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Aluminium : Non à l abandon de la R&D!

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Academic year: 2022

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2021

Pour la Cfdt, Christian VANIN & Nathalie RAVAILLE Groupe Filière Aluminium SAVOIE 01/04/2021

Aluminium : Non à l’abandon de la R&D !

Figure 1 : Laboratoire de Recherche et Fabrication - source le Dauphiné Libéré

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Aluminium : la Cfdt dit non à l’abandon de la R&D !

Productionfragilisée, recherche sacrifiée et souveraineté compromise : La Cfdt affirme qu’il ne peut y avoir une filière aluminium en Europe

Sans centre de R&D « dernier héritage de Pechiney »

Table des matières

La vision de la Cfdt : ... 1

Objectif de notre démarche ... 2

Etat des Lieux sur la Filière aluminium en France et en Europe ... 3

Histoire du LRF... 3

Constats stratégiques ... 5

Contexte et enjeux ... 7

Les parties prenantes de la filière aluminium ... 9

Propositions de la Cfdt ... 9

Annexes ... 11

La vision de la Cfdt :

Les annonces de la direction de Rio Tinto aluminium faites en juillet 2020 font état de l’arrêt progressif des ventes de technologies à des tiers extérieurs à Rio Tinto.

Il est prévu que l’arrêt soit définitif en 2024.

L’impact risque de concerner surtout le site du LRF (Laboratoire des Recherches et des Fabrications) de Saint Jean de Maurienne qui opère 3 cuves d’essais, qui permettent de concevoir, tester et mettre au point les nouvelles technologies.

Ces décisions auront des conséquences sur la R&D des technologies d’électrolyse, mais aussi sur l’ensemble de la filière aluminium au niveau local, régional, national et européen.

Ainsi, bien que la R&D sur la production de métal primaire appartiennent à la branche chimie, les impacts d’une fermeture se feront sentir sur les autres branches et plus particulièrement la métallurgie et tous ces rangs de sous-traitance. Les entreprises comme Constellium, France

extrusion, Hydro Aluminium, … pourraient revoir leur stratégie (délocaliser, réduire la voilure, …, ou disparaitre).

La Cfdt alerte sur cette situation, informe et met en contexte, analyse et fait la promotion de la R&D en électrolyse de l’aluminium, sur le sol français au service des usines françaises et européennes, et propose pour ce faire des voies de solutions ?

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Objectif de notre démarche : alerter les acteurs et les décideurs sur la situation stratégique, économique, sociale et environnementale afin de trouver des solutions d’avenir par rapport au LRF et à la filière aluminium

z

Figure 2 : Une R&D en production d’aluminium primaire au service des usines françaises et européennes

Les annonces de la Direction de Rio Tinto Aluminium, faites en juillet 2020, font état de l’arrêt progressifs des ventes de technologies à des tiers extérieurs à Rio Tinto. L’arrêt sera définitif en 2024.

Ces décisions auront des conséquences sur la survie du LRF de SAINT JEAN DE MAURIENNE. Les échéances sont proches et les actions doivent se faire tant que toutes les relations avec les acteurs de la filière aluminium ne sont pas complètement rompues.

La Cfdt, qui milite depuis de nombreuses années contre le démantèlement de la filière aluminium, pense qu’il faut maintenir une R&D sur le sol européen au service des usines de production européennes :

- Tant sur le plan « fondamental » pour continuer à faire des recherches sur les technologies à zéro carbone ;

- Que sur le plan « appliqué » pour faire évoluer les technologies existantes en adéquation avec l’évolution des exigences stratégiques (indépendance de l’Europe vis-à-vis de l’approvisionnement en aluminium), socioéconomiques et environnementales ;

- Que sur le plan de l’assistance technique régulière aux usines qui constitue le lien nécessaire à une contribution efficiente de la R&D

C’est pourquoi, nous proposons d’alerter les parties prenantes de cette situation afin de trouver ensemble des solutions d’avenir qui tiennent à la fois compte des stratégies industrielles pertinentes, des exigences économiques et sociales pérennes et des impératifs de durabilité et de respect de l’environnement.

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Etat des Lieux sur la Filière aluminium en France et en Europe : Eviter la disparition complète de la production d’aluminium en Europe et la dépendance européenne à une production non durable

La filière aluminium française et européenne fait face à un processus de déstructuration initié depuis des années.

