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Le football au Brésil. Réflexions sur le paysage et l’identité à travers les stades

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78 | 2011 Vu du Brésil

Le football au Brésil

Réflexions sur le paysage et l’identité à travers les stades

Football in Brazil: reflections on the landscape and identity through the stadia

Gilmar Mascarenhas

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/gc/624 DOI : 10.4000/gc.624

ISSN : 2267-6759 Éditeur

L’Harmattan Édition imprimée

Date de publication : 1 juillet 2011 Pagination : 59-74

ISBN : 978-2-296-54686-8 ISSN : 1165-0354 Référence électronique

Gilmar Mascarenhas, « Le football au Brésil », Géographie et cultures [En ligne], 78 | 2011, mis en ligne le 25 février 2013, consulté le 22 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/gc/624 ; DOI : https://doi.org/10.4000/gc.624

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Le football au Brésil

Réflexions sur le paysage et l’identité à travers les stades

Football in Brazil: reflections on the landscape and identity through the stadia

Gilmar Mascarenhas

Introduction

1 Au cours de la première moitié du XXe siècle, le football s’est répandu au Brésil, devenant un facteur d’intégration territoriale et l’un des plus puissants éléments définissant l’identité nationale. Pour avoir une idée de son importance et de son ambivalence, il suffit de jeter un regard panoramique sur quelques fragments de son vaste territoire. Même dans les régions les plus éloignées, on observe que deux objets du paysage caractérisent l’essentiel de l’écoumène brésilien : la chapelle catholique et le terrain de football. On a l’habitude de dire que la chapelle peut à la rigueur être absente, car il y en aura toujours une autre dans le village le plus proche. Ce n’est pas le cas du terrain, lieu de la rencontre régulière et enthousiaste du dimanche, centralité qui apparaît comme une unité de référence dans les relations sociales locales.

2 Cette étude aborde le football comme agent producteur de paysages, de traditions et d’identités, son sens, et comment il s’exprime dans la ville. Le football est une manifestation symbolique qui, depuis son introduction et sa diffusion dans le milieu urbain brésilien dans les premières années du XXe siècle, a connu d’importantes transformations, en lien avec la dynamique plus générale de la société brésilienne.

3 Le football au Brésil s’est tout d’abord répandu comme une pratique restreinte, pratiquée par des employés d’entreprises britanniques et certains jeunes des classes sociales supérieures, désireux d’adopter les aspects « civilisateurs » du mode de vie européen. Cette activité discrète ne se réalise que sporadiquement, dans les parcs, sur les places publiques et sur les plages. Ce n’est que plus tard, avec la popularisation du football, qu’apparaissent des stades consacrés exclusivement à la pratique de ce sport, et que le football va jouer un rôle fondamental dans la construction et la reproduction des identités sociales locales (Hugson, 1948, p. 407).

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4 Les stades, paysages matrices (Berque, 1998) montrant l’ampleur du football au Brésil, présentent une diversité d’importance, de localisation, d’architecture et de signification. Ils n’ont pas seulement, en tant que paysage, une inscription formelle dans la configuration du territoire, mais ils leur est aussi nécessaire de se reproduire au moyen de rituels publics réguliers (Cosgrove, 1998, p. 115) tels que les affrontements classiques entre grands clubs rivaux, qui, périodiquement, réunissent les foules et condensent tensions et conflits identitaires. Ces derbys participent à l’agenda festif et culturel local. Dans la ville de Porto Alegre (capitale de l’État Rio Grande do Sul1, région gaucha), les clubs Grêmio et Internacional jouent précisément ce rôle.

5 Fondés pendant la première décennie du XXe siècle, Grêmio et Internacional ont des trajectoires parallèles, marquées par des processus de construction identitaire et par conséquent, d’altérités, fortement liées à des lieux et groupes sociaux. En tant qu’entités rivales et de grande perméabilité sociale, elles attirent à elles les tensions sociales de la région du Rio Grande do Sul (gaucha), les forces en présence s’exprimant dans le symbolisme du paysage produit.

