Article original
Utilisation d’une chambre de transpiration portable
pour l’estimation de l’évapotranspiration
d’un sous-bois de pin maritime à molinie (Molinia coerulea (L) Moench)
D Loustau H Cochard
M Sartore
MGuédon INRA,
Recherchesforestières,
laboratoired’écophysiologie
etnutrition,
domaine de
l’Hermitage BP 45, 33610 Cestas,
France(Reçu
le 6 avril 1990;accepté
le 15 octobre1990)
Résumé — Une chambre de
transpiration légère, close,
couvrant une surface au sol de0,5
m2a été utilisée pour mesurerl’évapotranspiration (ET)
de touffes de molinie en sous-bois d’unpeuple-
ment de 19 ans de
pin
maritime. L’ET horaireet journalière
du sous-bois et sa conductance de cou- vert ont été estimées au cours de 13journées
de mesure réalisées sur 2 saisons de croissance en 1988 et en 1989. Ces mesures sontcomparées
avec latranspiration
des arbres estimée àpartir
demesures de flux de sève. Quand le stock
hydrique
du sol estsupérieur
à 40 mm,l’évapotranspira-
tion de la molinie est
comprise
entre 1 et1,5 mm/j.
Ellecorrespond
à 1/3 de celle des arbres et re-présente
une fraction constante de l’ETP à 1 m. La conductance de couvert du sous-bois estgloba-
lement constante
pendant
lajournée
et varie entre0,4
et0,5
cm.s-1. Au cours del’été, quand
lestock
hydrique
diminue en dessous de 40 mm,l’évapotranspiration
et la conductance de couvert de la molinie diminuent d’un facteur 2-3. Latranspiration
dupin
maritimeprésente
uncomportement
différent : elle est réduite dès que le stock descend en dessous de 55 mm, et dans des
proportions plus importantes.
conductance de couvert / sécheresse
édaphique
/ indice foliaire / variation saisonnièreSummary —.Use
of aportable transpiration
chamber forestimating
theevapotranspiration
ofthe
understory
of a maritimepine
stand. Water stress isfrequent
in stands of maritimepine
inSouthwest France and silvicultural
practices should
beoptimized
with this factor in mind. The con-sumption
of available waterby
thevegetation
of theunderstory
has not beenquantified, though
itshould be taken into account in
management practices
such asthinning
or fertilization. This paperreports
the results of measurements ofhourly
anddaily evapotranspiration (ET)
of a19-yr-old
mari-time
pine ( Pinus pinaster Ait)
standunderstory.
Aportable
closedtranspiration
chambercovering
aprojected
area of 0.5 m2was used to measure the ET frompurple
heath grass(Molinia
coerulea(L) Moench)
which accounted for more than 90% of the leaf area index of theunderstory.
The ET wasdetermined
by enclosing
tussocks andmeasuring
the variations ofdew-point temperature
for 1 min.From these measurements, both the
daily
andhourly
ET of theunderstory
was estimated for 13 d in 1988 and 1989. The canopy conductance of theunderstory
was also estimated. These results werecompared
with thetranspiration
ofpine computed
from sap flow measurements. When the total*
Correspondance
et tirés àpart.
water content of the rooted zone was above 40 mm, the ET of the
understory
varied between1 and
1.5
mm·day -1 ;
it remained constant in relation to the Penman PET measured at 1 m above theground.
Thiscorresponded
to 1/3 of thetranspiration
of the trees.Understory
canopy conductance re- mainedfairly
constantthroughout
theday
and fluctuated between 0.4 and 0.5 cm·s-1. When the soil water contentdropped
below 40 mm, the ET and the canopy conductance of theunderstory
were re-duced
by
a factor of 2-3. Thetranspiration
ofpines
was more sensitive to soil water deficit and was reducedby
a factor of 4 to 6 when the soil water contentdropped
below 55 mm.canopy conductance / soil water deficit / leaf area index / seasonal
change
INTRODUCTION
La sécheresse édaphique
est unfacteur
li-mitant de
laproduction ligneuse
communà l’ensemble des forêts de production à sylviculture intensive
sousclimat de type méditerranéen (forêts de Pinus radiata, Eucalyptus, Pinus pinaster, Pinus taeda, etc). Elle limite également la production
fo-restière
sousdes climats plus océaniques
comme
dans le
casdu douglas dans
l’Ouest canadien (Black et al, 1980).
La connaissance de la contribution de la végétation du sous-étage des arbres
aubilan hydrique des peuplements,
estné-
cessaire pour optimiser
la conduite de cespeuplements
vis-à-vis de cette contrainte.Cependant, il existe peu de
travauxconcernant l’estimation
etla modélisation de l’évapotranspiration des sous-étages
forestiers.
