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LA SEDENTARISATION DES POPULATIONS MBORORO ET LA PROBLEMATIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL DANS LES GRASSFIELDS AU CAMEROUN : Eléments influençant le développement dans les Grassfields par les populations Mbororo sédentarisées et leur dynamique

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Academic year: 2022

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Preprint submitted on 9 Nov 2020

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LA SEDENTARISATION DES POPULATIONS MBORORO ET LA PROBLEMATIQUE DU

DEVELOPPEMENT RURAL DANS LES GRASSFIELDS AU CAMEROUN : Eléments

influençant le développement dans les Grassfields par les populations Mbororo sédentarisées et leur dynamique

Malraux Tchidje, Manu Ibrahim

To cite this version:

Malraux Tchidje, Manu Ibrahim. LA SEDENTARISATION DES POPULATIONS MBORORO ET LA PROBLEMATIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL DANS LES GRASSFIELDS AU CAMEROUN : Eléments influençant le développement dans les Grassfields par les populations Mbororo sédentarisées et leur dynamique. 2020. �hal-02996024�

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LA SEDENTARISATION DES POPULATIONS MBORORO ET LA PROBLEMATIQUE DU DEVELOPPEMENT RURAL DANS LES GRASSFIELDS AU CAMEROUN : Eléments influençant le développement dans les Grassfields par les populations Mbororo

sédentarisées et leur dynamique

Malraux Kenmoe Tchidje, Université de Dschang Manu Ibrahim , Université de Dschang

Résumé

Grâce à son potentiel socio-économique et de ses différentes zones agro écologiques qui sont favorables à un développement de l’agriculture et de la pêche, le Cameroun, en particulier les Grassfields, a connu cours de ces dernières années un flux migratoire. En particulier les migrations des populations Mbororo du Cameroun qui se sont sédentarisées. La présence permanente des Mbororo dans les Grassfields a apporté un dénouement dans les localités où ils se sont fixés et dont nous voulons apprécier les effets. Ces derniers (effets), qui nous amène à nous poser la question suivante : Comment la sédentarisation des populations Mbororo a-t-elle influencé les dynamiques locales de développement rural dans les Grassfields ?

L’objectif de cette présente thèse est d’analyser la contribution des Mbororo sédentarisés au développement local dans les Grassfields. Pour ce faire, des hypothèses ont été élaborées pour guider cette recherche. De façon générale, la sédentarisation des populations Mbororo dans les Grassfields s’apprécie par le niveau de transformation et de changement du milieu social, géomorphologique. Ces dynamiques de développement rural dans les zones de fixation sont dues à la présence des populations Mbororo sédentarisées et de leurs activités dans ces zones. Plus spécifiquement : i) les activités que mènent les Mbororo sédentarisés contribuent au développement des zones qu’ils occupent par leur dynamisme ; ii) l’organisation sociale des Mbororo sédentarisés crée une dynamique de développement de la zone et leur propre développement socio-économique ; iii) le type de relation entre les Autochtones, l’Administration et les populations Mbororo sédentarisées influencent le développement des Grassfields.

La recherche a été menée au Cameroun dans la Région de l’Ouest dans les Arrondissements de Koutaba et de Bafoussam II ou encore appelé Baleng en particulier dans les villages d’éleveurs Mbororo (Didango et Tchada II). Notre méthodologie s’appuie sur une approche qualitative,

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l’enquête semi-directive et notre échantillon est constitué des Populations Mbororo sédentarisées, les autochtones et l’administration.

De cette recherche, les résultats obtenus montrent que les populations Mbororo sédentarisées pratiquent différentes activités telles que l’agriculture, l’élevage. Ce qui modifie le milieu que elles occupent et cela leur génère de l’argent. Ensuite, le fait que les Mbororo soient organisés facilite leur insertion dans les différentes sphères. Cela à travers leur association dénommée MBOSCUDA, permet qu’ils se prennent eux même en charge et luttent pour leur droit. Leur organisation sociale permet de resserrer les liens et tout cela autour d’un Ardo. Enfin, les relations que les populations Mbororo sédentarisées entretiennent avec les Bamoun, Bamiliké, l’Etat et les ONG permettent le développement et la participation de chaque composante sociologique d’apporter un changement bénéfique à l’échelle locale.

Mots clés : Sédentarisation, Populations Mbororo, développement rural, Grassfields.

Abstract

Thanks to its socio-economic potential and its various agro-ecological zones which are favorable to the development of agriculture and fishing, Cameroon, in particular the Grassfields, has experienced a migratory flow in recent years. In particular the migrations of the Mbororo populations of Cameroon who have settled down. The permanent presence of the Mbororo in the Grassfields has brought an outcome to the localities where they have settled and whose effects we want to appreciate. These latter (effects), which leads us to ask ourselves the following question:

How has the sedentarization of the Mbororo populations influenced the local dynamics of rural development in the Grassfields?

