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Submitted on 1 Jan 1900
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C. Raveau
To cite this version:
C. Raveau. Sur la loi élémentaire de l’électromagnétisme. J. Phys. Theor. Appl., 1900, 9 (1), pp.150-153. �10.1051/jphystap:019000090015000�. �jpa-00240431�
SUR LA LOI ÉLÉMENTAIRE DE L’ÉLECTROMAGNÉTISME;
PAR M. C. RAVEAU.
~1.
Ampère
a observéfortjustementque
lesexpériences qui
ne portent que sur des circuits fermés ne peuvent pas nous faire connaître l’ac- t,ion qu’exerce un élément de courant sur un autre élément. Bienqu’il
ait fait une remarqueanalogue
au sujet de l’action d’un élément de courant sur un aimant, ila été, par la force des idées préconçues,ramené à considérer cette action comme bien déterminée. Cette (’.1rC011stanCe
explique
peut-êtrepourquoi
quelquesphysiciens
nesemblent pas encore avoir
d’opinion
absolument fixe sur laquestion.
Dans cette note, j’examine surtout les idées
d’iimpère ;
les citations sont empruntées aux deux volumes de l11érnoires surl’Etect~~odJncr-
mic~ue, publiés par 31. Joubert dans la Collection des l~~é~noires origi-
naux de la Société française de
Physique;
jedésigne
cet ouvrage par les lettres ME.2. Biot et Savart ont cru déterminer l’action d’un fil
rectiligne
indéfini, c’est-à-dire d’une portion de courant, sur uneaiguille
aimantée; ils avaient eu soin de donner au « fiiconjonctif...
assez delongueur
pour que ses extrémités, qu’il fallait recourber afin de les attacher auxpôles
del’appareil voltaïque,
n’eussent surl’aiguille,
àcause de leur
éloignement,
qu’une action si faiblequ’elle
pùt êtreimpunément négligée » (’).
l,aplace
montra qu’onpouvait
rendre compte des observations de Biot et Savart en admettant qu’un élément exerce sur unpôle
une fiorce inversement proportionnelle au carré de la distance(ME,I, p. ~ 13j.
Biot déduisit ensuite de sesexpériences
sur les filsobliques
« que l’action de chaque élément u du fil
oblique
sur chaque molé-cule m de
magnétisme
austral ou boréal estréciproque
au carré desa distance p. m à cette molécule et
proportionnelle
au sinus del’angle
n?,3’I formé par la distance p.1n avec la longueur du fil ».(1~E, 1, p. 117.)
3. Dans un Mérnoire sur l’application du calcul aux phénomènes élect1’.odynamiques, lu à l’Académie des Sciences, le 3 février 1823,
F. Savary démontre que, de l’absence d’action d’un aimant fermé (~) BIOT, PJ’écis élémentaire de Physique, 3e édit. (ME.,1, p. 86.)
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019000090015000
(Expérience
deGay-Lussac
etWelter)
ou d’une hélice fermée parcourue par iin courant, on peut déduire, entre les deux constantesde la 1°>riiiiile :
donnée par
Ampère
pour représenter l’action de deux élément,s de courant, la relation n + 1 ~ o,laquelle, jointe
àl’égalité n -
1 + 2h = o,déjà
établie par Ampère, et à la condition que h doitêtre
négatif,
détermine sansambiguïté
les valeurs n ~ 2, lr~. - 1 -
Savary calcule alors l’action d’un
cylindre électrodynamique (solé-
noïde
rectiligne)
sur un élément de courant; si lecylindre
est assezlong,
Faction se réduit à une force appliquée à l’élément dz, et dontla valeur est sinvclz ’M E] l, p . 3~~~.).
la a va eur valeur est est Ï.2 >
(Mi,
( " 1, p. p. 351t).d~ l .Dans une Note relative au lnémoiye de M. ~S’avary,
Ampère
observe que,
malgré
la ressemblance des formules de Biot et deSavary (que
l’on confondgénéralement aujourd’hui
sous le nom (lueloi de Laplace), « la formule de M. Biot... n’est
plus
d’accord avecles calculs de M.
Savary
que pour la valeur et la direction de la force ;elle en difl’ère relativement au
point
où l’on doit concevoir que cette force estappliquée.
Cette différence enproduit
une dans la valeurdu moment de la rotation imprimée à un aimant par un élément de courant
électrique
autour d’un axequelconque ;
mais elle n’influe enrien sur celle du moment total
produit
par la réunion de tous les éléments d’un circuit solide fermé, parce que les termesqui
enrésultent
disparaissent
desintégrales
définies par lesquelles cettedernière valeur est exprimée. »
(M E, 1,
p. 383.)Ampère
est revenu avec détails sur ce point dans songrand
Mémoire sur la théorie raathématique des ~hénov~~ènes électr~odJna- miques uniquement déduite de l’expérience.
L’expression
de la véri-table force élémentaire avait, à ses yeux, une
grande
importance ; aussi, après avoir observé quel’expérience
de Biot, portant sur un circuit fermé, ne peut nous apprendre si le pointd’application
desforces est le pôle ou l’élément, entre-t-il dans d’autres considérations.
L’expérience
deFaraday,
sur la rotation d’uneportion
de fil conduc-teur autour d’un aimant, montre que la force est
appliquée
au con- ducteur ; si l’on admet que l’action soitégale
et opposée à la réaction,Ja réaction d’un conducteur snr un pôle ne passe pas par le pôle.
