D.
SAUVANT,
J. VAN MILGENINRA-INAPG Laboratoire de Nutrition , et Alimentation 16 rue Claude Bernard
II 75231
Paris Cedex 051 INRA Station de Recherches Porcines 35590 Saint Gilles
Les conséquences
de la dynamique
de la digestion
des aliments
sur le métabolisme ruminal
et les performances
animales
Au
coursdes dernières années les travaux de recherche ont montré que les différentes fractions des aliments étaient dégradées dans le
réticulo-rumen selon des vitesses variant largement d’un aliment,
oud’une fraction, à l’autre. Sur la base de
cesrésultats, et du fait que l’azote et l’énergie peuvent être facteur limitant de la croissance microbienne dans le réticulo-rumen, il s’est petit à petit dégagé le concept de formulation de régimes
oud’aliments
«synchrones
».Ce type de formulation
apour but de fournir de l’azote et de l’énergie disponible de manière continue et dans
uneproportion adaptée
auxbesoins des microbes de la panse. Différentes études expérimentales
ont été mises
enplace pour valider
ceconcept, il paraît donc utile de faire le point de
cesconnaissances récentes pour juger de l’opportunité
de la formulation de
cesrégimes qualifiés de
«synchrones
».Les
productions
des ruminantssont,
comme les autres
productions animales,
confrontées à un ensemble
d’objectifs
et decontraintes de
plus
enplus
diversifiés. Eneffet,
outre la recherche d’une meilleure pro-ductivité,
il fautaujourd’hui prendre
encompte
un ensemble d’autresaspects
tels que laqualité
desproduits commercialisés,
lerespect
del’environnement,
le bien-être de l’animald’élevage...
Cette diversification despréoccupations
alogiquement
amené l’émer-gence du
concept
de « lois deréponse
» de l’animal aux variations de sonrégime
alimen-taire. Ce
concept
vient en faitcompléter l’ap- proche classique qui
consistait à formuler unrégime
alimentaire dans le butunique
desatisfaire les différents besoins nutritifs
(énergie, protéines, minéraux...)
liés à la réa- lisation dupotentiel
deproduction
d’un ani-mal donné.
L’application pratique
duconcept
de loi deréponse
nécessite l’identification etl’intégra-
tion de tous les processus
susceptibles
dejouer
un rôle déterminant. Celaimplique
enRésumé
-Les travaux des dernières décennies ont montré que les
cinétiques
dedégradation
ruminale des aliments variaient largement en fonction de leur nature et du consti- tuant considéré. Il est donc envisageable de mettre à profit cette variabilité pour formuler des aliments composés, ou des régimes mixtes, plus ou moins rapidement dégradables ou plus ou moins bien équilibrés entre les flux des glucides et des pro- téines
disponibles
par rapport aux besoins des micro-organismes du rumen.Les résultats
expérimentaux
sur les effets des variations de ces phénomènes surla digestion ruminale et sur les performances zootechniques indiquent que ces effets sont beaucoup moins importants que ce qui pouvait être envisagé a priori.
Il est de ce fait nécessaire de rechercher des explications sur la capacité du
rumen à « amortir » ces variations. Il semble que ce soit l’existence de nom-
breuses structures et
phénomènes
de délais qui permettent d’amortir efficace- ment les variations dynamiques des processus de dégradation entre aliments etconstituants. Plusieurs exemples sont évoqués. Pour les constituants azotés, les phénomènes d’amortissement existent en particulier au niveau du stockage tran-
sitoire de molécules peptidiques avant captation par les cellules microbiennes et des recyclages d’azote par les protozoaires et le recyclage d’urée d’origine san-
guine.
Pour les constituants énergétiques, il semble que le stockage transitoired’énergie le plus important soit le compartiment polysaccharidique des microbes.
L’approche dynamique des phénomènes digestifs ruminaux indique en outre que la croissance microbienne est limitée et peu adaptable dans le court terme même si une quantité suffisante de nutriments est disponible. Quelques commentaires sont effectués sur cet aspect.
particulier d’intégrer
certains mécanismesbiologiques sous-jacents
et revient à étudierles
réponses
à l’alimentation des organesqui
déterminent leplus
lesréponses
zootech-niques évoquées
ci-dessus. Chez leruminant,
le réticulo-rumenjoue
à l’évidence un tel rôle.En
effet,
il est aisé de montrer que le fonc- tionnement de cet organe est déterminant vis-à-vis de ladigestibilité
de laration,
doncde sa valeur
énergétique,
vis-à-vis des flux derejets
fécaux de matièreorganique,
urinairesd’azote,
et gazeux deCO,
et deCH 4 . Enfin,
de nombreuses études ont montré que les varia- tions des conditionsdigestives
ruminalesétaient
susceptibles
de moduler lacomposi-
tion des
produits
élaborés(carcasses, lait...).
