XI.
-VALEUR ALIMENTAIRE CHEZ LA POULE PONDEUSE
J. MOAL
C. CALETJ. CASTAING,
R.GABASTOU,
Ph. DASCONJ.
M. REGNIER(
1
)
Associationgénérale
des Producteurs demais,
64-Pau( 2
)
Station de Recherchesavicoles,
Institut national de la Rechevche
agronomique, 3i-Nouzilly.
( 3
)
Centre nationald’Étude
etd’Expérimentation
du Afae/:tKt!M!9
agricole,
Parc deTourvoie, 92-Antony.
RESUME:
3 6
0 poules (M 4 r)
ont été alimentées ad libitum dès leur entrée enponte, pendant
280jours.
Les
régimes
contenaient l’un des six échantillons de maïsprécédemment définis,
à raison de6
9
p. roo.En aucun cas les échantillons de maïs ne se sont révélés
toxiques.
Aucontraire,
l’effetprin- cipal
de la conservation avant leséchage (E
etF)
a étél’augmentation significative
de la consom-mation
quotidienne ( 3 , 4
et5 ,8
p. 100respectivement),
d’emblée pour les maïsF,
un peuplus
tard pour les maïs E. Pour ces
derniers,
la consommationsupplémentaire s’accompagne
d’uneponte plus intense,
sans que l’indice de consommation ne soit modifié. Enrevanche,
les maïs F n’ont paspermis
une amélioration de laponte :
leur efficacité reste donc inférieure de 6 p. 100 parrapport
aux traitements Rpris
comme témoins.L’effet de la
température
deséchage
n’est passignificatif,
mais unséchage
à140 0 C
tend àdiminuer
légèrement
la consommationquotidienne
et laponte ;
il tend à fournir des oeufs un peuplus
lourds.I. -
INTRODUCTION
L’étude de l’influence de divers traitements de récolte et de conservation du
maïs a
fait l’objet de quelques travaux chez le poussin (CAr,!T et al., ig6o, 19 66 ;
E MERICK
et at., ig6i) mais
nousn’avons pas
euconnaissance de
travauxanalogues
chez la poule pondeuse. Or, la longue durée des essais permet de mettre
enévidence des effets à long terme, par exemple un accumulation d’éventuelles toxines. Par
ailleurs, la poule est une animal
assez sensible, capable d’extérioriser les
carences
frustres de
sonrégime. Enfin et surtout, beaucoup d’aviculteurs se plaignent d’acci-
dents
survenus en coursde ponte par l’introduction, dans le régime alimentaire d’un
maïsqu’ils considèrent « mauvais
».
Aussi
avons-nousalimenté des poules avec des régimes contenant 6 9 p.
100
de l’un des 6 échantillons de
maïs décrits plus haut.
II. -
MATÉRIEL ET MÉTHODES
3 6
0 poules
M 41âgées
de 16 semaines sontplacées
en cages individuelles au début de l’été dans unpoulailler
sans fenêtre. Elles sont éclairéespendant
12heureschaque jour.
Cetéclairage augmente
de 15 minutes par semainejusqu’à
unplafond
de 15 heures.Les
3 6 0 sujets
sont choisisparmi
600poulettes
dont on avait contrôléprécédemment
legain
depoids à 4 et
12semainesd’âge.
On sait en effet que la croissance despoulettes
retentitdirectement sur leurs
performances
deponte
àl’âge
adulte(M OAL
etC ASTAING , 197 o)
a et b. Aussiles
poulettes
sontréparties
en six classes depoids et,
dans chacun de ces groupes, 10répétitions
de chacun des
régimes
sont constituées. Ainsi 60poules
dechaque
lotreçoivent
leurrégime
ad libitum.
- . - - - . -- -
Les six
régimes expérimentaux
ont descaractéristiques correspondant
aux normes alimen- taires envigueur (tabl. i).
Ils ne diffèrent que par la nature du maïs.L’essai débute
lorsque
letroupeau
apondu
à 5 p. 100. Il se déroulependant
10périodes
de2
8
jours.
Les oeufs sont ramasséschaque jour
etpesés chaque semaine ;
la consommation est contrôlée tous les 28jours.
III. -
RÉSULTATS
Les principaux résultats
sontrassemblés dans le tableau
2.Seuls les résultats par facteur seront commentés, puisque l’analyse statistique ne révèle
aucune inter-
action significative entre les facteurs étudiés.
i. -
EfJ’et de la température de séchage
I,’effet de la température de séchage
estapparemment négligeable. L’examen
des résultats
nousamène cependant à faire état des
nuancessuivantes :
-
Si la consommation Par jour et le nomb y e d’oeufs pondus sont
somme toute
assez
voisins, la différence
vatoujours dans le même sens, en faveur d’un séchage
à 8o!C ; cette différence est même significative pour le second critère
au coursde la 5 e période de ponte ( 2 i,o oeufs contre 2 o,i).
