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VENTE AUX ENCHÈRES D ART CONTEMPORAIN, MODERNE ET ANCIEN

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Academic year: 2022

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NEWSFLASH

Exposition du mercredi 24 février jusqu’au 3 mars entre 10h et 19h (*uniquement sur réservation)

VENTE AUX ENCHÈRES

D’ART CONTEMPORAIN, MODERNE ET ANCIEN

Samedi 6 mars 2021

à 13h et à 19h30 (*vente à huis clos)

Catalogue en ligne : www.de-vuyst.com

tableaux - sculptures - gouaches - aquarelles - dessins - gravures - photographie - design une sélection internationale de plus de 600 œuvres d’art

Les noms à retenir : Karel Appel, Arman, Firmin Baes, Bram Bogart, Jean Brusselmans, André Cadere, Emile Claus,

Mauro Corda, Thierry De Cordier, Raoul De Keyser, Gustave De Smet, Léon De Smet, Anna De Weert, Paul

Delvaux, Wim Delvoye, Jean Dubuffet, James Ensor, Henri Evenepoel, Jan Fabre, Luis Feito, Leonor Fini, Jean-

Michel Folon, Jean-Jacques Gailliard, Modest Huys, George Minne, George Morren, Mimmo Paladino,

Panamarenko, Constant Permeke, Otto Piene, Rik Poot, Roger Raveel, Léon Spilliaert, Peter Stämpfli, Walter

Swennen, Walasse Ting, Frits Van den Berghe, Gustave Van de Woestyne, Louis Van Lint, Théo Van Rysselberghe,

Dan Van Severen, Jef Verheyen et plein d’autres.

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LA VALLÉE DE LA LYS – Par adis des impressionnistes ...

Ça fait plus de 100 ans que la vallée luxuriante autour de la Lys a été l’arrière-plan d'une riche production artistique.

L'offre soigneusement sélectionnée pour cette vente aux enchères étale la qualité et la diversité que les artistes y ont procurés. Remarquons les différentes évolutions et influences, originaires dans l'impressionnisme français. La Lys a fait appel à Emile Claus, entre autres. Son interprétation de la touche impressionniste suivra sa propre voie et sera déterminante pour des artistes ultérieurs. Le tableau à l'huile « Fenaison » (1906) en est un excellent exemple.

LA PASTORALE D’ÉMILE CLAUS

Lot 97. Fenaison (1906)

Huile sur toile – 43 x 59,5 cm Est. € 120.000-160.000

Après une dure journée dans le champ, le travail touche à sa fin. Les meules de foin, entassés rythmiquement l’un après l’autre, reflètent le résultat du travail acharné. Une dernière pelle lourde avec la fourchette pèse sur la paysanne. Elle est sans doute fatiguée, mais poursuit le travail avec une dignité héroïque qui semble presque sans effort. C'était une chaleureuse journée de juillet. Enfin, la soirée apporte la perspective de repos et de fraîcheur bien mérités. Le sol scintille toujours. Les derniers rayons du soleil brûlent encore, mais heureusement ils sont bloqués par le feuillage du bosquet bordant le champ.

Claus veut capturer en un instant la lumière en perpétuelle évolution du soleil couchant. Il explore les différentes tonalités et les dépeint dans sa touche personnelle qui est un brouillage spontané de taches pâteuses, de rayures et de virgules. Le peintre applique des couleurs non mélangées, envisageant une représentation pure. Les tiges au premier plan sont brusquement coupés, ainsi évoquant la photographie et accentuant le réalisme de l'image.

La réalité de la vie rurale aux alentours d'Astene était un thème central pour Claus. En tant qu'avant-dernier membre d'une famille ouvrière de treize enfants, il a été confronté de chez lui au dur labeur du monde du lin, situé principalement au long de la Lys. Au lieu du travail même, ses peintures dévoilent surtout l'harmonie idéalisée entre le paysan, son boulot et la nature cultivée par l'homme.

