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Santé et extraction minière

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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DOCUMENT TECHNIQUE N°1 : RISQUES POUR LA SANTÉ AU TRAVAIL ET L'ENVIRONNEMENT

ASSOCIÉS À L'EXTRACTION MINIÈRE ARTISANALE ET À PETITE ÉCHELLE DE L’OR

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RISQUES POUR LA SANTÉ AU TRAVAIL ET L'ENVIRONNEMENT ASSOCIÉS

À L'EXTRACTION MINIÈRE ARTISANALE ET À PETITE ÉCHELLE DE L’OR

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que l’œuvre soit citée de manière appropriée, comme il est indiqué ci dessous. Dans l’utilisation qui sera faite de l’œuvre, quelle qu’elle soit, il ne devra pas être suggéré que l’OMS approuve une organisation, des produits ou des services par- ticuliers. L’utilisation de l’emblème de l’OMS est interdite. Si vous adaptez cette œuvre, vous êtes tenu de diffuser toute nouvelle œuvre sous la même licence Creative Commons ou sous une licence équivalente. Si vous traduisez cette œuvre, il vous est demandé d’ajouter la clause de non responsabilité suivante à la citation suggérée : « La présente traduction n’a pas été établie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’OMS ne saurait être tenue pour responsable du contenu ou de l’exactitude de la présente traduction. L’édition originale anglaise est l’édition authentique qui fait foi ».

Toute médiation relative à un différend survenu dans le cadre de la licence sera menée conformément au Règlement de médiation de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle.

Citation suggérée. Risques pour la santé au travail et l'environnement associés à l'extraction minière artisanale et à petite échelle de l’or [Environmental and occupational health hazards associated with artisanal and small-scale gold mining].

Genève : Organisation mondiale de la Santé ; 2017. Licence : CC BY-NC-SA 3.0 IGO.

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La mention de firmes et de produits commerciaux ne signifie pas que ces firmes et ces produits commerciaux sont agréés ou recommandés par l’OMS, de préférence à d’autres de nature analogue. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique qu’il s’agit d’un nom déposé.

L’Organisation mondiale de la Santé a pris toutes les précautions raisonnables pour vérifier les informations contenues dans la présente publication. Toutefois, le matériel publié est diffusé sans aucune garantie, expresse ou implicite. La res- ponsabilité de l'interprétation et de l'utilisation dudit matériel incombe au lecteur. En aucun cas, l’OMS ne saurait être tenue responsable des préjudices subis du fait de son utilisation.

Imprimé en Suisse

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1 Introduction ... 2

1.1 Portée et objet ... 2

1.2 Liens avec la Convention de Minamata sur le mercure ... 2

1.3 Revue de la littérature : méthodologie et approche ... 3

2 Bref aperçu de l'extraction minière artisanale et à petite échelle ... 4

2.1 L'exploitation minière ... 4

2.2 Caractéristiques des communautés de l'extraction minière artisanale et à petite échelle de l'or ... 5

3 Risques sanitaires ... 7

3.1 Risques chimiques ... 7

3.2 Risques biologiques ... 11

3.3 Risques biomécaniques et physiques... 11

3.4 Autres risques ... 12

3.5 Aspects particulièrement applicables aux femmes et aux enfants ... 16

4 Risques environnementaux ayant des implications sur la santé ... 17

5 Supports de formation à la résolution des problèmes de santé associés à l'extraction minière artisanale et à petite échelle de l'or ... 18

5.1 Justification de la formation des prestataires de soins primaires ... 18

5.2 Formation des prestataires de soins primaires ... 18

5.3 Formation des mineurs ... 20

6 Conclusion ... 21

Références ... 22

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Avant-propos

Dans les pays en développement, les moyens de subsistance de millions d'individus dépendent de l'extraction minière artisanale et à petite d'échelle de l'or (EMAPE). Cette richesse peut cependant coûter cher.

De nombreux problèmes sanitaires liés au travail et à l'environnement sont associés à l'EMAPE, notamment lorsque cette dernière est pratiquée de façon informelle ou au moyen de ressources matérielles et techniques limitées. La santé et le bien-être des mineurs, des membres de leur famille et des communautés avoisinantes sont souvent affectés.

La Convention de Minamata sur le mercure, adoptée en octobre 2013, a permis d'encourager l'action intersectorielle mondiale, régionale et nationale en faveur de la promotion et la protection de la santé et du bien-être des populations qui dépendent de l'EMAPE.

Reconnaissant l'incidence de l'EMAPE sur la santé humaine et l'environnement, notamment en raison de l'utilisation de mercure, la Convention oblige les Parties, le cas échéant, à élaborer des stratégies de santé publique sur l'exposition au mercure des travailleurs de l'EMAPE et de leurs communautés.

Ces stratégies doivent comprendre la collecte de

données sanitaires, la formation des professionnels de santé et la sensibilisation par l'intermédiaire des établissements de santé.

Le présent document fait partie d'une série technique de l'OMS sur l'EMAPE et la santé élaborée en réponse à la résolution 67.11 de l'Assemblée mondiale de la Santé. Elle vise à informer les ministères de la santé publique du rôle qu'ils peuvent jouer en soutenant la mise en œuvre des dispositions de la Convention de Minamata sur le mercure concernant l'EMAPE.

Étant donné l'importance des questions de santé au travail dans ce contexte, cette série s'accorde également avec les actions demandées par la décision 60.26 de l'Assemblée mondiale de la Santé et du Plan d'action mondial pour la santé des travailleurs (2008-2017), notamment les actions visant à promouvoir et protéger la santé sur le lieu de travail et dans les environnements de travail dangereux.

Les prestataires de soins de santé ont un rôle clé à jouer face aux conséquences de l'EMAPE. Toutefois, pour le remplir, ils doivent être mobilisés et convenablement formés. C'est dans cet esprit que ce document est proposé.

Dr Maria Neira

Directrice du département Santé publique, environnement et déterminants sociaux de la santé Organisation mondiale de la Santé

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Remerciements

L'Organisation mondiale de la Santé souhaite remercier tous ceux ayant permis la réalisation de cette publication.

Une première version a été préparée à la demande de l'Organisation mondiale de la Santé par Gabriela Gracia (Université de l'Illinois, Chicago, États-Unis d'Amérique) et le Dr Linda Forst (Université de l'Illinois, Chicago, États-Unis d'Amérique). D'importantes contributions ont également été apportées par le Dr Stephan Böse-O'Reilly (Université de Munich, République fédérale d'Allemagne).