Lindroth (1984)
aévalué la transpiration
d’un sous-bois de
pin sylvestre par lysi-
métrie. Tan
et al(1978)
ontestimé
latranspiration d’un tapis d’éricacées (Gaul-
theria shallon Pursh)
sous un couvertde douglas à partir d’un modèle
dediffusion de vapeur simple, utilisant le déficit de
sa-turation de l’air
etla conductance stomati- que
desespèces
du sous-bois. Roberts etal (1980)
ontutilisé la relation
dePenman- Monteith
enestimant
uneconductance de
couvertà partir de
mesuresporométriques
et une
conductance aérodynamique à par- tir d’une
mesured’évaporation
defeuilles
humides. Par
cetteméthode, les variations saisonnières
detranspiration d’un
sous-bois de pin sylvestre à fougères
ontété
es-timées
au coursd’une saison de végéta-
tion. Kelliher
et al(1986)
ontproposé
unemodélisation de la transpiration d’un
sous-étage de douglas à partir d’un modèle d’évapotranspiration à plusieurs couches
fondé
surla relation de Penman-Monteith.
Ces
travaux concernent surtoutdes fo- rêts soumises à
unclimat plus océanique
ou
plus froid,
etoù
lasécheresse édaphi-
que
est moinsfréquente que
sous les cli- mats detype méditerranéen.
Par ailleurs, même
siles résultats pré-
sentés
sont leplus
souventvérifiés par
d’autresméthodes indépendantes,
ces mo-dèles reposent
leplus
souvent sur unéchantillonnage spatial
restreint de me- suresporométriques
oulysimétriques.
Bien qu’elles soient utilisées pour l’esti- mation de
l’ET etde la photosynthèse de
couverts
végétaux
deplantes annuelles (Decker
etal, 1962;
Peters etal, 1974;
Reicosky
etPeters, 1977; Daudet, 1987),
les méthodes de chambre d’assimilation
etde transpiration
sontpeu développées
surdes sous-bois forestiers. Elles
ontl’avan- tage de fournir
une mesureintégrant l’ET
d’un
couvertvégétal
sur unesurface de plusieurs dm 2 à plusieurs m 2 suivant les
cas.
Mais la plupart des systèmes utilisés
sont assez
encombrants
et souventfixes.
La variabilité spatiale de la végétation
etdes
conditions microclimatiques
en sous-bois
requiert
au contrairela possibilité
d’échantillonner les
mesureseffectuées.
Dans le cadre d’un programme d’étude du fonctionnement hydrique d’un peuple-
ment
de pins maritimes (Diawara
etal, 1990; Loustau et al, 1990),
unsystème de
chambre de transpiration léger
etmobile
aété
mis aupoint
pour la mesure de l’ET dusous-étage. Cet
articleprésente le principe
et la
réalisation
de cesystème,
et lesré-
sultats
d’une estimation
de l’ET et de laconductance
de couvert dusous-étage,
obtenus à partir
des mesureseffectuées.
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
Site expérimental
Les
principales caractéristiques
du site duBray (44°42’N, 0°46’W)
ont été décrites par ailleurs(Loustau et al, 1990).
La
parcelle expérimentale
est située au seind’un massif de
plusieurs
centaines d’hectares.Elle couvre 16 ha d’un
seul
tenant. Leplaceau
où ont été
opérées
les différentes mesurespré-
sentées
ci-après
couvre unesuperficie
de 0,25 ha au centre de laparcelle.
Le
peuplement végétal
est structuré en 2strates
qui présentent
unegrande homogénéité spatiale :
- une strate arborescente constituée de
pins
maritimes
(Pinus pinaster Ait) alignés
en rangsespacés
de 4 m, issus d’un semis de1970;
- une strate herbacée dont la molinie
(Molinia
coerulea L
Moench) représente plus
de 90% del’indice foliaire à
plein développement
etqui compend également
lesespèces
suivantes : Pseudarrhenaterumlongifolium,
Ulex euro-paeus, Erica
scoparia
et d’autresespèces
dontla contribution à l’indice foliaire total de cette strate est
négligeable.
La molinie est une
graminée
àrhizome,
ces-piteuse,
à croissancesympodiale.
Soncycle
an-nuel
présente
unephase
dedéveloppement
vé-gétatif comprenant
ledéveloppement
et lacroissance de 3-4
feuilles,
et unephase
repro- ductrice(montaison, floraison, épiaison) qui pré-
cède la fanaison automnale. Elle constitue en
sous-bois un
tapis
de touffesjuxtaposées, plus
ou moins bien
délimitées,
constituées chacune de centaines detiges.
C’estl’espèce
laplus
im-portante
des milieux de «landehumide», princi- pale
unitéécologique
du massif forestier des Landes deGascogne.
Le tableau I
présente
lesprincipales
caracté-ristiques physiques
des 2 stratesvégétales
dusite.
Le sol de la
parcelle
est unpodzol humique
àalios caractérisé par la
présence
à uneprofon-
deur moyenne de 65 cm d’un horizon d’accumu- lation de
sesquioxydes métalliques amorphes (Fe
etAI), induré, qui
limite l’extension en pro- fondeur des racines demolinie,
depin
et desautres
végétaux.
A cours des étés 1988 et
1989,
une séche-resse
édaphique
s’estdéveloppée
et a provo-qué
une réduction de latranspiration
despins
àpartir
deseptembre
en 1988 et dejuillet
en1989
(Loustau et al, 1990).
