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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Comptoir de Romont:

un lieu d'échanges culturels

La course autour du monde avec Jacques Briod

Gruyère et Sarine:

les flonflons des fanfares

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currence.

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2

(3)

r ^ SOMMAIRE

\ ItàliiCJUriSl-

Revue bimensuelle d'informa¬

tion et d'actualité paraissant le premier et le troisième mercre¬

di du mois. Organe officiel de l'Association Joseph Bovet et des Fribourgeois «hors les murs».

Kditlon, impression, administration:

Imprimerie Fragnière S.A., 35.

rte de la Glane. 1700 Fribourg.

Rédaction:

Gérard Bourquenoud • rédac¬

teur responsable, case posta¬

le 331. 1700 Fribourg. tél.

037/24 75 75. correspondants dans chaque district.

Service d'abonnements et d'expédition:

Catherine Kacera.

Abonnements:

Annuel Fr. 64.50; Semestriel Fr. 35.-; Etranger Fr. 79.-;

Par avion Fr. 103.-; Vente au numéro Fr. 3.50; Compte de chèques postaux 17-2851.

Tirage:

8500 exemplaires.

ta reproduction de textes ou d'illustrations ne peut se faire qu'avec l'autorisation de la ré¬

daction - la rédaction n'assume aucune responsabilité pour les manuscrits et photos non com¬

mandés.

Publicité:

ASSA. Annonces Suisses SA.

10. bd de Pérolles. 1700 Fri¬

bourg. tél. 037/22 40 60. Délai de réception des annonces:

15 jours avant la parution.

Couverture:

Jacques Briod, le globe-trotter fribourgeois de la célèbre émis¬

sion des télévisions francopho¬

nes «La course autour du monde», a regagné, voici quel¬

ques semaines déjà, son domi¬

cile de Fribourg. Notre collabo¬

ratrice. Marie-Paule Angel, l'a rencontré récemment pour un entretien que nous publions en pages 6 et 7.

Photo Michel Angel

V y

( TOURISME HT LOISIRS ) Page 8 Une promenade en ba¬

teau sur les lacs de Morat et Neuchâtel en passant par le canal de la Broyé, telle a été l'heureuse initiative de l'Union fribour-

geoise du tourisme pour son as¬

semblée annuelle qui s'est tenue sur le bateau «La Béroche».

Un reportage de Gérard Bourque¬

noud.

jsit,*

Ufelniimi it stuocm

ARTS ET CULTURE Page 18 Nous savons que le spectacle a, de tout temps, ré¬

pondu à ce besoin fondamental de trouver une diversion à des senti¬

ments parfois excessifs. Phéno¬

mène contradictoire, la création artistique s'alimente et s'enrichit.

C'est ce que notre correspondante de la Glâne a ressenti aux Ren¬

contres théâtrales de Bulle.

REGARDS Page 23 L'initiative de créer un Comptoir est, nous le savons, avant tout commerciale. Mais ce qui est particulièrement louable dans le cas de Romont, c'est la

volonté des promoteurs de faire de cette manifestation un lieu d'échanges culturels.

Un reportage de Monique Peytre- gnet.

r \ Et aussi...

Vers un nouveau troisiè¬

me âge - Le récit d'une Bul- loise en Israël - Elle et lui - Le huitième district - Flashes de la Sarine - L'ac¬

tualité en Veveyse - Les sports - Les gymnastes vété¬

rans à Romont - Promotion des vins fribourgeois - Une nouvelle bannière à Barbe- rêche - En buvant trois décis - Les jeux - Cremo: une entreprise dynamique - Hommage à... - Sécuritas fête ses 75 ans - Etc.

V )

( MUSIQUE ET FOLKI.ORK | Page 36 Dans ce numéro, nous vous présentons les Fêtes de mu¬

siques de la Sarine et de la Gruyère. Si la première a été baignée de soleil, la deuxième, par contre, a été largement arrosée. A l'une comme à l'autre, il y avait foule pour applaudir nos musi¬

ciens.

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r a LE BILLET

Vers un nouveau troisième _âge Le tableau de l'Office de la statistique

renseigne sur la répartition de la population résidante selon le sexe, l'origine, la confession et la langue maternelle. Il nous indique entre autres que le nombre des personnes âgées augmente en Suisse, alors que l'effectif de l'agriculture diminue.

Parmi les 14 cantons qui ont fait l'objet d'une première analyse, on trouve Fribourg et le Jura dont voici quelques chiffres qui peuvent inté¬

resser la population de notre canton.

Entre 1970 et 1980, la proportion des hommes est tombée de 510 à 503 pour mille, alors que celle des fem¬

mes a passé de 490 à 497 pour mille.

La part des catholiques-romains a reculé de858à832 pour mille, celles des «sans confession» ou «autre con¬

fession» ayant passé de 8 à 30 pour mille. Peu de changement par contre en ce qui concerne la répartition linguistique, si ce n'est une légère avance du français au détriment de l'allemand et de l'italien. Pour ce qui est de la proportion de la population active, celle-ci a passé de 436 à 448 pour mille. Sur le plan des activités économiques, un fort recul dans l'agriculture et dans l'industrie s'op¬

pose à une nette hausse dans les services. Ces constatations sont le résultat d'une première analyse structurelle du recensement fédéral de décembre 1980.

Arrêtons-nous un instant sur le pro¬

blème du troisième âge, ou plutôt celui du «deuxième âge et demi», qui est en train de s'insérer en force entre le deuxième qui se rétrécit, celui de l'activité professionnelle, et le troi¬

sième qui recule, celui de la retraite véritable. L'espérance de vie s'al¬

longe, tout le monde le sait, et les femmes gardent une longueur d'avance. Mais, outre qu'on vit plus, on vieillit mieux. L'outil humain reste en parfait état mental et phy¬

sique presque jusqu'au bout, quand on ne meurt pas guéri. Ainsi, la retraite vécue naguère comme un palier de repos, avant la mort, sécrète

maintenant sa propre angoisse: «Oui, je l'ai bien méritée, mais pas si tôt, que vais-je faire de tout ce temps?»

me disait un jour un Fribourgeois âgé de 65 ans qui accomplissait son dernier jour de travail dans une usine. Les voyages apaisent les four¬

mis dans les jambes. On achète un chien pour faire des promenades dans la nature. Les thérapeutes pré¬

conisent l'artisanat, le bricolage, le jardinage et la gymnastique. Le troi¬

sième âge, une génération qui a beaucoup vécu, mais qui n'est pas pour autant résignée. Elle brûle de réaliser enfin tout ce dont elle a été empêchée lorsqu'elle était prison¬

nière de son travail et de ses devoirs.

Elle a ce don, refusé aux plus jeunes, de relativiser les choses et de les mettre en perspective. Et que voit- elle?

La jeunesse est, à peu près, l'âge de l'apprentissage de la vie et de l'acqui¬

sition des connaissances, et la pé¬

riode adulte et du travail celui de la

restitution des connaissances et de l'acquisition de l'expérience. Est-ce que le troisième âge ne pourrait pas être celui de la restitution à la société de l'expérience engrangée pendant la vie professionnelle, celui de l'épa¬

nouissement de la créativité person¬

nelle et de la préparation à un qua¬

trième âge plus digne et serein?

Ce nouveau troisième âge prend alors une importance singulière car, de sa réussite, dépend celle de toute une vie. A cet égard, les deux pre¬

miers n'auraient servi qu'à lui forger des outils. Le premier en formant le corps et l'esprit, l'amour et le savoir.

Le second, en provisionnant savoir- faire et réflexion, tout en apportant à la société sa part de production par son travail et la création de sa fa¬

mille.

On est loin de la retraite ancienne tradition. L'obsolence n'est pas pour demain, et la sénescence reflue. Les personnes âgées rapportent aux jeu¬

nes générations ce qu'elles voient dans la nuit et ce qu'elles entendent dans le silence. Ce qui importe, me disait une femme de 95 ans, c'est l'essence des choses. Le quatrième âge lui-même peut rester longtemps irradié de la joie d'avoir bien accom¬

pli le troisième. Tout dépend donc de ce qu'on va en faire. Ce qui est presque certain, c'est que le nouveau troisième âge risque bien d'être l'ave¬

nir du pays.

Gérard Bourquenoud

Une façon agréable d'occuper ses loisirs est un principe vital pour les personnes du troisième âge.

Il ne peut être question d'interrompre d'un jour à l'autre l'activité de toute une vie de travail; ilfaut la remplacer par un «hobby». Une attitude positive vis-à-vis de cette vie nouvelle donne de l'élan et empêche l'homme de se sentir seul.

Photo Pharmaton 4 jßlÜÖÜUSäL-

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r

v.

Envol sur Israël / VII

Eilat: porte d'Israël

VOYAGES

)

Jérusalem, mosquée el-Agsa.

