A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
P. F OULON
Réductibilité de systèmes dynamiques variationnels
Annales de l’I. H. P., section A, tome 45, n
o4 (1986), p. 359-388
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359
Réductibilité
de systèmes dynamiques variationnels
P. FOULON
Centre de Physique Théorique de l’École Polytechnique,
Plateau de Palaiseau, 91128 Palaiseau, Cedex, France
« Laboratoire Propre LP 14 du CNRS » Poincaré,
Vol. 45, n° 4, 1986, Physique théorique
RÉSUMÉ. - Nous étudions les conditions de réductibilité que doit satisfaire un
système dynamique
variationnel pourqu’il
admette uneclasse non triviale de
lagrangiens équivalents.
Cettequestion génère
unproblème plus large d’équivalence
de formes de contact pourlequel
ondonne un théorème de réductibilité
qui précise
lespropriétés géométriques spécifiques
auxsystèmes dynamiques
réductibles. Parrapport
à ceproblème
étendu de nature
globale,
le casplus
restrictif del’équivalence lagrangienne présente
des contraintes locales que nous résolvons defaçon
effectivegrâce
à l’utilisation de lagéométrie
deséquations
différentielles du second ordre.ABSTRACT. - We
study
thereducibility
conditions that a variationaldynamical
system shouldsatisfy
in order to admit a non trivial class oféquivalent lagrangians.
Thisquestion
leads to a broaderproblem
oféquivalence
for contact forms. Wegive
areducibility
theorem for thatcase,
stating
thegeometric properties specific
of reducibledynamical
systems. As
compared
with thisglobal
extendedproblem,
the morerestrictive case of
lagrangian équivalence
exhibits local constraints. Thèse constraints areeffectively
solvedby using geometric properties
of secondorder differential
équations.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique - 0246-0211
Vol. 45/86/04/359/30/$ Gauthier-Villars
INTRODUCTION
En
mécanique classique, quand
unsystème
peut être décrit par unlagran- gien,
celui-ci n’estjamais unique.
Pour unlagrangien donné,
toute uneclasse de transformations telles que
multiplication
par une constanteou addition d’une différentielle ne modifient pas les
équations
deLagrange
du mouvement. Les transformations que
je
viens de citer sontapplicables
à tous les
lagrangiens quelle
que soit la nature desproblèmes physiques qu’ils
décrivent : elles ne contiennent donc aucune information.Par contre, on peut se demander si certains
lagrangiens particuliers
admettent d’autres
lagrangiens
«équivalents »
non déduits par les trans-formations triviales
précédentes,
mais conduisant aux mêmes solutions du mouvement.C’est cette
question qui
est àl’origine
de ce travail. En fait onconçoit
bien que de tels
phénomènes
ne peuvent seproduire
que pour des sys- tèmesparticuliers
et que ce n’est pas la construction d’autreslagrangiens
mais
plutôt
lespropriétés spécifiques
de cessystèmes qu’il
fautdégager.
D’une manière peu
précise,
on peut donner dès maintenant une idéegénérale
des résultats.
L’existence de
lagrangiens équivalents
non triviaux est liée à des pro-priétés géométriques
dedécomposabilité
dusystème
ensous-systèmes.
Les
propriétés
dessous-systèmes
obtenuspourraient
noussuggérer
dansun sens très
géométrique,
de lesappeler «
modes » ou «pseudo-particules
», de la même manière que pour unsystème
à variablesséparées
onpourrait employer
le vocable departicules indépendantes.
Pour passer de l’existence de
plusieurs lagrangiens équivalents
nontriviaux à la mise en évidence de cette
décomposition
invariante et donc à la lecture directe de certainespropriétés
dusystème étudié,
on a besoind’un formalisme
qui
fasse clairementapparaître
lespropriétés géométriques
liées au calcul des variations.
Quand
ondéveloppe
ce formalisme intrin-sèque,
ons’aperçoit qu’à
toutproblème lagrangien
sont associés en faitdeux
objets
de nature différente. Ily a le champ de
vecteurs solution. Mais leséquations
deLagrange
sont deséquations
différentielles du second ordre et donc cechamp
est d’un typeparticulier :
on lui donne d’ailleursle nom
d’équation différentielle
du second ordre. Cechamp
est déterminépar un
système d’équations
linéaires dont les coefficients sont construits àpartir
d’une 1-forme différentiellequi
se déduit dulagrangien.