Mesure de l’évapotranspiration
et
calcul de conductance
Principe
Le
taux de diffusion de vapeur, ouévaporation,
E en
(kg.m -2 .s -1 )
àpartir
d’une surfaceévapo-
rante humide est donné par :
avec :
g
w= conductance à la diffusion de vapeur entre la surface et
l’atmosphère (m.s -1 ),
p = masse
volumique
de l’air sec(kg.m -3 ),
M H
2
O= masse molaire de l’eau(kg), M
air
= masse molaire effective de l’air(kg),
P =
pression atmosphérique (Pa), es
(Ts)
=pression
de vapeur saturante(Pa)
à latempérature
de la surfaceévaporante,
es
(Tr)
=pression
de vapeur saturante(Pa)
àla température
de rosée de l’air.Dans le cas d’une
feuille,
on admet classi-quement
que lapression
de vapeur dans le mé-sophylle
est saturante. Si onnéglige
la diffé-rence entre la
température
de la feuille et celle de l’air(cette hypothèse
sera discutéeplus loin), on
a alors :Par
intégration,
on montre que pour uneplante placée
dans une enceinte close idéale- mentisotherme,
laquantité
de vapeur d’eau contenue dans le volume de la cage et la conductance gw’sont liées par la relation :qw
t=
quantité
totale de vapeur d’eau contenue dans le volume de l’enceinte à l’instantt (kg), qw
0
=quantité
de vapeur d’eau initialementpré-
sente
(kg),
qw
s
=quantité
de vapeur à saturation(kg),
t = durée écoulée
depuis
l’instant initial(s),
v = volume de l’enceinte
(m 3 ).
La
transpiration
de laplante
est la dérivée de cette fonction à l’instant t = 0.La conductance de la surface
évaporante
àla diffusion de vapeur
g w , peut s’exprimer
enfonction de E à
partir
del’équation (2) :
g
w
correspond
à la conductanceéquivalente
à 2conductances en
série,
la conductance de sur-face gset la conductance
aérodynamique g a :
Application
La calibration du
système
de mesure utilisé amontré que la courbe
d’augmentation
deqw (t)
est
pratiquement
linéaire durant les 2premières
minutes consécutives au confinement d’une sur-
face
évaporante
par la fermeture de lachambre,
et ceci pour une
large
gamme de tauxd’évapo-
ration. La dérivée à
l’origine
de qwt(équation (3))
a donc été assimilée à lapente
de cettedroite et donne le taux
d’évapotranspiration
enkg.s
-1
.
Ce taux estexprimé
en mm sur la basede la surface au sol de la chambre.
Durant ce court
laps
detemps, l’augmenta-
tion de
température enregistrée
esttypiquement
de
0,3
°C et n’excèdejamais 0,5
°C.Nous avons défini la conductance de couvert
(g c
)
de laplante
comme la conductanceéquiva-
lente
globale
de laplante
introduite dans la chambre(Cruiziat
etal, 1979).
En utilisant les valeursd’évapotranspiration mesurées,
la conductance de couvert a été calculée àpartir
des
équations (4)
et(5)
avec une valeur appro- chée de la conductanceaérodynamique
ga’Cette
approximation
a étéopérée
comme suit :- les vitesses de vent mesurées avec un ané- momètre à
coupelles
en diverspoints
de lachambre varient entre
0,5
et 1,0m.s -1 ;
- le nombre de
Reynolds
calculé dans cettegamme de vitesse de vent pour des feuilles de
molinie est autour de
2.10 3 ,
cequi correspond
àla transition entre convection laminaire et convection turbulente.
Suivant
l’hypothèse
d’une convection lami-naire, g a peut
être estimée pour un ensemble de feuilles en interférence mutuelle(Landsberg
etPowell, 1973)
par :avec :
g a
:
conductanceaérodynamique (m.s -1 ),
u : vitesse du vent
(m.s -1 ),
d : dimension
caractéristique
de lafeuille, qui,
dans le cas d’une feuille de
graminée,
corres-pond approximativement
aux 9/10 de salargeur (m).
Pour des vitesses de vent allant de 0,25 à 1,00 m.s-1 et des feuilles de
largeur
moyenne de 6 mm, cetteapproximation
conduit à des va-leurs de ga
comprises
entre0,025
et 0,075m.s -1 .
En
régime
de convection turbulente les valeursde g
a
seraientmultipliées
par un facteurcompris
entre 1 et 2
(Jones, 1983).
Nous avons fixé em-piriquement
la valeurde g a
à0,050 m.s -1 ,
cequi correspond
à la conductance de la couche limite d’une culture haute ventilée etg c
a été calculée par :Dans la suite de cet
article,
les valeurs de conductance ont étéexprimées
encm.s -1 .
