Evolution des taux de croissance juvénile d’espèces forestières
sous
trois régimes expérimentaux de compétition
P. BELLEFLEUR Département
M. VILLENEUVE sciences
forestières Département
des sciencesforestières
Faculté de Joresterie et
géodésie,
Université Laval,Ouébec Québec,
Canada GIK 7P4Résumé
En étudiant l’évolution des taux de croissance en diamètre et en hauteur au cours
des premières années de la succession
secondaire,
on a déterminé que le bouleaujaune
(Betula allegltaniensis Britton) estl’espèce
commerciale la plus compétitive et la mieuxadaptée
au site à ce stade de la succession. L’érable à sucre (Acer saccharum Marsh.) estglobalement
le moinsefficace,
le hêtre à grandes feuilles (Fagus granrli/olia Ehrh.) semontrant un peu
plus compétitif
que lui. Cette croissancejuvénile
trèsrapide
sembleconfirmer la dominance
passagère
du bouleaujaune
dans la succession et laisseprésager
sa régression au
profit
de l’érable à sucre pour reformer la communautéoriginale
d’avantla coupe, l’érablière à bouleau
jaune
et hêtre àgrandes
feuilles. Il est donc peuprobable
que les tendances observées actuellement se
poursuivent jusqu’au
stade final.1. Introduction
1.1.
Problématique
En
foresterie,
la coupe est leprincipal
outilpermettant
de rcnouveler lespeuplements (S MITH , 1962).
Elle permet de créer les espaces nécessaires à l’établis- sement d’une nouvelle communauté. Les conditions existantes à ce moment déter- minent non seulement lesespèces qui s’y
établiront mais aussi leur taux de croissance(B
E acLUNO, 1976). D’après
GRIME(1979),
depetites
différences au niveau de la croissance en hauteur exercent deprofondes
influences sur lacompétitivité
d’unsemis pour l’utilisation de la lumière. Ce facteur est considéré comme le
plus critique
par BERGLUND
(1976).
Le même auteur, citantplusieurs études, rappelle
quel’apti-
tude à la
compétition
et au maintien de la dominance sur un siteparticulier dépend
( Adresse actuelle du second auteur : Department of Forest Resources, University of New-Brunswick, Bag Service 44555, Fredcricton, Ncw-Brunswick, Canada E3B 6(’2,
avant tout du
degré auquel
les ressources du site satisfont les besoins de laplante
et de l’efficacité de la
plante
à utiliser ces ressources parrapport
à sescompé-
titeurs.
Les
espèces qui
formeront lepeuplement
final seront donc celles montrant laplus grande
efficacité dans l’utilisation du site. Cette efficacité estquantifiable
enterme de taux de croissance. La croissance en hauteur est très sensible aux variations de
qualité
dusite,
tandis que la croissance en diamètre est fortement reliée audegré
de
compétition (DA V IS,
1966). BELLEFLEUR & LAROCQUE(1983 a)
et BELLEFLEUR& PÉTILLON
(1983)
concluentégalement
que l’accroissement en diamètre estplus
affecté par la
compétition
pourl’espace
et lerayonnement
solaire que l’accroissementen hauteur.
On
peut
en déduire sommairement que ( 1 ) le taux de croissance en hauteur estindicateur de la
qualité
du site pourl’espèce concernée ; (2)
le taux de croissanceen diamètre traduit la
compétitivité
del’espèce
pourl’espace
et lerayonnement
solaire sur lesite ; (3)
l’efficacitéglobale
d’uneespèce
sur un site donnédépend
à la fois de ses
taux
de croissance en hauteur et endiamètre,
parrapport
aux autresespèces.
