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13 étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild = Treize étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild

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(1)

Reflets du Valais

année No 4 A vril 1980

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LE RETOUR A LA NATURE, DES VACANCES ACTIVES, DES SPORTS DE PLEIN AIR

ON EN PARLE, ON Y VIENT, ON S ’ENTHOUSIASME, ON S ’Y INSTALLE

L’été

■ Courts de tennis avec éclairage ■ Piscine chauffée, mini golf

■ Place de jeux (ping-pong, pétanque, quilles, etc.) ■ Golf 18 trous (Aigle, 15 minutes)

■ Courses en montagne organisées ■ Places de jeux pour enfants

(cabanes d'indiens, voitures électriques, etc.) ■ Parc d'animaux

■ Circuits pédestres

■ Pêche (en rivière) et en étang

■ Emplacements pour pique-nique (raclette, broche, etc.) ■ Voile sur le lac (15 minutes)

■ Piste de TOBO-ROULE

Restaurants

Self-service Restaurant Bar - Discothèque Thé dansant en saison • LA SE R G N A Z — Grillades au feu de bois — Spécialités valaisannes — Pizza

— Salles pour sociétés

L’hiver

■ Télésiège: P lan-de-Croix/ Tète du Tronchey, reliant Torgon au Val d'Abondance et aux «Portes-du-Soleil» ■ 7 téléskis:

pistes toutes catégories ■ Mini-tèleski gratuit

pour enfants ■ Parcours de fond ■ Piste touristique ■ Patinoire

■ Patinoire artificielle couverte

Abonnement «Portes-du-Soleil» Ski de randonnée

Parkings au pied des pistes Circuits touristiques Forfait: «Restoski » ESS (Ecole suisse de ski) Piscine chauffée, Vouvry (15 minutes)

Garderie d'enfants Pistes de curling Arrang. pour groupes (logement, pension ou demi-pension) LE TSEUDRO N

Restaurant Self-service

— Spécialités valaisannes

(4)

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(5)

CIBA-GEIGY

Quelles que soient les prouesses techniques, le niveau d'autom atisation auquel on est parvenu, l'homme, dans l'industrie chimique com m e ailleurs, reste la figure centrale de toute activité. Loin d'être un monstre qui demain commandera le monde, la machine rend à l'hom m e sa vraie place, le seul secteur où il puisse manifester quelque supériorité: l'intelligence et la réflexion qui guideront le travail aveugle des outils mis à sa disposition.

CIBA-GEIGY M onthey doit sa prospérité à 2 4 0 0 êtres humains oeuvrant

ensemble au même but. L'hommage photographique adressé à plusieurs d'entre eux

est en fait destiné à tous ceux qui, durant trois quarts de siècle,

ont fait et continuent à faire le complexe industriel que nous connaissons aujourd’hui.

(6)

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(7)

Les authentiques vins

valaisans, qu’un

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VALAIS

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P araît à M artigny chaque mois E diteur responsable: Georges Pillet F o n d ateu r et p résident de la commission de rédaction:

M e Edmond Gay R édacteur: Am and Bochatay Photographes: Oswald Ruppen, Thomas A ndenm atten Administration, impression, expédition: Im prim erie Pillet S.A., avenue de la Gare 19 CH -1920 Martigny T éléphone 0 2 6 /2 2 0 5 2 -5 3 A bonnem ents: Suisse Fr. 4 2 .-; é tran g er Fr. 4 9 .- Le nu m éro Fr. 3.50 Chèques postaux 19 - 43 20, Sion Service des annonces: Publicitas S.A., 1951 Sion, téléphone 027/2 1 2 1 1 1

La reproduction de textes ou d’illustrations, m ême partielle ne peut ê tre faite sans une autorisation de la rédaction

3 0 e année, N° 4

Avril 1980

Sommaire

Le pain et le vin Le centre de form ation Ciba-Geigy La ballade des gen s h eu reu x Potins valaisans M ots croisés A Châtel - a ski-ing return to a childhood haunt

T he surprising Val d'Illiez Le ch âteau de Saint-M aurice A m athéâtreurs Art & Style D ie Orgel: Königin der Instrum ente T reize E toiles-Schnuppen: M ai-Neid D e r Tisch: Spargeln E chelles q u e j’aim e, par Skyll P oussin s b elges: vingt ans aux M arécottes U n se re Kurorte m elden Tourisme, petite revu e m e n su elle Un m ois en Valais Le livre du m ois Sons de cloches

N otre couverture: Un coin de M onthey (Photo Oswald Ruppen) Dessins de Sitwell et Skyll Photos de Ceballos, Dubuis, Fournier, Hofer, Kauertz, Ruppen, Thurre, UVT

(12)

Nouvelliste

et Feuille d ’Avis du Valais

le quotidien

illustré

du Valais

atteint plus de

6 9

%

des ménages

du

Valais romand

Le pain et le vin

Tirage

38122

ex.

c o n trô le F. R. P. du 2 6 . 5 . 1 9 7 7

Figé dans un printem ps qui n ’était pas à l ’heure de

la résurrectio n de la nature ni à l ’enchantement des

couleurs, Pâques aux tisons n ’a cependant pas

négligé ses pratiques traditionnelles.

L ’offrand e p u b liq u e du pain et du vin - du fromage

même - aux fidèles et aux passants dans plusieurs

villages du Haut-Pays du Rhône en est une, qui

plonge très p ro fo n d ses racines dans le temps.

Cérémonie religieuse? persistance d ’un vœu pie,

d ’une d o n a tio n ? sombre souve nir de disettes ou

d ’épidémies

d ’a u tre fo is ?

résurgence

pan ique ?

Q u ’importe.

Le geste est gratuit, comme le verre d ’eau fraîche

o ffe rt à son hôte p a r le Levantin ou le thé sous la

tente du targui.

Cette communion sous les espèces sacramentelles

est bien plus q u ’une offrande dans ce pays rude, où

il faut a rra ch e r à une terre maigre quelques bois­

seaux de fro m e n t et quelques setiers de vin.

C’est aussi un besoin d ’approche, une quête d ’am itié

envers l ’inconnu d ’un moment.

Joie de recevoir au ta n t que p l a is i r de donner, gens

d ’Ormône, de Sembrancher, de Grimisuat, de Fer-

den et d ’aille u rs l ’on t certainement ressentis en per­

pétuant ce r ite d ’hosp italité pascal.

Quelle m eilleure propagande p o u r un canton q u i vit

en partie de son tourisme que cette généreuse

in v ite ?

P o ur l ’hôte d ’un instant, cet accueil chaleureux et

sans calcul vaut autant que les slogans accrocheurs

et séduisants d ’un prospectus.

1

Le journal

de tous

pour tous

(13)
(14)

Le centre

de

formation

Ciba-Geigy

Texte Solange Bréganti

Photos O. Ruppen et R. Hofer

(15)

Monthey, le 22 septem bre 1979...

Dans l’allégresse, Ciba-Geigy fête son

septante-cinquièm e anniversaire en

ouvrant largem ent ses portes. L’inté­

rêt, la curiosité suscités p ar la grande

, industrie bas-valaisanne sont tels

' que plus de treize mille personnes

déferleront dans l’im m ense enceinte,

se fam iliariseront avec l’envergure et

la complexité des m ultiples secteurs,

se passionneront pou r les installa­

tions et les réalisations à la pointe du

progrès.

Chose su rprenan te, le centre de for­

mation, quelque peu hors les m urs

de l’usine et qui, tout en étant un

élém ent de valeur de l’entreprise,

n ’avait pas la prétention de rivaliser

avec certains pôles h autem ent attrac­

tifs, recevait environ trois mille p e r­

sonnes. En fait, cette faveur n ’avait

rien d’étonnant, si l’on songe que ce

complexe, inauguré en 1975, est une

réponse m agistrale aux besoins d’une

formation dont l’im portance se ré ­

vèle essentielle face à l’évolution ra­

pide de techniques re q u é ra n t u n ni­

veau de connaissances de plus en

plus élevé.