Afin d’évaluer la sensibilité du calcul
de g c
aux erreurs commises sur
g a ,
nous avons testé l’effet de variations de valeurs de gasur les va- leurs calculées de gc.Sur un échantillon de 30 mesures couvrant la gamme des valeurs de
g c
mesurées au cours des 2 annéesd’expérimentation,
nous avonscalculé les valeurs de
g c2,5 , g c5,0 et
deg c7,5
cor-respondant respectivement
aux valeursde g c
calculées avec ga= 2,5
cm.s -1 ,
ga= 5 cm.s-1 et ga = 7,5 cm.s-1. Considérant que les valeurs
possibles de g a
étaientcomprises
entre 2,5 et 7,5cm.s -1 ,
lerapport (g c2,5 -g c7,5 )/g c5
donnel’enveloppe supérieure
des erreurs relatives in- duites dans le calcul de gcparl’approximation
commise sur ga. La
figure
1représente
les va-leurs de l’erreur relative maximimale pour l’échantillon extrait. L’erreur varie entre 0 et 20%
et
augmente
defaçon
presque linéaire en fonc- tion deg c5 .
Ceci doit donc conduire à une cer-taine réserve
quant
àl’interprétation
des don-nées
d’évapotranspiration
mesurées avec cettechambre en terme de
conductance, particulière-
ment pour les fortes valeurs de celle-ci.
Description du système
de mesureet
protocole des
mesuresDeux cages
psychrométriques
de même surface(0,76
x0,76 m)
mais différentes par leur hauteur(0,92
et 0,46 cmrespectivement)
ont été utili-sées,
en fonction de la hauteur de lavégétation.
Elles sont constituées par une armature en aluminum
(tubes
de section carrée de0,02
x0,02
m)
couverte d’un film enpolypropylène
de28 μm
d’épaisseur.
Leprolypropylène possède
une faible
perméabilité
à la vapeur d’eau(22,2
nmol . mm2 . s-1
Pa -1 )
et unecapacité d’absorp-
tion de la vapeur d’eau
négligeable (inférieure
à2
mmol.kg -1 .j -1 ).
Le
brassage
d’air dans l’enceinte est assuré par 2 ventilateursaxiaux, (Etri -
réf DTM125+2,
21
000) qui pulsent
l’air de la chambre avec un débit de 20-25dm 3 .s -1 .
Unhygromètre
àpoint
de
rosée (transmetteur Dew10,
General East-ern)
donne latempérature
de rosée de l’air.La
température
de l’air est mesurée avecune sonde PT 100
(Pyrocontrôle
réf 31-001-110) placée
àproximité
del’hygromètre.
L’irra-diance
énergétique
reçue au centre de la chambre est mesurée par unpyranomètre
à cel-lule de silicium
(Skye Instruments).
Le schémagénéral
dusystème
est donné dans lafigure
2.La
température, l’hygrométrie
et l’irradianceénergétique
sont mesurées toutes les 0,5 s et les moyennes des 4 mesures consécutives sontenregistrées
par une CentraleCampbell
21 X.Le déficit de saturation
(Pa)
est calculé àpartir
de la
température
derosée,
Tr(°C)
par :0 sat
= es (Ta) - e (Ta) = es (Ta) - es (Tr) es
(Tr)
étant calculé en fonction de latempéra-
ture T selon
l’algorithme
deMurray (1967).
L’alimentation
électrique (24 V)
est fourniepar 2 batteries
légères
de 12 V en série. Ce dis-positif
est autonome et maniable par un seul ex-périmentateur.
Chaque
mesure dure de 30-60 s. Une droitede
régression
estajustée
à la courbed’augmen-
tation qw =
f(t) (Proc Reg Logiciel SAS).
L’éva-potranspiration
dans lachambre, exprimée
parunité de surface du sol
(mm.s -1 ),
est donnéepar la
pente
de cette droite. Les mesures pourlesquelles
le coefficient de détermination r2 del’ajustement
est inférieur à0,95
sontrejetées (cela correspond
à 2-3% des casrencontrés).
La conductance de couvert, gc
(cm.s -1 ),
estensuite calculée suivant
l’équation (6).
Estimation des moyennes horaires du
tauxd’évapotranspiration
et
de la conductance de
surface ensous-bois
Lors de
chaque journée
de mesure, 10 touffesde molinie ont été choisies au
hasard,
au milieu de laparcelle expérimentale. Chaque
touffeétait entourée d’un socle carré en
plexiglas
demême dimension au sol que la chambre et de 8 cm de
haut,
enfoncé dans le sol sur uneprofondeur
de 2-3 cm, destiné à assurer l’étan- chéité de l’enceinte. Des mesures de l’ET dechaque
touffe ont étérépétées
au cours de lajournée
à raison d’une par heureenviron,
dumatin au soir.
En 1989, la moitié des touffes de l’échantillon était
coupée
à la fin de lajournée
pour la me- sure de leur surface foliaire.L’évapotranspiration
et la moyenne horaire de conductance de couvert du sous-bois ont été estimées par la moyennearithmétique
des me-sures
opérées
durant le même intervalle ho- raire.L’évapotranspiration journalière
a été esti-mée par la somme des
produits
entre l’ET horaire(mm.h -1 )
et la durée de l’intervalle ho- raire(en h)
considéré.Autres
mesuresL’évapotranspiration horaire
et
journalière des
arbresElle a été calculée à
partir
des valeurs de flux de sève mesuré par une méthode thermoélectri- que à flux de chaleur continue sur un échantillon de 10 arbres(Granier, 1987;
Loustau etal,
1990).
