CORPS LEGISLATIF, CONSEIL DES CINQ-CENTS.
RAPPORT
FAIT
Par CAMILLE-JORDAN,
Sur
lâ.Police des Cultes.
Séance
du 29
prairial,an 5
.R EPRÉSEKTANS DU PEÜPLE
,L’opinion publique sollicîtoît depuis long-temps
une
révision des lois portées sur les cultes
&
leurs ministres:interprètes fidèles
de
cette opinion , vous avez, dès lespremiers jours de votre session ,
ordonné
qu’on vousen
préparât le travail 5 votrecommission
vous apporte le fruitde ses méditations; je viens,en
sonnom,
vousen-
tretenir des cultes
&
deleurs ministres, rappeler les prin- cipes , ycomparer
les lois, indiquer les réformes.Quel
sujet! il appartient àla plus hautelégislationj il embras- se les intérêts les plus chers, il touche
aux
passions les plus ardentes5 toute laFrance
attend avecune
inquiette espérance les résolutionsque
vous allez adopter.A
lavue
d’une tâche aussi étendue , votrecommission
s’est sentie quelquefois effraîyée5 plus souvent , nos pensées se sont élevées
en
présence de ces grands objets,nous
les avons abordés avecune
joiemêlée de respect.Heureux, nous
§ommes-nous
dit, d’être appelés par vous à débrouillerA
WN£WB£EEÏ
le calios d’une législation informe I
Heureux
d’avoirà
plaiderla causede
la justice&
de riiumanité devantune
assemblée digne d’en écouter le langage&
d’enproduiretous les actes !
Le temps
detousles genres de fanatisme est passé;une douce &
tolérante philosophiea
fixé son sanctuaire dans ce temple des lois; toutes lés religions chèresau
peuple sont devenues sacréespour
ses représentaiis; tous les intérêts qui lestouchentseront ici discutés avecdécence,
&
réglés avec justice.Cette impartialité qui vousdirige ,
mes
collègues ,me
répond que
la jun
esse&
l’inexpérience de celui qui vous parlene
seront point à vosyeux un
préjugé contre le projet quil doit vous soumettre.Non
, vous m’oublierezau
milieude
si grandsintérêts,ou
vous vous souviendrezque
jene
suis icique
l’organede
votrecommission
j ce projet lui appartient tout.entier.Que
si, contre levœu de mon cœur
, il m’échappôit,en
le proposant, quelque expressionimprudente
* ^le>vH^ppartienfe qu’àmoi
,&
ne
doit nuire qu’à moi. ^Votre
commission
étoît chargée par vous derévoirtoutensemble
les loissurHa
police des cultes&
lês lôis contreles prêtresî^ell^ a*lÿentôtcamprîs
que
cesdeux
objetsdis-tincts,très-efendus, exîgeoîent
une
attention exclusive&
ne
pouvoient' éembrassés dans
un
seul rrapport. Ils se- ronttraités à part&
vous,seront successivement soumis /nous
vous' parlerqps d’aborà de lapolice descultes , en- suitede
céslois qui ontordonné
ta réclusionoïC],à dépor- tation des prêtresinsermentés. Ce.t ordre hôiisé'toitindi-qué
par lahature/même
des questions. Il falloit poser les principesgénéraux
surl’exercice descultes, ayant d’exa-miner
dps lois, partiç;ulièrescontré leurs ministrès. C’est aprèsavoir.détèréQihécomment
la,liberté descultes se dé-veloppe,
comment
elle semodifippar
Tordre public,
que
vousserez
mieux en
étatd’apprécierlaJusticeou
l’injusticedes dispositions pénales çoiitre îps ministres de certains cultes,
&
de balancérlesavantagesdelesîhconvénîensde
leur abrogation. L’organisation généralede la police des cultes, seiadonc
aujourd’huiTunique
objet de notréexamen.
Nous ne
né vous retracerons pas toutesles lois relative^àcette police
pendant
les années 1790, 1791 ,& pendant
les
deux
premières années de laRépublique,Celles qui furent portées sous le règne de la constitu- tion de 1791>
nous
offrentle tableau d*un culte particu- lierreconnu
par l’état, salarie par lui , 6c dontla police faisoit partie de la constitution de l’empire. Celles quiaccompagnèrent ou
suivirent la constitution anarchiquéde
1793 ,ne
respirentque
lahaineprononcée
d*un cultede le mépris de tous , en parlant sans cesse
de
la libertéde
tous. Cette législation ténébreusene
tarda pas à dis- paroître à la lumière des beaux jours de thermidor.Une
loidu
3 ventôsean
3,commença
à faire jouirlesFrançaisde quelques bienfaits delalibertédesxultcs.
Une
autre loi
du
11 prairialan
3 étendit&
modifia lesdispo-sitions de laprécédente.