).La
compréhension
et laprévision
des loisde
réponse
nécessitentégalement
depouvoir
raisonner autrement que sur la base
tempo-
rellejournalière
habituelle. Il faut en effetpouvoir intégrer,
sinécessaire,
d’unepart
desphénomènes dynamiques
de courtterme,
basés sur des
périodes
allant dequelques
minutes à
quelques
heureset,
d’autrepart,
desphénomènes
delong
terme s’étendant surdes
périodes
allant deplusieurs
semaines àquelques
mois. A ce propos il est bien connuque les
phénomènes digestifs
ruminaux sontrythmés
par desphénomènes
associés à despériodes
ou des pas detemps
bien inférieurs à 24 heures. Lesprincipales
raisons sontd’une
part
lacaractéristique dynamique
desrepas
qui
se traduit par des entréesirrégu-
lières de substrats dans le réticulo-rumen
et,
d’autrepart,
les variations de la vitesse dedégradation
des aliments sous l’action des microbes.L’objet
de cet article estd’envisager
les
principales conséquences
nutritionnelles etpratiques
de cesaspects dynamiques.
1 / Aspects dynamiques
de la digestion des aliments
l.i / Méthodes d’étude
Au cours des dernières
décennies,
le déve-loppement
de la méthode insitu,
ou in sacco,qui
consiste à faire incuber dans le rumen des alimentsemprisonnés
dans un sachet denylon,
apermis
d’améliorer sensiblement les connaissances sur lescinétiques
dedégrada-
tion des constituants alimentaires. La
façon
la
plus simple d’interpréter
et demodéliser,
par
ajustement statistique,
lescinétiques
dedégradation
consiste à supposer que l’ali-ment,
ou bien un de sesconstituants,
se com-pose de 3 fractions
majeures :
une soluble(fs),
unepotentiellement digestible (fd),
etune
indigestible (fi
= 1 - fs -fd).
La fraction fs estsupposée
être mise directement àdisposi-
tion et utilisée par les
micro-organismes,
tan- dis que la fraction fd estprogressivement dégradable
suivant une vitesse relative dedégradation supposée
constante(kd).
Lephé-
nomène réel est en fait bien
plus compliqué.
En
particulier,
il existe souvent unephase
delatence
(tableau 1)
avant la mise enplace
duprocessus de
dégradation
de fdet,
d’autrepart,
le taux dedégradation
kd n’est pas tou-jours
constant pour un même constituant.L’avantage
del’ajustement
descinétiques
dedégradation
par des modèlessimples
estnotamment lié au fait
qu’il
est ainsipossible d’intégrer
assezsimplement (tableau 1)
l’in- fluence du transit desparticules
pour calcu- ler la «dégradabilité théorique » («
effectivedegradability
» desanglo-saxons).
1.
2 / Les protéines
Les méthodes in situ ont été
principale-
ment
appliquées
à la fraction azotée des ali- ments. Les résultats ont étélargement
utili-sés lors de la mise au
point
dessystèmes
modernes d’unités d’alimentation
protéique
des ruminants
(Madsen 1985,
Vérité et al1987).
Dans cesapproches
les 3 fractions évo-quées
ci-dessus ont étédistinguées
alors que 5 fractions ont étéproposées
dans les sys- tèmes de Cornell(Sniffen
et al1992).
Il restecependant
à démontrer l’intérêt de la distinc- tion de 5 fractions au lieu de 3. Lesapproches
in situ ont
permis
de hiérarchiser les matièrespremières,
donc de leur attribuer des valeurs alimentaires individualisées.Cela a par
exemple permis
deprendre
encompte
l’influence du niveau de fertilisation d’unfourrage,
de l’état de conservation del’ensilage
et de différents traitements techno-logiques.
Il y a engénéral
une assez bonnecohérence entre les flux des
protéines
alimen-taires non
dégradées passant
au duodénum(PIA)
et ceuxqui
sontprédits
àpartir
descinétiques
dedégradation in
sacco et des esti-mations du transit des
particules (tableau 1).
C’est sur cette cohérence
qu’ont
été établiesles
équations
de base d’unsystème
tel que lesystème
PDI.1.
3 / Les glucides
La
dégradation
des fractionsglucidiques
des aliments a été moins étudiée que celle des
protéines.
On considère que lesglucides
solubles sont immédiatement
disponibles
pour les
micro-organismes.
Cettehypothèse
est assez cohérente avec l’estimation d’un taux de
dégradation
de2,5
% par minute faite dans lesystème
de Cornell.Cependant,
il
apparaît fréquemment
que la teneur englucides
solubles dujus
de rumen n’est pasnégligeable
aussitôtaprès
un repas. Au coursdes dernières
années,
différentespublications
ont
permis
d’améliorer les connaissances surles
cinétiques
dedégradation
de l’amidon.Sur cet
aspect
nous renvoyons les lecteurs àun article
publié
dans cette même revue(Sauvant
et al1994). Rappelons
que ces ciné-tiques
dedégradation peuvent
être très variables suivant l’aliment ou letype
d’ami- don considéré. Cecipermet
notamment de faire unetypologie
des aliments et de distin- guer lesingrédients
riches en amidon facile- ment soluble etdégradable (orge, avoine, ...)
desingrédients
à amidon peu soluble et len- tementdégradable (maïs, sorgho...). D’autre part
il est connu que des traitements techno-logiques hydrothermiques peuvent
accroître ladégradabilité
de l’amidon d’uningrédient
à« amidon lent ». Enfin des études récentes ont montré que l’amidon de
blé, qui
est dutype rapide, peut
être «protégé
» par un traite- ment auformaldéhyde (Me
Allister et al1989, Chapoutot
et al nonpublié).