Eilat se trouve à l'extrémité nord du Golf d'Eilat, à l'est de la Péninsule du Sinaï et à l'ouest des Monts de Midian et des côtes de l'Arabie. C'est la porte d'Israël vers l'Océan Indien, à la fois port et site qui attire les gens du monde entier.

C'est le roi Salomon qui donna à Eilat son rang de ville importante. Il fit également exploiter les mines de cuivre de la région.

Plus tard, avec le déclin des royaumes de David et de Salomon, les rois de Judée perdirent le contrôle du Néguev et d'Eilat.

Durant la période du Second Temple, ce sont les Nabatéens qui contrôlèrent les routes commerciales, suivis par les Byzantins, à leur tour remplacés par les Arabes au VIIe siècle. Les Croisés atteignirent Eilat au XIIe siècle et tentèrent de rétablir le com¬

merce avec les mers du sud.

En 1949, lorsque les premiers pionniers israéliens y arrivèrent, ils n'y trouvèrent que quelques baraques servant d'abris aux pa¬

trouilles du désert. Il n'y avait même pas de route et on y arrivait par chameau, jeep ou avion. Aujourd'hui, Eilat ne compte pas moins de 20 000 habitants, mais conserve cette atmosphère de simplicité et de cordia¬

lité de ville frontière. Tête de pont de la route qui relie la Méditerranée à la mer Rouge, la ville, aussi port important, garde son côté un peu aventurier.

Colonnes du roi Salomon, près d'Eilat.

Le voyage vers Eilat, à travers le paysage lunaire des cratères du Néguev ou la savane de la vallée de l'Arava, est une expérience inoubliable. Au fur et à mesure que l'on se rapproche d'Eilat, les couleurs des diverses couches de minéraux qui effleurent les roches, les formes extraordinaires des mon¬

tagnes du désert, l'azur des eaux du golfe, font de cette région l'une des plus belles et des plus impressionnantes qui soit au monde!

Sous les eaux de la baie qui resplendit de lumière, entouré de montagnes baignées de teintes rouges du coucher du soleil, cons¬

tamment changeantes, c'est un autre uni¬

vers, un «ailleurs» d'une incomparable beauté. La mer, elle, est d'un bleu plus bleu que partout au monde; toute la région fait penser à un coffret à bijoux: un décor de rubis et d'améthyste, un ciel et une mer de saphir, du sable d'or avec des taches éme- raude un peu partout et, au milieu de tout cela, une perle de la plus fine eau: Eilat.

Les poissons eux-mêmes dans cette baie de rêve ont des allures féeriques. Les bateaux, à fond de verre, qui font des randonnées.

permettent d'en admirer les formes et les couleurs. La faune et la flore sous-marines, les coraux et les éponges que l'on découvre, les lacs de lumière au fond de l'eau, tout cela semble irréel, comme un autre monde im¬

prégné de mystère et de singularité.

Ici, à Eilat, le soleil ne démissionne jamais et le ciel est bleu en permanence. Ses eaux d'une étrange limpidité en font un paradis pour les amateurs de pêche sous-marine, plongée, ski nautique, planche à voile, nata¬

tion, etc.

L'extraordinaire luminosité du désert, la nuit, fait des bains de minuit une expérience à ne pas manquer. Les environs d'Eilat constituent des régions merveilleuses et intéressantes pour diverses excursions. La plage des coraux, au sud du port, est une réserve naturelle sous-marine, protégée par la loi. On peut admirer à son aise tout ce que les eaux contiennent, mais il est formelle¬

ment interdit de pêcher ou de prélever quoi que ce soit.

Nanouche (à suivre) MSÏÏSU 5

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r \ NOUS LES JEUNES

Au-delà du temps avec Jacques Briod, le poète de la course autour du monde...

Voici quelques semaines déjà que les globe¬

trotters de la célèbre émission des télévisions francophones «La course autour du monde»

sont rentrés à bon port, après avoir pris la clé des océans pendant plusieurs mois.

Visages dorés, regards encore embués des splendeurs et des misères du monde, cœurs gonflés de nouveaux sentiments comme les voiles d'un trois-mâts, ces jeunes amoureux du vaste univers nous ont permis, une heure par semaine, de faire abstraction des som¬

bres barrières des nuages d'hiver en ouvrant une lucarne sur «l'ailleurs»...

Points, notes, classements, moyennes et prix semblent aujourd'hui presque dérisoires et la gloire des vainqueurs teintée d'éphé¬

mère...

Tout au long de la course, un nom, un visage ont capté notre intérêt, piqué notre curiosité.

C'est Jacques Briod, celui que l'on se plaisait à appeler l'étudiant de Fribourg, «le poète»

de la course...

«Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'es¬

tampes,

L'univers est égal à son vaste appétit.

Ah! Que le monde est grand à la clarté des lampes!

Aux yeux du souvenir, que le monde est petit!»

Ch. Baudelaire, «Le voyage»

Le sourire facile, irrésistible, la voix char¬

meuse, Jacques Briod m'a donné l'illusion, lors de notre entretien, d'essayer - en vain - d'attraper entre les doigts une perle de mercure. Alors qu'on croit la saisir, voilà qu'elle nous échappe. Jacques est de ceux qu'il n'est pas nécessaire de limiter ou de cloisonner entre les murs d'une définition ou entre les questions stériles d'un interroga¬

toire banal. Dans sa façon d'être, de s'expri¬

mer, il perpétue une sorte de voyage sans fin...

Séduite par sa sensibilité, son esprit vif et alerte, je l'ai laissé parler et j'ai appris à écouter...

A mesure qu'il parlait me revenait en mémoire un merveilleux poème de Charles Baudelaire, «Le Voyage», chaque strophe venant épouser le contour de ses paroles, de ses silences aussi.

«Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent pour partir; cœurs légers, sem¬

blables aux ballons,

L'évocation des souvenirs du voyage entre amis..

De leur fatalité jamais ils ne s'écartent, Et, sans savoir pourquoi, disent toujours:

Allons!»

Quelques jours avant le départ, Jacques passait avec succès ses examens de licence en sciences politiques.

Depuis plusieurs mois, il voyait se profiler à l'horizon avec certitude et incertitude à la fois le moment crucial du choix que tout homme est amené à faire en vue d'une

«carrière» professionnelle. C'est alors que Jacques vit dans «La course autour du monde» non pas une échappatoire facile ou provisoire, mais l'opportunité unique, d'une part, d'entreprendre un merveilleux voyage dans des conditions qui ne se présenteraient plus jamais, d'autre part, de prendre le temps du recul nécessaire à la décantation de ses rêves, de ses désirs... Brisant volontaire¬

ment les attaches avec parents et amis chers, il partit, content, faisant éclater la bulle de son univers quotidien pour aller admirer les reflets des autres cieux; il partit, l'esprit nu et tendre comme une terre d'argile, prêt à se laisser modeler par l'empreinte du monde; il partit pour connaître de près la réalité des masses grouillantes des gens, et puis, peut-

être, pour sentir trembler en lui le vertige de l'illimité, du jamais vu, pour marcher, presque, sur la trace des grands aventuriers aux noms fabuleux, réels ou imaginaires, Robinson Crusoé, Marco Polo, Sindbad le marin...

«Etonnants voyageurs! Quelles nobles histoi¬

res

Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers!

Montrez-nous les écrins de vos riches mémoi¬

res,

Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers».

Jacques m'a beaucoup parlé de l'Afrique. Il y a senti battre le cœur du monde, il lui a semblé en effleurer le commencement, les premiers balbutiements. Il y a découvert des nouveaux critères de valeur. Dans nos sociétés occidentales, nous sommes habitués à évaluer les choses et les gens, les événe¬

ments, même, en fonction de l'intelligence ou de la stupidité, des critères qui font oublier que l'homme a un cœur, qu'il est capable de sentiments, d'émotions. En Afrique, les gens sont ou gentils ou mé- 6

(7)

chants. Tout s'articule autour de ces deux notions.

Jacques m'a parlé de l'accueil qu'il a reçu en Afrique. Il n'a ressenti aucune agressivité, aucune conscience de la violence. Le soir, il aimait partager le temps avec les Africains, qui venaient avec lui écouter les émissions de radio retransmises par un petit transistor.

La veille de son départ, Jacques leur offrit ce transistor, en souvenir; les Africains le brûlèrent...

Il comprit alors qu'ils ne pouvaient accepter un cadeau dont ils se sentaient incapables

Jacques a retrouvé avec plaisir un petit bistrot de la vieille-ville de Fribourg...

d'offrir l'équivalence. Au-delà du symbole de ce geste transparaît la conception de l'objet. Notre société nous a contraints ou habitués à faire fi de la valeur profonde de l'objet, d'abord parce qu'il se remplace facilement, mais surtout parce que nous avons perdu le sens du magique. Notre cerveau s'atrophie démesurément et notre cœur, peu à peu, s'amenuise...