-
A l’opposé, le poids moyen de l’oeuf est systématiquement plus élevé chez les poules ayant reçu du
maïsséché à 14° oC, les écarts
restantdans l’ensemble, il est vrai, extrêmement faibles.
-
Les rapports
entrela consommation et la ponte (consommation par oeuf
ou
par kilogramme d’oeufs) ne permettent pas de dégager une quelconque tendance
quelconque tendance
dans
un sens oudans l’autre.
2
. -
Effet de la méthode de préstockage
I,’examen des résultats obtenus
met enlumière
uneffet très
netdes méthodes de conservation
surla consommation quotidienne : elle
estsensiblement supérieure
chez les poules ayant reçu des
maïsayant attendu avant le séchage (E et F).
Le comportement alimentaire des poules a d’ailleurs varié
au cours de l’essai,
comme
le
montrela figure
i :.
d’emblée, la consommation des
maïsF est supérieure à celle des maïs té-
moins (R) ;
.
celle des
maïsE est aussi, la plupart du temps, supérieure à celle constatée pour les
maïsR, mais elle oscille jusqu’à la 5 e période entre les valeurs constatées
avec
les deux
autres maïspour ensuite
serapprocher définitivement de F,
sansjamais l’atteindre.
Les résultats
nefont pas apparaître de différence significative entre les
tauxde ponte ainsi qu’entre les poids moyens des oeufs.
L’indice de consommation (consommation Par czuf ou par kilogramme d’oeufs pondus) montre que seuls les maïs F sont défavorisés. Dans
ce cas la consommation
supérieure
nes’accompagne pas d’une meilleure performance. En revanche, avec
le maïs E, la consommation
accrue d’aliment ( 3 , 5 grammes/jour de plus que les té-
moins
«R ») est associée à
uneponte meilleure (-!- 4 , 7 oeufs
surtout l’essai).
IV. -
DISCUSSION
Il faut
toutd’abord
noterqu’aucun effet toxique n’a été enregistré à la suite
de l’ingestion des maïs E et F. La mortalité
au coursde l’essai (8, 3 p. 100 ) est celle qu’on enregistre habituellement. Elle était sensiblement la même dans tous les lots.
Or la poule pondeuse
esttrès sensible à différentes toxines fongiques comme l’afla-
toxine qui provoque
unechute de la ponte
etla dégénérescence graisseuse du foie (DE A NDRES et al. 19 68). Ici la mortalité était due essentiellement à des leucoses viscérales
ouà des paralysies de Marek. On peut donc affirmer que les échantillons de
maïséchauffés (E) ou conservés
sous ventilation d’air refroidi (F) ne possédaient
possédaient
pas d’aflatoxine, dans les conditions de
nosessais.
En revanche, contrairement à
touteattente, les lots stockés
avantséchage
ont eu un
effet favorable
surl’appétit de la poule puisque la consommation quoti-
dienne de
cesdernières s’est élevée respectivement de 3 , 4
et5 ,8 p.
100pour les lots E
etF au-dessus de la consommation
moyennedu lot témoin (R).
Pour les
maïsF,
ceteffet positif ne se traduit malheureusement par
aucun
bénéfice
surles performances de ponte, à l’inverse des
maïsE, dont l’efficacité
semontre équivalente à celle des témoins.
V. -
CONCLUSION
Le stockage du
maïs avantle séchage n’aboutit pas forcément à la formation de toxines dans le grain puisque un essai de longue durée chez la poule pondeuse (
2
8o jours d’expérience) n’a pas permis de déceler, dans les conditions de nos essais,
d’effets toxiques quelconques. Il n’a pas entraîné
nonplus de performances mauvaises.
Bien
aucontraire les diverses méthodes de conservation du
maïsavant
sonséchage
se
sont traduites par
uneaugmentation de l’appétit qui s’est parfois accompagné
d’une amélioration
nonsignificative du nombre des oeufs pondus.
SUMMARY
XI. - FEEDING VALUE OF MAIZE IN THE LAYING HEN 2
6 0
hens
(M 41 )
were fed ad libitum for 280days
after thebeginning
of thelaying period.
The diets contained
6 9
p. ioo of one of the sixpreviously
described maizesamples.
The maize
samples
have no toxic effect. On thecontrary,
the main action of the conser-vation before
drying (E
andF)
was asignificant
increase in thedaily
food intake( 3 . 4
and5 .8
p. 100respectively),
which was immediate for the Fsamples
and a little later for the Esamples.
Whenusing
thesesamples (E),
the increased food intake wasaccompanied by
a more intense egglaying,
without modification of the food conversion ratio. On the other
hand,
the F maizesamples
didnot
improve
thelaying performances ; thus,
the foodefficiency
of this maize is lower(6
p.100 )
than that obtained with the control treatments
(R).
The effect of the
drying temperature
is notsignificant,
butdrying
at140 0 C
tends todecrease,
butonly
alittle,
thedaily
food intake andlaying ; however,
the eggs obtained seem to beslightly
heavier.
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