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Indépendance linéaire et algébrique de fonctions liées à la fonction <span class="mathjax-formula">$q$</span>-dzeta

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(1)

ANNALES

DE LA FACULTÉ DES SCIENCES

Mathématiques

JEAN-PAULBÉZIVIN

Indépendance linéaire et algébrique de fonctions liées à la fonctionq-dzeta

Tome XVII, no1 (2008), p. 23-36.

<http://afst.cedram.org/item?id=AFST_2008_6_17_1_23_0>

© Université Paul Sabatier, Toulouse, 2008, tous droits réservés.

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cedram

Article mis en ligne dans le cadre du

Centre de diffusion des revues académiques de mathématiques

(2)

pp. 23–36

Ind´ ependance lin´ eaire et alg´ ebrique de fonctions li´ ees ` a la fonction

q

-dzeta

()

Jean-Paul B´ezivin(1)

R´ESUM ´E.— PourqC,|q|<1, on d´efinit laq-analogue de la fonction zeta de Riemann par les ´egalit´esζq(k) =

n1

σk−1(n)qn=

n1 nk1qn

1qn . Dans [8], W. Zudilin ´enonce deux questions `a propos de ces fonctions de q. La premi`ere concerne l’ind´ependance lin´eaire surC(q) des fonctions ζq(k), pourk1, et la seconde l’ind´ependance alg´ebrique surC(q) des

fonctionsζq(2), ζq(4), ζq(6), et des fonctionsζq(2k+ 1),k0. Dans [5], Y. Pupyrev r´epond positivement `a la premi`ere question, et donne des esultats partiels pour la seconde.

Dans cet article, nous consid´erons la fonction L(x, y) =

n1 ynxn 1xn, et, avec τ = y d

dy, les fonctionsτj(L)(x, y) =

n1

nj ynxn

1xn. Pour des valeursak, k = 1, ..., s, soumises `a quelques conditions techniques, nous emontrons des r´esultats d’ind´ependance lin´eaire et alg´ebrique pour les fonctionsτj(L)(x, ak).

ABSTRACT — ForqC,|q|<1, one extends the Riemann Zeta function in the following way:ζq(k) =

n1

σk1(n)qn=

n1 nk−1qn

1qn .

In the paper [8], W. Zudilin has formulated two questions about these functions. The first one is about the linear independence overC(q) of the

functionsζq(k),k1, and the second one about the algebraic indepen- dence overC(q) ofζq(2), ζq(4), ζq(6), andζq(2k+ 1),k0.

In the paper [5], Y. Pupyrev has positively answered the first question, and has given partial results for the second.

() Re¸cu le 9 novembre 2006, accept´e le 31 janvier 2007

(1) Universit´e de Caen, D´epartement de Math´ematiques et M´ecanique, Laboratoire N.Oresme, Campus II, Boulevard du Mar´echal Juin, BP5186, 14032 Caen Cedex, France.

bezivin@math.unicaen.fr

(3)

In this paper, we consider the functionL(x, y) =

n1 ynxn

1xn, and, with τ=y d

dy, the functionsτj(L)(x, y) =

n1

nj ynxn

1xn. For complex values ak, k= 1, ..., s, satisfying some technical conditions, we show linear and algebraic independence results for the functionsτj(L)(x, ak).

1. Introduction et r´esultats

Soitq C, |q| <1 ; une mani`ere possible pour d´efinir une q-analogue de la fonction dzeta de Riemann est (k1) :

ζq(k) =

n1

σk1(n)qn =

n1

nk1qn 1−qn

Dans [8], W. Zudilin ´enonce deux questions `a propos de ces fonctions deq:

Question 1 :Montrer que les fonctionsζq(1),ζq(2),ζq(3),...sontC(q)- lin´eairement ind´ependantes.

Question 2 :Montrer que l’ensemble des fonctions d´efinies parζq(2), ζq(4), ζq(6), et ζq(2k+ 1), k 0, est form´e de fonctions alg´ebriquement ind´ependantes surC(q).

On renvoie `a [8] pour plus de d´etails concernant le contexte de ces deux questions.