Enfin
la loidu
7 vendémiairean
4 embrassa&
régla toute la police descultes.Sivous joignez à ces loisprincipales
une
loidu
22 ger- minalan
5, qui proscrit l’usage des cloches, vous aurez rassemblé tout ce quiforme
la législation actuellement existante sur la police des cultes, tout cequi étoit soumis
à
notre révision.Pour
connoître les réformes à opérer dans ceslois ,nous ne
vous traînerons pas surles détails.Un
plan plus régulier&
plus simples’est offert ànous;
cherchons ce qui doit être, avant d’examinerce quiest
;
commençons
parnous
assurer des principes qui doivent gouvernertoute la législation surlapolice descultes5 dé- duisons leurs diversesconséquences; recueillonsces con- séquences, ellesdoivent composer, seules,une
loiparfaiteWr
la police déscultes5
nous
n’aurons plus qu’à ycom-
parer les lois existantes;nous
appercevrons d’uncoup-
^d^œilleur
harmonie ou
leur dissonance, ce qui doit être 'conservé , ce qui doit être aboli.Et d’abord
nous
avons parlé de principes. Il n’est pasici question
de maximes
abstraites; ilne
s’agitpasde nous
liVYér à nos spéculations
,
pour
découvrirlemeilleur des systèmes.Non
,une
puissance supérieures’estexpliquée;le peuple a voulu, savolontéest déposée
dans
la consti- tution, il faut l’y chercherpour
la suivre5 tous les prin- cipesne
sont icique
des faits, A.zOr', j’oliVEe cette constitution , 5c la première déclara- tion qui s’offre à
moi, comme
lefondement
de la législa- tion surles cultes, c’est qu’ilsjouirontd’aune entièreliber- té5
qpe
nulne
peut êtreempêché
, en seconformant aux
lois,
de
professerleculte qu*ila
choisi. Ici, représentans ûvLpeuple> qu’il
me
soitpermis dem’arrêterquelquesins- tans sur ce principetutélaire. Si long-temps ilfutinvoqué .parceux
quile vidloient avec le plusd’audace ; si long-temps
ilne
futparmi nous
qu’uneamère
dérision,jointe
à une
cruelletyrannie ; aujourd’huimême
, àvotre insçu, il reste tantdedispositionsdans noslois quien
contrarientle véritable esprit
, qu’il est justesansdoute
de
leprocla-mer
avec quelque solemnité àl’entrée decette discussion,&
denous
pénétrai»tous de sa vive lumière. J’oserai ledire,
parmi
les droitsque
la constitutionassureau
peuple, il n’en est pasdont
l’exercice lui soit plus cher, il n’en est pas4pnt
le maintien soit plus sacrépour
vous.La
vo- lonté publique , sur d’autres pointsde notrelégislation, apu
changer5 elle apu ne
pas seprononcer
toujours avec précision&
clarté: ici , elle estunanime
, constante, écla- tante.Entendez
cesvoix qui s’élèventdetoutesles partiesde
laFrance
/ faites-les retentir, vous sur-tout, qui na-guè
resrépandus
dans les départemens, avez recueilli la libreexpression des derniersvœux dü
peuple ; je vousen
Î
irendsà témoins5 qu‘’avez-vous
vu
dans le seindes fainil- es? Qu^avez-vousentendu
dansles asssemblées primaires&
électorales? Quellesrecommandations
se mêloientaux
touchantes acclamations dont vous fûtesenvironnés?Parr toutvos concitoyens réclament le libre exercice
de
tous les cultes5 par-tout ces
hommes
simbles&; bons, quicou- vrent' noscampagnes
5c les fécondent par leurs utiles travaux, tendentleursmains
suppliantesvers les pèresdy.peuple,
en
leurdemandant
qu’illeursoitenfin permisde
suivreen
paixla religiondeleurcœur,
d’enchoisir àleur gré les ministres, 5c de se reposerau
sein de leurplus douceshabitudes, detous lesmaux
qu’ils ont soufferts.Eh
!ne
vous étonnez pas de l’intérêt singulier qu’atta- chentaux
idées religieuses tous ceshommes
habitués à s’ennourrir.Ce
sontellesqui leur assurent des jouissancesJ
indépendantes
du
pouvoir deshommes
5c des coups dtt sort; ce sontelles qui tempèrent àleursyeux
cette inéga-lité des conditions nécessaireà l'existencedes sociétés
hu-
maines. Leurbesoin estsenti sur- toutparlespeuplesen
ré- volution. Alorsilfautaux malheureux
l’espérance; ellesert font luire lesrayonsdansTasyle de la douleur; ellesëclaL rentla nuitmême du
tombeau; ellesouvrent devant l’hom-me
mortel&
fini d’immenses5cmagnifiquesperspectives^Législateurs !
que
sont vos autres bienfaits auprèsde
cegrand
bienrVous
plaignez l’indigent; lesreligionslecon- solent.Vous
réclamez ses droits; ellesassurentsesjouis- sances.Ah
rnous
avons parlé souvent de notreamour pour
le peuple, de notre respect
pour
ses volontés; sice langagene
fut pas vaindans nos bouches,respectonsavant tout desinstitutions sichèresà la multitude.De quelque
nom que
notrehautephilosophiese plaise àlesdésigner^quelles
que
soient les jouissancesplus exquises auxquellesnous
pensonsqu’ellenous
admet, c’est làque
lepeuplea
arrêtéses volontés ; c’est là
que
il a fixé ses affections, îlnous
suffit , 5c tous nos systèmes doivent s’abaisserdans
sa volonté souveraine.