1.2. Buts et
objectifs
Cette étude veut déceler les différences existantes entre 3
espèces
dites commer-ciales,
l’érable à sucre(Acer
saccharumMarsh.),
le bouleaujaune (Betula allegha-
niensis
Britton)
et le hêtre àgrandes
feuilles(Fagus grandifolia Ehrh.)
au niveau deleurs taux de croissance en diamètre et en hauteur. Les
objectifs
sont(1)
de comparer les taux annuels pourchaque espèce
d’une année àl’autre ;
et(2)
de vérifier l’in- fluence de l’éliminationexpérimentale
de certainscompétiteurs
sur ces taux decroissance. On
espère
ainsi déterminerl’espèce
la mieuxadaptée
au site et l’efficacité relative de chacune des 3espèces ligneuses
commerciales sur cesite,
à ce stade de la succession secondaire.2. Matériel et méthode
2.1. Lieu d’étude
La Station forestière de
Duchesnay
se situe à 71&dquo; 42’ O delongitude
et 46° 53’ Nde
latitude,
soit à 30 km à l’ouest de la ville de Québec(Canada),
à la limite sud de la section forestière laurentienne L. 4a (RowE, 1972),
dans le domaine de l’érablière à bouleaujaune (GRnNTrr!u, 1966).
Ledispositif expérimental
a été installé auprintemps
1979 dans une bandecoupée
à blanc enjanvier
1978 dans une érablièreà bouleau
jaune
et hêtre àgrandes
feuilles(B ELLEFLEUR
&PÉ TlLLON , 1983).
Lasuperficie coupée
mesure 100 m delargeur
sur 400 m delongueur
sur une pente de 16°exposée
au nord-est(RoBiTnr!LE, 1977).
Selon la nomenclature de la Commission canadienne de
pédologie (ANONYME,
1978),
ledépôt
de surface est un till mince(0,5 m)
à texture de sable loameux(75
p. 100 desable,
21 p. 100 de limon et 4 p. 100d’argile),
à fortepierrosité
etdont le
drainage
est bon. L’humus est detype
mor et recouvre unpodzol
ferro-humique orthique (B ELLEFLEUR
&PÉ T iLLON, 1983).
Les relevés faits par BELLEFLEuR& PÉTILLON
(1983)
du 15 mai au 15septembre
1980indiquent
unetempérature
moyenne mensuelle de
15,4 °C,
avec un maximum de 23,41>C et un minimum de7,4 °C.
Durant cettepériode,
lesprécipitations
ont totalisé431,6
nm.2.2.
Dispositif expérimental
Le
dispositif
mesure 18 m sur 90 m et est orientéperpendiculairement
à labande de coupe. Il
comprend
180parcelles
de 3 m decôté, parmi lesquelles
90 ontété choisies au hasard pour faire
l’objet
des traitements. Les 30premières
demeurentà l’état naturel
(témoin).
Le deuxième tiers subit l’éradication desligneux
non commer-ciaux,
i.e. autres que l’érable à sucre, le bouleaujaune,
et le hêtre àgrandes feuilles,
encoupant
au niveau du collet les individus lesplus grands
et en arrachantles autres
(traitement 1).
Le dernier tiers voit éliminer lesligneux
non commerciaux et lesplantes
herbacées(traitement 2).
Les traitements sont effectuésannuellement,
au début et au milieu de la saison de
végétation.
Desplaces-échantillon
de 1 m2font
l’objet
de mesures etd’observations ;
elles se situent au centre desparcelles
de 9 m2
auxquelles
le traitement estappliqué,
ceci afin d’éliminer les effets de bordure.2.3. Mesure des semis
Dans toutes les
places-échantillon, chaque semis,
à l’exclusion desdrageons
et desrejets
desouche, porte
uneétiquette
pourpermettre
de suivre sa croissance réelle. Le diamètre en direction est-ouest est mesuré au collet à l’aide d’un micro-mètre,
avec uneprécision
de0,1
mm. La hauteur est mesurée au millimètreprès
avec une
règle,
àpartir
d’unpoint
de référence fixe au niveau du collet.Après
la mesure initiale au
printemps
de 1979, les semis ont été mesurés àchaque
automnc.Toutefois,
des mesuresprintanières
ontpermis
de relever lesdommages
causéspendant
l’hiver(gel, bris, mortalité).
