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Etude biologique de la reproduction de la crevette blanche Palaemon longirostris (H. Milne Edwards, 1837) dans l'estuaire de la Gironde : variations et évolution depuis les années 1980

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Texte intégral

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Etude biologique de la reproduction de la crevette

blanche Palaemon longirostris (H. Milne Edwards, 1837)

dans l’estuaire de la Gironde : variations et évolution

depuis les années 1980

C. Gardia Parege

To cite this version:

C. Gardia Parege. Etude biologique de la reproduction de la crevette blanche Palaemon longirostris (H. Milne Edwards, 1837) dans l’estuaire de la Gironde : variations et évolution depuis les années 1980. Sciences de l’environnement. 2009. �hal-02593100�

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Université Bordeaux 1

UFR des Sciences Biologiques

MASTER SCIENCES ET TECHNOLOGIES

Mention Sciences de la Terre et Environnement, Ecologie

Spécialité ECOLOGIE

Année Universitaire 2008 /2009

RAPPORT DE STAGE

GARDIA PAREGE Caroline

Maître de stage : BOËT Philippe

Co-encadrante : BÉGUER Mélanie

Laboratoire d’accueil :

Unité « Ecosystèmes estuariens et poissons migrateurs amphihalins »

50 avenue de Verdun 33612 CESTAS Cedex 0557890800

paul.gonthier@cemagref.fr

Étude biologique de la reproduction de la crevette blanche Palaemon

longirostris (H. Milne Edwards, 1837) dans l’estuaire de la Gironde :

variations et évolution depuis les années 80

Palaemon longirostris ovigère

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier tout d’abord Hugues AYPHASSORHO pour m’avoir acceptée au centre du Cemagref de Bordeaux, et Paul GONTHIER pour m’avoir accueilli dans son unité « Ecosystèmes Estuariens et Poissons Migrateurs Amphihalins ».

Je remercie tout particulièrement Philippe BOËT pour m’avoir offert la chance de réaliser mon stage au Cemagref. Merci pour votre gentillesse et vos conseils éclairés.

Je remercie également Mélanie BÉGUER pour sa disponibilité, ses précieux conseils dans le traitement des données et la syntaxe de mon rapport, son attention et surtout sa sympathie. Bonne continuation dans ta thèse.

Merci à toi, Aude, collègue de bureau, pour ta compagnie et ton aide.

Mes remerciements vont enfin à Mélissa, Émy, Julien, Anaïs, Stéphanie, Christine, Maja, Anne, les deux Thomas et à tous les autres agents, stagiaires, thésards pour leur accueil et leur bonne humeur qui ont fait de mon stage un agréable moment !

Je souhaite aux futurs stagiaires le même accueil que celui qui m’a été réservé.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION

p1

MATÉRIEL ET MÉTHODES

p1 1. Espèce étudiée p1 2. Protocole d’échantillonnage p2 3. Mesures biométriques p3

4. Les données hydroclimatiques p3

5. Traitements des résultats p4

RÉSULTATS

p4

1. Évolution de la taille des femelles ovigères p4

2. Impacts liés à la présence de déformations squelettiques p5

a. Évolution du taux de femelles ovigères déformées de 1992 à 2007 p5 b. Impact des déformations sur les mesures de la crevette blanche ovigère p6

3. Évolution de la fécondité individuelle p6

DISCUSSION

p8

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

p10

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

p11 CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

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INTRODUCTION

Couvrant une surface de 625 km² à marée haute, l’estuaire de la Gironde (45°20’N, 0°45’W) est le plus grand estuaire d’Europe occidentale. Zone de reproduction, de nourricerie, de croissance et de préparation à la migration, l’estuaire accueille de nombreuses espèces aquatiques, mais rares sont celles qui effectuent la totalité de leur cycle de vie dans ses eaux. La crevette blanche Palaemon longirostris (H.Milne Edwards 1837), crustacé décapode, en fait partie et est qualifiée de résidente de l’estuaire.