Jacques m'a aussi parlé des Iles Seychelles.

On l'avait beaucoup associé au coup d'Etat qui avait eu lieu lors de son séjour là-bas - mais il ne m'en a pas parlé... Il a évoqué la saveur du paradis perdu et retrouvé, une nature intacte, un climat éternel, une végéta¬

tion ensorcelante, la gentillesse toute simple et déconcertante des habitants, quelqu'un, là-bas, qui l'attend, telle une Pénélope, faisant et défaisant son canevas au rythme des vagues - et puis, ne serait-ce que pour aller jusqu'au bout de son rêve? Comme le disait si justement l'écrivain André Gide, le meilleur moment de la vie ne vaut pas celui où l'on s'éveille, encore emmitouflé dans les torpeurs du rêve et du sommeil et écartant du bout des cils les voiles de la réalité.

Délicieux moment que celui où songe et réel se confondent...

«Faut-il partir? Rester? Si tu peux rester, reste;

Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste, Le temps!»

J'ai souvent demandé à Jacques de me parler de la façon dont il concevait l'avenir, mainte¬

nant, après le voyage. Quels étaient ses projets? Ses espoirs?

A ma grande surprise, il m'a parlé d'un mas, en Provence. Tel un aimant, le soleil, la lumière crue du Midi l'attirent. Je l'imagine, entouré de 3 ou 4 chiens, ses amis, dans le murmure des «langueurs océanes», dans la torpeur sans fin de ces jours d'été mangés de soleil, où la chaleur, voluptueuse et cares¬

sante, ne s'émousse que dans les rengaines nocturnes des cigales bleues...

Il est revenu du voyage avec des envies de départ au bout des doigts, des morceaux de nuages effilochés dans la tête. Son esprit continue encore de voyager dans son cerveau comme une mouche se promène sur une mappemonde. Et pourtant, je le voyais attaché à un coin de terre fribourgeoise, dans un chalet de montagne ou dans une petite chambre mansardée au cœur de l'antique cité de Fribourg.

Il n'envisage pas une vie statique, un couloir tout droit, une direction à sens unique.

D'avoir confronté ses idées au vaste monde n'a fait que renforcer sa conscience du monde. Il a envie d'écrire; le voyageur et l'écrivain sont semblables. L'achèvement d'un voyage est l'histoire de son retour. Les plus beaux textes de notre littérature univer¬

selle sont nés des grands voyages. Ils nous enchantent, depuis des siècles, parce qu'ils ont le parfum du vécu, de l'imaginaire, du mouvement...

Jacques sait si bien disséquer, en quelques mots, le cœur des gens, le sens des choses...

«Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage...»

Jacques m'a fait penser à mes propres racines. Je les croyais profondément en¬

fouies dans la terre. Mais que sont les racines, finalement? C'est un mirage... On croit aimer une terre, alors qu'en réalité on aime des gens... Pourtant, personne ne m'enlèvera de l'idée que la poésie de Jacques, sa sensibilité, sa «pureté» face au monde sont le résultat d'un attachement plus pro¬

fond, plus secret qu'il ne le pense lui-même, à la terre de Fribourg. Il fallait l'entendre évoquer sa ville, s'horrifier du «cancer de béton» qui gangrène la vieille-ville, s'émer¬

veiller des antiques quartiers où il m'a emmenée, et où j'ai cru entendre encore, sur les pavés, l'écho des sabots des chevaux tirant des calèches d'un autre siècle, les vétustés maisons où le temps semble n'avoir pas de prise, les ponts, au bout desquels on parle une autre langue, les petits bistrots où l'imagination, la discussion, l'amour, l'ami¬

tié se laissent prendre par la main, autour d'une table sur laquelle scintille une carafe de vin du pays, tandis que dans les regards des amoureux s'unissent les mêmes envies de voyage...

Les cigognes quittent nos toits et nos clo¬

chers à l'automne. Elles vont s'enivrer des

soleils d'Afrique et reviennent, à grands coups d'ailes majestueuses, abriter leurs secrets, leurs voyages sous la mélancolie de notre ciel.

Jacques! Le titre de ton dernier film était:

«Heureux qui comme...».

Tu dois connaître, mieux que moi, la suite de ce poème:

«Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage,

Ou comme celui-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d'usage et de raison,

Vivre entre ses parents le reste de son âge...»

J'ai oublié le nom du poète qui disait que les plus beaux voyages ne valent pas ceux que l'on entreprend en regardant le ciel de son pays familier, couché dans l'herbe, les yeux grands ouverts... Les nuages s'assemblent, se séparent, se dévorent, s'enfuient, s'estom¬

pent, îles, presqu'îles, pays, continents, océans, banquises et rivières de pluie... Rien n'a de nom ni de géographie, et si on ferme les yeux, tout à coup, il semble qu'ils s'engloutissent au plus profond de nous, comme de grands morceaux d'éternité...

Marie-Paule Angel Photos Michel Angel

Avec un ami de toujours... le chien.

MiMIaSL- 7

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TOURISME ET LOISIRS '

L'Union fribourgeoise du tourisme en balade dans le district du Lac

Une promenade en bateau sur les lacs de Morat et Neuchâtel en passant par le canal de la Broyé, une heureuse Initiative de l'Union fribourgeoise du tourisme pour son assemblée générale annuelle qui s'est déroulée sur le bateau «La Béroche», où les membres ont été accueillis par quatre hôtesses en costume du 500e, lesquelles ont repris leur service sous l'appellation d'«Hôtesses du Pays de Fribourg».

Un bond en avant

Dans son rapport présidentiel, M. André Genoud a fait part de sa satisfaction sur les résultats très positifs obtenus au cours de l'année 1981, lesquels sont dus essentielle¬

ment aux festivités du 500e, à l'ouverture de la RN 12 et à l'effort promotionnel réalisé par l'UFT. Le tourisme fribourgeois a donc fait un bond en avant, mais il reste quelques problèmes à résoudre tout particulièrement sur le plan de l'accueil. Le président de l'UFT a également rendu hommage à deux personnalités qui ont œuvré au développe¬

ment du tourisme dans notre canton, nous voulons parler de MM. Pierre Dreyer, ancien conseiller d'Etat, auteur de la nou¬

velle loi sur le tourisme, et Germain Mail¬

lard, ancien directeur, qui a fait connaître le Pays de Fribourg à l'étranger. Leurs succes¬

seurs sont MM. Edouard Gremaud, nou¬

veau conseiller d'Etat, et Jacques Dumoulin, en qualité de directeur. Ce dernier va s'effor¬

cer de suivre la voie de son prédécesseur en jetant un regard vers l'avenir. Dans cette ligne de conduite, il a fait part de trois idées maîtresses qui sont le tourisme pédestre, l'information et la promotion.

En ce qui concerne le premier point, il a annoncé que le secteur de l'itinéraire Ge- nève-Romanshorn sera terminé en juillet et

Les trois principaux responsables de l'UFT. De gauche à droite: MM. Jacques Dumoulin, directeur;

André Genoud, président; Gilbert Macherel, directeur-adjoint.

qu'une brochure sera éditée à cet effet. Dans le domaine de l'information, les efforts vont se porter surtout sur la RN 12 et le res- tauroute de la Gruyère. En plus des actions

Le président de l'UFT en compagnie des charmantes hôtesses du Pays de Fribourg.

entreprises par l'UFT sur le plan de la promotion, six localités de notre canton participeront à l'émission «Cachecam» de la télévision romande.

Deux nouveaux membres au comité L'assemblée a, sur proposition du président, nommé membres du comité de l'UFT MM.

Pierre Brunisholz et Michel Monnard, res¬

pectivement président des sociétés de déve¬

loppement de Fribourg et de Chàtel-St- Denis.

La partie officielle a été suivie d'un exposé de Minc Hanni Schwab sur les sites archéolo¬

giques du Vully et du Seeland.

Cette agréable promenade en bateau, qui a duré trois heures, a pris fin par un succulent repas servi à bord par un personnel courtois, souriant et efficace. Un coup de chapeau à la Société de navigation ainsi qu'à la Société de développement de Morat qui, sous la prési¬

dence de M. Willy Bula, avait fort bien fait les choses pour que le séjour de leurs hôtes d'un jour soit une carte de visite pour le développement du tourisme dans le district du Lac.

Texte et photos G. Bd 8

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Le tourisme fribourgeois se porte bien

Sur le bateau «La Béroche», détendu et au grand air, portant lunettes et barbiche, M. Michel Monnard, président de la Société de développement de Chdtel-St-Denis - Les Paccots.

Le bateau «La Béroche» sur lequel l'accueil est chaleureux.

L'année touristique fribourgeoise 1981 s'inscrit parfaitement dans la ligne des résultats enregistrés sur le plan suisse.