The objective of this thesis is to analyze the contribution of sedentary Mbororo to local development in the Grassfields. To do this, hypotheses were developed to guide this research. In general, the sedentarization of the Mbororo populations in the Grassfields is assessed by the level of transformation and change in the social, geomorphological environment. These dynamics of rural development in the settling areas are due to the presence of settled Mbororo populations and their activities in these areas. More specifically: i) the activities carried out by the sedentary Mbororo contribute to the development of the areas they occupy through their dynamism; ii) the social organization of the sedentary Mbororo creates a dynamic for the development of the area

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and their own socio-economic development; iii) the type of relationship between the Aboriginal, the Administration and the settled Mbororo populations influences the development of the Grassfields.

The research was carried out in Cameroon in the Western Region in the subdivisions of Koutaba and Bafoussam II or called Baleng in particular in the villages of Mbororo herders (Didango and Tchada II). Our methodology is based on a qualitative approach, the semi-directive survey and our sample consists of sedentary Mbororo populations, natives and the administration.

From this research, the results obtained show that the sedentary Mbororo populations practice various activities such as agriculture and livestock. This changes the environment they occupy and generates money for them. Then, the fact that the Mbororo are organized facilitates their insertion in the different spheres. This, through their association called MBOSCUDA, allows them to take charge of themselves and fight for their rights. Their social organization helps to strengthen ties and all this around an Ardo. Finally, the relations that the sedentary Mbororo populations maintain with the Bamoun, Bamiliké, the State and NGOs allow the development and participation of each sociological component to bring about beneficial change at the local level.

Keywords: Sedentarization, Mbororo populations, rural development, Grassfields

INTRODUCTION

Le Cameroun est également une zone privilégiée de destination des flux migratoires, en raison de sa relative stabilité politique, de son potentiel socio-économique et de ses différentes zones agro écologiques qui sont favorables pour un développement de l’agriculture et de la pêche. Au cours de ces dernières années, la population de migrants a augmenté de manière significative. En particulier celle des populations Mbororo du Cameroun.

Pour Tchoumba (2005), les Mbororo appartiennent au groupe des Fulani, l’un des groupes ethniques d’Afrique occidentale. Ils vivent dans au moins 18 Pays africains dont le Nigéria, le Niger, la Guinée, le Sénégal, le Mali, la Mauritanie et le Cameroun. Le nombre de Mbororo au Cameroun est estimé à 1,85 million de personnes dont 120 000 à 130 000 d’entre eux vivent sur

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les prairies du plateau de Bamenda dans la province du Nord-Ouest. On les retrouve pratiquement dans toutes les régions du pays.

La sédentarisation des populations Mbororo au Cameroun est un phénomène complexe, c’est-à- dire difficile à cerner vu qu’il y’a plusieurs faits qui expliquent cela. Ces faits sont de plusieurs ordres à savoir la recherche de la sécurité de la part de cette communauté, la recherche des pâturages, aussi une volonté politique de l’administration coloniale, leur nombre qui s’accroît tout le temps et enfin la quête de l’éducation pour leurs enfants.

La sédentarisation revêt un caractère symbolique dans la mesure où elle conduit au développement du milieu dans lequel ces Mbororo se trouvent, en ce sens qu’ils développent leurs activités et en y associant l’agriculture. Ils s’adaptent aussi au milieu et ont des stratégies pour développer leurs activités. Par ailleurs il faut aussi noter que la sédentarisation ne développe pas forcément la zone en question.

Matériels et Méthodes

Cette étude a été menée dans les arrondissements de Koutaba et de Bafoussam IIème (Baleng), en particulier les localités de Didango et Tchada II dans la Région de L’Ouest. Ces deux localités constituent la zone d’attache des Populations Mbororo sédentarisées depuis plus d’un siècle et ces espaces leurs sont attribués et reconnus par les autorités traditionnelles et administratives. Ces zones de par son relief a favorisé la fixation des Mbororo et par conséquent le développement de ces localités à travers les activités menées par ceux-ci. Pour obtenir des informations nous avons choisi de faire une enquête qualitative dont l’outil est le guide d’entretien, cela c’est fait auprès des :

- chefs de village Mbororo,

- chefs de familles d’un certain âge;

- les chefs de villages des communautés Bamoun et Baleng, - les populations autochtones d’un certain âge,

- les sous-préfets, les maires, les délégués d’arrondissement de l’élevage, de la pêche et l’agriculture et développement rural ;

- les acteurs de la société civile.

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En plus des données primaires, des données secondaires ont été utilisées. Après la collecte, ces données ont été analysées et traitées.

Résultats et Discussions

Les Mbororo sont un peuple qui est venu du Nigéria pour s’installer au Cameroun dans la région de l’Adamaoua ensuite, ils ont migré dans la région de l’Ouest en particulier dans les arrondissements de Koutaba et de Bafoussam IIème, mais leur fixation s’est faite en premier dans le village Didango et plus tard à Tchada II. Ils occupent cette localité entre les années 1904-1905.