La publication a ensuite été révisée et finalisée par le Secrétariat sous la direction du personnel du département OMS Santé publique, environnement et déterminants sociaux de la santé, notamment Michaela Pfeiffer, Carolyn Vickers et le Dr Carlos Dora.

Ludovic Bernaudat (Programme des Nations Unies pour l'environnement, Suisse), le Dr Ana Boischio (Organisation panaméricaine de la Santé, États-Unis d'Amérique), Marie-Noel Brune-Drisse (Organisation mondiale de la Santé, Suisse), le Dr Jacques Grondin

(Université de Laval, Canada), Grace Halla (Organisation des Nations unies pour le développement industriel, Autriche), le Dr Ivan Ivanov (Organisation mondiale de la Santé, Suisse), le Dr Paul Jagals (Université de Queensland, Australie), Susan Keane (Natural Resources Defense Council, États-Unis d'Amérique), Myrianne Richards (Artisanal Gold Council, Canada), Jerome Stucki (Organisation des Nations unies pour le développement industriel, Autriche), et Joanna Tempowski (Organisation mondiale de la Santé, Suisse) ont également contribué à l'élaboration de cette publication dans le cadre de l'examen par les pairs.

Nous remercions également le ministère fédéral allemand de l'Environnement, de la Protection de la nature, de la Construction et de la Sûreté nucléaire pour son appui financier et la Commission européenne pour le soutien financier accordé en vue de sa traduction en français.

Traduction française : Locordia SA – Rue Tasson-Snel 22-24 1060 Bruxelles – Belgique

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Sigles et acronymes

AGC Artisanal Gold Council

EMAPE Extraction minière artisanale et à petite échelle de l’or

CASM Communities and Artisanal and Small-Scale Mining – Initiative de la Banque mondiale OIT Organisation internationale du travail

PNUE Programme des Nations Unies pour l'environnement

ONUDI Organisation des Nations Unies pour le développement industriel AMS Assemblée mondiale de la Santé

OMS Organisation mondiale de la Santé

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Or spongieux : résidu de brûlage obtenu au moment du chauffage de l'amalgame, étape indispensable à la séparation or-mercure dans l'EMAPE.

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1.1 PORTÉE ET OBJET

Une première version de ce rapport a servi de document de référence à une consultation technique de l'OMS sur la santé et l'extraction minière artisanale et à petite échelle de l'or, s'étant tenue les 1 et 2 octobre 2014 à Genève, en Suisse. Les objectifs généraux de cette réunion étaient les suivants :

a) réunir des experts du monde entier pour faire le point sur la situation actuelle en la matière ;

b) demander la contribution d'experts pour définir des orientations de l'OMS appuyant la mise en place de stratégies de santé publique sur l'EMAPE et pour élaborer des supports de formation pour le renforcement des capacités des prestataires de soins de santé afin d'identifier et résoudre les problèmes sanitaires liés au travail et à l'environnement dans le cadre de l'EMAPE.

Le présent rapport présente un résumé de la revue de la littérature menée en vue d'élaborer les recommandations de l'OMS. Il couvre les risques pour la santé liés au travail et à l'environnement ainsi que les effets néfastes sur la santé découlant de l'EMAPE. Les problèmes et aspects concernant particulièrement les femmes et les enfants sont également abordés.

Le rapport examine également les programmes, les outils et les guides pouvant être utilisés ou développés lors d'une formation aux risques professionnels et environnementaux associés à l'EMAPE destinée à un public de professionnels de santé.

Il est principalement destiné aux professionnels de santé comme les prestataires de soins travaillant dans zones où se déroulent des activités d'EMAPE ainsi qu'aux autorités réglementaires susceptibles de jouer un rôle dans l'élaboration de stratégies ou de politiques nationales ou infranationales traitant de la santé et du bien-être des mineurs et de leurs communautés.

Les Sections 1, 2, 3 et 4 donnent un aperçu de l'extraction minière artisanale et à petite échelle de l'or, des étapes et des processus impliqués et de certaines caractéristiques basiques des mineurs et des populations engagés dans

cette activité. Une description détaillée des risques sanitaires liés à l'EMAPE est également fournie, ainsi que des incidences de l'EMAPE sur l'environnement et les déterminants environnementaux de la santé.

Les Sections 5 et 6 décrivent les supports disponibles pour une utilisation dans les activités de formation et de sensibilisation des prestataires de soins. Un résumé de l'état des connaissances sur le sujet et des lacunes à combler est donné en conclusion.

1.2 LIENS AVEC LA CONVENTION DE MINAMATA SUR LE MERCURE

L'objectif premier de la Convention de Minamata sur le mercure (Article 1) est de « protéger la santé humaine et l’environnement contre les émissions et rejets anthropiques de mercure et de composés du mercure ».

La Convention prévoit une série de mesures pour remplir cet objectif, notamment de lutte contre les émissions et les rejets de mercure dans l'environnement provenant de sources industrielles et d'abandon définitif ou d'élimination progressive des produits ou composants de produits contenant du mercure ajouté.

La Convention comprend un article consacré aux aspects sanitaires (article 16) qui préconise spécifiquement l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies et de programmes visant à identifier et protéger les populations soumises à un risque d'exposition au mercure et aux composés du mercure, notamment grâce à l'adoption de directives sanitaires à caractère scientifique, à la promotion de la santé et à l'éducation à la santé du public. Cet article préconise également la promotion des services de prévention et de traitement des populations affectées par l’exposition au mercure et le renforcement des capacités du secteur de la santé pour la prise en charge des risques pour la santé de l'exposition au mercure.

En plus de l'Article 16, la mise en œuvre d'autres articles impliquera des contributions du secteur de la santé.

Les ministères de la Santé devront être impliqués dans

1 INTRODUCTION

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l'élaboration de stratégies de santé publique dans le cadre du plan national d'action pour réduire les impacts sanitaires de l'utilisation de mercure dans l'EMAPE (Article 7) ainsi que l'évaluation des risques pour la santé des sites contaminés (article 12). L'Article 17 sur l'échange d'information donne spécifiquement des informations sur les aspects sanitaires liés à l'exposition au mercure.

L'Article 18 sur l'information, la sensibilisation et l'éducation du public mentionne spécifiquement la santé humaine tandis que l'Article 19 (Recherche-développement et surveillance) préconise l'éducation, la formation et la sensibilisation du public aux effets de l'exposition au mercure et aux composés du mercure sur la santé humaine et l'environnement.