En effet, soit p ar sa conception, son

équipem ent et les moyens mis à dis­

position, soit p ar l’excellence du ser­

vice et la qualité de l’enseignem ent

prodigué - encadrem ent p a r des pro­

fesseurs, des m aîtres d’apprentissage

et des m oniteurs spécialisés - cette

création de Ciba-Geigy peut être

considérée comme l’u n des fleurons

de sa couronne.

Déjà l’aspect extérieur d’une cons­

truction harm onieuse, plantée au

cœ u r d’une vaste pelouse dont elle

épouse les courbes, est u ne invitation

à l’étude, au travail, à la réflexion.

Mais ne restons pas su r le seuil, et

suivons MM. M aurice Javet et Chris­

tian Fessard, respectivem ent direc­

te u r du centre de form ation et public-

relations, qui nous ont reçus et escor­

tés avec une qualité d’accueil dont

l’éloge n ’est plus à faire.

Disons d’emblée que cela m ’a paru

Apprenties et apprentis laborantins évoluent dans des salles spacieuses, claires et nettes, qui sont aussi un des éléments majeurs pour une bonne formation.

am m onium d am m onium

(NHjgMo^X)

NiVdte d an m o n u m

(16)

im m ense et... diablem ent compliqué,

les «décrochements» voulus pour les

im pératifs de la photo gênant quel­

que peu le périple. Bref, si je n ’avais

la chance d’avoir le plan sous les

yeux, je serais bien en peine de vous

situer l’établissem ent.

Citons en prem ier le laboratoire dou­

ble, destiné aux apprentis laborants

et l’atelier-école, petit pilote, réservé

aux opérateu rs chimiciens, ces deux

secteurs

concernant

directem ent

l’entreprise, particulièrem ent cette

dernière profession dont l’approche

était jusq u’à m aintenant réservée à

des adultes, employés de l’usine recy­

clés. Trois ateliers form ent le do­

maine de l’électricité, dans les diffé­

rentes disciplines reliées à cette m a­

tière, soit: un atelier pour électri­

ciens, un au tre p o u r les électroni­

ciens et un laboratoire-atelier de ré ­

gulation pour m onteurs en autom ati­

que.

Ah! j’allais oublier le laboratoire

pour les travaux pratiques des opéra­

teurs chimiciens, installation actuel­

lem ent en chantier. Ajoutons encore

à cela: u n local pour les apprentis

dessinateurs, plusieurs autres pour

les cours professionnels; des salles

polyvalentes p ou r cours de langues,

conférences, etc. Le tout spacieux,

largem ent aéré, équipé d’installa­

tions et d’instru m en ts ultram oder-

nes, faisant l’adm iration du visiteur

spécialisé.

J’en omets certainem ent, car les acti­

vités du centre ne concernent pas

un iquem en t les apprentis, mais en­

globent égalem ent des cours pour la

form ation des ouvriers de fabrication

nouvellem ent engagés, d’au tres pour

celle de cadres moyens, su périeurs et

universitaires, sans p arler de ceux de

recyclage et de perfectionnem ent à

différents niveaux. Le tout est coiffé,

coordonné, suivi p ar un service hors

de pair, en vue d’u ne efficacité maxi­

male. Le ré su lta t est d’ailleurs plus

que convaincant si l’on se réfère aux

résultats de fin d’apprentissage dont

le taux de réussite est de 98%.

Evidemment, la contrepartie finan­

cière n ’est pas négligeable. Si, plus

haut, j’ai pu com parer le centre de

formation à un fleuron de Ciba-Geigy

Monthey, à l’énoncé de certains chif­

fres, je me suis ren du compte que ce

«fleuron» n ’était pas en toc. Une ba­

gatelle de quatre millions environ!...

Uniquem ent pour la formation des

apprentis, soit quarante-trois mille

francs p ar apprenti et p a r an pour les

opérateurs-chim iciens et douze mille

hu it cents p ou r ceux des au tres sec­

teurs. Sans p arle r du coût de la cons­

truction et des dépenses liées au re ­

cyclage et à la formation perm anente.

C’est u n fameux investissem ent dont

l’usine tire, certes, u n profit mais qui,

incontestablem ent, ne peut que favo­

riser le développem ent et l’épanouis­

sem ent individuels. Prouvant qu’au-

delà du souci de productivité et de

rendem ent, l’homme dem eure au

centre de l’entreprise.

(17)
(18)

La ballade

Texte Solange Bréganti

Photos O. R uppen et R. Hofer

Il y a d a n s l'a i r co m m e u n e fête. U ne s o r te de lé g è re té et de joie. D ont n e v ie n n e n t à b o u t ni les ra fa le s d 'u n f œ h n q u i jo u e à tro u sse -sa p in s , ni la s o u d a in e offensive de flocons e n b a ta illo n s s e r r é s . P a ta u ­ g ea n t d a n s la gadoue p r é p r i n t a n i è r e du se n tie r , n o u s n o u s r e t o u r n o n s u n e d e r ­ n iè r e fois s u r la m a iso n où il a fait si bon vivre de tro p c o u rts in s ta n ts. «Allez!... au re v o ir, la m aison!... Q u itto n s-n o u s s u r l’e s p o ir d ’u n p eu t-être... Et m e rc i d ’avoir ajo u té u n c o u p let m e rv e ille u x à la «Ballade d e s gens h e u re u x » .

M ais c o m m e n ç o n s d ’a b o r d p a r d é v id e r l'é c h e v e a u d u te m p s, et r e f o rm o n s la p e ­ lote de no s d é c o u v e rte s.

La fran g e de V érossaz... Un c h e m in qui to u r n e le dos à La D oey p o u r fu g u e r v ers d es h o riz o n s de ro cs et de sap in s. En c o n tre b a s , a d o ss é à la p e n te : le m in id o ­ m a in e de Lilo e t C h ris tin e A ym on. U n îlot de c h alets. P a r o r d r e c ro is s a n t: le petit, p r e s q u e u n r a c c a r d , a b r i te la fro m a g e rie ; le d eu x iè m e , q u i a soigné sa m ise, e s t l’a te lie r de tissage où six m é tie rs a t t e n ­ d e n t les stag iaires. Et enfin, la m aison. Q ui s u r p r e n d e t ap p riv o is e l’œil. A la fois rigolote et a t te n d r i s s a n t e avec ses piè ces r a p p o r té e s u n p e u a u p e tit b o n h e u r , ses to its e n goguette coiffant avec im p e rti­ n e n c e d e s o u v e r tu r e s - s o u r ir e s . Cela tie n t d u c h a le t su isse, de l’h a c ie n d a e t d u pavil­ lon ch in o is; l’im p re s s io n d ’ex o tism e ac­ c e n tu é e p a r les g a le rie s e n d e n telle, s e m ­ b la n t a v o ir été «piquées» a u Casino de S axon ou à l’a n c ie n n e sta tio n d u Bouve- ret.

- P ardon!... la s c u lp tu r e d es b alcons, c'est de moi!... P o u r le p la is ir de l’œ il, rit Lilo q u i a été le b û c h e ro n , le m açon, le m e n u i­ sier, le c h a r p e n t i e r (je p a s s e s u r les a u ­ t r e s c o rp s de m é tie rs ) de la c o n s tru c tio n n ’é ta n t, au d é p a rt, q u ’u n ch alet d ’alpage ou de w eek-end, a u q u e l on a r a jo u té de m u ltip le s a n n e x e s a u f u r et à m e s u r e d es b e so in s et d e s p ossibilités.