6 Ce texte se divise en trois parties. Dans la première, nous présenterons brièvement notre cadrage théorique et méthodologique, en cherchant à cerner le phénomène football comme une forme symbolique dotée d’expressions identitaires et productrice de paysages. Dans la deuxième partie, nous examinerons le processus de popularisation du football au Brésil, qui a produit le paysage urbain des grands stades, ainsi que leur base géographique, empreinte d’une forte influence locale conditionnant les identités qui entourent les clubs. La troisième partie, la plus importante, analysera le cas de la ville de Porto Alegre et de ses deux clubs de football comme lieux de synthèse des conflits ou d’ambiguïtés identitaires à l’intérieur de la société brésilienne. À travers l’histoire de ces deux clubs, nous soulignerons les transformations du paysage du football tout au long du XXe siècle.

Identités et paysages du football : brèves remarques

7 Le concept de paysage culturel émerge dans les années 1980, dans un contexte de bouleversement de la géographie, mais comme l’affirme Andreotti (2007, p. 23), celui-ci permet encore un nombre infini d’interprétations. Nous allons voir comment appliquer un tel concept à l’étude du football et plus précisément de ses stades. Nous devons tout d’abord remarquer que le fait sportif n’a pas encore été incorporé autant qu’il le pourrait aux études géographiques, ce qui rend notre entreprise plus difficile. Nous trouvons néanmoins un appui chez Augustin et Dupont, qui affirment la nécessité d’insérer dans l’étude des cultures urbaines,

« (les) pratiques ludo-sportives qui participent largement à d’autres imaginaires urbains. Les foules se rassemblent dans les espaces publics ou dans les cathédrales de béton pour participer hors du temps profane à des célébrations multiples » (Augustin et Dupont, 2006, p. 4).

8 Selon Cosgrove (1998, p. 98), le paysage est plus qu’un objet tangible, il est une manière de voir le monde. Le paysage du football moderne, c’est le stade. Une étude de géographie culturelle doit donc l’aborder non seulement comme une grande installation dotée d’une puissante sémiotique, mais également comme un ensemble de relations sociales qui se l’approprient et le re-signifient.

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9 Les études géographiques sur les stades sont rares, en dépit de la présence importante de ceux-ci dans le monde contemporain2. Le rapport entre football et ville demeure lui aussi plein de lacunes (Mascarenhas, 1999b). Ce qui retient notre attention sur Porto Alegre, c’est le fait que la dimension identitaire du stade de football acquiert une grande intensité en raison d’une particularité locale au contexte brésilien : les deux grands clubs rivaux possèdent leurs propres stades, des installations de capacité comparable à celles des grands stades publics brésiliens, tels que le Maracanã, Mineirão, Pacaembu, Fonte Nova, Castelão, Rei Pelé, etc. Dans le cas de Porto Alegre, le symbolisme du stade comme paysage est fortement empreint d’identité clubistique3.

10 Selon Berque (1998, p. 86), il s’agit d’aborder le paysage de deux manières : comme empreinte et comme matrice. Le paysage est une empreinte en tant qu’expression de la civilisation, mais il est également une matrice, puisqu’il influence le regard et l’action :

« D’un côté, il est vu par un regard, appréhendé par une conscience, valorisé par une expérience, jugé (et éventuellement reproduit) par une esthétique et une morale, géré par une politique, etc. Et d’un autre côté, il est une matrice, c’est à dire qu’il détermine en contrepartie ce regard, cette conscience, cette expérience, cette esthétique et cette morale, cette politique, etc. ».

11 Nous considérons les stades comme porteurs d’importantes connotations symboliques, comme l’a perçu Costa (1987), qui les a définis comme de nouveaux espaces institutionnels capables de mobiliser une nation entière et chacun de ses individus à sa manière. Nous pouvons également observer la monumentalité de l’objet et la répartition récurrente en « classes » à l’intérieur de celui-ci : élite et autorités dans les tribunes d’honneur, classe moyenne sur les gradins et le peuple qui s’agglomère, debout, dans la partie inférieure du stade, avec une très mauvaise visibilité sur le terrain de foot (Gaffney et Mascarenhas, 2006). Armand Frémont (1980) avait déjà réalisé des observations de cette nature après avoir examiné la distribution interne des segments sociaux dans les stades, à partir d’une perspective humaniste.

