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ÉLEVAGE DE DAPHNIA MAGNA SUR POLLEN

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Academic year: 2021

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Submitted on 3 Jun 2020

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ÉLEVAGE DE DAPHNIA MAGNA SUR POLLEN

Maurice Vuillaume

To cite this version:

Maurice Vuillaume. ÉLEVAGE DE DAPHNIA MAGNA SUR POLLEN. Vie et Milieu , Observatoire Océanologique - Laboratoire Arago, 1956, 7 (2), pp.280-286. �hal-02749311�

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ÉLEVAGE DE DAPHNIA MAGNA SUR POLLEN

par Maurice VUILLAUME

Chargé de Recherches au Centre National de la Recherche Scientifique Centre de Recherches Hydrobiologiques de Gif-sur-Yvette

L'étude d'élevage rationnel de Cladocères a depuis longtemps déjà fait l'objet de travaux multiples. Nous ne rappelerons ici que deux travaux relatifs à ce sujet : celui de A. PACAUD (1949) (1) où nous trouvons rappelés les buts de ces recherches et une bibliographie s'y rapportant. Il préconise avec des résultats satisfaisants, des élevages combinés Mollusques-Cladocères, les Cladocères utilisant les produits d'excrétion des Mollusques et ceux-ci favorisant sans doute le développement d'Algues et Bactéries utilisées par les Daphnies. Un autre travail traitant de ce problème, est celui de M. LEFÈVRE (1942) qui fait des élevages de Daphnia

magna et D. pulex sur Chlorelles seules. Après un an, la prolifération

continue. Ce problème, bien que déjà très ancien, n'est pas résolu entière-ment et nous avons pensé y apporter une certaine contribution en nous servant d'un produit naturel qui, au cours de l'élevage, nous a donné des résultats satisfaisants, et qui se répand abondamment chaque année dans les eaux de toutes sortes : le pollen.

La quantité de pollen qui tombe dans un étang apporte à la micro-faune une nourriture très abondante. Nous reproduisons sur la figure n° 1 un diagramme obtenu par M. VAN CAMPO (2) qui s'est occupé de cet important problème dans la Seine et dans les étangs du Bois de Boulogne, montrant l'abondance de cet apport. Les chiffres donnés en ordonnées sur le graphique correspondent aux nombres de grains de pollen récoltés par centimètre carré en 48 heures sur des lames de verre enduites de gélatine glycérinée.

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Nous ne rappellerons pas ici les propriétés du pollen, nous signale-rons seulement qu'il tend de plus en plus à entrer directement dans l'alimentation humaine et que c'est un produit pharmaceutique naturel utilisé en diététique pour ses propriétés reconstituantes. Actuellement il est récolté systématiquement par les Apiculteurs. La récolte faite au

22 1*

Mars Avril

Fig. i. —• Nombres de grains de pollen récoltés sur des lames enduites de gélatine glycérinée par M. VAN CAMPO. En ordonnées, les densités

polli-niques.

cours de la dernière saison apicole, s'élève à plusieurs tonnes. A la Station de Recherches Apicoles de Bures-sur-Yvette, des souris ont été nourries pendant plusieurs mois avec du pollen et de l'eau exclusivement sans manifester aucune carence. Nous avons alors essayé de réaliser les mêmes expériences avec des Cladocères et de faire des élevages de Daphnia

magna en les nourrissant de pollen seulement.

TECHNIQUES

Nous avons utilisé des pelotes de pollen récoltées par les Abeilles et prélevées à l'entrée d'une ruche au moyen d'une trappe à pollen. Ces pelotes sont écrasées sur un tamis fin. On saupoudre la surface du récipient qui contient l'élevage de Daphnies. Nous n'avons pas déterminé les pollens utilisés; signalons toutefois parmi eux une prédominance de pollens de crucifères. Ce ne sont pas là les pollens anémophiles qui sont généralement transportés par le vent dans les mares ou les étangs. L'expé-rience est à reprendre en sélectionnant les pollens et avec différentes espèces de Cladocères, notre but essentiel étant de réaliser la même expérience que celle faite avec des souris.

Tout au début de l'expérience, nous nous sommes rendus compte de la présence dans le pollen d'une source d'erreur importante. Avec lui nous apportons une multitude de spores d'algues et de champignons qui ne tardent pas à se développer dans le milieu d'élevage. On s'en rend compte facilement en plaçant deux séries de bocaux contenant de l'eau distillée aérée dans des conditions de température et de lumière identiques. Quand nous saupoudrons la surface de l'eau d'une des séries

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avec du pollen tamisé finement, l'autre ne renfermant que de l'eau pure, après moins d'un mois, une végétation abondante envahit les bocaux contenant le pollen, le liquide devient aussi vert qu'une culture de Chlorelles, tandis que l'eau de l'autre série reste limpide. Dans la série ensemencée, nous avons trouvé une prolifération de Chlorelles, Euglènes,

Chlamydomonas, Bactéries filamenteuses, filaments de Champignons et

divers flagellés non déterminés. La même prolifération se retrouve dans les tubes saupoudrés de pollen de nos élevages de Cladocères.