Comme nous rapporte un des patriarches rencontrés à Didango : « nos parents sont venus du Nigéria avec leurs bœufs, ils se sont arrêtés à Banyo puis à Koutaba à Tayandi et après Didango»1 et d’autres ont continué leur migration jusque dans l’arrondissement de Bafoussam II appelé Baleng plus précisément dans la localité de Tchada II entre les années 1956-1958. C’est dire que, cette communauté Mbororo de Didango ou de Tchada II ont les mêmes ancêtres, les mêmes parents d’où un lien de parenté entre les membres de la communauté Mbororo.

Ceci montre que les populations Mbororo dans leur phase migratoire ont pu s’installer grâce à l’hospitalité des autochtones qui leur ont offerts des espaces pour s’installer puis ont peuplé la zone, ce qui a permis à la communauté Mbororo de se sédentarisée, de pouvoir mener et développer leurs activités.

Cependant, les Mbororo sédentarisés ont pu s’installer et ont influencé le développement de localité par leur dynamisme et cela s’est fait ressentir à travers un certain nombre d’éléments.

L’Organisation Internationale du Travail (2015) dit qu’il n’existe pas de statistiques officielles sur les peuples Mbororos au Cameroun. Toutefois, ce groupe est estimé aujourd’hui à moins de deux millions d’âmes. Traditionnellement, ils étaient des nomades, constamment en mouvement d’un endroit à un autre à la recherche de pâturages pour leurs troupeaux. De nos jours, plusieurs sont transhumants, migrent de façon saisonnière, mais retournent à leur habitation temporaire. Les Mbororos sont présents sur tout le territoire camerounais, mais se trouvent en plus grand nombre dans les régions de l’Ouest, de l’Est, du Nord-Ouest et dans le septentrion.

1 Entretien en Mai 2019 à Didango avec un patriarche dont l’âge est compris entre 60 ans et plus.

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Eléments influençant le développement dans les localités de Didango et de Tchada II par la population Mbororo sédentarisée

Dans cette partie, nous aborderons les éléments par lesquels les Mbororo sédentarisés ont influencé le développement dans les localités de Didango et de Tchada II. Ces éléments sont les suivants : l’élevage, l’agriculture et autres activités.

- Elevage

L’élevage chez les populations Mbororo est l’activité principale, c’est ce qui les caractérise des autres communautés.

Avant la sédentarisation les Mbororo ont toujours eu pour activité principale l’élevage des bœufs et vivaient de ses dérivées telles : que du lait et de la viande de bœuf. Aujourd’hui, après s’être sédentarisés, ils vivent toujours de leur élevage de bovins et aussi ils associent l’élevage des caprins tels que les moutons et les chèvres. Comme l’illustre la photo ci-dessous.

Photo 1: l’élevage du petit bétail (Mouton) par les Mbororo sédentarisés à Tchada II

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Cliché : Kenmoe (2019)

Photo 2: Petit berger Mbororo à Didango

Cliché : kenmoe (2018)

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Les images 1 et 2 présentent l’élevage des petits ruminants (moutons) et les gros ruminants (Bœuf) que font paitre les petits enfants Mbroro. Cela montre que l’élevage comme dit plus haut est la principale activité des Mbororo, ils se font distinguer des autres communautés par rapport à cette activité.

Concernant le développement dans les différentes localités, l’influence s’explique par le fait que ces Mbororo détiennent plusieurs têtes de bœufs ou cheptel qui ravitaillent la localité et l’arrondissent en protéines animales. Comme affirme un propriétaire de boeufs : « avant que nous ayons les problèmes avec nos voisins agriculteurs, la viande de bœuf était moins chère, tout le monde venait se ravitailler chez nous. Nous vendions un bœuf à environ 250.000f CFA et le kilogramme de viande coutait 1000f CFA tandis au centre urbains le même kilogramme de viande coutait 1300f CFA »2. C’est dire que le kilogramme de viande était moins cher que dans les localités où se sont sédentarisés les éleveurs Mbororo que dans les zones urbaines, le fait que la viande de bœuf qui était moins chère, a permis que les ménages puissent en consommer et faire moins de dépense pour l’achat du kilogramme de viande. A côté de la protéine animale, il y a du lait de vache qui est consommé sous plusieurs formes et transformé en lait caillé d’où le nom de « kossam » destiné à la consommation et la vente. Ces dérivés se vendent dans des boutiques et sur les marchés, dans les boutiques le « Kossam » est conditionné dans les bouteilles dont 1.5 litre coûte 1250f CFA, 01 litre coûte 1000f CFA et demi litre coûte 500f CFA. Certains fabricants de lait caillé emploient des jeunes qui vont vendre et sont payés soit journalièrement, soit pour une bouteille vendue, ils ont 10%.