12 Sans pour autant opter pour l’iconographie, nous pouvons effectuer une lecture symbolique du stade à partir de la typologie des paysages telle qu’elle nous est suggérée par Denis Cosgrove (1998). Cela nous permettra de les voir comme les paysages de la

« culture dominante », celle qui exerce en effet le contrôle sur les moyens de vie, avec la « capacité de projeter et de communiquer (...) une image du monde en accord avec sa propre expérience » (celle de la classe dominante) (Cosgrove, 1998, p. 111). Par ailleurs, ces paysages peuvent être l’expression et la défense d’identités régionales, comme ceci se vérifie depuis des dizaines d’années, par exemple entre basques et catalans en Espagne. Nous suivrons également le conseil d’Augustin Berque qui nous invite à

« douter du paysage », c’est-à-dire douter de son discours dominant (Berque, 1994, p. 13).

13 Nous allons maintenant tenter d’appliquer et de considérer ces concepts et préoccupations théoriques, en analysant les mutations du football au Brésil.

Paysages et identités du football brésilien

14 Le football est devenu, au Brésil, beaucoup plus qu’une simple mode sportive. Sa diffusion rapide et profonde lui a octroyé la place d’élément central dans la culture brésilienne. Le football s’est constitué en un vaste système de pratiques et de représentations sociales, un tissu complexe de sens et de signifiés, allié à une forte

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imprégnation dans le paysage urbain. Mais avant d’atteindre ce degré de complexité et de puissance, il a parcouru une longue trajectoire, depuis les premiers contacts de la société brésilienne avec cette pratique sportive, dans les dernières décennies du XIXe siècle, principalement à travers les réseaux de l’impérialisme britannique.

15 Il faut rappeler l’immense pouvoir politique et économique de l’Angleterre dans la seconde moitié du XIXe siècle, ainsi que la présence hégémonique de la civilisation britannique dans le monde. Celle-ci a largement favorisé la diffusion des sports modernes qu’elle a engendrés, attribuant ainsi un trait d’unité culturelle au vaste empire, comme l’atteste l’étude de la géographie coloniale de Demangeon (1938, p. 148).

Il est important de noter que l’hégémonie anglaise lors de ce processus a conduit à la diffusion de tout un vocabulaire spécifique qui s’est imposé dans les autres pays.

16 À l’aube du XXe siècle, peu de villes au Brésil connaissaient le football et, dans celles-ci, seuls un petit nombre de sportifs le pratiquaient avec une certaine régularité. On jouait au football dans des endroits improvisés, sur les plages et dans les parcs, comme l’a observé Augustin dans le cas parisien (1995, p. 151), bien avant la construction d’espaces consacrés à la pratique sportive.

17 Quand le football entame sa vaste expansion planétaire (1880-1900), il rencontre au Brésil un territoire fragmenté avec une faible base urbaine : moins d’un dixième de la population brésilienne vit en ville en 1900. Selon Milton Santos (1993, p. 26),

« le Brésil fut, pendant des siècles, un grand archipel formé par des sous-espaces qui évoluaient selon une logique qui leur était propre, dictée en grande partie par leur relation avec le monde extérieur ».

18 L’auteur affirme que la mécanisation du territoire national à partir de la moitié du XIXe siècle a augmenté la fluidité interne, mais c’est seulement à partir de 1930 que le territoire connaît le début de son intégration effective, avec une urbanisation de plus en plus forte.

19 Jusqu’en 1920, la pratique du football était restreinte à de petits groupes de l’élite urbaine. C’est pour cette raison que les premiers stades, de petite capacité, étaient très luxueux. Ceux-ci étaient destinés à recevoir l’élite à l’occasion de rituels élégants, modernes et cosmopolites. Ces constructions aristocratiques étaient en général localisées dans les zones les plus nobles de la ville. C’est ainsi que se présentait l’identité du football dans les premiers temps : un symbole de la modernité pour les élites, capables d’adopter les nouvelles modes européennes.