En effet aussi bien Rio Tinto qu’Alcoa, principaux acteurs en Europe, sont entrés dans une phase de désinvestissement de leurs actifs : Rio Tinto, suite à la vente de Dunkerque en 2018, cesse de produire de l'aluminium dans les pays de l'UE et limite sa production en Islande ; de même Alcoa, après la fermeture en Italie, se désengage progressivement en Espagne où uniquement maintient l’aluminerie de San Ciprian, vouée à la vente après une tentative de fermeture.

Dans ce contexte et après les déboires de GFG dans le prolongement de l’affaire Greensill, uniquement Trimet, petit producteur allemand, semble être actif dans le redressement des producteurs d'aluminium en Europe.

Cette déstructuration trouve son origine dans la concurrence déloyale causée par les aides gouvernementales fournies principalement par la Chine (mais aussi par les pays du Conseil de coopération du Golfe - CCG -, l'Australie, le Brésil ou le Canada) mais également dans les problématiques énergétiques conduisant à des fuites carbone.

En effet, l'Union européenne est le seul espace au monde qui produit de l'aluminium mais n'autorise pas les aides d'État au nom de la concurrence libre et non faussée, et qui, par conséquent, voit ses usines de production d'aluminium fermer progressivement et la délocalisation de la production et le processus de désindustrialisation s'aggraver à l'échelle du continent.

Ce cadre de désindustrialisation européen contraste avec une croissance constante de la consommation d'aluminium en Europe et dans le monde (4 à 5% par an) et se traduit par un déficit de la balance commerciale de l'Union européenne (produits primaires et transformés) qui dépasse 50 % depuis 2018.

Afin d’éviter la disparition complète de la production d'aluminium en Europe et la dépendance européenne à une production non durable d'un point de vue environnemental et social il serait nécessaire que l’Union européenne mette en œuvre une réforme des conditions de concurrence sur le marché européen ainsi qu’une politique industrielle protégeant de la concurrence déloyale.

Histoire du LRF : un patrimoine intellectuel de 60 ans, une contribution majeure à la filière aluminium française et européenne en danger en termes d’amélioration du procédé d’électrolyse

1886 : Le français Paul Héroult (ainsi que Charles Hall qui a déposé également un brevet similaire, mais aux Etats Unis, quelques semaines après celui de Paul Héroult) rend possible la production d’aluminium de manière industrielle, par le biais du procédé d’électrolyse (appelé Hall-Héroult, voir Figure 3Erreur ! Source du renvoi introuvable.) : L’alumine (Al2O3) elle-même extraite du minerai appelé bauxite, est électrolysée dans un bain à 950°C de cryolite fondue avec des

Figure 3 : technologie Hall-Héroult

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composés à base de fluor (AlF3, 3NaF). Avec ce procédé dit « classique », l’opération s’effectue dans une cuve, dont l’anode et la cathode sont en carbone. La cuve est traversée par un courant continu dont l’intensité est passée de quelques centaines d’ampère au début du XXème siècle à 600 000 ampères pour les dernières usines dernièrement construites. Pechiney, principal producteur d’aluminium français jusqu’en 2003 a hérité de cette innovation majeure et a commercialisé des technologies de plus en plus performantes, sous le nom de AP TechnologyTM , nom commercial encore utilisé de nos jours.

1959 : naissance du LRF pour répondre aux besoins de progrès des usines, mais aussi pour développer les différentes technologies (AP 18, AP30, AP40, AP60 où les 2 chiffres après AP représentent l’intensité que met en œuvre la technologie, par ex. 60 pour 600 000 ampères) dont les ventes ont hissé le savoir-faire français au premier rang mondial des usines opérants dans le monde jusqu’au XXIème siècle. La technologie chinoise et l’essor de leurs usines sont venus bousculer cette notoriété, même si encore aujourd’hui 20 % des tonnes produites dans le monde proviennent d’une technologie AP.

2003 : l’essentiel de la production d’aluminium en France (ainsi que l’ensemble des sites de transformation) passe du groupe français Pechiney (jusqu’à 70 000 employés dans les années 1970) récemment privatisé, à Alcan, groupe canadien dont les activités industrielles de production et de transformation de l’aluminium étaient similaires à celles de Pechiney, avec des sites principalement au Québec et en Europe.