Son influence au développement dans les arrondissements et les localités de Didango et de Tchada II occupées par les populations Mbororo sédentarisées se fait ressentir par le fait qu’ils payent des taxes ou des impôts sur leur cheptel par tête, comme le souligne un des responsables de la commune de Koutaba en ces mots :

« les Mbororo sont de grands éleveurs, ils contribuent au développement local, car ils produisent du lait qu’ils vendent dans l’arrondissement et localement. Il y’a aussi de taxes que la commune prélève par tête de bœuf, on peut appeler ça taxe sur le bétail, ceci permet de faire vivre la commune et elle procède à des investissements sur fond propre». Un autre enquêté affirme que : « nous versons des

2 Enquête réalisée auprès d’un propriétaire de cheptel à Didango Juin 2018.

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taxes à la commune au moment de faire vacciner nos bêtes. Ces taxes varient de 450, 400, 350 et 250 f CFA par tête, ceci selon l’arrangement avec le vétérinaire […]

pendant la transhumance avec nos bœufs, nous donnons quelque chose au chef du village et parfois au Sous-préfet pour bénéficier de leur protection et profiter de l’espace pour nourrir nos bêtes»3.

Tout ceci montre que la présence des Mbororo dans les localités de Tchada II et Didango est source génératrice d’emploi et de contribution au développement des dites localités dans la mesure où les taxes que les éleveurs verses à la commune permet d’investir en mettant un vétérinaire à la disposition des éleveurs et à la construction et à l’aménagement des parcs et les corridores de transhumance.

Ainsi, l’élevage pratiqué par les populations Mbororo sédentarisées est un élément ou un indicateur qui influence le développement dans les Grassfields, car il y’a de la viande sur les espaces commerciaux. Et elle est vendue et consommée sous plusieurs formes, on peut citer : «le soya» et le « kilichi ». La présence des Mbroro à travers leur cheptel est source d’emploi, car les bergers sont payés soit à 100.000 f CFA par mois ou encore ils ont droit à un bœuf tous les 06 mois affirme un enquêté. Et cet élevage qui caractérise les Mbororo des autres communautés.

Cependant, l’élevage n’est pas la seule activité qui peut avoir un impact sur le développement rural dans les Grassfields.

- Agriculture

Après l’élevage, l’agriculture est la seconde activité que mènent les Mbororo sédentarisés pour s’intégrer et de pouvoir résister aux problèmes dont ils font face au quotidien. Koussoumna (2003 :7) montre que :

« les Mbororos commencent, eux aussi, à modifier leurs pratiques en passant de la transhumance à la sédentarisation focalisée sur l’élevage en complémentant désormais leurs animaux par les sous-produits du coton, en matérialisant les espaces de pâturage et de culture, en développant des rapports de complémentarité avec leurs voisins [....] Avec la pression irréversible et les enjeux qui existent aujourd’hui sur la terre, ces éleveurs transhumants sont obligés de s’adapter ou de «disparaître».

3 Entretien fait avec un responsable de la commune de Koutaba en Mai 2019.

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L’agriculture dans les communautés Mbororo de Didango et de Tchada II est la seconde activité pratiquée par ceux-ci. Déjà sédentarisées, ils se sont investis dans l’agriculture comme stratégie d’occuper et de protéger leurs espaces d’une part, l’agriculture faite par les Mbororo sédentarisés est destinée à la consommation et le surplus est vendu. Les différentes spéculations ou cultures sont le maïs, le manioc, le haricot et macabo. Cette activité est pratiquée autour des maisons pour limiter leurs espaces, elle fait sur les flancs des collines. Et d’autre part, ils pratiquent l’agriculture parce qu’ils font faire paitre leurs bœufs sur les collines et ailleurs, cela leur permet aussi d’éviter des conflits avec les agriculteurs qui sont leurs voisins. Les Mbororo sédentarisés qui pratiquent l’agriculture ont besoin de la main d’œuvre qu’ils payeront pour que leur parcelle soit cultivée. Une enquêtée qui pratique de l’agriculture affirme dans ce sens que

« pour l’agriculture on paye ceux qui cultivent en fonction de la superficie»4. Et parfois eux- mêmes, ils défrichent, sèment et font des trous pour y planter de la banane plantain.

Photo 3: champ de maïs et de macabo aux alentours des maisons des Mboror sédentarisés à Tchada II

4 Information recueillie auprès d’une femme Mbororo qui pratique de l’agriculture. Juillet 2018 à Didango.

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Cliché : Kenmoe (2019)

L’agriculture à Tchada II est due au fait qu’il y’a eu assez de conflits entre eux éleveurs et agriculteurs. Pour éviter cela, ils ont été contraints de déplacer leur cheptel ailleurs dans d’autres localités pour pratiquer l’agriculture, comme affirme un des notables de la communauté Mbororo de Tchada II : «à l’époque nous faisions l’élevage, après les conflits avec nos voisins, nous avions déplacé les bœufs à kouataba, bangou et ailleurs et nous nous sommes mis dans l’agriculture et nous ne pouvons plus faire l’élevage». Ceci montre que les Mbororo sédentarisés pratiquent l’agriculture pour plusieurs raisons et ces raisons sont dues au fait qu’ils font face aux conflits avec les agriculteurs qui viennent envahir les zones de pâturages pour y pratiquer l’agriculture pendant la transhumance de leur cheptel. La photo ci-dessous présente les cultures faites par les Mbororo sédentarisés.