L’ETP journalière
au-dessus
du peuplement
Elle a été estimée par la formule de Penman à
partir
de mesuresmicrométéorologiques opé-
rées à
partir
decapteurs
detempérature
del’air,
de vitesse de vent, derayonnement global
etd’hygrométrie placés
sur unéchafaudage
16 mde haut
(Loustau
etal, 1990).
L’ETPà
1 mau-dessus
du solElle a été calculée selon la relation de
Penman,
àpartir
des mesures detempérature, d’hygro-
métrie et d’irradiance
énergétique opérées
aucours des mesures d’ET du sous-bois avec la chambre de
transpiration :
avec :
A =
énergie disponible (W.m -2 ), D
sat
= déficit de saturation de l’air(Pa),
s = dérivée de la fonction reliant la
pression
devapeur saturante à la
température (Pa.°C -1 ),
L = chaleur latente de
vaporisation
de l’eau(J.kg
-1 ),
γ = constante
psychrométrique (Pa.°C -1 ),
p = masse
volumique
de l’air sec(kg.m -3 ),
h = coefficient
d’échange
convectif(m.s -1 ).
La
quantité d’énergie disponible
a été fixéeempiriquement
comme une fraction constante de l’irradianceénergétique
à 1 m : A =0,75, Rg.
Une valeur moyenne de conductance
aérodyna- mique
de 0,025m.s -1 ,
estimée àpartir
de me-sures du flux de chaleur sensible à 1 m
(Ama- dou, 1989; Berbigier
etal, 1990),
a étéassignée
au coefficient
d’échange convectif,
h.Le stock
hydrique du sol
dans la sphère racinaire (0-75 cm)
II a été calculé à
partir
des mesures neutroni-ques de l’humidité
volumique opérées
tous les10 j environ,
sur un réseau de 8 tubes d’accèsneutroniques,
à raison d’une mesure par tranche de 10 cm.L’indice foliaire de la molinie
II a été estimé 1 fois en fin de saison en 1988 et à 5
reprises
en 1989. La biomasse sèche moyenne, B(kg/m 2 ),
est estimée par la moyennearithmétique
d’unéchantillon
de 20mesures.
Chaque
mesurecorrespond
à unpla-
ceau de
0,5
x0,5
m dont lavégétation
est fau-chée,
séchée à 65 °C àpoids
constant etpesée.
La surfacemassique
moyenne, Sn(m 2 / kg),
des feuilles de molinie est évaluée par la moyennearithmétique
de surfacesmassiques
d’un échantillon aléatoire de 20 feuilles.
La
sur- face totale(1 face)
dechaque
feuille est mesu- rée avec unplanimètre (Delta T)
et sonpoids
sec mesuré suivant le même
protocole
quepré-
cédemment.
L’indice foliaire est donné par :
L’évolution
phénologique
a été observéetoutes les
semaines,
en 1988 comme en1989,
sur un échantillon de 100
tiges réparties
sur 6touffes différentes.
RÉSULTATS
Phénologie
etindice foliaire
Les premières feuilles
encroissance
sontapparues
en 1988 et en1989,
audébut
dumois de
mars.La succession des stades
phénologiques
en 1988 s’estfaite de façon plus tardive qu’en 1989, le décalage
entreces 2
années allant de 15 j à
3semaines
environ. En 1989, la
2efeuille
estapparue
finavril
etla
3e versla
finmai. Moins de
10%des tiges
ontdéveloppé
une 4efeuille. La montaison
acommencé dans la
2e
quinzaine de juin, floraison
etépiaison
se sont
ensuite succédé
enjuillet
etaoût.
La fanaison des feuilles
aété observée à
partir de septembre
ets’est terminée
ennovembre.
En
1989,
l’indicefoliaire
acrû rapide-
ment entre avril et
fin mai où il
adépassé
la valeur 1
(fig 3). L’indice foliaire maximal
est atteint vers la fin dumois
dejuin.
Il estcompris
entre1,2
et1,5. L’indice foliaire
ne
varie plus de façon importante jusqu’au
mois
d’octobre où
commencela fanaison
qui s’achève
versla mi-novembre. Ce
sontles
2e et 3efeuilles qui contribuent le plus
fortement à la surface foliaire développée
par
la molinie. Leurlongueur totale est,
enmoyenne, de
400-500 mm, contre 150mm
pour la
1refeuille. L’estimation de l’in- dice foliaire
estsujette à
une erreurimpor-
tante
liée à la variabilité spatiale de la bio-
masse
par m 2 .
Évapotranspiration
La figure
4représente l’évolution journa-
lière de l’ETP, de l’ET horaire
etde la conductance
de couvert dusous-bois
au coursde
5journées
extraites desrésultats obtenus
en 1988 et en 1989.Les
tauxd’évapotranspiration horaires mesurés
pour le sous-étage varient
entre0,05
et0,25 mm.h -1 .
Endébut de saison, quand
le sol est bien pourvu en eau,
l’évolution
journalière de l’ET suit globalement celle
de l’ETPcalculée à
1 m.Cette relation ET- ETP s’observe jusqu’au mois de sep- tembre
en 1988 etjusqu’à
lami-juillet
en1989.
