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Submitted on 1 Jan 1995
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Valeur énergétique des aliments chez la poule pondeuse
M. Lessire, N. Revol, F. Rudeaux, J.M. Hallouis
To cite this version:
M. Lessire, N. Revol, F. Rudeaux, J.M. Hallouis. Valeur énergétique des aliments chez la poule
pondeuse. INRA Productions Animales, Paris: INRA, 1995, 8 (3), pp.189-195. �hal-00896115�
M.
LESSIRE,
N. REVOLF. RUDEAUX J.M. HALLOUIS INRA Station de Recherches Avicoles 37380
Nouzilly
1 Ecole Supérieure dAgriculture 55 rue Rabelais
49000 Aiigers
‘’! SANDERS Aliments 17 quai de l’Industrie 91200 Athis-Mons
Valeur énergétique
des aliments chez la
poule pondeuse
Plus de deux millions de tonnes d’aliments sont fabriquées
enFrance
pour nourrir les poules pondeuses
enretenant les caractéristiques
nutritionnelles mesurées
surcoq adulte. Or le coq n’est pas toujours la
bonne référence de formulation et la valeur énergétique des aliments
peut varier
enfonction du stade de production de la poule.
Le résultat
technico-économique
d’un éle-vage avicole
dépend,
pour unelarge part,
du niveauénergétique
ouénergie
métabolisable(EM)
de l’aliment défini par le formulateur(Pesti 1994).
Deplus,
unedécomposition rapide
du coût alimentaire(60
à 70 % du coût de laproduction)
enénergie
etprotéines (Leclercq 1985)
montre que ces composan- tesreprésentent respectivement
62 et 38 %du coût d’un aliment moyen renfermant 3000 kcal d’EM et 200 g de
protéines
parkg.
En
outre,
lespoulets
et lespoules ajustant
leurquantités ingérées
sur la concentrationénergétique
de laration,
lesapports
en nutri-ments
(acides aminés,
minéraux...)s’expri-
ment pour une teneur en EM donnée de la ration. Il convient donc d’estimer
parfaite-
ment ce
paramètre et,
pourcela,
de nom- breuses méthodes in vivo(Sibbald 1976a,
Farell
1978,
Kussaibati etLeclercq 1985,
Bourdillon et al
1990a, b, Lessire, 1990)
et invitro :
équations
deprédiction (Carré
et Rozo1990) ont été
proposées
tant pour les ali- mentscomplets
que pour les matières pre- mières constitutives des rations. Ces méthodespermettent
de caractériserprécisé-
ment la
plupart
des matièrespremières
ycompris
celles dont l’utilisation est récente :graines oléagineuses (Lessire
et al1988, Leclercq
et al1989)
ou d’enpréciser
les fac-teurs de variation
(Conan
et al1992).
La
critique
que l’onpeut cependant
formu-ler à l’encontre de ces travaux est
qu’ils
retiennent pour seul modèle animal le coq
adulte ;
or celui-ci ne consommequ’une
pro-portion marginale
des7,7
millions de tonnes d’alimentscomposés produits
en Francequi
sont en fait
pratiquement
exclusivement des- tinés à despoules pondeuses
et à des oiseauxen croissance :
poulets
et dindonneaux. Enoutre,
il a été montré à maintesreprises
que le coq n’est pas le meilleur estimateur de la valeur nutritionnelle des aliments destinésaux
volailles, qu’il s’agisse
de tourteaux ou decéréales
(Leclercq 1979)
ou des matièresgrasses
(voir
revue de Wiseman1984).
Il faut doncs’interroger
sur la validité des valeurs obtenues sur coqs pour estimerl’énergie
métabolisable des aliments et matières pre- mières destinés à la femelle en
ponte.
