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Le placard défendu, Olivier BRIAT

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Le placard défendu

On avait strictement défendu à Roland d'ouvrir le placard du sous-sol.

Il vivait partagé entre la peur de désobéir à un ordre asséné depuis toujours et son extrême curiosité qui ne s'était pas estompée au cours des ans mais qui semblait au contraire s'être amplifiée.

Roland vivait seul dans un petit pavillon agréable et charmant au printemps mais un peu triste et terne en hiver. Il n'avait que quelques amis, sortait peu mais cette vie monotone ne semblait pas trop l'ennuyer. Il était employé dans une maison d'édition non loin de son domicile ce qui lui permettait de retourner aisément chez lui tous les midis pour les repas quotidiens.

Le soir, il lisait, rêvassait ou écoutait de la musique selon son humeur.

Il pensait également bien-sûr beaucoup à ce sous-sol où il était descendu tant de fois et à ce placard fermé à clef. Sa curiosité dévorante n'avait pour le moment jamais eu raison de ses efforts pour la contenir et ne pas ouvrir le placard avec l'une de ces clefs familières attachées au trousseau qu'il utilisait chaque jour. Jamais il ne devrait céder à la tentation.

Sans plus d'explication, avant de mourir, ses parents l'avaient mis en garde contre toute tentative : il t'arriverait malheur, ce serait terrible!

L'avaient-ils eux-mêmes seulement déjà ouvert ?

Néanmoins, que risquait-il finalement ? Ne serait-il pas assez fort pour faire face à un éventuel danger ? Il avait passé l'âge de telles croyances, de superstitions de vieilles femmes.

Tout cela était enfantillages.

Telle la jeune fille de Barbe Bleue qui céda à la curiosité, il brûlait d'envie de découvrir ce qui se cachait derrière les deux portes closes.

Il avait bien quelquefois collé son oreille au placard tentant de percevoir quelque son.

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Un jour, Roland décida désormais qu'il ne pourrait plus vivre sans savoir ce que contenait le placard tant redouté. Sa curiosité n'était plus maîtrisable.

Tant de jours, de semaines, de mois, d'années sans avoir jamais osé ouvrir l'objet de sa convoitise.

Il dormait mal... depuis longtemps. Il était tant de découvrir...

Il était tant de savoir.

Aussi, un soir, il se plaça à hauteur du placard, une des clés du trousseau en main, celle qui servirait à ouvrir. Excité, il était pâle et ne pouvait réprimer les tremblements de son corps.

Il lui semblait qu'une voix intérieure lui intimait l'ordre d'interrompre toute investigation sur le champ, que ce qu'il s'apprêtait à faire était une hérésie. Une fois pour toute, on lui avait défendu d'en savoir plus et il n'y avait pas à discuter.

Pourtant, Roland ne pouvait s'arrêter en chemin. Il savait que s'il n'ouvrait pas le placard ce soir, il ne le pourrait plus les jours suivants. A jamais, le secret lui serait inconnu.

En dépit de l'angoisse et de la peur qui lui serraient atrocement la gorge, il examina le placard tant de fois épié avec minutie espérant y découvrir quelque chose qui lui aurait échappé.

Fixé au mur, d'aspect extérieur banal, il était en bois peint en blanc d'une couleur en harmonie avec celle du mur du sous-sol.

Touchant le linoléum, il avait une hauteur d'environ un mètre cinquante. Ses poignées étaient en métal et dessous l'une d'elles, se trouvait la serrure. La clé que tenait Roland était très simple d'aspect, une clé de forme courante.

Que pouvait bien contenir le placard du sous-sol, lieu ordinaire des balais, sceaux, brosses ou autres objets d'entretien ?

Les pires suppositions roulaient dans la tête de Roland. Que n'avait-il imaginé depuis tant d'années ? Que contenait le placard ?

Un cadavre ? Quelque chose de monstrueux ? Serait-il l'entrée d'un passage secret ? Menait-il quelque part ?

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Roland introduisit la clé dans la serrure et la fit pivoter avec une infinie précaution et une rare lenteur. Il était moite, sa main tremblait horriblement. Il allait découvrir... Enfin !

Il ouvrit les deux portes du placard presque brutalement et écarquilla les yeux.

Il était vide…

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