Le contenu du présent rapport traite particulièrement des responsabilités du secteur de la santé en vertu de l'Article 7.

Selon ce dernier, les Parties estimant que les activités d’extraction minière et de transformation artisanales et à petite échelle d’or menées sur son territoire sont « non négligeables » doivent élaborer un plan d'action national comprenant une stratégie de santé publique sur l'exposition au mercure des mineurs concernés et de leurs communautés.

En vertu de cette stratégie de santé publique, les Parties de la Convention doivent assurer la collecte des données sanitaires, la formation du personnel des services de santé et la sensibilisation par l’intermédiaire des établissements de santé (Programme des Nations Unies pour l'environnement, 2014). Ces stratégies serviront également à mettre en œuvre une autre prescription de l'Article 7, à savoir l'intégration dans des plans d'action nationaux de stratégies visant à prévenir l'exposition des populations vulnérables, notamment les enfants et les femmes en âge de procréer, en particulier les femmes enceintes, au mercure utilisé dans l’EMAPE.

Le présent rapport donne un aperçu de l'exposition au mercure dans les activités d'EMAPE et de ses effets sur la santé. Toutefois, comme la santé et le bien-être des communautés de l'EMAPE sont affectés par de nombreux autres risques sanitaires liés au travail et à l'environnement, une approche de santé publique et une définition des problèmes plus globales sont également fournies.

1.3 REVUE DE LA LITTÉRATURE : MÉTHODOLOGIE ET APPROCHE

Une approche structurée a été élaborée pour identifier et évaluer les documents passés en revue. De la littérature revue par les pairs et « grise », sous la forme de rapports de sites Internet (inter-) gouvernementaux, d'instituts de

recherche et d'organisations menant des recherches sur l'EMAPE et sur l'extraction minière artisanale et à petite échelle en général, a été passée en revue dans le cadre de ce rapport. En outre, des textes médicaux ont été consultés pour détailler les risques sanitaires décrits dans la première partie de ce rapport. Les recherches d'articles de journaux revus par les pairs ont été réalisées au moyen de la base de données en ligne de l'United States National Library of Medicine (PubMed). Les moteurs de recherche Google et Google Scholar ont été utilisés pour les recherches par mots-clés, auprès d'organisations et d'instituts de recherche.

Expressions-clés et mots-clés : extraction minière artisanale et à petite échelle, extraction minière artisanale et à petite échelle de l'or, EMAPE, femmes et extraction minière à petite échelle, enfants et extraction minière, santé et extraction artisanale, évaluations de la santé des mineurs, éducation relative à l'extraction minière artisanale, formation et ressources relatives à l'extraction minière artisanale, mercure et or, mercure et extraction minière à petite échelle, remplacement du mercure, extraction minière et cyanure.

Critères d’inclusion : documents traitant des activités d'EMAPE et de l'extraction minière artisanale et à petite échelle, des populations masculine, féminine et infantile des zones minières, des communautés minières, des risques pour la santé et l'environnement ; supports de formation et d'éducation des prestataires de soins de santé et des mineurs.

Critères d’exclusion : documents sur les risques sanitaires et environnementaux liés à l'extraction minière à grande échelle et contenu ou présentations dont les sources ne sont pas correctement citées.

Les points supplémentaires à garder à l'esprit concernant l'approche adoptée pour la revue de la littérature sont les suivants :

• L'EMAPE présente certaines caractéristiques en commun avec d'autres formes d'extraction minière artisanale et à petite échelle, notamment concernant les méthodes de travail. Ce rapport évoque toutes ces formes ;

• Une quantité considérable d'informations, notamment sur les méthodes de travail de l'EMAPE et de l'extraction minière artisanale et à petite échelle en général, a été trouvée dans des publications de la « littérature grise », généralement sous forme d'études de cas. Malgré les risques sanitaires et environnementaux touchant les mineurs et les populations environnantes, il n'existe quasiment pas de littérature publiée et revue par les pairs traitant de ce sujet.

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2 BREF APERÇU DE L'EXTRACTION MINIÈRE ARTISANALE ET

À PETITE ÉCHELLE

L'extraction minière et à petite échelle implique une interaction complexe de facteurs sociaux, économiques, technologiques, environnementaux et sanitaires pouvant considérablement varier en fonction du contexte local et national. Cette complexité empêche d'établir une définition uniforme. L'extraction minière artisanale et à petite échelle de l'or est définie dans la Convention de Minamata sur le mercure comme « l’extraction minière d’or par des mineurs individuels ou de petites entreprises dont les investissements et la production sont limités » (Programme des Nations Unies pour l'environnement, 2014). L'Organisation internationale du Travail décrit l'extraction minière artisanale et à petite échelle comme

« ... des activités à haute intensité de main-d'œuvre, menées en ayant peu recours à des machines » (Jennings, 1999). En s'appuyant sur cette description, l'initiative CASM (Communities, Artisanal and Small-Scale Mining) de la Banque mondiale décrit les effets économiques et sociaux de l'exploitation minière artisanale et à petite échelle comme « ... une activité largement engendrée par la pauvreté, généralement pratiquée par les plus pauvres et dans les zones rurales les plus reculées d'un pays, par des populations majoritairement itinérantes et peu éduquées ayant peu d'autres possibilités d'emploi » (Banque mondiale, 2013). La plupart des définitions de l'extraction minière artisanale et à petite échelle partagent les caractéristiques suivantes  : un secteur de travail informel, un usage limité d'outils mécaniques, un travail à haute intensité de main-d'œuvre, de faibles investissements et une faible productivité, une exploitation de gisements et, enfin, un accès limité à la terre et aux marchés (Hentschel, Hruschka et Priester, 2003 ; Mining, Minerals and Sustainable Development, 2002). Ces caractéristiques illustrent le cycle de la pauvreté où peuvent être plongées les communautés de l'extraction minière artisanale et à petite échelle, notamment lorsque des techniques d'extraction et de traitement inefficaces produisent une faible quantité de produit et peu de profits (Barry, 1996). Les risques

sanitaires et environnementaux associés à ce type de travail aggravent davantage ce cycle.

L'extraction minière artisanale et à petite échelle de l'or est pratiquée dans plus de 70 pays par environ 10 à 15 millions de mineurs, dont 4 à 5 millions de femmes et d'enfants (Organisation des Nations unies pour le développement industriel, 2006b  ; Telmer et Veiga, 2009). Si des activités d'EMAPE sont menées dans le monde entier, elles sont plus fréquentes en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie (Hinton, 2006 ; Böse-O’Reilly, Organisation mondiale de la Santé, 2013a, 2014).

