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Recension « Céline van Hoorebeeck, Livres et lectures des fonctionnaires des ducs de Bourgogne (ca. 1420-1520), Turnhout, Brepols, 2014 »

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Texte intégral

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HAL Id: hal-02314337

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Submitted on 12 Oct 2019

HAL

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Recension “ Céline van Hoorebeeck, Livres et lectures des fonctionnaires des ducs de Bourgogne (ca.

1420-1520), Turnhout, Brepols, 2014 ”

Estelle Doudet

To cite this version:

Estelle Doudet. Recension “ Céline van Hoorebeeck, Livres et lectures des fonctionnaires des ducs

de Bourgogne (ca. 1420-1520), Turnhout, Brepols, 2014 ”. Cahiers de Recherches Médiévales et

Humanistes / Journal of Medieval and Humanistic Studies, Classiques Garnier, 2015. �hal-02314337�

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Journal of medieval and humanistic studies 2014

Céline Van Hoorebeeck, Livres et lectures des fonctionnaires des ducs de Bourgogne (ca.

1420-1520)

Estelle Doudet

Electronic version

URL: http://journals.openedition.org/crm/13501 ISSN: 2273-0893

Publisher Classiques Garnier

Electronic reference

Estelle Doudet, « Céline Van Hoorebeeck, Livres et lectures des fonctionnaires des ducs de Bourgogne (ca.

1420-1520) », Cahiers de recherches médiévales et humanistes [Online], 2014, Online since 14 July 2015, connection on 05 May 2019. URL : http://journals.openedition.org/crm/13501

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© Cahiers de recherches médiévales et humanistes

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Céline Van Hoorebeeck, Livres et lectures des fonctionnaires des ducs de Bourgogne (ca.

1420-1520)

Estelle Doudet

REFERENCES

Céline Van Hoorebeeck, Livres et lectures des fonctionnaires des ducs de Bourgogne (ca.

1420-1520), Turnhout, Brepols (« Texte, codex et contexte » 16), 2014, 660 p.

ISBN 978-2-503-5441-0

1 L’imposant livre de Céline Van Hoorebeeck, issu d’une thèse soutenue en 2007, apporte un complément longtemps attendu à deux champs de recherche dynamiques : l’étude des officiers de cour à la fin du Moyen Âge, initiée naguère par les travaux d’Olivier Mattéoni (Servir le prince, les officiers des ducs de Bourbon à la fin du Moyen Age (1356-1523), Paris, Publications de la Sorbonne, 1998), entre autres ; la reconstitution critique des librairies possédées par des personnes privées à l’heure où le livre imprimé vient s’ajouter au manuscrit. Si les travaux d’Hanno Wijsman ont mis en lumière, depuis une dizaine d’années, les relations particulières de l’aristocratie du duché de Bourgogne à ses bibliothèques, restait à interroger le patrimoine livresque d’autres groupes dont les pratiques culturelles sont moins connues. Le choix de s’intéresser aux « fonctionnaires » bourguignons, c’est-à-dire à des personnes occupant un office rétribué par la cour, n’allait pourtant pas de soi. A-t-il existé, dans le duché de Bourgogne, une culture du livre particulière aux « fonctionnaires » de cour ? Et, si c’est le cas, comment l’évaluer et la comprendre aujourd’hui ? C’est à ces deux interrogations que l’ouvrage s’attache à répondre.

Céline Van Hoorebeeck, Livres et lectures des fonctionnaires des ducs de Bour...

Cahiers de recherches médiévales et humanistes , 2014 | 2015

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2 La démarche est fermement balisée en trois étapes : la reconstitution des corpus, la composition des librairies et leurs éventuelles spécificités, les usages pluriels de ce patrimoine par ses possesseurs. Cette analyse, forte d’environ trois cents pages (p.

17-327), est construite à partir d’une seconde partie (p. 329-612), non moins intéressante pour les spécialistes. Cette dernière est consacrée au répertoire biographique de la centaine de cas étudiés, puis au répertoire des livres possédés et dont on a gardé trace, enfin au catalogue descriptif de chaque objet évoqué. Une bibliographie et des index concluent l’ensemble.