Mieux même, puisqu'après le Léman ( + 11,5 % ) et l'Oberland bernois ( + 7,4 % ), la région de Fribourg/Neuchâtel/Jura (+ 5,9 96) se place en 3e position au classe¬

ment des taux de croissance du mouvement hôtelier. Et pour le seul Pays de Fribourg, la progression, encore plus marquée, est de 7 96 pour atteindre le total de 271 547 nui¬

tées et approcher ainsi de très près le re¬

cord de l'année ! 972.

La clientèle suisse demeure prédominante, avec 54,4 96 des nuitées. Quant à la clientèle étrangère - considérée au vu des résultats de la saison d'été 1981 - elle continue à se composer en majorité de touristes d'Allema¬

gne fédérale (30 343 nuitées, ou 35,896), de France (13 847 nuitées, ou 16,396), de Belgique (6654 nuitées, ou 7,996), des Etats-Unis (5794 nuitées, ou 6,5%), des Pays-Bas (4681 nuitées, ou 5,5 96), de Grande-Bretagne (4571 nuitées, ou 5,496) et d'Italie (3544 nuitées, ou 4,296). En ce qui concerne la clientèle allemande et française, ces proportions sont sensiblement les mêmes pour la saison d'hiver 1980-81.

Au-delà du succès incontestable que consti¬

tuent ces résultats, il est intéressant de constater que, depuis 1977, nos hôtes de l'étranger ont tendance à allonger quelque peu la durée moyenne de leurs séjours hôteliers pendant l'été. La clientèle suisse, quant à elle, ne varie guère dans ses habitu¬

des estivales, pour s'offrir en revanche des vacances progressivement plus longues en hiver. Pour l'ensemble de l'année 1981, le taux d'occupation des lits d'hôtel a atteint 23 96, pourcentage qui n'avait plus été réalisé depuis 1974.

Si l'on jette maintenant un regard sur les autres types d'hébergement - qui, avec 1 037 051 unités, contribuent à raison de 7996 au total général des 1 308 598 nuitées du tourisme fribourgeois - la progression est

Le sourire de Solange Noth, secrétaire de l'UFT, au Restauroute de la Gruyère.

également générale: 1 96 pour les chalets et appartements de vacances, 10% pour les résidences secondaires, et même 21,1%

pour les campings-caravanings. Seul le sec¬

teur des colonies de vacances - spécialement en raison de l'affectation à d'autres fins de quelques maisons d'hébergement collectif - a enregistré une régression. Néanmoins, malgré cette note discordante, l'ensemble de la parahôtellerie fribourgeoise enregistre un supplément de plus de 41 000 nuitées.

Pour expliquer le nouveau bond en avant que l'année 1981 a fait faire au Pays de Fribourg, il faut évidemment commencer par se référer au tourisme suisse. Il va de soi en effet que la progression enregistrée dans notre canton est en partie la conséquence du mouvement constaté sur le plan national. A une échelle réduite, il est au demeurant intéressant de remarquer que, géographi- quement, le Pays de Fribourg est «encadré»

par les régions du Léman et de l'Oberland bernois, et l'on a vu que ces trois zones ont

retenu l'attention de la clientèle d'une ma¬

nière plus marquée que le reste du pays.

Mais ce serait faire preuve d'une modestie déplacée que d'expliquer la réussite 1981 du tourisme fribourgeois par la seule santé du tourisme de notre pays en général. Car, dans notre région, les événements importants furent nombreux à attirer l'attention et à mettre le Pays de Fribourg en vedette. On songe tout naturellement d'abord aux festi¬

vités multiples du 500e anniversaire de l'entrée de Fribourg dans la Confédération, mais aussi à l'ouverture de l'Hôtel Cailler à Charmey, et à celle, tant attendue, du dernier secteur de la N 12 et des premiers tronçons de la N 1. On y ajoutera, dans le même esprit, les efforts consentis à tous les niveaux en matière de promotion, d'information, d'animation et d'accueil, en relevant évidem¬

ment que ces activités demeureront priori¬

taires dans l'avenir, garantes qu'elles sont de la poursuite du développement harmonieux du tourisme fribourgeois.

Mi&WSU 9

(10)

/ \ LE HUITIÈME DISTRICT V. )

L'abbé Bovet chante encore... au Musée gruérien, à Bulle C'est en présence du conseiller d'Etat

Edouard Gremaud, président de la Fonda¬

tion «Les Colombettes», et d'une forte délégation des Cercles fribourgeois du de¬

hors que M. Raymond Perroud, président de l'Association Joseph Bovet, a, samedi 29 mai 1982, présidé au vernissage d'un ta¬

bleau sur lequel figure l'abbé Bovet sous quatre aspects différents. Cette œuvre re¬

marquable est due au talent d'un jeune peintre espagnol, Llucia Lopez Puertullano qui, ayant appris l'existence de l'Association Joseph Bovet, exprima le désir de peindre un portrait du vénéré chanoine. Lors .de la cérémonie qui eut lieu au Musée gruérien, à Bulle, cet artiste-peintre avoua avoir été séduit par le charme et la beauté du Pays de Fribourg, en particulier de la Gruyère, où il séjourna à plusieurs reprises dans le but de mieux connaître la terre où vécut l'abbé Bovet. Il se mit à la recherche de photos du barde fribourgeois et rencontra, à cet effet, Mlle Agnès Bovet, de LaTour-de-Trême, qui lui facilita grandement la tâche.

Comme l'a relevé M. Perroud dans son allocution de circonstance: ce qui, au départ, ne devait être qu'un simple portrait, est devenu un tableau qui retrace sur la toile la vie de l'abbé et du chanoine, une peinture vivante qui trouvera sa place dans la ferme- restaurant «Les Colombettes» après sa res¬

tauration. Précisons encore que le couple présidentiel des Fribourgeois du dehors avait, au cours d'une assemblée des délé¬

gués, proposé l'achat de ce tableau par l'Association Joseph Bovet. Cette dernière s'étant désistée, semble-t-il, parce que son coût s'avérait trop élevé, ce sont Raymond et Germaine Perroud, en accord avec leurs enfants, qui en firent l'acquisition. Ne méri- tent-ils pas l'admiration et la reconnaissance du huitième district?

Souhaitons que les Fribourgeois en et hors les murs soient nombreux à faire escale au Musée gruérien, à Bulle, pour admirer ce chef-d'œuvre.

G. Bd

L'abbé Bovet chante encore... un chef-d'œuvre acquis par la famille de M. Raymond Perroud, président de l'Association Joseph Bovet.

On chante le «Vieux chalet» de l'abbé Bovet. De gauche à droite, on reconnaît l'artiste-peintre Llucia Lopez Puertullano; Mm' Sansonnens, une Fribourgeoise venue tout spécialement d'Espagne où elle habite.

io laiâôuaâ-

(11)

«L'Art de la grande musique au service de Dieu»

Ce fut le thème et le but de sa vie.

C'est aussi ce que dit la plaque funéraire, décorée d'une tête d'ange, figurant dans la partie inférieure du tableau, reproduction de la plaque qui se trouvait sur le caveau du chanoine dans la Cathédrale Saint-Nicolas à Fribourg.

Dans la partie inférieure droite, les mains de l'abbé sont à la recherche de la musique, et sur la portée des notes du «Vieux chalet», qui s'envolent, comme l'encens mélangé à des notes étincelantes, vers le côté gauche du tableau pour aller se perdre au milieu des petits chanteurs, qui, transparents, représen¬

tent l'esprit de la musique.

A droite, la Gruyère où il est né;

A gauche, le lac Léman, qui est beaucoup chanté, mais qui, l'hiver, est triste de perdre un grand homme qui a fait vibrer les cœurs.

Deux anges entonnent la «Messe des Anges gardiens».

Joseph Bovet, dans quatre positions diffé¬

rentes, comme sur les facettes d'un diamant.

A droite, le maître, l'éducateur, strict, qui veut la perfection.

Au centre, sous le porche de Saint-Nicolas, le père, l'homme sensible et affectueux:

«Laissez venir à moi les petits enfants, ils sont le royaume des Cieux».

Un peu plus haut, le chanteur profane, gai, content, qui communique la musique joyeuse.

Et au centre, le chanoine, avec son sourire, son amabilité et sa sagesse.

La main droite, centre véritable du tableau, veut nous diriger et nous inviter à chanter.

Comment refuser de le suivre sous une telle direction?

Et toi, spectateur, en le contemplant, tu es aussi dans le tableau...

Place-toi bien au centre, et regarde le miroir à droite; tu t'y verras de la même façon que les petits chanteurs qui, de la gauche, sortent du tableau pour s'approcher de toi, pour que tu chantes avec eux et le Choeur Universel, qui peut unir le monde entier et nous rendre meilleurs.