2.1 L'EXPLOITATION MINIÈRE

L'EMAPE comprend les étapes suivantes :

a) Extraction : Les mineurs exploitent les gisements alluvionnaires (sédiments des cours d'eau) ou les gisements rocheux. Les sédiments ou les morts- terrains sont enlevés et le minerai est extrait par excavation de surface, par creusement de tunnels ou par dragage (dans le cas de l'extraction alluviale) (Programme des Nations Unies pour l'environnement, 2015).

b) Traitement : À cette étape, l'or est libéré des autres minéraux. Les méthodes utilisées pour le traitement peuvent varier en fonction du type de gisement. Les particules d'or dans les gisements alluvionnaires sont souvent déjà séparées et demandent peu de traitement mécanique. À l'inverse, pour les gisements rocheux, un concassage et un broyage sont nécessaires. Le concassage primaire peut être réalisé à la main, par exemple au moyen de masses, ou avec des machines. Des broyeurs sont ensuite utilisés pour moudre le minerai en particules plus petites et, finalement, en poudre fine.

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c) Concentration : Dans certains cas, l'or est ensuite séparé des autres matériaux par concentration.

Différentes méthodes et technologies (comme des sluices, des centrifugeuses, des tables vibrantes, etc.) peuvent être utilisées pour concentrer l'or libéré. Dans le minerai, la densité de l'or par rapport à d'autres minéraux est souvent plus élevée.

Par conséquent, de nombreuses techniques utilisent la gravité pour la concentration (Programme des Nations Unies pour l'environnement, 2012).

d) Amalgamation  : Du mercure élémentaire est utilisé pour obtenir un alliage mercure-or appelé

« amalgame » (mercure et or en parts à peu près égales). Deux méthodes sont principalement utilisées en EMAPE pour l'amalgamation : l'amalgamation du minerai brut et l'amalgamation du concentré.

Dans l'amalgamation du minerai brut, du mercure élémentaire est ajouté avec peu de comminution et de concentration préalables. Une grande quantité de mercure est souvent employée (entre 3 et 50 unités par unité d'or récupérée) et la plupart est éliminée comme déchet avec les résidus miniers en raison de l'inefficacité de ce procédé (Sousa et al., 2010 ; Programme des Nations Unies pour l'environnement, 2015). Ainsi, l'amalgamation du minerai brut est décrite à l'Annexe C de la Convention de Minamata sur le mercure comme une activité «  à éliminer  » (Programme des Nations Unies pour l'environnement, 2014).

Dans l'amalgamation du concentré, le mercure est uniquement ajouté à une quantité plus réduite de matériau (le « concentré ») qui résulte de l'étape de concentration. Beaucoup moins de mercure est ainsi utilisé et le mercure excédentaire peut également être récupéré (Programme des Nations Unies pour l’environnement, 2015).

e) Brûlage : L'amalgame est chauffé pour vaporiser le mercure et séparer l'or. En « brûlage à l'air libre », toute la vapeur de mercure est émise dans l'air.

Le brûlage à l'air libre d'amalgames ou d'amalgames transformés est donc également défini comme une activité à éliminer dans l'Annexe C de la Convention.

L'or produit par le brûlage d'amalgames est poreux et appelé « or spongieux » (Programme des Nations Unies pour l'environnement, 2015).

f) Raffinage : L'or spongieux est de nouveau chauffé pour retirer le mercure résiduel et autres impuretés.

Tout au long de ce processus, les mineurs et les communautés vivant et travaillant à proximité des sites d'EMAPE sont exposés à de nombreux risques sanitaires liés au travail et à l'environnement détaillés dans les sections suivantes. Les méthodes et les technologies utilisées en EMAPE peuvent varier considérablement d'un endroit à l'autre. Les risques sanitaires liés au travail et à l'environnement ainsi que les populations affectées par ces derniers peuvent également différer. Il convient donc de proposer des réponses adaptées au contexte.

2.2 CARACTÉRISTIQUES DES

COMMUNAUTÉS DE L'EXTRACTION MINIÈRE ARTISANALE ET À

PETITE ÉCHELLE DE L'OR

Les activités d'EMAPE sont très diverses : parfois illégales ou informelles, souvent tout juste tolérées par les autorités, elles peuvent être saisonnières ou pratiquées toute l'année, sur le long terme ou après une alternance expansion/récession (Buxton, 2013). Les caractéristiques démographiques des travailleurs de l'EMAPE varient considérablement et tous les groupes d'âge peuvent être représentés. Les communautés peuvent être composées des populations locales ou être créées par une importante immigration. L'EMAPE peut constituer une activité de subsistance familiale à laquelle participent les hommes, les femmes et les enfants tout au long du processus d'exploitation minière. Certains mineurs de l'extraction minière artisanale et à petite échelle de l'or sont des travailleurs immigrés saisonniers et pauvres, partageant leur temps entre l'exploitation minière et d'autres activités économiques (Phillips, Semboja et Shukla, 2001  ; Organisation mondiale de la Santé, 2001).

Si les hommes travaillent principalement dans les mines, les femmes et les enfants travaillent à la fois dans / à proximité des mines et à leur domicile, conciliant le travail minier et les responsabilités domestiques. Ce mélange de travail minier et domestique est à l'origine de divers problèmes de santé pour les mineurs, les membres de leur famille et les communautés environnantes, qui sont décrits aux Sections 3 et 4. Beaucoup de ces problèmes de santé peuvent être exacerbés par l'absence de réglementation dans le secteur de l'EMAPE ; le manque d'information des mineurs au sujet des risques sanitaires encourus ; l'accès limité à un équipement de protection et des connaissances techniques limitées en raison du

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manque d'accès à une formation technique, des faibles niveaux d'éducation ou du faible taux d'alphabétisation (Wall, 2008). Lorsque les activités d'EMAPE sont exercées dans un cadre formel, les problèmes de santé peuvent être exacerbés par le manque d'accès des mineurs aux ressources techniques et financières nécessaires pour adopter des pratiques minières plus perfectionnées.

Les communautés de l'EMAPE ont souvent peu ou pas accès à l'eau potable, à l'assainissement ou aux soins de santé. Le problème est encore aggravé lorsque les activités minières se déroulent dans des zones reculées ou lorsque l'immigration massive augmente le flux des patients et donc la pression sur le système de santé local.