Il est pos- sibled’estimer,
à l’aide d’uneéquation
derégression,
lesquantités
d’amidonqui
sontrespectivement dégradable
et nondégradable
dans le réticulo-rumen. Il est
également
pos- sible d’aboutir à une estimation de la quan- tité d’amidonprotégé qui
estdigéré
dans l’in-testin. Les éléments de cette démarche ont été décrits par Sauvant et al
(1994).
Les
cinétiques
dedégradation
desglucides
structuraux
(cellulose
ethémicellulose)
diffe- rent de celles desglucides
non structuraux et sontplus
variables(figure 1).
Cescinétiques
se caractérisent notamment par :
- une fraction
indigestible
fiimportante,
enparticulier
pour lesfourrages
et certainssous-produits.
Cette fraction fi estprincipale-
ment liée à la
lignification
de laparoi (Jar- rige 1981, Sauvant
etal 1989).
- un
temps
de latencequi peut
atteindre in situ une dizaine d’heures avant que le proces-sus de
dégradation
ne se mette en route. Cephénomène peut
altérer fortement ladigesti-
bilité ruminale des
parois
commeindique l’équation (4)
du tableau 1.- une forte
irrégularité
de la vitesse dedégradation (Chapoutot
et al1993).
La vitesse moyenne de
dégradation
desglu-
cides
pariétaux est,
pour lesfourrages, néga-
tivement liée à la teneur en
paroi (figure 2).
Ceci montre que la
quantité
deparoi dégra-
dée des
fourrages
par unité detemps
tend àêtre constante
lorsqu’elle
estexprimée
parkg
de MS ou de MO du
fourrage.
Par contre ilLes
glucides
etl’azote ne sont pas
disponibles
enmême
temps
dans le rumen. Onpeut
doncimaginer
de combiner les aliments pour
synchroniser
leurfourniture
auxmicrobes du
rumen.
n’y
a pas de relation au sein des aliments concentrés etsous-produits
entre ces 2 para- mètres. Cette absence de relations’explique
en
particulier
par lagrande
diversité d’or- ganes etd’espèces végétales
utilisés commeconcentrés et
sous-produits.
Il convient par ailleurs derappeler
que le processus dedégradation
desglucides
structuraux est par- ticulièrement sensible aux conditions écolo-giques ruminales,
enparticulier
aupH.
Cettesensibilité constitue la
principale origine
desphénomènes
d’interactionsdigestives néga-
tives
(Michalet-Doreau
et al1993).
Les études de validation de ladégradabilité in
situ àl’aide des
digestibilités
duodénales sont rares.Cependant
lesquelques
résultats récents dis-ponibles (Archimède
et al1995,
Martin 1994)indiquent
que ladégradation in
situ desconstituants
pariétaux
serait bien moins effi-cace
qu’in
uivo. Cecipourrait
révéler de fortes interactionsdigestives
dans les sachets denylon.
2 / Implications nutritionnelles et pratiques des cinétiques
de dégradation
2.i / Le concept d’harmonisation de dégradation des glucides
et
protéines
Les résultats accumulés sur les
cinétiques
de
dégradation in
situ desglucides
et pro- téines ontpermis
de démontrer l’existenced’une
irrégularité
de ladisponibilité
dans letemps
des nutrimentsglucidiques
et azotéspour les microbes. En
outre, l’équilibre
entreles nutriments azotés et
glucidiques dispo-
nibles
peut également largement
varier selon l’instant considéré. Un schéma dutype
de celui de lafigure
3 traduit ceprincipe
et a abouti à la recommandation de chercher à combiner les aliments de manière àpouvoir
fournir à tout instant le
« juste équilibre
»entre les nutriments
glucidiques
et azotésdisponibles
pour les microbes du réticulo-rumen. Il convient de
souligner
que, par rap-port
à laréalité,
lafigure
3 est assez naïvedans la mesure où elle discrimine
trop
les dif- férentspics,
enparticulier
le flux deglucides disponibles
issus des constituantspariétaux peut
être considéré commequasiment
continu
d’après
les simulations que nous avons pu faire àpartir
d’un modèle mécaniste du rumenadapté
pour les événements de court terme(figure 4 ;
Sauvant etal,
nonpublié).
Sur la base de ce
principe
il a étépossible d’imaginer
des méthodes de calculs derégimes
alimentaires « harmonisés » ou « syn- chronisés» (Sauvant
etGiger 1987).