Cetteforme est dans le cas d’un
problème régulier
uneforme de
contact.L’équa-
tion du calcul des
variations,
écrite sous cetteforme,
peut êtregénéralisée
à toute forme de contact ne
provenant
pas nécessairement d’unlagrangien.
De même le
problème
initial del’équivalence
deslagrangiens
trouve unegénéralisation naturelle,
dans celui del’équivalence
des formes de contact.Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique
DYNAMIQUES
Dans cet
article,
nous commençons par travailler dans ce cadre étendu.Il est à noter que
l’aspect
variationnel nedisparaît
pascomplètement, puisqu’avec
1-forme de contact on a une fonctionnelle sur les chemins enprenant
l’intégrale
de cette 1-forme. Ils’agit
donc d’une version à la « Mau-pertuis »
duprincipe variationnel,
et commed’habitude,
on a unchamp
de vecteurs solution. En
fait,
c’est unchamp
de directionsqui
est uni- quement déterminé car aucunparamétrage
n’est vraimentprivilégié
dansce contexte. Par extension on peut
appeler
un telchamp
de directions«
système dynamique
».Notre
première
démarche consiste à trouver lespropriétés particulières
des «
systèmes dynamiques » qui
peuvent être(dans
le sensprécédent)
déterminés par
plusieurs
formes de contact non trivialementéquivalentes.
Les
propriétés géométriques
dedécomposition
invariantequ’ils
doiventsatisfaire sont réunies dans le théorème de réductibilité
(Théorème 2.5).
Le
champ d’application
de ce théorème estbeaucoup plus
vaste que lesimple problème
del’équivalence
deslagrangiens.
Tous lessystèmes
considérés
classiquement
commecomplètement intégrables
sont réduc-tibles. Mais
beaucoup
d’autres casplus généreux
sontpossibles.
La deuxième
question
serait de savoir si unsystème
donné est réductible.Mais dans ce cadre
général,
la réductibilité peuttoujours
être satisfaitelocalement. Il en résulte que c’est un
problème global
au même titre que celui de lacomplète intégrabilité
dessystèmes
hamiltoniens. Par contre, si on se limite auproblème
de la réductibilitélagrangienne (équivalence
de
lagrangiens),
on a alors unproblème
restreintbeaucoup plus rigide.
Le Théorème 4.4 et ses corollaires nous montrent
qu’il
faut vérifier des conditions locales. Dans lapratique
celles-ci sont suffisamment restrictives pourqu’on puisse
conclure. Parfoiscependant,
l’obstruction à la réduc- tibilitélagrangienne
est de natureglobale.
Pour testerceci,
nous considé-rons
l’exemple
trèsparticulier
d’une variété M compacte munie d’unlagrangien
L tel que «l’endomorphisme
de Jacobi »ex qui
s’en déduitvérifie
9x
= - c Id où c est une constantepositive.
Nous observons quece cas
pourtant
trèssymétrique
n’est pas «complètement
réductibleLagran-
gien
~. ’1. Calcul variationnel et fibre
homogène.
Le fibre
homogène
d’une variété M est le fibre tangent de Mquotienté
par le groupe
~
des dilatations. Nous montrons dans cettepartie
que c’est un cadreadapté
pour le calcul variationnelquand
on considère que le tempsphysique
est inclus dans la variété de base M. Sur cefibre, l’équation intrinsèque
deLagrange-Cartan [C] ]
met enprésence
deux structures :une forme de contact et un
champ
de vecteurssolution, qu’on appelle équation
différentielle du second ordre sur le fibrehomogène (Toutes
les démonstrations de cette
partie
se trouvent dans[FI]).
Vol. n° 4-1986.
2.
Équivalence
de deux formes de contact.Une forme de contact détermine un
champ
de vecteursparticulier qu’on appelle
sonchamp
de Reeb. On dit que deux formes de contact sontéqui-
valentes si leurs
champs
de Reeb sontcolinéaires,
cequi signifie
que ces deuxchamps
admettent les mêmes orbites. Une forme de contact donnée admettoujours
une classe triviale de formeséquivalentes ;
parcontre
l’existenceglobale
d’une classeplus large
contenant des formes de contactéquivalentes
defaçon
triviale a desconséquences importantes
sur le sys- tème étudié. Nous montronsqu’à
unepaire
de formes de contactéqui-
valentes non trivialement est associé un «
opérateur
deconjugaison
».Plutôt que d’étudier les formes
elles-mêmes,
nous travaillons avec cetopérateur
deconjugaison.