Il nous a donc paru intéressant
d’analyser
les valeurs
énergétiques
des alimentspubliées
pour lapoule pondeuse
et surtout de les comparer à celles observées chez le coq adulte et chez lepoulet
de chair. Dans undeuxième
temps,
nousdéveloppons
uneRésumé
————————————————————Le coq adulte est le modèle
expérimental
utilisé par le nutritionniste pour déter- miner la valeurénergétique
des aliments chez les volailles. Ces données sont retenues par les industriels pour formuler les rations destinées aux poulets, poules, dindonneaux... Or, il est démontré que le coq adulte ne reflète pas tou-jours
parfaitement
l’utilisationdigestive
des aliments chez le poulet et les autresespèces
aviaires.L’étude bibliographique que nous présentons montre qu’il peut en être de même chez la femelle, même si l’interprétation des résultats est délicate compte tenu des diverses
méthodologies
rencontrées.Dans une première série d’essais, nous définissons une méthode de bilan
digestif
utilisable chez la poule. L’optimum, en terme de précision, de répétabilité et de
facilité de réalisation, comprend 3 jours d’accoutumance à l’aliment, 17 h de
jeûne,
7jours
d’alimentation et 17 h de jeûne. Dans une deuxième série d’essais,nous montrons que la valeur énergétique d’un aliment complet est peu modifiée (t 2,5 %) lorsque l’âge des oiseaux varie de 16 semaines à 70 semaines pour des
productions journalières d’œuf comprises entre 0 et 60 g.
De même, les valeurs observées chez le coq sont très
proches
de celles obtenues chez la femelle. Ces faibles variations ont cependant une importance non négli- geable pour l’industriel, et il conviendrait d’en vérifier l’ampleur sur d’autres ali- ments moins conventionnels.méthode de mesure de
l’énergie
métaboli-sable des aliments
spécifique
à lapoule, puis
nous
présentons
l’incidence de certains fac- teurs de variation tels quel’âge
et le sexe del’animal.
1 / Etude bibliographique
Le coq adulte étant la référence de nom-
breux auteurs pour la détermination de l’EM des aliments destinés aux
volailles,
notre pre- mierobjectif
a été de recenser les valeurs observées simultanément chez cet animal et chez lapoule pondeuse.
Les données obtenues ainsi que leurorigine
sontprésentées
autableau
1,
sans mentionner lesystème
éner-gétique
retenu (EMapparente
ouvraie,
corri-gée
ou non pour un bilan azoténul),
lesméthodologies
mises en oeuvre ou lacomposi-
tion des matières
premières.
Il en résulte que les valeursprésentées
pour un même aliment sont difficilementcomparables
d’un auteur àl’autre.
La valeur EM des céréales :
maïs, blé,
avoine ne varie pas en fonction de l’animal considéré : coq ou
poule pondeuse
WhiteLeghorn (Sibbald 1976b)
alors que les issues deblé,
riches enfibres,
semblent mieux utili-sées par la
poule
que par le coq, même si lesdifférences observées : 137 et 110 kcal ne sont pas
significatives.
Pour le tourteau de
soja,
deux auteursmentionnent des valeurs
indépendantes
dusexe de l’oiseau : Sibbald
(1976b),
Parson etal
(1982),
alors que pour Askbrant(1988)
cetourteau a, chez la
poule,
une valeur infé- rieure à celle mesurée chez le coq : 2502 vs2734
kcal/kg.
Ilapparaît
donc difficile de conclure à une éventuelle différence d’utilisa- tiondigestive
du tourteau desoja
chez le coqet la
poule.
Al’inverse,
pour les tourteaux de colza et lepois,
les valeurs sontstatistique-
ment
identiques,
même si des différencesimportantes
sont mentionnées. Les valeurs de la farine depoisson
et de deux alimentscomplets
sontégalement identiques
chez lesdeux oiseaux. En
définitive,
lapoule
pon- deuse semble donc utiliser les alimentscomme le coq.
Cependant,
d’unpoint
de vue méthodolo-gique,
onpeut s’interroger quant
à la validité des valeurs etcomparaisons présentées.
Eneffet,
Askbrant(1988)
utilise des coqsgavés
et des
poules
nourries ad libitum. Pour les autres auteurs la méthode de bilandigestif
utilisée repose sur un gavage
unique
d’unetrès faible
quantité
d’aliment(environ
1/3 del’ingéré spontané quotidien),
les oiseaux res-tant ensuite à
jeun pendant
48 à 72 h. Ceprotocole expérimental (Sibbald 1976a) conduit,
chez le coq, à des résultats similaires à ceux obtenus avec des schémas d’alimenta- tion ad libitum(Lessire 1990),
cequi
n’a pas été démontré avec lapoule pondeuse
dont laproduction
d’oeufs devrait diminuer avec les faibles niveauxd’ingestion pratiqués.