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Claus a inspiré, entre autres, Jenny Montigny, dont il y a « Le blé vert » aux enchères ici, et Anna De Weert. « Hof Ter Neuve » (1908) est une belle vue de sa maison, bordée de fleurs épanouies. Il y a une importante sélection de sept œuvres de Modest Huys. Véritable maître de la lumière et de la couleur, il dépeint de merveilleuses nuances dans un cadre tout à fait charmant. « Kermesse le soir » (vers 1910) est l'une de ses rares vues nocturnes avec un effet de lumière particulier. Il y a aussi une «Jeune femme dans un intérieur» (vers 1905-10) qui révèle un jeu d’ombres spécial, une « Course hippique» (vers 1925) qui est plutôt expressive et « Séchage du linge » (vers 1908).

L'un de ces artistes qu’on retrouve aussi autour de la Lys est Gustave De Smet. Le catalogue de vente comprend une importante sélection de neuf œuvres illustrant ses différentes évolutions picturales et formelles. Au départ, il s'est mis à un impressionnisme subtil aux touches atmosphériques, comme « Croissant de lune au-dessus de la Lys

» (vers 1908-12) et « Chèvres dans un verger » (1910). Son style va progressivement gagner en expressivité, aux contours délimités et aux couleurs saturées comme « Bouquet champêtre dans un vase bleu » (1920-25) et «Femme à la fenêtre un jour de fête » (1935). De son frère Léon De Smet il y a « Animation sur Piccadilly Circus » (1918).

Gustave Van de Woestyne lui aussi a profité des alentours de la Lys. De sa main il y a « Ferdinand » (1921).

MODEST HUYS – PARADIS AUX BORDS DE LA LYS

Lot 98. Séchage du linge (vers 1908) Huile sur toile – 95 x 128 cm Est. € 60.000-80.000

Le cœur de Modest Huys est profondément ancré dans les paysages vallonnés et verdoyants de «son» pays de la Lys. Les vastes environs de Waregem sont le cadre idyllique des scènes de vie folklorique sans contraintes. Huys dépeint des foires, des fêtes, des courses et des processions, et il reconnait les besognes quotidiennes qui se déroulent généralement en plein air. La sélection ici aux enchères est une belle carte-échantillon de ses sujets préférés, qu'il arrive toujours à dépeindre de manière tendre, comme «Séchage du linge».

Des rayons du soleil passent à travers le feuillage. Ils réfléchissent sur le linge blanc et se cachent dans les sous-bois ombragés. Un éventail d'innombrables nuances de vert se déploie sur la toile. Huys préfère situer ses scènes en plein air. Cela lui donne l'opportunité de jouer avec la représentation de la lumière. Il met soigneusement les touches de couleur en virgules les unes à côté des autres. Plutôt brutes au premier plan, alors qu'elles font délicatement vibrer les cimes des arbres et les personnages. Le coloris doux et spontané et les lignes ondulées soulignent la paix et l'harmonie de la composition. Seul le linge flotte subtilement et révèle une douce brise

.

Le peintre est un poète. Sa peinture est un poème, une ode à la vallée de la Lys. Huys crée un merveilleux panorama qui trahit sa vision positiviste de la vie. Il n'y a pas de connotation moralisatrice dans son œuvre, comme c'est le cas pour nombre de ses contemporains. Il nous offre un regard décomplexé sur un charmant moment mère-fille dans un paysage arcadien, sans chichi ni souci - une image à rêver.

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LA VALLÉE DE LA LYS – ... sol ferti le pour l’abstraction

Tout au long du 20

ème

siècle, la vallée s'est révélée être un terrain fertile pour le renouveau esthétique. Aussi pour Roger Raveel, dont la vision de la réalité subit une forte simplification qui va de pair avec une touche de surréalisme, comme dans les grands tableaux « Un feuille de dessin à la main » (1965) et « Mur de jardin » (1972-73). Son élève Raoul De Keyser s’est également inspiré de son milieu quotidien, notamment des terrains de foot et des cours d'eau. Ses œuvres incluses dans le catalogue comprennent le polyptyque «Notebook I» (1972-73) et « De blauwe V » (1990).