Avec cet outil nous obtenons le Théorème 2.5 de réductibilitéqui
donne des informations sur lessystèmes
réductibles.3.
Propriétés supplémentaires
deséquations
différentielles du second ordre.Dans le cadre de la
mécanique lagrangienne
lechamp
de vecteurs solu-tion est à la fois le
champ
de Reeb d’une forme de contact et uneéquation
différentielle du second ordre sur le fibre
homogène.
Ilpossède
dès lorsune structure
plus
riche que leséquations
différentielles neprovenant
pas d’unproblème
variationnel. Notamment dans le cas deslagrangiens
convexes, on peut munir le fibre
homogène
d’unemétrique
riemannienne.4. La réductibilité
lagrangienne.
L’étude effectuée au
§
2 peut être menéebeaucoup plus
loin pour leproblème
del’équivalence
de deuxlagrangiens.
Les formes de contact déduites delagrangiens réguliers
sont des formessemi-basiques.
Cettecondition restreint la classe des
opérateurs
deconjugaison.
En utilisantles
propriétés supplémentaires
deséquations
différentielles du second ordre et lamétrique (pseudo-riemannienne)
nous sommes en mesure dans leThéorème 4. 4 de donner en terme de « courbure » les
équations
de réduc-tibilité. Ce théorème et ses corollaires résolvent le
problème algébrique
local et permet des calculs
explicites
sur desexemples.
Ensuite on considèreun
exemple
trèssimple.
L’élément intéressant de cettepartie
n’est pas le résultat sur la réductibilité mais le théorème4.9,
valable dans un cadrebeaucoup plus
étendu etqui
interdit l’existenced’intégrales premières
C 1pour les
lagrangiens
convexes àendomorphisme
de Jacobinégatif
sur lesvariétés compactes.
Poincaré - Physique théorique
RÉDUCTIBILITÉ SYSTÈMES DYNAMIQUES VARIATIONNELS 363
1 - CALCUL VARIATIONNEL ET
FIBRE HOMOGÈNE (*)
Sur une variété M un
lagrangien
L est une fonction au moinsC2
sur TMle fibre tangent
pointé
de M. On se donne unlagrangien
dans le but d’étudierles extrêmales de l’action définie pour un chemin c : 1 ~ M
(où
1 estintervalle
réel)
parOn sait que, pour que l’action soit invariante par
changement de paramé
trage, il est nécessaire et suffisant que L soit une fonction
positivemen homogène
dedegré
1 surchaque
fibre de TM. Pour tout Z ETxM, (x
esun
point
deM)
Rappelons
sans démonstration la versionintrinsèque
deséquations
deLagrange
donnée par Cartan(D . L
est la dérivée de Lie et L relativement auchamp
de LiouvilleD).
Dans le cas
particulier
deslagrangiens positivement homogènes
dedegré 1,
celle-ci s’écritoù c 1 -~ TTM est le deuxième relèvement du chemin et
d"L, [K 1 ], [Gn ], désigne
la dérivée verticale dulagrangien.
C’est une 1-forme sur TM. Sisont des coordonnées locales
adaptées
pourTM,
on aOn voit que
d"L
est une forme de Pfaffsemi-basique
relativement à laprojection
de TM sur M.Remarquons
queddvL
étant une 2-forme sur une variété TM de dimen-sion
paire,
son noyau est dans le meilleur des cas de dimension 2puisqu’il
contient au moins D. La
dégénérescence
du noyau est due àl’homogénéité positive
dedegré
0 de la 1-formed"L.
Dans le cas oùd"L
est de classe2n -1,
on prouve dans
[FI ], qu’il
existe uneéquation
différentielle du second ordresur TM
[Gn ] solution.
Dans la suite on supposeratoujours
que leproblème
est «
régulier »
c’est-à-diredUL
de classe 2n -1. Il me sembleplus agréable
de lever cette
dégénérescence.
Ceci peut être réalisé aisément en utilisant(*) Il s’agit dans cette partie d’un simple aperçu des résultats. Les démonstrations peu- vent être trouvées dans [Be] [Gn] [FI].
4-1986.
non pas TM mais le fibre
homogène
ou fibre des demi-droitestangentes.
Il faut ôter la section nulle et, si on note r
l’application qui
à un vecteurde TM associe sa
demi-droite,
on a :6
désigne
laprojection
sur la base.Ce fibre en demi-droites a
l’avantage
d’êtrecomplètement intrinsèque
et de ne faire aucune référence à une
quelconque
notionmétrique.