Photo 4: cultures (pruniers et macabo) faites par les Mbororo sédentarisés aux alentours de leurs maisons à Tchada II

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Cliché : Kenmoe (2019)

Les photos 3 et 4 présentent les cultures qui ont été produites par les populations Mbororo sédentarisées autours de leur campement. Cela traduit une forme de conversion en tant que agriculteur et la sécurisation de leurs espaces contre toute occupation par les populations autochtones.

Skounti (2012 : 202) affirmait que :

« La conversion à l'agriculture est, pour la majorité des sédentarisés, le mode le plus ancien et le plus sûr d'un passage sécurisant à la sédentarité. Ainsi, de nombreuses familles, demeurées sous la tente, essaient d'acquérir des parcelles de terre cultivée avant d'acheter ou de construire une maison en prévision d'une éventuelle fixation. L'importance de la terre en tant que capital économique et symbolique en est la raison, d'autant plus qu'elle constitue une valeur infaillible».

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L’agriculture que pratiquent les Mbororo sédentarisés influence le développement de la localité déjà parce que les espaces inoccupés sont mis en valeur et ce qui crée une ruée au foncier, dans le but d’exploiter ces espaces en pratiquant l’agriculture qui est destinée à l’autoconsommation.

- Autres activités

Les Mbororo sont des pasteurs, des agriculteurs, ils se sont engagés dans divers activités telles que le commerce, le transport interurbain, agent de sécurité, moto taximen et employé dans des fermes agricoles.

Concernant l’activité économique, les Mbororo pour diversifier leurs activités se sont investis dans le commerce. Et à travers cette activité, les commerçants Mbororo contribuent au développement de leur famille en envoyant leurs enfants à l’école et de sa communauté en contribuant aux différentes activités de développement de la localité via les contributions pécuniaires. De même qu’au niveau de l’arrondissement à travers les taxes et les impôts que la commune perçoivent afin d’investir. Comme affirme un de nos informateurs : «ceux qui sont des investisseurs, des opérateurs économiques payent les impôts et certaines taxes que la commune récupèrent, prélèvent ça permet aussi de développer la commune»5. Aujourd’hui dans des espaces, ils ont des superettes, des cafétérias, rôtisserie et dans les centres urbains, ils font du commerce des arachides, l’ail, les oignons. C’est le cas par exemple à Bafoussam du « marché camp oignon».

Par ailleurs, il y’a des Mbororo qui ont développé le secteur du transport interurbain. Ils ont investi et emploie les jeunes ce qui diminue un peu le taux de chômage dans la localité. Cette activité permet et facilite le transport des biens et personnes d’une localité à une autre, on peut citer entre autre : Didango Voyage et Avenir Voyage.

D’autres sont des agents de sécurité au compte des individus pour leur domicile, leur ferme et aussi pour des établissements scolaires et même financier.

En somme, nous disons que les activités que mènent les Mbororo sédentarisés permettent et contribuent au développement des zones rurales et facilitent les changements des arrondissements dans lesquels ils se sont sédentarisés. Et tout ceci a impulsé une dynamique de

5 Propos recueillis auprès d’un agent communal à la commune de Baleng ou de Bafoussam LL. Juillet 2018

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développement dans les zones rurales. C’est dans ce sens que Medjras (2006) montre que le phénomène de la sédentarisation a bouleversé le système traditionnel d’exploitation des parcours en provoquant un changement profond dans le mode de vie de l’homme et de l’animal, et il a aussi engendré des conséquences majeures dont nous citons quelques-unes : l’apparition du mode de gestion individuel et l’effondrement du collectivisme ; émergence de la pratique du G’del ; l’expansion de l’agriculture dans les meilleures terres de parcours ; l’intégration des systèmes d’élevages aux systèmes de cultures ; la dégradation des parcours et l’accentuation du processus de décapitalisation.

Dynamiques de développement dans les Grassfields impulsées par les populations Mbororo sédentarisées

Pour Balandier (1971) les dynamiques ne sont que la résultante d’efforts constants des pratiques multiformes, des acteurs sociaux, êtres humains et groupes d’êtres humains, pour transformer le monde, que ceux-ci sont à la fois agents et objets du changement, qu’ils sont mus et mettent en mouvement.