Traditionnellement pêchée, la crevette blanche représente un intérêt économique et patrimonial important, entre 36 et 82 tonnes sont prélevées chaque année (Girardin, Castelnaud et al. 2006). Outre son intérêt halieutique, la crevette blanche est une des bases de la richesse du peuplement ichtyologique girondin, puisqu’elle est la base d’alimentation pour de nombreuses espèces de poissons (Lobry 2004; Pasquaud 2006; Pasquaud, Elie et al. 2008).

Dans les années 80, quelques études ont été menées sur cette espèce présente dans l’estuaire de la Gironde. Certains aspects de sa reproduction y sont détaillés, posant ainsi les bases des connaissances sur cette espèce (Sorbe 1983; Aurousseau 1984). Depuis le début des années 1990, l’environnement de la crevette blanche a subit de nombreuses modifications : apparition de déformations externes (Babut 2005; Béguer, Pasquaud et al. 2008; Feuillassier 2008), compétition avec une espèce invasive (Béguer, Girardin et al. 2007; Chevassu 2007), changements environnementals (changements climatiques, implantation de la centrale nucléaire du Blayais). Une diminution de l’abondance de la population est constatée. Cette baisse peut s’expliquer par une modification des paramètres de la reproduction. Il apparaît alors important d’appréhender de quelle manière ont évolués certains paramètres de la reproduction de P. longirostris.

Une étude non exhaustive sur l’évolution des paramètres de reproduction de la crevette blanche depuis les années 80, avait été initiée en 2008 (Bergé 2008). La présente étude a pour objectif de compléter cette dernière par l’ajout de données provenant des années non étudiées.

MATERIEL ET METHODES

1. Espèce étudiée

P. longirostris est plus communément appelée « crevette blanche » ou « bouquet

chevrette ». Pouvant atteindre une longueur totale de 70 mm, ce crustacé se caractérise par un aspect translucide. À l’âge adulte, P. longirostris possède un régime alimentaire à tendance carnivore et opportuniste (Pasquaud 2006).

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P. longirostris est une crevette autochtone de l’estuaire. Elle supporte des salinités

allant de 0‰ à 28‰ (Sorbe 1983). Une ségrégation spatiale mâles-femelles en fonction du gradient de salinité, est observée sur l’estuaire de la Gironde (Sorbe 1983; Aurousseau 1984) les mâles habitant les eaux plus salées du bas-estuaire, tandis que les femelles se répartissent plus vers l’amont.

La reproduction est sexuée et les femelles gravides portent leurs œufs attachés en « grappes » enserrées entre les pléopodes ; elles sont alors qualifiées de femelles « grainées ». D’après Sorbe (1983), la crevette blanche n’effectuerait qu’une seule reproduction par an, tandis qu’Aurousseau (1984) avance l’hypothèse d’une seconde reproduction, du fait de la présence de gonade mature sur les femelles déjà grainées. L’ovogénèse débute en mars, l’incubation des œufs a lieu d’avril à mai et les pontes s’effectuent entre avril et juillet (Aurousseau 1984; Bergé 2008). Une migration des femelles vers l’aval est observée au cours de la période de reproduction.

Depuis quelques années, ces crevettes présentent des déformations prononcées de l’exosquelette, en particulier au niveau du céphalothorax, du rostre, des scaphocérites et des uropodes (Babut 2005; Béguer, Pasquaud et al. 2008). Ces déformations, dont les causes demeurent encore inconnues, laissent craindre un impact non négligeable sur la dynamique de ces crevettes (Feuillassier 2008).

2. Protocole d’échantillonnage

Depuis 1978, le Cemagref de Bordeaux est chargé de la surveillance halieutique de l’estuaire de la Gironde. Dans ce cadre, des campagnes de pêche d’échantillonnage de la petite faune circulante sont réalisées tout au long de l’année. 24 stations, regroupées en 4 transects (« Maubert », « Conac », « Centrale » et « Les Îles ») répartis sur une zone de 20 km autour du CNPE du Blayais, sont mensuellement échantillonnées (Figure 1). Des prélèvements de fond et de surface sont systématiquement effectués pour les deux rives de l’estuaire, « Saintonge » et « Médoc », ainsi qu’au large.