Mais en
accomplissant levœu
de l’humanité, voussui- vrez encore le conseil d’une profonde politique; encon-
tentant le peuple , vous affermisseztoutes les lois.Ouï
,législateurs, iî estutile
, il estprécieux
pour vous que
les religions existent, qu’elles exercent
en
libertéleurpuis- sante influence/ elles seules parlent efficacementde
Iftmorale
au peuple ; ellesouvrent soncœur aux
doucesaf- fections; elles luiimpriment le sentiment del’ordre,elles préparent votre ouvrage; elles l’achevroientpresque sansvous-même. Ah
! depuis quelques années,nous avons
créé des milliersde lois;nous
avons réformé tous les co- des, &: jamaisplusde crimesne
ravagèrentce belEmpire.
Pourquoi? c’estqu’on afaitdisparoître
du cœur du Fran-
çaiscettegrande loiqui y avoit été gravée parla nature quiseule enseignoitle juste
&
l’injuste, quiseule donnoitla sanction à toutes les autres. Faités-la revivre, cettelo£
puissante
;
donnez
àtousles culteslafacultéde
larécréerdans
tousios çœurS|nous
n’uuronsplusbosoinde toutcetA3
^ippareîld’ordonnances 5cdepeines: lelégislateuraura
peu de
choses à faire, parceque
leshomroes
seront bons. Les loisne
sontque
lesupplément dela moralité de$ peuples.Que
lalibertéque
vous accordez àtouslescultesne
soitdonc
pointen
vousl’effetd’une égaleindifférence, encore
moins
d’un égal mépris ,comme
cette tolérance dont s«bparèrent longtemps de
dangereux
sophistes , mais qu’elle soit le fruit d’une sincère affection.Vous ne
devez pas seulementles souffrir; vous devez lesprotéger tous, parceque
tous entretiennent la morale, parceque
tous sont utilesaux hommes.
Ily eut des législateursîqiii,touchésde cette salutaire influence desidées religieuses, crurent de- voirlier leculteaux
lois, 6cprêter à lareligion tout lese- cours de l’autorité civile,
pour
s’assureren
retour tout l’appui de la religion.Vous
n’avez pas ado;?té leur systê- tênie,
que du moins une
liberté générale supplée àune
protection spéciale;que
la force des religions, si elle n’est pas accrue par vos institutions ,ne
soitjamaiscon- trariée par elles.Combien
il seroîtterrible , d’ailleura, de prétendre y porterdesatteintes î Autantla libertédescultespeutnous
servir
en
fondantlamorale, antant leur proscriptionpeutnous
êtrefunesteencompromettant
lapaixpublique.Nous
rallumerionsune
guerre déplorable entrenoscoficitoyens;nous ne
les détacherions pas deleursdogmes
,nous
leur ferions abhorrer nos lois ; nous substiturions à ladouce
vertu qui eût fait fleurir l’état , le fanatisme aveugle qui le renverse.Non
, lapenséedeproscrire tous lescultesen France
, d’y proscrireun
cultequel qu’ilsoit, cettepensée aprèsles sanglantesleçonsque nous
avonsreçues, estune
pensée impie, elle n’abordera pas les réprésentansdu
peuple, elle est exécréedans cette enceinte. J’en jureparles
mânes
de 5oo,oco Français étendusaux
plaines de laVendée,
épouventablemonument
des fureurs de la per- sécution êc des excèsdu
fanatisme îQue
tousnos concitoyens soientdonc
aujourd’huiplei-nement
rassurés ,•que
touscatholiques , protestans, as-sermentés , insermentés , sachent
que
cestlavolontédu
Ipgisiateiir
,
comme
levœu
de la loi, qu’ils suivent
en
liberté la religion
que
leurcœur
a clioîsie. Je leuren
re- nouvelle en votrenom
lapromesse sacrée5 touslescultes sont libres en France.Un
second principe se présente, la constitutionn’apas déclaré seulementque
tousles cultes seroientlibres5 elle a vouluque
tous fussentégaux
devant la loi/ ellen’ensalarie
aucun
,& ne permet
pas qu’aucun citoyen soit forcé de contribueraux
dépenses d’un culte ; elle^ne
re- connoît point le titre de ministres des cultes^
& ne
les distingue point des autres citoyens.Ce
principe n’apas besoin de commentaire.Enfin , il est
un
troisième principe qui vient modifierles
deux
précédens; c’est
que
l’exercice des cultesne
doit pas devenirune
occasion detroubles, c’estque
leurspar- tisans doivent être arrêtés&
punis, alorsqu’ilseommen-
ceroient àen abuser
pour
violer la tranquillité ppblique* .La
constitutionl’a exprimé parla condition qu’ellemet à
la liberté
du
culte :Nul ne peut
êtreempêché
yen
secon*Jormant aux
loix, exercer le culte qu*ila
choisi.Ce
principe résulte des Conditions premièressur les- quelles re])osent toutesles sociétéshumaines
5 ellesne
fu- rent forméesque
pour échaper àl’anarchie des volontés privéesOn ne
peut y êtreadmis
qu’en se soumettantà
l’ordregénéralqu’elles établissent^
on
n’y obtientdesdroits qn’en respectant ceuxdesautres^ on”n’y jouitdesbienfaits de la loi qu’enen
remplissantles devoirs. Il seroit intolé- rableque
lalibertédescultes , accordéesousla restriction de la liberté 6c de lapaix publiques, pût êtreleprétexta de les'violer; les partisans d’un cultequi feroîent profes- sion de révolte contre les lois , doivent quitter les villes&
se réfugierdans
les forêts.C’est l’intérêt bien
entendu
des partisaitseux-mêmes
descultes divers, de maintenir avec rigueur ce principes libertédontilsjouissentdeviendroît bîen-tôtnulle, sjIs n’étoient préservés de la licence d’unfanatisme aveugle/ cettesagerestriction estleurmutuelle garantie.