LES HOMMES MINEURS

Même si les rôles sexospécifiques peuvent varier, l'accès à la terre et aux ressources ainsi que leur contrôle reviennent généralement aux hommes (Eftimie et al., 2012). Ils sont en général plus impliqués dans les décisions concernant l'exploration minière, la prospection et la distribution des bénéfices tout en étant également directement impliqués dans le processus d'exploitation minière (Eftimie et al., 2012 ; Hinton, Veiga et Beinhoff, 2003a). Selon une étude sur les mineurs de l'extraction minière artisanale et à petite échelle d'or en Mongolie, les hommes mineurs se répartissent en deux groupes.

Le premier est composé d'hommes ayant une vaste expérience de l'extraction minière artisanale et à la petite échelle et connaissant bien les risques sanitaires associés à leur travail. Le second groupe comprend des hommes jeunes dont le manque d'expérience engendre davantage de comportements à risque, notamment concernant l'utilisation des mesures de sécurité et de l'équipement de protection individuelle (Pfeiffer et al., 2013).

FEMMES MINEURS

La participation des femmes dans l'extraction minière artisanale et à petite échelle varie d'une région du monde à l'autre  : elles représentent 10  % de la population vivant de l'extraction minière artisanale et à petite échelle en Asie, 10 à 20 % en Amérique latine et 40 à 50 % en Afrique (Hinton, Veiga et Beinhoff, 2003a).

Cette variation se constate également dans les rôles qu'elles occupent dans le travail minier. Si les femmes sont souvent exclues de l'extraction souterraine, elles participent à de nombreuses tâches à l'intérieur comme à l'extérieur de la mine (Organisation internationale du Travail, 2007). Ainsi, aux Philippines, les femmes sont

principalement affectées aux tâches d'amalgamation et de brûlage tandis que les hommes réalisent surtout l'extraction et le traitement du minerai. En Bolivie, les femmes se chargent principalement du recueil et du traitement du minerai, souvent à la main, avec des masses par exemple (Bocangel, 2001). En Afrique, les femmes mineurs peuvent participer à tous les aspects de l'exploitation minière : extraction, concassage, transport, tri, traitement et vente (Lu, 2012). En parallèle, les femmes sont également responsables de toutes les tâches domestiques, comme la préparation des repas, la prise en charge des enfants, le nettoyage, etc. (Organisation internationale du Travail, 2007).

À certains endroits, les femmes fournissent également de la nourriture et des boissons, des outils et du matériel, et des services sexuels (Yakovleva, 2007).

ENFANTS MINEURS

L'OIT estime que presque 1 million d'enfants âgés de 5 à 7 ans exerce des activités d'extraction et d'exploitation minières à petite échelle dans le monde (Organisation internationale du Travail, 2005). Les enfants peuvent être impliqués dans pratiquement toutes les étapes de l'EMAPE, de l'extraction du minerai à son traitement et son brûlage. Certains enfants doivent également faire des courses, porter de lourds équipements et matériaux ou bien livrer de la nourriture et des boissons aux mineurs travaillant au fond des mines (Organisation internationale du Travail, 2003). Les tâches réalisées par les garçons et les filles varient également. Par exemple, les filles impliquées dans l'EMAPE participent souvent au lavage ou au tri (à sec) à la batée, à l'extraction et à l'amalgamation. En outre, les filles sont souvent impliquées dans les activités domestiques au sein ou à proximité des sites d'extraction et des lieux de traitement.

Les garçons, quant à eux, sont généralement davantage impliqués dans l'extraction et le traitement (Organisation internationale du Travail, 2005).

Presque tout le travail réalisé par des enfants en extraction minière artisanale et à petite échelle est dangereux et présente des caractéristiques qui correspondent à la définition des « pires formes de travail des enfants » en vertu de la Convention n°182 de l'OIT (Organisation internationale du Travail, 2005). Il est pourtant difficile d'éliminer ou de limiter la participation des enfants dans cette activité étant donné son caractère familial, temporaire et informel et les niveaux de pauvreté associés.

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3 RISQUES SANITAIRES

Les risques sanitaires associés à l'EMAPE sont classés comme risques chimiques, biologiques, biomécaniques, physiques et psychosociaux. Les sections suivantes résument les risques sanitaires les plus courants de chaque catégorie, également récapitulés au Tableau  1. Les risques particulièrement importants pour les populations vulnérables, comme les enfants, les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes, sont également traités.

3.1 RISQUES CHIMIQUES

Les mineurs sont susceptibles d'inhaler, d'absorber et d'ingérer des produits chimiques pendant le processus d'exploitation minière. Les expositions aux produits chimiques les plus courantes en EMAPE sont les suivantes  : au mercure utilisé pour amalgamer l'or  ; au cyanure utilisé pour extraire l'or, par exemple des résidus ; à d'autres produits chimiques contenus dans la poussière et les gaz.

MERCURE

Lors des activités d'EMAPE, les individus peuvent être exposés à deux formes de mercure : le mercure élémentaire et le mercure organique.

Le mercure élémentaire est utilisé dans le processus d'EMAPE pour former l'amalgame d'or. La principale voie d'exposition directe est l'inhalation. Les plus fortes concentrations de vapeurs de mercure élémentaire sont libérées lorsque l'amalgame d'or est chauffé, par exemple lors de l'étape du brûlage à l'air libre (tel que décrit à la Section 2.1). Ce processus de chauffage peut se dérouler sur le site d'extraction, dans les boutiques d'achat d'or ou dans les centres de traitement, souvent situés dans les zones peuplées. Les individus travaillant ou vivant à proximité de ces lieux peuvent donc être lourdement exposés aux vapeurs de mercure élémentaire, souvent à des degrés dépassant les limites recommandées par l'Organisation mondiale de la Santé (Programme des

Nations Unies pour l'environnement, 2012 ; Gibb et O’Leary, 2014).

En raison de sa grande volatilité, le mercure élémentaire peut passer de l'état liquide à celui de vapeur à des températures ambiantes classiques (Organisation mondiale de la Santé, 2003). Des individus peuvent être exposés à la vapeur de mercure élémentaire si le mercure liquide n'est pas correctement stocké ou si les surfaces environnantes ont été contaminées. Le mercure peut également se volatiliser de déchets contaminés sur les sites d'extraction minière (de résidus miniers, par exemple). Seules de petites quantités de mercure élémentaire ingéré, par exemple provenant de mains contaminées, sont absorbées par l'appareil digestif (Organisation mondiale de la Santé, 2003).

