HAL Id: hal-00889694
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Submitted on 1 Jan 1997
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Influence de l’apport de blé ou de pommes de terre dans une ration complète pour vaches laitières : interaction
avec la nature du fourrage
O Colin-Schoellen, S Jurjanz, François Laurent
To cite this version:
O Colin-Schoellen, S Jurjanz, François Laurent. Influence de l’apport de blé ou de pommes de terre
dans une ration complète pour vaches laitières : interaction avec la nature du fourrage. Annales de
zootechnie, INRA/EDP Sciences, 1997, 46 (3), pp.269-380. �hal-00889694�
Article original
Influence de l’apport de blé
oude pommes de terre dans
uneration complète pour vaches laitières :
interaction
avecla nature du fourrage
O Colin-Schoellen S Jurjanz, F Laurent
Gaboratoire de sciences aninaales, lnra-Ensaia, 2, avenue de la
Forêt-de-Haye,
BP 172, 54505
VaM!M!’<’<’-/c!-/Va!cy
cedex, France (Reçu le 12 mars 1996 ;accepté
le 15 novembre 1996)Summary —
Influence of thesupply
of wheat or potatoes as acomplement
in a total mixed ration fordairy
cows: interaction with theforage
nature. The effect of starch source used as an energy concentrate (wheat or potatopelling
residues) was studied in interaction with forage nature (maize silageor grass
silage)
in a latin squaredesign
with 24dairy
cows. The diets,consisting
of maizesilage
+ strawor grass
silage, formaldehyde-treated soyabean
meal,formaldehyde-treated rapeseed
andsoyabean
meal and wheat or potato
pelling
residues, had, for the sameforage,
similar energy and crudeprotein
concentrations. The
dry
matter intake wassignificantly
(P < 0.01 )higher
with the potatoes (+ 1.3kg
DM /cow
/day)
and with the maizesilage
(+ 2.1kg
DM /cow/day).
The milkyield
was notsignifi- cantly
affectedby
the treatments. With the maizesilage
diets, the fat content of the milk, the fat corrected milk and the fatyield
weresignificantly higher
with the potatoes(respectively
+ 2.6g/kg,
+ 1.7
kg/day
and + 103g/day compared
with wheat, P < 0.05) when the nature of the energy con- centrate had nosignificant
effect with the grasssilage
diets. The trueprotein
content, theprotein yield
and thegain
inbody weight
weresignificantly
lower with the grasssilage
diets(respectively
- 0.9
g/kg, - 43 g/day
and - 327g/day compared
with grasssilage,
P < 0.01). The nonprotein
nitro-gen and urea contents of the milk and the uremia were
significantly higher
with the maizesilage
diets
(respectively
+ 24, + 42 and + 55mg/L compared
with grasssilage,
P < 0.01) and with the wheat(respectively
+ 6, + 24 and + 20mg/L compared
with the potatoes, P < 0.05).total mixed ration / starch source /
forage
nature / milkcomposition
Résumé — L’influence de la source d’amidon utilisée comme
complément énergétique
d’une rationcomplète
(blé ou résidus dedécoupe
de pommes de terre) a été étudiée en interaction avec la nature dufourrage (ensilage
d’herbe ouensilage
de maïs) dans un essai en carré latin avec 24 vaches laitières.L’ingestion
de matière sèche estsignificativement plus
élevée avec lecomplément
pommes de terre et avecl’ensilage
de maïs. Laproduction
de lait brut n’est passignificativement
influencée par les trai- tements. Pour les rations à based’ensilage
de maïs, le tauxbutyreux
du lait, laquantité
de lait à 4 °Io et laquantité
de matière grasse sontsignificativement plus
élevés avec lecomplément
pommes de terre, alors que la nature ducomplément énergétique
n’a pas d’influencesignificative
pour les rations à base*
Correspondance
et tirés à part.d’ensilage
d’herbe. La teneur enprotéines
du lait, laquantité
de matièreprotéique
et legain
depoids
vif sont
significativement plus
faibles pour les rations à based’ensilage
d’herbe. Les teneurs en azote nonprotéique
et en urée du lait ainsi que l’urémie sontsignificativement plus
élevées pour les rations à based’ensilage
de maïs et pour les rations comprenant du blé.ration
complète
/ nature d’amidon / nature dufourrage
/composition
du laitINTRODUCTION
Les dernières revues
bibliographiques
surl’utilisation de l’amidon par les ruminants
(Nocek
etTamminga,
1991 ; Harmon,1992 ;
Sauvant etal, 1994)
ont nettement montré les différences concernant les sites et les taux dedégradation
entre diversessources de
glucides
non membranaires uti- lisées en alimentation.Cependant,
ces revuesétaient
plus
centrées sur les aspectsdigestifs
que sur les
performances zootechniques qui
y sont liées. Par
ailleurs,
les essais réaliséssur ce thème ont surtout concerné la com-
paraison
de différentes céréales ou de dif- férents traitements entraînant des variations dedigestibilité
de l’amidon. EnEurope,
lamise en
place
de la nouvellepolitique agri-
cole commune a entraîné une baisse des
prix
des céréales
plus
ou moinsimportante
sui-vant les années et a accru ainsi leur
compé-
titivité dans l’alimentation des ruminants.