2007 : Alcan qui a acheté Pechiney en 2003, passe dans le giron de Rio Tinto, groupe minier, dont le chiffre d’affaire (45 Milliards de dollars environ actuellement) est essentiellement assuré par ses mines de fer en Australie. La volonté de se désengager des actifs européens est rapidement mise en œuvre pour assurer les exigences de taux d’EBITDA de chaque unité d’affaire chez Rio Tinto : 40 % au minimum

De 2007 à ce jour : Rio Tinto se désengage progressivement de toute la filière de la transformation de l’aluminium (profilés en aluminium, produits laminés, boîte boisson, … : devenu le groupe Constellium) et de la quasi-totalité de ses sites de productions d’aluminium primaire par électrolyse en Europe en vendant ou fermant tous ses actifs. Il ne reste à ce jour, sur le sol français qu’un site administratif sur Paris et 2 Centres de Recherche et Développement situés à VOREPPE (ALUVAL) et à SAINT DE MAURIENNE (LRF), pour un total d’environ 200 personnes.

Ces 2 centres de R&D ont été les acteurs majeurs de la vente de la technologies Aluminium Pechiney dans la plupart des usines du monde (hors Chine). Le LRF, par ses cuves d’essais, a joué et joue encore un rôle reconnu en tant que vitrine des technologies mises au point et améliorées au fil des années par des briques technologiques pour produire plus, consommer moins (voire mieux : par la flexibilité dans la consommation énergétique) et pour diminuer les impacts sur l’environnement (capture du CO2 ; traitement des rejets).

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En 2018, Alcoa et Rio Tinto s’associent pour créer ELYSIS qui devra industrialiser un procédé d’électrolyse révolutionnaire, puisqu’il sera basé sur des anodes inertes (voir Figure 4 et qu’au lieu de rejeter du gaz carbonique, le procédé devrait rejeter de l’oxygène.

Figure 4 : Technologie "anode inerte" (source : European Aluminium)

En juillet 2020, la Direction de Rio Tinto annonce sa décision d’arrêter de vendre la technologie à ses concurrents, ce qui devrait s’étaler jusqu’en 2024 pour permettre d’honorer les contrats en cours. De manière surprenante, et malgré l’annonce de l’arrêt de la vente de technologies, la Direction a néanmoins annoncé que les activités allaient se poursuivre sur les recherches sur les briques technologiques, incluant la contribution à la nouvelle technologie dite « Anode Inerte » qui permet de supprimer, pendant l’électrolyse de l’aluminium, tout rejet de CO2 (Gaz Carbonique qui est un Gaz à Effet de Serre nocif) et de le remplacer par un rejet d’O2 (Gaz Oxygène qui est un Gaz nécessaire à la vie sur terre et qui est notamment produit par les forêts), éliminant également 7 autres sous-produits nocifs rejetés par le procédé d’électrolyse classique.

Constats stratégiques : 3 avenirs possibles pour le LRF, avec le risque de voir disparaitre la filière aluminium française et européenne … ou non, si notre action porte ses fruits

Dans le contexte décrit ci-avant plusieurs options se profilent pour le LRF au-delà de 2024 :

- Si le LRF reste dans le giron de RioTInto : le risque est qu’aucune des avancées des recherches ne servent ni aux usines françaises (TRIMET à SAINT JEAN DE MAURIENNE et Alvance Aluminium à DUNKERQUE) ni aux usines anciennement clientes de la technologie Aluminium Pechiney. Ainsi :

o Pas de retombées sur les technologies actuelles concernant des thèmes stratégiques pour la durabilité de ces usines telles que : la capture du CO2 (pour diminuer les rejets liés à la technologie classique) ou la modulation de la puissance (qui permet chaque année en Europe d’éviter le blackout de la distribution de l’électricité, au moins 2 fois en 2020 et déjà une fois en 2021) ;

o Peu d’espoir que ces usines bénéficient de la nouvelle technologie dite « anode Inerte » si celle-ci fonctionne (ce qui est attendu en 2024) et donc une perte d’avantage concurrentiel majeur face aux usines de Rio Tinto et des fermetures probables, alors que toutes ces usines ont contribué aux recherches sur cette nouvelle technologie par le biais de contributions internes à la R&D ou de contrat d’assistance technique de haut niveau ;

