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16 - Croissance et reproduction de l’espèce de ver de terre Eudrilus eugeniae, (Kinberg, 1867) Eudrilidae, Oligochaeta dans trois sous-produits agricoles

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Texte intégral

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Croissance et reproduction de l’espèce de ver de terre

Eudrilus eugeniae

, (Kinberg, 1867) Eudrilidae, Oligochaeta dans trois sous-produits agricoles

N’guetta Moise EHOUMAN*, Mamadou TOURE, Madjima SORO, Gadjé Ange - Raissa BOBO et Seydou TIHO

Université Nangui Abrogoua, UFR Sciences de la Nature, Laboratoire d’Ecologie et Développement Durable (LEDD), 02 BP 802 Abidjan 02, Côte d’Ivoire

_________________

* Correspondance, courriel : ehoumanmoise981@gmail.com

Résumé

Cette étude avait pour objectif de suivre l’activité de l’espèce de vers de terre Eudrilus eugeniae dans des substrats à base de téguments de fèves de cacao, de parche de café et de sciure de bois. Pour se faire, 9 traitements ont été réalisés en faisant varier la proportion des différents substrats. L’élevage a été effectué dans des boîtes de volume 1,5 litres, et chaque traitement a été répété 8 fois. Il est ressorti au terme de cette étude que la croissance et la reproduction de l’espèce de vers de terre Eudrilus eugeniae, de même que son potentiel de décomposition de la matière organiquevarient en fonction de la qualité et de la composition du milieu d’élevage. Ainsi, les meilleures performances des vers en termes de paramètres démographiques (nombre de cocons, survie, taux de natalité, gain moyen de poids, taux de croissance relative) et de décomposition de la matière organique ont été enregistrées dans le traitement T9 (Téguments de fèves de cacao + Sciure de bois + Cladode de Acacia mangium), suivi des traitements T1 (Parche de café) et T8 (Parche de café + Sciure de bois + Cladode de Acacia mangium). Les résultats obtenus dans le traitement T9 étaient de 39,89 ± 6,23 % pour le pourcentage de réduction du substrat, de 30,12 ± 3,16 % pour le pourcentage de perte de la matière organique, 32 ± 6,04 % pour le nombre de cocons, 87,5 ± 17,68 %

pour la survie, 0,87 ± 0,03 pour le taux de natalité, 0,78 ± 0,39 g pour le gain moyen de poids, 102,46 ± 41,04 % pour le taux de croissance relative. Par contre, les traitements T2 (Téguments de fèves de cacao) et T3 (Sciure de bois) se sont montrés les moins favorables.

Mots-clés : ver de terre, Eudrilus eugeniae, croissance, reproduction.

Abstract

Growth and reproduction of Earthworm species Eudrilus eugeniae in three agricultural products

This study aimed to monitor the activity of the earthworm Eudrilus eugeniae in substrates based on cocoa bean tegument, coffee bean tegument, and sawdust substrates. To do so, 09 treatments were performed by varying the proportion of different substrates. The breeding was carried out in boxes of volume 1.5 liters, and each treatment was repeated 08 times. The results of this study indicated that the growth and the reproduction of the earthworm Eudrilus eugeniae species and its potential for decomposition of organic matter, varies according to the quality and composition of the soil environment. breeding. Thus, the best

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performances of worms in terms of demographic parameters (number of cocoons, survival, birth rate, average weight gain, relative growth rate) and decomposition of organic matter were recorded in the treatment T9 (cocoa bean tegument + sawdust + Acacia mangium cladode), followed by T1 (coffee bean tegument) and T8 (coffee bean tegument + sawdust + Cladode de Acacia mangium) treatments. The results obtained in the T9 treatment were 39.89 ± 6.23 % for the litter reduction percentage, 30.12 ± 3.16 for the percent loss of organic matter, 32 ± 6.04 for the number of cocoons, 87, 5 ± 17.68 % for survival, 0.87 ± 0.03 for birth rate, 0.78 ± 0.39 g for average weight gain, 102.46 ± 41.04 for relative growth, Whereas T2 treatments (cocoa bean tegument) and T3 (sawdust) were the least favorables.

Keywords : earthworm, Eudrilus eugeniae, growth, reproduction.