La densité totale des semis de toutes lesespèces
commerciales et non commerciales au
printemps
de 1979 était de 159 X10 3 /ha
dont 39 p. 100 d’érable à sucre, 25 p. 100 de hêtre à
grandes
feuilles et 17 p. 100 de bouleaujaune ;
la variation annuelle a étéprésentée précédemment (B E t. LF .FLEUR
&
PF TILLO N, 1983).
2.4.
Hypothèses
et traitement des donnéesLes
hypothèses
de base à vérifier sont les suivantes :( 1 )
pour une mêmeespèce,
les taux de croissance en diamètre et en hauteur varient d’une année à
l’autre ; (2)
pour une mêmeannée,
les taux de croissance en diamètre et en hauteur varient d’uneespèce
àl’autre ; (3)
pour une même année et une mêmeespèce,
les taux decroissance en diamètre et en hauteur varient d’un traitement à l’autre.
Les données
originelles
de taux de croissance ont nécessité une transformationlogarithmique [Y
=]og ¡O (1
+X)]
pour normaliser leur distribution.L’homogénéité
des variances a été vérifiée à l’aide du test de Bartlett avant de
procéder
àl’analyse
de variance
(S OKAL
&R OHLF , 1981 La comparaison
des moyennes a été faite aumoyen du test de Duncan.
3. Résultats et discussion
3.1.
Espèces
traitéesEn
plus
des 3espèces
dont les accroissements ont étésuivis,
17 autresespèces
vasculaires ont fait
l’objet
des traitements(tabl. 1).
Lesligneux
non commerciaux, éliminés dans lesparcelles
des traitements 1 et2, comprenaient
7espèces.
Lesplantes herbacées,
éliminées dans lesparcelles
du traitement 2seulement, comptaient
10
espèces.
De toutes cesespèces,
3 seulement sontpionnières :
le cerisier del’ennsylvanie,
lepeuplier
faux-tremble et le framboisier. Parailleurs,
toutes lesespèces
de la communautéclimacique
d’avant la coupe rase(l’érablière
à bouleaujaune
et hêtre àgrandes feuilles)
sontdéjà
enplace ;
c’est donc dire que la couperase effectuée sur une aussi
petite superficie ( 100
m X 400m)
neproduit
pas de retour en arrière brutal dans la successionforestière,
mais laisse la surfacecoupée
àl’état
climatique
avecl’ajout
dequelques espèces pionnières qui disparaîtront rapi-
dement. t.
3.2. Variations
temporelles
des taux de croissanceLe tableau 2 résume l’évolution des taux de croissance (en diamètre et en
hauteur)
d’année en année pourchaque espèce ;
les taux sontexprimés
en pourcen-tage
de l’accroissement annuel sur le diamètre (ou lahauteur)
total.L’analyse
devariance décèle des différences
significatives
dans laplupart
des cas. Lapremière hypothèse
est doncacceptée.
On constate en 1&dquo; lieu que le hêtre àgrandes
feuilleset l’érable à sucre se
distinguent
du bouleaujaune.
La tendancegénérale
est, pour les 2premiers,
d’atteindre leurs maximums d’efficacité de croissanceaprès
un délaid’un an, en
1980,
tandis que le bouleaujaune
connaît sa croissance maximale dès l’année dutraitement,
en 1979. Laprédétermination
de la croissance durant l’année de formation desbourgeons explique
cephénomène.