Le chalet et le château de Gruyères se confondent.

Pour l'armailli, le chalet c'est son château.

Pour un Gruérien, comme Joseph Bovet, chalet, château, alpage et Moléson forment un tout indissoluble.

Ils chantent, lui et les petits, le vieux chalet, écrit sur le vert de la Gruyère, sur le vert de l'espérance, et reconstruit plus beau qu'avant.

«Là-haut sur la montagne»

M. Raymond Perroud, président de l'AJB, pendant son allocution.

Llucia Lopez Puertullano ou l'expression de l'art Pour Llucia, la peinture est une messa¬

gère dont le langage dépasse celui des mots, engendrant une poésie directe par des liaisons entre les couleurs, les va¬

leurs, les lumières, les formes qui les supportent et les profondeurs du souve¬

nir, celles de l'âme. Dans ce tableau où l'abbé Bovet est présent comme s'il était vivant, il y a plus que l'affirmation du don de coloriste et qu'un élargissement de l'espace: ce sont des hymnes à la joie, paradoxalement intenses et secrets.

Tel est Llucia, cet artiste-peintre espagnol qui a réalisé ce chef-d'œuvre. Il faut encore parler de l'homme même, puis¬

sance vitale, mais d'un mystère étrange parce que naturel. Il importe de dire encore sa bonté foncière, sa courtoisie, la chaleur de son accueil, sa simplicité, finalement sa sérénité.

L'approcher, c'est apprendre à mieux connaître la saveur et l'authenticité des choses de la vie. C'est aussi savoir par ces choses, à travers sa peinture et l'expres¬

sion de son art, aller vers la paix inté¬

rieure, celle qui transcende toute philoso¬

phie, car elle vient du cœur.

G. Bd

Mi&ÏItfSL. 11

(12)

«Amicale festival du 500e» L'un des grands moments des festivités

marquant en 1981 le 500e anniversaire de l'entrée de Fribourg dans la Confédération fut, sans conteste, le grand festival «TER¬

RES DE FRIBOURG». Afin de prolonger l'ambiance de famille et d'amitié qu'ils ont découverte tout au long des répétitions et des 20 représentations de ce spectacle, quelque 120 acteurs, figurants et chanteurs ont décidé de fonder une «AMICALE FESTI¬

VAL DU 500e». La première assemblée de formation de cette amicale a tenu ses assises le vendredi 14 mai 82, dans la grande salle du Restaurant de l'Epée, à Fribourg. Parmi les membres de cette amicale on retrouve des ressortissants des sept districts du canton.

Le huitième district, les Fribourgeois de l'extérieur, y est également représenté par les 18 membres du Cercle fribourgeois de Lausanne qui ont participé activement à cette merveilleuse histoire.

Après les salutations, M. André Bovet, président, nous présente son comité provi¬

soire qui avait été désigné lors d'une séance préparatoire à Prez-vers-Noréaz au mois de septembre dernier. M. André Bovet nous soumet ensuite, article par article, un projet de statuts qui est adopté à l'unanimité. On passe ensuite à la nomination du comité qui est élu pour une durée de 3 ans et qui est formé de MM. André Bovet, président;

Eugène Delley, vice-président; Emile Do- rand, caissier; Mme Rose-Marie Ukélo, se¬

crétaire; Mlle Ruth Wenger, membre-ad¬

joint.

A l'issue de cette assemblée, les membres présents purent assister à la projection intégrale, trois heures de spectacle, de la vidéo-cassette de «LEUR» festival. C'est au petit matin que tout le monde se sépara, non sans s'être promis de se retrouver prochaine¬

ment.

R. A.

Photos G. Bd

Manifestations annoncées par l'AJB 20 juin 1982:

Course annuelle de la Société fribour- geoise de Bienne.

Course annuelle de l'Amicale des Fribourgeois de Monthey.

27 juin 1982:

Pique-nique des Fribourgeois du can¬

ton de Neuchâtel au lieu-dit «Le Chanet», situé sur les hauteurs à l'ouest de Neuchâtel.

Organisation: Cercle fribourgeois de la Côte neuchàteloise.

Festival «Terres de Fribourg»

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12 jHIââSââL.

(13)

Les Colombettes

Point de ralliement des Fribourgeois du dehors (II) Salut aux Colombettes, à ce coin idyllique du

souvenir, qui a donné à la Gruyère, au Pays de Fribourg, à la terre romande, la touchante cantilène du «Ranz des vaches»!

La musique du «Ranz des vaches», simple et délicieuse, est en rapport avec la nature intime de l'homme. Les soldats fribourgeois les plus braves ne pouvaient l'entendre sans déserter les drapeaux de l'étranger pour revoir leurs montagnes natales. Cet air était sévèrement défendu autrefois aux musiques des régiments suisses en France. Il était cause d'un grand nombre de désertions et de suicides.

Jamais Cent-suisse au loin n 'entend le «Ranz des vaches»

Sans qu'une larme brille au coin de ses moustaches

Et le mal du pays l'entraîne à déserter.

On raconte qu'un voyageur, visitant une peuplade de l'Océanie, voulut donner au chef de ces sauvages, son hôte, une idée de notre musique. Le concert parut bizarre à toute la troupe qui se mit à rire. On joua le « Ranz des vaches». Le vieux sauvage devint sérieux, puis rêveur, et cachant sa tête dans ses mains, il l'écouta longtemps et pleura. Son émotion gagna l'assemblée. Il n'y eut plus dans cette hutte ni civilisés, ni sauvages, mais des hommes se souvenant ensemble de leur patrie.

Que la Gruyère, ce pays des monts, ce pays des pastours, ce pays des chalets, ce pays des troupeaux, garde comme un trésor sacré son

«Ranz des vaches», ses chansons et son patois vigoureux. Que le «liauba» des ar- maillis des Colombettes demeure ineffaça¬

ble, immortel au cœur de tout Gruérien!

Qu'à l'ouïe de ce chant, l'héritage des aïeux, chacun se découvre! Il est notre hymne national à nous, bien à nous. Que dans nos montagnes, en un concert aux voix immen¬

ses, dans la lumière du matin ou le recueille¬

ment du soir, cette pastorale mélopée s'élance... éperdument!

Qu'il m'est doux, à cette heure, de redire ces vers de Baron, le poète aux yeux éteints:

Quand sur la cime des montagnes, La voix des bergers retentit,

Que, jusqu 'au fond de nos campagnes, Le «Ranz des vaches» rebondit, Pour Dieu, pour sa munificence.

Je sens redoubler mon amour;

Il nous a fait dans sa puissance Le plus séduisant des séjours!

Et quelle est l'histoire de ce ranz?

Les historiens et les philologues croient qu'il était, à l'origine, un air sans paroles. Un auteur écrivait, en 1813, «qu'il existe peut- être, en Suisse, plus de cinquante ranz des vaches». La mélodie en était variable; c'était une sorte d'improvisation, tantôt chantée et tantôt jouée sur le cor des Alpes. Elle servait aux bergers à rassembler leurs troupeaux pour la traite et le mot «ranz» n'est sans doute qu'une traduction française de «reie»,

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qui signifie suite, file, et qui contient une idée de rassemblement. Il en est de même du mot

«liôba», qui correspond à «loba» de la Suisse allemande. C'est le cri des vachers adressé aux vaches pour tirer le lait. En patois, nous possédons le verbe «aliôba» qui veut dire appeler, chasser le bétail.

Les airs, usités dans les vallées des petits cantons de l'Oberland bernois, ont vraisem¬

blablement pénétré en Gruyère par la haute vallée de la Sarine ou de la Jogne. A une époque qu'il est difficile de préciser, sur l'air du cor alpestre, modulé par les monta¬

gnards, on appliqua des paroles dont le texte primitif est perdu. D'ailleurs, il variait de village à village, voire de chalet à chalet. Un texte toutefois fut fixé aux environs de 1800 par le doyen Bridel, pasteur à Château - d'Oex. C'est celui de notre ranz. Celui des Ormonts, plus court, est plutôt une chanson satirique contre les armaillis des Colombet¬

tes qui font tout de travers...

En 1790, quand Bridel cherche à se rensei¬

gner, son correspondant, le curial Pettolaz de Charmey, lui répond que cette chanson est «ouna vilye ritoûla», une vieille ritour¬

nelle au sens péjoratif du mot, et il ne s'en inquiète guère. Notre ranz était bel et bien perdu. Ce fut le pasteur de Rossinières qui transmit à son confrère le texte que Bridel remania et publia. Il devait devenir bientôt populaire et célèbre.

Cependant, la fantaisie des étymologistes et des chercheurs se donnait libre cours pour expliquer l'origine et le caractère de ce chant.