Ultérieu-rement,
différentespropositions
de formula- tions derégimes
sur la base de ceprincipe
ont été
faites,
enparticulier
aux Etats-Unis(Nocek
et al 1990). Il estégalement possible
de calculer un index de
synchronicité intégré
pour évaluer dans
quelle
mesure une rations’éloigne
ou pas dujuste équilibre
pour lesmicrobes, qui
serait de l’ordre de 25 g N dis-ponible/kg
de matièreorganique disponible,
ou 32 g N
disponible/kg
deglucides dispo-
nibles (Sinclair et al 1993). ).
2.
2 / Conséquences
sur
la digestion ruminale
a /
Dégradation
des substratsL’opportunité
desynchroniser
lesdégrada-
tions des
glucides
et de l’azote des aliments aété étudiée au laboratoire
(Chapoutot
et al1993)
insitu, in
vitro(Giger-Reverdin
et al1993)
sur desmélanges
binaires associants factoriellement des sources azotéesrapide-
ment
(lupin)
ou lentementdégradées (gluten- meal)
et des sourcesglucidiques rapidement (orge)
ou lentement(maïs) dégradées.
L’asso-ciation de ces
ingrédients
2 à 2 a montré que ladégradation
desmélanges in
situ et invitro était
plus importante
que ce que l’onpouvait prévoir
àpartir
desingrédients simples.
Un tel résultat traduit vraisembla- blement l’amélioration de l’activité micro- biennelorsque
des élémentsglucidiques
etazotés sont simultanément
disponibles.
b /
Ammoniogénèse
De nombreuses études ont cherché à quan- tifier l’influence des
composantes dynamiques
de la
digestion
desglucides
et de l’azote surla
production
d’ammoniac(NH 3 )
dans lapanse. Le tableau 2 résume les résultats
publiés,
sachant que, dans tous ces cas, seull’amidon a été considéré comme constituant
glucidique
dont la vitesse dedégradation
variait. Il
apparaît
que, pour un niveau donnéd’apport
alimentaired’azote,
unaccroissement de sa vitesse de
dégradation augmente significativement
la teneur enNH 3
du
jus
de rumen tandisqu’un
accroissement de la vitesse dedégradation
desglucides pré- sente,
pour un mêmeapport azoté,
l’effet inverse(tableau 2). Lorsque
l’on considère desrégimes
associant des formessynchrones
de
glucide
etd’azote,
ilapparaît
que la combi- naisonrapide-rapide
libèreplus
deNH 3
quela combinaison lente-lente. Un tel
phénomène
a
également
été observé en RUSITEC(Giger-
Reverdin et
al,
nonpublié) ;
il montre que les microbesprésentent
unecapacité
limitée decroissance même si l’azote et les
glucides
sontdisponibles
dans les bonnesproportions.
Cetaspect important
sera discuté ultérieure- ment. Pour lesrégimes asynchrones
la combi-naison «
glucide
lent-azoterapide
» induitune
production
deNH 3
bienplus importante qu’une
combinaison «glucide rapide-azote
lent
» (tableau 2).
Ceci veut direqu’une
dis-tinction doit être faite au sein des différents
types d’asynchronicité,
la combinaison «glu-
cide
rapide-azote
lent » semble êtreplus
favo-rable vis-à-vis des microbes et pour
l’épargne
azotée de l’animal. Il est
possible
d’extrairede ces données une série de 8 résultats dans
lesquels
la teneur enNH 3
ruminal a étémesurée au sein de
dispositifs
associant selonun
plan
factoriel 2 x2 glucide
et azoteplus
oumoins
rapidement dégradable. L’interpréta-
tion de ces résultats confirme les effets évo-
qués ci-dessus,
elleindique
en outrequ’au-
cune interaction ne
peut
être détectée entreces 2 facteurs dont les effets s’additionnent.
c /
Profil
des acides gras volatils(AGV)
Une base de 21 résultats
publiés
sur l’in-fluence de la vitesse de
dégradation
de l’ami-don sur le
profil
des AGV ont été rassemblés(références
fournies à lademande).
L’inter-prétation
de ces données laisseapparaître
Les
régimes synchrones
«
rapides »
conduisent à une
concentration ruminale
d’NH 3 plus
élevéequ’un régime
fournissant
des
glucides rapidement
et del’azote lentement
dégradables.
La vitesse de
dégradation
desglucides
n’a pasd’influence
sur leprofil
desAGV,
ni sur la
protéosynthèse
microbienne
lorsque
lefonctionnement
durumen est normal.
une différence
significative Lent-Rapide (L-R)
sur les
proportions
molaires d’acétate(+ 1,5 %),
depropionate (
-2,3 %)
et debuty-
rate
(+ 0,6 %).
Lesfigures
5 et 6indiquent
enoutre que cette différence
dépend
de « l’étatfermentaire » ruminal.
Lorsque
cet état fer-mentaire est normal
(proportion
depropio-
nate
comprise
autour de 20 à 25%, figure 5 ;
ou
rapport acétate/propionate compris
entre3,5
et4, figure 6)
iln’y
a pas d’influence de la vitesse dedigestion
desglucides amylacés.
