absolue, mais il y a de l’invariance. Il n’y a pas de pratiques uniformes, mais, quelles qu’elles soient […] elles nous ramènent toujours à notre ho-rizon de référence, qui organise notre activité de représentation. »

(A. Culioli, 1999, T. 2 : 178)

Ainsi la question de la conceptualisation du temps passe-elle véritablement par la nécessité de savoir quel axe est mobile et quel est son sens ? En tout cas, ce qu’il y a de commun aux représentations métacognitives et aux représenta-tions culturelles, c’est la nécessité d’une part d’user du point espace-temps T0,

que ce point soit explicité ou non par la présence d’un sujet cognitif (de toute manière le sujet est indissociable de ce point), et d’une autre part de passer nécessairement par un espace non seulement linéaire mais orienté, afin de conceptualiser la temporalité.

Pour notre part, nous pensons que le comportement cognitif du sujet est si-milaire à celui d’un homme dans un train et qui regarde le train d’à coté, orienté dans le sens opposé. Que les deux trains démarrent simultanément dans des sens opposés ou que seulement l’un des deux ne démarre, il est un instant où cet individu est incapable de dire lequel des deux trains est entré en mou-vement ou s’ils démarrent simultanément (c’est le principe de la théorie géné-rale de la relativité). En tout cas, il perçoit un mouvement. Il en va de même pour le temps qui naît du mouvement : qu’importe le sens de l’orientation, qu’il soit celui d’un sujet cognitif ou celui des événements (quel que soit celui des deux trains qui démarre) pourvu qu’il y ait une direction pour situer par rapport à cet instant-repère – arbitrairement – le passé et le futur (pourvu que l’on perçoive le mouvement de l’un des trains).

POUR CONCLURE

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BIBLIOGRAPHIE

BOULLE Jacques (1995). L’évolution des systèmes aspectuels. Thèse de l’Université Paris 7 – Denis Diderot : Paris.

CULIOLI Antoine (1999). Pour une linguistique de l’énonciation – tome 2. OPHRYS: Paris.

GOSSELIN Laurent (1996). Sémantique de la temporalité en français. Un modèle calculatoire et cognitif du temps et de l’aspect. Duculot : Louvain-la-neuve.

LAKOFF George & JOHNSON Mark (1985). Les métaphores dans la vie quotidienne. Les Editions de Minuit : Paris.

LAKOFF George (1997). « Les universaux de la pensée métaphorique : variations dans l’expression linguistique ». In FUCHS Catherine & ROBERT Stéphane (éds.). Di-versité des langues et représentations cognitives, Ophrys : Paris, pp. 165-181. (arti-cle traduit par Jean LASSEGUE).

PERRIN Loïc-Michel (2005), Des représentations du temps en wolof, thèse de docto-rat, université Paris VII

PIAGET Jean (1946). Le développement de la notion de temps chez l’enfant. P.U.F. : Paris, rééd. 1981.

PIAGET Jean (1998). La construction du réel chez l’enfant. Delachaux et Niestlé : Lausanne et Paris

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