Une intoxication au mercure élémentaire se manifeste par des troubles neurologiques, rénaux et auto- immunitaires (Organisation mondiale de la Santé, 2013a). Les symptômes peuvent s'intensifier et/ou devenir irréversibles lorsque la durée et la concentration augmentent (Organisation mondiale de la Santé, 2003).

Une exposition aiguë par inhalation peut directement affecter les poumons, provoquant une irritation des voies respiratoires, une pneumonie chimique et un œdème pulmonaire avec, pour effets, une oppression thoracique et une détresse respiratoire (Agency for Toxic Substances and Disease Registry, 2014). Les expositions aiguës par inhalation peuvent également conduire à une insuffisance respiratoire et à la mort (Landrigan et Etzel, 2013). L'absorption dans l'organisme de mercure élémentaire via les poumons peut provoquer nausées, vomissements, maux de tête, fièvre, frissons, crampes abdominales et diarrhée. En cas d'ingestion, le mercure élémentaire provoque une irritation directe de l'appareil digestif.

Une exposition chronique plus faible au mercure élémentaire provoque gingivostomatite, photophobie, tremblements et symptômes neuropsychiatriques tels que fatigue, insomnie, anorexie, timidité, repli sur soi- même, dépression, nervosité, irritabilité et problèmes de mémoire (Organisation mondiale de la Santé, 2003).

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Elle peut également causer des dommages aux nerfs périphériques et aux reins (Dart et Sullivan, 2004).

La toxicité du mercure élémentaire et inorganique chez l'enfant peut également se manifester sous forme d'œdème, douleur, rougeur et desquamation des doigts et des orteils (acrodynie) ainsi que d'hypertension (Böse- O'Reilly et al., 2010).

Sous certaines conditions environnementales, le mercure libéré dans l'environnement peut se transformer en composé organique : le méthylmercure. La bioaccumulation se produit lorsque de gros poissons mangent de petits poissons contenant du méthylmercure, augmentant ainsi les concentrations en mercure organique au fil de la chaîne alimentaire.

En raison de sa forte liposolubilité, le méthylmercure est plus facilement absorbé dans la circulation sanguine via l'appareil digestif que le mercure élémentaire.

L'absorption du méthylmercure est généralement supérieure à 90 % (Organisation mondiale de la Santé, 1990). Lorsqu'il circule dans le corps, le méthylmercure traverse la barrière hémato-encéphalique et s'accumule dans le système nerveux central. Le système nerveux périphérique et les reins peuvent également être affectés. Les symptômes de l'affection neurologique associée à l'exposition au méthylmercure comprennent fourmillements aux extrémités, maux de tête, ataxie, dysarthrie, rétrécissement du champ visuel, cécité, déficience auditive, troubles psychiatriques, tremblements musculaires, troubles moteurs, paralysie et mort (Gibb et O’Leary, 2014).

La maladie de Minamata a été découverte dans les années 1950, en résultat de l'ingestion de méthylmercure par les communautés consommatrices de poisson vivant près de la baie de Minamata au Japon. Les troubles du développement moteur et mental étaient les suivants : très lourdes infirmités motrices cérébrales chez les nouveau-

nés, dysfonctionnements psychomoteurs (comme des anomalies de la mastication, de la déglutition, de l'élocution, de la démarche, de la coordination ou des mouvements involontaires), troubles de la personnalité (extrême timidité, comportement violent, agitation, réflexe de sursaut facile, inattention ou distraction facile, par exemple), crises d'épilepsie et symptômes neurologiques (engourdissement, fourmillements, fonction sensorielle anormale, par exemple) (Harada, 1995  ; Ekino et al., 2007). Les études des cas de Minamata ont confirmé que le méthylmercure traverse facilement le placenta et peut entraîner une concentration dans le sang du cordon supérieure à celle du sang maternel (Organisation mondiale de la Santé, 1990).

Le méthylmercure atteint le système nerveux en formation où il interfère avec la migration normale des cellules cérébrales du centre vers la surface du cerveau. En outre, le méthylmercure se lie directement aux chromosomes neuraux et stoppe la division des cellules. Cette interférence physiologique entraîne des changements qui se manifestent par les anomalies neurologiques types décrites précédemment. Les effets sur la santé peuvent varier selon la dose (la fréquence et la concentration de l'exposition) et le stade de développement neurologique des fœtus et des enfants (Organisation mondiale de la Santé, 1990).

Les groupes exposés au risque d'intoxication au méthylmercure sont composés des individus qui consomment de grandes quantités de poisson contaminé au mercure. Les populations pratiquant l'EMAPE et consommant également du poisson sont exposées au risque d'exposition au mercure sous ses formes élémentaire et organique (Gibb et O’Leary, Organisation mondiale de la Santé, 2013a, 2014) (voir Section 4 pour de plus amples renseignements sur les voies environnementales d'exposition au mercure).

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Encadré 1 : Prévention et réduction de l'exposition au mercure

Remplacement ou réduction du mercure

Les mesures destinées à faire face à l'exposition au mercure dans l'EMAPE s'attachent principalement à éliminer, remplacer ou réduire le mercure. Les méthodes de réduction de l'exposition au mercure incluent une concentration plus efficace de l'or (afin de réduire la quantité de mercure utilisée pour l'amalgamation), l'interdiction de transformer les amalgames mercure-or dans des zones résidentielles, l'utilisation de dispositifs tels que des cornues ou des hottes pour récupérer les vapeurs de mercure émises lors du brûlage des amalgames mercure-or, ou la mise en œuvre de procédés ne faisant pas appel au mercure, comme des méthodes de concentration gravimétrique. L'applicabilité et la faisabilité de ces techniques au niveau local sont d'importants aspects à prendre en considération. S'il n'est pas possible de remplacer le mercure ou de réduire son exposition, il est recommandé aux mineurs de travailler dans des zones bien ventilées situées en aval de toute habitation, d'utiliser des respirateurs, des gants et des outils, et de laisser les vêtements ou matériaux contaminés sur leur lieu de travail afin de réduire l'exposition au minimum (Böse-O’Reilly, 2014 ; Programmes des Nations Unies pour l'environnement, 2015).