Habi-tuellement,
dans le cadre de lagéométrie riemannienne,
onprend
le fibreunitaire UM. On voit
qu’ici,
avec deuxmétriques
riemanniennes gl et g2sur
M,
on sera amené à travailler sur le même fibre HM.Si M est de
dimension n,
les fibres de HM sonthoméomorphes
àMais HM est aussi une variété différentielle et
(voir [FI ])
on considérerafréquemment
son espace tangent THM. On peut écrire lediagramme
sui-vant :
On
appellera
demême fibré
vertical VHM le fibre vectoriel Ker Terqui
estconstitué des vecteurs
tangents
aux fibres de HM.On peut maintenant revenir au calcul variationnel en
remarquant
quel’homogénéité
dedegré
0 ded"L
a pourconséquence
l’existence sur HM d’uneunique
1-forme A telle que(où
*désigne l’image réciproque).
On
appelle
" A lesemi-potentiel
associé aulagrangien
L. Cette 1-forme estsemi-basique,
c. à. d. que pour tout vecteur vertical Y dans VHM on aEn passant au fibre
homogène,
nous avonsgagné
une dimension : HM est de dimensionimpaire
2n -1. Despropriétés
del’image réciproque,
ilrésulte que
La 2-forme dA a un noyau de dimension 1.
Par
transport point
parpoint
del’équation
de calcul desvariations,
on est conduit à la recherche d’un
champ
de vecteurs X sur HM tel quethéorique
SYSTÈMES DYNAMIQUES VARIATIONNELS 365
On peut de
plus
normaliser X parDans le cas d’un
problème régulier, l’argument
sur le noyau de dA assureque A est une
forme de
contact surHM,
c. à. d. que est une forme-volume.Le
champ
de vecteurs solution de ceproblème
est alorsappelé
lechamp
de Reeb du
semi-potentiel A,
onl’appelle d ynamique
de A.On peut montrer
[FI] ]
que lechamp
de vecteurs solution n’est pasquelconque,
il est tel queTous les
champs
de vecteursqui
vérifient cette relation sont par définition des «Équations dif.f’érentielles
du second ordre sur lefibré homogène
».Elles font
l’objet
d’une étude détaillée dans l’article[F2 ].
« Géométriedes
équations
différentielles du second ordre ». Je vais ici seulement citerquelques
remarques.Pour mieux
comprendre
cette nouvellenotion,
on peut à l’aide de coor- données localesadaptées
pour TMprendre
des coordonnées homo-gènes
pour HM soit =03BE03B1 03BE0)(1 03B1 n - 1)
en unpoint
~ 0.Alors une
équation
différentielle du second ordre s’écritavec
Dès
lors,
unproblème régulier
du calcul des variations conduit à l’uti- lisation sur le fibrehomogène
de deux structuresmathématiques
trèsimportantes :
. une forme de contact,
. une
équation
différentielle du second ordre.On peut étudier
indépendamment
les structuresgéométriques qui
résultentde la
présence
d’un de ces éléments. Lagéométrie
de contact est assezbien connue et
présente
de nombreusesanalogies
avec lagéométrie
sym-plectique.
Nous enrappellerons
certaines en tenant compte ici d’un faitsupplémentaire :
lessemi-potentiels
sont des formessemi-basiques.
La
géométrie
créée par la donnée d’uneéquation
différentielle du second ordre sur le fibrehomogène
est différente ets’apparente plus
à lagéométrie
riemannienne
puisqu’elle
permet de retrouver et d’étendre unepartie
des notions
classiques
de dérivation covariante et de courbure. Cettegéométrie
est finalement une formulationintrinsèque
de l’ancienneéqua-
Vol.
tion de Newton de la
dynamique.
Je propose del’appeler
«géométrie
newtonnienne ». J’ai commencé son étude locale dans un
précédent
article
[F2] ]
et elle me semble riche et vaste. Elleprend
notamment encompte les
phénomènes
non stationnaires etdissipatifs.
Pour desquestions
de
place
dans cetarticle, je
ferai sans cesse référence à[F2] en espérant
que le lecteur n’en souffrira pas trop. On trouvera une bonne
synthèse
du cas
classique
et du fibrehomogène
dans l’article de P. Libermann[Ln ].
2 -
ÉQUIVALENCE
DE DEUX FORMES DE CONTACTConsidérons une variété N de dimension 2n -1
2.1. DÉFINITION. - Deux formes de contact a et a’ sont dites
équiva-
lentes si da et da’ ont même noyau.