Par contre l’influence devient
plus
nettelorsque
les fermentations ruminalesprésen-
tent un caractère
propionique marqué.
Des élémentsd’explications
de ces résultatsseront
évoqués
dans lapartie
3 de ce texte.d /
Protéosynthèse
microbienne Dans labibliographie
il a étépossible
d’ex-traire 16 résultats
(références
à lademande)
montrant
qu’une
sourceglucidique
lentementdégradable (exemple :
maïsgrain)
réduit de10,3
±13,2
% le flux d’azote microbien(Nm)
au duodénum en
comparaison
avec une sourceglucidique rapidement dégradable (exemple : orge).
Pour 4 essais combinant factoriellement les taux dedégradation
desglucides
et del’azote,
cette décroissance estplus importante (
-13,3
±7,2
% vs -4,5
±12,3 %) quand
unesource d’azote
rapidement dégradable
est uti-lisée. Ces résultats
suggèrent qu’une
certainesynchronicité
entre les vitesses dedégrada-
tion serait favorable à la croissance micro- bienne. Pour 15
résultats,
lasynthèse
micro-bienne a pu être
exprimée
parkg
de MOdigérée
dans l’ensemble du tubedigestif (MODTD). L’emploi
d’amidonrapidement dégradable permet
d’obtenir une amélioration d’environ9,5
gNm/kg
MODTD parrapport
à de l’amidonrapide (figure 7).
Cecicorrespond
à environ 32 g PDIM/UF
ingérée,
cequi
n’estpas
négligeable puisque
celareprésente
del’ordre de 25 % de la valeur PDI d’une ration moyenne pour ruminant laitier. Ces résultats
soulignent
au passage l’intérêt de chercher àprédire,
avec le maximum deprécision,
laquantité
de matièreorganique
fermentée dans le réticulo-rumen(Tamminga
etal 1994).
Par
contre, lorsque
lasynthèse
microbienne apu être
exprimée
parkg
de matièreorganique
digérée
dans le rumen(apparent
ouréel)
iln’y
a pas d’influence de la vitesse de
dégradation
des
glucides
et de la source azotée associée(figure 8).
Pour 4 de ces 7publications
il estpossible
de faire uneinterprétation
selon unplan
factoriel 2 x 2(Mc Carthy
et al1989,
Herrera-Saldana et Huber1989, Kung
et al1992,
Aldrich et al 1993).L’analyse statistique
de ces résultats confirme l’absence d’influence de la vitesse dedégradation
de l’amidon et de l’azote ainsi que d’interaction entre ces fac- teurs sur l’efficacité de la croissance micro- bienne.2.
3 / Impact zootechnique
Au cours des dernières années différents essais ont été conduits pour
explorer
l’intérêtzootechnique éventuel,
enparticulier
pour des vacheslaitières,
de formuler des rationsou des concentrés
présentant
différentes vitesses dedégradation
ou/etsynchronisant,
ou non, les processus de
dégradation
desglu-
cides et de l’azote. Ainsi la
figure
9 montreque le
remplacement
d’une source d’amidonrapidement dégradable
par une lente amé- lioresignificativement
de0,79
±1,45 kg/j
enmoyenne la
production
de lait brut (n =18).
Cependant
cette différence L-Rdisparaît lorsque
laproduction
lait estajustée
par le niveau de matière sècheingérée pris
commeune covariable. En effet les animaux recevant des rations riches en amidon
rapide ingèrent
une moindre
quantité
de matière sèche. Cette différencepourrait
résulter d’une rétroactionhoméostasique négative
surl’ingestion plus marquée
avec des aliments ou des rationsqui
induisent des fermentations
ruminales,
donc des flux d’AGVabsorbés, plus importants.
Dans les même
essais,
la vitesse dedégrada-
tion de l’amidon n’a pas eu d’influence sur le taux
protéique (TP L _ R
= -0,31
±0,78 g/kg,
n =
18)
et sur le tauxbutyreux
du lait(TB, - ,
=+
1,07
±3,2 g/kg,
n =19). Cependant,
commele montre la
figure 10,
larégression
du TBprésente
un coefficient derégression signifi-
cativement inférieur à 1. Ceci
indique
quelorsqu’un régime induit,
par sa richesse enénergie,
une faible teneur en matièresgrasses du
lait,
la vitesse dedégradation
deIl existe des
phénomènes
dedélai dans l’utilisation des nutriments par les microbes :
ainsi, après
le repas, l’azote aminé etpeptidique
s’accumule dans le
rumen
pendant quelques
heures.sa fraction
amylacée présente
une influenceplus marquée.
On est bien entendu tenté derapprocher
ce résultat de cequi
a étéévoqué
dans le
paragraphe
2.2.c. à propos duprofil
fermentaire ruminal
(figures
5 et6).
En effeton
retrouve,
avec leTB,
le faitqu’un régime
induisant des fermentations ruminales et un
TB normal est peu sensible à la vitesse de
dégradation
desglucides.