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o Un avenir qui restera fragile et sans cesse remis en question, hautement soumis à la ré-inclusion des usines du Pacifique dans le giron de Rio Tinto (alors qu’elles ont été en vente pendant plusieurs années) et sont les seules du groupe à être vraiment intéressées par les thèmes ci-dessus liés à la technologie classique ;

- Si le LRF ferme : après avoir été « pillé », le patrimoine intellectuel, construit pendant 60 ans, sera « torpiller », avec des impacts néfastes sur les parties prenantes actuelles :

o Les salariés : se seront investis dans une filière moribonde en France et en Europe, liée à la politique de terre brûlée de Rio Tinto, sans opportunité de développer l’employabilité reconnue ni à la hauteur de l’investissement qu’ils ont fait, ni à la hauteur des besoins pour accompagner les usines opérant des cuves AP vers les transitions nécessaires à la production bas carbone – cela s’accompagnera d’une perte de compétences et de savoir-faire pour la France et l’Europe ;

o Le tissu industriel local (Maurienne et Savoie : TRIMET, TOKAI COBEX SAVOIE, CLAUSER, Di Sante, EDF, RTE …) et régional (l’autre centre de R&D de Rio Tinto à VOREPPE (Aluval), THALES, CAP GEMINI, REEL, …), perdra toute chance de reconstituer une filière d’avenir, sans le liant que pouvait constituer le LRF et ses recherches pour améliorer les procédés ;

o La France se verra définitivement dépouillée de l’un de ses joyaux majeurs de son patrimoine industriel, qui aura porté haut et fier les compétences des ingénieurs, techniciens et opérateurs français pendant plus de 60 ans ;

o Le territoire de la Maurienne perdra non seulement les emplois directs (65) et indirects (200), mais aussi une opportunité de se diversifier par rapport à la filière touristique avec les problèmes que l’on sait liés à la pandémie et au réchauffement climatique ; o Les habitants : qui ont payé un lourd tribut sur leur santé pendant la centaine d’année

où la technologie s’est accompagnée d’impacts néfastes (rejets CO2 et autres polluants notoires) n’auront pas de chance ni de voir s’implanter la nouvelle technologie à anode inerte sur l’usine de SAINT JEAN DE MAURIENNE ni de bénéficier des améliorations du LRF sur la décarbonisation concernant la technologie classique

- Si le LRF perdure selon un modèle économique et stratégique qui reste à trouver : mais il faut pour cela une volonté politique pertinente à la fois à l’échelle territoriale et nationale, voire européenne. Cela permettrait de :

o Garantir, renforcer et développer le lien entre R&D et production industrielle, sachant que la disparition de toute production industrielle condamne, à terme, les activités de recherche amont et vice versa, comme nous l’avons montré dans ce document ; o Promouvoir, garantir, renforcer et développer le lien entre la production et la

transformation d’aluminium sur un même territoire, malgré les contradictions provenant des stratégies différenciées des actionnaires présents au sein de la filière ; o Donner une chance de concilier, grâce aux résultats de la R&D devenue innovation, le

maintien d’une base industrielle et les exigences en matière :

▪ De consommation intelligente d’énergie pour une modulation indispensable aux réseaux de distribution actuel (et contribuer à éviter l<comme chaque année, les Black-out sur le réseau européen) ;

▪ De réduction d’émissions de gaz à effet de serre, voire d’émission de O2, dans le cas où la nouvelle technologie à anode inerte fonctionnerait et des accords seraient trouvés avec ELYSIS pour l’implanter dans les sites à technologie AP ; o Poursuivre les contributions aux innovations que ce soit dans la ligne directe de celles imposées actuellement par Rio Tinto et que nous avons énoncées précédemment, mais aussi dans de nouvelles voies connexes, telles que :

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▪ L’Electrolyse de l’eau pour faire de l’Hydrogène ; La production de fer par électrolyse à anodes inertes pour limiter la production de CO2 associée ; l’électrolyse du sodium …

▪ Les Batteries aluminium/air, qui permettraient de faire 2500 km avant d’être remplacées …

▪ Le recyclage, puisque l’aluminium est recyclable à l’infini, sans perte de poids ni de propriétés et que des synergies pourraient être trouvées entre les innovations sur les technologies de première fusion et de deuxième fusion ;