Dans [5], Y. Pupyrev r´epond positivement `a la premi`ere question : Th´eor`eme 1.1 (Pupyrev). — Soitmun entier non nul. Les fonctions de q C, |q| < 1 d´efinies par ζq(k), k = 1,· · ·, m sont lin´eairement ind´ependantes sur le corpsC(q).

Dans le mˆeme article, Y. Pupyrev donne ´egalement des r´esultats partiels pour la seconde question.

Nous noterons aussi un lien avec d’autres conjectures :

(4)

Soit x C, et cette fois-ci q C, |q| > 1. On d´efinit la fonction q- logarithmeLq(x) par :

Lq(x) =

n1

xn qn1

Ces fonctions sont intervenues r´ecemment dans plusieurs articles (voir [1][2],[5][8] par exemple), et il existe une conjecture sur la nature arithm´etique des valeurs prises par cette fonction aux points rationnels dans le cas o`u on supposeq∈Z(voir P. Bundschuh et K. V¨a¨an¨anen, [1]) :

Conjecture 1.2. — Soientq∈Z, tel que|q|>1,l∈N, etx1, . . . , xm

des nombres rationnels non nuls, avec |xk| < |q| pour k = 1,· · ·, m. On suppose que xk

xk

∈qZ pourk=k.

Alors les nombres1, L(j)q (x1),· · ·, L(j)q (xm)j= 0,· · ·, lsont lin´eairement ind´ependants surQ.

Dans ce contexte, le r´esultat de Y. Pupyrev prend la forme :

Th´eor`eme 1.3(Pupyrev). — Soitmun entier non nul. Les fonctions de q C, |q| > 1 d´efinies par 1, L(j)q (1), k = 1,· · ·, m sont lin´eairement ind´ependantes sur le corpsC(q).

Dans ce r´esultat, les symboles de d´erivations sont effectu´es par rapport

`

a la variablex.

Nous allons introduire des fonctionsLli´ees aux fonctionsq-dzeta : L(x, y) =

n1

ynxn 1−xn

Dans tout ce qui suit, sauf mention du contraire, le symbole de d´erivation est consid´er´e par rapport `a la variable y. On aura donc pour j0 :

L(j)(x, y) =

n1

n(n−1)· · ·n−j+ 1)ynjxn 1−xn

Nous utiliserons la d´erivationτ d´efinie parτ=y d

dy. On a alors τj(L)(x, y) =

n1

nj ynxn 1−xn

(5)

et pour y = 1, on retrouve les fonctions consid´er´ees par W. Zudilin et Y.

Pupyrev.

Dans cet article, nous allons donner des r´esultats dans la direction con- sid´er´ee par Y. Pupyrev :

Th´eor`eme 1.4. — Soient a1,· · ·, as des nombres complexes non nuls et distincts, v´erifiant |ak| < 1 pour tout k = 1,· · ·, s, et multiplicative- ment ind´ependants. Soit m N. Les fonctions d´efinies par 1, L(j)(x,1), L(j)(x, ak), k = 1,· · ·, s, j = 0,· · ·, m sont lin´eairement ind´ependantes sur C(x).

On peut aussi donner des r´esultats d’ind´ependance alg´ebrique, mais avec des hypoth`eses plus restrictives :

Th´eor`eme 1.5. — Soienta1,· · ·, asdes nombres complexes non nuls et distincts, v´erifiant|ak|<1pour toutk= 1,· · ·, s. On suppose que ces nom- bres sont multiplicativement ind´ependants. Alors les fonctionsL(x, ak), k= 1,· · ·, m, sont alg´ebriquement ind´ependantes sur C(x).

Th´eor`eme 1.6. — Soienta∈C,0<|a|<1, et s1, s2 deux entiers tels ques2 > s11. Alors les fonctionsL(x, a), τs1(L)(x, a),τs2(L)(x, a)sont alg´ebriquement ind´ependantes sur C(x).

