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Pour dialoguer avec Chantal Amade-Escot

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Éducation et didactique 

13-1 | 2019 Varia

Pour dialoguer avec Chantal Amade-Escot

Francine Cicurel

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/educationdidactique/3901 DOI : 10.4000/educationdidactique.3901

ISSN : 2111-4838 Éditeur

Presses universitaires de Rennes Édition imprimée

Date de publication : 30 octobre 2019 Pagination : 115-116

ISBN : 978-2-7535-7833-3 ISSN : 1956-3485 Référence électronique

Francine Cicurel, « Pour dialoguer avec Chantal Amade-Escot », Éducation et didactique [En ligne], 13-1 | 2019, mis en ligne le 01 janvier 2021, consulté le 08 janvier 2021. URL : http://

journals.openedition.org/educationdidactique/3901 ; DOI : https://doi.org/10.4000/

educationdidactique.3901

Tous droits réservés

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Éducation & Didactique, 2019, vol. 13, n° 1, p. 115-116 115

POUR DIALOGUER AVEC CHANTAL AMADE-ESCOT

Francine Cicurel Université Sorbonne-nouvelle Paris 3, DILTEC-IDAP

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Pourdialogueravec chantal amade-escot

Francine Cicurel

116 La lecture de votre texte me suggère deux types de réflexions qui portent sur l’intérêt d’une épisté- mologie des pratiques et sur les protocoles à mettre en place.

Tout d’abord je partage, comme vous, l’idée que le travail de l’enseignant a donné lieu à de nombreuses descriptions, études de cas qui ont permis de dégager certaines catégories actionnelles propres à ce travail, de mettre au jour une partie des croyances et des convictions des enseignants, la part à réserver aux affects.

Nous connaissons mieux, grâce à certains proto- coles de recherches – de mon côté, il s’agit essen- tiellement d’autoconfrontations et de l’analyse des verbalisations qui s’ensuit –, les aspects sous-jacents du travail enseignant.

Je partage également avec vous la conviction que ce sont des activités contextualisées, assurées par des individus ou plutôt des personnes, et qu’à ce titre, si on trouve en effet des schèmes de base communs, selon les personnes, les contextes et les circonstances, ils sont actualisés de manière diffé- rente. On peut donc probablement dégager des

« styles », des « postures » propres à un enseignant.

Peut-on aller plus loin ? Certainement, mais sur un plan épistémologique, se pose la question du passage de l’observation, de la description de ce qui se fait à la prescription. Le faire des enseignants est-il ce qu’il faut recommander ? Je pense qu’il faut ici être prudent et distinguer deux ordres bien distincts ; l’ordre de l’existant et celui du prescrit.

Pour un chercheur en didactique la question est de savoir ce qu’il peut ou doit faire avec cet appro- fondissement de la connaissance des pratiques. Que lui permet de faire sur le plan de la formation une meilleure intelligibilité des pratiques ?

À tout le moins, cela permet à un enseignant ou à futur enseignant, de confronter sa pratique à celle d’un autre et, par un jeu de miroirs, de la voir sous un autre jour, de la transformer le cas échéant.

L’épistémologie des pratiques aurait alors pour fonc- tion un déverrouillage des pratiques, une ouverture des possibles, selon une perspective chère à Paul Ricœur.

Le second point qui a attiré mon attention porte sur le projet de chercher à « symétriser » les recherches sur la pratique des professeurs et celles des apprenants.

En effet, participent conjointement à l’action d’enseigner/apprendre deux types de partenaires,

l’expert et le candidat à l’apprentissage. Mais peut-on engager des recherches à leur propos selon un proto- cole identique dans la mesure où la « situation au monde » de ces deux partenaires n’est pas la même ? L’enseignant est un professionnel, il assure un métier qu’il a appris et pratiqué, par conséquent, même si une partie de son faire lui reste inconnu, il connaît les actes qu’il accomplit, il peut les nommer, il en connaît les intentions. Il a un projet, un programme et des objectifs. L’apprenant, lui, bien souvent ne connaît pas les objectifs institutionnels, il n’est pas un acteur « dominant » de l’action, son intention est d’apprendre, dans le meilleur des cas, de ne pas s’en- nuyer dans une configuration moins favorable.

Si on peut rappeler que dans les années 80 d’in- téressants entretiens (Trévise, 1996) ont été menés avec de jeunes enfants pour appréhender leur poten- tiel métalinguistique et plus tard pour tenter de déceler quelles sont leurs stratégies d’apprentissage (Véronique, 2004), il me semble que si l’on veut

« symétriser », c’est en déployant des protocoles différents. Certains des chercheurs d’IDAP1 ont essayé, néanmoins, de mettre en place des protocoles d’autoconfrontations des apprenants avec l’action qui se déroule en classe. On constate que l’élève, souvent embarrassé, ne se sent pas libre de parler.

Il faut donc, et je crois que c’est aussi votre posi- tion, tenir compte des positionnements interaction- nels dans l’échange.

NOTES

1. Groupe de recherches IDAP « Interactions didactiques et agir professoral » DILTEC université Sorbonne-nouvelle Paris 3 [http//:www.univ-paris3.fr/idap-interactions-didac- tiques-et-agir-professoral-119992.kjsp].

RÉFÉRENCES

Matthey, M. et Véronique, D.  (2004) Trois approches de l’acquisition des langues étrangères  : enjeux et pers- pectives, Acquisition et interaction en langue étrangère, 21 [http://journals.openedition.org/aile/4549] mis en ligne le 1er mars 2007, consulté le 2 juillet 2018.

Trévise, A. (1996). «  Réflexion, réflexivité et acquisition des langues », Acquisition et interaction en langue étran- gère, 8 [http://journals.openedition.org/aile/1223], mis en ligne le 5 décembre 2011, consulté le 2 juillet 2018.

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