• Aucun résultat trouvé

CONCLUSION GENERALE. En outre, il est clair qu'au Brésil la situation est de loin beaucoup plus grave qu'en France, car le pro-

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "CONCLUSION GENERALE. En outre, il est clair qu'au Brésil la situation est de loin beaucoup plus grave qu'en France, car le pro-"

Copied!
7
0
0

Texte intégral

(1)

L'objectif principal de notre travail a été de mettre en lumière et d'expliciter les méthodes employées par les éducateurs en France pour voir s'il est possible de les utiliser au Brésil.

Nous avons conclu affirmativement quant à la possibilité de faire bénéficier le Brésil de l'expérience française en matière de rééducation. En effet, l'examen du contexte socio-économique et culturel permet de cons- tater que les divergences entre les deux pays ne sont pas très profondes en ce qui concerne le problème des mineurs, bien que les causes indirectes de la délinquance y soient différentes. Cela nous autorise donc à penser que les techniques utilisées en France devraient être efficaces au Brésil.

Le point de départ de cette constatation est

l'étude générale comparative de la situation des deux pays.

Nous avons effectué ensuite une enquête auprès des éduca- teurs en milieu ouvert. Ainsi notre séjour en France nous a été très profitable et nous a aidée à suggérer des chan- gements que nous croyons efficaces au Brésil. Cette étude comparative a été l'occasion d'une réflexion plus profonde sur le problème du jeune délinquant au Brésil même et nous a fait découvrir des aspects du problème méconnus jusqu'à présent.

En outre, il est clair qu'au Brésil la situation est de loin beaucoup plus grave qu'en France, car le pro-

(2)

blême est profondément lié à la misère, définie comme étant la privation du minimum nécessaire à l'habitation, à l'hy- giène, à l'instruction scolaire et professionnelle et à la subsistance de la vie. Il est évident que toute solution nécessite l'élimination de la misère de ces familles.

Autrement dit, viser à améliorer la vie des jeunes sans changer les conditions de vie de leurs foyers serait une contradiction car ces maisons sont situées dans les mon- tagnes, autour des villes, sur les plages même où habitent des centaines de "favelados".

La FUNABEM s'est vue attribuer des fonctions

normatives, de coordination et d'aide financière. Cependant ces activités très limitées ne lui permettent pas d'avoir une emprise suffisante pour faire la synthèse et orienter la politique nationale du mineur. Une action plus efficace devrait .être menée par le gouvernement car ce problème ne doit pas dépendre uniquement de l'assistance directe. C'est ainsi qu'il faut attaquer la cause du mal à la racine, et donc faire agir plusieurs ministères dans ce sens, à com- mencer par celui de l'éducation et de la culture. En effet, comme nous l'avons souligné, le manque d'éducation élémen- taire est souvent une des principales causes du problème.

De plus, plusieurs initiatives d'assistance aux mineurs dépendent du ministère d'éducation et de la culture et de- manderaient beaucoup plus de dynamisme, comme par exemple les mesures concernant les écoles, l'éducation des parents, les services d'orientation éducative et familiale, et les services d'orientation professionnelle. L'exécution des programmes préventifs et de traitement du mineur exigent un enseignement professionnel indispensable. Il faut donc donner une impulsion nouvelle au SENAI (Service national d'apprentissage industriel), au SENAC (Service national d'apprentissage commercial) et aux programmes de formation de la main d'oeuvre du Ministère de l'Education.

(3)

E n ce qui concerne le Ministère de la S a n t é , i l devrait être prévu, des ressources progressivement a u g m e n - tées pour une assistance prénatale et à l'enfance, ainsi que pour une a m é l i o r a t i o n d u n i v e a u de v i e e n g é n é r a l , spécialement en m i l i e u r u r a l . Le ministère brésilien de la prévoyance et de l'assistance sociale doit renforcer les a l l o c a t i o n s f a m i l i a l e s en d o n n a n t d e s b a s e s plus justes pour u n n i v e a u de v i e correct (la p r o p o r t i o n pour l'instant a u B r é s i l est de 5 7° d u salaire d u père par e n f a n t , tandis qu'en France elle est de 22 % d u salaire de base m e n s u e l

pour le 2e enfant et 33 fo p o u r le troisième et les s u i v a n t s ) .