Après les indicateurs de développement dans les Grassfields impulsés par les populations Mbororo sédentarisées, nous allons aborder dans cette autre partie les dynamiques internes et les dynamiques externes qui apportent un développement dans les localités de Didango et de Tchada II.

- Dynamiques internes

La dynamique interne renvoie au fait que les Mbororo impulsent le développement eux- mêmes dans la localité qu’ils occupent ou encore leur propre apport au développement de leur localité. Cette dynamique se manifeste par les différentes contributions pour développer leur localité. Pour se faire, les Populations Mbororo de Didango et de Tchada II se sont constituées en comité de développement et de concertation pour penser leur développement ainsi que les apports des élites internes.

Ils sont porteurs de projets et s’impliquent davantage dans le processus de développement et prennent des initiatives pour développer leur localités à travers des contributions, que celles-ci soient pécuniaires, matérielles ou la force de leur bras. Comme affirme l’un des membres du comité de développement de Didango : « lorsqu’il y’a un projet, chaque personne de la

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communauté fait des efforts pour contribuer, ça peut être en nature, je prends le cas des salles, ils ont apportés le sable, d’autres des pierres. De même que pour la route qui mène chez eux, ce sont eux qui ont fait ça avec les mains »6 c’est dire que les Mbororo sédentarisés s’investissent afin d’améliorer leur cadre et conditions de vie.

A Didango par exemple, il existe un comité de développement qui réunit tous les hommes afin que chacun puisse apporter sa contribution pour développer la localité. Ils se réunissent chaque mois pour déterminer des projets à réaliser afin d’améliorer leur cadre de vie, ainsi, un adhérent au comité de développement affirme : « ils contribuent vraiment au développement de la localité à travers le comité de développement local»7. De plus, les populations Mbororo sédentarisées participent à la construction de certaines infrastructures telles que les bâtiments scolaires, forages et bornes fontaines. Un agent du centre de santé de Didango expliquent qu’ : « ils ont construit le centre de santé, car ils ont fabriqué les briques, tôlé et crépi […] ils apportent parfois des médicaments pour l’hôpital. J’ai eu un don d’une table d’accouchement, 10 matelas et d’autres matériels d’une valeur de cinq cent mille francs CFA »8 Comme l’illustre la photo suivante :

Photo 5

:

vue du Centre de Santé Intégré Protestant de Didango

6 Entretien fait en Juillet 2019 avec l’un des membres du comité de développement de Didango.

7 Interview passée à un membre du comité de développement au Mois de Juillet 2019 à Didango.

8 Information recueillies auprès d’un agent du centre de santé à Didango en juillet 2018.

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Cliché : Kenmoe (2018)

La photo ci-dessus présente le centre de santé intégré de Didango qui a été construit en partie par les Mbororo sédentarisés ceci grâce à leur contribution matérielle, financière. L’Eglise Evangélique du Cameroun a mis à leur disposition des infirmiers et médecins pour les soins de santé à l’endroit de la communauté Mbororo et ses environs.

Il faut rappeler que les Mbororo de Didango dans leur projet c’est d’avoir un Centre de Santé Intégré publique (CSI) affirme le responsable du centre : « ils ont fait une demande de création d’un CSI publique et je crois que leur demande est déjà à Yaoundé toujours à travers leurs élites»9.

Les points d’eau et forages sont aménagés par les Mbororo sédentarisés comme c’est le cas à Didango. Comme l’indique la photo suivante :

Photo 6: Forage aménagé par les Populations Mbororo sédentarisées de Didango

9 Enquête faite auprès du responsable du centre de santé fait en Juillet 2018.

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Cliché : Kenmoe (2019)

Les Mbororo sédentarisés à travers leur comité de développement et les réunions impulsent le développement dans la localité et les autres communautés profitent de ces réalisations faites par ceux-ci. Le sociologue Ela (1982) relève que : « rien ne peut bouger dans les campagnes si les ruraux s’obstinent à croire que les changements exigés sont l’affaire de l’Etat. Les paysans doivent eux-mêmes réfléchir sur les conditions d’émergence d’une société où ils cesseront de former la masse des exclus ».

- Dynamiques externes

La dynamique externe s’explique par le fait que les Mbororo sédentarisés sont accompagnés par l’administration et les ONG pour développer leur localité à travers des dons, des coopérations, des aides et les élites extérieures c’est-à-dire les membres de leur communautés les plus nantis vivant ailleurs.