D’autre part, parmi
lessous-produits
utilisésen alimentation
animale,
les résidus issus de ladécoupe
des pommes de terrerepré-
sentent un
complément intéressant, compte
tenu de leur teneur en
énergie
élevée. Cetessai a donc été réalisé pour étudier l’influence de deux natures d’amidon utili- sées comme
complément énergétique (blé
ou pommes de
terre)
distribuées en rationscomplètes
à des vaches laitières. Dans unessai
préalablement
réalisé à la fermeexpé-
rimentale de l’Ensaia pour une ration com-
plète
à based’ensilage
de maïs, des valeursinférieures du taux
butyreux
ont été enre-gistrées
pour uncomplément
blé compara- tivement à uncomplément
pommes de terre.La
production
laitière et le tauxprotéique
n’étaient pas
significativement
influencéspar la nature du
complément (Jurjanz
etal,
1996).
Les pommes de terre et le blé se dif- férenciant par leur vitesse dedégradation
de
l’amidon, l’hypothèse
selonlaquelle l’amplitude
de laréponse
du tauxbutyreux
varie avec la part d’amidon total dans la ration
peut
être émise. Afin de faire varier laquantité
d’amidoningérée par
lesanimaux,
deux natures de
fourrage (ensilage
de maïsou
ensilage d’herbe)
ont donc été utilisées.Pour limiter les effets d’autres
facteurs,
les rations ont été constituées pourprésenter
des teneurs
proches
enénergie
et en azotepar
kg
de MS pour le mêmefourrage
debase.
MATÉRIEL
ETMÉTHODES Dispositif expérimental
L’essai a été conduit selon un schéma
expé-
rimental en carré latin 4 x 4. Deux natures de ration de
base, ensilage
de maïs ouensilage d’herbe,
et deux natures d’amidon pour lecomplément énergétique,
blé ou pommes de terre, ont été testées. L’essai acomporté
une
préexpérience
de 2 sempermettant
l’allotement des animaux et quatre
périodes expérimentales
de 4 sem chacune.Chaque période expérimentale
était constituée de10 j
de transitionalimentaire, 10 j d’adap-
tation à la nouvelle ration et 1 semaine de
mesure.
Vingt-quatre
vaches laitières de racePrim’
Holstein,
dont huitprimipares,
ontété
regroupées
en sixquadruplets
àpartir
de leur
parité (primipares-multipares),
deleur stade de lactation au moment de la mise
en essai et de la
quantité
de matière grasseproduite
au cours des 2 semainespréexpé-
rimentales. La succession des traitements pour
chaque quadruplet
a été déterminée partirage
aléatoire. Les vaches sont intro- duites dans l’essai à la même date. La pro- duction laitière moyenne, le tauxbutyreux
etle taux
protéique
moyen pour les 2 semainespréexpérimentales
ainsi que le stade de lac- tation et lepoids
vif des animaux en début d’essai sontrespectivement
de31,7 (± 6,9) kg/jour, 40,6 (± 5,5) g/kg
delait, 32,4 (± 3,2) g/kg
delait,
71(± 34) jours
et 663(± 88) kg.