Les
mesuresles plus précoces dans la
saison
ontété faites
au momentde la
2efeuille (18 mai). Les valeurs de g c
sontalors proches de 0,2 cm.s -1 . Lors des jour-
nées suivantes, g c atteint 0,5-0,6 cm.s -1 (août
1988 etjuin-juillet 1989).
En coursde journée, les valeurs les plus élevées de g
c
sontmesurées
lematin, g c diminue
en-suite progressivement jusqu’au soir. La
va-riabilité spatiale de g c , exprimée
parl’er- reur-standard à la moyenne (calculée pour
les 10touffes considérées)
estrelative-
ment
élevée.
Sur
sol enphase
dedéssèchement,
letaux
d’ET horaire
devient≤ 0,1 mm.h -1
etvarie relativement peu
au coursde la jour-
née. La figure 4C présente
envis-à-vis
une
journée de
mesurede
1988 et unede 1989, réalisées à
lamême période
etpré-
sentant
globablement le même profil d’ETP, mais différant par
leniveau
desré-
serves
hydriques
du sol.Sur
sol sec, en1989, le
tauxd’ET horaire
estglobalement
réduit de moitié
parrapport
au taux mesu-ré
sur solhumide
en 1989.Les valeurs de conductance chutent
au-tour
de 0,1 cm.s -1
et restentstables
au coursde la journée. La variabilité spatiale
de
g c
esttrès atténuée
parrapport à la pé-
riode précédente.
La figure
5représente les valeurs du
tauxd’ET horaire
enfonction de celles de l’ETP à 1 m, pour les journées de juin à
oc-tobre. Les journées où le stock hydrique
du sol
entre 0 et 75 cm estinférieur à
40mm
présentent
unerelation faiblement croissante
entre le tauxd’ET
etl’ETP
(mm.h -1
). Cette relation peut s’écrire
sousforme d’une régression linéaire passant
par
l’origine :
En
revanche, quand le stock hydrique
du sol
estsupérieur à
40 mm,l’ET du
sous-bois augmente plus fortement
enfonction de
l’ETP.La relation
ET-ETPs’écrit alors :
Le tableau
IIreprésente les valeurs
d’ET journalières du sous-étage
etdes arbres, calculées pour les
13journées de
mesure.
L’ET du sous-étage représente
22-35% de l’ETP mesurée
au-dessusdes arbres
etcorrespond globabement à
1/3de
la transpiration des arbres quand le sol
est
bien
pourvu en eau.Au
coursde l’été 1989, qui
futexceptionnellement
sec,l’ET journalière du sous-étage
diminue et ne re-présente plus que
12-14%de l’ETP. La
transpiration des
arbresfut réduite de
façon plus importante, d’un facteur
4 etplus, durant le développement de la sé-
cheresse
édaphique. Dans
cesconditions
l’ETdu sous-étage lui devient supérieure.
Conductance
de couvertLa figure
6représente les valeurs de g c mesurées
sursol bien
pourvu en eau età indice foliaire supérieur à 1,
enfonction du déficit de saturation de l’air,
pour 4classes
d’irradianceénergétique. Pour
desdéficits
de
saturation
envapeur d’eau
del’air
ex-cédant
3kPa, la conductance de
couvert nedépasse jamais 0,2 cm.s -1 . Les valeurs de g c mesurées
sousde faibles irra- diances
sontglobalement inférieures à celles mesurées
sousde fortes irra- diances.
La
figure
7 montrequ’il n’apparaît pas
derelation
nette entre l’indice foliaire d’unetouffe
et saconductance, quelles que soient les conditions de disponibilité
eneau
du sol.
La figure
8 montre quela conductance de
couvertmaximale journalière, définie
comme la moyenne des valeurs
de g c
me-surées
avant 11 h 00TU, diminue quand
le
stock hydrique diminue
en dessous de40
mm, sauf pour
2journées. Ces
2jour-
nées présentent cependant la particularité
de
succéder à des pluies de
6-8 mm, in-tervenues
la veille des
mesures.DISCUSSION
Les
successions phénologiques observées
en 1988 et 1989
correspondent
auxobser-
vations locales
connues sur cetteespèce (Bergeret, 1980). Contrairement à Jeffries
(1915)
etLoach (1968)
enGrande- Bretagne,
nous n’avons pasobservé le dé-
veloppement d’une
2esérie de feuilles
après l’épiaison. Dans l’Est de la France,
Becker
(1973)
n’observe pas nonplus
cedéveloppement végétatif tardif. Dans
notresite expérimental,
cetteabsence peut être mise
en relation avec ledéveloppement
d’une sécheresse édaphique estivale. La
surface foliairedéveloppée
par la molinieen
sous-bois
nedevient importante qu’à partir du mois de mai; auparavant, la contribution de
cetteespèce à l’évapotran- spiration
du sous-bois estnégligeable,
etla plus grande partie du flux de vapeur du
sous-étage
estémise par évaporation.
Lesvaleurs maximales d’indice foliaire sont at-
teintes
en 1988 et en 1989 vers ledébut du mois
dejuillet
etcorrespondent à
unebiomasse
de 900kg/ha
dematière sèche, relativement faible
parrapport
auxobser-
vations de
Lemoine
et al(1983), dans
uncontexte
similaire.