Cette
équivalence
n’est pas celle que l’on considère habituellement.On dit
généralement
que deux formes de contact co et a~’ sontéquivalentes
si elles définissent la même structure de contact, c’est-à-dire s’il existe une fonction
f ’
ne s’annulant pas telle que 0153’=/’~.
Il existe
toujours
des formes de contactéquivalentes
à une forme adonnée. En
effet,
si ~p est une fonction sur M à valeursréelles,
et k un nombreréel,
la formeest
équivalente
à a. Nous disons que a’ est trivialementéquivalente
à ocsi a’ est en
plus
une forme de contact.Dans la suite nous ne nous intéresserons
qu’aux
formes de contact« non trivialement
équivalentes
». Engénéral
une forme de contact n’admetpas globalement
de forme de contactéquivalente
non triviale.Cependant
il en existe
toujours
localement. On peut s’en convaincre aisément à l’aide de ladécomposition
locale de Darboux. Dans unvoisinage
suffisammentpetit
d’unpoint x
deN,
on peut trouver des coordonnées centrées(y,, x‘, z),
1 ~ i ~ ~ telles que la forme a et sonchamp
deReeb ç
s’écriventrespectivement
.,Toute forme de contact
qui
s’écrit a’ - dz + où lesy~
etx’i
sont desfonctions
indépendantes
de z estéquivalente
à a.L’équivalence
non triviale ne va donc seproduire
que pour une classeparticulière
de formes de contact. En fait ce n’est pas l’obtention des formes a’équivalentes
à a que nous recherchons mais lespropriétés spécifiques
des
champs
de Reeb telsqu’on puisse
trouverplusieurs
formes de contactPoincaré - Physique théorique
RÉDUCTIBILITÉ SYSTÈMES DYNAMIQUES 367
non triviales au sens
précédent.
Nous dironsqu’un
telchamp
de Reeb estune
dynamique
réductible.Quelques
notations.On notera
Fa
le noyau de a et on sait que la restriction de da àF«
est une forme de classe maximale. On utilisera ladécomposition
TN =~ç
EBFa qui
nous permet enchaque point
x de N pour toute 1-forme cc~ sur N d’écrireLe vecteur
Z())
deFa
estunique.
Par ailleurs on déterminesimplement
en remarquant que d’où
2 . 2. PROPOSITION. 2014 ~ toute ’
paire
’ a, a’ deformes de
contactéquiua-
lentes est associé ’ un
unique
’champ d’automorphismes,
TNappelé opérateur
deconjugaison
de a vers 0153’ tel que ’ pour tout Z dans TNPreuve. 2014 Pour
chaque point
x de N etchaque
Z deTxN,
on peut décom- poser de manièreunique
la 1-forme enest
uniquement
déterminé et se trouve dansFa.
Maispuisque
oc’est
équivalente
à a lepremier
terme de droitedisparaît.
On pose ensuiteAinsi on obtient un
champ d’automorphismes
vérifianti )
etii).
Il est bienentendu
unique puisque
si vérifiei )
etii),
on est conduit àD’où, puisque
a est une forme de contact,Remarques.
. Par
construction,
pour lechamp
de Reeb de a, on a ==ç.
. Si on considère deux formes de contact a et a’ trivialement
équiva-
lentes
et donc = kZ -
(k - l)x(Z)~.
Cette démarche permet donc de s’affranchir del’équivalence
triviale.Vol. 45, n° 4-1986.
Un
opérateur
deconjugaison jouit
naturellement de certaines pro-priétés algébriques.
Tout d’abord il doit êtresymétrique
relativementaux deux cobords da et
da’,
c’est-à-dire pour tousZ1
etZ2
dansTxN
et
Ceci
provient
de la définition. En effetde même en recommençant
Si Z est un vecteur de
TN,
la définition de nous conduit àOn peut montrer aisément par récurrence
qu’on
a aussipour tout pet q entiers.
Cette dernière relation va nous permettre d’énoncer une
proposition
surle nombre maximal de valeurs propres d’un
opérateur
deconjugaison.
2 . 3. PROPOSITION. - Soit N une variété de dimension 2n -1 et deux
formes
de contact a et a’équivalentes.
Leuropérateur
deconjugaison
admet en
plus
de la valeur propre 1(qui apparaît
pour lechamp
deReeb 03BE
dea)
auplus (n -1)
valeurs propres.Preuve. On va commencer par donner un lemme
LEMME 2.3. 1. - Soit un vecteur Z dans
TxN. Alors,
pour ce vecteur, il existe n - 2 nombresqu’on
noteraAp(Z)
et aussi deux nombres réels a, x telsqu’on puisse
écrirel’équation polynomiale
On peut
préciser
encore que X :1 0 et que(ç
est lechamp
0 de " Reeb 0 dea).
