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CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE GESTION DE LA VILLE HISTORIQUE DE GRAND-BASSAM EN COTE D’IVOIRE CLASSE AU PATRIMOINE MONDIAL pp. 10-38.

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Texte intégral

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Anthropologiques de Développement (ISAD), Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody-Abidjan

kksimeon@yahoo.fr

Revue Africaine d’Anthropologie, Nyansa-Pô, n° 24 - 2017

CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE GESTION DE LA VILLE HISTORIQUE DE GRAND-BASSAM EN COTE D’IVOIRE CLASSE AU PATRIMOINE MONDIAL

RÉSUMÉ

Un bref regard sur la gestion des sites classés au patrimoine en Afrique, par rapport au reste du monde, laisse apparaitre un paradoxe surprenant. Alors que le continent africain compte le moins de sites figurant sur cette liste, il se révèle dans le même moment comme celui qui compte le plus de biens logés sur celle du patrimoine en péril de l’UNESCO.

A travers le cas de Grand-Bassam, premier site de Côte d’Ivoire bénéficiant du label UNESCO, nous nous interrogeons d’une part, sur le cahier de charges lié à son classement, d’autre part, sur les contraintes que son exécution suscitent pour la valorisation et la sauvegarde du schéma originel de cet espace dont les ivoiriens sont fiers. Quelques difficultés en effet semblent apparaitre dans la traduction en actes des intentions manifestées lors du classement du site.

Nous rappelons pour ce faire les engagements pris par le pays pour l’aboutissement du classement de la ville par l’UNESCO. Nous leur adjoignons des enquêtes de terrain à Grand-Bassam et auprès de spécialistes du patrimoine dans le pays pour décrire la réalité du terrain. Puis nous les confrontons avec des expériences vécues ailleurs dans le monde à partir de la littérature disponible. Ce, en vue de proposer quelques pistes de réflexions qui puissent, si besoin est, aider à comprendre un temps soi peu, le déclassement, fléau insidieux qui trouve apparemment un terrain fertile en Afrique.

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ABSTRACT

When compared to the rest of the world, a look at the management of World Heritage Sites listed in Africa show a surprising paradox.

While Africa has the fewest sites on the World Heritage List (WHL), it appears that it provides at the same time, the largest number of World Heritage Sites that are on the UNESCO’s List of World Heritage Sites in Danger. Part of the reason could be that the criteria that would have been used to nominate sites on the WHL in Africa may afterwards make it difficult to maintain the outstanding universal values of the sites leading to their placement on the List of World Heritage Sites in Danger. In this chapter, the criterion that was used to nominate Grand- Bassam on the WHL in Côte d’Ivoire is evaluated. The evaluation has shown that the reasons that were used to nominate Grand-Bassam on the WHL make it difficult to implement the objectives of the site management plan. Based on the evaluation of the criteria that was used to nominate Grand-Bassam on the WHL, some recommendations are made that may help maintain the outstanding universal values of this historic town of Côte d’Ivoire.

Keywords : Heritage, Management, Valorization, Sites in Danger, UNESCO, Grand-Bassam.

INTRODUCTION

La ville historique de Grand-Bassam (43 kilomètres à l’Est d’Abidjan), cumulait sous l’emprise de la France coloniale, de la fin du XIXe siècle à la première moitié du XXe siècle, les fonctions de capitale économique et administrative du territoire de Côte d’Ivoire. La cité (Fig. 1) apparait déjà à cette période de l’histoire du pays comme un exemple urbain original. L’inscription du site sur la liste du patrimoine mondial, refusée en juin 2009 à Séville, a été obtenue à la session du 24 juin au 06 juillet 2012 à Saint-Pétersbourg, Fédération de Russie. Ce, au vu de sa Valeur Universelle Exceptionnelle qui lui a été reconnue en tant que :

- première ville commerçante et plaque tournante de l’économie des territoires français du golfe de Guinée ;

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Fig.1: Grand-Bassam in the south of Côte d’Ivoire

- première capitale remplissant à la fois les fonctions administrative, politique, économique de la colonie de Côte d’Ivoire avec des bâtisses au plan rectangulaire allongé et étroit, des pièces à double orientation, des vérandas à grandes persiennes et des galeries, … adaptés au climat et à l’hygiénisme ;

- exemple remarquable de plan colonial fondé sur la séparation fonctionnelle et sociale des différents quartiers : commercial, administratif, résidentiel et autochtone ;

- lieux de promotion des mouvements de lutte de décolonisation ; - ville cosmopolite où sont préservés les traditions et les modes de vie des populations locales N’zima tel que la fête de l’Abyssa (ICOMOS, 2012).

Pour élucider les contraintes éventuelles liées à la gestion de Grand-Bassam et les suites à donner, nous avons dépouillé le rapport de l’ICOMOS portant sur l’Evaluations des propositions d’inscription de biens mixtes et culturels sur la Liste du patrimoine mondial pour la 36e session ordinaire de Saint-Pétersbourg en son chapitre

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consacré à Grand-Bassam (ICOMOS, juin-juillet 2012). Après cette étape, nous nous sommes rendu sur place pour des enquêtes de terrain auprès de spécialistes du patrimoine, de membres du comité de gestion de la ville historique, d’hôteliers et de la population locale.

L’ensemble des données obtenu a été confronté à la réalité des sites européens inscrits de longues dates par l’UNESCO. C’est il nous semble la voie idoine pour éviter que Grand-Bassam ne soit frappée par une mesure de déclassement.

Cette démarche nous a permis de faire corps avec le sujet traité en nous permettant de mettre le doigt sur un certain nombre d’interrogations à savoir : Quel regard critique peut-on porter sur la ville historique de Grand-Bassam de son inscription à aujourd’hui ? Ceci dans un contexte où un grand nombre de sites africains bénéficiant du label UNESCO sont quelques années plus tard reversés à la liste du patrimoine en péril. En clair quelle lecture peut- on faire de la mise en œuvre de la feuille de route de la rénovation du site au vu du cahier des charges que s’est imposé le pays pour valoriser ce bien ?

Pour cerner ces préoccupations nous mettons d’entrée en exergue les résolutions prises par l’État de Côte d’Ivoire pour obtenir l’inscription en 2012. A la lumière de celles-ci nous analysons d’abord les compétences identifiées pour la gestion du site, nous faisons ensuite un état des lieux de la mise en œuvre du plan d’action et achevons enfin par des propositions pour une réorientation des stratégies qui puissent garantir la capitalisation des acquis.

1. LE CAHIER DES CHARGES À L’INSCRIPTION 1.1. Les résolutions de la partie ivoirienne

L’inscription de la ville historique de Grand-Bassam sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité a été proposée sur la base des critères III et IV (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture, 2012 a).