Ainsi point
de
douteque
Ips sectateurs des cultes,ne
doivent être surveilléspour
qu’ilsne
troublent pas Tordre,&
arrêtésau
inoiacni; g^u’ils le troublent./
Mais
cette surveillanceprovisoirene
doitpasattenterà leur liberté jusqu’à l’existencedu
délit; la loine
punit pas d’avance , ellene
persécute pas par précaution.Mais
encore,quand
le délit existe , c’est l’auteurdu
délit qu’il faut arrêter ,
& non
pas son culte qu’il fautproscrire.
Toute mesure
qui tend à gêner l’exercice d’un culte , êc n’est pas expressément exigée par la tranquillité publi-que
, estune
vexation.Tonte
disposition qui. Sans exposerl’ordre, sansatten- ter à l’égalité des cultes ,en
facilite l’exercice, estune
disposition sage
&
bienfaisante.Cesprincipes établis , il
nous
suffiramaintenant
d’en, presser lesconséquences; de déterminerceque
renferme la liberti des cultes, ceque
suppose leur égalité , ce qu’exigela tranquillité publique , decombiner
ces résul- tats ; leur combinaison sera la loi quenous
cherchons sur la police des cultes.La
première, la plus immédiate conséquence de lali-berté des cultes, c’est la liberté absolue des opinions reli- gieuses. Il
ne
sera pas permisau
législateur.de s’inter])oser entrel’homme &
la divinité ; il ne lui sera pas permis d’exigerdu
citoyenaucune
profession de croyancereligieu- se,aucun
actequisuppose qu’il atelleou
telle doctrine.De
là suitune
grande vérité qu’il esttemps
de procla-mer en France
, c’estque
sous la loide laliberté des cul- tes le législateurne
peut plus exiger des sermens.Le serment
est par essenceun
acte religieux ; il estun
pacteformé
avec leshommes,
maisen
présence de la di- vinité; elle y estinvoquée comme
témoin& comme
juge;on
srqjpose qu’ellelitau
fonddes cœurs, qu’ellecommande
là vérité
&
punira lemensonge. Tout
cela est renfermédans
ce seulmot
, jt le jure.
On
ypromet
ensuiteun
objet déterminé.
Or
d’abord il est deshommes
dans l’étatquï
ne
croient pas à ces vérités fondamentales de l’exis-tencede Dieu, de.laprovidence divine ,
&
qu’on ne peutcontraindre d’y rendre témoignage; il ya des sectes reli- gieuses qui ne permette'ntpqs cette invoca ion de la divi- nité
que
siugpose le sonnent; tels les Q-aakers; les
Ana-
baptîstes. Il y en a qui
, quoi qu'en admettant les scr-
mens
, n’en usent qu’avecune
excessive réserve. Il enestenfin qui , pour mille raisons^ peuvent trouverl’objet particulier sur lequel porte le serment ,
en
contradiction avec leurs opinions religieuses.Le
législateurne
sauroit icis’érigeren
juge , prévoir toutes les opinions, y com-r parer ses formules,
&
s’assurer qu’ilne
viole point par le serment qui lui semble le pluspur
J^innocenteliberté des consciences.V
Pendant que
lesermentexigebeaucoup
deshommes
qui professentune
certaine religion, iln’irnpose rienaux hom- mes
()uin’eli professentaucune^
ôc sous cerapportilviole l’égalité politique ; il a lié les uns ôc n’a pas lié les autres.Sous ce rapportencore se manifeste soninutilité.
Le
légis-lateur prétend l’employer
comme
garantie, ôc cette garan-tie n’atteint pas tous ses citoyens , elle est incertaine
&
bornée; plus l’empire des opinionsreligieuses s’affoiblit, pluselle
diminue
; dansun
sièclecorrompu,
elle estpres-que
annulée.Mais
qu’est-il besoin d’invoquerlesprinci- pes dansune
question qu’éclaireune
si déplorable expé- rienceFQue ne nous
a-t-elle pas dit surl’abus&
l’inutilité desserraens?Jamais , depuis quelques années ,le ciel en- tendit-il plus de sermens d’obéissance aux' lois? Jamaisfut-iltémoins deplusd’infractions
aux
lois?Jamaislegou-vernement
s’appuya-t-il davantagesur cette garantie? Ja- mais en reçut-ilune
plus foibîe assistanceAu
lieude
contenir lesméchans
, nossermens
onttourmenté
laconscience desgens de bien;
au
lieu d’ajouter à la solem- nité desengagemens
, ils ont presque anéanti fa simple rel'gion des promesses ; ils ontrévélé à tous le secretde
l’ancienne corruption de nosmœurs
; ilsen ont
préci- pité la ruine.Aussi l’opinion publique
demande-
t-elle à grands crisque
vous fassiez à jamaisdisparohredu
milieude nous
ces jeux impies.Le
peuple repousse tous lessermens
par las- situde,en même temps
qu’il les rejette par conviction.Par-tout il vous répète ce
dilemne
si simple: législateurs!les
bons
serontfidèles sanssermens,
lesméchans
seront rebelles malgré tous les sermens. Retranchei&de
vaines•
. I ( ÏO )
. . .
formulés contradictoires à nos lois, iitutiles à notre re- pos, corruptrices de notre morale.