Quant aux droits d e s m i n e u r s , i l nous semble que la l é g i s l a t i o n brésilienne est a s s e z b i e n f a i t e . Les lois n'ont pas u n caractère punitif mais protecteur ; cependant elles agissent d a n s u n contexte social et i l ne faut donc pas attendre d u droit le changement d'une réalité s o c i o - économique . Les n o r m e s juridiques ne peuvent être a c c u s é e s d'être la cause de m a n i f e s t a t i o n s antisociales des jeunes et il ne faut pas n o n plus e n attendre le changement pur et simple de la réalité s o c i o - é c o n o m i q u e .

D'un autre c ô t é , le code d e s m i n e u r s ne peut pas rester complètement étranger à u n problème plus concret î les m o y e n s n é c e s s a i r e s d'une assistance pratique aux m i - n e u r s . Le code des mineurs se contente de prévoir l'établis- sement d e s institutions et d e s o r g a n i s m e s , mais ceux-ci ne peuvent fonctionner faute de r e s s o u r c e s . La r é a l i s a t i o n des options proposées par la loi nécessite d e s ressources a d a p - t é e s aux instruments prévus par le c o d e . I l est évident que la bonne v o l o n t é d u juge d e s enfants est insuffisante s'il ne possède pas les moyens et les fonds n é c e s s a i r e s pour bien remplir ses f o n c t i o n s . U n e a c t i o n éducative menée lors de la première i n f r a c t i o n contribue à la p r é v e n t i o n de la crimina- l i t é , m a i s exige d e s r e s s o u r c e s m a t é r i e l l e s et h u m a i n e s .

(4)

Nous croyons que seule une reformulation globale de la politique de protection des mineurs sera en mesure de favoriser leurs promotions en tant que personnes intégrées dans le processus de développement du pays. Le problème du mineur au Brésil devrait être résolu au sein de la politique nationale globale à partir de directives qui devraient être légalement établies selon la réalité socio-économique.

Pour l'essentiel, il ressort de cette étude que les solutions dépendent de l'amélioration du système général brésilien. En effet, le problème du mineur est lié au fonc- tionnement des structures sociales, économiques et politiques.

Il est évident que cette constatation limite sérieusement notre action. La solution globale dépend d'une action de longue d.urée, s'étendant éventuellement sur plusieurs géné- rations, pour contribuer au développement de notre pays.

Cependant, une action parallèle au sein des institutions

économiques et politiques peut être menée dans la conjoncture actuelle.

Outre les réformes structurelles, cela nécessite un changement de mentalité, ainsi qu'un certain courage pour

l'implantation de nouvelles méthodes de travail. Les mesures préventives visant à contrôler et éviter l'aggravation du problème social du mineur nécessitent le développement de l'assistance aux familles, des loisirs organisés et d'un travail sérieux avec les jeunes en milieu ouvert. Toutes ces conclusions ont été fondées sur des faits concrets et des expériences fournies par la situation française, ainsi que sur des normes fondamentales qui règlent cette réalité.

Notre expérience au Brésil nous donne également les éléments d'adaptation possible à notre propre réalité, conformes aux moyens disponibles et à la nécessité du pays.

(5)

De cette façon, un travail sérieux dans les modèles sug- gérés peut être réalisé.

L'internement devrait être exceptionnel et il faudrait adopter plutôt des mesures telles que la liberté surveillée et la remise de l'enfant à la famille, mais cela ne doit pas être une solution de remplacement, à défaut d'autres, la liberté surveillée bien employée est, de plus, éducative, efficace et également préventive. C'est surtout par l'exemple de son exécution en France que nous allons pouvoir bénéficier de cette étude. Notre travail au Brésil auprès du juge des enfants va nous permettre de tenter une telle expérience de liberté surveillée qui pourra éventuel- lement servir de modèle à d'autres villes. Comme professeur à l'université, il nous sera possible également d'aborder ce sujet avec nos élèves et de les guider dans leurs stages.

Il nous faut d'abord un personnel spécialisé bien formé en vue de la rééducation. Les éducateurs doivent sa- voir quel travail faire et comment l'exécuter. En ce domaine,

les bonnes intentions ne suffisent pas. La recherche de so- lutions toutes faites est illusoire. Les recettes n'existent pas en matière de rééducation de jeunes délinquants, comme du reste pour tout ce qui touche à l'homme. Cela demande de la part de l'éducateur une remise en question en deux temps : son action personnelle et la portée de celle-ci sur le jeune.