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique
RÉDUCTIBILITÉ SYSTÈMES DYNAMIQUES VARIATIONNELS 369
Démonstration du lemme. ,
Puisque
a /B dan -1 et a’ /B ; sont desformes-volumes,
il existe " une fonctionjamais
nulle k réelle telle queEn contractant
sur ~,
ceci nous conduit àet donc n’est
jamais
nul.Maintenant on écrit
En utilisant
2.2.2,
on obtientIl
n’y
aplus qu’à
écrire la définition de et à ranger les termes pour avoirsoit encore
puisque i~a
= 1et donc ces différents vecteurs sont liés.
La
proposition
est uneconséquence
immédiate de ce lemme. En effet s’il y avaitplus
de n -1 valeurs propres différentes il existerait un vecteurne satisfaisant pas une
équation polynomiale
dedegré
n -1. IlRemarque.
2014 Dans le cas d’une variété N de dimensiontrois, d’après
le Lemme
2.3.1,
on obtientl’équation polynomiale
avec
2.4 PROPRIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES D’UN OPÉRATEUR DE CONJUGAISON DE DEUX FORMES DE CONTACT.
PROPOSITION 2.4.1. - Un
opérateur
deconjugaison
d’uneforme
avers une
forme
a’ est à dérivée de Lie nulle lelong
duchamp
deReeb 03BE
de aRemarque.
Cetteproposition
a desconséquences
trèsimportantes
surl’existence
d’opérateurs
deconjugaison
pour une forme a donnée.On peut annoncer tout de suite
quelques
corollaires de cetteproposition.
4-1986.
COROLLAIRE 2. 4. 2. Soit
i/raa. l’opérateur
deconjugaison
de deuxformes
de contact
équivalentes
a et a’. La linéarité surchaque fibre
dei/ra«.
nous permet dedéfinir point
parpoint
sonpolynôme caractéristique P(i/raa-).
où ap : est une
fonction C1.
Alors les
fonctions
ap sont desintégrales premières
duchamp
deReeb 03BE
de la
forme
a, i. e.Remarques.
- Le Corollaire 2.4.2 nous montre que, si lechamp
deReeb ç
d’une forme de contact oc n’admet pasd’intégrale première,
nontriviale alors tous les coefficients du
polynôme caractéristique
d’un de sesopérateurs
deconjugaison
sont des constantes.Exemples.
Sur une variété M compacte, lelagrangien
défini par l’élé- ment delongueur
d’unemétrique
riemannienne à courburenégative
déter-mine sur le fibre unitaire un flot
ergodique. D’après
lechapitre précédent,
nous savons
qu’il
y a une identification naturelle avec HM. Si A est lesemi-potentiel
associé à ceLagrangien,
toutopérateur
deconjugaison
vers une autre forme de contact oc
équivalente
aura donc toutes ses valeurspropres constantes.
Dans le cas d’une variété N de dimension
trois, d’après
le Lemme 2. 3 .1et la remarque
qui
lesuit,
on sait que sur leschamps
de vecteurs à valeursdans le
système
de Pfaff d’une forme de contact, unopérateur
deconjugai-
son est une homothétie. Si le
champ
deReeb ç
de oc n’admet pasd’intégrale première,
ce rapport d’homothétie k est alors une constante et iln’y
a pas de forme oc’ non trivialementéquivalente puisque
Preuve de 2.4.1. I1
n’y
aqu’à
écrire la définition del’opérateur
deconjugaison
et à dériver les relations par lechamp
deReeb ç
De la
première
relationpuisque
= 0 on tireoù on a
remarqué
quE et de la deuxièmeoù on a
remarqué
quePhysique théorique
RÉDUCTIBILITÉ SYSTÈMES DYNAMIQUES VARIATIONNELS 371
Cette relation étant vérifiée pour tout
champ
de vecteurs Z et a étant decontact, on en déduit que
Lç
= 0. IlPreuve de 2.4.2. Il faut utiliser les
propriétés
universelles de la trace.De
Lç 03C803B103B1’
=0,
on déduit queL03BE Tr 03C803B103B1’
= 0.De même
L03BETr (03C803B103B1’)p
= 0 pour tout entier p.La relation =
0,
permet d’obtenirplus
d’informations.COROLLAIRE 2.4.3. - Soit un sous-espace E stable d’un
opérateur
deconjugaison 03C803B103B1’
alorsLçE
est aussi stable pari/raa..