Les données ras-semblées ne révèlent pas d’influence notable de la vitesse de
dégradation
de la fraction azotée. De même aucun résultatsignificatif n’apparaît
commeconséquence
dudegré
d’harmonisation entre les vitesses de
dégra-
dation des fractions
glucidiques
et azotéesdes aliments.
3 / L’amortissement des phénomènes dynamiques digestifs
Le manque de résultats convaincants sur
l’influence du
degré
d’harmonisation des ciné-tiques
dedégradation
desglucides
et del’azote sur la
protéosynthèse
microbienne et les résultatszootechniques
amène à s’interro-ger sur les mécanismes
qui permettent
d’amortir aussi efficacement lesperturba-
tions liées aux différences de vitesse de
diges-
tion de l’azote et des
glucides.
La finalité deces mécanismes est vraisemblablement de
pouvoir
fournir en « bout de chaîne », defaçon quasi continue,
des nutrimentsdisponibles
pour les
synthèses
cellulaires.Les travaux cherchant à élucider
spécifi- quement
lesphénomènes
d’amortissementdynamique,
c’est-à-dire desphénomènes
deretard ou de
délai,
sont encore rares. Ils concernent d’abord l’identification de struc- turespermettant
d’obtenir cesphénomènes
de délai. Il
s’agit
enparticulier
d’identifier des structurescompartimentales
au sein desvoies d’utilisation des nutriments. Ainsi la
figure
11 illustre l’influence del’existence,
sur la
dynamique
de la croissance micro-bienne,
d’uncompartiment
intermédiaire dans le cadre d’une modélisationsimple
de ladigestion
microbienne. Ilapparaît
que, sousl’angle dynamique,
ladégradation
n’est paséquivalente
à l’utilisation par les microbes.La
phase
de latencequi
intervient avant ledémarrage
du processus dedigestion
desparois végétales (voir plus haut) peut
aussis’interpréter
par l’existence d’uncomparti-
ment initial de « maturation » de la
paroi
avant que celle-ci ne devienne
digestible (Van Milgen
et al1991).
Dans la réalité les struc- tures induisant desphénomènes
de délai sontsouvent
plus compliquées ;
lesprincipales
d’entre elles
qui
existent au niveau du réti- culo rumen serontévoquées.
Ce sont essen-tiellement des recherches sur les variations
post-prandiales
desparamètres digestifs
ruminaux
qui
ontpermis
de révéler des structures et mécanismes d’amortissement.3.i / Le rôle des cinétiques d’ingestion
Le
principe
desynchronisation
des proces-sus de
dégradation
desglucides
et de l’azoteévoqué plus
haut(cf figure 3)
suppose d’abord quel’aliment,
ou laration,
considéré est«
plongé
» instantanément dans le réticulo-rumen. En réalité l’entrée des substrats est
largement répartie,
ouretardée,
dans letemps
par la
cinétique d’ingestion.
La forme de cettecinétique
est assezcaractéristique,
elle adéjà
été modélisée
empiriquement
par une fonctionexponentielle (Y
=a[l-b.exp(-ct)]
chez le bovin(Faverdin 1985),
chez l’ovin(Baumont 1989)
et chez lescaprins
en milieu méditerranéen(Meuret 1989). D’après
les valeursexpérimen-
tales des
paramètres
a,b,
c, legrand
repas defourrage
constitue unpremier phénomène
dedélai d’une durée de 1 à 3 heures.
3.
2 / Le rôle des oligomères
intermédiaires
La
technique
dedégradation
in situ est loind’intégrer
tous lesaspects dynamiques
de ladigestion
ruminale desprotéines,
enparticu-
lier il est connu que le
phénomène
deprotéo- lyse
excède celui del’hydrolyse
et de lacapta-
tion despeptides.
Ceci se traduit par un accroissement enpériode post-prandiale
de laconcentration des
peptides
dans le réticulo- rumen, la teneur en Npeptidique
étant com-parable
à celle d’N ammoniacal.D’après
lestravaux de Russel et al
(1983)
et Chen et al(1987),
l’existence de cescompartiments pepti- diques correspondrait
à unphénomène
dedélai moyen d’environ 6 heures avant l’utilisa- tion effective d’azote par les
micro-orga-
nismes. Les acides aminés libres contribuent vraisemblablement aussi à ce rôle d’amortis- sement
dynamique puisque
leur concentration s’accroît enphase post-prandiale
defaçon importante (figure 12).
Le délaiapparent
associé à cecompartiment
des acides aminésse situe entre 2 et 3 heures
d’après
les résul-tats de
Craig
et al(1987)
et de Dhiman et Sat-ter
(1994). Compte
tenu de la concentrationnon
négligeable
descomposants peptidiques
et des acides aminés dans le
jus ruminal,
ilapparaît qu’un
délai de 8 à 9 heurespeut
vrai- semblablement exister entre ladégradation
ruminale d’une
protéine in
situ et lasynthèse
microbienne
qui
en découle.Des
phénomènes
de délai existentégale-
ment pour la
digestion glucidique.