Notre analyse se base sur une série de données déjà existantes (Bergé 2008). Cette série n’étant pas complète (seulement sept années ont été analysées), des mesures biométriques sur la taille des femelles ovigères et le nombre d’œufs contenus dans la ponte sont effectuées. Cette présente étude complète les données réalisées en 2008, pour vérifier plus précisément les tendances observées. Neuf années sont donc analysées durant cette étude (1994, 1995, 1996, 1998, 1999, 2001, 2002, 2004 et 2005). Pour chaque année, trente cinq femelles ovigères sont retenues.

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La station échantillonnée n’affectant pas significativement la fécondité (Bergé 2008), le choix des échantillons s’est fait en fonction de l’effectif de sorte que ce dernier soit suffisant en crevettes blanches ovigères. Les stations Centrale et les Îles sont retenues le plus souvent.

Existant des variabilités de fécondité suivant les mois (Bergé 2008), le mois de juin a été privilégié. Le protocole d’échantillonnage est en adéquation avec les

analyses réalisées par Bergé (2008),

3. Mesures biométriques

Les femelles ovigères sont prélevées de façon aléatoire dans les bocaux. Les mesures biométriques suivantes sont réalisées pour chaque individu :

• La longueur céphalothoracique sans le rostre (Lc), mesurée de la base de l’œil à la limite supérieur du céphalothorax, exprimée en mm ;

• Après 2 minutes de séchage sur papier absorbant, la masse fraîche de la crevette blanche avec et sans les œufs, exprimées en g (balance de précision 10-4 g) ;

• Le nombre et la localisation des éventuelles anomalies morphologiques observées ;

• Le stade de développement des œufs (stade précoce ou avancé). Le stade avancé est facilement reconnaissable par l’apparition en transparence des yeux noirs.

Les mesures sont effectuées sous une loupe binoculaire au grossissement x 6,5, avec une précision de 0,1 mm. Le nombre d’œufs au sein de chaque ponte est compté de façon manuelle. Une fois analysée, chaque crevette ainsi que sa ponte sont placées pendant 48h dans une étuve à 40°C. La masse sèche de l’individu et de ses œufs sont alors pesées avec une balance de précision (10-4 g).

4. Les données hydroclimatiques

Les deux paramètres analysés sont la température de l’eau et le débit : Figure 1 : Carte de l’estuaire de la Gironde,

représentant les différentes stations d’échantillonnage

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Les données de température sont fournies par le Centre Nucléaire de Production d'Électricité (CNPE) du Blayais. Elles sont mesurées quotidiennement depuis 1983 au niveau de la prise d'eau du circuit de refroidissement.

Les données journalières de débits sont fournies par le Port Autonome de Bordeaux depuis 1960. Les stations de mesures sont situées à La Réole pour la Garonne et à Pessac-sur-Dordogne pour la Pessac-sur-Dordogne. Les débits de la Gironde sont obtenus en sommant ces 2 mesures.

5. Traitement des résultats

Toutes les mesures biométriques ont été ajoutées dans une base de données Access déjà existante. Les logiciels Excel et R sont utilisés pour les analyses statistiques et la création de graphiques. Les principaux tests statistiques mis en place pour appuyer les observations, sont des Modèles Linéaires Généralisés (GLM), avec un seuil de significativité de 0,05.

RÉSULTATS

Nos données sont regroupées avec les données ultérieurement acquises (Bergé 2008) afin de réaliser une analyse complète des années 1992 à 2007. Quinze années sont donc étudiées. 327 crevettes et 157 150 œufs analysés pour cette étude, complètent ainsi les échantillons pré-existants. Au total, 539 crevettes ovigères ont été mesurées et leurs œufs dénombrés (total de 288 391 œufs).