On peut aussi d´efinir pourj 1 les fonctions τj(L)(x, y) =

n1

1 nj

ynxn 1−xn

Dans ce cas, on peut aussi donner un r´esultat d’ind´ependance alg´ebrique : Th´eor`eme 1.7. — Soients1,a1,· · ·, as des nombres complexes non nuls, de module < 1, alg´ebriquement ind´ependants. Alors si m 0, les fonctions τj(L)(x, ak), 1 k s et 0 j m sont alg´ebriquement ind´ependantes surC(x).

L’auteur remercie vivement le Referee pour une lecture attentive du texte et des remarques constructives.

(6)

2. R´esultats techniques

Soient f, g deux fonctions. On note par quand x a la relation suivante : Il existe deux constantes strictement positivesc1 etc2telles que, six→a, on ac1|f(x)||g(x)c2|f(x).

Nous aurons tout d’abord besoin du r´esultat suivant dˆu `a Y. Pupyrev, [5] :

Lemme 2.1. — Soientζ une racine de l’unit´e, etr∈]0,1[. On a : a) Sis∈N, s >0, on aτs(L)(rζ,1) 1

(1−r)s+1, sir→1 ; b) Sis= 0, on aL(rζ,1)log(1−r)

1−r , sir→1.

Nous aurons aussi besoin d’un r´esultat g´en´eral sur le comportement au bord des s´eries de Lambert, dˆu `a K.Knopp [4], Satz3, page 292 :

Th´eor`eme 2.2. — Soitan une suite de nombres complexes, on suppose que l’entierv1est tel que lesv s´eries de termes g´en´eraux anv+r

nv+r,n1, o`ur∈ {0,· · ·, v−1} sont toutes convergentes.

La s´erie de LambertF d´efinie parF(x) =

n1

an

xn

1−xn v´erifie alors la propri´et´e suivante : Soit x0= exp(2iπθ), o`= u

v avec u∈ {0,· · ·, v−1}

premier `av, alors :

lim(1 x x0

)F(x) =

n1

anv

nv

o`u la limite se fait quandxtend versx0 sur le rayon [0, x0].

Nous aurons aussi besoin des r´esultats suivants :

Lemme 2.3. — Pour tout entier m positif, la s´erie Pm(z) =

n1

nmzn

est de la forme Pm(z) =z Am(z)

(1−z)m+1, o`uAm est un polynˆome non nul, de degr´em, `a coefficients positifs, et tel queAm(1) =m!

(7)

D´emonstration. — Ceci vient des calculs faits dans [5], Lemma 1, page

564.

Lemme 2.4. — Soient s 1, et a1,· · ·, as des nombres complexes non nuls et multiplicativement ind´ependants, de modules<1. Soient N un en- tier naturel, et θk, k = 0,· · ·, N, des fonctions analytiques de s variables complexes, convergentes dans le polydisque unit´e. On suppose que, pour tout v entier assez grand, on a

N

k=0

θk(av1,· · ·, avs)vk= 0 Alors les fonctions θk sont toutes nulles.

D´emonstration. — Posonsθk(x) =

bk,lxl11· · ·xlss, avecl= (l1, ..., ls) Ns. L’hypoth`ese s’´ecrit

k,l

bk,lal11v· · ·alssvvk=

l

al11v· · ·alssv(

k

bk,lvk) = 0

pour toutvassezgrand, ou encore quecv =

l

al11v· · ·alssvSl(v) = 0, o`u on a pos´eSl(v) =

k

bk,lvk.

On majore facilement les coefficients bk,l. En effet, soit r un nombre r´eel strictement inf´erieur `a 1, et strictement sup´erieur aux modules desaj, que l’on fixe dans toute la suite de la preuve. On a alors en notant k|(r) le module maximal de θk(x1,· · ·, xs) sur le polydisque de centre l’origine et rayon r, par les in´egalit´es de Cauchy la majoration |bk,l| k|(r)

rl1+···+ls. Il existe donc une constante M1 (qui sera le maximum des k|(r), k = 0,· · ·, N, ne d´ependant donc que der, desθk et deN), telle que pour tout ket l, on ait|bk,l| M1

rl1+···+ls. Soitg(z) =

v1

cvzv. Puisquecv est nulle pour toutv assezgrand,g est un polynˆome.

