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TRANSFORMATIONS NUMERIQUES : POUR UNE SOCIETE CREATIVE ATELIER 1 - ENTREPRISES ET ENTREPRENEURS

Documents de travail

En France, l'économie numérique représentait déjà 72 milliards d’euros en 2010, soit 3,7% du PIB.

Les prévisions à 4 ans chiffrent l’apport d’internet à 129 milliards d’euros en 2015, soit environ 5,5%

du PIB. En 15 ans, Internet aurait déjà généré 700 000 emplois de façon directe et représenterait 25% des créations d'emploi en France.

Les acteurs de cette révolution numérique – et économique ! - sont Google, Facebook ou plus récemment Wikileaks. Leur nom est presque devenu un générique pour parler de moteur de recherche ou de réseau social. Parfois même on se demande si le web ne se résume pas à eux. Et leur réussite a été fulgurante. La révolution numérique, c'est aussi l'accélération et le raccourcissement du temps, ainsi que la démultiplication de phénomènes de transmission, et de tendances : les fameux buzz, qui sont aussi gros qu'éphémères. Cette révolution est portée par des entrepreneurs du numérique, des pionniers, parfois visionnaires comme Steve Jobs ou Mark Zuckerberg. Mais les entrepreneurs du numérique sont issus aussi bien des entreprises, que des associations, ou des mouvements citoyens, des hommes et des femmes dont la volonté d'entreprendre n'a d'égal que le goût de l'aventure et de l'innovation – économique ou sociale, et l'envie de faire bouger les choses.

Ils incarnent le mouvement, et portent des valeurs collectives fortes en permettant de créer et financer des emplois, de l'impôt, de l’investissement et de participer à la consolidation des tissus économiques et sociaux au niveau local et national. A bien des égards, ils sont à contre-courant d'une société qui, après 10 ans de gouvernement de droite, manque d'audace, doute de son avenir et prône le tout-sécuritaire.

Ces entrepreneurs ont un rôle à jouer dans la construction d’une société créative, respectueuse des hommes et de l’environnement. Il est de la responsabilité de la puissance publique de protéger et favoriser la capacité de chacun d’entreprendre et d’innover, d’accompagner ces équipes, en comprenant leurs enjeux et en répondant à leurs besoins, et de favoriser l’émergence d’une génération d’entrepreneurs innovants et créatifs appuyés sur le numérique.

Certaines villes et régions gérées par la gauche (Paris et l’Ile-de France, Lille, Rennes, Nantes, Lyon…) le font, mais le soutien de l’Etat fait aujourd’hui défaut : ses appels à projets, le crédit impôt recherche ou le Plan Investissement Avenir favorisent bien davantage les grands groupes que les petites entreprises innovantes.

1 - Le numérique change les règles du jeu de l’économie traditionnelle.

Le numérique a bouleversé les modes d'usage en facilitant la vie des individus. Internet notamment a permis de mieux s'informer, de comparer, de rapidement acheter, sans se déplacer. Certains secteurs ont été particulièrement impactés par le numérique, comme le tourisme. Plus récemment, on voit se développer à grande vitesse les banques en ligne qui ont rendu le guichet en partie obsolète. Même les collectivités locales délèguent au net une grande partie de leurs services (extrait d'acte de naissance, casier judiciaire, état civil et archives nationales).

Le numérique change aussi les règles dans le fonctionnement interne de l’entreprise. Les maitres mots de ce changement sont fluidification, accélération et raccourcissement. Plusieurs domaines ont été impactés par ces changements :

La comptabilité et la gestion d'entreprise a été simplifiée et assouplie par l'internet et divers outils de suivi. Internet permet aussi l'actualisation rapide des données en fonction des lois.

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Les outils numériques ont permis d’accélérer les échanges de savoirs et d’informations entre les salariés. Il y a 10 ans à peine, l’email n’existait pas. Aujourd’hui, les entreprises créent des réseaux sociaux internes d'entreprise.

La veille concurrentielle est rendue plus facile

On trouve plus facilement des prestataires ou des fournisseurs alors qu'avant on fonctionnait uniquement au bouche à oreille.

Trouver de nouveaux clients devient plus facile, tout comme se faire connaitre de nouveaux clients.

