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Tourisme, mobilités et altérités contemporaines

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Appel à contributions

Civilisations vol. 57 (1-2)

A paraître en 2008

Tourisme, mobilités et altérités contemporaines

On assiste aujourd’hui un peu partout dans le monde à un développement sans précédent de la mobilité touristique impliquant des flux à la fois humains, techniques, financiers et culturels. Longtemps, les sciences sociales ont soit ignoré ce phénomène –notamment dans le milieu francophone-, soit l'ont cantonné à une dimension essentiellement ludique et occidentale. C'est à cette double lacune que sera consacré ce numéro thématique de Civilisations. Il s'agira d'une part de montrer les implications politiques et épistémologiques du tourisme, et d'autre part d'accorder davantage d'attention aux pratiques et aux représentations des touristes non occidentaux.

Tourisme et anthropologie: enjeux méthodologiques et épistémologiques

Le tourisme s'accompagne de la généralisation de nouvelles formes de visualisation, de mise en scène et de consommation des différences culturelles. Les populations étudiées traditionnellement par les anthropologues sont engagées dans un processus de marchandisation d'elles-mêmes visant à les transformer en objet de désir, ce qui a d'importantes implications pour les conditions de l'enquête et le type de savoir produit par l'anthropologie. L'un des objectifs de ce numéro spécial sera précisément de cerner le caractère problématique de l'objet "tourisme" en anthropologie et d'en montrer les implications méthodologiques et épistémologiques.

En quoi un ethnologue se différencie-t-il d'un touriste sur un terrain mondialisé ? Quelle pertinence attribuer aux questions d'authenticité et comment les traiter ? Comment le savoir ethnographique est-il utilisé par les touristes et par ceux qui en sont les hôtes ?

Tourisme, Etat et Nation : enjeux politiques des mobilités de loisir

Le tourisme possède aussi de multiples dimensions politiques : il fait l'objet de procédures d'encadrement particulières de la part des Etats ; il alimente la construction de lieux et de réseaux culturels spécifiques ; il participe de la reformulation des grilles identitaires, des rapports à l’État, à la Nation, aux populations voisines, à l'histoire et au territoire. Historiquement, c'est le nationalisme qui a rendu le territoire attractif et qui en a permis la valorisation et la protection. En d'autres termes, ce ne sont pas la différence et l'extraordinaire qui ont créé les touristes mais leur contraire, le prolongement de l'appartenance et la perspective de prendre place dans des cultures nationales qui les attiraient (Franklin, 2004 : 298).

Au travers de ce processus, le tourisme a permis la reproduction ou la modification de hiérarchies sociales, globales et locales. Il peut même être considéré comme un

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phénomène néo-colonial, la mobilité d'une fraction privilégiée de la population mondiale contrastant avec l'immobilité contrainte –ou les migrations forcées- de ceux qui ne peuvent prétendre être des touristes et/ou qui en sont les hôtes.

Les touristes non occidentaux : pratiques et représentations

Enfin, les touristes non occidentaux sont aujourd'hui de plus en plus nombreux -souvent dans leurs propres pays (tourisme domestique ou national) à défaut de pouvoir l'être facilement dans les nôtres- mais restent encore relativement peu étudiés. Un renversement de perspective devrait mettre à jour moins des comportements différents que des désirs asymétriques et des productions idéologiques spécifiques aux cultures et aux nations concernées. Il montrera également que les dynamiques sociales du tourisme expriment, sous la forme d’un jeu de miroir, les inégalités économiques et les enjeux politiques de l’accès à la mobilité de loisir. Enfin, ce décentrement éclairera le caractère fondamentalement transnational de l'activité touristique, soit parce qu'elle souligne l'artificialité de frontières héritées de la colonisation, soit parce qu'elle participe à l'échelle globale de la reconfiguration des relations entre les pays du Sud et l'Occident.

Les articles pourront envisager ces phénomènes selon différents angles

— géographiques, historiques sociologiques, anthropologiques. L’objectif général de ce numéro sera d’inscrire la question du tourisme à la fois dans une économie globale des signes et dans une anthropologie politique des formes de mobilités.

Les propositions d'articles, en anglais ou en français (un titre et un résumé de 200 mots maximum), sont à envoyer avant le 15 février 2008 au secrétariat de la revue (civilisations@ulb.ac.be) et aux deux responsables du numéro : Anne Doquet (annedoquet@yahoo.fr) et Olivier Evrard (evrard@bondy.ird.fr ou olivier.ev@free.fr).

Civilisations est une revue d’anthropologie à comité de lecture publiée par l'Institut de Sociologie de l'Université Libre de Bruxelles. Publiée sans discontinuité depuis 1951, la revue publie, en français et en anglais, des articles relevant des différents champs de l’anthropologie, sans exclusive régionale ou temporelle. Relancée depuis 2002 avec un nouveau comité éditorial et un nouveau sous-titre (Revue internationale d’anthropologie et de sciences humaines), la revue encourage désormais particulièrement la publication d’articles où les approches de l’anthropologie s’articulent à celles d’autres sciences sociales, révélant ainsi les processus de construction des sociétés.

Informations et conseils aux auteurs disponibles sur : http://www.ulb.ac.be/is/revciv.html#presentation

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