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Traitement d’une tumeur rénale et préservation néphronique impérative : étude comparative des données périopératoires et des résultats à moyen terme de la néphrectomie partielle et de la

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ARTICLE ORIGINAL

Traitement d’une tumeur rénale et préservation néphronique impérative : étude comparative des données périopératoires et des résultats à moyen terme de la néphrectomie partielle et de la

radiofréquence

Perioperative outcomes and mid-term results of radiofrequency ablation and partial nephrectomy in indications of renal tumor treatment and imperative nephron-sparing procedure

V. Arnoux

, J.-L. Descotes , C. Sengel , N. Terrier , J.-J. Rambeaud , J.-A. Long

Serviced’urologieettransplantationrénale,CHUdeGrenoble,BP217,38043Grenoblecedex 09,France

Rec¸ule19juin2012;acceptéle17aoˆut2012

MOTSCLÉS Cancerdurein; Néphrectomie partielle; Radiofréquence; Complications

Résumé

Objectif.—Comparerlamorbidité, lessuitescarcinologiquesetla fonctionrénale àmoyen terme dela néphrectomiepartielle(NP)et delaradiofréquence percutanée(RFA)dansles indicationsdetraitementd’unetumeurrénaleavecpréservationnéphroniqueimpérative.

Patientsetméthodes.—CinquantepatientsconsécutifsprisenchargeparNPouRFApourune tumeurrénaleavaient uneinsuffisancerénale,et/ouunetumeursurrein uniqueet/ouune tumeurbilatérale.Lesdonnéespériopératoiresetdesuiviontétécomparées.

Résultats.—Trente-sixNPet14RFAontétéréalisées.DanslegroupeRFA,lespatientsétaient plusâgés(79,2vs62,5ans),avaientunscoreASAsupérieur(3vs2),unscoreRENALinférieur (6vs 7,5)etmoinsdetumeurssurreinuniqueoubilatérales(p=0,009).Lespatients traités parNPonteuplusdecomplicationstotales(29,4%vs6,3%),detransfusion(20,6%vs0)etune duréed’hospitalisationpluslongue(9vs3jours).Surunsuivimédiande22mois(4,3—53,7),la pertedefonctionrénalen’apasétédifférente(p=0,34).Enanalysemultivariée,letraitement

Niveaudepreuve:4.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:varnoux@chu-grenoble.fr(V.Arnoux).

1166-7087/$seefrontmatter©2012ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2012.08.269

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aétéunfacteurprédictif indépendantdes complicationsendéfaveur dela NP(OR=14,09, p=0,02)maispasdepertedefonctionrénale.Aucunpatientn’arécidivé.

Conclusion.—Chezlespatientsavecuneindicationdetraitementd’unetumeurrénaleetpré- servation néphronique impérative, la RFA asemblé moins morbide àcourt terme avec des résultatsfonctionnelsidentiques.Lesuivicarcinologiqueinsuffisantn’apaspermisdestatuer surlesrésultatsàlongterme.

©2012ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

KEYWORDS Renalcancer;

Partialnephrectomy;

Radiofrequency ablation;

Complications

Summary

Objective.—Tocomparemorbidity,oncologicalandfunctionaloutcomesofpercutaneousradio- frequencyablation(RFA)andpartialnephrectomyinindicationsofrenaltumortreatmentwith imperativenephron-sparingprocedure.

Patientsandmethods.—BetweenJanuary2005andDecember2010,50consecutivepatients werereferredinourcenterforNPorRFAforarenaltumorwitheitherarenalfunctionimpair- mentdefinedasestimatedglomerularfiltration(eGFR)lessthan60mL/min/1.73m2,and/or solitarykidneyand/orbilateraltumors.Perioperativeoutcomeswerecompared.

Results.—Thirty-sixPNand14RFAwereperformed.RFApatientswereolder(79.2vs.62.5years old),hadahigherASAscore(3vs.2),alowerRENALscore(6vs.7.5)andalowerrateoftumor onsolitarykidneyorbilateraltumors(P=0.009).Overallcomplications(29.4%vs.6.3%),trans- fusions(20.6%vs.0)andlongerhospitalstay(9vs.3days)weremorelikelytooccurinthe NPgroup.Duringamedianfollow-upof22months(4.3—53.7),eGFRdecreasewassimilarbet- weenthetwogroups(P=0.34).Onmultivariateanalysis,PNwasassociatedwithanincreased occurrenceofoverallcomplications(OR=14.09,P=0.02)butwithasimilareGFRdecrease.No patientdied.