Cest donc un
principe incontestable qu’aucun sermentne
peutplusêtre exigéen Frapce
nidés ministres descul- tes, ni des autres citoyens,& nous
le placerions à la têted’uneloi sur lapolice des cultes, s’il n’étoitaujourd’hui plus
exactement
observé, s’il n’étoitimplicitement ren-fermé dans
la constitutionmême.
Mais au
défautdes sermenspour
s’assurerdes ministres descultes, le législateurne
pourra-t-il pas exiger d’euxquelque
déclaration particulière?ne
pourra-til leur de-mander
,comme
la loi de vendémiaire,une
simple pro-messe de
soumissionaux
lois?Le
maintien de la loi quiordonne
cette promesse seroit-ilconforme aux
principesque nous
avonsexposés?Seroit-ilsur-toutconvenable dans les circonstancesoù nous sommes
placés? Cette question s’offroitnaturellement à votrecommission, en
traitantde
la liberté des consciences
&
de l’égalité des prêtresaux
autres citoyens5 elle est
devenue
l’objet de sonexamen
leplus impartial
&
le plus approfondi.Nous
avonscommèncé
parreconnoître tousqu’iln’avoit assurément jamaisété dans l’intentiondu
législateur^en demandant
la promesse de soumission , d’attenter à la li- berté des cultesque
cette déclaration bienentendue,
fidèlement interprétée, n’exigeant pointdes citoyensl’ap-probation des lois,
ne
lesengageantpoint àfaire toutesleS actions qu’autorisent les lois , sebornant àexprimerl’obé- issance augouvernement
actuellement établi, nefrapoiteri effetsuraucune
opinionreligieuse,ne
renfermoit rien quine
futl’étroiteobligationdetouslesFrançais,&quene
pres- crivissent toutes Tes religions qu’ils professent.Nous
au- rionsardemment
désiréque
tousles ministres descultes,s’arrêtant à
un
sens si naturel&
sipur
, n’eussent point attaché ànosparolesune
fausseinterprétation, d’où sont néestoutes leurspréventions, qu’ils se fussentralliés àces ècclésiastiquesrespectables
de
Paris&
de quelques dépar-temens# qu’une
religionnon moins
sincère, mais plus Éclairée, a préservés de ces excessivesfrayeurs;que com-
156 eux, sans
examiner
sinous
avions le droit politiqued^esîger d’eux des déclarations particulières, ilsse fussent empressés de
donner
à la patrie ce gage touchant de leur obéissance, dcqu’ainslaumal
d’unedemande
imprudente,ne
se fût pasjoint celui d’un opiniâtre refus : mais après être convenus de toutes cesvérités ,nous
n’avonspu nous
dissimulerque
cettedéclaration, parcequ’elle étoitexigée des prêtres seuls,portoit atteinte à Tégaliréquidoitrégner entr’eux Sc les autres citoyens, parce qu’elle etoit généra- lementmal
interprétée, violoitl’innocente libertédes cons- ciences,que
sur-tout destinée à garantir l’ordre , elle étoitdevenue
inutile, ^
même
dangereuse à latranquil-lité publique.
Et d’abord l’égalité estatteinte parelle; vous
ne
salariezaucun
culte; vous n’avouez lesfonctions d’aucun culte; iln’y a plusdeprêtre devant vous; il n’ya
que
des citoyens appellésàun
égaltraitementdevant la loi.Pourquoi donc
distinguerencore le prêtre?Pourquoi lui imposer des dé- ' claratîons
que
vousn’exîgez pas (^esautres citoyens?Mais
cette déclaration est légitime
; elle n’est
que
la promesse de faire ceque
tous sontobligésde faire. Qu’importe vous croyez à la fidélité des aut*^es , sans cette promesse ; leur établissement sur votre territoire, la bonté devos lois,
vous semblent envers
eux une
suffisante garantie. Pour- quoi n^honorez-vous pas ceux-ci de lamôme
confiance?Pourquoi ne
présumez
-vous pasaussi leur obéissance sans leur promesse? Mais, leur ministère estimportant! Cela peutêtre. Touioursn’est-ilpasreconnu
dansl’état; vousne
l’avez pasjugéassezgrave
pour
l’érigeren
fonction publi- que: Laissez-le se renfermer icidans lesilence des condi^lions privées.