20 L’héritage du système colonial prédominait dans le Brésil du début du XXe siècle, et les différentes régions demeuraient isolées sur le plan interne (Santos, 1993). Une telle situation a rendu possible le surgissement de rivalités locales (appelées « classiques » ou derby). Par conséquent, c’est ce territoire encore non intégré qui a déterminé un processus d’adoption d’un football multipolarisé, avec une solide base locale, même s’il a fallu plusieurs dizaines d’années avant qu’il soit possible de réaliser un championnat au niveau national.

21 À l’inverse de ce qui se passait en Europe, les premiers championnats de football sur le sol brésilien avaient un caractère exclusivement local, à São Paulo (1902), Bahia (1904) et Rio de Janeiro (1906). Bien que réunissant des clubs de la même ville, ces compétitions s’autodénommaient « championnats d’États ». Pendant la première moitié du XXe siècle, et malgré l’immense popularisation de ce sport, ce panorama fragmenté

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resta la caractéristique du football brésilien, favorisant la production de fortes identités locales.

22 À partir de 1930, le football devint un élément d’identité nationale à la faveur de la politique nationaliste de Getulio Vargas (1930-1945). La Coupe du Monde de 1950 fut le résultat de ce processus de valorisation politique du football, rendant possible la construction du Maracanã, considéré comme le plus grand stade du monde pendant des dizaines d’années. Au cours des vingt années qui s’ensuivirent, toutes les capitales et grandes villes du Brésil construisirent des stades monumentaux, la plupart avec le soutien de l’État.

23 À partir du premier championnat national, en 1971, un nouveau paysage du football brésilien se découvre, représentant dorénavant la culture de masse. Participer à un évènement sportif dans un stade comblé et vibrant avec ses chants d’encouragement ou de défi est une expérience unique partagée par des milliers de spectateurs.

24 À présent, nous allons décrire et analyser, afin d’approfondir notre réflexion sur les paysages et les identités du football, la trajectoire et l’insertion spatiale des deux principaux clubs de football de Porto Alegre, le Grêmio et l’Internacional, qui forment le célèbre match classique Gre-Nal.

Le football à Porto Alegre

25 À la fin du XIXe siècle, quand le football commence à s’introduire dans l’ancienne Province de São Pedro (aujourd’hui Rio Grande do Sul), ce territoire se trouve en pleine transformation. Le principal secteur de peuplement se trouve dans la moitié nord de la province (Planalto). C’est là que se sont concentrés les arrivants, immigrés européens, en particulier allemands, qui ont défriché des espaces vierges et implanté sur des bases minifundiaires une prospère polyculture. Ce processus permet à Porto Alegre de se développer à grands pas et de devenir, au début du XXe siècle, un important centre industriel et commercial, embryon de la future métropole régionale.

26 La Campanha, moitié sud de la province, se caractérise par la « tradition » luso- brésilienne, en opposition avec le secteur moderne en expansion du Planalto. La Campanha conserve ses bases latifundiaires liées à l’élevage bovin. Elle est en relative stagnation, bien que mobilisant encore le pouvoir économique et politique. Cette division sociale du Rio Grande do Sul en deux moitiés nous aide à comprendre l’identité qui se forme autour de ses deux principaux clubs de football, le Grêmio (Gremio FBPA) et l’Internacional.

27 L’origine du club de football Grêmio à Porto Alegre est directement liée à la puissante communauté germanique locale. L’année qui suivit celle de sa fondation, en 1903, le club reçut de la Banque Allemande des ressources suffisantes pour acquérir un terrain dans une zone privilégiée de la ville, afin d’y construire son siège (Ostermann, 2000). On peut y voir la reproduction en résumé d’une situation qui se généralisait dans la vie sociale de la ville de Porto Alegre de l’époque, considérée par Paul Singer (1977) comme la « ville des Allemands ». Cette situation déplaisait à d’autres sphères de la société locale, en particulier aux classes moyennes, aspirant au prestige social car héritières du substrat luso-açorien fondateur de la ville. Cette rivalité entre communautés se traduisait par la thèse de « l’infériorité native » : dans la société de la région Rio Grande do Sul (gaucha) se propageait alors l’idée que le

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« colonisateur européen, agriculteur, commerçant ou industriel est entreprenant et progressiste, tandis que celui qui vit de l’élevage, d’origine lusitaine, est rétrograde et conservateur » (Haesbaert, 1988, p. 70).