1. Évolution de la taille des femelles ovigères entre 1992 et 2007

(longueur céphalothoracique sans le rostre (Lc))

La normalité des distributions est testée statistiquement avec un test de Kolmogorov Smirnov : les distributions en taille de toutes les années suivent une loi normale à l’exception des années 1994 et 2005. CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

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Figure 2 : Évolution de la longueur céphalothoracique moyenne sans le rostre (Lc) chez les femelles ovigères

Paleamon longirostris entre 1992 et 2007 (les barres d’erreur représentent les écart-types, les nombres entre

parenthèses sont les effectifs de femelles mesurées)

Les tailles moyennes des femelles ovigères sont très variables suivant les années. La Lc moyenne varie de 8,6 mm (2005) à 11,6 mm (2003). La Lc minimale obtenue sur ensemble des échantillons est de 7,1 mm (2005), et la Lc maximale de 17 mm (1993) (Figure2). Un test non paramétrique de Kuskall-Wallis confirme qu’il existe des différences significatives entre les longueurs Lc moyennes des années 1992 à 2007 (p< 0,001). Une régression linéaire de la taille en fonction du temps montre même une diminution significative de la longueur Lc de 1992 à 2007 (Figure 2 ; R² = 0,1948, p <0,001). En moyenne, les femelles ovigères ont perdu un peu plus 0,5 mm sur la longueur Lc en quinze ans.

La Lc est mise en relation avec deux paramètres environnementaux pouvant influencer la taille de l’individu ; la température qui influence la croissance de l’animal et le débit qui influence la salinité, joue un rôle sur le déplacement de la crevette. Une corrélation négative et significative entre la température moyenne annuelle de l’année précédant l’année des prélèvements (année de croissance des crevettes blanches) et les mesures de la longueur Lc obtenues est mise en évidence (test de corrélation de Pearson, t = -2,199, df = 507, p <0,05). La température moyenne annuelle s’est élevée de 1°C entre 1983 et 2005 (Delpech 2007). En revanche, aucun lien significatif entre le débit et la Lc n’est mis en évidence (test de corrélation de Pearson, t = 1.0367, df= 502, p >0,05).

Toutes ces analyses sont également effectuées avec la masse pondérale fraîche au lieu de la Lc, donnant lieu à des résultats similaires : le poids diminue significativement entre 1992 et 2007 (R² = 0,2957, p<0,001). CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

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2. Impact lié à la présence de déformations squelettiques

a. Évolution du taux de femelles ovigères déformées de 1992 à 2007

La proportion de crevettes déformées est en moyenne de 58,8% et varie selon les années de 30% (1992) à 80,0% (2000 et 2003). Les variations entre les années sont significatives (test du Chi², p>0.05, N=539) mais aucune tendance linéaire n’est mise en évidence. Une corrélation positive significative avec la température moyenne annuelle est mise en évidence : la proportion de femelles déformées augmente avec la température (GLM, famille binomiale, p>0,05). Aucune corrélation avec le débit (ou salinité) n’est mise en évidence.

b. Impact des déformations sur les mesures de la crevette blanche ovigère

Des analyses antérieures ont montré qu’il n’y avait pas de différences significatives pour la relation entre la longueur céphalothoracique sans le rostre et la longueur totale de la crevette, que celle-ci soit déformée ou non, que ce soit spécifiquement au niveau du céphalothorax ou non. La longueur céphalothoracique sans le rostre peut donc être utilisée pour la comparaison ultérieure de la fécondité, très liée à la taille de ces crustacés.

Par contre, la relation taille-poids est significativement influencée par le statut déformé ou non de la crevette : pour une même Lc, une crevette déformée est en moyenne plus légère qu’une crevette non déformée.

3. Évolution de la fécondité individuelle

Le nombre d’œufs contenu par ponte

Figure 3 : Évolution de la proportion de crevettes blanches ovigères déformées entre 1992 et

2007, les nombres entre parenthèses sont les effectifs de femelles mesurées)

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Tableau I: Résultats du GLM réalisé pour expliquer

les variations de la fécondité

Afin de constater les variations de la fécondité individuelle, le GLM suivant a été construit :

Log (Nb d’œufs(ω)) ~ Lc * année + Présence de déformations + Stade avancé de la ponte, famille gaussienne. Afin que ce modèle suive une loi

normale, le nombre d’œufs est transformé en log. La taille variant avec l’année, l’interaction Lc-année est prise en compte.

Le modèle indique que toutes les variables sélectionnées sont des facteurs expliquant significativement les variations du nombre d’œufs contenus dans une ponte (part de déviance expliquée = 58,49 %). Le premier facteur explicatif est la taille de la femelle (ANOVA, p<0,001; Tableau II) : plus celle-ci est grande plus elle porte d’œufs.