Au titre du critère III : « Apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition ou une civilisation vivante ou disparue », la ville historique apparait comme le site qui donne naissance à la Côte d’Ivoire moderne, politique, économique, sociale

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et culturelle. En effet, on observe qu’à partir de 1843 le fort Nemours, point de départ de l’agglomération française, favorise l’installation de factoreries dès 1850 pour assurer la sécurité. A partir de cet ensemble est mis en place en 1893, le télégraphe sous-marin reliant le territoire de la Côte d’Ivoire au golfe de Guinée et à l’Afrique occidentale. Le wharf attire des entreprises comme la Société Française Agricole (SFA), la Compagnie Française de Kong (CFK), la Compagnie Française de l’Afrique de l’Ouest (CFAO), la Société Commerciale de l’Ouest Africain (SCOA), la Compagnie Française de la Côte d’Ivoire (CFCI), la Compagnie anglaise (Swanzy).

La prospérité de la ville est perceptible également dans l’aspect cosmopolite des populations. Elles viennent du Sénégal, de la Guinée, du Soudan (actuel Mali), du Dahomey (actuel Bénin), du Niger, de la Haute Volta (actuel Burkina Faso), du Gabon, du Congo, du Libéria, de la Sierra-Léone, de la Gold Coast (actuel Ghana), de la Syrie, du Liban. La cohabitation harmonieuse entre ces populations d’origine diverse est une réalité. Cette qualité se retrouve aussi dans l’aménagement.

En effet, le colon français détenteur du pouvoir exécutif a su respecter le mode d’occupation spatiale N’zima. Ce geste permet à ce peuple, bien que sous domination étrangère, de s’identifier au reste du monde. Les éléments tangibles, de son relatif bien être, sont le symbolisme culturel représenté par l’Abyssa, la forêt sacrée

«Boakey», la cour des «N’Vavilé» (dépositaires et garant du tambour sacré «Edongbolè»), le rivage maritime, le tribunal coutumier installé dans l’arrière cour du Palais du Gouverneur. Ce dernier point est une image saisissante d’un monde, où les valeurs anciennes et modernes se croisent, pour donner le meilleur aux administrés.

Le Critère IV : « Offrir un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une période ou des périodes significatives de l’histoire humaine », a permis de montrer que Grand-Bassam est une prouesse technique.

Les bâtisseurs, par leur savoir, ont édifié une ville importante sur un terrain marécageux à la jonction de la lagune Ouladine, du fleuve Comoé et de l’océan atlantique. Les maisons préfabriquées à armature en fer, y connaissent un développement impressionnant dans des quartiers distincts : résidentiel, administratif, commercial et village N’zima.

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La conception des plans des maisons est originale. Les bâtisses sont à véranda, à toiture à double ou à quatre pentes avec un système de ventilation naturelle adaptée au climat tropical chaud et humide.

Elle allie ainsi une association, de formes traditionnelles et des styles européens, adaptée aux exigences physiques du milieu.

Grand-Bassam a alors l’allure d’une cité européenne tropicalisée verdoyante. A ce niveau, la ville est remarquable par l’alignement d’arbres le long des rues, des pelouses et des jardins autour des édifices officiels. Elle cadrait avec les préoccupations hygiénistes, de l’époque, inventées à la fin du XIXe siècle. Même avec la perte de sa place en tant que capitale de la colonie de Côte d’Ivoire en 1900, Grand-Bassam conservera l’essentiel de ses attributs : architecture coloniale, trame urbaine orthogonale d’origine qui a orienté le tracé des rues après cette époque. Les cartes de 1908, 1946, 1949, 1997 et de 2012 montrent que le site est dans son cadre originel sur un lido de terre entre l’océan atlantique et la lagune. La morphologie urbaine d’origine (Quartier européen et village N’zima) est encore lisible et les différents monuments qui ont fait la gloire de la ville sont intacts.

La configuration du paysage faite de cocotiers, de manguiers et de filaos, en réponse aux contraintes climatiques locales, est d’actualité.

Le village N’zima participe une fois de plus à cette originalité par la densité de son bâti sur le périmètre qu’on lui reconnait aujourd’hui encore. Il est doté de deux types de voiries : l’une également à trame orthogonale issue du lotissement de 1908 et l’autre plus étroite et sinueuse, à l’instar des ruelles traditionnelles des villages africains.

On constate toutefois que les matériaux utilisés (dur, semi-dur et végétal) dans le village N’zima a changé.

Aussi la zone commerciale a-t-elle subit une mutation pour devenir le centre touristique avec quelques dégradations. D’autres perturbations sont constatées du fait de l’évolution du moment à travers l’érosion côtière, les raz-de-marée et le tourisme culturel qui se dévoile par la pollution due à certains visiteurs. Le souci de la préservation de l’intégrité globale du site de la ville historique de Grand-Bassam a amené l’État ivoirien à définir un cadre institutionnel et un dispositif juridique approprié.

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1.2 La gestion et la préservation

Pour être plus concret dans ses ambitions d’inscrire le site de Grand-Bassam et pour pouvoir le gérer au mieux, des textes ont été mis en place en total respect avec les normes en vigueur. Ils comprennent des conventions internationales, des textes législatifs et réglementaires. S’agissant des conventions internationales, elles ramènent à celles adoptées par l’État de Côte d’Ivoire que sont :

- la convention de l’UNESCO de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, ratifiée le 09 janvier 1981 ;

- la convention 2003 de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ratifiée le 13 juillet 2006 ;

- la convention de l’UNESCO de 2006 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles ratifiée en 2006.

Pour les textes législatifs, nous avons :

- la loi n°62-253 du 31 juillet 1962 relative aux plans d’urbanisme;

- la loi n°65-248 du 04 août 1965, relative au permis de construire;

- la loi n°87-806 du 28 juillet 1987 portant protection du patrimoine culturel ;

- la loi n°96-766 du 3 octobre 1996 portant code de l’environnement.

Pour les textes réglementaires, il s’agit :

- du décret n°91-23 du 30 janvier 1991 portant classement des Monuments historiques de la ville de Grand-Bassam ;

- du décret n°92-398 du 1er juillet 1992 portant réglementation du Permis de Construire et abrogeant le décret n°77-941 du 29 novembre 1977 ;

- du décret n°99-319 du 21 avril 1999 délimitant un périmètre de protection du patrimoine architectural de Grand-Bassam ;

- de l’arrêté complétant les dispositions du décret n°91-23 du 30 janvier 1991 portant classement des monuments de la ville historique de Grand-Bassam ;

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- de l’arrêté interministériel n°039 du 10 août 2001 portant réglementation de la Conservation, de la Restauration et de la mise en valeur du Patrimoine architectural de Grand-Bassam ;

- de l’arrêté n°07/MCF-CAB du 20 janvier 2012 portant adoption du plan de préservation de la ville historique de Grand-Bassam ;

- de l’arrêté n°09/MCF-CAB du 20 janvier 2012 adoptant et complétant les dispositions;

- du décret n°91-23 du 30 janvier 1991 portant classement des monuments de la ville historique de Grand-Bassam.