28 La politique d’autoségrégation germanophile suscitait des réactions d’opposition et de ressentiments de la part des groupes les moins bien considérés socialement (Damo, 1998, p. 91). La fondation du Sport Club Internacional, en 1909, intervient dans ce contexte. Il ne s’agit pas seulement d’un nouveau club de Porto Alegre. L’Internacional a été, comme le montre notre recherche, pensé et créé dans le but de s’opposer au Grêmio, qui était alors le principal club de football de la ville. Plusieurs indices confortent cette hypothèse.

Figures 1 et 2. Deux clubs, deux moitiés du Rio Grande do Sul (RS)

1) Le choix du nom « Internacional » (international), signale ouvertement la posture pluriethnique et cosmopolite du nouveau club qui s’oppose au caractère exclusif de l’adversaire.

2) Le fait d’avoir été fondé en majorité par des individus appartenant aux classes moyennes : fonctionnaires, commerçants, étudiants encore en quête d’une affirmation sociale, par conséquent, sans la tonalité aristocratique du club opposant.

3) La décision insolite de choisir comme premier emplacement de pratique sportive un terrain inondable cédé par la municipalité, proche du quartier de l’Ilhota où habitait la communauté pauvre et noire de la ville, à l’opposé du Grêmio, caractérisé par la noblesse et la blancheur de peau.

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4) Avoir l’audace de définir les couleurs du club en s’inspirant de l’entité carnavalesque Sociedade Veneziana (à cette époque, le football était pensé comme une pratique « hygiénique » visant à la perfection du corps et du caractère ; ses liens avec le carnaval et d’autres manifestations populaires joyeuses du Brésil ne se généraliseront qu’à partir de 1930).

5) Décider que le premier match de la nouvelle association soit justement contre le Grêmio, une espèce de « défi suicidaire » (et, en effet, le club a été humilié par le score de 10 à 0, mais il s’agissait surtout de marquer politiquement sa position sur la scène locale).

6) Le fait que, dès l’année suivante, soit enregistrée l’annulation d’un match Grêmio et Internacional, pour altercations et agressions physiques entre les joueurs, quelque chose d’inédit dans l’ambiance élégante et pacifique, fair-play, qui caractérisait le football de l’époque.

29 En réponse immédiate à l’apparition du rival, ratifiant sa condition de représentant principal de l’élite de Porto Alegre, le Grêmio inaugure en 1910 un majestueux siège social dans le quartier chic Moinhos de Vento. Le SC Internacional, au contraire, vit ses premières années avec de graves problèmes matériels, condition que reflète sa spatialité marginale. Pour fuir les inondations, le club sera transféré plus tard vers une autre plaine, proche de la Colônia Africana (quartier misérable, agglomération de baraquements où se sont installés les Noirs marginalisés à la fin de la période de l’esclavagisme, dans une ville où le marché du travail privilégie l’immigrant européen).

30 En 1919, quand le premier championnat gaucho de football est organisé, le Grêmio agrandit son stade, dressant des « tribunes » sur les quatre côtés. Il confirme ainsi sa suprématie avec la seule installation de la ville capable de rivaliser avec les stades des grands centres nationaux de football (Rio de Janeiro et São Paulo) et même internationaux (Buenos Aires et Montevideo). Le stade de football est alors, à Porto Alegre, un symbole de l’efficacité et de la richesse de la communauté allemande. Ce paysage de la culture dominante symbolise le caractère élitiste de la ligue de football et de son plus grand club, expression de l’influence germanique dans l’économie de la région. Le club est représenté par la figure du mousquetaire, signe de noblesse, d’élégance et de tradition.