Traitement des cas d'intoxication au mercure

Bien que de nombreuses informations soient disponibles concernant l'utilisation de chélateurs dans le traitement de l'intoxication aiguë par le mercure, les informations sur le traitement de l'intoxication chronique au mercure chez les mineurs travaillant dans l'extraction artisanale et à petite échelle de l'or sont limitées (Böse-O’Reilly, 2014). Il n'existe en outre aucun protocole international sur l'utilisation du traitement par chélation en cas d'intoxication au mercure associée à l'EMAPE. En cas d'intoxication au mercure, on utilise des chélateurs tels que le dimercaptopropane sulfonate (DMPS) et le succimer (DMSA) afin d'augmenter l'excrétion urinaire du métal. Toutefois, à l'heure actuelle, une seule étude basée sur la population philippine décrit l'utilisation du DMPS comme antidote à l'intoxication au mercure dans l'EMAPE (Böse-O’Reilly, 2003).

LE CYANURE

En raison de son fort taux de récupération de l'or et de son faible coût, le cyanure est de plus en plus utilisé en EMAPE, mais souvent après le mercure, par exemple sur les résidus (déchets). Les composés mercure-cyanure sont facilement dispersés dans l'eau et, par conséquent, peuvent accroître la mobilité et/ou la biodisponibilité du mercure dans l'environnement (Programme des Nations Unies pour l'environnement, 2012). L'utilisation de cyanure après celle de mercure est donc définie comme une activité à éliminer dans l'Annexe C de la Convention de Minamata sur le mercure.

Si le cyanure ne reste pas dans l'environnement, un stockage, une manipulation et une gestion des déchets inadaptés peuvent avoir de graves effets sur l'environnement et la santé humaine (Programme des Nations Unies pour l'environnement, 2012). Le cyanure interfère avec la respiration humaine au niveau cellulaire et peut avoir des effets graves et aigus dont l'accélération

du rythme respiratoire, des tremblements, l'asphyxie et la mort (Lu, 2012). Les effets chroniques peuvent être les suivants  : lésions neuropathologiques, difficultés respiratoires, douleurs thoraciques, nausées, maux de tête et élargissement de la glande thyroïde (Hinton, Veiga et Beinhoff, 2003b ; Agency for Toxic Substances and Disease Registry, 2011b).

LES PRODUITS CHIMIQUES CONTENUS DANS LA POUSSIÈRE

La silice est un minéral que l'on trouve à des concentrations diverses dans le type de minerai souvent extrait lors de l'EMAPE. En raison de leur petit diamètre et de leur forme cristalline, les particules de poussière de silice produites lors du forage, de l'extraction minière, du concassage du minerai et de l'abattage à l'explosif, peuvent être facilement inhalées et déposées dans l'arbre pulmonaire (voies respiratoires). La poussière de silice est toxique pour le tissu pulmonaire et le système immunitaire, provoquant une scarification progressive (même lorsque

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l'exposition a cessé) et une sensibilité accrue aux agents infectieux, notamment la tuberculose (Rees et Murray, 2007 ; Gottesfeld, Andrew et Dalhoff, 2015). La silice est également classée comme cancérigène du poumon (Guha, Straif et Benbrahim-Talla, 2011).

La présence d'autres minéraux associés aux gisements d'or, comme l'arsénio-sulfure de fer (FeAsS) ou le sulfure de plomb (PbS) peut également être dangereuse. La génération de poussière au cours du processus d'exploitation minière peut rendre ces minéraux biodisponibles pour les mineurs et les personnes à proximité.

La vague d'intoxications au plomb de Zamfara, au Nigeria, nous rappelle tragiquement que, dans de nombreux cas, les mineurs de l'extraction artisanale et à petite échelle et les membres de leurs familles peuvent être exposés simultanément à divers risques chimiques (voir Encadré 2).

Encadré 2 : Saturnisme chez les enfants de mineurs travaillant dans l'extraction artisanale et à petite échelle de l'or dans l'État de Zamfara, au Nigeria

La sonnette d'alarme a été tirée en mars 2010 suite à la multiplication des décès inexpliqués de jeunes enfants dans des villages de l'État de Zamfara, au Nigeria (Médecins Sans Frontières, 2012). Une enquête a permis de déterminer que la cause probable de ces décès était le saturnisme. La source d'exposition au plomb s'est révélée être la contamination environnementale causée par le concassage et le broyage de pierres contenant non seulement des minerais d'or, mais aussi des concentrations élevées de plomb (Dooyema et al., 2012). La transformation des minerais se faisait dans les villages, souvent au domicile familial. Les analyses environnementales ont révélé des concentrations élevées de plomb à l'intérieur des habitations et dans les sources d'eau communautaires (Dooyema et al., 2012 ; Lo et al., 2012).

Les enfants ont été intoxiqués par l'inhalation et l'ingestion de particules de plomb présentes dans la poussière et dans le sol, en consommant des aliments déjà contaminés par le sol et la poussière, et en buvant de l'eau provenant de sources contaminées (Blacksmith Institute, 2011). On estime que plus de 400 enfants sont morts de saturnisme dans l'État de Zamfara, et qu'au moins 3000 ont été intoxiqués (Médecins Sans Frontières, 2012). C'est à ce jour le plus grand nombre de cas de saturnisme infantile jamais recensé (Burki, 2012 ; Greig et al., 2014). Plus de 50 villages participaient à la transformation des minerais d'or et au moins la moitié se sont avérés être fortement contaminés au plomb (Lo et al., 2012).

Afin de résoudre les problèmes environnementaux et sanitaires rencontrés, le Gouvernement nigérian, avec l'aide d'organisations humanitaires, a dispensé des soins médicaux sous forme de traitement par chélation et d'éducation sanitaire, a réalisé des opérations de dépollution, et a prôné le recours à des pratiques minières plus sûres (Médecins Sans Frontières, 2012). Les administrations locales ont travaillé avec plusieurs agences en vue d'éloigner les activités de transformation de l'or des habitations et des villages, et de familiariser les villageois aux pratiques minières sûres (Plumlee et al., 2013).

Entre 2010 et 2011, sept villages ont été dépollués en retirant, remplaçant ou recouvrant les sols contaminés, selon leur concentration en plomb (Blacksmith Institute, 2011). Les enfants de ces villages ont été – et certains continuent de l'être – traités par chélation. Les opérations de dépollution et le traitement du saturnisme ont permis de réduire significativement les taux de mortalité des villages touchés (Médecins Sans Frontières, 2012 ; Thurtle et al., 2014). Cependant, dans les villages toujours contaminés, de nombreux enfants souffrent encore de saturnisme.