P a ssé le seuil, je su is p ris e au piège. Bien sû r , il f a u d r a it p a r l e r de l’ate lie r, d es

(19)

des gens heureux

c o u rs de tissage et de ta p is s e rie qu e d o n n e C h ris tin e ; d e la fro m a g e rie o ù Lilo p a s s e le ti e r s de s o n te m p s à co nfection­ n e r d ’e x q u is e s p e tite s tom m es... Mais, p o u r l’in s ta n t, la m a is o n m obilise m e s s e n s a tio n s. U ne m a iso n p o u r vivre, p o u r accueillir, p o u r c ré e r . Im p ré g n é e ju s q u e d a n s les d é ta ils de la p e r s o n n a lité à facet­ te s de ses h a b ita n ts . P a rto u t c’e s t le d o u ­ ble je u d u fo n ctio n n el et du b e a u ; de la ru s tic ité p r e s q u e p rim itiv e et d u ra f fin e ­ m e n t e s th é tiq u e . A u c œ u r du vaste «séjour» (qui se r a p p r o c h e davan tag e de la « ch am b re» de jadis), u n e t r è s belle c h e ­ m in é e d o n t le c ré p i b la n c se ré c h a u ffe d es ric h e s to n a lité s des p elo tes de laine. T out a u to u r, les alvéoles r a p p o r té e s so n t a u t a n t de d é c o rs -s u rp r is e s , e t l’e sc a lie r cen tra l, qu i les m ultiplie, n e fait q u e c o r­ s e r le plaisir... et la difficulté. D u coin c o n v e rs a tio n (fa u teu ils essoufflés ayant re t r o u v é le u r je u n e s s e avec des h o u s s e s d e c o to n n ad e) à l’e m p la c e m e n t e ss e n tie l d u m é tie r à t isse r, de la c u isin e r u d i m e n ­ ta ir e à la salle de m u s iq u e où tr ô n e le p ia n o à q u e u e , e n p a s s a n t p a r la c h a m b re des sta g ia ire s et l’ex q u ise c h a m b r e tte du bébé, il fau t av o ir le s e n s de l’o rie n ta tio n b ie n ac c ro c h é p o u r s ’e n s o rtir. C’e s t déli­ c i e u s e m e n t farfelu, ple in de sortilèges, et s u r to u t te r r i b le m e n t a ttir a n t. La p a s to ­ rale, quoi! L’im p re s s io n de r e t o u r au x s o u r c e s e st a c c e n tu é e p a r l’a r r iv é e s u r la ta ble d ’u n p ic h e t d e vin blanc, de p a in de seigle e t p lu s ie u r s s o r te s de from ages «maison». G e n tim e n t Lilo se ch arg e de m e t i r e r de m on ciném a.

- Ce n ’e s t pas l’idylle, avoue-t-il e n s o u ­ ria n t. La vie b u co liq u e, c’e s t en ville q u ’on l’im agine, m ais le tra v a il e st lourd. V ous savez com m e c’est, u n e c h o se e n a m è n e u n e a u t r e e t on n ’a r r ê t e pas. T ous les deux! M ais on a choisi et cela n o u s plaît! E v id em m en t, il n e fau t p a s se l e u r r e r . E n­ t r e le trav ail de c o n stru c tio n , d ’a m é n a g e ­ m e n t, d ’e n tre tie n , et les d if fé re n te s ac ti­ vités d es m a îtr e s de c é a n s (p o u r Lilo: les c o u rs de piano à M o n th ey d e u x à trois

(20)

Pages précédentes: du fuseau à la navette et au métier, le brin de laine deviendra tapis, couverture... ou œuvre d’art sous les doigts de Christine Aymon et de ses stagiaires.

Lilo Aymon, à part dix métiers cités et son piano, n'oublie pas les nourritures terrestres: il confec­ tionne de délicieuses tommes de fromage qui s’accor­ dent parfaitement avec un verre de fendant.

fois p a r se m a in e , la fr o m ag erie, etc.; p o u r C h ris tin e : le s co u rs , la ré a lis a tio n de ses p r o p r e s œ u v re s , la m e n u is e r ie (n’a-t-elle pas f a b r iq u é elle-m êm e so n m é tie r, le v a isse lie r, la ta b le et a u t r e s ? ) ; e t p o u r to u s le s d e u x : les so in s a u b é b é de six m ois g u è re p o r t é s u r l’h o r a i r e v ariab le, les lo isirs d o iv e n t ê t r e s in g u liè re m e n t r é ­ trécis .

M ais l’h e u r e s’é tire , s a n s h e u r t , e n h a r ­ m onie p a rf a ite avec la d o u c e u r d es lieux; la lu m iè r e g lissan t s u r le m é tie r; le b e a u visage de C h ris tin e p e n c h é s u r u n ou­ v rag e; le geste t e n d r e d e Lilo v e rs l’e n ­ fant. Pén élo p e! il e s t te m p s de r e v e n i r à ta ta p isse rie...

La c ré a tio n , à V érossaz, d ’u n a te li e r de tissage et ta p is s e rie , e t s u r to u t l’o rg a n is a ­ tio n de stages d a n s ces d is cip lin es p e u t p a r a î tr e a u d a c ie u se . Et p o u r t a n t, la

mai-r e s te fam ilial, pas in d u s tmai-rie l. La q u e stio n des é ch an g es et l’a m b ia n c e so n t im p o r­ ta n ts. Et puis, il y a a u s s i m a ta p isse rie ! La ta p is s e rie , c’e s t sa vie. Le d o m a in e où so n se n s de la b e a u té , ses élan s, sa r i ­ c h e ss e in t é r i e u r e p e u v e n t s ’e x p r i m e r li­ b re m e n t. Elle le fait avec u n ta le n t in c o m ­ p a ra b le , e n e m p lo y a n t d e s m a té ria u x d ’u n e fin e sse e x tr ê m e et d a n s de p e tits fo rm ats. Son a r t su b til e t délicat, fait de p récisio n , de sen s ib ilité, de p a ss io n à f le u r de doigts, c ré e u n m o n d e où l’o m b r e et la t r a n s p a r e n c e , le p le in et le délié, le m a t et le b r i ll a n t se r a t ta c h e n t au x signes, a u x ry th m e s et, p a r analogie, à l’e s ta m p e ja p o n a ise . C’e st p u r, s e r e in , à la lim ite du d é p o u ille m e n t. S u p e rb e .

- D es ex p o sitio n s e n v u e ?

- A c tu e lle m e n t, je p a rtic ip e à la B iennale i n t e r n a tio n a le des m in ite x tile s à

Lon-so n s ’e s t d éjà fait u n nom . Il y a e u u n p e u de publicité, les jo u r n a u x e n o n t p a rlé , la té lévision y e s t allée de so n ém ission, m ais ce q u i a fait b oule de neige et a ttiré d es stag ia ire s d ’u n peu p a rto u t, c’e s t s u r ­ to u t la q u a lité de l’e n se ig n e m e n t, le d é ­ p a y se m e n t total, la p a rtic ip a tio n (gîte et c ouvert) à la vie fam iliale.

En v is itan t l’a te lie r j’avais été tr è s s u r ­ p rise. N aïv em en t, je m ’étais im aginé u n e s o r te d ’école. A lors q u e to u t se fait d a n s la c o m p ré h e n s io n , la confiance, le r e s ­ pect de la p e rs o n n a lité e t la joie. - C h ristin e, souhaitez-vous u n g ra n d e s ­ s o r de v o tre e n t r e p r i s e ?

- Bien e n te n d u , je v o u d ra is q u e cela se développe! M ais d av an tag e d a n s la ré g u ­ la rité q u e d a n s le n o m b r e . Il fa u t q u e cela

d res . C’e st u n e m a n ife s ta tio n im p o rta n te , la seu le du g e n re . M ais je rê v e a u s s i d ’u n e ex p o sitio n chez n o u s. Q ui s e r a u n e fête p o u r to u s ; à la q u elle to u t p a rtic i­ p e r a : la fam ille, les am is, les s tag iaires, la m aison, la m u s iq u e , etc., et d o n t la r é a li­ satio n fe r a ap p e l a u x e n t r e p r i s e s de Lilo com m e aux m ien n es.

P ensive, l’a rt is te tire d ’u n e b o u le de soie d o ré e - c h e v e lu re de m é lu s in e ou nid d ’o is e a u m a g iq u e - u n b r i n té n u com m e celui d ’u n e é p e ire , et le file. Je le rev o is ce fila m e n t lu m in e u x ; c’e s t lui q u ’il m e f a u ­ d rait, p o u r tr a n s c r i r e e n filigrane, m ieu x q u ’avec d e s m ots te r n e s e t u sés , les im ­ p re s s io n s de q u e lq u e s h e u r e s am icales, m i r a c u le u s e m e n t é c h a p p é e s a u te m p s.

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Lettre à m on ami Fabien, V alaisan émigré

Mon cher,

Tu ignores peut-être que ton ch er Valais est confronté à de sérieux problè­

mes.