Les vaches ont été conduites en stabula- tion libre à
logettes
et ont eu accès indivi-duellement à l’alimentation par des
portillons électroniques.
Elles ont reçu une fois parjour
une rationcomplète
distribuée à volontéet
composée,
pour lesfourrages, d’ensilage
de maïs
plus
de lapaille broyée
pour les rations « maïs »(M)
etd’ensilage
d’herbepour les rations « herbe »
(H),
pour les ali- ments concentrés de tourteau desoja,
d’unmélange
de tourteaux tannés de colza et desoja (50 : 50)
et de blé pour les rations « blé »(B)
ou de pommes de terre pour les rations« pommes de terre »
(PT)
ainsi que de miné-raux. La
composition
desquatre
rations estprésentée
au tableau I. Afin d’assurer desteneurs en
énergie
par kilo de matière sècheproches
pour lesquatre rations,
la part defourrage
a été réduite pour les rations com-posées d’ensilage
d’herbe auprofit
du bléou des pommes de terre. En
période préex-
périmentale,
tous les animaux ont reçu la rationcomplète
du traitement MB.Mesures et
analyses
Les
quantités
distribuées et les refus ont été mesurés individuellement5 j
par semaine.Les teneurs en matière sèche ont été déter- minées
5 j
par semaine sur un échantillonreprésentatif
pour chacune des quatre rations distribuées et les refuscorrespondants.
Desprélèvements
des différents aliments et desquatre
rationscomplètes
ont été effectuéspour
chaque période expérimentale ;
lesteneurs en
MS, MAT, CB, ADF, NDF,
ami- don et cendres ont été déterminées et les valeurs UFL et PDI calculées(Jurjanz
etal,
1996).
La
production
laitière individuelle a été mesurée àchaque
traite. Le tauxbutyreux (TB),
le tauxprotéique (TP)
et la teneur enlactose
(analyse
parinfrarouge, analyseur IRMA)
ainsi que le dénombrement cellu- laire(comptage
des noyaux,appareil
Fos-somatic)
ont été déterminés individuelle-ment sur deux traites consécutives
chaque
semaine
pendant
lapériode préexpérimen-
tale et les 3
premières
semaines dechaque période expérimentale.
Pendant la dernière semaine dechaque période expérimentale, la composition
du lait a été déterminée deux fois sur quatre traites consécutives : pources
laits,
la nature des matières azotées(azote total,
azote nonprotéique
et azotesoluble à
pH 4,6 ; Rowland, 1938)
et lateneur en urée
(méthode adaptée d’après Siest, 1968)
ontégalement
été déterminées.Les teneurs en azote
protéique
et en azotecaséique
du lait ont été calculées àpartir
deces mesures.
Les
poids
vifs des animaux en essai ont été obtenus parpesée
sur 2journées
consé-cutives environ 6 h
après
l’accès à l’ali-mentation,
à la fin de lapériode préexpéri-
mentale et lors de la dernière semaine de
chaque période expérimentale.
Les taux de couverture des besoins éner-
gétiques
et azotés des animaux ont été cal- culés àpartir
desapports
UFL et PDI desrations et des besoins pour l’entretien et la
production laitière (Inra, 1988).
Des
prélèvements sanguins
individuelssur
héparine
ont été réalisés parponction
dans la veine
caudale,
le matinjuste après
ladistribution de la
ration,
sur 2journées
consécutives en dernière semaine de
chaque période expérimentale.
Les échantillons de sang ont immédiatement étécentrifugés
etles
plasmas congelés. Après décongélation
ont été déterminées la
glycémie (dosage enzymatique, Merck)
et l’urémie(dosage enzymatique colorimétrique, Biotrol).