1. Introduction

Les vers de terre constituent le groupe le plus significatif de la faune des sols tropicaux [1] avec une biomasse allant de 84 à 88 % [2]. Ces organismes occupent donc une place importante dans la biodiversité du sol, ainsi que dans le processus de décomposition de la matière organique. En effet, les vers de terre interviennent dans le système d’altération du complexe de la matière organique du sol et favorisent la libération des éléments minéraux nécessaires pour les plantes. Leur activité affecte ainsi la croissance, le développement des plantes et la distribution spatiale des nutriments dans le sol [3]. Les vers de terre sont également considérés comme des « ingénieurs » de l’écosystème car ils jouent un rôle important dans la création et la conservation de la structure du sol [4]. Aussi, fournissent-ils un certain nombre de biens et services écosystémiques [5]. En dépit du grand nombre de connaissances accumulées sur les vers de terre et la reconnaissance formelle de leur importance pour le sol et la société, nombre de découvertes nouvelles et importantes restent à faire. Ainsi, les aspects comportementaux et physiologiques continuent d’intéresser les scientifiques car de nombreuses questions restent encore sans réponses précises pour de nombreuses espèces de vers de terre [6]. Les vers consomment pratiquement tous les types de matière organique en décomposition mélangée à la terre (les résidus de culture, Les bactéries, les algues, les protozoaires, les champignons, nématodes, les rotifères) [7]. Ainsi, par le biais du vermicompostage, les vers pourraient être une solution idoine pour faire face à la problématique de la gestion des déchets agricoles et agro-industriels ; et à long terme, à la valorisation de l’agriculture biologique par la substitution des engrais organiques aux engrais chimiques. Cependant, la contribution des vers de terre à la décomposition de la matière organique, ainsi que leur croissance, survie et reproduction sont souvent influencées par les facteurs climatiques du milieu [8] et la composition chimique (C/N, lignine, composés polyphénoliques, etc.) de la matière organique [9]. De ce fait, plusieurs études ont été réalisées sur la dynamique des populations de vers de terre, à l’aide de substrats de diverses natures. Ces études ont révélé que les préférences alimentaires et la croissance des vers de terre varient en fonction des espèces et des substrats [10 - 12]. C’est dans ce contexte que la présente étude a été conduite, afin de suivre la croissance de l’espèce de vers de terre Eudrilus eugeniae dans des substrats à base de téguments de fèves de cacao, de parche de café, et de sciure de bois et cladode de la légumineuse arborée Acacia mangium. Pour se faire, (i) les paramètres démographiques des vers de terre ont été suivis dans différents substrats, (ii) des paramètres physico-chimiques ont été déterminés, (iii) le taux de décomposition de la matière organique a été évalué.

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2. Matériel et méthodes 2-1. Site d’étude

Nos travaux ont été effectués dans le district autonome d’Abidjan au sein de l’Université Nangui Abrogoua.

L’Université Nangui Abrogoua (UNA) est située à l’intérieur de la ville d’Abidjan (Côte d’Ivoire), à mi-parcours entre les communes d’Adjamé et d’Abobo. L’UNA est limitée au Nord par la commune d’Abobo, au Sud par Adjamé-Williamsville, à l’Est par l’Hôpital Militaire d’Abidjan (HMA) et à l’Ouest par l’axe routier Adjamé- Abobo et Filtisac (usine de filature). Cette Université est située entre le 5°21 et le 5°23 de latitude Nord et le 4°01 et le 4°09 de longitude Ouest.

2-2. Dispositif expérimental et élevage des vers de terre

L’élevage a été réalisé dans des boîtes de volume 1,5 litres dont l’ouverture a été recouverte d’un morceau de moustiquaire pour favoriser la respiration des vers. Le fond de chaque boîte a été perforé de petits trous pour permettre l’écoulement de l’eau en cas d’excès dans les boîtes. Ensuite, 300 g de sol légèrement hydraté y ont été déposé comme support. Le sol a été prélevé sur le site de l’université. Il a été séché à l’air libre pendant 7 jours. Deux vers de terre sub-adulte (0,8 g) de l’espèce Eudrilus eugeniae ont été introduits dans chaque boîte.

Ces vers ont été récoltés dans des andains sur le site de l’Université. Enfin, les milieux ont été arrosés régulièrement (10 ml deux fois par semaine) pour maintenir l’humidité constante. Chaque traitement a été répété huit 8 fois. L’élevage s’est effectué sur une période de 60 jours. Les différents milieux d’élevage constitués de 9 traitements ont été étiquetés et disposés sur une étagère. La température de la salle d’expérience avoisinait 28°Celsuis.