L
"ET
dusous-étage
Elle comprend
2composantes :
-
l’évaporation
àpartir
dela couche super- ficielle du sol,
-
la transpiration
desfeuilles de molinie.
Évaporation du sol
En
conditions naturelles, l’évaporation à partir de la litière
sous un couvertherbacé d’indice foliaire supérieur à
1 est sansaucun
doute négligeable. Kelliher
etal (1986),
dans desconditions expérimen-
tales
voisines desnôtres, donnent
une es-timation de la conductance à
ladiffusion
devapeur
de lacouche superficielle d’un
sol de 0,125 cm.s -1
pour unehumidité
vo-lumique moyenne du sol supérieure à
18%.
Pour des humidités volumiques plus faibles, la conductance du sol à la diffusion diminue
enfonction de l’humidité volumi- que, suivant la relation :
g
o
=conductance à la diffusion du sol
(cm.s -1 )
&thetas;
= humidité volumique moyenne
surla
profondeur
de solutile (cm 3 .cm -3 ).
En reprenant
cetteestimation,
il estainsi possible de calculer par approxima-
tion le
tauxd’évaporation du sol dans la chambre (équation 1). Pour
unehumidité volumique moyenne supérieure à 18%, qui correspond à
unsol légèrement
endes-
sous
de la capacité
auchamp,
etpour
undéficit de saturation de
2kPa,
ce taux se-rait de
0,06
mm/h.Dès
quel’humidité
volu-mique moyenne du sol diminue,
ce tauxchute rapidement.
Pour unehumidité volu-
mique de 15%,
ilpasserait à 0,015 mm/h,
ce
qui représente le plus
souvent unefrac-
tion négligeable
del’ET
totaledu
sous-étage.
Cette
estimation montreque l’évapora-
tion à partir du sol
nupeut correspondre à
une
fraction importante de l’ET du
sous-étage quand le sol
estproche de la
satura-tion.
C’est
le caspour certaines journées
de mesures du
printemps,
2mai
et 18mai 1989), où l’indice folaire
est encoreinfé- rieur à
1(fig 3); la participation de l’évapo-
ration du sol à l’ET totale mesurée
n’est sansdoute pas négligeable. En revanche,
elle deviendrait minime dès que l’humidité
volumique du sol descend
endessous de
15-16%.Ce seuil
estatteint
versla mi- août
en 1988(6 août
etau-delà)
etdès la
fin juin
en 1989(28 juin
etau-delà). Les
valeurs d’ET mesurées ultérieurement
ex-priment donc principalement
latranspira-
tion
dela molinie.
Transpiration de
la molinieLa
mesured’un
tauxde transpiration
par uneméthode de type chambre close peut être biaisée par la ventilation forcée qui augmente la conductance de la couche
li-mite de la surface évaporante (Rose
etSharma, 1984). Cette surestimation pour- rait atteindre
15%de la valeur d’évapo- transpiration mesurée (Cochard, 1988)
mais
nous n’avonspas effectué de
me-sures
précises de
cette erreur.Ceci conduit le plus
souventà
res-treindre la portée des résultats de
me- suresd’ET
avec unechambre de transpi- ration, à
unaspect comparatif.
Les
tauxhoraires de transpiration du sous-étage
de molinie sontélevés
si onles compare
avec ceuxobtenus pour
unsous-bois
depin sylvestre à fougères (Ro-
berts et al, 1980)
ouà éricacées (Lindroth, 1984)
ou aux valeursdonnées
par Kelliher etal (1986) pour
unsous-étage de dou- glas à éricacées. Ces écarts s’expliquent
par les différences climatiques
entre lesdifférents sites expérimentaux
etpar la
composition spécifique du sous-étage
dans les différents peuplements étudiés.
Le rapport
entrel’évapotranspiration du sous-étage
etla transpiration des arbres
reste
cependant comparable
aux valeursdonnées par
Roberts et al(1980)
et Blacket
al (1980),
et confirment les estimationsde Granier
etal (1990) pour
un sous-boisde pin
maritime àfougères.
La sensibilité
del’évapotranspiration du sous-étage
auniveau de la réserve hydri-
que du
sol (fig 5)
etl’augmentation
de saparticipation à l’ET totale
au cours du des-sèchement édaphique (tableau II)
sontaussi
observées par Roberts etal (1980).
Dans notre cas,
l’ET journalière du
sous-étage peut représenter jusqu’à plus
de 2fois celle des arbres (fin d’été 1989)
comme
cela
estobservé
parTan
et al(1978) dans
unpeuplement de douglas.
Cet écart important
traduità la fois
l’im-portance de la réduction de
latranspiration
des arbres (Loustau et al, 1990)
etle main-
tien
del’ET du sous-étage à
unniveau
re-lativement élevé (0,6 mm.j -1 ). Une étude
des variations saisonnières
etjournalières
du bilan d’énergie dans
cepeuplement (Berbigier
etal, 1990) conduit à des
conclusions identiques
surl’évapotranspi-
ration respective de chacune de
ces 2 stratespendant
cettepériode.