Ainsi, je lis à l’instan t que l’im portant n ’est pas d’avoir u n e loi su r le vin,

mais du bon vin: u n vin h ors la loi, en somme. Et c’est vrai, puisque tu sais

comme moi que ce canton ne compte que des anges.

C’est comme si on disait: pas de loi su r la circulation mais de bons conduc­

teurs. Comme ils le sont tous...

Essaie u n peu de fran ch ir en piéton un passage jaune et tu verras bien.

Et puis, il apparaît qu’on au ra la guerre des comptoirs, comme il y eut ou

au ra celle des piscines, des patinoires, des expositions de p ein tu re et, bien

sûr, des grandes surfaces, aux seules fins de consolider le Valais des

régions, am icalem ent rivales de tous temps.

Ça vaut bien les luttes politiques, après tout, telles q u ’on en re v e rra ce p ro­

chain automne.

Un avant-goût nous a été donné lorsqu’il a fallu constituer le comité d’u ne

association de radio et de télévision.

C'est tout juste si l’on se dem andait à quoi la société p ou rrait bien servir:

la couleur du flacon im portait plus que le liquide.

Va-t-on mieux s’en sortir avec u ne enquête su r la sem aine scolaire de cinq

jo u rs? Il est déjà prévu deux courants: celui des propriétaires de domiciles

secondaires et les autres.

Quant aux censeurs des adm inistrations, ils pen sero nt surtout, eux, aux

congés supplém entaires des enseignants... car c’est nous qui les payons,

n ’est-ce pas?

Il se trou vera aussi, espérons-le, quelques p aren ts qui se souviendront que

l’école a été inventée p ou r les enfants.

H eureux finalem ent ceux qui n ’en ont pas! Car les problèm es, comme tu

le vois, naissent toujours de ce que l’on a: le vin, la télé, les enfants,

l’argent... et l’or, etc.

Et demain, encore, la viande. Il y a pléthore: des m ontagnes de boeuf et de

porc, après celles de beurre, de fromages et de fruits.

«Seigneur, dit u n e p rière d’avant repas, bénissez la n o u rritu re que nous

allons p ren d re et donnez-en à ceux qui n ’en ont pas ! »

Cette m anière de com battre la faim dans le monde, par Bon Dieu interposé,

c’est quand même la plus simple. Elle dispense de re c h erch er d’autres

solutions.

Bon appétit!

Et puis, si vraim ent on se cherche des noises, pourquoi ne pas inventer

u n m ouvem ent séparatiste quelconque. Ça nous vaudrait quelques

«Cortébert» qui au moins rom preraien t la monotonie de nos frontières

inchangées depuis cent quatre-vingts ans.

A ce propos, que penserais-tu d’une descente de Valaisans à Aigle pour p ré ­

coniser le rattachem ent de cette région au Valais?

Mais je te quitte p our aller écouter la «Passion selon saint Jean» de J.S.

Bach, évoquant une époque où l’on se «passionnait» pour des choses moins

te rre à terre.

Bien à toi.

p a r Eugène Gex

2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 H o rizo n ta lem en t

1. Vivent, p rès de M onthey, dans l’ancien châ­ teau des sires d'Arbignon. 2. Perm et d’e n te n ­ dre. - Nom bien connu au Bouveret. 3. Sym­ bole chim ique à l’envers. - Fabrique. 4. Il s’en soigne à Lavey-les-Bains. 5. Sur des plaques de Suisse. - Article étranger. - En proie à u n cer­ tain trouble. 6. Fut autrefois l’allié des comm u­ nes du Haut-Valais. - Environ 576 m ètres. - O rienter. 7. Bourg donné p a r saint Sigismond à l’abbaye de Saint-M aurice. - Ne s’emploie que devant un nom pluriel. 8. Sport venu d’Ecosse. - Utilisa des moyens po u r trom per. 9. P eintres. - Qualificatif po u r un prix su r le­ quel on ne fait pas de réduction. 10. Sorte de saulaies. - Sa clef n ’est plus guère utilisée. 11. Dans u n e noix. - Ils finissent pas peser.

Verticalem ent

1. A, en collectivité, sa ru e à Monthey. 2. C’est p ar lui que nous est parvenu le récit du m ar­ tyre de la légion thébaine. - Sigle d’un mouve­ m ent africain de libération. 3. Participe passé. - En 1518, sa châtellenie est indépendante de celle de Monthey. 4. Quilisma, clivis, torculus et caetera (sing.). - Q uantité d ’un bien qui peut ê tre vendue s u r le marché. 5. De spectacle, elle peut ê tre obscure. - E ntre les deux portes d ’une écluse. 6. Le cerf le fait. - Adverbe de lieu. - Fin de nuit. 7. Repaire. - Venue. 8. Fu­ r e u rs de nos aïeux. - Dans de tels endroits, on peut respirer. 9. Un non venu d’ailleurs. - Ses h abitants devaient défendre la porte fortifiée de La Balmaz. - Note de m usique. 10. Choisies. - Chiffre. 11. Sur des plaques de Suisse. - M ou­ vem ents brusques.

/ 2 3 4 5 6 7 8 9 IO V

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Morgins and Dents-du-Midi, wood engraving of the author.

Sur Châtel -

A ski ing return

to a childhood haunt

A long d o w n w a rd h u rtlin g , T e rrific space, w ith te a rin g w ind

C lutching h a r d a t clothes a n d face, c lu ste rin g P in e s c ircled a n d left b e h in d

Till fo u n d again, th e fo r e s t p a t h Rock s t r e w n a n d s a s h e d w ith s u n C o n te n tm e n t a s s p e e d ’s a f t e r m a th In fairy -ta le s u r r o u n d in g s won.

D a r k hollow s lich en h u n g a n d d a n k W ith m oss, g re e n , velvety to touch, Lilac H e p a tic a s fr a il flo w ers flan k Each crevice, th e g ra s s y crow n S ca rc e h id e s th e g rik e grey sto n e Ledges, w h o se c a v e rn o v e rh a n g A p p e a r to be u p h e l d by a i r alone, N o r c a n o ne p a s s b e n e a t h w ith o u t a pang O f f e a r le st so m e g r e a t slab s h o u ld fall, To le a p a n d c ru s h , u p r o o t w ith m a n ic force W h o le tr e e s , a n a v a la n c h e of h av o c to a p p a l T h a t som e slight s t e p ’s v ib r a tio n b e th e so u rce.

So, tr e a d in g light p a s t v e r d a n t cleft a n d stre a m , B ound a b o u t by b ea u ty , s e n s e s soothed,

Now d r e n c h e d w ith w a rm yellow ra y N ow th r o u g h d a m a s k sh ad o w P lucking flow ers, th r e a d in g a w ay O v er fallen tr e e a n d h e a p of snow, Filled full w ith silence,

To th e o p e n m o u n ta in s id e a n d village f a r below. P a u lin e Sitwell.

The surprising Val d’llliez

I f you have never visited th e Val d ’llliez, in the Low er Valais, yo u s h o u ld do so in spring. Those who go there by train should get o f f the S im plon train at Aigle and change into the small m ountain train on the Aigle-Ollon-M onthey-Cham- péry (AOMC) line. B u t there is also a good m otor road leading from M o n th e y up the valley as far as Champéry. This road starts in the centre o f M onthey, branching o f f the main road to the right opposite the church at a sharp hairpin curve. A f t e r a rather sharp climb fo r a s h o rt while, it then continues less steeply to the first village, Troistorrents. There, a n o th e r road branches o f f to the right, making three sharp bends, after which it passes a lm ost straight through a be­ autiful landscape to Morgins near the Franco-Swiss frontier.

This village became fam ous when, so m e two h u n d re d years ago, so m eo n e dis­ covered th a t the rusty w ater o f a spring contained iron a nd could be used for medical treatm ent. In the past tw enty years, Morgins has become even better known as a ski resort because o f its vast ski slopes, on both sides o f the Pas de Morgins, which are in the Valais as well as in Savoy. There are num erous ski and cable cabin lifts on both the French and Swiss side, a nd skiers can now cross the fro n tier from Morgins to Morzine-Avoriaz in Savoy w ith o u t a pas­ sport. (They call it skiing with no frontier). The m o to r road from Troistorrents crosses the frontier at the Pas-de-Morgins a nd descends to Châtel and A b o n ­ dance, eventually reaching Evian on Lake Geneva.