Toutes ces dispositions sont une réponse pour juguler, entre autre, l’apparition de nouveaux matériaux de construction. Ceux- ci pouvant affecter l’authenticité du site par rapport aux matériaux d’origine tels que des structures métalliques importées de France en 1893 pour la construction du Palais du Gouverneur, de l’Hôtel des Postes et douane et de l’Evêché, la maçonnerie utilisée pour les murs et la tuile pour les toitures.

On note ainsi qu’un Plan de préservation et de sauvegarde de même qu’un Plan de conservation et de gestion du site ont été élaborés. Ils constituent, dans la forme, un outil pratique d’administration par les activités à mettre en œuvre en vue de la viabilité et de la promotion de la ville historique.

1.3. Les compétences : Qui fait quoi ? 1.3.1 Les dispositions de la loi

Des textes complémentaires ont été pris en fonction de l’évolution de la situation et surtout pour clarifier les prérogatives de chaque entité engagée dans le fonctionnement de la cité coloniale. Il s’agit :

- de l’arrêté n°05 MCF-CAB du 20 janvier 2012 modifiant l’arrêté ministériel n°4 du 17 février 2003 portant création d’un service dénommé la Maison du Patrimoine Culturel de Grand-Bassam ;

- de l’arrêté n°06/MCF-CAB du 20 janvier 2012 portant création, nomination des membres, attributions, organisation et fonctionnement du Comité Local de Gestion de la Ville historique de Grand-Bassam ;

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- de l’arrêté n°08/MCF-CAB du 20 janvier 2012 portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Comité Local de Gestion de la ville historique de Grand-Bassam ;

- de l’arrêté n°10/MCF-CAB du 20 janvier 2012 modifiant l’arrêté préfectoral n°39/P-GBM portant création, attributions, organisation et fonctionnement de la Commission chargée de l’examen et du suivi des dossiers de permis de construire sur le site de la ville historique de Grand-Bassam.

Selon ces textes, la Maison du Patrimoine Culturel est l’organe institutionnel local qui assure au quotidien la gestion du site à partir des orientations et des décisions fixées par le Comité Local de Gestion. Le service technique de la Mairie de Grand-Bassam assure l’entretien courant du site et une commission chargée des permis de construire s’occupe des questions liées au contrôle des constructions et aménagements sur le site.

Pour préserver le plan de la ville, toute attribution de lot ne peut être délivrée que par les autorités publiques compétentes. En la matière, 350 lots ont été identifiés dont 230 sont assortis de titres fonciers. Dans cet ensemble 50 lots appartiennent à l’État de Côte d’Ivoire ou à la Commune de Grand-Bassam, comme héritage de l’administration coloniale, et les 180 autres appartiennent à des particuliers.

Toutes les forces mobilisées sont ainsi invitées à veiller sur 20 bâtiments historiques de nature publique situés sur le périmètre de la ville historique de Grand-Bassam. Ceux-ci ont fait l’objet de classement sur la liste du patrimoine culturel national par le décret n°91-23 du 30 janvier 1991 en application des dispositions de la loi n°87-806 du 28 juillet 1987 portant protection du patrimoine culturel. A cette liste du patrimoine culturel national, s’ajoutent 15 autres bâtiments exceptionnels et/ou remarquables par l’arrêté n°09/MCF-CAB du 20 janvier 2012 adoptant et complétant les dispositions du décret n°91- 23 du 30 janvier 1991 portant classement des monuments de la ville historique de Grand-Bassam. Soit un total de 35 bâtiments identifiés dans le périmètre de protection. Sur le plan traditionnel ou local, les populations se sont donné le rôle d’assurer la surveillance du site contre les vols et l’exploitation abusive du sable de mer.

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1.3.2. Les dispositions pour le suivi des résolutions La loi n°87- 806 du 28 juillet 1987 portant protection du patrimoine culturel est la base légale des mesures de protection.

L’article 27 stipule à cet effet que : « tous travaux de démolition ou de construction, du fait du propriétaire, locataire ou occupant, tendant à modifier l’immeuble et ses abords sont interdits sauf autorisation préalable de l’administration » représentée par le Ministère en charge de la Culture à travers : la Direction du Patrimoine Culturel et à la Maison du Patrimoine Culturel. Aussi, les contrats d’aliénation et de location pouvant porter sur un immeuble situé dans le périmètre du site, doivent nécessairement respecter les servitudes et les prescriptions architecturales prévues par les différents textes juridiques portant protection du site sous peine de nullité conformément aux dispositions de l’article 32 de ladite loi. Sont également mis à contribution le Ministère de la Construction et de l’Urbanisme, la Mairie et la Préfecture de Grand-Bassam. L’existence de toutes ces structures confère au site les moyens d’une protection et d’une conservation optimale. Le détail de la structuration des organes mis en place permet de voir les dispositions pour la mise en application des résolutions.

Le suivi du site est assuré par un établissement public à caractère industriel et commercial dénommé Programme de Gestion de la Ville Historique de Grand-Bassam (PVHGB) logé à Grand-Bassam dans les locaux de la Maison du Patrimoine Culturel. Les organes du PGVHGB sont :

- le Comité Local de Gestion de la ville historique (CLG) ;

- la Commission chargée de l’Examen des dossiers de Permis de Construire sur le site de la ville historique (CEPC) ;

- le Secrétariat Exécutif du Programme (SEP).

Le Secrétariat Exécutif du Programme, incarné par la Maison du Patrimoine Culturel est, comme son nom l’indique, l’organe exécutif du Programme de Gestion de la Ville Historique de Grand- Bassam. Elle a un effectif de 18 agents repartis comme suit : 2 Conservateurs de Musée, 1 Conservateur d’Archives, 3 Assistants Conservateurs de Musée, 1 Assistant documentaliste, 1 Enseignant d’Art dramatique, 1 Technicien de Musée, 3 Animateurs culturels,

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1 Assistant Archiviste, 1 Assistant Conservateur de Bibliothèque, 1 Bibliothécaire, 1 Secrétaire, 2 Gardiens (manœuvres). La Maison du Patrimoine Culturel assure la gestion administrative du site, propose, coordonne et exécute toutes les activités et projets du Programme validés par le Comité local de gestion.

Le comité local de gestion est un organe d’appui et d’accompagnement de l’Agence opérationnelle de gestion du site dans le cadre de la mise en œuvre du programme et des activités de l’agence. Il a pour mission d’évaluer le plan d’action que lui soumet le secrétariat exécutif du programme de gestion de la ville historique de Grand-Bassam ; de délibérer sur les dossiers de permis de construire après leur analyse technique par la commission de l’examen et du suivi des dossiers de permis de construire. Il est composé :

- du Préfet de Grand-Bassam ou son représentant ; - du Maire de Grand-Bassam ou son représentant ;

- du Président du Conseil Général de Grand-Bassam ou son représentant ;

- du Secrétaire Exécutif du Programme ;

- du représentant du Musée des Costumes de Grand-Bassam ; - du représentant de l’Association des Artisans de Grand-Bassam ; - de 02 représentants des Communautés religieuses (Chrétienne et Musulmane) ;

- du représentant des Hôteliers de Grand-Bassam ; - du représentant de la Communauté Abouré ; - du représentant de la Communauté N’Zima ;

- du représentant de la Communauté des Allogènes de Grand- Bassam ;

- du représentant de la Communauté des Allochtones de Grand- Bassam ;

- du représentant de l’Association des femmes de Grand-Bassam ;

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- du représentant de la Cellule de Promotion Artistique et Culturelle de Grand-Bassam (CEPAC) (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture janvier 2012 b).