 Le traitement T1 (Cf) : 300 g de parche de café

 Le traitement T2 (Cc) : 300 g de téguments de fèves de cacao.

 Le traitement T3 (Sb) : 300 g de sciure de bois.

 Le traitement T4 (Cf + Am) : 150 g de parche de café et 150 g de cladode de Acacia mangium.

Le traitement T5 (Cc +Am) : 150 g de téguments de fèves de cacao et 150 g de cladode de Acacia mangium.

 Le traitement T6 (Sb + Am) : 150 g de sciure de bois et 150 g de cladode de Acacia mangium.

 Le traitement T7 (Cf + Cc + Am) : 100 g de téguments de fèves de cacao, 100 g de parche de café et 100 g de cladode de Acacia mangium.

 Le traitement T8 (Cf + Sb + Am) : 100 g de parche de café, 100 g de sciure de bois et 100 g de cladode de Acacia mangium.

 Le traitement T9 (Cc + Sb+ Am) : 100 g de téguments de fèves de cacao, 100 g de sciure de bois et 100 g de cladode de Acacia mangium.

Ces substrats ont été broyés finement dans un mortier et tamisé avec un tamis de maille 1mm.Ils ont été précompostés pendant 45 jours avant l’ensemencement des vers de terre.

2-3. Détermination des paramètres démographiques 2-3-1. Survie

Le taux de survie a été calculé à partir du nombre total de vers à la fin de l’expérience et de l’effectif en début d’élevage, selon l’Équation 1 ci-dessous :

𝑆 = 𝑁𝑓𝑁𝑖 ∗ 100 (1) où, S = survie ; Nf = effectif des vers de terre à la fin de l’expérience ; Ni = effectif des vers de terre au début de l’expérience.

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2-3-2. Gain de poids moyen

Ce paramètre permet d’évaluer la croissance pondérale des vers pendant un temps donné. Il est calculé à partir de l’Équation 2 [13] :

Gmp = Pf - Pi (2)

où, Gmp = Gain de poids moyen en gramme (g) ; Pf = poids moyen en gramme des vers dans chaque boîte au temps final de la période de mesure (tf) ; Pi = poids moyen en gramme des vers dans chaque boîte au temps initial de la période de mesure (ti)

2-3-3. Taux de croissance relative

Le taux de croissance relative (RGR, en anglais Relative Growth Rate) est le taux de croissance par rapport à la taille de la population ou par rapport à la masse de l'individu. Le RGR est une mesure utilisée pour quantifier la vitesse de croissance d'un organisme. Il est égal à l'augmentation de la masse pendant une journée, rapportée à la biomasse initiale, et est exprimée en g g-1 j-1. Le RGR a été calculé à l’aide de l’Équation 3 [13] :

𝑅𝐺𝑅 = 𝐺𝑚𝑝𝑃𝑖 ∗ 100 (3)

où, RGR = Taux de croissance relative ; Gmp = Gain moyen de poids (g) ; Pi = Poids initial des vers de terre (g)

2-3-4. Taux de natalité

Le taux de natalité a été calculé à partir du nombre de juvéniles et de la taille de la population selon l’Équation 4 suivante :

b = 𝐵

𝑁 (4)

où, b = taux de natalité ; B = nombre de juvéniles ; N = taille de la population (adultes + juvéniles).

 Détermination du pourcentage de perte de la matière organique La perte de la matière organique a été déterminée par l’Équation 5 suivante :

PMO = 𝑀𝑂𝑖−𝑀𝑂𝑓𝑀𝑂𝑖 ∗ 100 (5) où, PMO : Pourcentage de perte de la matière organique ; MOi : Pourcentage de matière organique dans les substrats avant le début de l’élevage ; MOf : Pourcentage de matière organique dans les substrats à la fin de la période d’élevage.

2-3-5. Détermination du pourcentage de perte de la quantité du substrat Le pourcentage de perte de substrats a été déterminée par l’Équation 6 suivante

PRS = 𝑃𝑖−𝑃𝑓𝑃𝑖 ∗ 100 (6)

où, PRS : Pourcentage de réduction du substrat ; Pi = Poids du substrat avant le début de l’élevage ; Pf = Poids du substrat à la fin de la période d’élevage.

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2-3-6. Détermination du pH

Le pH a été mesuré avec un pH-mètre portatif de marque HANNA HI 83114 dans une solution de 20 g de l’échantillon prélevé.