La
loin’apasconnu
leprêtrepour
l’honorer;elle
ne
doitpasleconnoîtrepour
lesoupçonner. Ouefaites- vousd’ailleursen
le discernant par vos soupçons? vous tournez-sur lui les regards, vous luirendez l’importanceque
vousprétendiezluiravir; vousnous montrez
leprêtre làou nous ne
devions plus appercevoirque
lecitoyen.J’ai dit ensuite
, laUberté des consciences estvioléepar cettedéclaration
; oui, la liberté
même
innocente , la li-berté restreintepar la soumission
aux
lois, dontpersonne
ici
ne
prétend dispenserles prêtres; elles l’estcontrevos loyales intentions , parune malheureuse
interprétationjelle Test,
non
dans votre sens, à vous quidemandez
la promesse , mais dans le sens de ceux donton
Texîge ,&
qui peut seul,
en
résultat, déterminerleurconduite.Des
scrupules religieux , absolument étrangers àun
principede
rébellion , ont dicté larépugnance du
plus grandnom-
bre5 des prêtresont accordétoutensemble
une
obéissance effectiveaux
lois ,&
le refus d’une promesre de soumis- sionaux
lois. Quelle bizarrerie ! quelle contradiction ! direz-vous : prenez garde,nous ne
prétendonspasjustifier icila soliditédeleurs raisonnemens; ilnous
suffitde vousmontrer,
àvouslégislateurs philosophes,que
ces raison- .nemens
ontpu
se former naturellement& innocemment dans
leurs esprits,que
des consciences honnêtes, maispeu
éclairées, sont ainsi violées àvotre insçu, dans l’en- ceinte
de
leurs opinions religieuses.Voici,
en
effet, l’histoire simple de cetterépugnance
,ellenaîtchez plusieurs/,
moins
delanaturemême
del’acte,que
d’une prévention générale contre toute espècede ser-ment &
de promesse. Depuis quelques années,on
leur aprésenté de si insidieuses formules,
on
atourmentéleur conscienceen
tant de manières , qu’elle se refuse violem-ment
aujourd’hui à toute interrogation nouvelle ; ilscrai-gnent de
trouverun
piègedans
les paroleslesplus inno- centes 5 ils Craignent d’encourager le législateur à de plus dangereuses tantatives sur leur liberté; il faut le dire , après ce qu’il ont souffert ,une
telle prévention, si elle est exagérée , est aumoins
excusable.Elle se
confirme
chez d’autres, parune
déplorale équi-voque
J ilsremarquent
, dans votre code, plusieurs lois injustes 5vous-même
le reconnoissez tous lesjours , vous le proclamezà
cette tribune , vousen
opérez la réforme.Ils y voient quelques lois quiautorisentdes actions con- trairesà des
dogmes
particuliers de leur religion, tellela- loidu
divorcepour
lescatholiques; sansdouteilsne
vou- droient pas , parce qu’une loi leur semble blâmable , se révolter contre elle; parce qu’il éSistedesabus , attaquer legouvernement
5 mais ils craindroîent de paroître ap-prouver
les lois qu’ils blàraént,ou
s’engager à faire lesaçüons
qu’ilscondamnent
; or | ils ont cru trouverdan»
(
i3)
la promesse,
&
cet acted’approbation, êzcetengagement;grossière méprise, sans doute l elle n’exprimoit qu’une simple obéissancedont Us reconnoissentl’obligation; elle n’a jamais prétendu leur enlever ce droit in prescriptible
du
citoyen de toutétat libre, de censurer la loien
lui obéissant; elle n’ajamais prétendu lesengager à fairetou- tesles actions qu’autorisentles lois. Il est très-clairqu’oil peut obéir à la loidu
divorce sans divorcer; mais enfin,I
c’est ainsi qu’ilsl’ontentendu,tousleursdiscoursvousl’at-
! testent, tous leurs écrits
en
font foi ; il n’est pasun de
I leurs
argumens
bienanalysé, quine
revienneàcettemême
équivoque. Iln’y apas là de lalogique sans doute; mais
au moins
il n’y a pasde
la révolte.Enfin, il enest
un grand nombre
chez quile refusde
lapromesse n’aété qn’une simplehésitation;ilsdoutoient
du
sensde laformule ; ils attendoient d’être dirigés parlesexemples
&
éclairés par les avisde ceux dontleurreli- gion leurapprend
àrespecter l’autorité.Dans
cedoute&
cette attente, ilsprenoient le parti le plus sûr
pour
leur consciencetimorée, ils s’abstenoient: qu’il
y
a loin en- core d’un pareil scrupule à larébellion ! .^
La
conduite qu’ils ont tenue vientà l’appui decetteex- plication. VotrecommisÉ^ionl’asévèrementexaminée
j
elle
aconsultélejs
correspond&ces
desdépartement; elle apu
recueillir de vagues dénonciations, mais elle n’a acquis
aucune
preuve positiveque
lesecclésiastiquesnon
-soumis- sionnairesse soientdistingu’ésparune
dispositions particu- lièreà larévolte, qu’on les ait surpris violantleslois ,^,enexcitant le peuple àles violer
; ilsparoissent,
en
général, renfermés dansl’enceinte deleurministèrereligieux, pj^ns étrangersqu’autrefois à nos débatspolitiques,ne nous
re-prochant plus
que
la loi quiles distingue,ne nous deman-
dant plusqu’àêtre oubliés de nous. Si quelquesviolences ont éclaté à l’occasiondu
refus de la promesse, elles n’étoientque
lesconvulsions delapersécution;lesprêtresen
étoientles victimes, sans
en
être les auteurs.Tout
concourtdonc
àdémontrer que
le refusdeladécla- rationn’a,point étélerefus d’obéiraux
lois, qu’ilaeupour
principeun
scrupulepurement
religieux:dès-lorsilrentredansla classe de toiites cesopinionsreligieuses dont vous ayez promisdemaintenirlaliberté, sansvous informer
de
ieitrvérité. Ilmérité l’indulgence
du
philosophe&
leségards dti législateur.Mais ne
devient-il pasinviolable, sur tout1SÎ vousréfléchissez
que
le culte de tant decitoyensen dé-pend
: car enfin il s’agît bienmoins
ici desprêtresque du
peuple. C’estlepeuple, législateurs, quidoiticifixertou- te votresollicitude; c’est cepeuplesimple
& bon
qui n’en-tçndrien àces ardentes querelles
, quicroit surla parole
de
son prêtre, qu’il fautici plaindre,&
qu’il est temps deconsoler. Savez-vousbien
que
dansla majorité desdépar-temens
,il est lavictime innocentedû
scrupulede sesprê- tres6c delasévérité de vos lois ? Savez-vous bienque
dansla majorité des départe
mens
,une
foule nombreuse;, parceque
sesministresontrefusévotre promesse,se voitchasséede
sestemples, privéedetout cultepublic sousle règnede
'^de la constitution.