Enparticulier
si unchamp
de vecteurs Z est propre pour
03C803B103B1’
de valeur propre p alors[ç, Z] ] est
aussipropre pour
03C803B103B1’
avec la même valeur proprePreuve de 2.4.3. -
D’après
leshypothèses,
c E. La relation= 0 entraîne que pour tout
champ
de vecteurs sur N à valeurs dansE,
Dans le cas d’un
champ
de vecteurs propre, les coefficients dupolynôme caractéristique
sont desintégrales premières de ç
et donc dans un domaineoù les valeurs propres ne se croisent pas, celles-ci sont différentiables et sont aussi des
intégrales premières de ç.
DoncDans la suite on va supposer que les valeurs propres de sont toutes réelles et on ne travaillera que dans des domaines où il
n’y
a pas de croi- sement.Fixons
quelques
notations.Restreignons-nous
àFa
1
j k désignent
les valeurs propres avec leurmultiplicité,
= 2n - 1 et
Ej
leschamps
de sous-espaces proprescorrespondants.
l =j
On a une
décomposition
deFa qui
estpréservé
par enEn fait ce
qui
nous intéresse ce sont lespropriétés spécifiques
des formesde contact « réductibles » c’est-à-dire admettant d’autres formes de contact
équivalentes
mais non triviales. Nous allons réunir des conditions néces- saires à une telle situation dans le théorème de réductibilité. Mais avant, remarquons que nous avonsdéjà
entièrement résolu le cas où la variété M est de dimension 3.Vol. 45, n° 4-1986.
THÉORÈME DE RÉDUCTIBILITÉ 2.5. - Considérons sur une variété N
avec n >
5,
uneforme
de contact a de noyauFa
et dechamp
de Reeb X.Supposons
que a admette uneforme
de contact a’équivalente
non triviale.Alors la restriction à
Fa
del’opérateur
deconjugaison
associéi/raa.
a nécessai-rement au moins deux valeurs propres
différentes.
Comme on le saitdéjà,
les valeurs propres p~ sont des
intégrales premières
duchamp
de Reeb etles sous-espaces propres
Ej
sont invariants par XDe
plus
i )
les sous-espaces propres sont de dimensionpaire;
ii)
laprojection
de[E j, ] sur ~ E03BB
est enchaque point
un sous-espace vectoriel de dimension auplus
un ;iii) (rigidité).
Si une valeur propre 03C1j est demultiplicité
qj >2,
alorsEj
est entièrement contenu dans le noyau deiv)
Si une valeur propre p~ est une constante, alors ~x Et)E j
estintégrable
au sens de Frobénius.
Démonstration.
i )
est unepropriété
purementalgébrique.
Lasymétrie
de
l’/aa.
relativement à da entraîne que les sous-espaces propres sont ortho- gonaux relativement à da(i.
e. siZ1
etZ j
sont deux vecteurs propres devaleur propre
respective
03C1i ~ 03C1j, alorsiZiiZjd03B1
=0).
Mais a est une formede contact et cette
orthogonalité impose que
la restriction de da àchaque
espace propre E soit de classe maximum. Il est donc nécessaire que E soit de dimension
paire.
Pour la suite de la démonstration nous aurons besoin d’un lemme
qui
va tout faire marcher. Notons p une valeur propre, ~, les autres et
çp
lechamp
de vecteurs à valeurs dansFa
tel quedp
= Si on considèredeux
champs
de vecteurs propres Y et Z de valeur propre p on peut former leur crochet et écrire unedécomposition
de la formeLEMME 2.5.1. - Dans les conditions
précédentes
on aPreuve du lemme. 2014 Pour obtenir ce
résultat,
il faut s’intéresser à et On peut faire ceci en revenant à la définition deRÉDUCTIBILITÉ SYSTÈMES DYNAMIQUES 373
et en dérivant par rapport à Y on obtient .
où on a fortement utilisé le fait que Y et Z sont dans le même sous-espace propre. On remarque ensuite que
d’où
et enfin on utilise la
décomposition
Suite de
la preuve
du Théorème.- ii)
On peut de mêmedécomposer 03BE03C1
sur les sous-espaces propres en
D’après
leLemme,
on obtient soitDès lors
Ainsi
quels
que soient les vecteurs propres choisis Z etY,
laprojection
deleur crochet sur 0
E03BB
esttoujours
colinéaire auvecteur 03BE03C103BB (03BB - 03C1)
.iv)
A ce stade on peut donner un corollaireplus
fin queiv)
COROLLAIRE 2. 5 . 2. - Pour
qu’une
distribution ~X 3E~
soitintégrable,
il est nécessaire et
suffisant
que lechamp de vecteurs 03BE03C1
dans F tel qued p
=soit aussi un vecteur
propre de
valeur propre p.Le résultat
provient
de la relationprécédente
du fait quecEp.