Visitors will be surprised to find the three villages in the Val d ’llliez, Troistor­ rents, Val d ’llliez a nd Champéry, built on a ledge high above the Vièze River, q u ite d iffer en t from those o f other Valaisan villages, where the houses stand close together, leaving only narrow alleys between them. Here, one finds the church, the vicarage, the co m m u n ity hall, a hotel and a grocery-cum-dairy to­ gether, bu t the fa rm ers’ houses are scattered wide apart in the su rro u n d in g m e­ adows. Each house is solidly anchored to the sloping soil on a m asonry cellar, above which stands the wooden house, one s to rey high, u n d e r a rather flat ro o f with eaves widening to ward the gables. These eaves sh elter balconies w ith car­ ved wooden railings. The houses all face south-east with a splendid view o f the D ents-du-Midi rising steep ly across the valley. The living quarters are in the front, the kitchen in the centre a nd in the back o f the house are the stables. In spring, the m eadows are full o f flowers and blooming fruit trees. B ut d o n ’t pick the daisies, fo r you m ay be in one o f the m a n y cantonal nature reserves on both sides o f the valley.

In recent years, m a n y w eekend chalets have been built around th e village cen­ tres, for this green valley is favoured by to w nspeople who like to sp en d q u ie t holidays away from the crowds. There are num erous hik ing trails, one o f them leading from C hampéry to the Col de Coux at the French frontier. It climbs in easy stages along the left bank o f the valley that gets narrower between the pe­ aks adjacent to the Dents-du-Midi, bu t is absolutely safe. A lp in ists climb the m a n y s u m m its o f the D ents-du-M idi or even higher mountains.

A surprise awaits the tourist between Troistorrents and Val d'Uliez. Those ar­ riving b y train ask the c onductor to stop at the halt Fayot. One kilom eter after the bridge o f Fayot, a road th a t also can be used by motorists descends to the Vièze in the deep valley. There is a pool separated from the river by a narrow wall; it is fed by two springs o f mineral water, which has a te m perature o f 30 degrees Centigrade. The pool is private property. N ea r it stands a primitive schack and rusty iron steps lead into the water.

These springs appeared in 1946, a fter an earthquake - a rare occurrence - had sh aken Switzerland. From N o v e m b e r 1962 to l a n u a r y 1965, this thermal water was analy sed in the laboratory o f the Ecole Polytechnique fédérale in Zurich and in 1966, Mr. Jos. Dionisotti, a M o n th e y industrialist, had it analy sed at the cantonal laboratory o f the Valais. Both analyses fo u n d that the w ater is com­ posed o f sulphate, calcium, magnesium, fluorine, stro n tiu m with traces o f o th e r minerals. The w ater here is similar to that o f the Spa Leukerbad (Loèche-les- Bains in French) in the Upper Valais. It is recom m ended fo r the treatm ent o f degenerative inflam mation o f the joints, deform ative ailments o f the spine, gout, certain skin diseases and blood circulation problem s as well as following fractures and paralysis.

N o w it is planned to build at Val d ’Uliez, 9 4 6 meters above sea level, a hotel with an in door thermal pool, whose warm w ater will be p u m p e d from the spring down near the river, and will be available fo r guests who come fo r treatment. So, the Val d ’llliez will eventually have y e t a n o th e r attraction.

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LE

CHATEAU

DE

SAINT-MAUR1CE

Texte du Chanoine Léon Dupont Lachenal

Photos Oswald Ruppen

Murailles, donjon et tour bâtis pour défier les siècles.

O n a dit q u e le V alais n ’av ait p lu s de c h â ­ te a u x : ils o n t été b r û l é s lo r s de la c o n q u ê te de 1475. U ne q u in z a in e fla m b è ­ r e n t alo rs, et, avec eux, la v é n é ra b le c h a ­ p elle de N otre-D am e-du-Scex, au -d e s su s de Saint-M aurice.

Les H a u t-V alaisan s qui, a p r è s l e u r vic­ to ire d e la P lanta, d é fe r la ie n t s u r le Bas- V alais, c raig n aien t, e n effet, q u e les Sa­ v o y a rd s s ’a c c ro c h e n t s u r les h a u t e u r s et, de là, f o n d e n t s u r les e n v a h i s s e u r s à la m a n iè r e d e s S u isses à M o rg a rte n . A insi p é r i r e n t à to u t ja m ais les f o r te r e s s e s s a v o y a rd e s de C onthey, de Saillon, de Saxon...

D ’a u t r e s c h â te a u x f l a m b è r e n t p lu s ta rd , co m m e La Bâtiaz, a u d é b u t d u X VIe siè­ cle, d a n s les conflits e n t r e les clans Schi- n e r e t S u p e rs a x o ; com m e a u s s i T o u rb il­ lo n e t la M ajorie, d a n s l’in c e n d ie d e Sion, au p r i n te m p s 1788. P o u rta n t, le V alais c o n se rv e a u j o u r d ’h u i e n c o re d e s d e m e u r e s s e ig n e u ria le s : la to u r d es V id o n n es à S ie r r e et sa s œ u r de Loèche, l’im p o sa n t c h â te a u de S to ck a lp er à Brigue, le p lu s g ra n d c h â te a u d e Suisse, d ’élég an ts m a n o irs d is p e r s é s de M ü n s t e r à Saint-G ingolph. A S a in t-M a u rice et à M o nthey, d e u x c h â te a u x ra p p e l le n t le so u v e n ir d es g o u v e r n e u r s ; le s e c o n d a p ­ p a r t ie n t à la ville de M o nthey, m a is le c h â te a u de S a in t-M a u rice e s t p r o p r ié t é de l’Etat, d e p u is to u jo u rs.

De Rome à la Savoie

La vallée d u R hône, de M artig n y a u Lé­ m a n , d u m oins s u r la rive g a u ch e du fleuve, e s t é tra n g lé e e n p lu s ie u r s p o in ts p a r les a v a n c é e s de la m o n ta g n e qui d e s ­ c e n d e n t ju s q u ’à l'eau , com m e des p a tte s griffues q u i d é c h i r e n t la plaine, ou, p o u r t r a n s p o s e r ici u n e e x p re s s io n m édiévale q u ’on r e n c o n t r e a ille u rs, ces a v a n c é e s de la m o n ta g n e r e s s e m b l e n t à des ra c in e s g éa n te s s u r le sq u e lle s s ’a p p u ie n t les m o n ts. Les r o c h e r s d e La B alm az e t ceux d'A rb ig n o n fo r m e n t u n p r e m ie r goulot; u n s e c o n d e s t c o n stitu é p a r la la n g u e du Bois-Noir face a u x p a ro is de Savatan, m ais c’e s t s u r to u t le p la te a u de V éro ssa z et les c ollines d e C ries qu i te n d e n t à se r e ­ jo in d re p o u r r e t e n i r e n t r e le u r s b r a s la p e tite p la in e où s o n t c o n s t r u i ts le b o u rg de S a in t-M a u rice e t le village de Lavey. Les p o è te s on t d it la b e a u t é de ce site, q u e d o m in e n t les p y ra m id e s de la D ent-de- M o rcles e t de la D ent-du-M idi. Le R hône fo ra u n p ass a g e et a p r è s av o ir fr a n c h i le défilé, s ’élan ce v e rs le Lém an, n o tr e m e r lé m a n iq u e , co m m e o n le voit p a rfo is n o m m é d a n s d es te x te s a n cien s, ce qui n ’e s t p as faux p u is q u e le L ém an e s t le plu s g ra n d lac de l’E u ro p e o ccid e n ta le et qu e d e s E ta ts com m e B e rn e et V alais, et m ê m e F rib o u rg (m ais e n vain), c h e r c h è ­ r e n t ja d is à l’a t te i n d r e avec a u t a n t de fo u ­ gue que, p lu s ta rd , de g ra n d s E tats v o u lu ­ r e n t a t te i n d r e le litto ral des m e rs. O n doit à u n é c riv a in la tin de la fin de l ’E m p ire ro m a in , s a in t E u c h e r, é v ê q u e de Lyon d a n s le d e u x iè m e q u a r t du Ve siècle, la p r e m iè r e d e sc rip tio n , a ss ez b rè v e d 'ail­ le u rs, d u défilé d'A gaune. «Les m o n ta ­ gnes s o n t si ra p p r o c h é e s , dit-il, q u ’elles ne la is s e n t q u ’u n é tro it passag e p o u r le