Le travail est devenu très « numérisé», 2/3 des salariés utilisant un ordinateur. Cela a des conséquences sur le collectif de travail, sur les injonctions à l’autonomie et à la responsabilité plus ou moins bien vécues, etc.

Les entreprises qui auront su au mieux intégrer le numérique dans leurs systèmes internes sont celles qui seront les plus compétitives et auront un véritable avantage concurrentiel en France, en Europe et même dans le monde. Selon une étude 2011, une grande part des PME françaises seraient encore en retard sur le chemin de la transition digitale. Et celles qui ont déjà investi ont montré les plus belles croissances. Il faut les aider et les accompagner à parfaitement maitriser les outils et favoriser des regroupements sectoriels sur ces thèmes.

Le numérique révolutionne la concurrence au sein de certains secteurs d’activité, en général au bénéfice des consommateurs. Certains secteurs ont été bouleversés par l’arrivés du numérique et d’internet. On a déjà parlé du tourisme, où les achats de billets ou de voyages ne sont font pratiquement plus que sur internet. Les produits culturels, comme la musique ou le film et maintenant le livre, ont aussi connu une révolution qui a tellement fragilisé les modèles économiques que certaines industries subissent de graves crises. On peut également parler de la grande distribution pour laquelle les comparateurs et autres forums de notation ont renforcé la concurrence entre des enseignes qui jouissaient parfois d'un avantage de proximité géographique sur lequel elles ne peuvent plus compter. Pour autant, les comportements d'achat tendent à privilégier le cross-canal. 48% des individus se renseignent sur internet avant d'acheter en magasin er vice versa.

Le numérique donne un nouveau potentiel à des secteurs d’activités traditionnels. Dans les prochaines années, certains secteurs vont subir un bouleversement radical généré par le numérique.

Les politiques publiques devront accompagner ce mouvement et permettre de faire de la France une référence dans ces domaines. Par exemple :

L'agriculture : consommer local et responsable. Le Morvan a récemment embauché un community manager pour faire la promotion de ses agriculteurs sur internet. De nouvelles initiatives comme “La Ruche qui dit oui !” ambitionnent de redéfinir la consommation de produits locaux.

L'éducation et la formation : la France est en retard pour doter ses élèves et ses étudiants d'outils numériques d'apprentissage et de partage de savoir (cf. atelier 3).

La mode : permettre aux designers de vendre directement en France et à l’étranger en limitant les intermédiaires.

La culture (Cinéma, musique, livre) : il faudra relever collectivement le défi des offres légales en ligne.

Le commerce, les services à la personne…

2 - Le numérique et l’économie innovante représentent un secteur économique important et en croissance

Le numérique invente un nouveau monde : au-delà de son irrigation de toute la société, Internet est aussi un nouvel espace en lui même. Avec ses acteurs, ses opportunités et ses dangers. Il est créateur

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de richesse et de solidarité et deviendra d’année en année un élément de plus en plus important du PIB.

2.1 - Le numérique des infrastructures

Les problématiques de télécom sont généralement bien comprises et bien organisées au sein de l’appareil étatique et réglementaire, même si la droite tarde à reconnaître l’urgence d’une couverture haut ou très haut débit sur l’ensemble du territoire. L’engagement dans un plan ambitieux est indispensable : de nombreuses avancées économiques, sociales et environnementales (comme la construction des « villes intelligentes ») en dépendent.

La France est en revanche très en retard sur la problématique du stockage de données et du “cloud”

(le stockage en nuage). Qu'est-ce que le cloud? Il s'agit de déléguer l'hébergement des serveurs et des disques durs à des entreprises spécialisées qui louent des hangars immenses dédiées au stockage de ceux-ci. Cela évite de démultiplier les serveurs dans chaque entreprise, coûte moins cher et présente un intérêt écologique très important (en permettant des économies d’échelle sur la capacité globale). Mais ce système pose encore des problèmes de confidentialité des données stockées. Aujourd’hui tous les acteurs du cloud sont étrangers et les français sont très en retard.

