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La décision d'arrêt des traitements spécifiques en cancérologie

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Academic year: 2022

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Revue de presse nationale

Sabrina Mehiz, Haute E´ cole Arc Sante´, HES-SO, Professeure charge´e d’enseignement HES, Master sciences cliniques, pratique avance´e en cance´rologie, Neuchaˆtel, Suisse

La de ´cision d’arre ˆt

des traitements spe ´cifiques en cance ´rologie

E

n oncologie, la de´cision d’arreˆt des traitements est un processus complexe et multidimension- nel faisant intervenir le me´decin, le patient, l’e´quipe et les proches.

La France est un des rares pays a` be´ne´ficier d’une assise re´glementaire permettant d’encadrer la pra- tique de ce processus de de´cision me´dicale partage´e, mais aussi de permettre aux patients d’e´viter tout acharnement the´rapeutique (Loi sur les droits des patients, 2002, et Loi Claeys-Leonetti, 2016).

L’auteur identifie de nombreux facteurs pouvant influencer le processus de´cisionnel du me´decin, ainsi que les impacts que pourrait engendrer telle ou telle de´cision (arreˆter ou poursuivre) d’un point de vue e´conomique et e´thique.

En effet, le me´decin oncologue se retrouve face a`

un dilemme : poursuivre ou arreˆter les traitements e´tant donne´ les nombreuses alternatives the´rapeu- tiques, la demande du patient, de ses proches, la notion de perte de chance, la rationalite´ de la prise en charge, la pre´servation de la qualite´ de vie, etc.

La recherche de consensus, la mise en e´vidence de la prise en charge pluridisciplinaire ne´cessitent en cance´rologie une prise de de´cision concerte´e. Cette colle´gialite´ permet a` chaque intervenant une prise de recul favorable, afin de surmonter la charge e´motionnelle, mais aussi d’identifier des crite`res objectifs et singuliers dans toute la complexite´ d’une

situation (aˆge, scores pronostics, de´nutrition, chi- miore´sistance, de´faillance d’organes, etc.).

Pour eˆtre re´alise´e dans les meilleures conditions, l’auteur nous rappelle l’importance d’avoir, en amont a` cette de´cision, e´labore´ un projet de soins global afin de pouvoir solliciter l’e´quipe de soins palliatifs de manie`re pre´coce.

L’e´quipe de soins de supports palliatifs de l’Institut Curie (Paris) a re´alise´ une e´tude de cohorte observationnelle prospective pendant six mois, avec pour but de de´crire le processus de de´cision me´dicale partage´e pour la poursuite ou l’arreˆt des traitements spe´cifiques.

Les patients inclus dans l’e´tude e´taient au nombre de 47, avec une moyenne d’aˆge de 65 ans et un e´tat ge´ne´ral alte´re´ (OMS 3), connus ante´rieurement par l’e´quipe de soins palliatifs pour 50 % d’entre eux.

«Il en ressort que, dans un premier temps, les traitements remis en cause e´taient majoritairement les chimiothe´rapies intraveineuses (53 %) [. . .] le questionnement survenait le plus souvent en hospi- talisation conventionnelle (48,9 %) ou en hoˆpital de jour de soins de support (40,4 %) et les motifs les plus souvent e´voque´s e´taient la de´gradation de l’e´tat ge´ne´ral (90 %) ou la progression de la maladie (68 %) et la chimiore´sistance (42 %).»

Ces diffe´rents crite`res objectifs ont e´te´ identifie´s et chiffre´s par cette e´tude et, en fonction de ces re´sultats, il a e´te´ constate´ que l’arreˆt des traitements spe´cifiques survenait dans 58 % des cas et que «la de´cision finale suit l’avis de l’oncologue dans 90 % des cas, en discordance avec l’e´quipe de soins palliatifs dans la moitie´ des cas. »

Il est a` noter que lorsque l’annonce d’arreˆt des traitements est faite, le terme « pause » plutoˆt qu’« arreˆt» est utilise´, malgre´ la non-reprise de traitement avant le de´ce`s.

Cette e´tude nous permet d’ouvrir des perspectives de re´flexions sur les enjeux actuels survenant dans cette de´cision partage´e d’arreˆt des traitements spe´cifiques, et de de´velopper des outils favorisant la colle´gialite´ dans ces processus, tout en tenant compte de l’e´thique.

Laouisset C, Waechter L, Rossi A,et al. The decision to withdraw specific treatments in oncology.Soins 2019 ; 64 (833) : 38-40.

Doi : 10.1016/j.soin.2019.01.00

BulletinInfirmierdu Cancer 71 Vol.19-n82-2019

doi:10.1684/bic.2019.71

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