D’autre part, on a en appliquant le lemme 2.3, on a, siSl est non nul,

v1

Sl(v)zv =

N

k=0

bk,lz Ak(z)

(1−z)k+1 =z Bl(z) (1−z)dl+1

(8)

avec lesBlpolynˆomes, v´erifiantBl(1)= 0. Le degr´e deBlest major´e par le degr´edldeSl, qui est born´e parN. Ses coefficients sont des formes lin´eaires en les coefficients deSl; il en r´esulte que les coefficients deBlsont major´es par M2

rl1+···+ls o`u M2 est une nouvelle constante, ne d´ependant ´egalement que der, desθk et de N.

SoitR > 0, et z C, |z| R ; on a pour tout l sauf un nombre fini d’entre eux|al11· · ·alss|R1

2, de sorte que|al11· · ·alss||z| 1

2. On en d´eduit que sous ces conditions,

|Bl(al11· · ·alssz)|(N+ 1) M2

rl1+···+ls = M3

rl1+···+ls

On a donc sous ces hypoth`eses que

|al11· · ·alssz Bl(al11· · ·alssz)

(1−al11· · ·alssz)dl+1||al11· · ·alssz| M3

rl1+···+ls2N+1. Si on poseM4=RM32N+1, constante ind´ependante del= (l1,· · ·, ls), il vient

|al11· · ·alssz Bl(al11· · ·alssz)

(1−al11· · ·alssz)dl+1||al11· · ·alss| M4

rl1+···+ls

Il r´esulte alors du fait que r >|aj|pour tout j et de cette majoration que la famille des fonctionsal11· · ·alssz Bl(al11· · ·alssz)

(1−al11· · ·alssz)dl+1 est sommable, et aussi que la fonction

g(z) =

l

al11· · ·alssz Bl(al11· · ·alssz) (1−al11· · ·alssz)dl+1

est une fonction m´eromorphe dans toutC, qui admeta1l1· · ·asls comme pˆole si le polynˆomeSlest non nul (ce qui ´equivaut `a dire que le polynˆome Bl est non nul). En effet les ´el´ements a1l1· · ·asls sont distincts pour des l= (l1,· · ·, ls) distincts en raison de l’hypoth`ese faite d’ind´ependance multi- plicative des nombresa1, .., as. Commegest un polynˆome, on a doncSl= 0 pour toutl, doncbk,l= 0 pour toutketl, et par suite les fonctionsθk sont toutes nulles.

(9)

On note enfin parLik pourk 1 la fonction polylogarithme Lik(z) =

n1

zn

nk. On a alors le r´esultat suivant :

Lemme 2.5. — Soit s 1. Les fonctions Lik(z), k = 1,· · ·, s, sont alg´ebriquement ind´ependantes sur C(z).

D´emonstration. — Voir [3], [6] ou [7].

3. D´emonstration des r´esultats 3.1. Preuve du th´eor`eme 1.4

Nous allons raisonner par l’absurde, en suivant d’assezpr`es la d´emonstration de Y. Pupyrev. Tout d’abord, on remarque que les d´eriv´eesL(j)(x, y) et les expressionsτj(L)(x, y) s’expriment l’une en fonction de l’autre par des for- mules C(y)-lin´eaires inversibles : on aτ(L)(x, y) = yL(x, y), (on rappelle que les d´eriv´ees sont prises par rapport `a y sauf mention expresse du con- traire) et τ2(L)(x, y) =yL(x, y) +y2L(x, y), etc. On peut donc, puisque l’on ne prendra jamaisy= 0, au lieu de travailler avec lesL(j)(x, y), le faire avec les τj(L)(x, y). Soit donc

µ(x) +

t

j=0

µj,0(x)τj(L)(x,1) +

j,k

µj,k(x)τj(L)(x, ak) = 0

une relation de d´ependance lin´eaire surC(x) pour ces fonctions ; on peut supposer que lesµj,ksont des polynˆomes.

Soit tout d’abordx0 une racine de l’unit´e,x0= exp(2iπu/v), avecuet v dansNvnon nul,uet v premiers entre eux.