▪ Faire de la R&D à la demande en mode PME, c’est-à-dire renouer avec les anciens clients (ou s’ouvrir à d’autres) pour offrir des prestations de R&D, que seules les compétences uniques du LRF en matière de conception d’équipements, de modélisation et de contrôle de procédé et d’opération de cuves d’essais sont susceptibles de fournir

▪ Renouer avec les universités locales, nationales et européennes, ainsi qu’avec tout le tissu de recherche de manière à recevoir mais aussi contribuer aux projets en « innovation ouverte »

o Contribuer à la diversification économique du territoire (en complément de la filière touristique) et à son attractivité pour les hauts potentiels techniques, par une image qui saura concilier la haute technicité, le développement durable et la contribution à la transition énergétique.

Contexte et enjeux : les atouts du LRF peuvent constituer une contribution majeure dans l’indépendance de l’Europe vis-à-vis de l’aluminium

L’aluminium reste un produit d’avenir dont les propriétés de légèreté et de recyclabilité le place parmi les matériaux incontournables dans les produits et innovations de demain. Certes, les retombées économiques sont cycliques, mais les projections de besoins dans le monde sont en constante augmentation.

Figure 5 : Prévisions évolution de la demande jusqu'en 2050 - Source SYNDEX PARIS, World Aluminium

Dans l’UE, l‘aluminium est considéré comme matériau stratégique dans la stratégie neutralité carbone 2050.

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L’enjeu d’une filière aluminium forte en France et en Europe est le gage d’une indépendance stratégique vis-à-vis des autres pays pour ce matériaux, qui participe :

• A la construction des bâtiments (Isolation thermique des ouvrants) ;

• Aux biens d’équipement industriels (dont aéronautique, avec les besoins constants d’allègement) ;

• A la construction automobile (avec un besoin accru pour les véhicules électriques, l’aluminium représentant plus de 15% en masse des batteries lithium-ion, soit entre 50 et 100 kg d’aluminium par VE, un débouché majeur pour l’aluminium dans les 10 à 15 ans qui viennent, sans compter l’allègement des structures des véhicules pour permettre une plus grande autonomie)

• A la possible régulation des réseaux électriques de plus en plus variables notamment avec l’introduction des énergies renouvelables

La politique de Rio Tinto qui a été non seulement de se désengager des actifs européens, mais aussi de détruire les liens entre les acteurs de la filière européenne a affaibli l’avantage concurrentiel que ce soit des usines de fabrications d’aluminium, mais aussi de toute la chaîne qui en découle.

Dans ce contexte menaçant de façon radicale la compétitivité de l’industrie Européenne de l’aluminium, il faut noter qu’il est indispensable d’avoir une stratégie d’efficience énergétique qui permettra à la fois de sécuriser les contrats de consommation d’énergie et de réduire la consommation d’électricité et des émissions de CO2 par tonne d’aluminium,

Les innovations sur ces 2 points ainsi que sur tous les sujets cités plus haut dans ce document, sont le seul espoir de conserver l’indépendance sur l’aluminium.

Les atouts du LRF dans cette optique résident dans :

- Des cuves d’essais uniques, dont les moyens de mesure et les potentiels de tests de nouveaux équipements et procédés, constituent des atouts majeurs dans la mise au point des briques technologiques ;

- Des capacités de conception d’équipement, de modélisation et de contrôle des procédés appréciées

- Des compétences scientifiques et technologiques qui ont fait leur preuve et qui sont le gage de l’adaptation aux problématiques liées à la transition énergétique et écologiques … ;

- Des innovations 4.0 qui révolutionnent la capabilité d’assistance technique, tant par des moyens de Réalité Virtuelle, de réalité augmentée, de traitement de données par intelligence artificielle que de moyens de transmission des savoirs de plus en plus perfectionnés.

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Les parties prenantes de la filière aluminium : bien que la R&D sur la production de métal primaire appartiennent à la branche chimie, les impacts d’une fermeture se feront sentir sur les autres branches et plus particulièrement la métallurgie et tous ces rangs de sous-traitance

Figure 6 : Ensemble de la filière aluminium Source : Association de l’aluminium du Canada

Nous mettons en évidence l’ensemble des acteurs de la filière aluminium (voir Figure 6).