On
pourrait
se poser laquestion
del’intégrabilité
deEp
mais ce n’estjamais intégrable puisque
da doit y être de classe maximum.iii)
Dire que da est de classe maximale surEp,
c’est dire que da est sym-plectique
surEp (on
peuttoujours
trouver localement une basesymplec- tique
deEp
avec(Zk)
1 ~k ~).
SoitZ2 p + 1 )
= 1n° 4-1986.
donc,
pour tout r 7~2p
+1,
le lemme donneavec
On en déduit
et surtout
d’où
On aurait pu faire une étude semblable avec
Z2p+i
et on aurait obtenuen plus LZ2p + 1 03C1
=0.Ce raisonnement ne
s’applique
que si on peut trouver r ~2p
+1,
c’est-à-dire si lamultiplicité
de p est strictementsupérieure
à 2.Pour terminer nous avons dit
qu’il
fallait que, surF,
ait au moins deux valeurs propres différentes. C’est évidentd’après
larigidité puisque pour n
3 lamultiplicité
serait > 2 et alors p devrait être constante surFa.
En
plus
p est uneintégrale première,
donc une vraie constante et on auraitce
qui
est uneéquivalence
triviale. Il3 -
PROPRIÉTÉS SUPPLÉMENTAIRES
DES
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
DU SECOND ORDREDÉDUITES
D’UN LAGRANGIENDans
[F2] ]
nous avons montré que la donnée d’uneéquation
diffé-rentielle du second ordre X sur le fibré
homogène
a pourconséquence
une
décomposition
de THM en trois sous-fibréssupplémentaires
THM = [RX E9 VHM E9
hXHM
Physique théorique
375 DYNAMIQUES
où
hXHM
est le sous-fibre horizontal associé à X. Il estisomorphe
à VHM.A tout vecteur vertical Y on peut associer un vecteur horizontal
grâce
à un
opérateur Hx
défini paroù Y est une
quelconque
extension verticale de Y et t~x estl’endomorphisme
vertical associé à X.
Toujours
sans démonstration voir[FI] ] rappelons
les
propriétés
de vXiv)
sonimage
est VHM et on remarque queï;x(Hx(Y))
= Y.3.2 LA
MÉTRIQUE
PSEUDO-RIEMANNIENNE g SUR LE FIBRE HOMOGÈNE En fait nous allonssimplement
utiliser le faitqu’à
toutLagrangien
onsait associer un
semi-potentiel,
c’est-à-dire une forme de contact semi-basique
A sur le fibrehomogène.
Ladynamique qui
lui est associée vérifie leséquations iXA
=1, iXdA
= 0 cequi
a pourconséquence LxA
= 0.Remarquons
tout d’abord que pour toutchamp
de vecteurs vertical Ysur HM la semi-basicité entraîne que
iyA
= 0 et parconséquent
que=
Lx{iyA)
= 0.D’après
le théorème de verticalité[F2 ], l’hyper- plan
de contact de A coïncide donc avechXHM
E9 VHM. Deplus
celui-ciest invariant par X
puisque,
pour toutchamp
devecteurs ç
à valeurs danshXHM
0VHM,
on ai03BEA
= 0 et donc = = 0 cequ’on
peut écrireSignalons
d’autre partqu’on
peut montrer[F 1 ]
que c’est une condition nécessaire et suffisante pour que X soit localement ladynamique
d’unsemi-potentiel.
Métrique
verticale.Le
semi-potentiel
et sadynamique permettent
de définir sur les fibres de HM unemétrique
g" ditemétrique
verticale.3 . 2 .1. PROPOSITION. - Soit A un
semi-potentiel
surle fibré
homo-gène
X sadynamique, Y1
etY2
deuxchamps
de vecteurs verticaux sur HM.L’opérateur
g"agissant
sur les sections deVHM, défini
par la relationgv(Y1, Y2) - iY1i[X,Y2]dA
esti)
bilinéaireVol. 4-1986.