Eneffet,
si lesglucides
solubles sortent trèsrapidement
des sachets de
nylon,
ils ne sont pas pour autant utilisés par les microbes.Ainsi,
diffé-rents
auteurs,
enparticulier
Leedl.e et al(1986)
sur bovins etClapperton
et Czer-kawski
(1969)
sur ovins ont clairement observé unphénomène
d’accumulationpost- prandiale
des sucres solubles dans le rumenavec des rations
qui
étaientrespectivement
riches en maïs et en
pulpe
de betteraves.Jouany (1978)
avaitégalement
montré l’exis- tence delarges
différences entrerégimes
dans
l’aptitude
à entraîner une accumulation ruminale de sucres solubles.D’après
ces dif-férentes données et d’autres essais
publiés,
les
compartiments
intermédiaires des sucressolubles
pourraient
traduire unphénomène
de retard de l’ordre de
1,5
heure du processus d’utilisation del’énergie
par les microbes.3.
3 / La dynamique
du métabolisme microbien
Des études conduites in vitro par Newbold et Rust
(1992)
ont montré que, sur une durée de fermentation de 12heures,
lesmicro-orga-
nismes du rumen sont
capables
de compenserefficacement une
asynchronie
de la mise àdisposition
des nutriments azotés etgluci- diques malgré
le fait que cesirrégularités peuvent
induire desphases
transitoires dedépression
de la croissance microbienne.a / La colonisation microbienne La colonisation microbienne des
particules
constitue un
phénomène
conditionnant ladégradation
des substrats non solubles nou-vellement arrivés. Cette colonisation débute très
rapidement.
AinsiYang (1991)
a observéque 1 % de la MS du substrat était colonisée par les microbes dans le
premier quart
d’heure deprésence
dans le rumen. Le tauxde croissance de la colonisation des substrats est
rapide,
entre 10 et 30 % parheure,
c’est- à-dire bienplus
élevé que le taux de crois-sance microbienne.
Cependant, d’après
lesrésultats
expérimentaux
deYang (1991)
et VanMilgen
et al(1993),
ce taux ne semblepas être lié au
degré
desynchronisation
de ladégradation
de l’azote et desglucides
ni à lavitesse de
dégradation
de l’un de ces 2 consti-tuants. Par
contre,
3 heuresaprès
le début del’incubation,
la colonisation bactérienne est essentiellement liée à la teneur enparoi végétale (figure
13). Ceci traduit le rôle de surface d’adhésionimportant joué
par les constituantspariétaux.
Le niveau de coloni- sation maximum se situe vers 10-15 % de la matière sèche résiduelle in situ. Des études conduites parYang (1991)
et par VanMilgen
et al
(1993),
ont montré que la colonisation d’un «sous-système
ruminal », constitué par le contenu d’un sachet denylon, passait
parun maximum
après
30 à 60 heures d’incuba- tion. Cescinétiques
de colonisation de la matière sèche ou du contenu d’un sachet varient d’un aliment à l’autremais,
là encore, elles ne semblent pas être associées à l’am-pleur
desphénomènes
dedégradation
desfractions azotées et
glucidiques.
Il ressortdonc de ces différents résultats que la
dyna- mique
de la colonisation microbienne neserait pas liée à des variations de
l’équilibre
des fractions
glucidiques
et azotéesdispo-
nibles.
b /
L’adaptation enzymatique
Des études conduites au cours de la der- nière décennie ont montré que les
micro-orga-
nismes du rumen
présentaient
descinétiques marquées
d’activitéenzymatique
en fonctiondu
temps après
le repas et de la nature durégime (Williams
et al1989,
Martin et al1993).
Le délaid’adaptation
de cette activitéenzymatique
contribue vraisemblablement audélai
global
d’utilisation des substrats.Autre
exemple
dedélai, après
lerepas, les
glucides amylacés
sont trèsrapidement
stockés dans les
micro-organismes puis
utilisés à unrythme beaucoup plus
lent.c / Le rôle du
stockage glucidique
microbien
Les
micro-organismes
du rumen contien-nent 10 à 40 % de leur matière sèche sous
forme de
polysaccharides.
Cette teneur estpositivement
liée à la densitéénergétique
durégime ingéré (Me
Allan et Smith 1974) et àson
rapport glucide/azote.
Plusieurs auteursont
également
montré que cette réservegluci- dique présentait
descaractéristiques dyna- miques marquées (figure
14). L’accroissement relatif de cette réserve est trèsrapide
aussi-tôt
après
le repas (3 à 5 % / min). Cetterapi-
ditépermet d’endiguer
transitoirement unepart significative
du flux de carbone destiné àfabriquer
des acides grasvolatils,
ellejoue
donc vraisemblablement un rôle de
préven-
tion de l’acidification
post-prandiale
durumen. La
rapidité
et l’efficacité de ce proces-sus est notamment
permise
par le fait que lesprotozoaires
sontcapables
« d’avaler »directement de l’amidon et de créer ainsi un
retard dans le déroulement des processus de
dégradation
etnéosynthèse
des chaînes car-bonées. Une telle modalité d’utilisation ne
semble pas être
possible
pour des substances telles que lespectines.