Si la R&D sur la production de métal primaire n’est plus au service des entreprises

européennes, et si, dans le même temps la technologie à anode inerte se développe en Nord Amérique, nous pensons que les entreprises comme Constellium, France extrusion, Hydro Aluminium, … pourraient revoir leur stratégie (délocaliser, réduire la voilure, …, ou disparaitre).

Nous avons montré que les enjeux sont plus d’ordre technologique, stratégique, socioéconomique et environnemental, que sur les pertes d’emploi de la R&D (60 personnes pour le LRF à Saint Jean de Maurienne, avec un impact direct si fermeture sur une partie des 120 personnes pour l’autre centre R&D ALUVAL à VOREPPE).

Propositions de la Cfdt : un projet qui reste à élaborer dans la continuité des projets antérieurs dans lesquels la Cfdt a été un acteur majeur

La Cfdt met en évidence depuis 2007 le danger de la politique de désengagement et fermeture des actifs industriels européens et de la R&D.

Elle a eu une contribution majeure dans :

- La vente de l’usine de SAINT JEAN DE MAURIENNE à TRIMET, plutôt qu’à une fermeture dont l’option était sérieusement envisagée par Rio Tinto ;

- Les adossements successifs de CARBONE SAVOIE à ALANDIA INDUSTRIES puis à TOKAI CARBON, avec l’implication de la Cfdt dans les conseils de surveillance

- La défense du dossier d’Alpine Aluminium face à un repreneur peu scrupuleux licenciant des salariés pour de fausses fautes graves.

Elle soutient les actions contre les fermetures envisagées telles que : - Le site d’électrolyse d’Aluminium d’Alcoa à San Ciprian ;

- Le site de production d’anode de Rio Tinto / Hydro Aluminium à Rotterdam ; - Les sites de FerroPem en Savoie et en Isère ;

Il s’agit aujourd’hui d’alerter tous les acteurs au niveau industriel, politique, pouvoirs publics et sociaux, que ce soit au niveau territorial et national en :

- Démontrant l’impact d’une fermeture éventuelle du LRF non seulement sur le territoire mais également sur l’ensemble de la filière aluminium ;

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- Proposant d’ouvrir les activités possibles vers de la diversification et du partenariat avec la recherche publique ou privé

- Et en demandant de contrer la stratégie de Rio Tinto, qui, même si elle fait survivre ce site, va continuer de détruire le potentiel de perdurer pour l’ensemble des usines de production d’aluminium primaire et par voie de conséquence sur celles de la transformation et d’activités connexes.

Il s’agit aussi de catalyser les réflexions de l’ensemble de ces acteurs afin de proposer des voies de solutions qui doivent prendre en compte, que :

- L’idée selon laquelle la France, voire l’Europe pouvait se passer d’industrie et de sa R&D était une erreur stratégique, sociale et environnementale avec des effets délétères tant dans les pays développés (dépendances à la chaîne de sous-traitance, perte structurelle des emplois peu qualifiés, transition écologique non structurante, pollution toujours existante mais déplacée des pays les plus riches vers les pays les plus pauvres) que dans ceux en voie de développement (développement à faible valeur ajoutée, emploi dans des conditions Hygiène et Sécurité déplorables, pollution non contrôlée) ;

- La localisation de la R et D en France est possible et économiquement soutenable (CIR). A condition qu’une réflexion industrielle existe et permette à des centres d’alimenter une industrie de pointe, au besoin dans le cadre public-privé ;

- Les industries et centres de recherche sur un territoire, demeurent un élément déterminant pour le développement et la création de valeur ajoutée, pourvu que :

o On empêche de fermer / délocaliser, voire on relocalise intelligemment ; o Le dialogue social soit respecté et intégré ;

o Les développements intègrent les défis majeurs écologiques

o Une Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences Territoriales soit active, non seulement dans les cas de plans sociaux et autres cas de réduction d’emplois mais aussi préventive pour que les cas précédents soient anticipés et ne conduisent pas seulement à des reclassements individuels mais à des sauvetages de patrimoines intellectuels collectifs

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Annexes : L’émergence de la production chinoise a déséquilibré la production mondiale, avec une empreinte carbone 3 fois supérieure à celle de la production européenne

Source : European Aluminium association Source : SYNDEX PARIS - World Aluminium

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