ROGER RAVEEL – UNE FEUILLE DE DESSIN À LA MAIN (1965)

Lot 306. Une feuille de dessin à la main (1965) Huile sur toile – 203 x 150 cm Est. € 48.000-65.000

Roger Raveel tente de « faire couler l'art dans la vie ». Il s'est engagé à créer un art qui ne soit pas en dehors de la vie, mais qui par contre s’entremêle à la vie et entre en dialogue avec elle. Il y parvient en créant de la tension aux différents niveaux: compositionnel, pictural et formel, qu’on retrouve également dans « Mur de jardin » (1972-73, lot 365 de cette vente).

Le jeu de réalité et fiction déroute le spectateur. Le peintre nous impose sa perspective, donc on s’identifie à lui. La feuille blanche devant nous pousse à notre créativité : tout est possible sur cette toile vierge.

Des lignes noires et épaisses découpent la feuille du reste de la composition qui, avec ses couleurs plus douces et ses coups de pinceau plus fins, semble véridiquement peinte. L’artiste même parcourt la toile, et à la fois le tableau fait son entrée dans l’espace environnante.

La frontière entre la feuille de dessin, la toile et l’espace est floue. La réalité, l’image et l’illusion s’entremêlent.

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EXPRESSIONNISME SOUS TOUS SES FACETTES

Constant Permeke se révèle comme le patriarche de l'expressionnisme flamand. De sa main il y a, entre autres, une « Basse-cour » (1928) à l'huile sur toile et un grand dessin « Nu debout » au pastel et fusain sur papier. La fascination pour les femmes a hanté Frits Van den Berghe tout au long de son œuvre. Aux enchères, remarquons

« La toilette » (1933), aux tons rouges sinistres qui expriment l’exaltation et les troubles de l’artiste. Léon Spilliaert dépeint également une sensation de détachement inhérent, aux couleurs glauques et aux formes menaçantes comme dans « Marine sombre, soir» (1925), ou encore la nature morte précoce à la coquille de 1909.

Bram Bogart d’ailleurs, exprime son métier de manière abstraite, ce qui s’approche plus ou moins de l'expressionnisme abstrait américain. Dans les années 1950, il a créé les fondations de ses tableaux matières tellement caractéristiques. Le catalogue comprend plusieurs œuvres de Bogart, dont l'œuvre phare « Faust et Greta » (1955). Louis Van lint, quant à lui, cherche de représenter ses observations des phénomènes naturels de manière lyrique. Quatre de ses œuvres seront mises aux enchères, dont la grande toile « Printemps oú es-tu » (1983).

BRAM BOGART – ROCK-‘N-ROLL PEINT

Lot 274. Faust et Greta (1959)

Matière sur toile – 100,5 x 130 cm Est. € 44.000-60.000

« Rock and Roll avec de la peinture » … Bram Bogart est l'exemple le plus extrême de ce nouveau tachisme, un précurseur du nihilisme total qui, à l'aide d'un mélange de ciment, de sable et de peinture, met une couche inégale sur la toile en utilisant parfois une seule couleur non mélangée. Les peintures ressemblent à des surfaces murales rugueuses ou à une paroi rocheuse et avec toute la bonne volonté du monde n'ont rien à voir avec l'art. A Paris c'est la nouvelle tendance chez certains jeunes peintres, une forme de rock and roll avec de la peinture dans sa manifestation la plus stupide…

Ce critique d’art n’était clairement pas enchanté de ce qu'il avait vu lors d'une exposition à Amsterdam en 1956. Dans les années 1950, une génération de jeunes artistes en Europe s'est rebellée contre les conventions en vigueur du beau et de la peinture. Ils ont recherché à leur manière les limites de la matière, des gestes et des idées: Fontana en Italie, Tapies en Espagne, Dubuffet en France et Bogart en Belgique. Les artistes se sont retrouvés dans les cafés de Paris et de Rome, qui ont fourni le cadre vibrant d'une création et d'un échange d'idées imparables.

Bogart, comme beaucoup d'artistes de l’époque, avait des ressources limitées. Il a expérimenté des mélanges de matériaux ordinaires tels que le sable, le ciment et le mastic. Aux mouvements raisonnés, il les amenait sur la toile, sur laquelle se déployait un paysage sublime de vides et de volumes. La forme est déterminée par la masse de peinture, qui est encore accentuée par le blanc et le gris presque monochromes. La matière et le vide s'équilibrent et délignent la composition par la lumière et l'ombre, comme le jour et la nuit.

