Vous êtes convoqués à l’épreuve de TPE du baccalauréat dans votre établissement.
Nous, enseignants de l’établissement, sommes amenés à refuser d’être les examinateurs de cette épreuve dans les conditions imposées :
Cette année les nouvelles modalités d’évaluation des TPE et des capacités expérimentales, demandent aux chefs d’établissement de composer les jurys avec les enseignants de l’établissement. Ce sont ces modalités que nous refusons et non l’évaluation d’une épreuve que vous avez choisie et préparée dans le cadre du baccalauréat.
Ces modalités peuvent vous paraître séduisantes :
• Plus de confort du fait que l’examinateur serait connu ?
• Une meilleure prise en compte de votre travail ?
Pour nous, c’est illusoire et nous y voyons des dangers majeurs :
• Nous vous connaissons, vous nous connaissez, cette connaissance mutuelle peut devenir inconfortable pour tous. En outre, elle risque de brouiller l’évaluation qui doit être la certification d’un niveau atteint attesté par le diplôme.
• En ce qui concerne les TPE, votre investissement et votre travail sont déjà pris en compte dans une partie de la note. Plus généralement, pour le baccalauréat, le livret scolaire joue ce rôle.
• La constitution de jurys par des examinateurs extérieurs à l’établissement met examinateurs et candidats à l’abri d’éventuelles pressions de toutes sortes : entre enseignants et élèves, entre enseignants, entre enseignants et administration.
• Ces modifications du règlement du baccalauréat peuvent être étendues demain à d’autres enseignements, situation qui engendrera très rapidement des inégalités entre établissements, inégalités liées aussi aux moyens attribués.
Nous défendons la double fonction du baccalauréat comme certificat de fin de second degré et comme premier grade universitaire. L’indépendance des jurys garantit son égale reconnaissance comme diplôme sur l’ensemble du territoire national, et comme repère de qualification. Il est la garantie d’un égal accès à l’université.
Si la valeur du diplôme venait à être liée à l’établissement, cette situation induirait une grande inégalité dans la poursuite d’études donc dans l’accès à des formations qualifiantes et viderait à terme le baccalauréat de sa reconnaissance sociale.