2-3-7. Traitement statistique

Les résultats des paramètres mesurés ont été analysés à l’aide du logiciel R 3.2.1. L’analyse de variance à un facteur (ANOVA1) a été utilisée pour la comparaison des moyennes des différents paramètres mesurés. Avant d'effectuer ces tests de comparaison, la normalité des données a été vérifiée en utilisant le test de Shapiro- Wilk. Le seuil de significativité de la valeur de probabilité pour chacun des tests est α = 0,05. Les différences observées sont dites significatives lorsque p < 0,05 sinon, elles sont non significatives. Lorsque l’analyse a révélé des différences significatives, le test de post-hoc HSD de Turkey a été utilisé pour tester la significativité des différences.

3. Résultats

3-1. Variation de la quantité des résidus

Deux mois après l’activité des vers, le traitement T9 (39,89 ± 6,23 %)a donné le plus grand pourcentage de perte du substrat suivi des traitements T1 (34,88 ± 8,46 %), T4 (35,90 ± 9,28 %), et T8 (34,98 ± 4,39 %). Par contre, les pourcentages des traitements T2 et T3 étaient les plus faibles. Les pourcentages de perte de ces 2 traitements étaient significativement différents (P > 0,05) de ceux des traitements T9, T1, T4 et T8 (Tableau 1).

Tableau 1 : Variation de la quantité de substrat dans les différents milieux après deux mois d’élevage

Traitements Matière sèche initiale (g)

Matière sèche

Finale (g) PRS (%)

T1 300 195,36 34,88 ± 3,46b

T2 300 258,54 13,82 ± 4,62e

T3 300 251,27 16,24 ± 3,12e

T4 300 192,29 35,90 ± 4,28b

T5 300 214,58 28,47 ± 2,12d

T6 300 204,92 31,69 ± 3,48c

T7 300 210,42 29,86 ± 2,31d

T8 300 195,07 34,98 ± 4,39b

T9 300 180,33 39,89 ± 3,23a

PRS = pourcentage de réduction du substrat ; T1 = (Cf) ; T2= (Cc) ; T3 = (Sb) ; T4 = (Cf + Am);

T5 = (Cc +Am); T6 = (Sb + Am); T7 = (Cf + Cc + Am); T8 = (Cf + Sb + Am); T9 = (Cc + Sb+ Am) Les valeurs ayant les mêmes lettres sont similaires, et celles ayant des lettres différentes sont significativement différentes.

3-2. Matière organique et pH

Les résultats sont consignés dans le Tableau 2. Le pH, avant l’expérience des traitements T2 et T7 ont affiché les valeurs les plus élevées, mais sont statistiquement différents (p > 0.05) suivi des traitements T1, T4 et T9. La plus faible valeur de pH a été mesurée dans le traitement T5. À la fin de l’expérience, dans chaque

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traitement, une diminution de la valeur initiale du pH a été observée. Le pH dans ces milieux tend vers neutralité. Après 2 mois d’élevage, les traitements T9 (30,12 ± 3,16 %) et T8 (28,27 ± 3,34 %)ont donné le plus grand pourcentage de perte de la matière organique, suivi du traitement T1 (20,03 ± 2,18 %). Par contre dans les traitements T2 (12,44 ± 2,46 %), T3 (11,79 ± 2,15 %), et T7 (9,81 ± 2,45 %), les pourcentages de pertes de matières organiques ont été faibles.

Tableau 2 : Paramètres physico-chimiques mesurés dans les différents substrats

Traitement pHi pHf MOi (%) MOf(%) PMO (%)