L’équipe de cet organe assure l’inspection régulière du site en vue de sensibiliser, d’interdire et le cas échéant de prendre des sanctions contre ceux qui ne respecteraient pas les servitudes et prescriptions architecturales liées à la conservation et à la mise en valeur du site (ICOMOS, 2012). Au plan professionnel strict, des ressources humaines compétentes sont identifiées en vue de gérer au mieux le site et le conserver. Sur le plan national il s’agit de spécialités et compétences telles que :

- Muséologie, Archivistique, Documentation, Bibliothéconomie, Animation Culturelle ;

- Architecture d’intérieur, Infographie, Communication ;

- Ecole des Beaux Arts de l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC) ;

- Architecture et urbanisme ;

- Centre de Recherches d’Architectures Urbaines (CRAU) de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody-Abidjan ;

- Centre de Recherche d’Océanologie (CRO) ; - Centre de recherche en écologie (CRE) ;

- Bureau National d’Etude Technique et de Développement (BNETD) ;

- Agence Nationale De l’Environnement (ANDE) ;

- Urbanisme, Cartographie, Génie civil à l’Institut National Polytechnique Houphouët-Boigny (INPHB) de Yamoussoukro ;

- Sociologie, Histoire, Anthropologie, Archéologie, Géographie, Art et spectacle, Télédétection des Universités Félix Houphouët-Boigny de Cocody-Abidjan, Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé et Alassane Ouattara de Bouaké ;

- Statistique de l’Ecole Nationale Supérieure et d’Economie Appliquée (ENSEA).

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Sur le plan international des attaches sont prises avec des structures de renom pour un accompagnement efficace dans le suivi des résolutions. Il s’agit entre autres :

- de l’Ecole du Patrimoine Africain (EPA) à Porto-Novo, Bénin ; - du Programme PREMA, Porto-Novo, Bénin ;

- de l’Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU), Togo ;

- de l’Université Senghor d’Alexandrie, Egypte ;

- de l’Ecole Supérieure de la Réhabilitation et du Cadre de Vie à Limoges, France ;

- de CRATerre Ensag à Grenoble, France ; - de l’Ecole du Louvre, France ;

- du Centre International d’Etudes pour la Conservation et la Restauration des Biens Culturels (ICCROM), Italie ;

- de l’Ecole Nationale des Arts et Métiers de Cluny, France ; - de l’Ecole d’architecture de Paris-Belleville, France (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture janvier 2012 a).

Au plan de la mobilisation des ressources pour la gestion de la ville, la stratégie s’appuie sur deux sources de financement : 30% pour les investissements publics et 70% pour les privés. Les investissements publics sont appelés à être pris en charge essentiellement par l’État ivoirien et des Collectivités locales : Commune et Département de Grand Bassam. Les sources de financement de l’État sont issues par exemple de la dotation budgétaire annuelle, au titre du programme d’investissement public (PIP), affectée au Ministère de la Culture et de la Francophonie et destinée à la réhabilitation des bâtiments historiques. A l’époque de l’inscription la moyenne des dotations annuelles était évaluée à 400 000 $ US gérés par la Direction des Affaires Administratives et Financières et la Direction du Patrimoine Culturel (DPC). La Maison du Patrimoine devait participer à la restauration du site à hauteur de 6% de son budget général. Pour les 70% dévolus au privé des partenaires d’appuis techniques et

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financiers au développement tels que la coopération Française à travers le Projet d’Appui au Développement Culturel (PADEC), l’ex Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie (AIF) sont attendus.

Des infrastructures prévues : tronçon de l’autoroute Abidjan - Grand-Bassam, la zone franche du Village des Technologies de l’Information et de la Biotechnologie (VITIB), sont édifiés ou en voie d’achèvement pour apporter une attractivité et une plus-value à la ville et sa région. L’État de Côte d’Ivoire entend ainsi prendre des mesures fortes pour veiller à la promotion de la cité historique. Entre les intentions et leur application sur le terrain quelle est la réalité ? 2. L’ÉTAT DES LIEUX

2.1 Le point de vue de l’ICOMOS en 2012 au regard du dossier proposé par l’Etat de Côte d’Ivoire

L’ICOMOS dans son analyse du dossier d’inscription de la ville historique de Grand-Bassam, avait fait un certain nombre d’observations (ICOMOS, 2012).

En effet, il avait considéré que l’intégrité du tissu urbain et de son environnement étaient bonnes. Il notifiait que le site comprend des ensembles suffisamment importants d’éléments bâtis caractéristiques pour être bien compris comme l’essentiel de sa trame urbaine initiale, d’importants éléments végétaux conformes et ses principales caractéristiques architecturales.

L’authenticité de la conception urbaine et de ses formes architecturales est acceptable, même si le bâti était parfois en mauvais état, voire en ruine. L’authenticité des bâtiments individuels est généralement bonne, même si des interventions ponctuelles n’avait pas respecté les matériaux ou les formes d’origine, notamment dans le quartier commercial et dans le village N’zima. L’authenticité de quelques bâtiments importants était altérée par des requalifications non ou insuffisamment respectueuses du patrimoine, comme les maisons Treich-Laplène ou Ketouré. Toutefois, dans plusieurs cas, des bâtiments publics ont été bien conservés, dans le respect des volumes et des façades d’origine, et certaines rues apparaissaient comme complètement authentiques, notament celle du Lieutenant-

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Welfe notamment. L’appréciation d’ensemble était bonne même si l’intégrité architecturale des bâtiments était menacée en de nombreux cas par l’abandon et par l’absence d’entretien. Les menaces identifiées étaient la pression foncière liée au tourisme des plages.

En termes d’usage, il était relevé que trois des quatre quartiers gardent des activités identiques ou proches de celle de la période coloniale : zone résidentielle, zone administrative (à un échelon régional et local) et village N’zima. De même l’ICOMOS observait que le quartier commercial a par contre perdu son activité originelle et il s’inscrit dans une lente requalification d’habitat urbain encore en cours. Le phare était dans cet ensemble un bâtiment relique. Les matériaux de construction d’origine était souvent encore en place (structures métalliques, maçonneries).

Un plan de rénovation, pour combler ces insuffisances, a dès lors été mis en place par l’État ivoirien pour donner des gages de bonne foi au dossier. Les lignes qui suivent sont une analyse de l’exécution des échéanciers qui devaient redonner son lustre à la ville en résorbant le niveau de dégradations de plus en plus inquiétant des bâtiments.