Conclusion.—For patients with an indication of treatment of renal tumor and imperative nephron-sparingprocedure,RFAseemstoprovidelowmorbidityandcomparablefunctionalout- comesaspartialnephrectomy.Ourlimitedfollow-updoesnotpermittoconcludeononcologic data.

©2012ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

Depuis plusieurs années, une incidence croissante des tumeursrénalesaéténotéeetparticulièrementdespetites tumeursdécouvertesdemanièreplusprécoce.

Au début des années 2000, le traitement des tumeurs malignesdurein reposaitsurla chirurgied’exérèse, avec la néphrectomie partielle (NP) pour les lésions de moins de4cm[1].Depuis,lestechniques dethermo-ablationse sontdéveloppéesenparallèledestechniqueschirurgicales, avecprincipalement laradiofréquenceetla cryothérapie.

La sûreté de ces techniques et les résultats carcino- logiques ont fait l’objet de nombreuses études, ayant permis d’établir les dernières recommandations concer- nant la prise en charge des petites tumeurs du rein [2—6]. Chez les patients avec une indication impéra- tive de traitement pour une lésion maligne du rein et à haut risque d’évolution vers une insuffisance rénale sévère(reinunique,tumeurbilatérale,insuffisancerénale chronique),le choix thérapeutique doit se faire en fonc- tiondescomorbidités,des caractéristiquestumorales,des risquescarcinologiquesetopératoires.

Nousproposonsuneétudecomparativedelamorbidité, dessuitescarcinologiquesetdelafonctionrénaleàmoyen termedespatientsprisenchargepourunetumeurrénale avec préservation néphronique impérative par NP ou par radiofréquence.

Patients et méthodes Patients et tumeurs

Nous avons revu rétrospectivement les dossiers de 200patients pris en charge dans notre centre pour une tumeur du rein par NP ou radiofréquence entre janvier 2005etdécembre2010.Ontétéincluslespatientsavecune tumeursurreinunique,unetumeurbilatéraleouuneinsuf- fisance rénale chronique (débit de filtration glomérulaire inférieurà60␮mol/L/1,73m2).Lesdonnéesontétécollec- tées pourchaque patientàpartird’une basededonnées, implémentéedefac¸onprospectiveapprouvéeparlecomité d’éthiqueducentreetdéclaréeàlaCNIL.Nousavonsextrait decettebasel’âgededécouvertedechaquelésion,lesexe, l’indice de masse corporelle (IMC), l’American Society of Anesthesiology(ASA) score,ledébit defiltrationgloméru- laire, les caractéristiques préopératoires des tumeurs, le RENALNephrometryscore,lapriseenchargethérapeutique, lesdonnéesanatomopathologiques,lescomplications per- etpostopératoires ainsique le suivide lafonction rénale etdesdonnéescarcinologiques.LespatientstraitésparNP onteuuneimageriepostopératoireàunmois,sixmoispuis touslesanspendantcinqans.Lespatientstraitésparradio- fréquencepercutanée(RFA)onteuuneimagerieàunmois, troismois,sixmoisetunanpuistouslesanspendantcinq ans.

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Tableau1 Caractéristiquesdespatientsetdestumeurs(donnéescontinuesexpriméesenmédianes[interquartiles]et donnéescatégoriellesenfréquence[%]).

n=50 Néphrectomie

partielle(n=34)

Radiofréquence (n=16)

pvalue

Âge 62,5(50,7—69) 79,2(68,7—81,2) <0,001

Sexemasculin 26(76,4) 10(62,5) 0,31

IMC(kg/m2) 25,9(23,8—28,4) 25,1(23,4—29,22) 0,48

ASAscore 2(2—3) 3(2—3) 0,02

Côtédroit 16(47,1) 5(31,2) 0,29

Tailletumorale(mm) 38(20—45) 26(20,8—31,8) 0,08

ScoreRENAL 8(6—9) 6(5—7) 0,024

GroupesRENAL 0,027

Risquebas 11(32,3) 10(62,5)

Risqueintermédiaire 17(50) 6(37,5)

Risqueélevé 6(17,7) 0

Histologiemaligne 31(91,2) 16(100) 0,22

Indication 0,009

Insuffisancerénalechronique 13(38,2) 3(18,7)

Reinunique 5(14,8) 9(56,2)

Dontnéphrectomiecontrolatéralepourcancer 2(40) 7(77,8)

Tumeurbilatérale 16(47,1) 4(25)

Clairancedelacréatininepréopératoire(mL/min) 60,7(50,6—71,3) 47,8(37,6—63,8) 0,052 IMC:indicedemassecorporelle;ASA:AmericanSocietyofAnesthesiologists.