Analyses statistiques
Les données ont été traitées selon un modèle
général d’analyse
de variance(procédure
GLM du
logiciel Sas,
SASInstitute, Inc, 1987) qui prend
en compte les effets de laration,
de lapériode,
duquadruplet,
de lavache hiérarchisée par le
quadruplet
et del’interaction
ration * quadruplet. L’analyse
a
porté
sur les moyennes individuelles de la dernière semaine dechaque période expé-
rimentale
(semaine
demesures)
pour les dif- férentes variables mesurées.Quatre-vingt- quinze
données ontfait l’objet
du traitementstatistique,
les données d’une vache enpériode
1, éliminées suite à unemammite,
étant considérées comme données man-
quantes. Les effets de la nature du
complé-
ment
énergétique,
de la nature dufourrage
etde l’interaction ont été testés par la méthode des contrastes
(Dagnelie, 1973).
Les moyennesprésentées
dans les tableaux sontajustées
des effets des facteurs du modèle.RÉSULTATS Composition
et valeur nutritive des rations
Compte
tenu de la richesse en fibres del’ensilage d’herbe,
les rations à base d’ensi-lage
d’herbeprésentent
des teneurs enCB,
ADF et NDF nettement
supérieures
auxrations à base
d’ensilage
de maïs(tableau 1). ).
Conformément à
l’objectif
del’essai,
lesrations à base
d’ensilage
d’herbeprésentent
des teneurs en amidon
plus
faibles que les rations à based’ensilage
de maïs. La relativepauvreté
des pommes de terre en amidon(62
% de laMS)
et leurincorporation
dansles rations à des taux
plus
faibles que l’incor-poration
de bléexpliquent
les teneurs enamidon
plus
faibles pour les rations conte- nant des pommes de terre par rapport aux rations contenant du blé(tableau I).
Laplus
forte teneur en MAT de
l’ensilage
d’herbeque celle
escomptée
a entraîné des teneurs en MATplus
élevées pour les rations à based’ensilage d’herbe,
cequi
estégalement
retrouvé au niveau des teneurs en PDI.
Ingestion
L’ingestion
totale de matière sèche estsigni-
ficativement
plus
élevée pour les rationscontenant des pommes de terre par rapport
au blé
(+1,3 kg MS/vache/jour,
p <0,01)
etpour les rations à base
d’ensilage
de maïspar rapport à
l’ensilage
d’herbe(+ 2,1 kg MS/vache/jour,
p <0,01 ) (tableau Il).
Parsuite,
lesquantités d’énergie ingérées
sontsignificativement plus
élevées pour les rations contenant des pommes de terre et les rations à based’ensilage
de maïs(res- pectivement
+1,4
et +2,4 UFL/vache/jour,
p <
0,01 ). En revanche,
les teneurs en PDIétant
plus
faibles pour les rations à based’ensilage
de maïs et les teneurs en PDINplus
faibles pour les rationssupplémentées
en pommes de terre, les
quantités
de PDINingérées
ne sont passignificativement
influencées. Les
quantités
de PDIEingé-
rées sont
significativement plus
faibles pour les rations contenant du blé(-
I 26g/vache/
jour
par rapport aux pommes de terre, p <0,01).
L’interaction nature ducomplé-
ment
énergétique
x nature de la ration de base n’est passignificative.
Production et
composition
du laitLa
production
de lait brut(27,1 kg/vache/
jour)
n’est passignificativement
influencéepar le traitement. La
quantité
de lait à 4 %n’est influencée
significativement
ni par lanature du
complément énergétique
ni par lanature de la ration de
base ;
en revanche, l’interaction entre nature ducomplément énergétique
et nature dufourrage
estsigni-
ficative : la distribution de pommes de terre à la
place
du blé augmente laproduction
delait à 4 % dans les rations avec
ensilage
demaïs
(+
1,7kg/jour,
p <0,0 1 )
mais ne lamodifie pas
significativement
dans lesrations avec
ensilage
d’herbe(tableau II).
De même, pour les rations à base d’ensi-
lage
de maïs, le tauxbutyreux
du lait estsignificativement plus
élevé pour la ration contenant des pommes de terre parrapport
à la ration contenant du blé
(+ 2,6 g/kilo,
p <
0,01 ). Pour
les rations à based’ensilage d’herbe,
le tauxbutyreux
n’est passignifi-
cativement influencé par la nature du com-
plément énergétique.