Ce tableau de 1959 est à la veille d’un point de bascule dans l'œuvre de Bogart, dans lequel les masses continuent de gonfler. Depuis le début des années 1950, la couche de peinture s'alourdit. La délimitation entre peinture et sculpture s'estompe de plus en plus.

Enfin, Bogart a laissé tomber le chevalet et a posé ses toiles directement sur le sol.

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C’EST BELGE : LE SURR ÉALISME

Paul Delvaux est le coryphée du genre. Il dépeint une image rêveuse dans « Le maître et son modèle » (vers 1934), un dessin à l'encre de Chine et aquarelle.

De Leonor Fini il y a une scène irréelle intitulée « Le Serment noir » (1977). On ressent la tension retenue dans ce grand tableau, qui a déjà fait partie de diverses expositions. « Femme à l'orange » est d’ailleurs un portrait typique de Fernando Botero au crayon et à la gouache. En outre, il y a l'importante lithographie en couleur « Le magicien de Paris I » (1969) de Marc Chagall.

Le surréalisme belge et René Magritte sont mentionnés dans le même souffle. De sa main il y a le portrait au crayon précoce d'Esther Van Montfort (1920), la fille de son collègue Frans Van Montfort. Quand on dit Magritte, on pense à l’homme au chapeau. Voilà l'inspiration de Jean-Michel Folon. L'homme en route est son personnage caractéristique, comme la sculpture en bronze « Sans bagages » (2005). Sa fontaine monumentale intitulée « La fontaine aux poissons » (2005) est tout à fait incontournable grâce à sa hauteur de près de trois mètres. Il s’agit sans aucun doute de l'un des lots phares de cette vente aux enchères.

PAUL DELVAUX – LE RÊVE DE L’ARTISTE

Lot 189. Le maître et son modèle (vers 1934)

Encre de Chine, aquarelle et lavis – 70 x 89,5 cm Est. € 18.000-26.000

Quelques traits bien délibérés mènent notre regard dans l’atelier de l’artiste. Ces mêmes traits rebondissent alors notre vue de l’image.

Du coin de l’œil, des figures tachetées apparaissent comme si c’étaient des nuages d’un rêve. Elles sont fugaces comme des pensées brumeuses. On s’accroche aux épaisses lignes noires pour ne pas perdre la vue.

Le trait est l’épine dorsale de l’œuvre de Delvaux. À l’encre, au fusain ou à l’aquarelle: autour de lui il compose du volume, de la couleur et de la lumière. C’est ainsi que le peintre tisse son espace mental, lieu d’expression de ses souvenirs, ses rêves et ses angoisses.

Cette scène de l’artiste dépeignant son modèle est un fantasme, qui se tient sur la corde entre songe et réalité. Le chevalet, et par conséquent le rôle de l’homme en tant qu’artiste, est à peine visible et d’importance secondaire. La femme est le protagoniste du songe.

Sa silhouette semble trop large pour la composition et pour la chambre où elle se trouve, qui est par ailleurs indéfinie. Il y a une illusion de perspective suggérée par des lignes brisées, une lumière tachetée, un demi-bras. Voilà les rebondissements du maître à la recherche de la poésie du réalité.

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À LA RECHERCHE DE C ONTEMPLATION

Au début du 20

ème

siècle, Jean Brusselmans débarque dans la recherche pour représenter la réalité de manière simplifiée. La sérénité et le calme émanent des compositions qu’il dépeint aux couleurs douces. Un régal pour les yeux. Ses lignes simplifiées sont toujours élégantes, les champs de couleur presque géométriques, comme dans l'aquarelle « La péniche » et dans le tableau à l'huile « Roses et coquillages », tous deux datés 1947.

Remarquons aussi les compositions ascétiques de Dan Van Severen. « S.T. » (1959-67) est un grand tableau à l'huile sur toile. De Luis Feito il y a un grand diptyque « Composition n ° 705 » (1969) mesurant 130 par 187 cm.