Kozi,owSKI(1964)
insiste surl’importance
de cetteprédétermination,
citantplusieurs
études démontrant unemeilleure corrélation de la croissance en hauteur avec la saison de formation du
bourgeon qu’avec
la saisond’élongation
de cedernier,
cequi empêcherait
l’érableà sucre et le hêtre à
grandes
feuilles deréagir
dès l’année du traitement. Les résultats de MARKS(1975)
corroborent ceux du tableau 2 : l’érable à sucre et le hêtre àgrandes
feuilles sont desespèces
à croissanceprédéterminée
tandis que le bouleaujaune possède
une croissanceindéterminée ;
dupoint
de vue de laprédétermination
de la
croissance,
l’érable à sucre et le hêtre àgrandes
feuilles seraientplus proba-
blement des
espèces climaciques
tandis que le bouleaujaune
serait uneespèce
detransition dans la
succession,
cequi
est confirmé ici par sa croissancejuvénile
plus rapide.
La réduction
progressive
d’année en année des taux de croissance chez les 3espèces
semble unphénomène
tout à fait normal. BELLEFLEUR & LAROCQUE(1983 a)
et BELLEFLEUR & PÉTILLON
(1983)
montrent que la croissance(en
diamètre et enhauteur)
est affectée par lacompétition
et que cettecompétition
s’intensifie d’annéeen année. La réduction
progressive
des taux de croissancepeut
se voir sous 2points
de vue différents :
( 1 ) biologique,
lacompétition
accrue réduit la croissanceannuelle ;
(2) mathématique,
un même accroissementreprésente
uneproportion
deplus
enplus
faible de la taille totale du semis.L’augmentation
du taux de croissance en hauteur du hêtre àgrandes
feuillespour 1982
pourrait
être liée à uneaugmentation
du recouvrement foliaire en 198t.B
ELLEFLEUR & LAROCOUE
(1983 b),
FOWELLS(1965)
et LOGAN(1973)
s’accordent pour dire que les semis de hêtre àgrandes
feuilles ont une meilleure croissance sous couvertpartiel.
Les résultats de BELLEFLEUR & LAROCQUE(1983
a, 1983b)
fonttoutefois mention d’une
adaptation
tardive du hêtre àgrandes
feuilles suite auxtraitements. La cause de cette
augmentation
de croissance demeure inconnue. Pro-vient-elle
de meilleures conditions de croissance en 1981 ou d’une mauvaise saisonen 1980 ? Dans le 2e cas, il faudrait
plutôt parler
de réduction du taux de croissanceen 1981.
3.3. Variations en
fonction
del’espèce
Le tableau 3
reprend
les données du tableau2,
mais cette fois lesanalyses
devariance
portent
sur les différences entreespèces
pour une même année. Achaque année,
au moins 1espèce
montre des différencessignificatives
parrapport
aux2 autres, tant pour les accroissements en diamètre
qu’en hauteur ;
la 2’hypothèse
est donc aussi
acceptée.
L’érable à sucre et le hêtre àgrandes
feuilles sont desespèces
declimax,
tolérantes à l’ombre et à croissance lente. Le bouleaujaune
estclassé comme
espèce
detransition,
de tolérance modérée à l’ombre et à croissanceplus rapide (BomN, 1971 ;
Fowa,LLS, 1965 ;GoDn!rnN,
1957 ;LINTEAU, 1948;
L OGAN
, 1965,
1973 ;MARKS.
1975 ; Svuaa & BARNES, 1980 ;Tuans, 1973).
Ceci concorde avec les résultatsfigurant
au tableau 3.Toutefois,
les travaux de BELLE-PLEUR & LAROCQUE
(1983 b)
démontrent que le bouleaujaune
tolère mieux les conditionsd’ombrage
que l’érable à sucre et le hêtre àgrandes
feuilles durant lespremières
années suivant lagermination.
On constate deprime
abord que le bouleaujaune
s’avère leplus
efficace sur ce site : ses taux de croissance en diamètre et en hauteur sonttoujours supérieurs
ouégaux
à ceux des 2 autresespèces (à l’exception
de la hauteur en
1982).