Technique

UnopérateuruniqueaeffectuéletraitementparRFAettrois chirurgiens lesnéphrectomiespartielles. Touslespatients onteuuneimagerieparscannerouIRMpré-interventionnel avec reconstructions frontales et les patients traités par radiofréquence ont eu systématiquement une biop- sie préopératoire confirmant la nature maligne de la lésion.

La technique opératoire de la NP a pu être par voie ouverteoucœlioscopique,àl’appréciationdel’opérateur.

Laradiofréquenceaétéréaliséesousanesthésiegénérale parvoiepercutanéeetsouscontrôletomodensitométrique.

Uneinfiltrationdutrajetavecanesthésiantlocaletsibesoin duglucosé30%pourdéplacerdesstructuresvoisinesaété réalisée. Une aiguille coaxiale a été mise en place sans effraction lésionnelle, contrôlée par des séquences volu- miques très réduites autour de l’aiguille. La direction de laponctionapuêtreaidéeavecdescapteursmagnétiques positionnés surla base de l’aiguillecoaxiale etla station denavigationIMACTIS® développéeparlasociétédumême nomdanslecadred’unprotocolederecherche.Lematériel deRFAutiliséaétéBoston,aiguilleLeveende3,5ou4cm dediamètre,etalgorithmesmodaux.Nousavonseffectué undéploiementintralésionneldesaiguilles,unevérification parreconstructions dans l’axede l’aiguille,le traitement puisunéventuelrepositionnementetrecentrage.Unscan- nerdecontrôleaétéréaliséenfindeprocédureavecdes tempsvasculaires,parenchymateux(cortico-médullaire)et excrétoiresàquatreminutes.

Analyse statistique

Lesdonnéesontétédécritesselonleursmédianesetleurs interquartiles;lesdonnéespréopératoires,périopératoires et postopératoires des patients traités par NP ou radio- fréquence ont été comparées en utilisant un test non paramétriquedeMann-Whitneypourlesdonnéescontinues etuntest exact deFisherpour lesdonnéescatégorielles.

L’analyse multivariée a été effectuée par une régression logistique pour la prédiction des complications et une régressionlinéairepourlaprédictiondelafonctionrénale àlong terme.Larécidive aprèsradiofréquenceaétédéfi- nieparunrehaussementsignificatifdelalésion(supérieur à10UH)et/ouuneaugmentationdetaillesurl’imageriede contrôle.

LelogicielutiliséaétéPASWversion18(SPSSInc.,Chi- cago,Il).Leseuildesignificativitéaétéchoisià0,05.

Résultats

Analyse de la population

Les résultats sont exposés dans le Tableau 1. Sur les 50patients inclus, 34ont eu une NP (68%) et 16une RFA (32%). La laparoscopie a été utilisée pour une seule NP (2,8%). Un clampage a été réalisé dans 75% des cas, artériel seul. Le temps de clampage médian a été de 15minutes (interquartiles: 9—23). Un refroidissement de contactaétéutilisédansuncasdeplusde30minutes.Seize

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Tableau2 Données péri-et postopératoires(données continuesexprimées enmédianes [interquartiles] etdonnées catégoriellesenfréquence[%]).

n=50 Néphrectomie

partielle(n=34)

Radiofréquence (n=16)

pvalue

Duréeopératoire(min) 180(75—300) 120(80—200) 0,02

Complications 9(26,5) 1(6,25) 0,045

Transfusions 7(20,6) 0 0,05

Complicationsmajeures(Clavien3—4) 6(17,6) 0 0,079

Duréed’hospitalisation(jours) 9(8—11) 3(2—3) <0,001

Clairancedelacréatinineauxdernièresnouvelles (mL/min)