On remarque tout d’abord que sik∈ {1,· · ·, s}etjest fix´e,τj(L)(x, ak)

=

n1

njank xn

1−xn est une s´erie de Lambert de la forme

n1

bn

xn 1−xn avec bn = njank qui est le terme g´en´eral d’une s´erie absolument convergente.

Par le th´eor`eme de Knopp (th´eor`eme 2.2), l’expression (1 x x0

j(L)(x, ak) converge vers

n1

(nv)janvk

nv sixtend radialement versx0.

Nous allons tout d’abord d´emontrer que lesµj,0(x)sont tous nuls.

(10)

S’il existe desµj,0(x) qui sont non nuls, on peut supposer queµt,0(x) est non nul et on choisit une racine primitivev-i`eme de l’unit´ex0= exp(2iπu/v) telle queµt,0(x0)= 0. On multiplie alors l’expression par (1− x

x0

)t+1et on fait tendrexradialement versx0.

Sitest non nul, par le lemme 2.1, chaque terme (1−x x0

)t+1µj,0(x)τj(L)(x,1) converge vers 0 si j < t, et le terme (1 x

x0

)t+1µt,0(x)τt(L)(x,1) est µt,0(x0). Comme les termes (1 x

x0

)t+1µj,k(x)τj(L)(x, ak) ont tous une limite nulle par ce qui pr´ec`ede, ainsi que le terme (1− x

x0

)t+1µ(x), on obtient que 0µt,0(x0), ce qui est absurde.

Si t = 0, on obtient en multipliant par 1 x x0

et en faisant tendre x radialement vers x0 que le terme (1 x

x0

)µ(x) tend vers 0, chaque terme (1 x

x0

j,k(x)τj(L)(x, ak) admet une limite finie, et six0est choisi de fa¸con queµ0,0(x0) est non nul, le terme (1 x

x0

0,0(x)L(x,1) estlog(1−r), donc aussi l’expression totale, ce qui est absurde puisqu’elle est nulle.

On a donc d´emontr´e que lesµj,0 sont tous nuls. Il ne reste donc qu’une

´

egalit´e de la forme

µ(x) +

j,k

µj,k(x)τj(L)(x, ak) = 0

Nous allons maintenant r´eutiliser le th´eor`eme de K. Knopp pour ter- miner la d´emonstration.

On multiplie par 1 x x0

l’expression pr´ec´edente, on a donc :

(1 x x0

)(µ(x) +

j,k

µj,k(x)τj(L)(x, ak))

= (1 x x0

)µ(x) +

j,k

µj,k(x)(1 x x0

j(L)(x, ak)

et on fait tendrexradialement versx0.

(11)

Le terme (1−x x0

)µ(x) converge vers 0. Chaque terme (1−x x0

j(L)(x, ak) converge vers

n1

(nv)janvk

nv. Il en r´esulte que l’expression :

j,k

µj,k(x)(1 x x0

j(L)(x, ak)

converge vers

j,k

µj,k(x0)

n1

(nv)janvk

nv, qui est donc nulle, et ceci pour toute valeur dev1 et toutx0= exp(2iπu/v) avecuetv premiers entre eux.

Soitdle maximum des degr´es des µj,k(x). Si on choisit v assezgrand, on aura un nombre de valeursx0possibles strictement plus grand que d. Il en r´esulte que le polynˆome

j,k

µj,k(x)

n1

(nv)janvk

nv est identiquement nul.

En appelantµj,k,m le coefficient dexm dansµj,k(x), il en r´esulte que pour tout m, et v assezgrand, on a

j,k

µj,k,m

n1

(nv)janvk

nv = 0. En multipliant parv, cette expression s’´ecrit aussi :

j,k

µj,k,m

n1

vjnj1anvk =

j

k

µj,k,m(

n1

nj1anvk )vj =

j

k

θj,k(avk)vj

avec θk,j(x) = µj,k,m

n1

nj1xn qui est analytique dans le disque unit´e deC.

Nous sommes dans les conditions d’application du lemme 2.4, ce qui fournit que tous lesµj,k,msont nuls. Finalement, tous lesµj,k(x) sont nuls, et il en est de mˆeme deµ(x), ce qui termine la d´emonstration.