2.2. Une mise en œuvre mitigée du plan d’action

D’entrée, il faut signaler que 64 bâtiments en moyen et mauvais état de conservation inscrits dans le programme de restauration n’ont jusqu’ici pas été réhabilités (Tableau1) (ICOMOS, 2012).

Tableau 1: Plan d’action (2012-2013) pour la conservation et la protection du site

Actions Activités Indicateurs Responsables Partenaires Durée Echéance Lieu

Elaborer un guide de salubrité du site

- Identification des bons gestes et des mauvais comportements - Elaboration des textes - Choix des images - Montage

Document édité et disponible

MPC -Mairie

-Conseil général - R e s p o n s a b l e d’infrastructures touristiques - S t r u c t u r e s associatives - M a i s o n d e communication

8 mois septembre Grand-

Bassam

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Actualiser les études diagnostiques des bâtiments en mauvais état

Entreprendre les travaux de rehabilitation du bâti

-Cahier des charges -Commande de l’étude -réalisation de l’étude

- C a h i e r d e s charges -Appel d’offre -Commande des travaux - r é a l i s a t i o n e t s u i v i d e s travaux

Rapport d’étude

Livraison du bâtiment

MPC

Ministère construction

-Ministère de la construction -Mairie -Conseil général - M i n i s t è r e d e l’environnement -Entreprise de Construction

- M i n i s t è r e d e l’économie et des finances - Ministère du plan -Bureau d’études

3 mois

8 mois avril

dec.

Grand- Bassam

Grand- Bassam

Source : ICOMOS (2012).

La réhabilitation qui nécessitait des travaux d’entretien de la peinture, de la menuiserie, de l’électricité, de la plomberie, n’est pas à l’ordre du jour trois ans après la date prévue pour l’achèvement des travaux. Il en est de même des 60 édifices qui ont un niveau de dégradation de l’ordre de 20 à 50% dont l’état nécessite une remise à niveau complète ou des reprises partielles de la maçonnerie. Dans ce contexte, 50 à 70% de 19 bâtiments et de 15 bâtiments en ruine de dégradation grave étaient relevé et nécessitaient des travaux lourds portant sur la structure. Ces travaux n’ont pas non plus été réalisés.

Le palais de justice dont les travaux de réhabilitation avaient été lancés le mercredi 29 octobre 2014 n’étaient pas effectif (Fig. 2) au moment de nos enquêtes en mars 2016.

Les moyens annoncés pour travailler dans la ville ne sont donc pas jusqu’ici arrivés. L’inscription est encore sur papier (Témoin 1). On note certainement de la part de l’Etat une volonté politique de voir émerger la ville historique de Grand-Bassam, cependant on ne voit pas la volonté d’action ; pas plus que de mobilisation suffisante au niveau national autour du premier site classé. On a donc l’impression que l’objectif était de voir inscrire Grand-Bassam et qu’après on passerait à autre chose comme par exemple, chercher à classer d’autres sites par l’Office Ivoirien du Patrimoine Culturel (OIPC). Le cahier des charges n’est pas exécuté.

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Fig. 2: Palais de justice non réhabilité

On constate bien plus que la maison du patrimoine, centre de commandement, de la gestion du site est elle-même dans un piteux état de conservation (Fig. 3). Sa dégradation avancée mérite réflexion : on pourrait dire que le ver se trouve dans le fruit. Il faudrait certainement commencer par lui donner un coup de neuf.

Ce serait déjà un gage suffisant de confiance entre la Côte d’Ivoire, qui abrite le bien, et l’UNESCO, qui l’a adopté. Les escaliers en fer et les portes en bois de l’édifice sont en train de tomber en ruine. Il faut réagir ! (Témoin 2).

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Fig. 3 : Maison du patrimoine en mauvais état de conservation

En effet, tous ces évènements se déroulent alors que le 05 juillet 2017, le delai de 5 ans prescrit par la partie ivoirienne pour l’achèvement du grand programme de conservation arrive à expiration. Depuis, on peut se rendre compte que le taux de bâtiments partiellement en ruine à largement dépassé sont niveau initial de 27,5% du total des bâtiments au moment de l’inscription.

La sauvegarde de l’authenticité et de l’intégrité de la ville historique de Grand-Bassam prônée est bien évidemment loin des attentes.

Elle subit en outre des actions de l’homme conjuguées avec celles de la nature.

En effet, les berges lagunaire et maritime bordant le site sont occupées par des constructions neuves (restaurants et complexes hôteliers) qui défigurent le site dans son harmonie et son homogénéité, d’une part. Des rénovations concernant certains bâtiments ont été mal faites. Il s’agit d’édifices très dégradés par des travaux de rénovation qui ont totalement défiguré leur structure d’origine

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comme la maison Treich-Laplène. Leurs valeurs architecturales originelles n’ont jusqu’ici pas été restituées tout comme les poches d’insalubrité remarquables aux niveaux des rues Fleuriot de Langle et du Général Mangin, qui sont envahies par la broussaille, de même que les problèmes de drainage perceptibles en temps de pluie sur le boulevard Angoulvant.

Les actions d’assainissement et de préservation du littoral prévues également dans le plan de gestion sont restées lettre morte.

L’aménagement et l’entretien des autres rues et espaces publics à l’image de la rue du lieutenant-Welfe ; avec sa chaussée bitumée bien entretenue, ses passages piétons faits de pavés et ses trottoirs engazonnés et plantés ; ne sont pas encore réalisés (ICOMOS, 2012).

D’autres facteurs humains se caractérisent par : l’exploitation de la carrière de sable au niveau de l’embouchure, strictement interdite aujourd’hui par une décision municipale ; l’occupation de la berge maritime par des complexes hôteliers, des espaces de restaurations et des bâtiments hors norme (Fig. 4).

Fig. 4 : Bâtiments hors norme

Un plan d’urbanisme détaillé spécifique aux périmètres classés avec un dispositif réglementaire opposable au tiers est nécessaire. La fermeture de certaines voies d’accès à la plage par les propriétaires des établissements de front de mer, à leur initiative, doit être interdite. Normalement pour construire un petit mur ou un portion, on devrait avoir des autorisations (Témoin 2). D’autre part, les phénomènes naturels qui influencent la ville historique sont dus à son emplacement qui fait qu’elle subit des actions néfastes. Ce

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sont les raz de marée, les embruns marins, les érosions côtières et maritimes, le vent et le sel marin, la pluie, le soleil, les végétaux envahissants, la moisissure. Ils entrainent des pathologies telles que les fissurations, l’éclatement des armatures en béton, le détachement des enduits, la corrosion des structures métalliques, le pourrissement des bois et diminuent progressivement la superficie du site. L’embouchure de la Comoé demeure quant-elle toujours fermée.

Si nous tenons compte de ce qui précède, nous observons que l’essentiel, c’est-à-dire la restitution du schéma d’origine de la ville historique, n’a pas encore été faite. Des conseils méritent donc d’être prodigués aux institutions et personnes en charges de la gestion de ce bien en vue de donner un coup de frein au péril qui le guète. Une nouvelle démarche doit être définie. Elle tient en plusieurs points.