Laquantité
d’oeufproduite
n’est d’ailleursjamais indiquée
par les auteurs. Il nous est donc paruopportun
de mentionner dans le tableau 2 les étudescomparatives
effectuéesentre
poule
etpoulet.
En effet cescomparai-
sons
plus
nombreuses ont été réalisées en uti- lisant destechniques
de bilan avec alimenta-tion ad libitum des
animaux,
et desrégimes
la
plupart
dutemps équilibrés.
D’une
façon générale,
lapoule
utilise les céréales mieux que lepoulet.
Les écarts entreles deux oiseaux
peuvent
atteindre 700 kcal dans le cas del’orge (Petersen
et al1976),
cette matière
première
est en effet riche en(3-
glucanes, polysaccharides
nonamylacés
solubles, capables
de réduire ladigestibilité
des
nutriments,
enparticulier
chez lejeune
oiseau
(Carré
1992). Les matièrespremières
riches enprotéines :
tourteaux et farines ani- males sontégalement
mieux valorisées par lapoule,
les écarts entre oiseauxpouvant
atteindre 990kcal/kg.
Deplus, lorsque
l’ondispose
deplusieurs
séries de données pourune même matière
première,
onpeut
consta-ter que ces différences ne sont pas constantes : elles varient de
quelques
kiloca-lories
(Hoshii
et al1970,
Horani etDaghir 1975)
à 990 kcal(Petersen
et al1976)
pour le tourteau desoja.
Des écarts
d’amplitude
variable sontégale-
ment observés pour des matières
premières
moins
classiques
en alimentation aviaire : farinesd’herbe,
de luzerne etpulpes
de bette-rave, seules ces dernières étant mieux valori- sées par le
poulet.
Il est
classiquement
admis que l’utilisationdigestive
de certainsnutriments,
enparticu-
lier leslipides,
n’est pasoptimale
chez lejeune
oiseau(voir
revue de Wiseman1984)
contrairement au coq adulte. Les différences de teneur enénergie
métabolisable mention- nées dans la littérature en faveur de la femelle enponte
sont-ellesimputables
uni-quement
aujeune âge
dupoulet
du fait de l’immaturité dujeune
auplan digestif
ou à lapoule qui
utiliserait mieux l’alimentingéré ?
Pour
répondre
à cettequestion, trop
peu de résultats relatifs à lacomparaison coq-poule
sont
rapportés
dans labibliographie.
Enoutre,
les seules donnéesdisponibles
sontobtenues avec une
technique
de bilandigestif
peu
adaptée
à la femelle enponte.
C’est pour-quoi
notrepremier objectif
a donc été de défi-nir et mettre en oeuvre une méthode de bilan
digestif adaptée
à lapondeuse.
2 / Etude du bilan digestif chez
la poule pondeuse
Les méthodes conventionnelles de bilan
digestif
avec alimentation ad libitum et col- lecte totale desexcreta, classiquement prati- quées
chez le coq, lepoulet
etplus
rarementchez la
poule,
sedécomposent
en deuxphases.
Dans lapremière,
les oiseaux sont accoutumés à l’alimentexpérimental pendant quelques jours (conditions d’équilibre) puis
mis à
jeun.
La deuxièmephase
ou bilan sen-sus
stricto, comprend
unepériode
d’alimenta- tion contrôlée suivie d’unjeûne d’égale
duréeau
précédent.
Dans un tel schémaexpérimen- tal,
lespériodes
dejeûne peuvent
être courtes si les oiseaux sont alimentéspendant
3 à 5jours (voir
revue de Fisher et Me Nab1988).
Ainsi,
unevidange incomplète
du tubediges-
tif avant la
période
de bilan estcompensée
par le même
phénomène
en fin de bilanet,
d’autrepart,
son incidence est limitéecompte
tenu de la
grande quantité
d’excreta résul-tant d’un niveau
d’ingestion
élevé. Laméthode
européenne
de mesure del’énergie
métabolisable chez le coq et le
poulet
reposesur ces considérations
(Bourdillon
et al1990a).