La relation nombre d’œufs, taille connaît une grande variabilité suivant les années (Tableau II) mais sans tendance apparente (test Kruskal-Wallis, p>0,05).

Tableau II : Paramètres de la relation Nonbre d’œufs(ω)/taille

Année ωωωω= a * Taille + b Moyenne ωω ωω Min ωω ωω Max ωωωω Nbd'individus analysés

1982 (Aurousseau 1984) a= 162,7, b= -1095,9 0,95 349 1418 39 1992 a= 173,9, b= -1124,5 0,698 801 279 1358 30 1993 a= 154,1, b= -1093,7 0,7674 633 168 1984 30 1994 a= 114,1, b= -489,6 0,3309 620 208 1424 35 1995 a= 45,4, b= -44,8 0,0715 384 127 874 35 1996 a= 145,1, b= -913 0,6705 441 139 1074 33 1997 a= 169,8, b= -1252,6 0,7306 551 171 1024 30 1998 a= 77,1, b= -284,2 0,2709 519 207 854 35 1999 a= 165,5, b= -1039,8 0,7019 509 114 1092 32 2000 a= 97,6, b= -535,4 0,4485 568 303 979 30 2001 a= 124, b= -649,5 0,4036 536 120 1036 35 2002 a= 115,1, b= -649,8 0,3378 425 48 975 35 2003 a= 161,1, b= -1150 0,49 723 304 1221 30 2004 a= 154,9, b= -869,2 0,4423 613 218 1100 35 2005 a= 131,1, b= -782,6 0,5933 347 126 1023 35 2006 a= 48,4, b= -41,9 0,2153 447 173 780 44 2007 a= 122,1, b= -652,6 0,5866 544 78 1391 35

Les autres facteurs explicatifs de la fécondité sont, par ordre d’influence décroissante, l’année (p<0,001) puis la présence de déformations (p<0,05) et enfin le stade de la ponte

Facteur Influence sur ωωωω Deviance expliquée p-value Lc + 74,48% <2.2e-16 Année - 18,49% 2,995e-14 Présence de déformations - 1,22% 0,008497 Stade avancé de la ponte - 10 ,03% 1,997e-12 Interaction Lc : Année NS CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

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(p<0,001) (Tableau I). Ces facteurs influencent négativement et significativement le nombre d’œufs.

Afin d’enlever la variabilité due à la distribution en taille selon les années, un nouveau jeu de données est construit à partir de ce modèle, en imposant une gamme de taille identique pour chaque année. Un nombre d’œufs moyen par femelle (moyennes ajustées) est ensuite calculé et les variations entre les années comparées. Pour une Lc considérée, le nombre d’œuf varie significativement selon les années sans qu’il n’y ait de tendance linéaire significative (test de Kruskal-Wallis, p >0,05).

La fécondité individuelle varie selon les années sans tendance linéaire. La diminution de la fécondité s’explique par la diminution de la taille des individus. Une autre manière de présenter la fécondité est celle de l’indice de performance de reproduction (RO reproductive output) (Angers, 1998) : rapport de la masse fraîche ou sèche de la ponte sur la masse fraîche ou sèche de la femelle. Comme l’ont indiqué les résultats du GLM précédent, nous constatons une diminution significative du RO au cours des années (Figure 2) (p<0,001), ce qui est attribuée la diminution de taille.

Caractéristique de la ponte : le rapport masse fraîche sur masse sèche.

La teneur en eau de la masse de la ponte est également analysée pour les neuf années : 1994, 1995, 1996, 1998, 1999, 2001, 2002, 2004 et 2005.

(Masse fraîche de la ponte – masse sèche de la ponte) Masse fraîche de la ponte

Les régressions linéaires effectuées montrent une diminution significative de la teneur en eau dans la ponte en fonction des années (p<0,05) et du nombre d’œufs (p=<0,05).

DISCUSSION

Teneur en eau =

Figure 2 : Evolution des performances reproductives entre

1992 et 2007 CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

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Au cours de ces quinze dernières années, la taille moyenne des femelles ovigères de la crevette P. longirostris a significativement diminué. De nombreux facteurs peuvent être à l’origine de cette diminution de taille des individus.