3. DE LA RÉORIENTATION DES STRATÉGIES

Un changement de stratégie s’impose si l’État ivoirien et au-delà, les ivoiriens, veulent continuer à évoquer la ville historique de Grand- Bassam, labélisé UNESCO, avec fierté. Cela suppose d’abord le respect du cahier des charges élaborées dans le cadre de l’inscription, ensuite la réorganisation des compétences et enfin l’association des populations locales, quicohabitent avec le bien, à sa gestion. Le faire ce ne serait pas innover vu qu’en Europe, ce sont ces résolutions simples, qui permettent d’entretenir une sur-représentation sur la liste par rapport aux autres régions (Bandarin, 2007). Grand- Bassam, expression de la diversité culturelle, doit figurer au rang des priorités, comme a su l’imposer pour des situations semblables, le Conseil de l’Europe depuis l’adoption de l’agenda européen de la culture en 2007 (COMMISSION EUROPÉENNE, 2014). Il y a donc urgence.

3.1. Le nécessaire ressaisissement

Il apparait urgent de mettre en application le plan de conservation et de gestion pour la période 2012-2017, comme préconisé par l’équipe qui a travaillé à l’inscription de la ville. Elle devra se faire par une large diffusion des textes portant protection du site, un suivi de l’application des textes et une évaluation de leur caractère opérationnel.

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Il faut actualiser les études diagnostiques des bâtiments en mauvais état, étant donné que la situation de l’époque de l’inscription est dépassée. Les travaux de réhabilitation des bâtisses doivent être remis à l’ordre du jour. Cette condition doit s’appliquer aux travaux d’aménagement de la berge lagunaire, de réhabilitation et d’atténuation des impacts environnementaux sur le site. Les initiatives prises en vue de préserver le bien doivent être poursuivies.

Pour la réhabilitation, il faudra penser à impliquer davantage le secteur privé vu le fait que le public se caractérise par une certaine lourdeur administrative. Il faut donner la possibilité au privé de réhabiliter et d’en tirer bénéfice par son sponsoring (Témoin 3). Il faut encourager l’émergence d’associations locales ou internationales pour appuyer cet élan. L’Europe l’a réussi en renforçant sa position dans le domaine de la préservation, de la restauration et de la valorisation du patrimoine culturel. Elle a compris la nécessité de recenser les besoins en compétences, de former des professionnels du patrimoine, de concevoir des modèles d’interprétation et de gouvernance plus participatifs, mieux adaptés associant davantage le secteur privé et la société civile (COMMISSION EUROPÉENNE, 2014). Des réseaux denses doivent être envisagés.

La publication d’ouvrages sur le site, la vulgarisation des textes législatifs et réglementaires, la création de structures et d’organes de gestion prévues, doivent être constatées dans les faits. Il en est ainsi de l’attention à accorder aux facteurs de dégradation du bien, qu’ils soient naturels ou anthropiques, comme susmentionné. L’ouverture de l’embouchure par exemple est à envisager le plus rapidement possible. C’est en effet la solution pour stopper la prolifération des végétaux flottants tels que Eichornia crassipes et Salvinia molesta en raison du faible taux de salinité de la lagune. Faute de quoi, l’érosion côtière s’accentuera chaque jour davantage du fait d’un transit littoral du sable qui se fait d’Ouest en Est, balayant le sable dans le même sens. La mer par ce mécanisme à tendance à se rapprocher progressivement du continent et de menacer l’intégrité de la ville (ICOMOS, 2012). Il faut ceci dit une amélioration de la détection et de la surveillance des inondations, y compris des efforts pour mettre en place des mécanismes d’alerte rapide, créer des stations de surveillance et enregistrer l’intensité et la localisation des inondations en vue de leur analyse (Bandarin, 2007), comme cela est privilégié en Europe.

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Il est aussi temps que le plan de sauvegarde du site, élaboré avec les services compétents de l’État de Côte d’Ivoire en collaboration avec la mairie, fasse l’objet de décret pour le renforcer en termes de caractère pénal et dissuasif. Une gestion efficace nécessite une base solide de protection juridique et une juste compréhension de l’importance et des limites du bien (Galland et al., 2016). Dans la foulée, le plan d’urbanisme de détail de la commune de Grand- Bassam s’articulant autour de :

- la modernisation de la commune par une maîtrise de l’urbanisation ;

- l’amélioration de l’assainissement de la commune par la mise en place d’un plan directeur d’assainissement ;

- le renforcement du caractère touristique de la ville par un meilleur aménagement des sites touristiques, la réhabilitation des bâtiments en guise de réceptif hôtelier ;

devra être mis en œuvre.

On renouera alors avec les bonnes habitudes des années 1970.

En effet, au cours de cette décennie les autorités du pays s’étaient, à l’unisson, préoccupées de la restauration de certains bâtiments publics à Grand-Bassam. L’année 1977 marquait le début des travaux de restauration de l’ancien Palais du Gouverneur devenu Musée National du costume en 1981. Entre 1990 et la première moitié des années 2000 quelques travaux seront enregistrés. Il s’agit de la restauration de l’ancien Hôtel de Poste commencés en 1993, qui pris fin en 2002 par la reconstruction des vérandas et des galeries qui avaient disparu. En 2001, l’ancien hôpital de Grand Bassam a été réhabilité pour loger la Direction Départementale de la santé. Des privés ont réhabilité les maisons Stewart dans la zone commerciale transformée en une guest house, Ducolombier (boulevard Treich- Laplène, en face de la Taverne bassamoise), Aka (rue du lieutenant Welfe), Tambon et la Banque Anglaise (dans la zone résidentielle), Metayer (en face de la maison Diaw). Elles sont toutes habitées par les familles propriétaires (ICOMOS, 2012).

Il convient de communiquer sur le site avec des choix judicieux de supports de communication, de scénario, de documentaires, d’un site web à jour pour la visibilité de la ville et la mise en place d’un office du tourisme. On remarque en effet que les systèmes et

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réseaux électroniques d’information tels que le Compendium des politiques culturelles et le Réseau européen du patrimoine (Herein) facilitent la consultation des données et la recherche comparative sur les politiques1. La numérisation et l’accessibilité en ligne offrent, de même comme l’expérimente l’Europe, des possibilités inédites d’éveiller l’intérêt du public et constituent des sources de recettes nouvelles. Les outils d’apprentissage en ligne, dans le même espace géographique, aboutissent à un accès plus large des contenus culturels dans les foyers, les écoles et les universités. Ils permettent à tout un chacun de produire ou de réutiliser des contenus ou de leur apporter une valeur ajoutée et d’accroître ainsi la valeur des collections culturelles. À mesure que les sites appartenant au patrimoine se transforment en espaces publics produisant un capital à la fois social et environnemental, les villes et les régions dans lesquelles ils sont situés deviennent des moteurs de l’activité économique, des centres de connaissances, des pôles créatifs et culturels, ainsi que des lieux d’intégration sociale et d’échanges entre les communautés. Il est donc clair que ces sites du patrimoine sont de nature à contribuer à une croissance intelligente, durable et inclusive, conformément aux objectifs de la stratégie Europe 2020 (COMMISSION EUROPÉENNE, 2014).» Tout cela continue de faire défaut en ce qui concerne Grand-Bassam (Tableau 2).