, sousla loi
de
là liberté des cultes ?Le
tôlérerez-vousplus Iong-
temps
? vousrappellerai-jeceque nous
disionssurcette liberté, sursesrapportsavéî/lamo- raie ? ferai- je dénouveau
retentirdans
cette enceinte les milliersde
voix qüi la réclament ?^ l’-
Quelles raisons , qtiels motifs
dé
tranquillité'publique pourroient autoriser lé délai (9%n sigrand
bienfait, le
maintien d’uneloi sivexatoireT
on ek
ailègue cependant;ilfautles
examiner
ilfautprouverque
cetteloiqu’onin-voque pour
conserverl’dPâreestiiiutiie,même
dangereuseâ
latranquillité publique. Etd’abord en quôi peLit-elle la protéger?que
voijS offre-telle qtiivousrassure?Une
pro-messe
,une
parole de ceuxque
vous soûpjçônnez; qiieîJë
’^ifantieî législateurséclairés,est ce bien
dansce
siècleque
vousélevezdevant vosloisdepareils retranchemens?N’eh
'estil.pas de cespromessescomme
dessermens dontnous
'parlionstout-à-riieurefn’estilpa'sévident
que
lesbons vous serontfidèles sansle promettre, 5|:que
lesmédians
seront rebellesaprès avoirpromis?Oui
, s’il existoitparmi nous
des ministres assez perverspour
exciter les citoyens à lû révolte, qui
méconnussent
à ce point legrand
principe,|e
ne
dis pas detoute religion, mais detoutehfibfale , se- roietit-ilsarrêtésparune
vaine formule?répugneroient-Us(i5)
^
avecla rébellion dans le
cœur
, à placer le parjure sur leurs lèvres î quelle contradiction de croire àla parolede ceux
donton ne
croitpas la moralité !Vous
avez de plus sûres garanties , j'ose le dire,dansla conduitemême
des ministresdu
culte 5 laplupart ontété soumis, ils leserontencore5
que
le passévousréponde de
l'avenir.
— Dans
le caractère dontils sont revêtus; carjene
saispourquoion
n’espéreroitpasplus de moralité,de ceux
qui prêchent|lamorale,& en
doiventTexemple comme
ilsen
donnent
laleçon.—
^Dans
ladoctrinequ’ilsprofessent:il n’est pas
une
religion quine recommande
l’obéiseanceaux
autorités établies,quine
laconsacreen
la rapportant à l’autorité deDieu même
: c’est le caractèrespécialde
la Religion catholique; elle se concilie avec toutesles formesde gouvernement,
maiselle respecteavanttout le gouver-nement
établi5 elle
y
attache ses sectateurs parles liensles plusforts : delà leur
répugnance
à s’enséparer,
de
la le caractèrepassifqu’ils conserventd’ordinaire à l’origine des révolutions ; mais lorsqu’elles sontconsommées
, ilstransportent
au nouveau gouvernement
toute l’obéissan- ce religieusequ’ils rendbîent à l’ancien; ils n’en ont pas été les plus ardensfondateurs , mais ilss’enmontrent
les plus fidèles sujets :que
tous^ceux qui connoîssentl’espritdu
catholicisme attestent la véritéde
cetté explication,
qu’elle serve
de
réponseaux
alarmes de quelque-uns qui affectent de le présentercomme
incompatible avec notre République.Enfin
,votreessentielle,votrevéritablegarantiedoitêtredans
votre propre surveillance, dansune
exacte police,
danslesloissévères
que nous
vousproposeronsçontrel’abus desCultes&
les délitsdesprêtres. C’estâiiisi qu’il appar- tient à desages législateursdepréserver leur ouvrage;ilsn|*
sereposentpassurla paroled’autrui, mais3Ür leurpropre vigilance
;ils
ne
s’am?usentpoinè àfaireproiiiëttre d’obéiraux
lois, mais ilsfont exécuterles lois. ^^
J’ajoute
que
cettemesure
estdangereu.3e :^sija loidela promessesubsiste,ilfautbieneheffeteharfeftprvous voilàengagés â poursuivre ceuSï-îivsa^r^^f^^ àles destituer
dé
leur ministère,àles pur- * contiAuent,
à
les enjfermer, àlesdéporter peut-être5
que
faîtesyous parla?Vous
accroissez d’abord cheztous cCvS ministresdu
cultelesdispositions hostiles
que
tous leuravez supposées;s*ilétoitvrai
que
la hainedes lois se fût glissée dans leurame
,elley étojtformée
sur-tout parl’intolérancedu
gou-vernement
; vousen