31 En 1931, lors de l’inauguration de son nouveau stade (« O Estádio dos Eucaliptos »), l’Internacional franchit un pas vers l’affirmation de sa popularité. Premièrement, l’installation se trouve dans la périphérie Menino Deus, alors que son rival demeure en zone noble, avec, à proximité, l’élégant hippodrome de la ville. Deuxièmement, le nouveau stade possède une capacité pour le public supérieure à celle du stade du Grêmio, même si celui-ci est beaucoup plus sophistiqué et confortable, doté d’une illumination artificielle et d’autres recours permettant une plus grande capacité financière4. L’insertion de chacun de ces stades dans la structure urbaine, avec une architecture propre, trace, dans les années 1930, les contours d’identités clubistiques différenciées qui, à leur tour, expriment les tensions sociales liées à des questions ethniques et économiques.

32 Dans une ville composé d’un tissu social profondément hiérarchisé, sur la toile de fond encore élitiste de la principale ligue de football locale, le vaste contingent des exclus participait à des clubs marginaux, les Noirs, pauvres, étant confinés à la légendaire Liga da canela preta5(ou « ligue de la jambe noire ») (Mascarenhas, 1999). Beaucoup moins attaché à des valeurs élitistes que son rival, il incombait à l’Internacional, plus précisément à partir de 1939, l’initiative de recruter en masse des joueurs noirs et pauvres, issus d’un football pratiqué de manière informelle sur des terrains

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abandonnés, souvent inondables, pour renforcer son équipe. Cette politique de recrutement porta ses fruits : l’Internacional conquit au cours de la décennie suivante neuf championnats sur les dix disputés dans la ville. Le club rival, blessé par les défaites, insultait les partisans de l'Internacional en les traitant de singes, allusion à la prédominance des Noirs dans le club.

33 En intégrant des joueurs noirs et pauvres dans les années 1940, l’Internacional se construisit l’image du « club du peuple » de Porto Alegre. Dix ans plus tard, le saci, figure folklorique régionale expressive, représentant la malice et les pouvoirs énigmatiques du peuple noir exclu, fut adopté comme symbole principal de l’Internacional. Le football de Porto Alegre entra alors dans une nouvelle période, se distanciant radicalement du style aristocratique et élégant pour, au contraire,

« carnavaliser » les stades et y insérer définitivement le bruit anonyme des foules. Pour reprendre les mots de Michel Conan (1994, p. 39), rites sociaux et symbolismes collectifs ont le pouvoir de re-signifier le paysage. Dans ce contexte de popularisation du football, le stade, comme paysage et installation d’usage collectif, passe par une intense re- signification.

34 Avec ces transformations, l’Internacional donna une nouvelle tonalité symbolique aux affrontements avec son rival. Ce dernier est alors vu comme un club blanc, d’élite, et surtout raciste, enfermé dans la tour d’ivoire du secteur noble de la ville, à l’opposé de son adversaire populaire et noir, le carnavalesque « club des masses » démocratiquement installé dans la périphérie Menino Deus. Cette redéfinition du conflit entre clubs trace dans cette période les lignes de la lutte des classes : le stade majestueux du Grêmio représente alors la forteresse de la tradition.

35 Fidèle à ses principes, le Grêmio continua de refuser l’inclusion d’athlètes noirs jusqu’en 1952. Cette année-là, ne supportant plus l’accumulation des victoires de l’ennemi direct, il rompit enfin avec sa tradition raciste. La même année, alors qu’il avait besoin de redéfinir dans le paysage urbain sa nouvelle identité, le Grêmio inaugura un nouveau stade de très grande capacité (l’« Olímpico Monunental »), cette fois en zone périphérique. Il abandonnait ainsi le stade antérieur, petit et sélectif, devenu obsolète dans le domaine du football, ce qui représente une nouvelle forme symbolique de son insertion dans la culture de masse naissante. Deux ans plus tard, le nouvel hymne du club, composé par un auteur noir, le grand compositeur populaire gaucho, Lupicínio Rodrigues, ratifia cette nouvelle identité clubistique.