La merveilleuse mélodie du «Ranz des vaches», dit l'un d'eux, est certainement née sur le cor des Alpes à une époque qui se perd dans la nuit des temps, car les notes de ce ranz sont justement celles de l'instrument en question. Les paroles n'en sont nées que beaucoup plus tard sous la forme du char¬

mant fabliau que chacun connaît. Il est certainement fâcheux que le sens de ces paroles piquantes et plutôt gaies, soit en contraste absolu avec celui de la mélodie, qui est grave, sauf aux deux refrains, à l'allure plus alerte. La musique du «Ranz des vaches» de la Gruyère a le caractère d'une prière, d'une invocation à la divinité pour appeler sa protection sur les bergers et leurs troupeaux; feu Placide Currat l'avait bien compris et le chantait comme personne ne l'a donné depuis, en lui conservant son cachet de ferveur religieuse, qui est le vrai;

vouloir lui donner le sens allègre et gai des paroles, dont la date est relativement ré¬

cente, équivaut à le dénaturer, étant donné le caractère contradictoire de la musique et du fabliau qui ne cadrent pas ensemble.

Le «Ranz des vaches» de la Gruyère devrait être sonné sur le cor, en solo, tout au plus avec un accompagnement d'orgues très dou¬

ces, formant un fond discret pour le soute¬

nir; le tout, sans ornement ni fioriture, avec la simplicité du sentiment qui l'a dicté. On a banalisé de façon malheureuse ce témoin musical d'âges reculés, si émouvant à enten¬

dre dans le cadre voulu lorsqu'on lui garde son caractère primitif.

A suivre Clément Fontaine

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REGARDS

V )

Les 75 ans de SÉCURITAS Cette année, SÉCURITAS S.A., la plus

importante société suisse de surveillance, fête son 75e anniversaire.

Son fondateur, un avocat bernois nommé Jakob SPRENG, a voulu donner à son en¬

treprise une dimension nationale. Cet objec¬

tif est atteint, puisque SÉCURITAS, dont le siège est à Zollikofen, compte 12 suc¬

cursales couvrant l'ensemble du territoire suisse. 1086 agents à plein temps, 324 hôtes¬

ses et 2789 agents auxiliaires étaient occupés par SÉCURITAS au Ier janvier de cette année.

Créée en 1973, la succursale de Neuchâtel exerce son activité dans 5 cantons différents.

Elle est en effet présente dans les cantons de Neuchâtel et du Jura, à Fribourg et dans le nord du canton, à Yverdon et dans le nord vaudois, ainsi que dans la partie française du Jura bernois. En raison de cette vaste étendue territoriale, 12 agences et sous- agences ont été ouvertes, permettant ainsi à SÉCURITAS d'être le plus près possible de sa clientèle.

Ce ne sont pas moins de 240 abonnés qui, actuellement, confient, par contrat, la sur¬

veillance de leurs biens à la succursale de Neuchâtel. De nature et de dimensions très diverses, ces clients font appel à SÉCURI¬

TAS de façon variée. Cela va en effet de la porte de magasin, dont la bonne fermeture est contrôlée une fois par nuit, au grand complexe industriel dans lequel un ou plu¬

sieurs agents font service en permanence, jour et nuit, samedi et dimanche. SÉCURI¬

TAS exécute également quantité de services de surveillance temporaires, principalement durant les vacances. Enfin, nombreux sont

MmeDenise Grippo, hôtesse Sécuritas.

Photo G. Bd les établissements publics, les clubs sportifs et sociétés de tout genre qui lui confient l'organisation du service de vente et de contrôle des titres d'entrée.

Afin de faire face à ses nombreux engage¬

ments, la succursale dispose de 56 agents à plein temps. Il s'agit d'un personnel payé au mois, dont les conditions d'engagement et de travail sont régies par un contrat collectif, signé avec la FCTA. Ces gardes travaillent exclusivement dans les services de surveil¬

lance. Il est intéressant de relever que pour exécuter un service, garanti par contrat 365 nuits par an, il est nécessaire de prévoir, afin de compenser les absences (vacances, congés, service militaire, maladie, etc.), 1,75 agent. A ces 56 «professionnels»

s'ajoutent 24 hôtesses et 148 agents auxiliai¬

res, rétribués à l'heure et dont la majorité d'entre eux ont un employeur principal.

Leur activité s'exerce principalement le soir et durant le week-end, dans le service des manifestations. L'introduction de l'élément féminin date de l'Exposition nationale de 1964. SÉCURITAS ne peut que se féliciter de cette innovation, car ses hôtesses accom¬

plissent un travail d'excellente qualité.

En 1981, la succursale de Neuchâtel, en réalisant 4,5 96 du chiffre d'affaires total, qui s'est élevé à plus de 100 millions de francs, s'est placée au 9e rang. Son chiffre d'affaires se répartit comme suit:

- services de surveillance

par contrats annuels 77%

- services de surveillance temporaires 9 % - manifestations 13%

- services de sécurité 1 % Les agents engagés dans les services de surveillance sont équipés d'un appareil radio léger et efficace, accroissant de façon sensi¬

ble leur sécurité. Il leur permet, en plus, une liaison permanente avec le personnel cadre, ainsi qu'un moyen d'intervention rapide en cas d'événements graves. D'autre part, pour sa propre défense, chaque garde dispose d'une arme lacrymogène, la matraque étant rangée au rayon des souvenirs.

A moyen terme, SÉCURITAS Neuchâtel sera équipée d'un centre de réception d'alar¬

mes. Grâce à un tel centre, SÉCURITAS pourra se charger de toutes les installations qui ne sont pas reliées à la police ou aux pompiers. Un personnel spécialisé traitera, 24 heures sur 24, chaque alarme selon son degré d'urgence et en fonction d'un schéma d'intervention propre à chaque installation.

9 succursales SÉCURITAS sont déjà équi¬

pées d'un tel centre.

LE CHAT/ Un chaton en bonne santé Chancerel 1979

14 jtâlâdUââu

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r \ LA SARINE

Une très belle exposition à l'Ecole normale ménagère Une tradition veut que tous les quatre ans

l'Ecole normale ménagère expose les tra¬

vaux d'examens et autres effectués par les élèves.

Dans ce bâtiment scolaire, on découvre le

«coin cuisine», le «coin vacances», où l'on peut contempler le travail réalisé avec cœur!

L'écologie occupe également une grande place dans cette exposition où un dinosaure, constitué par des déchets ménagers, démon¬

tre l'importance du non-gaspillage dans les matériaux utilisés quotidiennement sur toute la planète! De magnifiques travaux de couture, robes, chemisiers et brassières vien¬

nent enjoliver les murs. Les élèves, en communion avec les professeurs, se sont donné beaucoup de peine pour mettre ce petit chef-d'œuvre sur pied, qui a fait l'admiration d'un nombreux public.

En guise de conclusion, une idée tirée d'un discours et qui serait bonne à suivre: «Peut- être verrons-nous un jour disparaître les salons de jeux avec juke-box et machines à sous et voir apparaître à leur place des ateliers où chacun aurait à cœur de créer son propre chef-d'œuvre...».

Dominique Aebischer

Le coin couture.

Le coin cuisine.

Avry-sur-Matran:

d'un Conseil à l'autre...

C'est au cours d'une toute récente assemblée communale que les citoyennes et citoyens d'Avry-sur-Matran - Rosé ont fêté deux anciens membres du Conseil communal, MM. Jean-Marie Barras, syndic, et Marius Barras, conseiller. Il appartint à M. Roland Berset .nouveau syndic, de traduire à MM.

Barras les sentiments de gratitude des habi¬

tants de la grande commune.

M&ÏItfSL. 15

(16)

Fête des musiques de la Sarine à Farvagny-le-Grand

Une profonde signification de l'attachement à l'art musical Ce n'est pas très original de parler du temps,

concédons-le, mais pourtant essentiel. Car ce qui fait le succès d'une fête, c'est avant tout le bon vouloir du ciel qui peut tout, couronner les efforts de plusieurs mois ou les réduire à néant. Le temps donc, c'était ce qui préoccupait le plus les organisateurs et participants à cette 14e Fête des musiques de la Sarine qui s'est déroulée dans une atmo¬

sphère que l'on ne pouvait espérer plus propice aux réjouissances que celles qui figuraient sur l'affiche de Farvagny-le- Grand. L'optimisme des membres de la fanfare «La Lyre», organisatrice de cette manifestation, n'a pas été déçu. Mais il s'en est fallu de peu. En effet, le cortège arrivait presque à sa fin devant la tribune officielle lorsque l'on s'est aperçu des premières gouttes de pluie. Ce ne sont pas moins de IS 000 spectateurs qui se sont ainsi déplacés dans ce village sarinois, le dimanche 16 mai 82, pour applaudir avec chaleur et amitié une vingtaine de fanfares et autant de chars, dont certains ont demandé une bonne dose d'imagination à leurs auteurs, le tout consti¬

tuant un impressionnant défilé coloré, animé, soigné dans les plus petits détails, comme la peinture du préfet de la Sarine qui décorait agréablement l'arrière d'un char historique. «Si Farvagny m'était conté...», tel était le thème de ce magnifique cortège qui fut incontestablement le clou de cette 14e Fête des musiques de la Sarine qui n'est

Les enfants ont toujours ftère allure dans un cortège.

pas près d'être oubliée par tous ceux et toutes celles qui l'ont préparée et réalisée, ainsi que par les milliers de personnes qui l'ont vécue.