53,9(43,1—63,7) 38,12(33,5;−57,2) 0,21 Pourcentagedevariationdelaclairancedela

créatinine

−17,6(−31,4;−2,9) −14,3(−22,5;−5,7) 0,34 Patientsayantchangédecatégoriedegravitéde

lafonctionrénale

14(38,9) 11(68,8) 0,13

>60à60—30mL/min 9(64,3) 4(36,4)

>60à30—15mL/min 2(14,3) 1(9,1)

>60à<15mL/min 2(14,3) 0

60—30à30—15mL/min 1(7,1) 5(45,5)

60—30à<15mL/min 1(7,1) 0

Récidive 0 0 NA

Suivi 21,3(2,6—57,4) 22,8(12,7—43,1) 0,88

IMC:indicedemassecorporelle;ASA:AmericanSocietyofAnesthesiologists;NA:nonappliqué.

patientsétaientcT1bettousontététraitésparNP(44%).

Les patients pris en charge par radiofréquence étaient significativement plus âgés (79,2vs 62,5ans, p<0,001), avaientplusdecomorbidités(ASAmédian3vs2,p=0,02), unscore RENAL plus faible(6vs 8, p=0,024)et moinsde tumeursbilatéralesouchezdes patientsavecinsuffisance rénale chronique (p=0,009). Toutes les tumeurs traitées par radiofréquence ont été malignes (neuf carcinomes à cellulesclaires[56,3%], quatrecarcinomeschromophobes [25%]ettroiscarcinomestubulo-papillaires[18,7%]).Dans le groupe NP, trois lésions ont été bénignes (suspectes sur l’imagerie etnon biopsiées) avec un angiomyolipome (2,9%) et deux oncocytomes(5,8%); les 31autres lésions ont été 21carcinomes à cellules claires (61,8%), neuf carcinomestubulo-papillaires(26,5%)etuncarcinomechro- mophobe(2,9%).Iln’yapaseudedifférencesignificative entrelesdeuxgroupesentermesd’histologies.Concernant l’indicationdetraitementdelatumeur,lespatientsprisen chargeparNPavaientplussouventuneinsuffisancerénale chronique(clairancedelacréatinineinférieureà60␮mol/L) etunetumeurbilatérale(p=0,009).Laclairancedelacréa- tininepréopératoiren’apasétésignificativementdifférente danslesdeuxgroupes.

Analyse des complications périopératoires

En analyse univariée (Tableau 2), les patients ayant eu une NP ont eu significativement plus de complications globales et de transfusions périopératoires (p=0,045et p=0,05respectivement). Les complications relevées dans le groupe néphrectomie ont été: deux fistules urinaires,

troishémorragiesperopératoires(supérieuresà1000cm3), une totalisation de la néphrectomie pour thrombose de l’artèrerénale,deuxpneumothorax,deuxabcèspariétaux, uneemboliepulmonaireetdeuxiléuspostopératoires.Seule unepatienteaeuunabcèspariétalaprèsRFA.

La durée d’hospitalisation a été significativement plus faibledanslegroupetraitéparRFA(3joursvs9,p<0,001).

Enanalysemultivariée(Tableau3)ajustéesurl’âge,le scoreASAetlescoreRENAL,seulletraitementaétépré- dictifdecomplicationpériopératoireendéfaveurdelaNP avecunoddratiode14,09(p=0,02).

Analyse des suites fonctionnelles et carcinologiques

TouslespatientstraitésparNPavaientdesmargeschirur- gicalessaines. Aucunpatientn’aprogressé ourécidivéau termedusuivimédiande22mois(4,3—53,7).Aucunpatient n’a eudeséancedeRFA complémentaireau premiertrai- tement.Lesuivi,comparabledanslesdeuxgroupes,aété effectuéparuneconsultationaveccréatininémieetimage- rie encoupeabdomino-pelvienne àunmois,sixmoispuis touslesansdanslescinqanssuivantletraitement.

Enanalyseunivariée(Tableau2),lesdeuxgroupesn’ont pasétédifférentsentermesdefonctionrénalepostopéra- toireetdepertedefonctionrénale.

Enanalysemultivariée(Tableau4)ajustéesurl’âge,les scores RENAL etASA,aucundes deuxtraitementsn’a été prédictif de la variation de la fonction rénale postopéra- toire.

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Tableau3 Analysemultivariéedes facteurs prédictifs decomplicationspériopératoires.