« Mais,
ajoute Ampère, plusieurs physiciens imaginèrent
alors desupposer que, dans l’action mutuelle d’un élément AB de fil conduc- teur et d’une molécule
magnétique
M, l’action et la réaction,quoique égales
etdirigées
en sens contraires, ne l’étaient pas suivant une même droite, mais suivant deux droitesparallèles.
»(ME,
II, ~136. )Les
objections qu’adresse Ampère
à cette manière de voir ne peuventl’empêcher
de reconnaitre que, dans les troishypothèses,
l’actiond’un circuit fermé est la même (p. 139).
4.
Cependant Ampère
considérait comme si nécessairel’égalité
del’action et de la réaction
qu’outre
lesobjections
deprincipe
opposéesà
l’hypothèse
contraire il a cru trouver dansl’expérience
une preuve de cetteégalité.
Dans ledispositif
de Faraday, oû un aimant vertical flottant sur du mercure tourne autour d’une portion de courant éga-lement verticale, on sait que la rotation se
produit
aussi bienquand
on recouvre l’aimant d’un vernis isolant que
quand
on laisse le cou- rant le traverser. Ampère conclut de là« qu’il
n’y a pas d’action exercée sur l’aimant par lesportions
de courantsqui
le traversentquand
il n’est pas revêtu d’uneenveloppe
isolante,puisque
le mouve-ment
qui
a lieu dans ce cas reste le même, lorsqu’onempêche
les cou-rants de traverser l’aimant, en le renfermant dans cette
enveloppe.
» (ME, II,p. l~,11.)
La seule conclusion
légitime,
c’est qu’ensupprimant
les courantsqui
passaient dans la masse de l’aimant on substitue à l’actionqu’ils pouvaient
exercer une actionégale ;
mais on ne prouve pas que cette action n’ait pas existé. Pour que cette preuve fût donnée, il faudraitque le seul
changement
fût ladisparition
des portions du courant situées à l’intérieur de l’aimant.5. Si l’on veut reconnaître le bien fondé de la
légère critique
quej’adresse
à un raisonnementd’Ampère,
on tiendra pour établi que toutes les actions exercées par un courant sur un aimant peuvent secalculer au moins de deux façons,
qui
conduisent exactement aumême résultat quand le courant est fermé.
Mais ces deux méthodes n’attribuent pas le même rôle à une partie
déterminée du circuit; on pourra ainsi être conduit à des formes de
langage
très distinctes. Biot attribuait la rotationélectromagnétique rappelée plus
haut à l’action du courant central sur lepôle
voisin ;Ampère,
au contraire, faisait intervenir les courantsqui
passent dansle mercure. Dans les livres modernes, on fait
dépendre
la rotation dela section des
lignes
de force de l’aimant par le circuit conducteur.Dans un mémoire récent, M. E.
Lecher (t)
observe qu’enadoptant
cette manière de voir, si l’aimant est animé d’un mouvement de
révolution autour du fil central, les éléments de ce fil ne jouent aucun rôle,
puisqu’ils
sont toujours rencontrés par les mêmeslignes
deforce. Il en conclut que
l’explication
de Biot est insoutenable. Cequ’on peut dire seulement, à mon avis, c’est que, si l’on calcule la force exercée par un
pôle
sur un élément de courant, enexprimant
que le travail de cette force est
proportionnel
au flux coupé par l’élé- ment dans sondéplacement
etqu’ensuite
on adn1ette que la réac-tion de l’élément sur le
pôle
soit une forceégale
et opposée à l’action,on trouvera, en effet, que la force exercée par la
partie
verticale du courant est nulle(2).
Mais ce procédé de calcul ne
s’impose
pas; tantqu’il
nes’agit
que de déterminer l’action résultante d’un circuit fermé sur unpôle,
laloi élémentaire reste arbitraire en une certaine mesure et, suivant la forme
qu’on adoptera,
on pourratoujours
considérer tellepartie
ducircuit que ron voudra comme fournissant le terme
prépondérant (3)
NOTE SUR LES SPECTRES DES DÉCHARGES OSCILLANTES ;
Par M. B. HASSELBERG.
Sous le titre ci-dessus, 1Bt. Hemsalech a
publié,
dans le numéro dedécembre 1899 du Journal de Physique
(4 ), quelques
recherches con- cernant certainschangements qui
seproduisent
dans les spectresdes métaux et des gaz par l’introduction d’une bobine de self-induc- tion dans le circuit d’une bouteille de
Leyde, placée
en dérivation d’unappareil
d’induction de Ruhmkorff. Ceschangements
se manifestentprincipalement
par unesimpliilcation
des spectres, de sorte que, d’un côté, les raies de l’air s’effacentplus
ou moinscomplètement,
de(1) E. LECHER, Ueber einen expe¡’imentellen und theo~°etisehen T~°u,gschlzcss inde1’
Eleklricitdtslehr°e (Acccd. de Vienne, CVIII, 13 juillet 1899 ; Ann. de Wiedemann, t. LXIX, p. ’i81, décembre 1899). Voir plus bas, p. 166.
(‘’) On sait que cette méthode conduit précisément à la formule de Savary.
(3) J’ai développé, dans un article de l’Eclairage élecl1’ique, quelques observa-
tions relatives à des expériences instituées par M. Lecher, dans le but de confirmer
ses vues.
(4) J. de Phys., 3e série, t. VIII, p. 652; 1899.