Les essais lumineux de Jef Verheyen incitent à une réflexion approfondie. Ses grandes toiles sont des illusions d’optique presque monochromes. Quatre œuvres importantes de lui sont mises aux enchères. « Laser VII T V » (1971) et « Grand Luberon flottant » nous imposent leur largeur et leur aura. Le titre poétique « Grand Luberon flottant » fait rêver d'un paradis de lumière et de couleur. C’est plus qu’un simple tableau accroché, la toile mur à mur de Jef Verheyen se révèle comme un rêve matérialisé reflétant nos vœux et nos désirs. C'est une fenêtre vers une autre dimension, une autre réalité.

L'une des œuvres les plus emblématiques et les plus frappantes de cette vente aux enchères est « L'homme qui mesure les nuages » de Jan Fabre. D’en haut la sculpture nous surmonte et nous incite à réfléchir sur notre position en tant que spectateur et sur la position de l'œuvre d'art en équilibre.

ATTENTION AUX PIEDS MOUILLÉS !

Sa silhouette bien droite, le menton levé, il nous montre sa pêche extraordinaire. L'homme iconique au chapeau et au long manteau de Jean- Michel Folon nous salue comme un vieil ami. Son apparence familière s’impose comme un pictogramme faisant partie de notre mémoire collective.

On peut le croiser n'importe où, car il est toujours en route. Où va-t-il ? Personne ne le sait ...

Ce bonhomme un peu excentrique se repose sur un banc, se promène dans le parc, regarde les oiseaux, se met sur la plage, les pieds dans la mer. Ou il se révèle comme une fontaine dans l'eau. Folon fait des sculptures solides en bronze robuste. Du coup il faut qu’elles soient bien résistantes. On ne les expose pas dans une salle de musée poussiéreuse, mais on les met en dialogue avec la nature et les éléments. Les sculptures défient le vent et les intempéries, la pluie et le soleil, la mer et la forêt.

Quelle vue surréaliste ! Ce gentleman distingué avec ses pieds mouillés dans l’eau tenant sa pêche. La fontaine éclabousse des jets d’eau. L’eau, c'est l’un des éléments favoris de Folon grâce à son impact particulier sur la patine et à sa nature gaie et insaisissable. Le bonhomme fusionne avec son environnement, avec l'eau et l'eau devient une partie intégrale de l'œuvre d'art.

Lot 550. La fontaine aux poissons (2005) Bronze – H. 290 cm

Est. € 350.000-450.000

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JAN FABRE – L’HOMME QUI MESURE LES NUAGES

Lot 517. Le qui mesure les nuages (1998)

Bronze – 287 x 150,5 x 78,5 cm Est. € 180.000-240.000

Cette sculpture de Jan Fabre « L’homme qui mesure les nuages » qui auparavant a paré le toit de l’aéroport de Zaventem et que l'on a pu voir de loin sous tous les angles et aussi lors d'un atterrissage, date de 1984. C'était tout d'abord une petite statue en plâtre qui n'existe plus maintenant; à son origine, il y avait des dessins rassemblés sous le titre de ‘Vrienden’ (‘Amis’).

L’un d'entre eux représentait Robert Stroud, prisonnier dans la tristement célèbre prison d’Alcatraz où il purgeait la peine encourue à la suite d'un crime passionnel et où il allait se révéler être un ornithologue réputé. Il hérita du nom de ‘Birdman of Alcatraz’. Lorsqu'il eut purgé sa peine, il était attendu par la presse et fusa alors la question: ‘What are you going to do?’ (‘Qu'allez-vous faire maintenant?’) Sa réponse fut: ‘I'm going to measure the clouds’ (‘Je vais mesurer les nuages’).

Pour le physique, il s'inspira de son propre corps et pour le visage, il conçut une combinaison de sa propre figure et de celle de son frère décédé Emile, perpétuant ainsi en quelque sorte l’amour fraternel. Comme pour toute œuvre statuaire de Jan Fabre, allons en profondeur : nous trouvons ici une référence à l’impossibilité de mesurer. Ce qui est valable pour les beaux-arts l’est aussi pour la musique, le théâtre, la danse et l’opéra, toutes des disciplines dans lesquelles il œuvre avec créativité et qui révèlent une universalité qui fait penser à Pic de la Mirandole tout autant qu'a Léonard de Vinci.