2.i / Période d’alimentation, période de jeûne
a / Conditions
expérimentales
Nous avons
pris,
pourréférence,
laméthode
européenne qui comporte
3jours
d’alimentation et 17 heures dejeûne.
Afin delimiter d’éventuelles
perturbations
de laponte,
nous avons réduit la durée dujeûne
à10 heures en le
superposant
à lapériode
obs-cure du
nycthémère,
etaugmenté
laphase
d’alimentation
qui
passe de 3 à 7jours.
Ainsi,
4 groupes de 9poules
WarrenIsabrown
âgées
de 32semaines,
d’unpoids
moyen 1 800 ± 139 g et
placées
en cage àdigestibilité
sont utilisées selon l’un des 4schémas
expérimentaux
testés : 3 ou 7jours d’alimentation,
10 ou 17 heures dejeûne.
Cesanimaux
reçoivent
l’alimentexpérimental
A(tableau 3) depuis l’âge
de 20 semaines soitune
adaptation
de 12 semaines.Les consommations sont mesurées indivi-
duellement,
les excreta sont collectéschaque jour,
stockés à -20°C, regroupés
par oiseaupuis lyophilisés.
Les oeufs sontcomptabilisés
et
pesés chaque jour.
L’aliment et les féces sont
analysés
pour leur contenu en matièresèche, énergie
bruteet azote
total, permettant
ainsi de calculerl’énergie
métabolisableapparente
à bilanazoté nul
(EMA N )
de l’aliment.b / Résultats
La variation des durées de
jeûne
et d’ali-mentation ne modifient pas la consommation d’aliment
qui
varie de94,4
à97,3
g dematière sèche
(MS)
parjour
et parpoule,
pasplus
que laproduction quotidienne
d’oeufqui
s’élève en moyenne à 59 g. Les durées de
jeûne
et d’alimentation ont une incidence surl’EMA
N
durégime (tableau 4). Ainsi,
lesvaleurs
sont,
en moyenne,significativement plus
élevées avec 17 heures dejeûne (2964
us2928
kcal/kg MS)
et 7jours
d’alimentation(2983
us 2908kcal/kg MS) qu’avec
10 heu-res de
jeûne
et 3jours
d’alimentation. Laséquence
constituée de 10 heures dejeûne
et7
jours
d’alimentation conduitcependant
àl’obtention d’une teneur en
énergie
métaboli-sable
identique
à celle obtenue avec 17 heures et 7jours.
2.
2 / Durée d’adaptation
a / Conditions
expérimentales
Une
période classique d’adaptation
à l’ali-ment
expérimental
de 3jours
estcomparée
àune durée
largement supérieure
soit 7jours.
Deux lots de 12
poules
Isabrownâgées
de39 semaines et d’un
poids
moyen de 1 735 ±142 g sont utilisés.
L’énergie
métabolisable de l’aliment Bprésenté
au tableau 3 est déter-minée en retenant comme schéma
expérimen-
tal 17 heures de
jeûne
et 7jours
d’alimenta- tionaprès
avoir accoutumé les oiseaux à l’alimentpendant
3 ou 7jours.
Les mesures effectuées sont les mêmes que celles décrites
précédemment.
b / Résultats
Quelle
que soit la duréed’adaptation
desoiseaux à l’aliment
expérimental :
3 ou 7jours,
lesparamètres
mesuréspendant
lebilan
digestif : consommation,
variation depoids vif, poids
d’oeufexporté,
bilan azoté etEMA N
,
ne sont pas modifiés(tableau 5).
3 / Facteurs de variation de la valeur énergétique des
aliments chez la poule pondeuse
3.i / Influence de l’âge
a / Conditions
expérimentales
Les bilans
digestifs
sontpratiqués
dansdeux stations
expérimentales :
DomaineExpérimental
de Sanders et Station deRecherches Avicoles de l’INRA. La conduite des bilans est
identique
dans les deux sites.Ils se
composent
de 3jours d’adaptation,
17 heures de
jeûne,
7jours
d’alimentation et 17 heures dejeûne.