3.2. Preuve du th´eor`eme 1.5

On se donne une relation de d´ependance alg´ebrique entre 1, L(x, ak), k = 1,· · ·, s. On a donc un polynˆome non nul Q(Y, X1,· · ·, Xs), `a coefficients dans C, tel que Q(x, L(x, a1),· · ·, L(x, as)) = 0 pour toutx∈D(0,1). On peut consid´erer la d´ecomposition de Q en polynˆomes homog`enes relative- ment aux variables Xk, on ´ecrit donc Q=

m

h=1

Qh, le polynˆome Qh ´etant homog`ene de degr´e h, et Qm est non nul. Nous allons utiliser le th´eor`eme de Knopp.

(12)

Consid´erons un monˆome X1l1· · ·Xsls et posons w = l1+· · ·+ls. Par le th´eor`eme de Knopp, que nous pouvons utiliser puisque tous lesak sont de modules strictement inf´erieurs `a 1, si x0 est une racine de l’unit´e de la formex0= exp(2iπu/v), avecupremier `a v, et sixtend radialement vers x0, l’expression

(1−x x0

)w(L(x, a1)l1· · ·(L(x, as)ls = ((1−x x0

)L(x, a1))l1· · ·((1−x x0

)L(x, as))ls converge vers (

n1

anv1

nv)l1· · ·(

n1

anvs nv)ls.

Si on multiplieQ(x, L(x, a1),· · ·, L(x, as)) par (1 x x0

)m, et que l’on fait tendre radialement xvers x0, chaque terme (1 x

x0

)mQh(x, L(x, a1),· · ·, L(x, as)) aura sih < mune limite nulle. Pour ce qui concerne le terme

(1 x x0

)mQm(x, L(x, a1),· · ·, L(x, as)), qui est ´egal `a

|l|=m

µl(x)((1 x x0

)L(x, a1))l1· · ·((1 x x0

)L(x, as))ls il converge vers l’expression

|l|=m

µl(x0)(

n1

anv1

nv)l1· · ·(

n1

anv1

nv )ls.

Comme l’expression est homog`ene, on peut faire disparaˆıtre le termev en d´enominateur, et commelog(1−x) =

n1

xn

n , il vient que Qm(x0,−log(1−av1),· · ·,−log(1−avs)) = 0

pour toutv, et toutx0 de la formex0= exp(2iπu/v) avecupremier `av.

Soitdle degr´e en Y de Qm. Si l’on choisit v assezgrand, le polynˆome Qm(Y,log(1−av1),· · · ·,−log(1−avs)) aura plus de racines distinctes que son degr´e, il sera donc identiquement nul.

Si l’on ´ecrit maintenant Qm(Y, X1,· · ·, Xs) =

YlAl(X1,· · ·, Xs), il vient queAl(−log(1−av1),· · ·,−log(1−avs)) = 0 pour toutv assezgrand.

Le lemme 2.4 s’applique et montre que Al(−log(1−x1),· · ·,−log(1 xs)) est une fonction identiquement nulle sur le polydisque unit´e, puis que Al(X1,· · ·, Xs) est nul pour tout l, et doncQm est le polynˆome nul, con- trairement `a l’hypoth`ese faite, ce qui termine la d´emonstration.

(13)

3.3. Preuve du th´eor`eme 1.6.

Nous raisonnons par l’absurde, en supposant l’existence d’un polynˆome non nulQ(X, Y0, Y1, Y2) `a coefficients dansCtel que

Q(x, L(x, a), τs1(L)(x, a), τs2(L)(x, a)) = 0

On d´ecompose encore Qen ses parties homog`enes par rapport `aY0, Y1, Y2, et soitQmle polynˆome homog`ene de plus haut degr´e.