Le tauxprotéique
dulait est
significativement plus
élevé pour les rations à based’ensilage
de maïs(+ 0,9 g/kilo
par rapport àl’ensilage d’herbe,
p <
0,01 )
et tend à êtreplus
élevé pour les rationssupplémentées
en blé(+ 0,4 g/kg
par rapport aux pommes de terre, p <0,10),
l’interaction n’est passignificative (tableau II).
Ni la teneur en lactose ni le dénombre-ment cellulaire des laits ne sont modifiés par les traitements.
La
quantité
de matière grasse estsignifi-
cativement influencée par la nature du com-
plément énergétique (en
moyenne+ 33
g/vache/j
pour les pommes de terre,p <
0,05),
l’interaction avec la nature de la ration de base étantégalement significative :
la
quantité
de matière grasseaugmente signi-
ficativement avec la distribution de pommes de terre dans les rations avec
ensilage
demaïs (+ 103
g/vache/jour,
p <0,01 )
maisdiminue dans les rations avec
ensilage
d’herbe (- 36
g/vache/jour, NS).
Laquantité
de matière
protéique
estsignificativement (p
<0,01) plus
élevéepour les
vaches rece-vant les rations à base
d’ensilage
de maïs :903 contre 860
g/jour
pour les rations à based’ensilage
d’herbe(tableau II).
Nature des matières azotées du lait Les teneurs en azote
total,
azoteprotéique
etazote
caséique
des laits sontsignificative-
ment
(p
<0,01) plus
élevées pour les rations à based’ensilage
de maïs parrapport
aux rations à based’ensilage
d’herbe(respecti-
vement
5,69, 5,38
et4,45 g/L
contre5,53,
5,24 et 4,35g/L).
Elles ne varient passigni-
ficativement sous l’effet de la nature du
complément énergétique.
Les teneurs enazote
soluble,
azote nonprotéique
et uréesont
significativement (p
<0,01) plus
éle-vées pour les rations à base
d’ensilage
demaïs
(respectivement 1 230,
299 et380
mg/L
contre 1 160, 275 et 338mg/L)
et pour les rations contenant du blé
(res- pectivement I 222, 295
et 371mg/L
contre1
170, 279
et 347mg/L).
Laproportion
decaséines dans les
protéines
totales n’est passignificativement
influencée par le traite-ment.
Gain de
poids
Le
gain
depoids
vif n’est pas influencé par la nature ducomplément énergétique.
Enrevanche,
il estsignificativement plus
élevé(p
<0,01)
pour les vaches recevant les rations à based’ensilage
de maïs : celles-ciprésentent
ungain
moyenquotidien
de271
g/jour
alors que les vaches recevant la ration à based’ensilage
d’herbeperdent
enmoyenne 56
g/jour (tableau III).
Taux de couverture des besoins
Le taux de couverture des besoins
énergé- tiques
estpositif
pour les animaux recevantles rations à base
d’ensilage
de maïs( I 13 %)
et
significativement supérieur
à celui desanimaux recevant les rations à base d’ensi-
lage
d’herbe(100 %).
La nature du com-plément énergétique
influencesignificati-
vement le taux de couverture des besoins
énergétiques :
110 % pour les rations PT contre 104 % pour les rations B(tableau III).
Les taux de couverture des besoins azo-
tés sont
largement positifs
etsignificative-
ment
plus
élevés pour les rations à based’ensilage
d’herbe : + 7points
par rapportaux rations à base
d’ensilage
de maïs(p
<0,0 1). ). Le
taux de couverture des besoinsen PDIE est
également significativement plus
élevé pour les rations contenant des pommes de terre (+ 7points
parrapport
aublé,
p <0,01). ).