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Dalle aux armes des Sept Dizains, des grands baillis Joseph-Etienne de Platea et Jean-Antoine de Cour- ten, surmontant Vécu de Joseph Kalbermatter.

féconde. P o u r n o u s e n t e n i r a u s e u l a s­ p e c t m ilita ire e t d a n s le c a d re r e s t r e i n t d u défilé d ’A gaune, o n p e u t r a p p e l e r la p r é s e n c e de so ld ats ro m a in s à T a rn a ia e , s u r l’e m p la c e m e n t a c tu e l de M assongex, où ils g a r d e n t le p ass a g e d u R h ô n e e t le c a r r e f o u r d e s ro u te s , e t où ils o ffre n t a u s s i d e s m o n u m e n ts , stè le s e t la b ru m , e n l'h o n n e u r de J u p ite r , so u s le no m latin d u q u e l se p e r p é t u e e n ce lieu le v ieux culte de T a ran is.

Ont-ils a u s s i élevé q u e lq u e o uvrage m ili­ ta ir e a u lieu le p lu s é tro it d u défilé, là où s ’é lè v e ra p lu s t a r d le c h â te a u a c tu e l? Il e s t difficile de d o n n e r u n e ré p o n s e à cette q u estio n . Difficile é g a le m e n t de d ir e si, d u r a n t les siècles d u M o y en Age, le p a s ­ sage fu t fortifié de q u e lq u e m a n iè re , au m oins d u r a n t la p é rio d e sav o y a rd e qui s ’é te n d d u X Ie siècle a u XVe.

Sous le régime

des Sept Dizains

A p rè s la vic to ire d u 13 n o v e m b re 1475 à la P lanta, le V alais, ou p lu tô t les S ep t Di­ zains s u p é r i e u r s du Valais, é t e n d e n t le u r

a u to r ité ju s q u ’à M asso n g ex e t é ta b lis s e n t à S aint-M aurice, p o u r g o u v e rn e r le t e r r i ­ to ire co nquis, u n ch âte la in , q u i d e v ie n d ra e n s u ite u n g o u v e rn e u r . Celui-ci p e u t ê tre r e g a r d é com m e u n e s o r te de vice-roi q u i tie n t so n p o u v o ir de la so u v e r a in e té des Sept D izains, p o u v o ir q u i s ’é te n d s u r u n v aste te r r i to i r e d e la M orge conthey- s a n n e à M assongex. Le g o u v e r n e u r d é ­ tie n t d e s fonctions a d m in is tra tiv e e t ju d i­ ciaire, com m e a u to r ité d 'a p p ro b a tio n ou de re c o u r s , m a is il d u t avoir au ssi, du m o in s d a n s les d é b u ts, u n rô le m ilita ire ou de g a rd ie n d e s f r o n tiè re s . A ussi fut-il b ie n vite é tab li à l’e n t r é e m ê m e d u pays, a u p assag e le p lu s é tro it d u défilé, d a n s u n c h â te a u d o m in a n t le R hône et s u r v e il­ la n t le p o n t r e c o n s tr u i t v e rs la fin d u XVe siècle. S elon B a rth élém y R am eau, ce c h â ­ t e a u fu t c o n s tru it ou r e c o n s tr u i t e n 1523, é p o q u e où la riv alité d es p a rtis de Schi- n e r e t de S u p e rs a x o n ’é ta it p o in t e n c o re é te in te , é p o q u e a u s s i où le V alais b a la n ­ çait e n t r e s a vieille a llia n ce avec B ern e et u n e a llia n ce re n o u v e lé e avec la Savoie, et où, de p lu s loin, M ilan e t la F ra n c e te n ­ ta ie n t d ’e x e r c e r u n e in f lu en ce c o n tra d ic ­ toire.

Bouche de canon crachant le feu, pierre sculptée dans un m ur de l'esplanade, avec l'inscription « Expensis septem desenorum».

fleuve e t p o u r le c h e m in p a r où le voya­ geur, v e n a n t d es b o rd s d u L ém an, r e ­ m o n te la vallée et d é b o u c h e s u r u n e p e ­ tite p la in e : c 'e st là q u e les so ld a ts com ­ m a n d é s p a r sa in t M a u r ic e c a m p è r e n t et, p a r fidélité a u C hrist, r e ç u r e n t la m o r t plutôt q u e la d o n n er.»

M ais les p o è te s et les sa in ts n e so n t p as les se u ls à h a n t e r ces p a ra g e s : les m a r ­ c h a n d s a u s s i o n t c o u tu m e de f r a n c h ir la b a r r i è r e d es A lpes p a r le « S u m m u s Poe- n inus», d e v e n u p lu s ta r d le G rand-Saint- B e rn a rd , et, donc, de p a s s e r p a r O c to d u re et A g aune p o u r se r e n d r e e n G aule. Cé­ sar, q u i n o u s l’a p p r e n d , n o u s a p p o rte a u ss i le p r e m ir e ré c it m ilita ire e n ra c o n ­ t a n t l’ex p é d itio n de so n lie u te n a n t G alba en Valais. P a rti d e la «P rovince r om aine», c’est-à-dire d e la v allée du R hône e n aval de G enève, il é ta it v e n u p a r la Savoie, et s’a v a n ç a avec p e in e e n Valais, la is s a n t à c h a q u e p ass a g e é t r o it de la vallée un poste de g a rd e p o u r a s s u r e r ses a r r i è r e s ; ainsi f u r e n t g a rd é s sa n s d o u te les p a s s a ­ ges de Saint-G ingolph, d u Scex de Vou- vry, d u défilé d ’A gaune, de La Balmaz, ju s q u ’à O c to d u re où, m a lg ré u n e p r o b lé ­ m a tiq u e victoire, G alba ne p u t s e m a in te ­ nir, é ch ec lo u r d de c o n s é q u e n c e p u is q u ’il m it fin à la confiance de C é sa r e t à la c a r ­ r i è r e d e Galba.

Les R om ains r e v i e n d r o n t sous A uguste, u n e q u a r a n t a in e d ’a n n é e s a p r è s G alba, e t ils in té g re r o n t l’H elv étie e t le V alais d an s l’E m p ire p o u r p lu s de q u a t r e siècles. Ils y d é v e lo p p e n t la civilisation ro m a in e , d a n s u n e s o r te de sy m b io se qui p a ra ît avoir été p o u r le b én é fic e d u pays. Rou­ tes, cités, te m p le s, a m p h ité â tre s , d o m a i­ n e s r u r a u x , s c u lp tu r e , m o saïq u e, épigra- phie, n u m is m a tiq u e , c é ra m iq u e , a u ta n t de s e c t e u r s qui té m o ig n e n t d ’u n e activité

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Le Valais, d ’aille u rs, a d es v isées au-delà du défilé de S ain t-M a u rice e t lo r s q u e B erne, d a n s les p r e m ie r s m ois de 1536, e n t r e p r e n d sa m a r c h e v ic to rie u s e à t r a ­ v e r s le Pays de V a u d et a u t o u r de G enève, re m o n ta n t a u s u d du L ém an ju s q u ’à Tho- non, le V alais ra p p e lle à la p u is s a n te R é­ p u b liq u e de l’A a r q u ’il p o r t e u n in t é r ê t p a r t ic u l ie r s u r le C hablais et, e n fév rie r, p a r u n e cam p ag n e h ab ile, p lu s d ip lo m ati­ qu e q u e m ilitaire, le V alais p r e n d p o s s e s ­ sio n d u p ay s de M o nthey, d ’E vian e t de la vallée d ’A b o n d a n c e , in s ta lla n t e n to u s ces lieu x des g o u v e rn e u r s .