Une corrélation négative significative entre la température de l’eau et la taille a été mise en évidence. La température moyenne annuelle de l’estuaire de la Gironde a augmenté de 1°C entre 1983 et 2005 (Delpech 2007). Il est ainsi possible que les variations de la température de l’eau, plus spécifiquement l’élévation de la température, soit à l’origine de la baisse de la taille observée. En effet, Abdullahi and Laybourn-Parry (1985) ont montré qu’une augmentation de température peut être à l’origine de la diminution de taille de certains crustacés marins et estuariens comme les copépodes Acanthocyclops viridis, A. vernalis and

Macrocyclops albidus. Béguer, Bergé et al. (2009) ont montré qu’il existait une différence de

taille entre les crevettes blanches vivant à des latitudes différentes. Les crevettes des basses latitudes, où il fait plus chaud, sont en effet plus petites que les crevettes des latitudes plus élevées. Kinne (1970) a également avancé que des températures élevées stimulaient la croissance et le développement ovarien. Ceci pourrait donc expliquer la présence de femelles ovigères de petite taille. Cependant, cette hypothèse doit être pondérée par le faible écart de température moyenne annuelle qui existe entre les années étudiées.

La crevette blanche est un maillon important du réseau trophique de l’estuaire de la Gironde. Par conséquent, les contrôles « top-down » et « bottom-up » influencent directement la condition de la crevette. La prédation naturelle ou anthropique peut par exemple expliquer, par une sélection ciblée, la disparition des individus de grandes tailles (Aurousseau 1984; Pasquaud 2002; Pasquaud 2006; Pasquaud, Elie et al. 2008). Dans le cas du contrôle « bottom-up », l’abondance en proies peut également être citée comme facteur influençant la taille. Une modification de la quantité en éléments nutritifs affectant le développement des individus.

Outre ces facteurs environnementaux non exhaustifs, la présence de déformations peut, elle aussi, impacter la taille de la crevette. Nous avons mis en évidence que les crevettes déformées sont plus légères que les non déformées. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’une crevette déformée a plus de difficultés à se nourrir, en dépensant, par exemple, plus d’énergie à la prédation (déformation des scaphocérites et des uropodes) (Feuillassier 2008). Son métabolisme sera donc directement impacté, défavorisant ainsi la croissance.

Un des éléments non négligeable pouvant expliquer les résultats obtenus est le protocole d’échantillonnage. Le matériel et la méthode de collecte sont restés les mêmes depuis 1992, la zone d’échantillonnage également, mais celle-ci ne couvre pas la totalité de

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l’estuaire de la Gironde. Or, il a été montré que P. longirostris se répartit de façon large au sein du système hydrographique girondin (Sorbe 1983; Aurousseau 1984). De plus, ces crevettes réalisent une migration pour la période de reproduction ((Aurousseau 1984). Ainsi, la zone d’échantillonnage ne permet-elle peut-être pas d’accéder à des échantillons représentant la population de femelles, entraînant ainsi un biais sur la gamme de taille observée. L’échantillonnage total de l’estuaire doit être alors envisagé afin de vérifier si nos échantillons ne se situent pas à la limite de répartition des femelles ovigères.

Cette diminution de la taille des femelles ovigères ne serait pas sans effet sur la dynamique de la population de crevettes blanches.

Le nombre d’œufs porté par femelle a baissé entre 1992 et 2007, passant d’en moyenne 801 œufs en 1992 à 544 œufs en 2007. La fécondité élevée observée pour l’année 1982 par Aurousseau (1984) atteignant un nombre d’œufs par femelles entre 349 et 1418 œufs, renforce cette observation.

Cette réduction du nombre d’œufs par femelles de P. longirostris ne s’explique pas par une plus faible relation taille-nombre d’œufs, laquelle bien que très variable selon les années ne présente pas de tendance linéaire, mais elle s’explique par la diminution de la taille des crevettes.

Le nombre d’œufs contenu par ponte peut ne pas suffire à rendre compte du potentiel de reproduction de chaque crevette.