Paramètres
sanguins
L’urémie est
significativement plus
élevéepour les rations à base
d’ensilage
de maïset contenant du blé
(respectivement
+ 55
mg/L
parrapport
aux rations conte-nant de
l’ensilage d’herbe,
p <0,01
et+ 20
mg/L
par rapport aux rations conte-nant des pommes de terre, p <
0,05).
Lagly-
cémie n’est pas
significativement
influen-cée par le traitement
(tableau III).
DISCUSSION
Influence de la nature de l’amidon du concentré
Peu d’auteurs ont étudié l’influence de la
nature de l’amidon en comparant la pomme de terre à d’autres sources d’amidon. Les études sur l’intluence de la nature de l’ami- don chez la vache laitière ont surtout été réalisées en comparant différentes céréales
(avoine,
maïs,i-nillet,
orge,sorgho...).
Jentsch et al
( 1992), Beyer
et al( 1993)
et Alert etPoppe ( 1994)
ontcomparé
ladiges-
tibilité de l’amidon de
blé, d’orge,
de maïset de pomme de terre chez des
boeufs ;
Sau-vant et al
(1994)
leurdégradation
in sacco.La
synthèse
de ces travaux montre que ladigestibilité
ruminale de l’amidon de pomme de terre estplus
faible que celle des céréalescomme le blé et
l’orge.
Nous observons dans cet essai une aug- mentation de la
quantité
de matière sècheingérée
avec les rations PT. Ces résultatscorrespondent
à ceux deCasper
et Schin-goethe (1989),
McCarthy
et al(1989),
Cas-per et al
(1990)
et Khorasani et al(1994), qui
observent uneaugmentation
des quan- titésingérées
avec des amidons lentementdégradables
alors que d’autres(De
Peterset
Taylor, 1985 ;
De Visser etal, 1990 ; Grings
etal, 1992 ; Jurjanz
etal, 1996)
n’observent pas d’influencesignificative
dela nature du
complément énergétique.
Compte
tenu de ces différencesd’ingestion,
les
quantités
d’amidoningéré
sont similairespour les rations à base
d’ensilage
de maïs(respectivement 7,2
et7,3 kg/j
pour lesrations MB et
MPT)
alorsqu’elles
sontplus
faibles pour la ration HPT par
rapport
à la ration HB(respectivement 3,7
et 4,6kg/j). ).
Pour la
plupart
des auteurs, laproduc-
tion laitière n’est pas influencée par la nature
du
complément énergétique (De
Peters etTaylor, 1985 ; Grings
etal, 1992 ;
Khorasaniet
al, 1994 ; Jurjanz
etal, 1996).
Enrevanche,
laproduction
de lait à 4 % estsupérieure
dans certains essais pour les rations comportant des sources d’amidon lentementdégradable (Casper
et Schin-goethe, I 989 ; Casper
etal, 1990 ;
Khorasaniet
al, 1994 ; Jurjanz
etal, 1996).
Nos résul-tats vont dans le même sens, une augmen- tation du lait à 4 % et du taux
butyreux
deslaits étant observée pour les animaux rece- vant la ration MPT par
rapport
à la ration MB alors que cette différence n’existe pas pour les rations à based’ensilage
d’herbe. Letaux
butyreux
et laquantité
de matière grasseplus
faibles dans la ration MBapparaissent
alors que la
proportion
d’amidon provenantde l’aliment concentré ne
représente
que37 % de l’amidon
ingéré.
Sauvant et al( 1994)
estiment que, pour des rations entraî-nant un fort
apport énergétique
et un tauxbutyreux réduit,
un apport d’amidonrapide
entraînerait une chute
plus importante
dutaux
butyreux
du lait alorsqu’un
apport d’amidon lentpermettrait
de le maintenir.Dans cet
essai,
même si le tauxbutyreux
moyen des laits est élevé
(40,5 g/kg
enmoyenne), l’hypothèse
d’une réduction desprécurseurs
des matières grasses du lait dans le cas durégime
MBpeut
être émise. Eneffet,
de nombreux auteurs(Casper
et Schin-goethe, 1989 ;
McCarthy
etal, 1989 ;
Cas- per etal, 1990)
observent une augmenta- tion de laproportion
depropionate parmi
les AGV ruminaux et/ou une diminution du
rapport (acétate
+butyrate)/propionate
pour les rationscomposées
d’amidon« rapide
»(comparaison orge-maïs).
