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Le salon Batibois et le bois dans la construction

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Academic year: 2022

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HAL Id: hal-03423919

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Submitted on 10 Nov 2021

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Le salon ”Batibois” et le bois dans la construction

Christian Barthod

To cite this version:

Christian Barthod. Le salon ”Batibois” et le bois dans la construction. Revue forestière française,

AgroParisTech, 1985, 37 (5), pp.413-417. �10.4267/2042/21829�. �hal-03423919�

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LE SALON BATIBOIS

ET LE BOIS DANS LA CONSTRUCTION

C . BARTHOD

Y-a-t'il dans le bâtiment, matériau plus ancien, et par conséquent, plus traditionnel que le bois ? Les compagnons charpentiers ont développé au cours des siècles un art du tracé, de l'épure et de l'assemblage qui a produit des chefs d'oeuvre (charpentes des grandes cathédrales, halles, escaliers etc . . .) . La maison à colombage et la charpente en bois font partie du patrimoine français, et le secteur du bâtiment reste de très loin le premier débouché des sciages français (40 à 45 % de la production nationale) . Pourtant, une chose est sûre : le bois n'appartient plus au seul domaine du traditionnel.

Le secteur du bois dans le bâtiment compte environ 45 000 entreprises de toutes tailles et emploie quelque 150 000 actifs . Il consomme un peu moins de 6 millions de m 3 de sciage (dont 40 % sont importés) et 1,2 million de m 3 de panneaux . La rénovation des immeubles anciens représente 45 % du chiffre d'affaires du bois dans le bâtiment et cette part continue à croître.

Les importations de bois du Nord (1,51 million de m 3 en 1984) s'expliquent en grande partie par l'existence de deux marchés très différents :

— Un marché traditionnel encore prépondérant, alimenté essentiellement par les scieries françaises en sciages bruts nécessitant souvent pour certains emplois un travail d'élaboration par l'acquéreur (exigences dimensionnelles, séchage, rabotage, traitement de préservation . . .).

70 % de la valeur ajoutée des produits bois du bâtiment est assurée par les artisans et les entreprises de moins de 20 salariés qui travaillent dans leur immense majorité pour ce marché.

— Un marché plus exigeant de bois industrialisés, alimenté majoritairement par des impor- tations . Le développement de ce marché pose d'ores et déjà la question de l'adaptation d'un certain nombre de scieries françaises à la production et à la commercialisation de ces produits standardisés sur lesquels les marges bénéficiaires sont souvent très basses . De fait, le taux de pénétration du marché par les importations varie généralement en fonction du niveau d'exigence dans la régularité des qualités, ce qui est souvent lié au degré d'industrialisation du secteur de production . Ce taux varie de 30 % dans la charpente à 64 % dans la menuiserie industrielle, ou 97 % dans le lamellé-collé (chiffres de 1982).

C'est dans ce contexte que fut signé le 5 août 1982, un contrat-cadre pour le développement de la filière bois-bâtiment entre le ministère de l'Urbanisme et du Logement, le ministère de l'Industrie, le ministère de l'Agriculture et quatre fédérations professionnelles . Dans le préam- bule, les partenaires reconnaissent que sous l'impulsion des différents chocs économiques, l'obligation se fait sentir de changer les habitudes et d'effectuer un nouvel effort pour favoriser l'adaptation des entreprises utilisant le bois dans le bâtiment . Cette action concertée fut possible par suite de la convergence des préoccupations du ministère de l'Urbanisme et du Logement quant aux atouts du bois : excellentes performances d'isolation thermique et possibi- lités de réduction des coûts de la construction . Une conséquence de ce contrat-cadre fut

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Ch . BARTHOD

l'accord dit des 6 000 logements, destiné à créer un marché de 6 000 maisons à ossature bois (mob) en 3 ans dans le secteur social . Cet aspect très particulier a malheureusement trop éclipsé la cohérence du contrat-cadre dans des approches variées et complémentaires (restruc- turation industrielle, promotion, interprofession, formation, etc . . .).

L'article 12 du contrat-cadre affirme « l'intérêt d'organiser dans le cadre du salon BÂTIMAT ou dans un autre cadre, un salon du bois-bâtiment, associant l'ensemble des maillons de la filière- bois, de la forêt aux industries ou professions de seconde transformation et de mise en oeuvre.

La maîtrise d'oeuvre générale de l'opération sera assurée par le groupement de promotion de la construction bois, envisagé au titre 1 du contrat-cadre ,,.

Le site de Bordeaux fut retenu pour l'organisation de ce salon international pour au moins trois raisons :

— l'Aquitaine possède le plus vaste massif boisé artificiel d'Europe . La production, la récolte et la transformation de 5,8 millions de m 3 par an emploient 30 000 actifs, faisant du secteur du bois la quatrième activité économique régionale ;

— l'Aquitaine est actuellement la région la plus engagée dans la promotion des techniques de construction à structure en bois (1 900 logements réalisés fin 1984), et s'attache avec succès à y employer le Pin des Landes ;

— les équipements d'accueil de Bordeaux (parc des expositions, salles de conférence, infrastructure hôtelière et desserte) sont à la hauteur des ambitions internationales de BATIBOIS.