Texte et photos G. Bd

L'emblème de la fête: un char qui a été très applaudi par le public.

La fanfare d'Ependes conduite par son directeur, M. Pierre Kolly, qui fête ses vingt ans de direction.

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ARTS ET CULTURE

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Bulle, centre théâtral Les Rencontres théâtrales de Bulle viennent tout juste de naître. Si la qualité des pro¬

chaines éditions égale celle de cette semaine, alors souhai¬

tons-leur très longue vie! Les initiateurs ont eu envie de regrouper les troupes de la région pour que, de la confron¬

tation, naissent des idées nou¬

velles.

L'Hôtel de Ville, temple du théâtre

L'intention formulée répon¬

dait certainement à une de¬

mande implicite puisque six troupes se sont succédé sur la scène de l'Hôtel de Ville: TV 17 de Vuadens, l'Atelier- Théâtre de l'ESG, le Tzerdji- niolè de Treyvaux, la Troupe Théâtrale de La Tour-de- Trême, l'Arbanel de Treyvaux et les Tréteaux de Chalamala de Bulle. La semaine s'est ter¬

minée par deux représenta¬

tions de la Compagnie de Di- mitri, hôte d'honneur de ces premières rencontres. Afin de donner tout son sens au ter¬

me «Rencontres», c'est-à-dire pour qu'elles ne se limitent pas

Café-concert, au Cheval-Blanc.

aux rôles traditionnels de spec¬

tateurs et acteurs, la popula¬

tion de Bulle pouvait vivre chaque soir l'ambiance du café-concert. Le Café du Che¬

val-Blanc et le Café Fribour- geois ont régulièrement ac¬

cueilli des orchestres de 22 h. à 1 h. et il n'était pas évident d'y trouver place; malgré l'heure tardive, on se pressait" aux portes.

Les spectacles de vendredi Nous avons assisté aux specta¬

cles du vendredi 21 mai et la grande salle de l'Hôtel de Ville affichait complet, comme les autres soirs du reste. Eh bien, autant l'Arbanel que les Tré¬

teaux de Chalamala ont fait mouche! Des décors à la fois sobres et significatifs créaient l'atmosphère voulue. Quant

aux thèmes choisis et bien interprétés de part et d'autre, ils donnaient à réfléchir.

S'agit-il d'un signe des temps?

Le climat de violence, la pres¬

sion du quotidien ont nécessai¬

rement besoin d'exutoires. Le théâtre permet- de brosser jusqu'à la caricature des événe¬

ments ou des sentiments que nous connaissons bien pour les avoir vécus ou observés. Nous savons que le spectacle a, de tout temps, répondu à ce be¬

soin fondamental de trouver une diversion à des sentiments parfois excessifs. Phénomène contradictoire, la création ar¬

tistique s'alimente, s'enrichit pourtant souvent quand aug¬

mentent les tensions extérieu¬

res. L'Arbanel et les Tréteaux ont traité avec énormément d'humour, plaisant dans «Des histoires à causer dehors» et plus satirique ensuite dans

«Un diable en été», des pro¬

blèmes de notre civilisation, pas particulièrement réjouis¬

sants pour ceux qui les vivent, mais fort drôles avec un cer¬

tain recul.

Bravo les comédiens

Ces premières «Rencontres théâtrales» ont été très appré¬

ciées du public à en juger par les commentaires échangés en fin de soirée dans les bistrots où il était encore possible d'en¬

trer pour y boire un verre.

Bulle, d'habitude si calme, était bourdonnante fort tard dans la nuit. Le public détendu et rieur est certainement prêt à recommencer si les troupes d'amateurs veulent bien, à nouveau, s'investir dans une entreprise culturelle aussi enri¬

chissante.

Monique Peytregnet Photos Roger Peytregnet

L'Arbanel de Treyvaux dans «Des histoires à causer dehors».

18 Jiiläöi&SL»

(19)

MUSIQUE ET FOLKLORE V /

«Jeunesse et Musique - Fribourg - 1982»

Du 3 au 18 juillet 1982, Fribourg sera un centre de musique sacrée et de forte-piano, sous l'égide du festival «Jeunesse et Mu¬

sique», organisé par les Jeunesses Musicales en collaboration avec la Radio Suisse Ro¬

mande, notamment.

Le forte-piano sera à l'honneur et particu¬

lièrement le célèbre facteur d'orgue et de piano fribourgeois Aloys Mooser (1770- 1839), auquel le musicologue Franz Sey- doux consacrera deux conférences.

Un concours de forte-piano, organisé en collaboration avec le Festival estival de Paris, Radio-France et la Radio Suisse Romande, aura lieu du 3 au 9 juillet 1982.

Les candidats auront à disposition deux instruments originaux du facteur Mooser, ainsi qu'une copie d'un forte-piano de Wal¬

ter et de Tomkinson. Le jury, formé de Luigi-Ferdinando Tagliavini, Jörg-Ewald Dähler, Huguette Dreyfus, Luciano Sgrizzi et John-Henry Van der Meer, décernera un seul prix (soit un 1er prix: Frs 6000.- ou un 2e prix: Frs 3000.-).

Du 12 au 17 juillet, Jörg Demus et Luciano Sgrizzi donneront deux cours d'interpréta¬

tion du forte-piano, consacrés aux périodes préclassique et classique.

Le festival proprement dit aura lieu du 9 au 18 juillet. Deux concerts sont programmés chaque jour, le premier à 18 h. et le second à 20 h. 30. Le forte-piano aura une place dans ce festival avec des concerts de Jörg Demus, Luciano Sgrizzi, l'Ensemble 415 de Genève et le lauréat du concours qui interprétera un concerto de Mozart avec 1'Academy of Ancient Music. Les autres concerts, consa¬

crés à la musique sacrée, permettront au public d'écouter des ensembles prestigieux comme le Pro Cantione Antiqua, le Clemen- cic Consort, 1'Academy of Ancient Music, le Collegium aureum, le Chœur de la Radio Suisse Romande, ainsi que deux choeurs d'enfants de très haut niveau comme le Choir of Westminster Abbey et le Regens- burger Domspatzen, et des organistes re¬

marquables comme Jean Guillou, René Oberson et Hans Vollenweider.

La deuxième série de concerts de musique sacrée regroupera des ensembles de jeunes fribourgeois et suisses, tels que l'Ensemble féminin de musique vocale de Lausanne, le Chœur de l'Université et des Jeunesses Musicales de Fribourg, le Chœur du Con¬

servatoire de Fribourg, l'Ensemble vocal du Kammerchor Seminar de Küsnacht, l'Or¬

chestre des jeunes de Fribourg, le Chœur des XVI de Fribourg, ainsi que Michel Brodard, Christa Lutz, Nicole Rossier et Klaus Slongo.

Ces ensembles et ces artistes illustreront magnifiquement les manifestations les plus diverses de l'art sacré européen, laissant une place à l'art contemporain, plusieurs pièces sacrées «a cappella» ayant été commandées à des compositeurs comme Henri Baeriswyl, Serge Arnauld ou Fritz Vögelin.

Des renseignements peuvent être obtenus au sujet de cette manifestation à cette adresse:

Secrétariat du Festival «Jeunesse et Musique - Fribourg - 1982», Criblet 4, CH-1700 FRIBOURG (tél. 037/22 48 00).

«Messire François»: une œuvre remarquable

Récemment, s'est donné en l'aula de l'Uni¬

versité un magnifique concert en l'honneur de saint François d'Assise.

Sous la baguette de Pierre Kaelin, le chœur symphonique et La Chanson de Fribourg, ainsi que le chœur de St-Nicolas, ont fait passer deux heures inoubliables aux nom¬

breuses personnes venues assister à cette cantate pour solistes, chœurs et orchestres, qui a valu à Radio Lausanne, en 1954, d'être lauréate du célèbre «Prix Italia».

A partir de cette date, «Messire François»

connut un succès tel qu'il sortit même des frontières pour se faire applaudir en Italie, puis un peu plus tard au Québec.

«Messire François» est vraiment une œuvre remarquable.