A u ri s q u e de p a r a î tr e a b e r r a n t, il faut r a p p e l e r q u e p e n d a n t t r e n t e a n s, la D r a n s e de T h onon m a r q u a la fr o n tiè re e n t r e B ern e et V ala is? P lus ta rd , B e rn e r e s titu a a u du c de Savoie les rég io n s p ro ­ ches d e G enève, avec T h o n o n e t Gex, et le V alais r e n d i t p a re ille m e n t E vian e t A b o n ­ d a n ce a u p rin c e , n e g a rd a n t q ue le pays de M o nthey. Dès lors, S ain t-M a u rice et M o n th ey f u r e n t les c a p itales d u Bas-Va- lais, avec le u rs c h â te a u x et le u rs g o u v e r­ n e u r s .

Les gouverneurs

Q ue p e n s e r de ces m a g is tra ts ? Les gou­ v e r n e u r s de M o n th ey o n t laissé g é n é ra le ­ m e n t u n so u v e n ir a ss ez so m b re , d û san s d o u te au x é c h a u ff o u ré e s des a n n é e s 1790. M ais J u le s -B e rn a r d B e rtra n d qui peignait u n ta b le a u t r è s n o ir d es g o u v e r­ n e u r s de M o nthey, e s tim a it q u e le u r s col­ lègues de S a in t-M a u rice n e d e v a ie n t pas e n c o u r i r les m ê m e s c ritiq u e s. Ils se m o n ­ tr è r e n t de q u alité s u p é r ie u r e , et B er­

Anciens uniformes et armes conservés dans les salles du musée militaire. Page de droite: Salon lambrissé, avec les portraits de Jacques-Valentin Sigristen et de sa femme Marie-Marguerite Gallay.

t r a n d é ta it p o r t é à v o ir d a n s cette h e u ­ r e u s e a ttitu d e u n effet d u voisinage de l’A b baye d o n t l’in flu e n c e p o u v ait s ’é t e n ­ d r e j u s q u ’a u c h â te a u e t qui, s u r to u t, e û t p u ê tre u n té m o in g ê n a n t p o u r des gou­ v e r n e u r s tr o p a u t o r it a ir e s et m a lfai­ sants...

Les g o u v e rn e u r s é t a ie n t e n t o u r é s d ’u n e p e tite c o u r ou su ite, q u ’on a p p e la it le u r «comitive», et les a ffa ire s q u ’ils tr a ita ie n t d é v e lo p p a ie n t d a n s la cité le n o ta r ia t et le p a tri ciat.

P lu s ie u rs g o u v e rn e u r s de S ain t-M a u rice o n t la issé l e u r so u v e n ir a u c h â te a u d a n s des p ie r r e s a rm o ir ié e s , à l’o ccasion de c o n s tru c tio n s ou a m é n a g e m e n ts , com m e M a r tin K u n ts c h e n e n 1623, le G ra n d S to ck a lp er e n 1646 et 1647, J o s e p h Kal- b e r m a t t e r e n 1693, L a u r e n t de V ineis en 1695, Je a n - F ra n ç o is A llet e n 1697, F r a n ­ çois Jean -A n to in e W e g e n e r e n 1759. Le fils d u G ra n d S tock a lp er, P e te rm a n n , m o u r u t a u ch â te a u , e n 1688, e t fu t e n s e ­ veli d a n s la b a siliq u e ab b a tia le , où sa dalle f u n é r a i r e ex iste en c o re , avec ses a rm e s. Le p e i n tr e G eorges C h ris to p h M an n h a ft, qui é ta it s o n b e a u -f rè re , lui su c c é d a ; on voit ses a r m e s s u r u n m u r d ’e n c e in te d u co u v e n t des C apucins d até de 1689. J e a n -F ra n ç o is A llet a d o n n é à l’église d es C apucins le b é n i tie r qu i s ’y voit e n c o re , d é c o ré de ses a rm e s avec la d a te 1696.

U n p o r t r a i t de Jacq u e s -V a le n tin Sigris­ ten, q u i fut g o u v e r n e u r de S ain t-M a u rice de 1774 à 1776, e s t d o té de q u e lq u e s v e rs qui font s o n éloge e n r a p p e la n t q u ’il s u t se fa ire a i m e r de ses a d m in is tré s , a u x ­ q u els d ’a ille u rs il p o r t a u n e s y m p a th ie c o n s ta n te e t agissante, m ê m e a p r è s la fin

de so n m a n d a t, et n o ta m m e n t d a n s les jo u r s tr o u b lé s de 1798. O n p e u t r a p p e l e r a u s s i qu e S ig riste n é p o u s a M a r ie -M a r­ g u e rite Gallay de S ain t-M a u rice. Les r a p ­ p o rts e n t r e la ville, ses a u to rité s civiles et re lig ieu ses, e t les g o u v e rn e u r s p a r a i s s e n t ain si a v o ir été bons.

P a rm i to u s les é v é n e m e n ts q u i s u r v in ­ r e n t à c e tte ép o q u e, le p lu s grave e t le plus d o u lo u r e u x fu t l’in c e n d ie qui, le 23 fé v r ie r 1693, é c la ta au f o u r de l’A bbaye, d é t r u is it celle-ci e t u n e g ra n d e p a r t ie de la ville, a c c u m u la n t les r u i n e s e t p ro v o ­ q u a n t la m o r t de dix-huit p e r s o n n e s d o n t d e u x ch a n o in e s. Le d é s a s tre , excité p a r u n v e n t p u is s a n t, ne se lim ita p a s aux h a b ita tio n s d u bou rg , m a is s ’é te n d it ju s q u ’a u c h â te a u , où il fit s a u t e r la p o u ­ d ri è r e , ta n d is q u e la violence d u v e n t p o r t a d es fla m m è c h e s ju s q u ’a u x P alu d s et à Sous-Vent...

Puis on r é p a r a ce q u i é ta it r é p a r a b le , on r e c o n s tr u i s i t ce qu i é ta it d é tru it, et le c h â te a u p r i t sa fo r m e actuelle, faite d ’é lé ­ m e n ts de d iv e rse s é p o q u es.

L 'a u s té r ité d u site dev ait se tr a d u i r e d a n s l’a u s t é r i té de l’in t é r i e u r , e n d é p it de l 'a m e u b le m e n t d o n t n o u s n e sav o n s rie n , c a r r i e n n ’e n a s u b sisté . La vu e d e s fe n ê ­ t r e s à l’o u e s t é ta it ra p i d e m e n t b lo q u é e p a r l'ap lo m b de la m o n tag n e, à l’e st elle s'o u v ra it dav an tag e, a u -d e s s u s de la gorge p ro fo n d e où le R hône s ’écoule, m ais, d an s les te m p s d e te n sio n , on s ’o b s e r v a it d ’u n e rive à l’a u tre , de la rive v a la is a n n e à la rive v a u d o ise q u i é ta it a lo rs u n e riv e b e r ­ noise. Le c a r a c t è r e s é v è r e et, p o u r to u t d ir e d ’u n m ot, a ss ez tr is te des lieux n ’eut- il pas q u e lq u e in flu e n c e s u r la sa n té des h a b ita n ts du c h â t e a u ? De fait, h u it gou­

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v e r n e u r s d e S a in t-M a u rice m o u r u r e n t en fonction, de m ê m e q u e cin q g o u v e rn e u r s de M o nthey, m ais il s e r a it h a s a r d e u x de r e c h e r c h e r u n lie n e n t r e la m o r t p r é m a ­ tu r é e de ces g o u v e rn e u r s e t la s itu a tio n de le u rs r é s id e n c e s .

Les g o u v e r n e u r s é ta ie n t n o m m é s p a r la D iète de d é c e m b re , selo n u n e ro ta tio n im m u a b le q u i a s s u r a it à c h a c u n d es Sept D izains so n t o u r de p ré s e n ta tio n . L’élu p r e n a i t p o s s e s s io n de sa ch a rg e p a r ­ fois e n ja n v ie r, le p lu s s o u v e n t e n fév rie r, a u c o u rs d ’u n e jo u r n é e so le n n e lle a p p e ­ lée «cavalcade» qu i le c o n d u isa it à son siège à tr a v e r s les m a n ife s ta tio n s locales de so n te r r i to i r e , m ais ces m a n ife s ta tio n s d ’u n loyalism e sa n s d o u te plus r e q u i s que sp o n ta n é , a lla ie n t en flé c h is s a n t e t les «sujets» b as-v alaisan s a d r e s s è r e n t à la D iète des d o lé a n c e s s u r le c a r a c t è r e d is­ p e n d ie u x d e la «cavalcade». C h aq u e deu x a n s se re n o u v e la it l’in v e s titu re de ces h a u ts p e rs o n n a g e s.