36 C’est à la fin des années 1950 que l’Internacional, en guise de réponse, entreprit la construction d’un stade gigantesque, le Beira-Rio, sur le récent chantier du Lago Guaíba, un terrain concédé par le pouvoir public de l’État, alors dirigé par un parti populiste. L’installation fut inaugurée en 1969, avec une capacité de 110 000 spectateurs, ce qui en fait jusqu’à présent l’un des plus grands stades du Brésil. Il fera partie des stades de la Coupe du Monde de 2014. Les supporters/partisans du Gremio continue d’appeler le nouveau stade la « porcherie » afin de perpétuer le souvenir de leur condition présumée de classe supérieure.

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Figure 3. Le stade Beira Rio (avril 2008)

37 À l’échelle mondiale, le processus de réorganisation du football, redéfinit peu à peu la spatialité et l’identité des clubs. La dévalorisation des traditionnels championnats locaux au Brésil (base historique de l’identité des clubs) en faveur de défis plus lucratifs, de domaine national ou international (comme la Copa Libertadores da América), atteint le degré et le contenu « local » de la rivalité clubistique (Mascarenhas, 2004). Les athlètes ne sont plus liés émotionnellement à un club, puisqu’ils migrent constamment. Les stades, vidés en raison de divers facteurs (récession, transmission en direct des matchs à la TV et problème de sécurité urbaine), ne représentent déjà plus, comme autrefois, le paysage-matrice presque exclusif de la passion du football. On observe alors l’émergence de la figure géographiquement déracinée du « post- supporter » (Giulianotti, 2002).

38 Aujourd’hui le Grêmio et l’Internacional possèdent de grands stades (le stade Olímpico a été agrandi en 1982), avec une architecture et un usage social semblables, les deux étant localisés en zone de classe moyenne-basse. Tous deux comptent des adeptes issus de la population afro-descendante et des couches sociales les plus défavorisées, même si le contenu symbolique présenté ci-dessus est fréquemment rappelé, car il compose le propre folklore du classique Gre-Nal. De nouvelles structures sociales du football, des identités redéfinies et un nouveau paysage s’imposent dans la ville.

Conclusion

39 Selon Albrecht Sonntag (1998, p. 36), dans une ère où les structures globalisées et

« post-nationales » semblent dominantes, le football apparaît comme un véhicule privilégié de reconnaissance de l’image de la nation, de sa valeur et de son sens. Ainsi, le directeur de l'IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques), Pascal Boniface (1998), défend que le football est devenu un élément important de

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constitution des relations internationales, qui ne peuvent dorénavant plus être résumées à de simples questions diplomatiques entre États.

40 En effet, tout au long de ces dizaines d’années, le football brésilien, initialement un

« hobby » sporadique pratiqué par de jeunes aristocrates, devient peu à peu visible et constitue au final une véritable institution ainsi qu’un phénomène social porteur de sens bénéficiant d’une acceptation très large. Durant cette métamorphose, il a évolué de la perspective élitiste et hygiénique pour incorporer les tensions et les caractéristiques des lieux qui l’ont absorbé.

41 Par ailleurs, le derby Gre-nal assume des sens qui expriment le jeu des forces sociales en action. Il représente, dans une première période, le mécontentement et la réaction des secteurs urbains moyens vis-à-vis de l’hégémonie allemande dans la capitale Porto Alegre. Puis, avec l’expansion du rayon d’influence de l’Internacional vers Campanha, il incorpore le conflit tradition versus modernité, expression de la propre dualité de l’espace gaucho, partagé entre la traditionnelle zone latifundiaire-pastorale luso- brésilienne, et la zone émergente coloniale italo-germanique agro-industrielle. À partir de 1930, avec la popularisation du football, le classique va incorporer de nouvelles tensions, qui s’apparentent à la lutte de classes : « l’équipe des patrons » contre les Noirs et ouvriers de la ville. À partir de 1950, on peut vérifier un processus de dilution graduelle de ces différences. Tout ce processus de mutation de la forme symbolique football s’exprime dans le paysage urbain.

42 Tout au long de ce processus, le football s’est spatialisé progressivement en produisant ses paysages dans la ville. Nous soutiendrons que l’histoire sociale du football s’inscrit dans l’histoire du lieu avec lequel il dialogue de manière intense. Sa spatialité en transformation s’insère et participe d’une logique plus générale qui anime et organise le lieu. Derrière tout cet immense mouvement anonyme d’acteurs qui s’associent dans le but de pratiquer ou de regarder le football, ce puissant et vaste tissu de sens, il y a sans aucun doute une géographie qui doit encore être révélée, et des paysages en train d’être élaborés, re-élaborés et re-signifiés.