L’évolution de la teneur en eau de la ponte a été étudiée : la teneur en eau de la ponte diminue de 1992 à 2007. Sa baisse peut être liée à l’osmolarité (Charmantier and Charmantier-Daures 2001) : la quantité d’eau dans l’œuf est directement corrélée à la salinité du milieu environnant. Mais une baisse de la teneur en eau peut également être reliée à une diminution de la réserve en vitellus, ce qui signifierait que les œufs sont de moins bonnes qualités. Afin de confirmer cette hypothèse, des recherches complémentaires sur la composition et qualité des œufs doivent être menées.

Quoi qu’il en soit, nous pouvons affirmer que la réduction de la teneur en eau signifie que les œufs ont diminué de volume entre 1992 et 2007. Béguer (non publié) a montré qu’il existait effectivement une diminution du volume des œufs pour les années étudiées.

Aurousseau (1984) avance l’hypothèse d’une augmentation de la période de reproduction, comptant deux reproductions par an au lieu d’une comme l’observé Sorbe (1983). La présence d’une seconde ovogénèse peut modifiée la répartition énergétique. La période de reproduction s’allongeant (Bergé 2008), la femelle alloue plus d’énergie à la reproduction et ceci au détriment de sa croissance (Stearns 1992; Cartaxana 2003; Cartaxana

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2003) mais également aux détriments des œufs. Les femelles ovigères produiraient donc des œufs plus petits mais peut être en plus grandes quantités puisque nous pouvons penser qu’en deux reproductions, la crevette libère plus d’œufs qu’en une reproduction.

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

La reproduction de la crevette blanche dans l’estuaire de la Gironde a varié significativement depuis les années 80. Un des principaux constats est la diminution de la taille des femelles ovigères.

Les causes de cette diminution sont nombreuses, mais l’augmentation de la température de l’eau de l’estuaire apparaît comme une hypothèse sérieuse. Ce rétrécissement de taille impacte la fécondité, entraînant une diminution du nombre d’œufs contenu dans la ponte. L’allongement de la période de reproduction n’est pas sans effet sur la qualité de la reproduction. La diminution du volume des œufs est constatée.

Nous pouvons nous demander si ces observations sont les conséquences de perturbations environnementales, entraînant peut être un changement de stratégie reproductive chez les crevettes blanches. Le constat est que les performances reproductives individuelles de la crevette blanche ont diminué au cours de ces quinze dernières années. Cependant, nous ne pouvons pas conclure que cette diminution impacte significativement la population totale. Une modification du sex-ratio, l’augmentation de la population de femelle, peut compenser cette baisse de fécondité individuelle. Des analyses complémentaires sur la fécondité globale doivent donc être menées afin de connaître et essayer de prédire l’avenir de la population de

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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RÉSUMÉ

La crevette blanche Palaemon longirostris est une espèce résidente de l’estuaire de la Gironde. Elle possède un intérêt trophique et halieutique important. Son indice d’abondance a chuté depuis les années 80. Cette diminution peut être liée à une modification des paramètres de reproduction.

En 2008, Bergé a entrepris une étude sur l’évolution des paramètres de reproduction de la crevette blanche de 1992 à 2007. Cette étude n’est pas exhaustive, de nombreuses données sont manquantes, seulement 7 années ont été analysées.

Cette présente étude vise à compléter les données réalisées en 2008, pour vérifier plus précisément les tendances observées. Neuf années sont donc analysées (1994, 1995, 1996, 1998, 1999, 2001, 2002, 2004 et 2005). Les données obtenues sont alors rajoutées aux données déjà existantes afin d’obtenir une plage de données complète entre 1992 et 2007.

La taille des femelles ovigères et le nombre d’œufs contenus dans la ponte sont étudiés dans cette présente étude. Il en résulte qu’une diminution de taille des crevettes blanches est observée ainsi qu’une diminution de la fécondité individuelle. Un allongement de la période de reproduction est également constaté. Ces observations sont certainement les conséquences de perturbations environnementales.

Cette étude ne permet pas de conclure sur l’état de la fécondité globale de la crevette blanche. Des analyses complémentaires doivent donc être menées afin de connaître et essayer de prédire l’avenir de la population de P. longirostris.

Mots clefs : Palaemon longirostris, morphométrie, reproduction, fécondité, estuaire, Gironde

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