reproduise^touslesactes ,vousfour- nissezun
nouvel alimentà lahaine,un nouveau
prétexte à la plainte.Vous
aigrissez lec«ur du
peuplecomme
celui des prêtres;sonaffectionpour
ses prêtres| redouble par laper- sécution qu’ils éprouvent; ils lui étoient chers, ils Ini deviennentsacrés.De
quel œilvoulez-vousqu’il considère legouvernement
qui frappe sur cesobjetsdesavénération, quilui interditson culteen
proscrivant ses ministresîVous
leurfaites , d’ailleurs, à ces simples habitants descampagnes
laplus dangereuse révélation; vous proclamez devant
eux que
lerefus de lapromesse dans leurs prêtres estun
refus d’obéiraux
lois, ils
ne
s’en doutoient pas;&
voilà
que
peut-êtrevousdonnez
l’éveil àleursconsciences timides, vous leur inspirezun
scrupule sur leur propre obéissanceaux
lois; vous ébranlez leur fidélité par leur religion
même.
Ce
n’estpas assez d’avoir multipliélesmécontens
, for- tifié lesmécontentemens
; voifs allezplacer tousceshommes
aigrisdanslasituation
même où
lesexplosionsdeleur hainepeuvent
devenir le plus funestes. Car enfin vouscompte nez que
c’esten
vainque
vousordonnerez
desréclusions&
des déportations 5 c’est
en
vainque
vous retombej'ez dansicècercle déplorable de vexations qui s’engendrent
&
seSoutiennent l’une par l’autre ; toujours
une
foule de ces prêtres échapperont à vosmains;
toujours ils exerceront»eur
ministère; toujours ilsseront entourésde
leurnom-
breux partisans : vous leur interdisez lestemples publics,
êh
bien ! ils se réfugierontdans
les maisons ,les forêts , les cavernes.Les
yvoyez-vous rassemblés dans la nuitdu
mystère ,au
milieude
cemagique
àppareilde lapersécu- tionî C’ést.iàjg[]ijiele prêtre parle avec plusd’empire&
estécoutéavec pluiJ^'^rjpispect j c’est là
que
toutes les ima- ginations s’ébrauéar'luq^e
touslescœurs
se réchauffent,
( !7 ) .
que
le fanatisme s’engendre , qu’ily a mille fois plirs de dangers pour vous qu’au milieu de ceS temples
où
n’est pasl’attraitde la persécntion,& où
est l’action de votre police; vousles en avez chassés : quelleimprudence
! A.h!c’est précisément parce qu’ils vous étoient suspects qu’iî failoitleur en ouvrirtoutes lesavenues;c’estparce
que
leur culte vous sembloit dangereux qu’ildevoit être plus libre^ afin qu’il fût public.Oui
, c’est au milieu de la place publiqueque
je voudrois appeler sans cesse tousles fana- tiques; c’est làque
je voudrois les couvrir des regardsde
tous : alors le magistrat peut surveiller ; alors tous les citoyens veillent aveclui; alorslecrime n’oseseproduireou
s’il éclate encôre,mille voix s’élèventpour
le dénoncer,&
le poursuivre.Enfin, cette loidelasoumission
compromet
latranquil- lité pubiiquesousun
autre rapportdont voussentirezPim-
portance, amisjaloux delaliberté, gardiensvigilansde la ccùistitution.Unetelle loi,dontl’exécutionsuppose tant
de
recherchesinquiètes, tantdémesures
rigoureusesestun
vé- ritableressortrévolutionnaire entrelesmains
de quelquesagensde
rautorlté;elleestle
moyen
detouteslesvexations, letexte detoutes lesdéclamations;c’est,grâcesà cette loi,qu’un régimeinquisitorial
&
militaire, s’estétablidansplu- sieursdépartemens, qu’onavioléi’asyledes citoyens,qu’on
aoutragé leur personne, attentéà leur liberté, <Scenfreint les lois lesplussacrées,pour le maintiend’unesimpleloide
police.
Voyez
laci-devant Belgique, c’est làsur-tout qu’il fant arrêter ses regardspour
achever d’apprécier les effetsdecette mesure.
Quoique
nos loisne
dussent lui êtreque
successivement appliquées ,on
s’est empressé defaireexé- cuter celle-ci.Eh
bien î elle a couvert de deuil cette belle&
malheureuse contrée. La simple hésitation de ses prêtresà promettre
une
soumission dontils avoientconstamment donné
l'exemple,yest