2.2 - Le numérique créatif

Les modèles économiques traditionnels ne sont pas immédiatement en péril. Il faut inventer l'avenir:

nouveaux supports, nouveaux usages, nouveaux publics. Le premier à comprendre et manier cette nouvelle grammaire a un avantage industriel et créatif considérable, tant au sens artistique qu'économique. Le succès du téléchargement légal en ligne de la Fnac, ou de plateformes comme MyMajorCompany ou WeAreProducer confirme que les pionniers à réinventer les modèles économiques remportent aussi la mise sur un nouveau marché. L’accès à la culture se retrouve lui aussi bouleversé par les expériences en ligne comme avec le site de l’exposition Monet en 2010 qui a connu un grand succès.

2.3 - Le numérique des nouveaux usages et des services innovants

Ce secteur partage avec le numérique créatif un point majeur : le processus créatif par lequel le projet est généré. L’économie innovante emprunte et connecte au quotidien le processus créatif. A la façon d’un designer industriel, le créateur de services nouveaux va adapter un nouveau service à un nouveau public afin de lui faciliter la vie et lui apporter un bienfait. Il s'agit par exemple des services en lignes : réseaux sociaux localisés, application d'itinéraires routiers ou en transports en commun, etc. L’état d’esprit est donc bien le même entre l’artiste créateur et le créateur de nouveaux services ou le créateur d’entreprise numérique.

La mise à disposition d’outils, de services de plateformes partagées pour que les entrepreneurs, artistes, citoyens…puissent héberger des contenus fait également partie d’un tel environnement.

3. L’opportunité d’un entrepreneuriat conscient et acteur de son « écosystème »

Confrontés aux "fractures numériques", qui limitent parfois leurs activités, les acteurs de l'économie numérique ont conscience qu’il est pour eux critique de partager non seulement l'objet de leur travail, mais aussi le fruit. Le concept et la réalité d'Internet reposant fondamentalement sur le réseau et la solidarité, le développement des entreprises numériques ne se conçoit qu'au cœur d'écosystèmes puissants et foisonnants. L'entrepreneur de cette nouvelle économie se doit donc de partager et de s'insérer dans un projet plus global, visant le bien commun sur un territoire. Les clusters sont de bons exemples de ces nécessaires projets collectifs.

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Le numérique est aussi une formidable source d'innovation sociale. Les projets récents ne manquent pas : insertion des personnes à mobilité réduite (projet Jaccede.com), plate-forme de micro-crédits (Kiva.org), utilisation des médias sociaux pour le développement d'actions politiques ou syndicales (Facebook, Twitter, Wikileaks), etc. Par hybridation des modèles économiques et parfois tâtonnements, l'entrepreneuriat numérique peut donner naissance à des projets majeurs. Wikipedia, dont la première version "à but lucratif" avait échoué, a trouvé son modèle en devant une fondation.

Si l’on considère le nombre de personnes pour lesquelles elle rend le savoir accessible, Wikipedia est sans doute aujourd'hui un des meilleurs vecteurs de culture et d'éducation. Dans le domaine des sciences du vivant, la mouvance du logiciel open source et des fab labs a donné naissances à des initiatives passionnantes de réappropriation par les citoyens - plutôt que par les grands industriels - des opportunités fournies par la science. C'est le cas de BiOS par exemple (http://en.wikipedia.org/wiki/Biological_Innovation_for_Open_Society).

4 - Quatre chantiers majeurs pour le numérique France

L’approche « classique » des politiques publiques, top-down, fonctionne très mal avec l’écosystème numérique. Il est donc indispensable que tous les niveaux de la puissance publique adoptent – quand ce n’est pas déjà le cas - une approche par l’écoute dans la conception, la mise en place et l’évaluation des politiques publiques de soutien à l’innovation et aux jeunes entreprises innovantes.

4.1 – Créer un environnement favorable à l’innovation

De l’éducation, où la transversalité, l’initiative et les projets devront prendre davantage de place, à la mise à disposition progressive des données publiques (open data) en passant par l’installation d’écosystèmes d’innovation (lieux d’échange et de partage, de dispositifs de coopération, de mutualisation active de moyens et d’expériences entre entrepreneurs, chercheurs, usagers, citoyens, etc.) et la valorisation d’espace « hors marché », la puissance publique peut mettre en place un environnement favorable à l’innovation et à l’entrepreneuriat social ou économique.

4.2 - Favoriser la création de nouvelles entreprises

Malgré quelques améliorations récentes, la création d'entreprise demeure trop complexe en France.