Oddratio Intervallede confianceà95%

pvalue

NPvsRFA 14,09 1,14—357,8 0,02

Âge 1,01 0,93—1,06 0,19

ASAscore 1,4 0,52—16,6 0,42

RENALscore 1,15 0,77—1,75 0,29

NP: néphrectomie partielle; RFA: radiofréquence; ASA: AmericanSocietyofAnesthesiologists.

Tableau4 Analysemultivariéedes facteurs prédictifs delavariationdela fonctionrénale (%clairancede la créatinine).

Oddratio Intervallede confianceà95%

pvalue

NPvsRFA −2,6 (−67;45) 0,60

Âge 0,12 (−0,7;0,9) 0,76

ASAscore −6,1 (−18,0;5,8) 0,31 RENALscore −4,3 (−9,1;0,5) 0,08

Suivi 0,19 (−18;0,5) 0,17

NP: néphrectomie partielle; RFA: radiofréquence; ASA: AmericanSocietyofAnesthesiologists.

Discussion

Nousavonsexposéici unesérie unicentrique comparative descomplicationsdestraitementsparNPouRFAdetumeurs rénales pour des maladesavec une indication impérative depréservation rénale (tumeursurreinuniqueouinsuffi- sancerénalechronique,outumeursbilatérales).Lessuites fonctionnelles et oncologiques en indication élective ont faitl’objetdenombreusescomparaisonsdanslalittérature [7—11].L’originalitédecetteétudeaétédesélectionnerles patientspour lesquels unepréservation néphronique était indispensable.

La NP était le traitement de référence de toutes les tumeurs T1selon les dernières recommandations de l’Association franc¸aise d’urologie [2]. Les indications dis- cutées des traitements ablatifs étaient pour les patients avec unrisque génétique, des tumeurs bilatérales ou sur reinunique,àrisqueélevéd’évolutionversuneinsuffisance rénale chronique sévère, etpouvaient être étendues aux patients âgés ayant un risque opératoire important [12].

Cela a été illustré dans notre série par un âge médian très significativement supérieur et des comorbidités plus importantes dans le groupe RFA. Le traitement ablatif par radiofréquence a été également privilégié chez les patients avec un rein unique anatomique ou fonctionnel, conformément à Mylona et al. qui ont jugé la technique acceptableentermesderésultatscarcinologiqueschezles patients avecunreinunique enalternative àla chirurgie partielle[13].

Dans notre série,le score RENAL évaluésur l’imagerie pré-interventionnelle a été supérieur dans le groupe NP (p=0,024).Celaaétéillustréégalementdanslastratifica- tionduscoreentrois groupesderisqueoùaucunpatient à risque élevé n’a eu de traitement par RFA (0vs 6dans le groupe NP). Le principal facteur de ce score différant dans les deux groupes a été la taille tumorale (radius), plus élevée dans le groupe NP (38mm vs 26mm), mal- grél’absencededifférencesignificative.Demême, iln’a pasété mis en évidencede différence significative entre les deux groupes suivant la proximité de la tumeur des voiesexcrétrices(Nearnessofthecollectingsystem),avec unscore médian de 2dans le groupe NP versus 1dans le groupeRFA.Cesdonnéesontétéconformesàlalittérature notifiant que la taille supérieure à 30mm et la proxi- mité de la tumeur avec les voies excrétrices principales étaientdescontre-indicationsrelativesdelatechniquede radiofréquence[3,6].

La technique de RFA a démontré sa faible morbidité lorsquedes indications strictessontposées. Sur unesérie de254radiofréquences percutanéesdu rein,Atwelletal.

ontdécrituntaux decomplicationsde9,8%avec4,7%de complications majeures(Clavien 3—4) [14]. La littérature adonnédestaux decomplications globalesvariant de4à 37% suivant les séries [15]. La NP a fait l’objet de plu- sieursétudesconcernantlescomplicationsdelaprocédure avecuntaux decomplications plusimportantdans lesNP d’indicationimpérative[16].Pasticieretal.ontdécritdans unesériede127patientsuntauxdecomplicationsglobales delaNPde30,7%,avecuntauxdecomplicationsmajeures de28,3%pourlesNPimpérativesversus 1,4%pourlesNP électives[17].Patardetal.ontconfirmécesdonnéesavec untauxdecomplicationsglobalesde12,7%(1048NP),16,4% decomplicationschirurgicalesdanslegroupeNPimpérative versus11,1%danslegroupeNPélective[18].Notresériea montréuntauxdecomplicationsglobalescomparableavec ceschiffres,dansunepopulation deNPimpératives,ainsi qu’uneseulecomplicationchezlespatientstraitésparRFA (complicationmineure: abcès de paroi). En analyse mul- tivariée en ajustant les données concernant l’âge et les caractéristiquestumorales,letraitement aétéunfacteur prédictifindépendantdecomplicationendéfaveurdelaNP (OR14,09).Celaaconfirmélesdonnées,mêmenoncompa- ratives,desdeuxprocéduressuggéréesparlalittérature,en nettefaveurdelaRFAmini-invasiveetmoinsmorbide.Ila ététoutefoisdifficiledepouvoircomparerlesdeuxsériesen raisond’unecomplexitéetd’unetailletumoralesupérieure danslegroupeNP.