Avec la r é p é titio n de ces p r o c é d u r e s se c ré a u n e r o u tin e q u i se p ro lo n g e a d u r a n t p rè s de tro is siècles. Il s e r a it s o u h a ita b le q u ’u n é r u d i t é ta b lis s e u n jo u r l’h is to ire v é rid iq u e de ces m a g is tra ts qui n e n o u s a p p a r a i s s e n t tro p so u v e n t qu e s o u s le u r nom co m m e so u s u n e é t iq u e tte m y s té ­ rie u se . En a t te n d a n t q u e les b r u m e s du m y s tè r e so ie n t d issip é e s, il fau t n o u s c o n t e n te r de q u e lq u e s a n e c d o te s r a p p o r ­ té e s p a r d e s c h r o n i q u e u r s . A insi, au XVIIe siècle, p eu t-o n n o te r d e u x accueils r é s e r v é s p a r des g o u v e r n e u r s à d e s p a s ­ sa n ts, a c cu eils d o n t la c o m p a ra is o n e st a ss ez a m u sa n te ... U n g o u v e r n e u r a ccu eil­ lit avec am itié u n v o y ag eu r anglais, l o h n Evelyn, e n lui fa is a n t d é g u s t e r u n vin du pays, m a is u n a u t r e g o u v e r n e u r r é s e r v a u n accueil p lu s froid a u x P è r e s de la Com­ pagnie de J é s u s re v e n a n t e n V alais a p rè s u n e p é rio d e d ’exil: il n e l e u r offrit, dit-on, q u ’u n v e r r e d ’eau...

Le p o n t r e c o n s tr u i t à la fin d u XVe siècle p o u r e n j a m b e r le R h ô n e e t d o n t l’a rc h e u n iq u e et a u d a c ie u s e su sc ite e n c o re l'ad ­ m ira tio n , é ta it e n c a d r é si l’on p eu t-d ire, p a r d e u x b â tim e n ts. A v an t d ’a b o r d e r s u r la rive d ro ite, il s u p p o r ta i t u n e to u r c a r ­ ré e q ui é ta it to u t à la fois u n e p o rte e t u n e ch ap e lle ; la p o rte é ta it so u m ise à la s u r ­ v eillance d ’u n g a rd ie n ou p é a g e r qui s o r ­ ta it de sa loge c h a q u e fois q u e se p r é s e n ­ ta it u n voyageur, e t q u e T öpffer c o m p a re au x p e tits b o n s h o m m e s des b o îte s h y g ro ­ m é triq u e s ! Q u a n t à la chapelle, d é d iée d ’a b o r d à s a in t M ichel com m e l’é ta it le p o n t Saint-A nge à R om e, les H aut-V alai- sa n s lui d o n n è r e n t e n s u ite p o u r p a tro n Saint-T héodule, le p a tro n d u V alais d o n t elle g a rd e l’e n tré e . T o u r et c h ap elle fu­ r e n t d ém o lie s d a n s les jo u rs qui s u iv ire n t la g u e r r e d u S o n d erb u n d ...

L’a u t r e e x tré m ité du p o n t é ta it e n fe r m é e d a n s u n e c o n s tru c tio n q u i e n g a rd a it les accès, s o r te de b a r b a c a n e a u pied du c h â ­ te au, et q u i g a ra n tis s a it l’e n t r é e d u Va­ lais. L o rsq u e le g o u v e r n e u r avait fe r m é la p o rte le V alais é ta it e n fe rm é , n o te un c h r o n i q u e u r d ’a u tre fo is ; le Valais p o u ­ vait d o r m ir tra n q u ille : le g o u v e r n e u r de S ain t-M a u rice c o n tin u a it b ie n l’u n e de ses d e u x tâ c h e s in itia le s : v e ille r s u r les confins d u pays. A ju s te ti tr e le g o u v e r­ n e u r était-il le p o r t ie r d u Valais.

La fin de l’ancien régime

Les m u r a ille s p e u v e n t a r r ê t e r les gens et les m a rc h a n d is e s , m ais elles n ’a r r ê t e n t p as les id é es. A la fin d u X V III1' siècle, les B as-V alaisans s u p p o r ta i e n t de m o in s en m o in s b ie n u n s y stè m e qui n ’av ait q ue tro p d u r é : ils e s tim a ie n t q u e le u r a p p r e n ­ tissage de la vie v a la isa n n e s ’é ta it fait d e ­ p u is l’é p o q u e de la c o n q u ê te e t q u ’il était te m p s de s ’a s s e o ir à la ta b le c o m m u n e en p a rf a ite égalité. M ais les Sept D izains n ’é ta ie n t p as p r e s s é s et, c o n fo n d a n t d u ­ r é e et é te rn ité , faisa ie n t d u r e r et p e r d u ­ r e r le s y stè m e qui ré s e r v a it à e u x seu ls les d ro its de so u v e ra in e té , m a lg ré les a le rte s v e n a n t de M o n th ey d ès 1790... Ce­ p e n d a n t, à la fin de ja n v ie r 1798, a p p r e ­ n a n t q u e les V audois re n v o y a ie n t le u rs baillis b e rn o is , M o n th e y d r e s s a un « a rb r e de la liberté», g este qui f u t b ie n tô t im ité à S aint-M aurice, e t d e s d élég u és des « c o m m u n au tés» ou c o m m u n e s d u Bas- V alais p r o c l a m è r e n t le u r in d é p e n d a n c e . Le g o u v e r n e u r de M o n th ey Pierre-M au- rice Z urbriggen, e n t r é e n fonction en 1797, n e p u t a c h e v e r so n m a n d a t; q u a n t a u g o u v e r n e u r de S ain t-M a u rice Lucas D eschallen, qui v e n a it d ’ê t r e n om m é, il ne p u t m ê m e pas p r e n d r e sa charge.

Un g ra n d p a n de l’h is to ire v a la isa n n e s ’é c ro u la it: celui de la s o u v e r a in e té ex­ clusive des S ep t D izains et de la su jétio n d u Bas-Valais.

Les c h â te a u x de M o n th e y et de Saint- M a u ric e c e s s è r e n t d ’ê t r e le siège d ’u n g o u v e r n e u r e t le u r u sage dev in t in c e r­ tain. Le c h â te a u de M o n th ey fut p lu s ta rd r a c h e té à l’E tat p a r la ville de M onthey. Q u a n t à celui de S aint-M aurice, il est r e s té et r e s te e n c o re p r o p r ié t é de l’Etat. J a c q u e s -E tie n n e d ’A ngreville r a p p o r te qu e les p a n n e a u x aux a rm e s des g o u v e r­ n e u r s de S aint-M a urice f u r e n t a r r a c h é s d u c h â te a u e t b r û l é s a u c o u rs d ’u n e s a r a ­ b a n d e r é v o lu tio n n a ir e s u r la pla ce d e ­ v a n t l’H ô tel de ville, ce qu i laisse e n t r e ­ voir d e s sc è n e s de pillage. P a r u n e ironie d u so rt, la cité de M onthey, plus h e u ­ r e u s e , a c o n se rv é les p a n n e a u x h é r a ld i­ q u e s de ses an c ie n s g o u v e rn e u r s , p o u r ­ t a n t m oins aim és, et, «m agnanim e», elle a fait r e s t a u r e r ce tr é s o r, c a r c ’e n e st u n avec ses c en t tr e n te et u n blasons. Le c h â te a u de S aint-M aurice, vidé de to u t son c o n te n u ancien, a passé, d e p u is 1798, p a r d e s d e s tin s in c e rta in s et c h a n g e a n ts: t o u r à to u r fa b r iq u e d ’acier, c a s e r n e m e n t de t r o u p e ou de g e n d a rm e rie , p riso n . En 1937, il r e ç u t e n ses m u r s le p e tit m u s é e

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