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NOTES

1. Le Rio Grande do Sul est l’un des 26 États qui composent la Fédération brésilienne et se situe à l’extrême-sud du pays. Gaucho/gaucha est l’ethnonyme qui se réfère au Rio Grande do Sul.

2. Sur cette question, le géographe John Bale analyse l’insertion des stades dans l’espace urbain (Bale, 1993) en appliquant les principes de la topophilie (Bale, 1994) ou en faisant encore de sombres projections pour le futur des stades (Bale, 1998). Avant lui, Armand Frémont (1980) a été l’un des premiers géographes parmi ceux qui étudiaient effectivement les stades de football, à recourir à une analyse de la configuration de leur espace interne. Jean-Pierre Augustin (1995, 2007) a analysé les lieux et les installations sportives en France. Pour la géographie brésilienne, il faut mentionner les travaux de Gaffney et Mascarenhas (2006) et Mascarenhas (1999b).

3. Concept travaillé par l’ethnologue français Christian Bromberger (1998) et appliqué par Damo (1998) au cas gaucho, c’est à dire à la région de Rio Grande do Sul.

4. Vu le contraste matériel, l’ancien et timide stade du SC Internacional était appelé par les supporters rivaux "porcherie".

5. Cette ligue a existé de 1915 à 1930 approximativement. Dès la fin du XIXe siècle, avec l’abolition du régime esclavagiste, se sont formés dans la périphérie de Porto Alegre des ghettos habités par la population noire récemment libérée et sans emploi, avec surtout le quartier appelé Colônia Africana. Comme "une ceinture de couleur autour de la ville blanche qui s’embourgeoisait lentement" (Pesavento, 1995, p. 84). Les Noirs formèrent une équipe et, exclus de la ligue élitiste, créèrent la leur, appelée Ligue Nationale de Football Porto Alegrense, péjorativement appelée par la presse bourgeoise de liga da canela preta.

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RÉSUMÉS

Ce travail aborde le football au Brésil, en tant qu’agent producteur de paysages, de traditions et d’identités ainsi que son sens et son expression dans la ville. Après un cadrage théorique et méthodologique, puis une présentation panoramique du sujet, nous analyserons plus particulièrement le cas de Porto Alegre (une des grandes villes du Brésil) et de ses deux principaux clubs de football. À travers l’évolution des stades de ces deux clubs, nous insisterons sur le paysage en mutation du football, un univers de pratiques et de représentations qui a évolué et s’est profondément transformé au cours du XXe siècle.

This study addresses the football in Brazil, as a producer of landscapes, traditions and identity, and its meaning and expression in the city. After setting out theoretical and methodological considerations and present a panoramic vision, we will analyze more closely the case of Porto Alegre (one of the largest cities of Brazil) and its two main football clubs as a synthesis of identity conflicts. Through the evolution of the stadium of these two clubs, we highlight the changing landscape of football, this universe of practices and representations that evolves and changes deeply in the course of the twentieth century.

O presente trabalho pretende abordar o futebol no Brasil, enquanto agente produtor de paisagens, tradições e identidades, seu significado e expressão na cidade. Após expor considerações teórico-metodológicas e apresentar um olhar panorâmico, analisaremos mais detidamente o caso de Porto Alegre (uma das maiores cidades do Brasil) e seus dois principais clubes de futebol como síntese de conflitos identitários. Através da evolução dos estádios desses dois clubes, destacamos a paisagem mutante do futebol, este universo de práticas e representações que evolui e se transforma profundamente no transcorrer do século XX.

INDEX

Palavras-chave : futebol, estádio, identidade, paisagem Index géographique : Brésil, Porto Alegre

Keywords : football, stadium, identitie, landscapes Mots-clés : football, stade, identité, paysage

AUTEUR

GILMAR MASCARENHAS

Université de l'État de Rio de Janeiro gilmasc2001@yahoo.com.br

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