Dominique Aebischer

Au premier plan, nous reconnaissons M. Pierre Mollet, baryton solo qui a fait une brillante carrière à Paris. Photo Ramy Camellini immxoL- i9

(20)

UN PAYS, UNE TERRE v. )

Etude de la grêle et lutte contre la grêle Le souhait de pouvoir influencer les nuages

orageux est déjà très ancien et, après chaque chute de grêle importante, la discussion sur l'utilité des méthodes de lutte contre la grêle employées jusqu'ici reviennent à la surface.

Les chercheurs eux-mêmes mettent en garde contre de trop grandes illusions, et il n'est pas encore prouvé sans restriction aucune que la forme actuelle de lutte contre la grêle - l'insémination des nuages orageux avec de l'iodure argent - conduise à une réduction effective de l'ampleur de la grêle au sol. La méthode peut-être la plus riche de perspec¬

tives positives a été étudiée en URSS; aucun résultat statistique sûr n'est cependant connu. Des recherches s'étendant sur plu¬

sieurs années sont actuellement en cours aux USA et en Suisse pour étudier les résultats positifs annoncés d'URSS. On attend de ces recherches une réponse à la question de savoir si la lutte contre la grêle est somme toute possible par insémination des nuages, et quel serait le pour-cent des dommages pouvant dans ce cas être évités.

Il y a très longtemps déjà que l'homme cherche à diminuer ou à éviter la force dévastatrice d'une chute de grêle par une intervention active dans l'atmosphère. La croyance en la force destructive des ondes vibratoires provoquées par les cloches date des temps les plus anciens. Cette croyance est ancrée depuis des siècles dans les popula¬

tions et maintes cloches d'églises portent l'inscription «Fulgura frango». L'usage de dissiper les nuages orageux par le tonnerre des canons remonte également jusqu'au Moyen Age; on en trouve des traces en 1680 déjà, comme le rapporte le célèbre astro¬

nome Arago. Toutefois, si l'on pense que la masse d'énergie contenue dans un important orage représente environ la moitié de l'éner¬

gie contenue dans une bombe «mégaton¬

nes», il semble qu'une intervention dans les nuages orageux avec de telles méthodes soit vraiment sans succès. Il en est de même en ce qui concerne l'explosion de fusées à la base des nuages, les résultats restant très problé¬

matiques au vu des observations d'énergie.

L'espoir de voir qu'un grand nombre de ces explosions ramolliraient les grêlons déjà formés n'a apporté que des déceptions dans la plupart des pays où de telles recherches étaient effectuées. C'est aussi pourquoi, dès 1960 environ, les «tirs contre la grêle» avec des fusées purement explosives ont partout été abandonnés, sauf en Italie.

Les dégâts causés par la grêle représentent dans la plupart des pays environ 1 96 de la production agricole totale. Les indemnités versées par la Société suisse d'assurance contre la grêle varient entre 6 et 30 millions de francs; les pertes effectives sont cependant quelque peu plus élevées du fait que toutes les cultures ne sont pas assurées (à eux seuls, les dégâts causés entre le 15 juin et le 15 juillet 1975 dépassent déjà 12 millions de francs). Des méthodes améliorées de lutte contre la grêle ont été mises sur pied sur la base de nouvelles connaissances en matière de physique des nuages et de dynamique des nuages. Les expériences des années 50 et 60 ont montré que la lutte contre la grêle est en principe possible. La perfection des tech¬

niques nécessaires et la différenciation pré¬

cise entre le possible et l'impossible restent cependant la tâche importante de l'avenir et sont contenues en première ligne dans les grands programmes de recherches intégrées.

Bruno Fédérer

Prochain article:

Formation de la grêle.

Image de radar du fort orage de grêle dans l'Oberland zurichois du 23 juin 1975 à 18 h. 25.

La prise de vue PPI (Plan Position Indicator) vient du radar de 10 cm d'Emmen. Il y a des lignes d'une égale réflexion de 30 décibels jusqu'à 60 dB, dénommées courbes écho Iso. Les courbes de 30 dB correspondent à une intensité de précipitation de 2.5 mm/h. Du grésil ou de la grêle arriva au sol à partir de 55 dB (surface complètement étirée) et dès 60 dB il y a de gros grêlons au centre de l'orage de grêle. Le petit écho au NW de la cellule principale est une nouvelle formation et montre la direction de l'orage.

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ENTRE L'ÉGLISE

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V ET LA PINTE

J

En buvant trois décis...

Le Val-de-Travers

Pour des raisons de sécurité, spécialement lorsqu'on s'en va au pays de la fée verte, je suis allé par rail au Val-de-Travers.

Vous connaissez tous les vieux wagons mis à disposition par les CFF pour le trafic régional.

Assis dans le fond d'un wagon de 2e classe, j'admirais ce vert vallon en pensant aux amis que je venais de quitter.

Vis-à-vis de moi, un bon¬

homme au pantalon de velours était assis. Il avait de nom¬

breux colis, dont un panier en osier qui devait contenir un ou plusieurs lapins. Ce panier fut placé sur le porte-bagages.

Au bout d'un moment, notre homme quitte sa place et s'en va blaguer avec un ami à l'autre bout du wagon.

En gare de Môtiers, une dame s'en vint occuper la place dis¬

ponible sous le panier.

Tout à coup elle s'aperçoit que quelque chose de chaud dégou¬

linait sur sa tête. Elle s'en plaint au contrôleur qui pas¬

sait. Celui-ci me dit: «Je vous ordonne, Monsieur, de dépla¬

cer immédiatement ce panier».

Je lui fit signe que non, par un mouvement de tête. Il partit furieux en quête du chef de train. Celui-ci arriva rapide¬

ment et examina la situation, puis me fit à son tour la même sommation. Il obtint tout de suite le même mouvement de tête. En gare de Travers, le chef de gare fut averti de mon comportement et s'en vint me trouver. Il me demanda la cause de mon entêtement. Je lui répondis simplement: «Ce panier ne m'appartient pas, mais de voir une dame s'es¬

suyer de temps en temps le front, cela m'amuse et me fait penser à la fée verte que l'on trouble avec art dans le Vallon.

P.-H. B.

La parole est d'argent, mais le silence est d'or.

Les histoires de fou man¬

quaient encore à notre collec¬

tion. Donnons celle-ci, cueillie au vol sur les ondes françaises, qu'on pourrait appliquer à pas mal de nos contemporains:

Dans un asile d'aliénés, un pensionnaire va et vient en tenant de la main droite une passoire à thé.

- Que faites-vous là? demande le médecin.

- Eh bien, vous voyez, je passe le temps.

Pris sur le vif dans un café de l'Inlyamon.

On cause, on cause...

n

La photo intitulée «Aimez- vous les uns les autres», parue dans notre édition du 18 mai 1982, sous la ru¬

brique «Entre l'église et la pinte», sur laquelle figure un comédien déguisé en curé se trouvant en galante compagnie, a suscité quel¬

ques réactions de la part de nos lecteurs.

La première qui nous est parvenue est celle de Mgr Edouard Cantin, prévôt de St-Nicolas, qui, dans une très gentille lettre, nous fait part de sa surprise de voir une photo de ce genre dans une revue qu'il appré¬

cie tout particulièrement.

Nous acceptons volontiers sa remarque intelligente, car elle nous permet de mieux comprendre encore ce que l'Eglise de chez nous attend d'un magazine tel que «FRIBOURG illus¬

tré».

Nous avons également reçu une lettre signée par quatre personnes de Fri- bourg: MM. Jean-Louis Schöpfer, René Ludin, Fer¬

nand Bussard et François- Xavier Selvadoray, qui nous font part de leur éton- nement et de leur répro¬

bation devant une telle il¬

lustration. Ils précisent en outre qu'ils sont des chré¬

tiens engagés, qu'ils aimeht

leur Eglise et qu'ils es¬

sayent de vivre les exigen¬

ces de l'Evangile, lequel demande de respecter la dignité de l'homme, en par¬

ticulier sa réputation per¬

sonnelle ou collective.

Quelques lecteurs se sont exprimés par téléphone, mais étant donné qu'ils ont refusé de nous fournir leur nom, nous ne tiendrons pas compte de leurs réac¬

tions.

La photo en question nous a été envoyée par un Fri- bourgeois vivant en France. A aucun moment nous l'avons considérée comme étant déshonnête, immorale, impudique ou même indécente. Sa publi cation n'avait pour effe que de faire rire duran quelques secondes nos lec teurs, dont un certain nom bre reprochent fréquem¬

ment à notre revue d'être trop sérieuse et de ne pas consacrer suffisamment de place à l'humour.

Nous vivons dans un pays catholique, raison pour la¬

quelle il est difficile de rire sans offusquer quelqu'un.

A l'avenir, nous prendrons exemple sur le dicton bien connu: «Pas sérieux s'abs¬

tenir!». Les lecteurs qui estiment que nous nous sommes trompés en pu¬

bliant cette photo voudront bien accepter nos excuses.

Le rat des champs

Xfl&ÄIäSL. 21

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