Les mesures et techni-ques mises en oeuvre sont
également
simi-laires,
àl’exception
des fientesqui
sontlyophilisées
à l’INRA etdéshydratées
enétuve
(63 heures,
80&dquo;C)
chez Sanders. Seul l’aliment B est utilisé(tableau 3)
mais deux fabrications(1
et2)
élaborées avec des lots différents de matièrespremières
ont éténécessaires, compte
tenu de la durée desexpérimentations.
Les animaux sont des
poules
WarrenIsabrown dont
l’âge
varie de 16(poulettes)
à70 semaines
(poules
deréforme).
Les bilans sont
pratiqués
sur 11 oiseaux auminimum. Les mêmes
poules
sont utiliséespour les bilans à 16 et 25 semaines et à 39 et 50 semaines alors que des oiseaux issus de deux
troupeaux
différents sont retenus pour les mesures à 28 et 70 semaines.b / Résultats
(tableau 6)
L’accroissement de
l’âge
des oiseaux de 16 à 70 semaines conduit à delarges
variations depoids (1 176 -
2 030g)
et deproduction jour-
nalière d’oeuf
(0-60 g/poule),
lespoulettes
étant les
plus légères
et neproduisant
pas, alors que lespoules
de réforme de 70 semai-nes ont le
poids
vif leplus
élevé et conserventencore un niveau de
production
correct. Lesconsommations individuelles d’aliment varient
également
dans delarges proportions (65-122
g deMS/j/poule),
il en est de mêmedu bilan azoté
(0,84-1,80 g/j/poule) qui
traduità la fois la
production
d’oeuf et legain
de pro- téinescorporelles. L’énergie
métabolisable de l’aliment laplus
faible(2996 kcal/kg)
estobservée chez les
poules âgées
de 70semaines alors que les valeurs les
plus
éle-vées sont obtenues sur des oiseaux
n’ayant
pas encore commencé à
produire (3
146kcal/kg
à 16semaines)
ou dont laproduction
tend à décroître
(3
135kcal/kg
à 50 semai-nes).
Les autres femelles dontl’âge
se situeau
pic
deponte
oujuste après
et donc enpériode
deproduction
maximale utilisent l’aliment defaçon
similaire(3
039-3 076kcal/kg).
Bien quesignificatives,
ces varia-tions restent faibles :
-2,6
et+2,3 %,
par rap-port
à une moyennequi
s’élève à 3 075kcal/kg.
3.
2 / Influence du
sexea / Conditions
expérimentales
Les
énergies
métabolisables des aliments A et B observées surpoule pondeuse
sont com-parées
à celles obtenues sur coq adulte. Ceux- ci sont nourris ad libitum selon le schémaexpérimental
suivant(Lessire 1990) :
3jours d’accoutumance,
24 heures dejeûne,
2jours d’alimentation,
24 heures dejeûne.
Lesexcreta sont collectés en totalité les trois der- niers
jours.
Neuf coqs sont utilisés par bilan.Ils
proviennent
du même croisement commer- cial que lespoules
utilisées et sontâgés
de 12et 14 mois lors de la mesure des aliments A et B
respectivement.
Lesanalyses
des aliments et des excreta sontidentiques
en touspoints
à celles
pratiquées
lors des essais surfemelles.
b / Résultats
(tableau 7)
Les niveaux
d’ingestion
des deuxcatégories
d’oiseaux sont très
proches :
82 et94,4 g/j
pour les coqs et les
poules
recevant l’alimentA. Il en est de même de l’aliment B que les coqs consomment à raison de 107
g/j.
Chez lesfemelles
l’ingéré
varie selonl’âge
et les condi-tions
expérimentales
de 65 à 122g/j (tableau 6).
Cesingérés spontanés
sont ceuxclassique-
ment admis chez des coqs ou des
poules
nour-ris ad
libitum,
et les variationsenregistrées
sont sans doute à
rapprocher
des conditionsd’élevage pratiquées.
Les bilans azotés diffè- rent selon lesoiseaux,
ils sontlargement positifs
chez les femelles etproches
del’équi-
libre pour les coqs. Les
EMA N
de l’aliment A s’élèvent à 2 989 et 3 019kcal/kg
chez lapoule
et le coqrespectivement.