Conductance de
couvertCompte
tenude l’approximation que
nousavons
opérée
surla valeur de g a , la
conductance de couvertcalculée intègre
en
fait
unecomposante de surface
au sensstrict
et unecomposante de couche limite résiduelle,
inconnue. Aindice foliaire
égal,
cettecomposante résiduelle
est constante etidentique pour
toutesles touffes mesurées,
cequi permet d’interpré-
ter
globalement
lesvariations de la
conductance de couvert commedes modi- fications de la seule composante de
sur-face.
Celles-citraduisent
lesmodifications des caractéristiques du transfert de vapeur
entrele mésophylle des feuilles de molinie
etl’atmosphère.
Cependant, les écarts
entrela tempéra-
ture
de surface des feuilles
etcelle de l’air peuvent induire
des erreursimportantes
dans le calcul de g c . La possibilité d’opérer
une mesure
fiable d’une température
moyenne
de surface d’unensemble
devé-
gétation
comme une touffe de feuilles demolinie pourrait réduire
cette erreur.Ac- tuellement,
enl’absence de comparaison précise
avec d’autresméthodes
de mesurede
laconductance
de couvert de ce sous-bois,
nosrésultats
etleur interprétation
surce
point doivent donc être considérés
avecprudence.
Les valeurs relativement
faibles de conductance du
couvertmesurées
aumoins de mai pourraient être liées
aufaible indice foliaire (0,7) de la molinie à
cemoment,
ouà
une conductanceplus
faibledes premières feuilles. Celles-ci représen-
tent une
proportion notable de l’indice fo-
liaireà
ce moment.Les conductances élevées mesurées
aumois
de juin
sont sansdoute légèrement surestimées, l’évaporation du sol pouvant représenter
une fractionnotable
del’ET
mesurée.
Laconductance
de couvert semble presque insensibleà
l’irradianceénergétique
ou audéficit
de saturation del’air
tant quecelui-ci
nedépasse
pas 3kPa
(fig
6 et7),
etelle varie peu
au coursde la
journée. Guinochet
etLemée (1950) ob-
servent une
fermeture stomatique
chezla molinie,
encondition d’évaporation in-
tense.
Ce mécanisme pourrait expliquer la
limitation de la conductance de
couvertpour
cesdéficits
de saturationde
l’airéle- vés.
En dehors de cettelimitation,
lesconditions microclimatiques des
mesurescorrespondent probablement à
une ouver-ture
stomatique
maximale des feuilles demolinie.
La conductancede
couvertsemble peu
sensibleà l’indice foliaire
des touffesmesurées (fig 7). Ceci suggère
que latranspiration moyenne
parunité de
sur-face
diminue quand l’indice foliaire de la touffe augmente. La conductance de la
couche limite des feuilles de lapartie
ba-sale d’une touffe, serrées
les unes contreles autres, pourrait être plus faible que celle des feuilles de la partie sommitale, qui
sont moins denses etplus étalées. Les
plus grosses touffes présentent proportion-
nellement
plus
de feuilles enposition
ba-sale
que
les autres.Cet
effetpourrait donc expliquer
enpartie l’absence d’une relation
entreg c
etl’indice foliaire.
Les
conditions de disponibilité
en eaudu sol
pour
la molinie ne sontqu’imparfaitement exprimées
par leniveau
global
desréserves hydriques
dusol.
Desprécipitations de quelques
mmpeuvent
re-charger la couche superficielle du sol
etrestaurer
momentanément
unecertaine
disponibilité de l’eau pour la molinie. Ce
phénomène pourrait expliquer les valeurs élevées de maxima journaliers de conduc-
tance de couvert
mesurés pour des stocks inférieurs à
40 mm(fig 8).
La diminution de
laconductance de
couvert pour unstock hydrique édaphique
inférieur à
40 mm(fig 8) peut s’expliquer
par
2mécanismes :
lafermeture stomati- que, qui
diminue lacomposante
de surfacede la
conductance du couvert,
etl’enroule-
ment des
feuilles, observé
en 1988 commeen
1989, qui réduit la surface foliaire expo- sée
etdiminue la conductance de la couche
limite de la facesupérieure,
concave,
des feuilles.
Bien que Guinochet
etLemée (1950)
aient observé
unefermeture stomatique rapide pour des feuilles de molinie
sou-mise à
unesécheresse édaphique,
ces au-teurs
soulignent
leseffets limités de
cemécanisme
surla transpiration, qu’ils attri-
buent à l’existence d’une transpiration cuti-
culaire élevée.
L’enroulement des feuilles de grami-
nées peut réduire la transpiration d’un fac-
teur 3
(Renard
etDemessemacker, 1983).
La
facesupérieure des feuilles de molinie
présente
unedensité stomatique
de 200-250
stomates/mm -2
contre40-50 pour la face inférieure. L’efficacité de l’enroule-
mentdes feuilles pour réduire la transpira-
tion
estdonc potentiellement importante.
Ces réactions
de laplante semblent ré-
duire la variabilité de la conductance de couvert entre les touffes demolinie d’une part (fig 4c)
et entreles feuilles d’une même touffe d’autre part.
Bien que les mesures
d’évapotranspira-
tion et
de conductance
de couvertà partir
de