Il faut au contraire encourager la naissance de nouvelles entreprises dans des secteurs d'activité traditionnels adaptés au numérique ou la création d'entreprises purement numériques (pure players). Cela nécessite de mettre des moyens à disposition des créateurs pour les former (au démarrage et en continu), de faciliter les procédures (statut, fiscalité, administratif), puis d’accompagner et financer les projets innovants (CIR, JEI, ISF, Oséo...).

1. Créer des modules de formations publiques à la création d’entreprise accessibles à tous : moderniser, financer et élargir les compétences de l’APCE existante (Agence Pour la Création d’Entreprise).

2. Créer un statut étendu de “Jeune Entreprise de Croissance” applicable aux 3 premières années de vie de l’entreprise. A débattre :

une fiscalité progressive et favorisant le ré-investissement.

une absence de charges sociales sur les 10 premiers emplois créés.

une charge administrative diminuée : les affiliations et cotisation de charges sociales sont trop complexes.

un statut qui protège l’entrepreneur : une couverture sociale garantie et la possibilité de cotiser aux caisses d’assurance chômage.

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la simplification des dispositifs pour gagner en lisibilité, en temps, et favoriser la prise de risque maîtrisée. En phase d’amorçage, les dispositifs publics sont aujourd’hui inscrits dans une programmation trop lente au regard des contraintes et opportunités du secteur du numérique : les temps d’instruction, de décision et de disponibilité des aides sont trop longs au regard de la compétition en présence.

3. Création d’un interlocuteur unique de l’aide au financement des entreprises. Il doit être le lien avec Oséo et les autres structures du financement public – local, régional, national - de l’innovation et de la croissance. Il devra aussi prendre davantage en considération les notions d’innovation d’usages versus l’innovation purement technologique dans sa grille de lecture et de financement des projets présentés. Nous devons également préfigurer la création de la Banque publique d’investissement.

4. Généralisation des Bourses d’amorçage : déjà existantes à Paris et en Poitou-Charentes, ces bourses d’un montant de 3000 à 10 000 euros sont versées aux créateurs d’un projet abouti pour l’aider à passer le cap du lancement. Les phases de marketing et de commercialisation des produits ou services développés par ces entreprises sont souvent minimisés dans les investissements et finissent par poser des problèmes de cash-flow pour les entreprises, qui finissent par avoir des produits finis et technologiquement sûrs, car très soutenus en amont, mais plus de fonds disponibles pour entamer la phase de commercialisation…

5. Elaborer un Pacte PME étendu (conception d'un Small Business Act compatible avec la réglementation européenne, orientation des achats publics).

4.3 - Permettre l’adaptation des entreprises existantes

Des entreprises adaptées au numérique ce sont des entreprises plus fortes, plus solidaires et plus compétitives. Face à la crise économique que l'on traverse, favoriser l'adaptabilité des entreprises est un enjeu pour le maintien et la croissance des emplois.

1. FORMER : offrir une incitation fiscale et sociale fortes aux entreprises formant leurs salariés aux nouveaux outils numériques.

2. DECIDER : Créer un interlocuteur régional du numérique pour les PME. Chargé de partager les meilleures pratiques et d’orienter les dirigeants dans l’accès aux nouvelles technologies.

4.4 - Faire émerger en France des acteurs forts de l’Internet mondial

La puissance publique doit défendre la place de la France dans l’innovation Internet mondiale, comme elle le fait déjà pour l'espace, l'automobile et le nucléaire. Elle doit pour cela accompagner les entreprises nationales vers la taille critique qui leur permettra de conquérir des marchés internationaux, dans le but de créer de l'emploi. Il faut pour cela inciter la création et le développement, financer la croissance et favoriser les regroupements.

1. Cibler une partie des fonds souverains de l’Etat investisseur (Banque publique d’investissement prévue dans le projet socialiste, CDC, Grand Emprunt, etc.) vers une mission numérique et favoriser l’émergence de géants de l’internet français. La Banque publique d’investissement sera par ailleurs déclinée au niveau régional.

2. Faciliter et inciter aux passages de seuils (20 et 50 salariés) et inciter les étudiants de grandes écoles dans ce secteur à penser PME plutôt que systématiquement grands groupes.

Références

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