L'engagement vigoureux de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Bordeaux est un atout réel.

Créée en juillet 1983, une association régie par la loi de 1901, Bâtibois international, associe la Chambre de Commerce et d'Industrie (C .C .I .) de Bordeaux, la société EXPOMAT (maître d'oeuvre de Bâtimat), et les organisations professionnelles régionales et nationales afin de définir les orientations politiques et économiques du salon et rassembler les financements nécessaires . Un comité d'organisation du salon, présidé par M . Charmasson, alors président de la Fédération nationale des industries du bois pour le bâtiment (F .N .I .B .B .) et du groupement pour la valorisa- tion du bois dans la construction (G .B .C .) assura pour BATIBOIS 84, l'exécution et le contrôle des options ainsi définies . Une société, Bâtibois Internationale S .A ., contrôlée majoritairement par la C .C .I . de Bordeaux, était chargée de la commercialisation, de la réalisation et de la gestion du salon.

Visité le 12 septembre 1984 par M . Souchon, secrétaire d'Etat à l'Agriculture et à la Forêt, inauguré le 13 par M . Quilès, ministre de l'Urbanisme, du Logement et des Transports, Bâtibois 84 a tenu le pari engagé en 1982 . Sur une surface de 13 000 m 2 dépassant l'objectif fixé par les organisateurs, 185 stands ont présenté les activités et les produits de 284 exposants, dont 18 d'étrangers . La ventilation des stands en fonction de grands secteurs d'activité montre l'origina- lité de ce salon :

stands institutionnels (fédérations professionnelles, administrations, publications ) 8

produits en bois demi-finis ou faiblement élaborés 8 %

menuiseries intérieures et extérieures 8 %

prestations de service (bureaux de contrôle, informatique, ingéniérie . . .) 10

accessoires, outillages, machines 10

colles, finitions, préservation 10 °la

— produits élaborés incorporant du bois et à forte valeur ajoutée 15

— maisons à ossature bois (mob) ou composants pour la mob 25

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ACCUEIL - INFORMATIONS - RESE

Photo Direction des Forets

De ces chiffres, il faut retenir :

— La place, estimée excessive par certains, prise par la mob, eu égard à sa part de marché dans le logement industriel : 5,2 % en 1984 . Celle-ci bénéficie actuellement d'une faveur justifiée de la part des médias, des professionnels et des administrations, car elle peut créer un effet d'entraînement important pour l'image de marque du bois . Son rythme annuel de progression (10 à 14 %) dans un marché globalement en régression de 10 % par an ne peut cacher l'évidence :

le bois dans la construction ne peut se réduire au seul secteur de la mob qui ne représente que quelques pour cent des volumes de bois utilisé . Comme dans l'impact du contrat-cadre, la mob risque d'imposer son image aux dépens d'une cohérence d'ensemble du secteur économique ;

— La forte présence des prestataires de service intellectuel . Il s'agit là incontestablement d'un point très positif, qui révèle une nouvelle approche du bois et un effort réel d'adaptation des professionnels à un marché dynamisé, plus moderne, aux exigences plus contraignantes que

le secteur traditionnel ;

— Les 52 exposants étrangers, originaires de 17 pays mais provenant pour 1/3 des pays scandinaves, 17 % du Canada, 44 % de la C .E .E . La moitié donc des stands étrangers représen- tait le courant traditionnel d'importation de bois du Nord . Un des enjeux importants de l'action menée dans le cadre du contrat du 5 août 1982 concerne la part que prendront respectivement

les bois français et les bois du Nord dans un marché certes difficile, mais exceptionnellement attractif dans le contexte d'un secteur économique du bâtiment en difficulté . Un des objectifs

majeurs de la politique du ministère de l'Agriculture vise à rapprocher les producteurs et les utilisateurs et à encourager la formation d'un important marché de bois français satisfaisant aux exigences des entreprises de deuxième transformation ou de mise en oeuvre.

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Ch . BARTHOD

Le salon BATIBOIS 84 s'est caractérisé par une qualité exceptionnelle des stands . Il était à craindre que cette manifestation ne soit surtout fréquentée que comme un lieu sympathique de retrouvailles ; il n'en a rien été . Les contacts commerciaux ont été nombreux : 42 % des exposants ont pu renforcer à cette occasion leurs relations d'affaires et 52 % nouer de nouveaux contacts . Certains exposants ont d'ailleurs pu annoncer avoir rentabilisé leur stand en 3 jours !

A la clôture du Salon, 98 % des exposants se sont déclarés satisfaits de leur participation au Salon et 88 % ont annoncé leur intention de participer à BÂTIBOIS 86 . Six mois après le Salon, les industriels contactés confirment leur appréciation très positive des retombées commerciales.