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Pour mieux contribuer au développement, les populations Mbororo sédentarisées sont accompagnées par l’Etat d’une part et d’autre part par les ONG. Tout d’abord, l’Etat du Cameroun à travers sa politique du développement participatif10 mise sur pied, permet à toutes les communautés en particulier la communauté Mbororo sédentarisée de participer au processus de prise de décision pour leur propre développement et développer aussi leur localité. Les Mbororo sédentarisés font partie intégrante de la population camerounaise et de la population des arrondissements de Koutaba et de Bafoussam IIème. Les Mbororo dans la réalisation du Plan Communal de Développement (PCD) participe car, ils donnent leur avis en tant acteur et bénéficiaire des programmes de développement. A cet effet Agent de développement de la Commune de Baleng ou Bafoussam II affirme que : « le développement au Cameroun est participatif, nous avons inculqué cette notion dans la tête des populations de Koutaba, qu’il ne faut pas toujours attendre tout de l’Etat, raison pour laquelle nous avons initié dans tous les villages le comité de concertation où ces gens initient des projets et proposent à la commune et le pourcentage est divisé, ainsi qu’à Didango où nous avons beaucoup de projets en cours»11. Dans le même sens un le responsable du Comité de développement de la localité de Didango affirme qu’ : « à travers le comité de développement local, nous nous sommes rapprochés de l’Etat, et nous avons bénéficiés de la construction du second bâtiment à parti d’un BIP pour la construction d’une salle de classe»12. Dans ces cas, nous comprenons que les Mbororo sédentarisés à travers le comité de développement participent au processus de développement de la localité car ils sont consultés et contribuent comme toutes les autres communautés.

Il est à noter que ces communautés bénéficient de l’encadrement de la Mairie dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, des constructions des infrastructures et les impliquent dans les actions de développement de la commune. Comme le confirme un des responsables de la Commune : « Tchada II a été considéré comme un village où ils ont bénéficié d’une planification participative qui permet de faire ressortir l’ensemble des différentes difficultés qu’ils rencontrent

10 le Gouvernement de la République a mis en place avec l’appui financier et technique des partenaires au développement, un ensemble de programmes parmi lesquels le Programme National de Développement

Participatif (PNDP) visant à accompagner la mise en œuvre du processus de décentralisation et surtout capacité les institutions communales afin que chacune d’elles se dote des moyens d’une participation effective à la mise en œuvre du processus de décentralisation et de développement local durable sur son territoire.

11 Propos d’un agent de développement obtenus à la Commune de Bafoussam II au Mois de Juin 2018.

12 Interview avec le responsable du Comité de développement à Didango Juillet 2019.

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là-bas, notamment sur le plan d’infrastructure routière, sur le plan éducationnel avec la construction des salles de classes, sur le plan de l’eau à travers la construction des points d’eau, forages et des puits modernes…»13. Les Mbororo bénéficient des aides pour la construction de certaines infrastructures scolaires à travers les coopérations telles que la coopération Germano- Camerounaise et aussi avec le PNDP. Comme affirme un interviewé : « nous avons bénéficié d’un micro projet avec le PNDP pour la construction de deux (02) salles de classes »14. Comme on le voit sur les photos ci-dessous.

Photo 7: Plaque de l’Ecole Publique et Primaire de Didango

Cliché : Kenmoe (2019)

13 Entretien avec l’un des responsables de la Commune de Didango en Juillet 2019.

14 Propos du président de l’Association des Parents d’Elève de Didango en Juillet 2019.

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Photo 8: Nouveau Bâtiment Scolaire issu de la Coopération Germano-Camerounaise (2015-2017) à Didango

Cliché : kenmoe (2019)

Photo 9: plaque présentant la construction de 02 salles de classes à Tchada Fulbé par la Mairie de Bafoussam II

Cliché : Kenmoe (2019)

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Photo 10

:

école publique de Tchada Fulbé construite par la mairie de Bafoussam II

Cliché : kenmoe (2019)

A travers les images ci-dessus (8, 9,10 et 11), on constate que les dynamiques externes contribuent au développement des localités qu’occupent les Mbororo sédentarisés, car ces écoles sont construites par l’Etat camerounais les coopérations avec les pays européens.

A ces établissements scolaires s’ajoutent les points d’eaux et forages qui ont été construits et aménagés par les communes. Comme illustre ces photos :

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Photo 11: point d’eau aménagée par la commune de Bafoussam II à Tchada II

Cliché : kenmoe 2019

En effet, les dynamiques externes ne sont pas seulement impulsées par l’Etat, il existe des partenaires de coopération. Nous pouvons ajouter l’ONG MBOSCUDA qui promeut le bien être des communautés Mbororo du Cameroun. Un membre de l’association MBOSCUDA affirme : « MBOSCUDA qui a développé la localité Didango, elle prend en charge les enfants qui sont démunis, des enfants des Mbororo qui vivent derrière les collines sont pris en charges»15. Ainsi la dynamique externe qui est impulsée par l’Etat et les ONG permet une avancée considérable pour développement dans les localités de Didango et de Tchada II et des environs car le développement est fait pour tout le monde et non pour un individu ou pour un groupe et de promouvoir le « Vivre Ensemble ».