T1 7,05 ± 0,01b 6,85 ± 0,01 91,21 ± 3,16 72,94 ± 2,30 20,03 ± 2,18b

T2 8,29 ± 0,04a 7,92 ± 0,06 78,85 ± 4,78 69,04 ± 4,60 12,44 ± 2,46d

T3 6,61 ± 0,02c 6,53 ± 0,03 82,54 ± 2,39 72,81 ± 4,87 11,79 ± 2,15d

T4 6,89 ± 0,04b 6,40 ± 0,03 91,84 ± 5,87 78,22 ± 3,17 14,83 ± 3,14c

T5 6,36 ± 0,05e 6,29 ± 0,02 85,96 ± 1,06 72,29 ± 0,15 15,90 ± 3,06c

T6 6,44 ± 0,01d 6,36 ± 0,03 72,72 ± 5,21 62,27 ± 4,02 14,37 ± 2,10c

T7 8,12 ± 0,03a 8,05 ± 0,08 82,18 ± 6,91 74,12 ± 2,18 9,81 ± 2,45d

T8 6,55 ± 0,03c 6,34 ± 0,06 96,08 ± 3,67 68,96 ± 3,41 28,27 ± 3,34a

T9 6,92 ± 0,01b 6,58 ± 0,02 78,43 ± 4,15 54,81 ± 2,19 30,12 ± 3,16a

PHi = potentiel d’hydrogène avant le début de l’élevage ; pHf = potentiel d’hydrogène à la fin de la période d’élevage ; Moi = pourcentage de matière organique avant le début de l’élevage ; MOf = pourcentage de matière organique à la fin de la période d’élevage ; PMO = pourcentage de perte de matière organique mesuré à la fin de la période d’élevage. T1 = (Cf) ; T2 = (Cc) ; T3 = (Sb) ; T4 = (Cf + Am); T5 = (Cc +Am);

T6 = (Sb + Am); T7 = (Cf + Cc + Am); T8 = (Cf + Sb + Am); T9 = (Cc + Sb+ Am).

3-3. Nombre de cocons

Les cocons produits dans les différents milieux ont été présentés sur le Tableau 3. Les traitements T2 (Cc) (8 ± 3,04 cocons) et T3 (Sb) (5 ± 2,30 cocons), statistiquement similaires (p < 0,05) ont présenté les valeurs les plus faibles. Il y a une différence très significative entre les résultats de ces deux traitements, et ceux des 7 autres (T1, T4, T5, T6, T7, T8, T9). Les plus grandes productions de cocons ont été enregistrées dans les traitements T1 (27 ± 6,20 cocons), T4 (28 ± 5,80 cocons), T5 (28 ± 5,80 cocons), T6 (22 ± 6,10 cocons), T7 (23 ± 7,40 cocons), T8 (28 ± 4,10 cocons), T9 (32 ± 6,04 cocons). Ces résultats sont statistiquement similaires (p > 0,05).

Tableau 3 : Nombre de cocons produits dans les différents traitements

Traitements Nombre de

cocons

T1 27 ± 6,20b

T2 8 ± 3,04d

T3 5 ± 2,30d

T4 28 ± 5,80b

T5 26 ± 5,20b

T6 22 ± 6,10c

T7 23 ± 7,40c

T8 28 ± 4,10b

T9 32 ± 6,04a

T1 = (Cf); T2 = (Cc); T3 = (Sb); T4 = (Cf + Am); T5 = (Cc +Am); T6 = (Sb + Am); T7 = (Cf + Cc + Am);

T8 = (Cf + Sb + Am); T9 = (Cc + Sb + Am). Les valeurs ayant les mêmes lettres sont similaires, et celles ayant des lettres différentes sont significativement différentes.

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3-4. Survie et taux de natalité

La survie (S) et le taux de natalité (b) ont été déterminés dans les 9 milieux d’élevage. Ces résultats sont présentés sur les Figures 1 et 2. Concernant la survie, les valeurs maximales ont été enregistrées dans les traitements T1 (93,75 ± 17,68 %), T8 (93,75 ± 32,04 %), T9 (93,75 ± 17,68 %) T4 (87,5 ± 23,14 %), et T6 (87,5 ± 23,14 %). Ces résultats sont statistiquement similaires (p<0,05). Par contre, les plus faibles survies ont été enregistrées dans les

traitements T2 (12,5 ± 23,14 %) et T3 (18,75 ± 37,20 %). Les traitements T5 (56,25 ± 41,72 %) et T7 (43,75 ± 32,04 %), statistiquement similaires (p<0,05), ont quant à eux, présenté des valeurs intermédiaires aux

deux premières séries de valeurs susmentionnées. Les plus forts taux de natalité ont été enregistrés dans les traitements T1 (0,80 ± 0,09), T4 (0,85 ± 0,03), T5 (0,79 ± 0,02), T6 (0,78 ± 0,04), T7 (0,77 ± 0,27), T8 (0,80 ± 0,02), T9 (0,86 ± 0,03). Ces traitements présentent des résultats statistiquement similaires (p < 0,05). Les traitements T2 (0,16 ± 0,17) et T3 (0,11 ± 0,18) ont quant à eux affichés les plus faibles valeurs.