En effet, les objectifs de fréquentation, fixés à 6 000 visiteurs, ont été largement dépassés . Au total, 18 506 visiteurs ont parcouru BATIBOIS, dont 13 138 professionnels français, 846 profes- sionnels étrangers, 110 journalistes et 4 412 visiteurs grand public . Parmi les étrangers, plus de la moitié provenaient d'Autriche, de Belgique et d'Espagne . Les pays de la Communauté économique européenne ne représentaient que 42 % . On a pu noter la présence de Japonais, d'Américains, de spécialistes d'Afrique et du Moyen-Orient.

Les visiteurs professionnels étaient pour 10 % des prescripteurs, pour 16 % des entreprises du bâtiment autres que celles du bois, pour 30 % des entreprises de charpente, couverture ; 68 % des visiteurs étaient venus dans un but d'information, ce qui est normal et satisfaisant pour un premier salon, et 32 % avec un objectif commercial . 70 % ont estimé leur visite satisfaisante sur le plan professionnel et 84 % ont apprécié BÂTIBOIS . Un certain nombre d'innovations ont été exposées à l'occasion du salon : gammes de logiciels pour charpentiers, composants toiture, procédés d'assemblage, menuiseries industrielles en Chêne ou Pin aboutés etc, et 62 % des visiteurs ont découvert des produits nouveaux.

Le coût de ce premier salon a été de 4 millions de francs pour les organisateurs . Le fonds de propagande pour la diffusion des emplois du bois et des produits de la forêt, géré conjointement par les ministères de l'Agriculture et de l'Industrie, a subventionné l'organisation d'un stand unique des fédérations professionnelles de la forêt et du bois, qui a eu valeur de symbole.

A l'occasion de BÂTIBOIS 84, beaucoup d'organisations professionnelles avaient programmé un grand nombre de manifestations :

— La journée technique organisée par France Promobois Construction sur la mob a permis de dresser l'état des connaissances et des recherches sur la résistance au feu et les revête- ments extérieurs.

— Le forum national, organisé par G .B .C . (Groupement interprofessionnel pour la valorisa- tion du bois dans la construction) en vidéoduplex entre Paris et Bordeaux, avec la participation de M . le Ministre Souchon, a permis d'exposer les propositions professionnelles dans trois directions : technique et réglementaire, administrative et financière, exportation . Un débat animé a rappelé la nécessité d'une structuration plus solide des professionnels et le besoin d'une politique de promotion du bois comme l'avait d'ailleurs rappelé M . Quilès lors de l'inauguration de BATIBOIS . Le salon était d'abord l'occasion pour la profession de modifier l'image de marque du matériau bois, à la fois chez les professionnels et dans le grand public . Cet effort devra être poursuivi, approfondi et affiné afin de sensibiliser la clientèle à des produits précis et bien définis . Cela passe par une politique de relations publiques ambitieuse donc coûteuse : le Conseil interfédéral du bois a la responsabilité de faire des propositions concrètes et ciblées.

— A l'occasion de l'assemblée générale de la Fédération française du commerce extérieur, les négociants et les importateurs ont affirmé leur volonté de développer leur activité de commercialisation des bois de pays et d'exportation.

— Le Port de Bordeaux, l'Association française des Eaux et Forêts, le Conseil des bois de Suède et de Finlande, la Fédération nationale des Syndicats de propriétaires forestiers sylvicul-

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teurs, l'Association interprofessionnelle des forêts et bois d ' Aquitaine, etc . . . ont également organisé des manifestations ou tenu leur assemblée générale à Bordeaux à l'occasion de BÂTIBOIS . M . Bockel, secrétaire d'Etat auprès du ministre du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme, a clos la journée consacrée par la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (C .A .P .E .B .) au bois dans la construction.

— Citons pour terminer l'opération VILLABOIS, quartier urbain de 117 mob en sept îlots, très visitée et très discutée . Cette vitrine bordelaise de l'habitat social en bois a suscité des réactions diverses et passionnées qui n'ont pas toujours fait la part de ce qui relevait de l'emploi du bois (notamment Pin des Landes) en structure ou de conceptions architecturales très libres, voire contestables . Il est à souhaiter qu'à l'occasion de BÂTIBOIS 86, les visiteurs puissent découvrir une opération visant un autre type de clientèle, qui permette de ne pas enfermer l'image du bois dans un emploi de bas de gamme.

***

Le salon BÂTIBOIS 84, du 12 au 16 septembre, a été une « première » prometteuse . Les professionnels et les pouvoirs publics ont réussi leur pari, inscrit dans la perspective de

l'ensemble des mesures prévues par le contrat-cadre du 5 août 1982 . Le succès de la politique mob » ne doit pas cacher que l'ensemble du secteur du bois dans le bâtiment se trouve dans une conjoncture difficile . Sans que l'on s'aveugle sur les faiblesses du secteur, BÂTIBOIS a néanmoins montré que les atouts du bois et de la profession sont bien réels . Une dynamique, encore timide, semble s'amorcer . Reste à la structurer vigoureusement d'ici BÂTIBOIS 86, du 6 au 11 octobre 1986 .

Christian BARTHOD Ingénieur du G .R .E .F.

Chef du Bureau de la Recherche et de la Technologie DIRECTION DES FORETS

1 ter, avenue de Lowendal 75007 PARIS

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