Le bouleaujaune
estdonc,
à ce stade de lasuccession,
leplus compétitif
et le mieuxadapté
au site.L’érable à sucre et le hêtre u
grandes
feuilles montrent des taux de croissanceen diamètre assez
comparables
durant les 2premières
années. Par lasuite,
le hêtre àgrandes
feuilles semble mieux supporter lacompétition (taux
de croissance endiamètre
supérieur
a celui de l’érable àsucre).
Au niveau des taux de croissanceen
hautcur,
al’exception
de 1981, le hêtre ilgrandes
feuilles se montre mieuxadapté
au site que l’érable à sucre,espèce
trèsexigeante.
3.4.
Effets
cfes traitementsUne dernière série
d’analyses
confirme la 3&dquo;hypothèse (tabl.
4). Pourchaque espèce
et chacune des 3premières années,
l’un des traitements estsignificativement
différent des 2 autres, tant pour les accroissements en diamètre
qu’en
hauteur. Lestraitements
expérimentaux
ont donc une influencesignificative
sur les taux de crois-sance. La transformation
logarithmique
a puhomogénéiser
les variances pour la moitié desanalyses.
De nouveau, on constate une réductionprogressive
des taux decroissance
depuis
1979 pour l’ensemble des traitements. Engénéral,
ces taux sontplus
élevés pour lesparcelles
du traitement 2 etplus
faibles pour lesparcelles
témoins. Ceci est en accord avec les résultats de BELLEFLEUR & LAROCQUE
(1983 a)
et de BELLKFLEUR & PÉTILLON
(1983)
concernant les accroissements annuels. Lacompétition
de lapart
desligneux
non commerciaux et des herbacées est doncstatistiquement
etbiologiquement
trèsimportante.
L’effet des traitements sur lacompétitivité
desligneux
commerciaux et sur leur efficacité dans l’utilisation du site devientnégligeable
en 1982 :l’analyse statistique
ne révèle aucune différencesigni-
ficative entre les traitements pour cette année.
Les
parcelles
du traitement 2ayant
été traitées tardivement en 1979(juin),
lestaux de croissance doivent être
comparés
à ceux desparcelles
du traitement1,
dans le cas du bouleaujaune.
L’excellenteperformance
de celui-ci dans lesparcelles
témoins en 1979 ne
s’explique, statistiquement,
que par l’effet dehasard,
c’est-à-dire par des causes autres que les traitements. BELLEFLEUR & P!.Tr!!oN(1983) signalent
que le bouleau
jaune
se retrouve surtout enpetites
colonies et que la distribution des semis(toutes espèces)
estirrégulière
suivant les traitements. Pour l’érable à sucre et le hêtre àgrandes feuilles,
à croissanceprédéterminée,
ce traitement tardif n’a pasempêché
une meilleureperformance
en 1980 parrapport
aux autresparcelles.
Le
bourgeon
terminal n’est formé que vers la fin de la saison decroissance,
saisonqui
sepoursuit jusqu’en septembre (G REGORY , 1980 ;
1<ozLowstii &Wnrtn, 1957).
4. Conclusion
Cette étude a
permis
de déceler des différencessignificatives
de taux de crois-sance en diamètre et en
hauteur,
entre l’érable à sucre, le bouleaujaune
et le hêtreà
grandes
feuilles. On a pu déterminerquelle espèce
est la mieuxadaptée
au siteet
quelle
est l’efficacité relative de ces 3espèces
à ce stade de la succession secondaire.Nous avons déterminé que le bouleau
jaune
avait uneréponse
immédiate auxtraitements dès
1979,
contrairement à l’érable à sucre et au hêtre àgrandes
feuilles.De
plus,
le bouleaujaune présente
les meilleurs taux de croissance(tant
en diamètrequ’en hauteur),
tandis que l’érable à sucre est le moinsperformant.