Pour lerégime B,
la valeur coq(3
162kcal/kg)
estidentique
aux meilleurs résultats observés chez les
poulettes (3
146kcal)
ou lespoules âgées
de50 semaines
(3
135kcal/kg),
les autresvaleurs
enregistrées
chez lespoules
étantinférieures.
Cependant, compte
tenu de leur rétention azotéeimportante (synthèse
de pro- téinescorporelles
ouexportées
versl’ œuD
les EMapparentes
sont en moyenneplus
élevéeschez la femelle.
Discussion - conclusion
Pour des conditions de mesure de l’EM des aliments
optimales
chez lapoule,
les résul- tats que nous obtenons en terme de durée despériodes
constitutives du bilandigestif
abou-tissent à une méthode relativement
longue :
trois
jours d’adaptation,
7jours
de bilan enca- drés par deuxjeûnes
de 17 heures. A l’in-verse, chez le coq, un bilan est réalisé en une semaine voire 3
jours lorsque
l’on utilise unetechnique
de gavage(Lessire 1990).
Chez lepoulet
de chair encroissance,
les bilans durent au minimum unesemaine,
mais l’allon-gement
de laphase expérimentale
n’aboutitpas à une réduction du coefficient de varia- tion
(2,6 %)
aussi faible que celui observé chez le coq(1,88 %) (Bourdillon
et al1990b).
Dans notre cas, une
période expérimentale longue
va depair
avec une variabilité faible(1,65 %),
similaire à celle observée chez lecoq. Ainsi notre schéma
expérimental peut
donc constituer une référence afin de mesurer en routine la valeur des aliments et matièrespremières
destinées à la femelle enproduc-
tion.
En
outre,
l’utilisationdigestive
des ali-ments ne semble pas varier dans de
grandes proportions
chez cettedernière, qu’il s’agisse
d’animaux en début ou en fin de
ponte.
Eneffet, l’énergie
métabolisable de l’alimentéquilibré
que nous avons mesurée à diffé- rentesphases
de lapériode
deproduction
dela
poule
n’est pas modifiée dans degrandes proportions :
±2,5
% autour de la valeur moyenne, même si ces différences sontsigni-
ficatives sans que nous
puissions
en fournirl’explication.
Les différences d’utilisation
digestive
desaliments entre sexes sont
également faibles,
les valeurs
d’énergie
métabolisable à bilan azoté nul mesurées chez le coq(EMA N )
seraient
cependant légèrement supérieures.
Ces variations en fonction de
l’âge
ou du sexede l’oiseau
peuvent
être attribuées à la varia- bilité des conditions ambiantes :saison,
tem-pérature, humidité,
mais aussi au facteur de correction de l’EMA enEMA N qu’il
convien-drait
peut-être
depréciser. Enfin,
seul leconcept d’énergie
nettepourrait permettre
decomparer efficacement des oiseaux à l’entre- tien
(coq)
ou enproduction (poule). Cepen- dant,
dans l’état actuel de nosconnaissances,
il conviendrait maintenant de
poursuivre
cesinvestigations
par des mesurescomparatives systématiques portant
sur des aliments decomposition plus variable,
et surtout enrichisen matières grasses dont la valeur
énergé- tique
etl’absorption
intestinale sontsujettes
à de
larges
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Abstract
Metabolisable energy value
of diets
inlaying
hens.
Adult cockerels are
classically
used for metaboli-sable energy evaluation of
poultry
diets. Theobtained data are retained
by
feed manufactu-rers in order to formulate diets for
growing
birdsand
laying
hens. But it has been demonstrated that cockerel is notalways
theright
model foryoung birds. In the
present
review we show that it may be the same forlaying
hens even if theresults obtained are difficult to compare due to
variations in the
methodologies
used for the ME determinations.In the first trial we define the
fasting
andfeeding periods
of thebioassay
in the second one we determined the effect of the age of the hen(from
16 to 70weeks)
on the ME value of anexperimen-
tal diet and
compared
the obtained data to those determined on adult cockerels.LESSIRE
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