C'est une constante réflexion à mener de pair avec l'action et dont l'élément décisif est finalement l'éducateur lui-même.

Une technique aussi raffinée soit-elle ne pourra dispenser un éducateur de prendre position en face de va- leurs fondamentales, pas plus qu'elle ne lui fera faire l'économie de convictions personnelles. C'est ainsi qu'une technique appliquée mécaniquement, sans souplesse et sans

/ '

(6)

subtilités risque de se dégrader rapidement vers une sorte de dressage.

Le découragement fournit une porte de sortie aux éducateurs à qui manque un système de valeurs bien établies.

Le laisser-aller tente celui qui n'a pas une certaine con- ception de la vie à transmettre. Il doit intervenir et user de son influence pour amener le jeune à une démarche person- nelle, au cours de laquelle il découvrira ses capacités,

développera ses propres qualités. L'éducateur doit également, par sa présence, avoir une action positive non seulement sur le jeune, mais sur la famille ; il ne peut pas demeurer un élément neutre. Un refus d'attitude motivée devant une si- tuation révèle un manque de conviction de sa part et sert à masquer sa faiblesse.

Par ailleurs, le rô*le de l'éducateur est un travail de longue baleine, son intervention sera toujours complexe en face des problèmes du jeune. C'est pourquoi, tous ceux qui s'occupent de près ou de loin des délinquants, ne de- vraient être admis dans cette fonction qu'après avoir fré-

quenté des cours de formation et de recyclage permanent à plusieurs niveaux.

Au fur et à mesure de notre recherche et de notre étude pour mieux comprendre le jeune voleur, nous nous sommes rendu compte que le vol est l'expression de difficultés

psychologiques et sociologiques très diverses. Il est difficile d'établir, parmi les délinquants, une catégorie spéciale

intitulée "jeunes voleurs". Par contre, le vol chez les jeunes est le symptôme d'un manque matériel et affectif.

D'autre part, l'inadaptation peut être renforcée par les interventions répressives. En écartant le jeune de

(7)

la société normale, l'internement fixe chez lui des atti- tudes anti-sociales.

Le problème des jeunes délinquants est aussi celui de la société qui doit apporter sa collaboration pour mieux le résoudre. Il faut donc faire prendre conscience de leur rô*le aux citoyens pour qu'ils s'engagent dans la lutte pour la promotion de la jeunesse brésilienne. Cette tâche appar- tient donc aussi aux non-professionnels de l'éducation, grâce à une confiance réciproque.

Ce ne sont là que quelques suggestions provisoires, toutefois nous croyons avoir dégagé des pistes pour des

recherches ultérieures.

Au terme de ces considérations, il est possible de dire que, tout en reconnaissant les failles de notre travail, celui-ci représente l'effort de quelqu'un qui a vu et vécu le problème de la jeunesse au Brésil et a voulu chercher de meilleures solutions que celles qui existent actuellement.

Références

Documents relatifs

Dans le but de réaliser des dimensionnements thermiques peu coûteux, mais fiables, une dé- marche de modélisation thermique a été mise en place avec les outils FLUIDE1 et THERM1,

Aujourd'hui, les pays membres de l'OCDE sont les plus importants producteurs de déchets urbains au monde et son accumulation accélérée est apparue pour la première fois comme

14 Les actions de coopération s’appuient sur la mobilisation d’experts scientifiques, les deux pays favorisent et formalisent les partenariats et échanges

• Cependant, l’ajout d’une teneur optimale en CAP conjointement avec une dose même inférieure à l’optimale de coagulant améliore les rendements d’élimination de

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des

Le cadre nous semblant un peu restrictif et manquant d’envergure par rapport aux échanges entre nos deux pays en matière de recherche sur la ville et l’urbanisation, nous

L’e-mail a son style, ses formules et ses codes, encore faut-il les connaître et les maîtriser  : il vous faudra capter l’attention de votre lecteur dès les premiers mots et

C e programme, porté par l’Ambassade de France et le réseau des Alliances Françaises, a pour objectif de convier au Brésil de jeunes pianistes incarnant le renouveau