Jan Fabre souhaitait que sa statue se dresse au bord d’un toit en guise de démonstration symbolique de la position instable de l’artiste, qui s’active toujours à la limite de ce qui est dangereux. Des exemplaires s’élèvent haut dans le ciel en bordure des toits au Singel à Anvers, au S.M.A.K. à Gand, sur un musée au Japon, l’une d’entre elles enfin servant de figure de proue d’un bateau de grande croisière norvégien. Fabre a choisi le bronze afin que le message soit durable, mais aussi parce que grâce au polissage, aux jeux de lumière et aux rayons du soleil, un objet figé est amené à la vie.

(Marcel Van Jole)

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ART POUR J OUER

Jean-Jacques Gailliard était un personnage idiosyncratique qui a résolument choisi sa propre voie à contre-courant.

Il a pris beaucoup de plaisir à peindre, ce qui se reflète dans son travail. Remarquons aux enchères cette œuvre particulièrement abstraite, à la fois surréaliste et dynamique.

En tant qu’artiste Panamarenko s’est tout à fait éclaté, bien que le terme « artiste » ne le définit guère. Il était également scientifique, inventeur, aventurier, explorateur, rêveur professionnel. Il s'est forcément bien régalé avec ses expériences, par exemple, avec l'installation « Magnetic Fields » (1979), ainsi que « Magnetic Spaceship » (1981). Au total, neuf de ses œuvres sont mises aux enchères.

De Corneille, ce peintre coquin, il y a la toile imaginative « Plumes de paon et yeux zinzolins » (1969). « Deux femmes avec un perroquet » est une œuvre aux couleurs vives sur papier de riz de Walasse Ting. Arman a joué avec ses tubes de peinture, qu’il a réuni dans une « Accumulation de tubes de peinture de couleurs écrasés ». Peter Stämpfli s’occupe du motif du pneu de voiture. Il pousse l’abstraction de la large toile panoramique « Eldorado » (1988) à la limite de la réalité. On retombe en enfance avec les personnages de la famille Flintstone dans l’œuvre « Bright are the stars that shine » (1999) de David Spiller. Des cerceaux colorés rebondissent sur la grande toile (100 x 95 cm) de Walter Swennen datée 2000.

André Cadere piège chaque amateur d'art avec sa « barre de bois rond ». Ces objets sont des vraies curiosités aux enchères et suscitent toujours un grand intérêt.

JEAN-JACQUES GAILLIARD – LA PEINTURE EST UN JEU

Lot 182. Les jeux sont faits (1928) Huile sur carton – 49,7 x 60 cm Est. € 32.000-40.000

Fils du peintre impressionniste Franz Gailliard, Jean-Jacques a été entouré dès son enfance d'artistes, de musiciens, de philosophes et de mystiques. Il ressent un lien étroit avec le spirituel, qui se reflète dans ses recherches d'abstraction qu'il entreprend dans les années 1920.

La peinture est un jeu pour Gailliard. Un jeu de ses mains et de son esprit, dans lequel s’entrelacent l'intérieur et l'extérieur. Pour lui la peinture était la synthèse du matériel et du spirituel. Un coup de pinceau taché et des tons chauds et terreux soulignent la matérialité de la peinture. Son aventure abstraite ne débouche pas sur une géométrie frigide, comme celle de ses collègues. Sa géométrie est rêveuse, lâche et imaginative. Une abstraction surréaliste qui relie la nature et l’imagination.

« Les jeux sont faits! » tel est l’adage du jeu de hasard. Le tableau est une composition absurde de dés colorés. Leur disposition rappelle une roue qui tourne, une roulette. Les ombres font flotter les carrés et révèlent une perspective en constante évolution provoquant une propulsion dynamique. Les formes et les couleurs tournoient sous nos yeux. Même la signature tripartite fait le tour. L'enjeu surréaliste est incertain.

