1/2
Journée de synthèse nationale
25 octobre 2012 - Théatre du Gymnase
Atelier n°2
Un second degré cohérent et ambitieux : Réduire les inégalités
(Education prioritaire, la vie scolaire et les rythmes scolaires, l'orientation scolaire…)
Tous les élèves sont éducables et peuvent réussir, quel que soit leur lieu de vie, quel que soit leur lieu de
scolarisation. Les diverses sources de difficultés, ce qui peut faire obstacle aux apprentissages, sont présentes pour de nombreux élèves dans l’ensemble des établissements, mais avec une concentration variable. Faire entrer tous les élèves dans les apprentissages et les mener à la réussite demande des mesures qui répondent aux inégalités de tous types qui marquent la France, qu’elles sociales, territoriales ou scolaires.
Il y a d’abord nécessité de conserver un cadre national fort qui offre d’une part à tous les élèves des horaires et des programmes pour garantir un égal accès aux savoirs et à la culture et qui assure d’autre part aux personnels les mêmes droits et garanties statutaires.
La mixité sociale et scolaire, durement attaquée ces dernières années, est un impératif. Au-delà de la politique de la Ville et de la loi SRU, qui doivent recevoir les moyens d’une application efficace, l’assouplissement de la carte scolaire, qui a encore aggravé la ghettoïsation des quartiers populaires et qui a favorisé la concurrence exercée par les
établissements privés, doit être une leçon pour engager une réforme de la sectorisation fondée sur l’objectif essentiel de la mixité, facteur de réussite pour tous. En outre, favoriser l’accès à une culture riche et diversifiée et limiter l’évitement de certaines familles requiert une carte des options et des formations équilibrée sur tous les territoires.
Mais le principe de l’hétérogénéité doit guider la constitution des classes pour qu’il soit mis fin aux ségrégations internes aux établissements qui ont pu se développer dans un contexte de concurrence exacerbé.
La relance de l’éducation prioritaire exige l’abandon de la réforme des ECLAIR et des principes qui l’ont fondée.
L’éducation prioritaire ne saurait constituer une école à part avec des règles et des objectifs propres. Des critères transparents doivent permettre de déterminer tous les établissements qui ne peuvent faire réussir leurs élèves sans aide supplémentaire et aboutir à une carte qui n’abandonne aucun de ces établissements en établissant deux champs ouvrant aux mêmes droits dans des proportions adaptées et à des dotations progressives calculées sur des critères sociaux et scolaires clairs.
Les zones rurales isolées, qui ont des problématiques spécifiques, notamment en ce qui concerne l’accès à la culture, doivent par ailleurs faire l’objet de mesures spécifiques. Les territoires de l’Outre-mer, qui font souvent face à un dénuement important, notamment matériel, doivent pouvoir bénéficier d’un plan d’urgence spécifique.
Assigner des objectifs différents aux élèves, en réduisant les ambitions au socle commun distinct des programmes pour les uns tandis que les autres peuvent accéder à l’ensemble de la culture scolaire, a contribué à institutionnaliser les inégalités et à les aggraver depuis la moi Fillon de 2005.
2/2
Le travail avec les divers partenaires de l’école et des interventions complémentaires, en lien avec les personnels et sans concurrencer ce qui relève du temps scolaire, peut favoriser la réussite des élèves et la réduction des inégalités.
Mais réduire le temps scolaire, qui conduirait notamment à externaliser l’aide aux élèves et certaines disciplines, au profit d’un temps éducatif qui serait pris en charge par les collectivités territoriales ou des associations irait à rebours d’un tel objectif.
Quel que soit l’établissement, ce sont les conditions d’étude et d’enseignement dans la classe sont un levier majeur de réduction des inégalités d’entrée dans les apprentissages et de réussite. A l’opposé de l’individualisation forcenée, c’est au sein de la classe elle-même que l’aide aux élèves peut être efficace en favorisant la construction collective des apprentissages. Aussi est-il nécessaire que les effectifs par classe, qui ont connu une explosion dans de très nombreux établissements, soient réduits à un niveau qui favorise la mise en place de pratiques pédagogiques diversifiées
Les conditions d’accueil et de scolarisation des élèves en situation de handicap ou non francophones sont de ce point de vue un enjeu important pour permettre une inclusion progressive en classe ordinaire, dont la décision ne doit pas écarter les personnels, dans les meilleures conditions.
Mieux aider les élèves, mieux les accompagner tout au long de leur scolarité nécessite de donner du temps aux personnels pour amplifier le travail en équipe intra-disciplinaire, interdisciplinaire et pluriprofessionnel. L’aide supplémentaire qui doit être apportée aux élèves doit nécessairement être en lien étroit avec le travail en classe.