On va utiliser le th´eor`eme de Knopp, on multiplie donc par (1 x x0

)m, o`ux0 est une racine de l’unit´e de la formex0= exp(2iπu/v),uet ventiers premiers entre eux. Par le th´eor`eme de Knopp, on trouve ainsi que nous l’avons d´ej`a vu que

Qm(x0,(

n1

anv nv),(

n1

(nv)s11anv),(

n1

(nv)s21anv)) = 0

pour toutv. En choisissant encorevassezgrand par rapport aux degr´es des coefficients (polynˆomes ) deQm, on voit que pour toutv assezgrand, on a

Qm(X,(

n1

anv nv),(

n1

(nv)s11anv),(

n1

(nv)s21anv)) = 0

PosonsQm(X, Y0, Y1, Y2) =

|l|=m

µl(X)Y0l0Y1l1Y2l2. On a donc

|l|=m

µl(X)vl0+(s11)l1+(s21)l2(

n1

anv n )l0(

n1

ns11anv)l1(

n1

ns21anv)l2)

= 0 pour toutv assezgrand.

On introduit les fonctionsf0(x) =log(1−x), f1(x) =

n1

ns11xn, f2(x) =

n1

ns21xn, qui sont analytiques dans le disque unit´e. Apr`es mul- tiplication ´eventuelle par une puissance dev, de sorte que les exposants de v soient positifs, on trouve que l’expression est de la forme

θk(X, an)vk (somme finie), o`u les θk sont des polynˆomes enX, f0(x), f1(x), f2(x). On s’est plac´e dans les conditions o`u l’on peut utiliser le lemme 2.4.

(14)

Il en r´esulte que, en rempla¸cant la variable enti`erev parZ, on a :

|l|=m

µl(X)Zl0+(s11)l1+(s21)l2(−log(1−x))l0(Ps11(x))l1(Ps21(x))l2) = 0

Comme la fonction log(1−x) est transcendante surC(x), il vient

|l|=m

µl(X)Zl0+(s11)l1+(s21)l2Y0l0(Ps11(x))l1(Ps21(x))l2) = 0

Fixons l0, ainsi que −l0+ (s11)l1+ (s21)l2, et on tient compte de l0+l1+l2 = m. On voit alors qu’il n’y a qu’un seul couple (l2, l3) qui correspond. Donc comme la fonction (Ps11(x))l1(Ps21(x))l2 n’est pas nulle, on aµl(X) qui est nul, et finalement le polynˆomeQm est nul, ce qui est contraire `a l’hypoth`ese faite, et ceci termine la d´emonstration.

3.4. Preuve du th´eor`eme 1.7

On va suivre le sch´ema de d´emonstration des r´esultats pr´ec´edents. On raisonne par l’absurde, on suppose donc qu’il existe un polynˆomeQ(X, Yj,k)

`

a coefficients dansC, non identiquement nul tel queQ(x, τj(L)(x, ak)) = 0.

On le d´ecompose en ses parties homog`enes enY = (Yj,k), et on noteQm la partie homog`ene de plus haut degr´e.

On note que la s´erie de Lambert τj(L)(x, ak) v´erifie pour tout (j, k) les hypoth`eses du th´eor`eme de Knopp, et que l’on a donc, pour toutx0 = exp(2iπu/v),u, ventiers premiers entre eux que (1 x

x0

j(L)(x, ak) con- verge vers

n1

anvk

(nv)j+1 =vj1Lij+1(avk). De mani`ere analogue aux raison- nements pr´ec´edents, on trouve donc que l’on aQm(x0, vj1Lij+1(avk)) = 0 pour toutv, puis que pour toutvassezgrand, on aQm(X, vj1Lij+1(avk)) = 0. Comme les fonctionsLij+1(xk) sont analytiques dans le disque unit´e, on peut appliquer le lemme 2.4 qui montre que l’on aQm(X, Zj1Lj+1(xk)) = 0, o`u on a remplac´e la variable enti`erevparZ. Le lemme 2.5 fournit alors, en travaillant variable par variable, queQm(X, Zj+1Yj,k) = 0, et donc fi- nalement le polynˆomeQmest nul, contrairement `a l’hypoth`ese faite, ce qui termine la d´emonstration.

Remarque 3.1. — L’hypoth`ese que les ak sont multiplicativement ind´e- pendants dans les ´enonc´es qui pr´ec`edent paraˆıt uniquement de nature tech- nique. On pourrait peut-ˆetre avoir les mˆemes ´enonc´es en faisant simplement l’hypoth`ese que ces nombres sont distincts.

(15)

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Références

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