Notre série n’a pas montré de différence en analyse multivariée entre les deux groupes concernant les résul- tatsfonctionnelsévaluéssurlapertedefonctionrénaleau termedu suivi.Cesrésultats ontété conformesàl’étude récentedeMitchelletal.montrantl’absencededifférence entreNPetRFA concernant lafonction rénalepostopéra- toireà troismois[10]. Lacryothérapiea semblémontrer lesmêmesrésultatssurlafonctionrénale[19].Cependant, notresérieamontréunpourcentagedepertemédianede fonction rénale supérieur à celui de la littérature, avec 17,6% pour les NP et 14,3% pour les RFA contre 7% et 3,4% respectivementdans l’étude de Mitchellet al. Cela pouvaitêtrepartiellementexpliquédansnotreétudeexpo- santlesdonnéesdespatientsavecuneinsuffisancerénale

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chroniquepréexistante,unreinuniqueoudeslésionsbila- térales.Au contraire deces donnéessuggérant l’absence dedifférenceentreles deuxtechniques, Lucas et al.ont montrédanssasérielasupérioritédestechniquesablatives surlestechniquesextirpativesconcernantlafonctionrénale postopératoire[8].

Notreétuden’a pasmis enévidencededifférencesur lesrésultatscarcinologiquesdanslesdeuxgroupesàcourt termeavecunsuivimédian de22mois.Olwenyetal.ont montrérécemmentuneabsencededifférencesignificative entreRFAetPNpourlespatientsavecunetumeurunique cT1a,avecunsuiviàlongtermedecinqansminimum[11].

Danslalittérature,letauxdesuccèsd’untraitementparRFA variaitentre79et100%[15].Une revuedelalittérature, exposéeparKunkleetal., amontréunrisquederécidive aprèsRFA 18fois plus élevé qu’après NP, sur des suivis à courtetmoyentermes[20].Ilsembleraitglobalementque la technique de RFA ait des résultats oncologiques moins favorablesquelaNPmaisaveclapossibilitéderépéterle traitementablatif.

Notre étude a un certainnombre de limitations. Nous avonsexposéuneétudeunicentriquerétrospectiveavecun faiblenombrede patients etunsuivi médian modéré.La faiblepuissancedoitfairemodérerlesrésultatsdel’analyse statistiquedenotresérie(principalementdel’analysemul- tivariéeetdesoddratios).Iln’apasétépossibled’effectuer uneconclusionsurlesrésultatscarcinologiquesàlongterme pourlesdeuxtechniquesétudiées.Lafonctionrénaleapu êtreinterprétéeàmoyenterme etprobablement étendue àpluslongtermecarlapertedefonctionrénaleaprèsnos deuxansde suivi nepouvaitplus être imputéeau traite- mentinitial. Notreétudeamontréégalementun tauxde complicationsimportantaprèsNPpouvantêtremodéréau vudel’interventiondetroisopérateursdifférentsdansnotre série.

Conclusion

Chez lespatients avec uneindication de traitement pour unetumeurrénaleetpréservationnéphroniqueimpérative, laRFAasemblémoinsmorbideàcourttermequelaNPdans notresérie.Toutefois,lesrésultatsfonctionnelssurlafonc- tionrénaleautermedusuiviontsembléidentiques.Lesuivi carcinologiqueinsuffisantn’apaspermisdedépartagerles deuxtechniques pour des patients avecune longue espé- rancedevie.Cesdonnéessont àconfirmerparuneétude prospectivedeplusgrandeampleur.

Déclaration d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeconflitsd’intérêtsen relationaveccetarticle.

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