Ceciexplique
vraisem-blablement
pourquoi
desingrédients
tels que lespulpes d’agrumes
ou de betteraves sontplus acidogènes
que des céréales à amidonrapide (Michalet-Doreau
et Sauvant1989).
Après
le maximum atteint 1 à 2 heuresaprès
le début du repas, la réservepolysacchari-
dique
microbienne décroîtplus
lentement(5
à20 % /
h)
aurythme
de l’utilisation de ce sub- strat par les cellules microbiennes.D’après
les
cinétiques
lesplus complètes
de la littéra-ture,
le délai de l’utilisation desglucides,
révélé par ce
compartiment glucidique
inter-médiaire, peut-être important.
On l’a ainsiestimé à 7 h pour des
protozoaires
avec unrégime
riche en orge(Jouany
et Thivend1972a et
b)
et à8,9
et14,1
h pour des bacté- riesrespectivement
libres et liées(Craig
et al1987b). D’après
les simulations que nous avonseffectuées,
cette réserveglucidique pourrait
être la sourcemajeure d’énergie
pour le métabolisme microbien entre 2 et 6 h
après
le début d’un repas.d / Le rôle des
lipides
des
micro-organismes
Il a été
montré,
enparticulier
à l’INRA(Legay-Carmier
et Bauchart1989),
que lesmicro-organismes
accumulaient defaçon
transitoire les
lipides apportés
par la ration.Il conviendrait de
préciser
le rôle de ce com-partiment,
enparticulier
depouvoir quanti-
fier
l’ampleur
et lespropriétés dynamiques
de ce
stockage
transitoired’énergie dispo-
nible pour le métabolisme microbien.
e /
Dynamique fermentaire
et stcechiométrie
Les
principales
voies fermentaires de ladigestion
dans le rumen sont bienétablies,
enoutre de nombreux essais ont
permis
de mon-trer que le
profil
fermentaire des AGV était pourpartie dépendant
durégime
alimen-taire. En
particulier
il est connuqu’un régime
riche en aliments
concentrés,
ou riche enfourrage
de bonnedigestibilité,
induit des fer- mentations ruminalesplus
intenseset,
engénéral, plus
«propioniques
». Il est surpre- nant que ceconstat, déjà ancien,
n’ait tou-jours
pas reçud’hypothèse explicative
méca-niste. Il faut pour
cela,
pensons-nous, chercher à mieuxcomprendre
etintégrer
lesrégulations
de larépartition
cellulaire des flux de carbone issus de ladégradation
des substratsentre,
d’unepart,
l’élaboration de biomasse microbienne et lasynthèse
des pro- duits terminaux des fermentationset,
d’autrepart,
leurrépartition
entre cesproduits
ter-minaux :
l’équilibre gaz-AGV
ainsi quel’équi-
libre des AGV entre eux. Cette
répartition
des flux
s’appelle
stoechiométrie.Il semble que les
régulations impliquées
soient
largement dépendantes
du statut éner-gétique
des cellules microbiennes et de la dis-ponibilité
enhydrogène
du milieu ruminal.En effet les cellules microbiennes
paraissent disposer,
à certainsmoments,
d’un excès de chaînescarbonées,
parrapport
à leur capa- cité destockage (cf. ci-dessus),
et desynthèse
de biomasse nouvelle. Il y a alors un excès
potentiel d’énergie disponible qui peut
d’ailleurs être évalué par la mesure de la teneur en ATP du milieu(Erfle
et al1981).
Dans une telle
situation,
les cellules micro-biennes mettent en
jeu
desrégulations qui
tendent à favoriser les voiesmétaboliques qui
sont moins efficaces dans l’élaboration d’ATP.
Ainsi les AGV à chaîne
plus longue
fournis-sent moins d’ATP par carbone terminal. En
conséquence,
laprésence,
enproportion plus importante
d’AGV à chaînes carbonées à3, 4,
5 ou 6 atomes decarbone,
serait un indica-teur de l’existence d’un excès relatif
d’énergie disponible
parrapport
à lacapacité
de syn- thèse microbienne. Cephénomène peut
s’ob-server à
partir
des résultatspubliés
dans lalittérature ;
ainsi unrégime plus
riche enconcentré,
donc enénergie disponible,
favo-rise
systématiquement
les AGV à chaînes carbonées àplus
de 2 atomes decarbone,
les acidespropionique
etbutyrique,
cequi
estconnu, mais
également
les acides gras mineurs à 5 ou 6 atomes de C(figure 15).
Lesfigures
5 et6, évoquées
dans leparagraphe 2.2.c, indiquent
que les différences de vitesse dedégradation
desglucides
de la rationinfluencent le
profil
desAGV,
defaçon
cohé-rente avec ces
principes.
Les amidonsrapides
semblent donc aboutir à des situations d’ex- cès transitoires
d’énergie
pour lesmicro-orga-
nismes du rumen,
particulièrement
si l’en-semble de la ration est