Un essai d'élevage de Cladocères sur pollen pur est de ce fait difficile. Il faudrait arriver à détruire les spores d'algues ou champignons sans altérer les éléments nutritifs du pollen. C'est ce que nous nous proposons de faire dans une autre série d'expériences. Devant ces difficultés nous avons essayé de résoudre un premier problème : l'addition de pollen à un milieu d'élevage modifie-t-elle sensiblement en l'améliorant le rendement d'un élevage de Cladocères? D'autre part, le pollen et les impuretés qu'on introduit obligatoirement avec lui et dont il favorise la prolifération suffit-il au développement de ces Cladocères ? Pour faire cette expérience, nous avons placé une grosse Daphnia magna dont la poche incubatrice était pleine d'embryons dans chacun des tubes de plu-sieurs séries : dans une première série nous donnions du pollen seul; dans une deuxième série, des Chlorelles, et dans une troisième série, des Chlorelles et du pollen. Régulièrement nous comptions le nombre de Daphnies dans chacun des tubes.

RÉSULTATS OBTENUS

Nos premiers essais sur pollen seul n'ont donné que des résultats négatifs tandis que sur pollen et Chlorelles et sur Chlorelles seules les Daphnies vivaient et se multipliaient. L'échec était dû à la trop grande quantité de pollen utilisé. Il se putréfie très vite et les Cladocères meurent asphyxiés. Cet inconvénient ne se produit pas avec pollen et Chlorelles car les algues vertes enrichissent constamment le milieu en oxygène, et le rendent propre à la vie de l'élevage.

Pour toutes nos expériences, nous avons utilisé de l'eau aérée naturellement, prélevée dans des flacons de 5 litres dans lesquels s'étaient développées des algues vertes. Cette eau était filtrée avant l'emploi afin d'éliminer toutes les algues et champignons qu'elle aurait pu contenir Elle se conserve ainsi indéfiniment, limpide, sans qu'aucune végétation ne s'y développe. Nous avons alors réduit considérablement les quantités de pollen utilisé. Dans chacun des cas, pour une profondeur de 10 cm, le film de pollen très fin obtenu en saupoudrant la surface de l'eau, ne doit recouvrir celle-ci complètement. Nous ne pouvons pas dépasser un milligramme pour 40 cm3 d'eau, soit 1 g pour 40 litres.

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- 283 —

Le meilleur rendement en Cladocères a toujours été obtenu avec le mélange pollen-Chlorelles. Il est multiplié par 3 environ par rapport aux Chlorelles seules comme le montre le graphique n° 2. Quant aux résultats obtenus avec pollen seul, compte tenu de la remarque que nous avons faite auparavant, ils sont assez irréguliers sans que nous puissions actuellement expliquer cette irrégularité. L'état physiologique des

< 1 , , , . .

10 20 30 40 50 60

Temps en jours

Fig. 2. — Rendement d'un élevage de Daphnies en fonction du temps, dans des tubes contenant 40 ce d'eau.

Courbe n° 1 : sur mélange pollen-Chlorelles; » n° 2 : sur pollen seul;

» n° 3 : sur Chlorelles seules.

Daphnies, qu'il est difficile d'apprécier au moment de la mise en expé-rience, est peut-être une cause de cette anomalie; les Daphnies étant plus ou moins aptes à utiliser le pollen. Cette irrégularité serait atténuée avec le mélange pollen-Chlorelles, les chlorelles seules pouvant suffire à maintenir en vie l'élevage. Nous avons essayé de parer à cet inconvénient en ensemençant les tubes un certain temps avant d'y mettre les Daphnies (fig. 4). Là encore, nous avons eu des résultats irréguliers, allant d'une forte mortalité à une prolifération étonnante approchant celle obtenue avec le mélange Chlorelles-pollen.

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— 284 — il C -c a D Q 16r 12 8 4 12 8 4 t) 80 10 20 Fig ■ 3 30 40 50 10 20 30

F,g:4

40

Fig. 3. — Même légende que pour la fig. 2, mais élevages faits dans des tubes contenant 10 ce .La Daphnie mère étant introduite en même temps que l'apport initial de nourriture.

Fig. 4. — Même légende qu'en 3. La Daphnie mère étant introduite huit jours après l'apport initial de nourriture.