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ANDRÉ CADERE – PERTURBATEUR DE L’ORDRE

Lot 368. Untitled (A12003000) (1974)

Barre de bois rond – 12 segments – 29,4 cm Est. € 70.000-100.000

Quelque part dans un coin, couchée ou debout sur le sol, errant dans les rues, ... n’importe où on peut tomber sur une barre de bois rond d'André Cadere. En tout cas, on ne la voit pas simplement accroché au mur, comme une œuvre d'art disons « normale » se doit de l’être. Une barre de bois ne peut être décrite exclusivement comme une sculpture ou un tableau. L'objet est une performance. C'est un art périphérique qui se trouve officiellement en dehors des institutions conventionnelles telles que les musées et les galeries, mais qui les infiltre de manière parasite.

André Cadere est une figure subversive dans la scène artistique des années 1970. Invité oui ou non, il apparaît dans des expositions d'autres artistes. Il annonce sa présence, se promène avec sa barre de bois dans les boulevards parisiens puis la pose dans un coin ou contre le mur d'un musée ou d'une galerie. Cette action provoque un décalage radical dans l'exposition en question, que Cadere réclame la sienne. Ce travail basé sur la performance qui rejette le monde de l'art établi fait penser au travail du début du duo britannique Gilbert

& George, amis proches de Cadere.

La barre de bois est un instrument d'intervention artistique. À travers de son œuvre, Cadere se sert d’un idiome formel figé d’approche conceptuelle qui est en lien avec l'essor de la sémiotique. De cette manière, il confond l'ordre artistique établi: il incite à la réflexion sur la manière dont la signification fonctionne et peut être indiquée, l'objet fonctionne comme une référence à autre chose. Le spectateur est invité à reconstruire la logique sous-jacente. Cadere met en question le secteur culturel, ses instituts et son pouvoir, qui, selon lui, reflètent un système social plus large.

Les barres de bois se composent de différents éléments cylindriques peints dont la longueur correspond au diamètre. Les éléments sont rangés selon un système de permutation mathématique, une erreur perturbant la séquence à chaque fois. Chaque barre se distingue par quatre paramètres: couleur, permutation, taille et erreur. L'erreur perturbe toute tentative de déchiffrer le système mathématique trop aisément. Il crée ainsi un jeu ambigu, parallèle à l'infiltration de son œuvre dans le monde de l'art.

Est-ce que vous devinez l’erreur de cette barre A 12003000 de 1974?

La séquence appliquée et son code couleur : 1 = noir; 2 = blanc; 3 = rouge

123 132 312 123

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*VENTE À HUIS CLOS

Conformément aux mesures face au Covid-19, la vente se déroulera à huis clos. Vous pouvez participer en soumettant vos ordres écrits ou téléphonique, ou en ligne sur notre plateforme d’enchères digitale : www.de- vuyst.com

*EXPOSIT ION

Visitez l’exposition de 24 février jusqu’au 3 mars, entre 10h et 19h. Après réservation sur notre site web, présentez- vous à l’heure indiquée dans notre salle d’exposition.

VISITE VIRTUELLE

Profitez au maximum de l’offre des œuvres d’art dans cette vente, et rendez-vous à la visite virtuelle de l’exposition.

Jetez un coup d’œil dans nos salles depuis votre ordinateur, smartphone ou tablette, via l’application du tour virtuel sur le site web : www.de-vuyst.com. Vous y retrouverez le descriptif de chaque lot.

Evidemment, nos assistants personnels sont à votre disposition pour toute autre question. Du matériel visuel (photos et vidéos) et des rapports de condition peuvent être fournis sur demande.

CATALOGUE

Le catalogue illustré (ca. 500 reproductions en couleur) avec estimations est disponible au prix de €25 (plus éventuellement €3 frais de port). Ce catalogue est intégralement disponible sur notre site web.

Renseignements complémentaires : Stefanie Vets - stefanie.vets@de-vuyst.com

CALENDRIER DES VENTES 2021 - DÉPÔT

La prochaine vente d’ART CONTEMPORAINE, MODERNE ET ANCIEN est prévue le 15 MAI 2021.

Vous pouvez déposer vos œuvres pour cette vente jusqu’au 27 MARS.

Vous souhaitez mettre vos biens en vente? Nos experts sont à votre entière disposition pour toute information complémentaire ou pour une visite à domicile.

Contact : Hervé Lescornez - herve.lescornez@de-vuyst.com

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