Le hêtre àgrandes
!Feuilles montre un rendement semblable à celui de l’érable à sucre mais semble mieux
supporter
lacompétition. Finalement,
l’influencesignificative
des traitementssur les taux de croissance
indique
que chacune des 3espèces
est affectée par lacompétition
de lapart
desligneux
non commerciaux et des herbacées. Cette influence des traitements sur les taux de croissance sembles’estomper
au fil des ans.Si les tendances actuelles se
poursuivaient,
il semble que la communauté serait dominée par le bouleaujaune,
et que l’érable à sucre et le hêtre àgrandes
feuillesseraient sous-dominants dans des
proportions
à peuprès égales. Toutefois,
les relevés de GRANDTNER(1966)
dans l’érablière à bouleaujaune
et hêtre àgrandes
feuillesindiquent
que c’est l’érable à sucrequi
est normalement leplus abondant,
avec unpeu
plus
de bouleaujaune
que de hêtre àgrandes
feuilles. Selon SPURR & BARNES(1980),
l’érable à sucrepeut
devenirl’espèce
dominantegrâce
à sa trèsgrande
tolé-rance à l’ombre et à une
production imposante
degraines qui
sedispersent
etgerment
aisément. GoDn-tnN(1957),
HETT & LoucKs(1971)
ainsi que FowEi-Ls(1965)
le considèrent aussi comme l’un des arbres lesplus
tolérants à l’ombre.En
regard
de cesinformations,
laperformance exceptionnelle
de la croissancejuvénile
du bouleaujaune
confirme son rôled’espèce
de transition et il est douteux que sa dominance observée en ce début de succession sepoursuive jusqu’au
stadefinal.
Vraisemblablement,
l’érable à sucrereprendra
la dominance sur ce site. Il seradonc très intéressant d’observer ce
qui
adviendra du bouleaujaune
dans les années à venir. Sans doute que par sa faibledispersion
sur le terrain et son habitude à former depetites colonies,
il s’éliminera de lui-même parcompétition intraspécifique puisque
leplus proche compétiteur
d’un bouleaujaune
est très souvent,forcément,
un autre individu de la même
espèce.
Par lasuite,
l’érable à sucrequi
estbeaucoup plus longévive
assurera la dominance et la conserveragrâce
à sonaptitude
à sereproduire
à l’ombre. Le bouleaujaune
se maintiendra dans la communauté enplus
faible densité en sereproduisant
dans les ouvertures naturelles.Remerciements
Nous tenons à remercier chaleureusement le D’ Miroslav M. Grandtner et M. Rosaire Jean, tous deux du Laboratoire d’écologie forestière de l’université Laval (Québec, Canada), le D’ Jorge P. Cancela da Fonseca, du Laboratoire de biologie végétale et d’écologie fores-
tière de l’université Paris VII (Fontainebleau, France) et M.
Guy
Larocque de l’Institut fores- tier national de Petawawa (Canada)qui
ont relu etcritiqué
notre manuscrit. Nous sommesreconnaissants envers M&dquo;&dquo; Hélène Boisvert
qui
a soumis notre manuscrit sous système de traitement de texte. Enfin, nous remercions sincèrement le Conseil de recherche en sciences naturelles et engénie
du Canada pour le financement de cette étude et pour l’octroi d’une bourse d’été au second auteur.Summary
Modification of early
succ’<?ss<OHna/growth
ratesof forest species
under three
experimentat competition regimes.
Measurements of diameter and
height
growth at early stages ofsecondary
successionhave shown that
yellow
birch(Betula
alleghllniensisBritton)
is the most suited commercialspecies
on its site at this stage of succession.Sugar maple
(Acer s(iccliarlin Marsh.) is globally the lessefficient,
while american beech (Fagusgrandifolia
Ehrh.) isslightly
more
competitive.
Its veryhigh
earlygrowth
seems to confirm the temporary dominance of yellow birch in succession and leads to believe in its decrease to the benefit of sugarmaple
to rebuild the original sugar maple stand with yellow birch and american beech.It is therefore
unlikcly
that the actual trend will persist until climax.Reçu Ie
14 110vembre 1983.. , , -- ....,...
Reçu le
14 novembre 1983.Accepté le
25janvier
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