Pour tous cesauteurs, les
apports
totaux d’amidon étaientimportants, compris
entre7,5
et 11 kg/jour.
De
même,
Sauvant et al( 1994)
observentun rapport
(acétate
+butyrate)/propionate
nettement
plus
faible avec des aliments à amidonrapide lorsque
lerégime
induitdéjà
une valeur faible de ce rapport. Ces résultats confirment ceux établis par
Jurjanz
et al(1996)
pour unecomparaison blé/pommes
de terre avec des rations à base
d’ensilage
demaïs apportant une
quantité
élevée d’amidon(7,5 kg/vache/jour).
Pour les rations à based’ensilage d’herbe,
l’absence d’effet de lanature du
complément énergétique
sur lesmatières grasses du lait est cohérente avec
les résultats des autres
essais,
car avec ces rations lesquantités
d’amidoningérées
sontnettement
plus
faibles(3,7
à4,6 kg/vache/
jour).
De Visser et al( 1990),
pour uneinges-
tion d’environ 5
kg
d’amidonpar jour,
n’ontobservé de variation
significative
avec lanature
ducomplément énergétique
ni pour le tauxbutyreux,
ni pour laproduction
de laità 4 %, ni pour les
proportions
des différentsacides gras volatils.
Le taux
protéique
des laits estplus
élevépour les rations à base
d’ensilage
d’herbecomprenant du blé alors
qu’il n’y
a pasd’effet de la nature du
complément énergé- tique
pour les rations à based’ensilage
demaïs. Seuls Rearte et al
(1989)
observentune variation
significative
de la teneur enprotéines
sous l’effet de ladégradabilité
del’amidon,
mais en faveur de l’amidon len-tement
dégradable.
Le traitement dusorgho
à la vapeur, en favorisant la
dégradabilité
de sa fraction
amylolytique,
entraîne enrevanche une
augmentation
de la teneur enprotéines
des laits(Poore
etal, 1993).
Les teneurs en azote non
protéique
et enurée du lait ainsi que l’urémie sont
plus
fortes pour les rations
comprenant
du blé.Pourtant, la
quantité
de PDINingérée
estvoisine pour toutes les rations mais la quan- tité
d’énergie ingérée, plus
élevée pour les rations comprenant les pommes de terre, a pu permettre une meilleure valorisation de l’azoteingéré.
Deplus,
comme lesoulignent Jurjanz
et al(1996),
l’écart PDIE-PDINingérées plus
élevé pour les rations PT(+
103 contre + 11 gpour les
rationsB)
peut entraîner unrecyclage
d’azoteplus impor-
tant dans le cas des rations PT et donc une
excrétion d’urée
plus
faible.Dans cet
essai,
legain
depoids
vif n’apas varié
significativement
avec la naturede l’amidon.
Pourtant,
Sauvant et al( 1994)
estimentqu’avec
des rations riches en éner-gie
et entraînant un tauxbutyreux
réduit uneprise
depoids plus importante pourrait
êtreobservée
pour les régimes
riches en amidonrapidement dégradable.
De Visser et al(1990)
observent d’ailleurs ungain
depoids supérieur
pour les rations contenant del’orge
en
comparaison
au maïs, maisCasper
etSchingoethe (1989)
etCasper
et al(1990) enregistrent
des résultats inverses. Le schémaexpérimental
de cet essai induisant despériodes
de traitement courtes, il est de toutefaçon
difficile de mettre en évidence des variationssignificatives
dupoids
vif.Les taux de couverture des besoins éner-
gétiques
et azotés (notamment enPDIE), plus
faibles pour les rations B que pour les rations PT, reflètent les écarts des niveauxd’ingestion
enénergie
et en azote car lesdifférences de
production
de lait à 4 % etde teneur en
protéines
sont faibles.Influence de la nature du
fourrage
Les vaches recevant de
l’ensilage
d’herbeont ingéré
desquantités
de matière sèche etd’énergie
moinsimportantes
que les vachesrecevant de
l’ensilage
de maïs. Ces obser-vations
rejoignent
celles de Faverdin et al( 1987), Phipps
et al( I 992),
etKlop
et deVisser
( 1994). Compte
tenu des teneurs enPDI
plus
élevées pour les rations à based’ensilage d’herbe,
lesingestions
d’azotesont similaires pour les deux
fourrages.