Tableau 2 : Plan de promotion du site prévision pour l’année 2012

Objectifs

spécifiques Actions Activités Indicateurs Responsables Partenaires Durée Echéance Lieu

Assurer la promotion du site

Réaliser des supports de communication a v e c l e s données du site

Communiquer sur le site

-Choix des supports de communication -élaboration de scénario -montage des documents -recherche de financement -édition du support -Plan de communication -recherche de financement -mise en œuvre du plan média - création d’un site web du Site

Existence de supports promotionnels

Adoption du Plan Rapport d’exécution Site web créé

MPC

MPC

Mairie

Conseil général

Medias

Mairie Conseil général Medias

6 mois

11 mois A o û t 2012

Déc. 2012 Grand- Bassam

Grand- Bassam

Source : ICOMOS (2012)

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Le tableau rappelle que les échéances prévues pour 2012 sont largement dépassés sans qu’on ait enregistré des avancées notables.

3.2. De la symbiose entre population - Grand-Bassam - compétences : Qui devrait faire quoi ?

Les causes de dégradation dues à l’homme : abandon des bâtiments, manque d’entretien, suroccupation, mauvaises interventions (restauration ou rénovation), vandalisme et destruction, vieillissement, défiguration, déstructuration et ruine des bâtiments, sont également l’expression que ce bien n’enregistre pas une adhésion satisfaisante des populations de Grand-Bassam. A cela il faut ajouter des pollutions et l’insalubrité.

La pollution des rivages par les populations riveraines, à travers le dépôt d’immondices, est une source de menace de la lagune et de la mer. Entre le bien Grand-Bassam et les populations qui le côtoient il devrait avoir une symbiose. Pour mettre fin à ces nuisances des séances de sensibilisation à l’entretien régulier du site, sont à mettre en œuvre (ICOMOS, 2012). Une ressource humaine compétente, en techniques de conservation et de gestion, de l’aménagement et des infrastructures pour les visiteurs doit être suscitée. Elle doit prendre en main et en toute responsabilité, le domaine de la gestion du patrimoine, de la guidance touristique et de la conservation.

On constate, quatre ans après l’inscription, qu’il n’y a pas eu de personnels spécialisés formés pour accompagner les touristes. Les agents du patrimoine en place actuellement sont demandeurs de recyclage et de formation. C’est en cela qu’ils seront capables de formaliser une organisation spécifique pour accompagner tous les touristes. Une bonne gestion nécessite, est-il besoin de le souligner, des ressources humaines adéquates (Galland et al., 2016). Il faut éviter de donner à ces visiteurs l’impression qu’ils sont des laissés pour compte et contraints de s’orienter par eux-mêmes. Une coordination au niveau des structures qui interviennent sur place est souhaitée. Elle devra consister à la mise en place d’une plate-forme qui permette de centraliser l’activité pour accompagner le touriste de façon idoine, en lui désignant un guide spécialisé. Il faut rectifier cette apparente négligence dans la gestion de l’après inscription car la présentation du site et son organisation, l’accompagnement et la prise en charge des touristes, participent de l’attrait qu’on pourrait donner au site.

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Il faut étendre la formation aux taximètres afin qu’ils puissent accompagner au mieux les touristes et donner un visage plus intéressant à Grand-Bassam. La population dans son ensemble doit être aussi éduquée dans ce sens pour éviter que le touriste se sente harcelé comme on l’observe bien souvent (Témoin 3). Dans la mesure où Grand-Bassam est un concentré d’offres touristiques (culturel, scientifique, balnéaire, d’affaire, d’agrément, écotourisme), il faudrait en faire la promotion et surtout bon usage. Il faudrait ici aussi former au métier du tourisme guide, ceux qui travaillent avec les tours operators et les voyagistes. Le professionnalisme doit être de mise pour vendre au mieux ce patrimoine. A l’heure actuelle, la gestion des visiteurs est devenue un élément clé de l’administration de presque tous les biens UNESCO. Il devient de plus en plus important de combiner la gestion des biens du patrimoine mondial avec d’autres activités et avec la communauté locale, car cet élément joue un rôle clé dans ce qui se passe sur le site et autour de lui (Galland et al., 2016).

Une synergie d’action des différentes associations qui visent la promotion de la ville historique est nécessaire. Entre Côte d’Ivoire tourisme et les organes qui gèrent la ville il n’y a pas encore un plan de promotion. Il n’a jusqu’ici pas été organisé de festivals. Le volet animation du site est un pan non encore ébauché. Des cycles de conférences sont à envisager dans ce sens (Témoin 4).

Les autorités chargées de faire respecter le schéma ancien de la ville, pour la cohérence entre les discours et les actes, doivent faire leur travail avec rigueur. Des projets, aussi défigurant que l’installation d’antennes radio (Fig. 5) doit être corrigé avec diligence.

C’est aussi à ce prix que l’inscription pourra aider les hôteliers, restaurateurs, commerçants à exercer leurs métiers en toute quiétude et apporter la richesse à la localité. Le label UNESCO doit être ici perçu comme un moyen pour améliorer certains disfonctionnements du quartier France en autorisant pas des projets qui sont totalement contraires au principe de l’inscription au patrimoine de l’humanité.

Ce sont entre autres la présence de la Société Ivoirienne de Contrôle Technique Automobile (SICTA) qui chaque jour repend dans la rue des centaines de véhicules, des constructions anarchiques en béton qui n’ont rien à avoir avec l’architecture d’origine (Témoin 2).

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Fig. 5: Antenne de radio récemment construite

Il est aussi important dans ce cadre de concilier recherche archéologique – valorisation du patrimoine. La documentation du site par des archéologues et historiens par exemple, doit être de mise pour une meilleure approche du terrain. A l’issue de ce travail, des circuits de visites objectifs seront définis pour une exploitation rationnelle du site. Ces universitaires pourront de même prendre une part active dans le renforcement des compétences des structures, administrations et des acteurs locaux (Comité Local de Gestion, Maison du Patrimoine Culturel, guides touristiques) pour une prise en charge managériale satisfaisante du bien au quotidien. C’est cette démarche que l’Europe des nations adopte pour se construire (COMMISSION EUROPÉENNE, 2014). Grand-Bassam, par rapport à sa valeur, peut y conduire les ivoiriens vu qu’il est un instrument puissant qui offre un sentiment d’appartenance parmi et entre les citoyens. La question de la continuité dans l’action devra de même être résolue très rapidement.