Figure 1 : Survie (S) dans les 9 milieux d’élevage

T1 = (Cf); T2= (Cc); T3= (Sb); T4= (Cf + Am); T5 = (Cc +Am); T6 = (Sb + Am); T7 = (Cf + Cc + Am);

T8 = (Cf + Sb + Am); T9= (Cc + Sb+ Am). Les valeurs ayant les mêmes lettres sont similaires, et celles ayant des lettres différentes sont significativement différentes.

Figure 2 : Taux de natalité (Tn) dans les 9 milieux d’élevage

T1 = (Cf); T2 = (Cc); T3 = (Sb); T4 = (Cf + Am); T5 = (Cc +Am); T6 = (Sb + Am); T7 = (Cf + Cc + Am);

T8 = (Cf + Sb + Am); T9 = (Cc + Sb+ Am). Les valeurs ayant les mêmes lettres sont similaires, et celles ayant des lettres différentes sont significativement différentes.

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3-5. Gain moyen de poids et taux de croissance relative

Le gain moyen de poids (Gmp), et le taux de croissance relative (RGR) ont été déterminés dans les 9 milieux d’élevage. Ces résultats sont consignés dans le Tableau 4. Pour le gain moyen de poids, les traitements T9 (0,78 ± 0,39 g) et T4(0,5 ± 0,20 g) ont donné les plus grandes valeurs. Selon le test post hoc de Turkey, ces deux valeurs n’ont pas été significativement différentes (p < 0,05). Ensuite, viennent respectivement les traitements T1 (Cf), T8(0,24 ± 0,18 g), et T6(0,18 ± 0,20 g). Enfin, les plus faibles valeurs ont été observées

respectivement avec les traitements T2 (-0,74 ± 0,37 g), T3 (-0,7 ± 0,33 g), T5 (-0,74 ± 0,37 g) et T7 (-0,18 ± 0,41 g). Selon le test post hoc de Turkey, les résultats de ces quatre derniers traitements ont été

significativement différents (p > 0,05) de ceux des traitements T9 et T4 qui avaient enregistrés les plus fortes valeurs. La plus forte valeur du taux de croissance relative a été observée dans le traitement T9 (102,46 ± 41.04).

Selon le test post hoc de Turkey, ce résultat était significativement différent (p > 0,05) de ceux observés dans les traitements T2 (-88,06 ± 40.82), T3 (-84,85 ± 39.56), T5 (-39,20 ± 49.81) et T7(-23,01 ± 53.21), qui ont enregistré les plus faibles valeurs. Les traitements T1 (40,18 ± 30.53) et T4(59,70 ± 28.09), statistiquement

similaires (p < 0.05) ont affiché une valeur intermédiaire, comprise entre celle du traitement T9 (102,46 ± 41,04) et des traitements T8(29,69 ± 22.91)et T6(21,05 ± 26.24).

Tableau 4 : Gain de poids et taux de croissance relative

Gmp = gain moyen de poids ; RGR = taux de croissance relative. Les valeurs ayant les mêmes lettres sont similaires, et celles ayant des lettres différentes sont significativement différentes.

4. Discussion

Le pH des différents traitements a diminué pour tendre vers la neutralité. Cette baisse du pH peut s’expliquer selon [14] par la production d’acides organiques suite à la dégradation des glucides, lipides et d’autres substances. Aussi, la production de CO2 lors de la dégradation aérobie contribue à l’acidification du milieu par sa dissolution dans l’eau et production d’acide carbonique. Ces résultats sont conformes à ceux [15], qui affirment que dans des conditions d’élevage expérimental, le pH du substrat a tendance à baisser. De façon générale, pour les paramètres démographiques mesurés (nombre de cocons, survie, gain moyen de poids, taux de natalité, taux de croissance relative), les plus faibles valeurs ont été enregistrées respectivement dans les traitements T2 et T3. Ces résultats pourraient s’expliquer par le fait que ces milieux ne soient pas propices au bon développement des vers. En effet, selon [16], la sciure de bois a une très faible vitesse de décomposition due à sa teneur élevée en cellulose (environ 50 %), et en lignine (20 à 30 %). Cela justifierait donc la perte de poids et la forte mortalité observée. En ce qui concerne les téguments de fèves de cacao, ils sont composés de minéraux ayant un grand pouvoir alcalinisant, à savoir : le calcium (1,26 g/kg), le potassium (1,65 g/kg), le sodium (0,33 g/kg), et le magnésium (0,24 g/kg) [17]. La forte concentration de potasse pourrait