3 Le premier volet de l’étude pose d’emblée l’épineuse question du milieu interrogé et des corpus qui lui seraient liés. En effet, s’il est difficile de définir de manière précise ce qu’est un « noble », il est aussi délicat d’opter pour la catégorisation de « fonctionnaire » sans en interroger la validité. Céline Van Hoorebeeck procède de ce fait en deux temps. Avec une certaine prudence, elle exclut de son enquête les individus dont l’existence a excédé les limites chronologiques adoptées (1420-1520), qui ont déjà été étudiés en tant que

« nobles » par Hanno Wijsman, enfin dont les carrières se sont essentiellement déroulées dans le pays par-delà, les territoires méridionaux du duché. Ces restrictions sont équilibrées par une ouverture à la variété des carrières menées par des hommes spécialisés dans les finances, l’administration, la justice ou les affaires de l’hôtel ducal.

Leurs parcours singuliers – certains sont passés par l’université ou sont hommes d’Église, d’autres non – pourraient questionner la représentativité de ces « fonctionnaires » en tant que groupe. L’un des intérêts de l’étude est d’essayer de montrer que leurs librairies, quoique fort diverses, les distinguent d’autres milieux. Ensuite, l’attention est portée sur la reconstitution des corpus, travail dont les difficultés ne sont pas tues. Pour renouer les liens entre livres et possesseurs, il faut en effet glaner les informations à des sources plurielles et parfois problématiques, du testament ou du catalogue à des témoignages plus vagues ou ouvertement fictifs, comme le Testament de l’Amant trespassé de dueil qui égrène les livres qu’aurait possédé Pierre de Hauteville. Cette recherche considérable, résumée en quelques pages concises, permet de mettre au jour plus de deux cents manuscrits et imprimés conservés ainsi que des dizaines de mentions.

4 Sur ces fondations, la deuxième partie entame « un voyage au cœur des librairies » dont le triple objectif est de déterminer la taille des collections, la nature des lectures et le goût plus ou moins prononcé pour la nouveauté que représentent les incunables. L’approche, tout en demeurant fidèle à la prudence méthodologique exposée dans la première partie, débouche sur des hypothèses intéressantes, qui, à vrai dire, surprennent peu : les librairies les plus fournies, contenant plus de vingt livres, appartiennent en général aux ecclésiastiques ou aux hommes formés à l’université, dont la pratique livresque définit l’

habitus. Ce sont eux aussi qui possèdent les collections les plus latines. Plus largement, l’enquête permet de distinguer les librairies des fonctionnaires curiaux de celles des nobles contemporains : assez homogènes linguistiquement alors même que leurs propriétaires évoluent dans un milieu plurilingue, équilibrant latin et français, elles mettent au jour une culture globalement cohérente, fondée sur la possession de livres spirituels, juridiques et de références « littéraires » largement influencées par la culture scolaire (Térence, Cicéron, Valère-Maxime). La réception des incunables remet en lumière l’écart entre le groupe des « intellectuels » de métier qui s’y intéressent, et celui des

« laïcs », attachés aux manuscrits comme le reste des membres de la cour.

5 La troisième partie permet d’aborder la question la plus intéressante : quels usages les fonctionnaires faisaient-ils de leurs collections ? Ici la prudence des hypothèses, quoique

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toujours bienvenue, laisse un peu le lecteur sur sa faim. D’évidence, le livre est un objet multidimensionnel dont la circulation revêt des enjeux de sociabilité non négligeables.

Les achats ou les prêts révèlent des circuits plus ou moins attendus, des cénacles universitaires aux associations urbaines dans lesquelles les fonctionnaires sont souvent bien intégrés. L’un des mystères subsistant demeure les contacts entre les livres des fonctionnaires et la fameuse librairie ducale, qui ne semblent guère avoir été étroits. Les pratiques sociales différencient toujours les lecteurs professionnels que sont les intellectuels et les amateurs qui associent le livre à une sociabilité de groupe. Mais l’intérêt du groupe étudié est de montrer que ces mondes, que l’on pourrait rapidement juger étanches, sont en réalité en relation par le biais des offices occupés à la cour. Au point que la qualité de « fonctionnaire », catégorie relativement diffuse, pourrait bien cerner, autant qu’un milieu social précis, un cadre propice aux dialogues dont le livre est à la fois l’expression et le moteur.

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