Fig. 5. — Même légende que pour la fig. 2, mais élevages faits dans 400 c: d'eau.

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— 285 —

L'action du pollen ajouté aux Chlorelles est cependant toujours très nette. Nous introduisions la Daphnie mère 8 jours après l'apport de nourriture. Il semble ici que le pollen n'agisse pas directement, mais en favorisant le développement des Chlorelles. Ceci est surtout net avec le pollen seul, où l'élevage périclite immédiatement. Seul le pollen frais serait ingéré, ou bien sa putréfaction rapide rendrait le milieu impossible au développement des Daphnies.

Ces expériences, sauf la dernière citée, étaient faites avec des tubes de 40 cm3. Des expériences faites avec des récipients plus petits (10 cm3)

comme dans le cas précédent, nous donnent des résultats comparables (fig. 3). La mortalité observée après 15 jours dans les tubes de 10 cm3

et après 20 jours dans les tubes de 40 cm3 s'explique par un manque

d'oxygène, le nombre de Cladocères étant trop important pour le volume d'eau qui les contient. Il serait bon de faire, au cours de l'expérience, des dosages d'oxygène dissous. Cette hypothèque semble toutefois se vérifier si l'on considère les résultats obtenus dans des récipients de 400 cm3 (fig. 5) où, après 40 jours, la prolifération des Cladocères est

tellement importante que tout comptage est devenu impossible, le nombre de Daphnies continuant à s'accroître bien après. (Nous avons compté au 38e jour plus de 240 Cladocères.) Signalons que dans les petits tubes

(10 cm3), le nombre maximum d'individus a été de 15, et dans les tubes

de 40 cm3 nous en avons obtenu 45 dans des délais voisins. Le 15e jour

par exemple, nous avons les nombres suivants dans les différents cas :

Pollen seul Pollen + Chlorelles Chlorelles seules

10 ce 7,5 13 6 40 ce 18 21 8,5 400 ce 9 28 3,8

Les données de ce tableau mettent en évidence à la fois un manque d'oxygène et une dispersion plus ou moins grande de la nourriture. Si nous superposons les courbes des figures 2, 3, 5, nous voyons qu'elles coïncident jusqu'au moment où nous comptons 12 Daphnies dans les tubes de 10 cm3 et 20 à 25 dans les tubes de 40 cm3. C'est à partir de ce

moment que l'oxygène manquant, la prolifération diminue, le nombre d'individus par élevage tendant vers son maximum. A titre d'indication seulement, signalons les résultats obtenus dans des flacons de 5 litres et dans les bacs contenant 30 litres d'eau. Après 7 semaines, sans avoir renou-velé l'apport en pollen et en algues nous avons compté dans les flacons de 5 litres, une moyenne de 248 Daphnies par flacon ayant reçu du pollen et des algues pour 85 dans ceux contenant seulement des algues.

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Un autre essai fait dans des bacs de 30 litres nous montre, là encore, une prolifération beaucoup plus importante dans ceux contenant pollen et Chlorelles.

Signalons que la paroi des flacons, grands ou petits, ayant reçu du pollen sont fortement colorés en vert par une prolifération importante d'algues. Il en est de même du liquide contenu dans ces flacons tandis qu'il n'en est rien dans les flacons où aucun apport de pollen n'a été fait.

De ces quelques expériences nous retiendrons le rôle important que le pollen joue chaque année dans le milieu aquatique en favorisant le développement de la microflore, base de l'alimentation de la faune aquatique.

L'addition de pollen dans un élevage de Cladocères suffit à multiplier par 3 environ le rendement de celui-ci.

BIBLIOGRAPHIE

(1) PACAUD (A.), 1949. — Élevages combinés Mollusques-Cladocères.

Intro-duction à l'étude d'une biocœnose limnique. Extr. J. Rech. C.N.R.S., n° 9, vol. 2, 1949.

(2) VAN-CAMPO (M.). — Recherches sur l'apport de pollen atmosphérique

dans les eaux de la Seine aux abords du bois de Boulogne. Station hydro-biologique du C.N.R.S., Longchamp.

Figure

Fig.  i.  —•  Nombres  de  grains  de  pollen  récoltés  sur  des  lames  enduites  de  gélatine  glycérinée  par  M
Fig.  2.  —  Rendement  d'un  élevage  de  Daphnies  en  fonction  du  temps,  dans  des  tubes  contenant  40  ce  d'eau
Fig.  3.  —  Même  légende  que  pour  la  fig.  2,  mais  élevages  faits  dans  des  tubes  contenant  10  ce  .La  Daphnie  mère  étant  introduite  en  même  temps  que  l'apport  initial  de  nourriture

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