Lateneur en
protéines
du lait estplus
faiblepour les
rations à based’ensilage d’herbe,
cequi
est cohérent avec lesingestions
d’éner-gie plus
faibles pour ces rations(Colin
etal, 1993).
Rémond et Journet( 1987), Phipps
et al
( 1993)
etKlop
et de Visser( 1994)
ontégalement
montré que le tauxprotéique
étaitplus
élevé pour des vaches recevant une ration à based’ensilage
de maïs ou avec uneforte
proportion d’ensilage
de maïs par rap- port àl’ensilage
d’herbe. Les teneurs enazote non
protéique
et en urée du lait ainsi que l’urémieplus
élevées pour les rations à based’ensilage
de maïs nepeuvent s’expli-
quer
par les
différencesd’énergie
et d’azoteingérées.
Enrevanche,
les rations à based’ensilage
de maïsprésentent
des propor- tions de PDIA dans les PDI totalesplus
faibles que les rations à base
d’ensilage
d’herbe (- 4
%).
Lapart
de l’azote fermen- tescible étantplus
élevée pour les rations M, des pertes azotées accrues ont pu se pro- duire lors de ladigestion
ruminale. Lesvaches recevant de
l’ensilage
d’herbe ontperdu
dupoids
alors que les vaches rece- vant des rations à based’ensilage
de maïs enont
gagné.
Ces résultats sont cohérents avecles taux de couverture des besoins
énergé- tiques calculés, proches
de 100 °!o pour les rations H alorsqu’ils
sontlargement positifs
pour les rations M.
CONCLUSION
L’utilisation d’une source d’amidon lente- ment
dégradable
dans le rumen(résidus
dedécoupe
de pommes deterre)
comme com-plément energétique permet
de maintenir le tauxbutyreux
du lait dans des rations com-portant
environ 60 %d’ensilage
de maïsalors
qu’avec
une source d’amidonrapide-
ment
dégradable (blé)
celui-ci chute. Ces résultats ont d’ailleurs été bien établis par d’autres auteurs. Enrevanche,
avec des rationscomportant plus
de 50 %d’ensilage d’herbe,
la nature ducomplément énergé- tique
n’influe pas sur la teneur en matièregrasse des laits. Il semble donc que la quan- tité d’amidon total
apporté
dans la ration soit le facteur déterminant quant à l’effet de la nature de l’amidon ducomplément
éner-gétique.
Pourcompléter
cetteétude,
il serait intéressant d’étudier l’influence de la quan- tité d’amidoningérée
par les vaches laitières sur la teneur en matière grasse des laits pourun
complément énergétique rapidement dégradable
dans le rumen. La teneur en pro- téines des laits est peu influencée par lanature du
complément énergétique.
Parsuite,
lerapport
tauxprotéique/taux butyreux
estle
plus
élevé pour la ration à base d’ensi-lage
de maïscomplémentée
en blé.Il
pourrait
y avoir un effetspécifique
despommes de terre sur
l’ingestion
de matièresèche. L’utilisarion
d’ensilage
d’herbe à laplace d’ensilage
de maïs conduit à limiter lesquantités ingérées,
notamment la quan- titéd’énergie
et par suite la teneur en pro- téines des laits et legain
depoids
vif.Ces
résultats
correspondent
à ceux établis anté- rieurement. Les variations des teneurs enurée du lait et du sang sous l’effet de la
nature du
fourrage
et de la nature du com-plément énergétique
peuvents’expliquer
par les écarts entre
quantités d’énergie
etquantités
d’azoteingérées
oupar la
part desprotéines
fermentescibles dans le rumen.RÉFÉRENCES
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