La Banque Mondiale (2017) dans le cadre du Projet d’Appui à la Réforme du Secteur de l’Education au Cameroun dit que conscients du fait qu’ils doivent prendre des mesures pour sortir de la marginalisation et de l’enclavement, les Mbororos avaient créé une solide association pour

15 Enquête menée auprès d’un membre de l’Association MBOSCUDA en Juillet 2019 à Didango.

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optimiser leurs droits et promouvoir le développement de leur communauté dénommée MBOSCUDA. Plusieurs communautés Mbororos sont aujourd’hui dotées de forages grâce à cette association qui n’agit qu’avec les moyens dont elles disposent.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS - Conclusion

En somme, les éléments qui permettent d’apprécier l’influence du développement rural dans les Grassfields sont liés à l’élevage, l’agriculture et autres activités que pratiquent les populations Mbororo sédentarisées. Ces activités initiées par les Mbororo permettent d’améliorer leur cadre de vie, de se prendre en charge et de contribuer au développement de leur localité et des arrondissements dans lesquelles ils vivent. Cela traduit une dynamique de leur part. Cette dynamique est interne d’une part parce qu’elle montre comment les populations Mbororo sédentarisées pansent leur développement à travers les projets qu’elles initient et réalisent.

D’autre part, cette dynamique est aussi externe car l’Etat et les ONG les accompagnent en leur faisant des dons et favorisant leur cadre de vie sur tous les plans en ce qui concerne le développement de localités et de leur propre développement. Cette dynamique intervient dans le souci d’apporter un changement au sein de la communauté Mbororo sédentarisée et dans la localité.

Ainsi, les mutations qu’ont connues les zones de Tchada II et de Didango sont non seulement le fruit des dynamiques propres de ces territoires sur une longue période, mais elles sont aussi le résultat des stratégies des acteurs locaux et les organisations internationales et de la société civile dans le cadre de contraintes et/ ou d’opportunités produites par les conditions naturelles en articulations avec les politiques publiques mises sur ces territoires.

Recommandations

Il s’agit ici de faire des suggestions susceptibles de mieux encadrer la sédentarisation des populations Mbororo, d’évaluer leur contribution ou de tenir réellement compte leurs actions dans le développement dans les Grassfields et en général au Cameroun et d’éviter les conflits agro-pastoraux et liés au foncier.

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- Aux populations Autochtones

De respecter l’espace réservé au pâturage cela permettra d’éviter la destruction des cultures par les animaux et d’éviter les conflits avec les populations Mbororo; de coopérer avec les Mbororo sédentarisés pour qu’ensemble, ils puissent développer de façon plus efficiente la localité ; de respecter et d’accepter les Mbororo comme des personnes faisant parties de leur communauté.

Aux populations Mbororo sédentarisés

De respecter les parcours de transhumance pour éviter la destruction des cultures des agriculteurs;

de s’acquitter des indemnisations lorsque leurs animaux ont détruit les cultures des agriculteurs de manière conséquente.

- A l’administration

De créer une plate-forme pour permettre le dialogue entre les différents acteurs en période de crise; d’octroyer des titres fonciers aux communautés Mbororo sédentarisées depuis plus de dix (10) ans; de mettre sur pied un code pastoral bien établie et explicite pour édifier les différents acteurs ; de garantir la sécurité foncière des populations face aux individus véreux ; d’accompagner les communautés Mbororo sédentarisés dans les projets de développement ; de procéder au recensement des Mbororo dans les zones pour avoir le nombre exact afin de mieux les encadrer, d’évaluer leur apport sur le plan économique et politique ; d’accompagner les Mbororo sédentarisés afin qu’ils maintiennent l’élevage, d’accroitre leur production en finançant leur élevage, en mettant à leur disposition des agents zootechniques pour leur d’accroitre leur production et d’éviter des maladies qui pourraient tuer le cheptel et enfin de mettre à leur disposition les nouvelles technique pour que ces éleveurs puissent transformer les différents dérivés provenant du gros ou du petit bétail.

- Aux OSC

De mettre sur pied des réunions foraines pour débattre de la question des Mbororo sédentarisés ; d’édifier les populations Mbororo, autochtones et les acteurs de la société sur les questions de droit et liberté de l’homme à travers des séminaires de formations et des renforcements des capacités afin que ces droits et liberté puissent être respectés pour un vivre ensemble;

d’accompagner le gouvernement dans sa politique de développement économique et sociale en faveur des Mbororo sédentarisés.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Banque Mondiale. 2017. Cadre de Planifications des Peuples Autochtones (CCPA), Avancée de Préparation du Projet d’Appui à la Réforme du Secteur de l’Education au Cameroun. Project

preparation Advance N° V 0950.

Ela, J.M., 1990. Quand l’Etat pénètre en brousse…les ripostes paysannes à la crise. Karthala, Paris.

Koussoumna. L.N., 2003. Mutations foncières au Nord Cameroun : De la transhumance à la sédentarisation, des stratégies d’insertion et de limitation des conflits. Actes du Colloque

International Umr Sagert, 25-27 février 2003, Montpellier France.

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Références

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