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En effet, on constate dans ce premier quinquennat d’inscription de la ville historique de Grand-Bassam, que l’équipe qui a travaillé à l’inscription a été mise de côté. On a donc changé une équipe qui a gagné. Conséquence, la stagnation hier se traduit aujourd’hui par une régression, montrant ainsi que la bonne option n’a pas été prise.

Aussi il y a des soucis de fonctionnement au niveau de l’organe qui gère le site. Avant le classement, il avait une autonomie certaine, il disposait d’un budget. Depuis le classement, le Secrétariat exécutif, organe opérationnel a été dépouillé de ses prérogatives. Il dépend maintenant de l’OIPC et a perdu dans le même moment ses moyens de fonctionnement quotidien. La situation devait se concevoir de manière à ce que, le secrétaire exécutif ait en main le dossier très urgent de la réhabilitation. Cela n’est pas le cas. C’est plutôt la Direction des Infrastructures Culturelles (DIC) au Ministère de la Culture et de la Francophonie qui est en train de gérer la rénovation.

Il y a donc problème ! Le plan proposé par l’équipe technique pour l’inscription de la ville n’est plus en vigueur. Dans cette phase cruciale d’après inscription, des structures informelles ne comprenant pas de professionnels du patrimoine, ne devraient pas avoir la primauté (Témoin 5). Pour éviter le déclassement il faudrait, en attendant que l’État revienne à de meilleurs sentiments dans la redistribution des rôles, que le Comité Local de Gestion soit élargi à des personnes vivant à Grand-Bassam et qui ont la passion du patrimoine (Témoin 3). Une place plus importante doit être accordée à l’individu. En Europe on a remarqué que les approches adoptées par le passé visaient à protéger le patrimoine en l’isolant de la vie quotidienne.

Les nouvelles approches ont pour but de l’intégrer pleinement dans le tissu local. Elles donnent aux sites une deuxième vie et un sens nouveau qui répond aux préoccupations et aux besoins actuels (COMMISSION EUROPÉENNE, 2014).

En effet, les seuls fonctionnaires de la Maison du patrimoine assignés à cette tâche ne peuvent, dans les conditions actuelles, assurer le suivi. Son fonctionnement quotidien doit être moins opaque en mettant tous ses membres au même niveau d’information. L’œuvre devant être collégiale, les débats se doivent d’être réguliers (Témoin 5). Il est indiqué de mettre en place un plan de gestion ou un système de gestion tout à fait adéquat (Galland et al. 2016). Il faut réagir au plus vite pour sauver ce qui peut l’être encore. Si la mobilisation est

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suffisante et que dans un an ou deux, l’UNESCO voit que des choses sont faites, il peut avoir un sursis pour l’évaluation. Cependant si dans un an ou deux on est au même stade, cela risque d’être dommageable pour le pays et le bien Grand-Bassam, parce qu’on se trouve dans le renouvellement. Il ressort comme l’ont compris les européens, que le patrimoine culturel et la manière dont il est préservé et valorisé sont des facteurs déterminants de la place qu’un territoire occupe dans le monde et de l’attrait qu’il exerce sur ceux qui y vivent, qui y travaillent ou qui le visitent (COMMISSION EUROPÉENNE, 2014). Il est pour finir indiquer de mentionner que des maisons qui peuvent être sauvées dans la ville historique ne peuvent être achetées. L’État doit faire pression pour que les détenteurs qui ne peuvent les entretenir les cède. Autrement, et chose toute aussi grave, le bien sera défiguré avec la perte de certains de ses symboles (Témoin 2).

CONCLUSION

Les recommandations ci-dessous :

- étendre la zone tampon afin d’en faire un territoire unique ; - renforcer la dimension pratique et opérationnelle du Plan de conservation et de gestion en le complétant d’un inventaire détaillé des travaux à réaliser et respecter le calendrier des actions prioritaires à mener afin de garantir la conservation du bien ;

- confirmer la mise en place de l’Agence opérationnelle de gestion du bien et garantir ses moyens matériels et humains ;

- définir des indicateurs opérationnels correspondant à des actions de suivi précises, périodiques et quantifiées, en s’inspirant des standards internationaux en la matière ;

- assurer la présence de personnels qualifiés pour les mettre en œuvre (ICOMOS 2012) ;

qui avaient entrainé le rejet du dossier de Grand-Bassam en juin 2009 à Séville ne sont pas résolus quatre ans après l’inscription obtenue en juillet de 2012. Les solutions intéressantes proposées en 2012, que nous avons rappelées et qui ont valu l’inscription par le Centre du Patrimoine Mondial (CPM), n’ont pu être encore traduites en actes concrets sur le terrain.

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L’alternative c’est de tout simplement tenir les engagements pris.

Si les États africains voient les biens qu’ils abritent reversés sur la liste des sites en péril, quelques années après leur inscription, cela est du à un fait notable. Ces pays dépensent leur énergie dans une certaine éphorie qui se résume à des tapages médiatiques autour du montage du dossier d’inscription et dans les festivités qui découlent de l’inscription. L’inscription dans ces conditions devient une fin en soi. C’est là où, il importe de suivre le bon exemple, de regarder comment les européens qui ont le plus de biens sur la liste du patrimoine, arrivent à les y maintenir sans être débordé par ce grand nombre. For heureusement il y a à espérer.

Il faut juste être passionné du patrimoine, avoir de l’ambition pour les générations à venir, et considérer les biens hérités du passé comme le socle de tout développement harmonieux. C’est pour cette raison que les contraintes de gestion des biens doivent être levées coûte que coûte. C’est cette idée qui devra guider les autorités qui ont la charge de la gestion de la ville historique de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, inscrite au patrimoine mondial, en vue d’en faire un exemple de pérennité sur ladite liste.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

BANDARIN Francesco (Eds.), 2007, Patrimoine mondial. Défis pour le Millénaire, Paris, UNESCO.

COMMISSION EUROPÉENNE, 2014, Communication de la Commission au parlement européen, au Conseil, au Comité Économique et Social Européen et au Comité des régions. Vers une approche intégrée du patrimoine culturel européen, Bruxelles, CE.

GALLAND Pierre, LISITZIN Katri, OUDAILLE-DIETHARDT Anatole, YOUNG Christopher, 2016, World Heritage in Europe Today, Paris, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.

ICOMOS, 2012, Addendum. Evaluations des propositions d’inscription de biens mixtes et culturels sur la Liste du patrimoine mondial. Rapport de l’ICOMOS pour le Comité du patrimoine mondial, 36e session ordinaire, Saint-Pétersbourg, WHC.

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE, janvier 2012a, Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, Proposition d’inscription de la ville historique de Grand-Bassam sur la liste du patrimoine mondial. Ville historique de Grand-Bassam, République de Côte d’Ivoire, UNESCO.

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ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE, janvier 2012 b, Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, Proposition d’inscription de la ville historique de Grand-Bassam sur la liste du patrimoine mondial. Plan de conservation et de gestion, République de Côte d’Ivoire, UNESCO.

http://www.coe.int/t/dg4/CulturalConvention/Source/Bilan50_FR.pdf/

(Page consultée le 27 Mars 2016)

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