Traitement Gmp (g) RGR

T1 0,28 ± 0.21b 40,18 ± 30.53ab

T2 -0,74 ± 0.37c -88,06 ± 40.82c

T3 -0,7 ± 0.33c -84,85 ± 39.56c

T4 0,5 ± 0.20ab 59,70 ± 28.09ab

T5 -0,31 ± 0.39c -39,20 ± 49.81c

T6 0,18 ± 0.20b 21,05 ± 26.24b

T7 -0,18 ± 0.41c -23,01 ± 53.21c

T8 0,24 ± 0.18b 29,69 ± 22.91b

T9 0,78 ± 0.39a 102,46 ± 41.04a

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avoir un effet irritant et corrosif pour la peau, les yeux, les voies respiratoires et digestives [18]. Ainsi, les téguments de fèves de cacao seraient donc susceptibles d’entrainer une forte mortalité des vers, et dans une moindre mesure, de ralentir leur activité. Cela pourrait expliquer la forte mortalité et la perte de poids observées dans ce milieu. En effet, selon [19], Eudrilus eugeniae peut être influencé par les facteurs du milieu tels que la température, le pH, l’humidité et le type de sol ou de substrat. L’association des substrats cacao, sciure de bois et les cladodes de Acacia mangium a produit les meilleurs résultats. Ce résultat pourrait se justifier par le fait que la composition du traitement T9 soit adéquate pour le développement des vers. En effet, les péricarpes de cacao sont riches en éléments minéraux (calcium, potassium, phosphore, sodium, magnésium, fer, manganèse etc.), la sciure de bois apporte le carbone organique, et les cladodes de Acacia mangium fournissent l’azote atmosphérique. Ainsi l’association de ces trois substrats permet de rentabiliser les apports bénéfiques de ceux-ci et minimiserles éventuels inconvénients liés à leur composition chimique respective. Ces résultats sont conformes à ceux de [20] qui ont étudié la croissance et la reproduction de E. eugeniae sur des substrats à base de résidus agricoles de banane et de bouse de vache, et ont pu déterminer les proportions optimales de chaque substrat, nécessaires pour produire des résultats maximums au niveau de l’ensemble des paramètres mesurés. En effet, [21] affirme que la proportion et la qualité des substrats utilisés dans un traitement influencent non seulement le taux de minéraux du compost mais aussi la croissance et la reproduction des vers. Le nombre de cocons produits dans les traitements composés de coques de cacao et sciure de bois ont donné les plus faibles valeurs. Ces résultats concordent avec ceux de [22], qui stipulent que la qualité du substrat a une influence sur la production des cocons. En effet, selon [23], la production de cocons est liée aux propriétés chimiques, physiques et biologiques du substrat d’élevage utilisé. Le pourcentage de perte de substrat et de réduction du substrat était plus grand dans les milieux composés de coques de cacao, sciure de bois et cladode de Acacia mangium et parche de café sciure de bois et Acacia mangium. En effet, les forts pourcentages de réduction du substrat et de perte de la matière organique montrent que les vers ont pu minéraliser la matière organique présente dans le milieu, de sorte à libérer les nutriments, assimilables pour les plantes. Ces résultats concordent avec ceux de [24] qui lors de ces études sur le ver du fumier Eisenia foetida est arrivé à la conclusion que, lorsque les conditions du milieu sont favorables, les vers de terre sont capables de faciliter la minéralisation de la matière organique.

5. Conclusion

La présente étude a consisté à suivre et déterminer la croissance, la reproduction et le potentiel de décomposition de la matière organique du ver de terre Eudrilus eugeniae dans des substrats à base de téguments de fèves de cacao, de parche de café, et de sciure de bois. Il est ressorti que ces paramètres varient en fonction de la qualité et de la composition du milieu d’élevage. Ainsi, les meilleures performances démographiques (nombre de cocons, survie, taux de natalité, gain moyen de poids, taux de croissance relative) des vers de terre ont été enregistrées dans les traitements composés de téguments de fèves de cacao, sciure de bois et cladode de Acacia mangium, suivi des traitements parche de café, parche de café, sciure de bois et cladode de Acacia mangium. Ces différentes combinaisons peuvent être conseillées pour une production en masse d’engrais organique pour la fertilisation des sols.

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