LES GAZ TOXIQUES

L'abattage à l'explosif produit de nombreux gaz toxiques comme le dioxyde de soufre, les oxydes d'azote et le monoxyde de carbone. L'utilisation de machines à moteur pétrole ou diesel, particulièrement dans des espaces confinés où la ventilation est insuffisante, est également un facteur majeur d'exposition au monoxyde de carbone, pouvant provoquer une intoxication mortelle (Donoghue, 2004 ; Agency for Toxic Substances and Disease Registry, 2012). En outre, des gaz comme le méthane, les oxydes d'azote et d'autres naturellement présents dans les mines souterraines, peuvent déplacer et réduire l'oxygène dans les espaces confinées, entraînant l'asphyxie.

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3.2 RISQUES BIOLOGIQUES

Même si les communautés de l'EMAPE sont susceptibles d'être touchées par de nombreuses infections, les risques biologiques les plus courants pour elles sont les maladies à transmission vectorielle et hydrique, les infections sexuellement transmissibles, le VIH/SIDA et la tuberculose.

Les infrastructures d'eau et d'assainissement sont souvent manquantes ou inadaptées dans les camps d'extraction minière artisanale et à petite échelle car de nombreux sites sont situés dans des zones reculées qui sont difficiles à atteindre et l'exploitation minière est souvent une activité temporaire. Sur certains sites, les toilettes sont rares et les latrines à fosse, si elles existent, sont généralement peu profondes et peuvent contaminer d'autres sources d'eau (Phillips, Semboja et Shukla, 2001) augmentant ainsi le risque de maladies hydriques comme le choléra. L'eau stagnante constitue un environnement favorable à la reproduction des moustiques vecteurs de maladies comme le paludisme et la dengue (Pommier de Santi et al., 2016). La contamination de l'eau associée à l'EMAPE peut se produire dans les mines et les foyers sous la forme de déchets miniers et de rejet de produits chimiques (Hentschel, Hruschka et Priester, 2003).

La nature saisonnière et migratoire de l'EMAPE peut engendrer un comportement à haut risque facilitant la propagation des infections sexuellement transmissibles (IST), du VIH et du SIDA (Centre for Development Studies, Université du pays de Galles, 2004). L'infection à VIH associée à l'exposition à la poussière de silice (voir Section 3.1) est un facteur de risque important de la tuberculose, notamment chez les mineurs de l'EMAPE (Rees et al., 2010 ; Gottesfeld, Andre et Dalhoff, 2015).

3.3 RISQUES BIOMÉCANIQUES ET PHYSIQUES

Les risques biomécaniques comme les lourdes charges de travail, les tâches répétitives, les longues heures de travail et un équipement non sécurisé peuvent être à l'origine de troubles musculosquelettiques, dont les plus courants sont les affections de l'épaule, la fatigue et les douleurs lombaires (McPhee, 2004). Les risques physiques peuvent être très divers et comprendre les vibrations, les niveaux de bruit élevés, la chaleur et l'humidité ainsi que les rayonnements.

TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES Les mineurs souffrent d'affections de l'épaule en raison du levage de lourdes charges, lors du travail en hauteur pour suspendre des câbles et des tuyaux par exemple (Donoghue, 2004). Ils souffrent également de fatigue et de blessures chroniques dues au transport de lourdes charges sur de longues distances et au fait de se pencher dans de mauvaises positions, lorsqu'ils utilisent la batée ou creusent dans des espaces exigus, par exemple (Hinton, Veiga et Beinhoff, 2003b).

SURMENAGE

Dans les activités d'extraction minière artisanale et à petite échelle de l'or, le surmenage provient de positions inconfortables et de la réalisation de tâches répétitives utilisant des outils non mécanisés. Les accidents provoqués par l'utilisation répétitive de masses, de foreuses, de pioches et de concasseur de roches, même s'ils sont mineurs par rapport à ceux provoqués par des outils et équipements électriques, peuvent être à l'origine de graves blessures. Souvent, les mineurs ne réalisent pas l'importance des blessures découlent du surmenage et ne consultent donc pas de médecin (Hinton, 2006).

TRAUMATISMES PHYSIQUES

Les traumatismes physiques sont fréquents chez les mineurs (Navach et al., 2006). Les lésions traumatiques associées à l'EMAPE comprennent brûlures, blessures aux yeux, fractures, empalements et, dans certains cas, mutilations (Calys-Tagoe et al., 2015 ; Long, Sun et Neitzel, 2015). Ces blessures sont souvent causées par des éboulements, des explosions et l'utilisation inadaptée et/ou non sécurisée de l'équipement.

Ce dernier danger peut non seulement provoquer des blessures biomécaniques mais aussi des commotions électriques et des brûlures thermiques et électriques.

Selon Hinton (2006), les éboulements sont provoqués par des étais instables, des soutènements inadaptés et des roches stériles stockées près des puits. De nombreux mineurs de l'extraction artisanale et à petite échelle seraient morts dans des accidents de tunnel, sous des parois effondrées ou dans des mines à ciel ouvert (Hentschel et Hruschka, 2002). Au Ghana, d'après Kyeremateng-Amoah et Clarke (2015), les blessures subies par les mineurs de l'EMAPE se produisent principalement en raison des conditions de travail non sécurisées et vont de blessures légères, comme des contusions, à des blessures graves comme des fractures et des lésions de la moelle épinière.

L'utilisation d'explosif peut entraîner une exposition à des niveaux dangereux de poussière, de bruit et de

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vibrations et provoquer l'asphyxie et, dans certains cas, le décès par lésion traumatique aiguë (Harari et Harari Freire, 2013). Des explosions peuvent également se produire lorsque des outils rudimentaires sont utilisés pour concasser des matériaux contenant des explosifs mal ou non explosés (Walle et Jennings, 2001).

BRUIT

De nombreuses tâches réalisées en EMAPE, comme l'extraction, le concassage et le broyage, impliquent des niveaux sonores élevés pour les travailleurs et les communautés, dépassant souvent les limites préconisées par l'OMS pour la prévention de la perte auditive (Hinton, Veiga et Beinhoff, 2003 ; Eisler, 2003 ; Green et al., 2015).

L'exposition au bruit est associée aux conséquences suivantes sur la santé : troubles de l'audition, hypertension, cardiopathie ischémique et stress (Basner et al., 2014 ; Green et al., 2015). Le bruit entraîne également des troubles du sommeil et des troubles cognitifs ainsi que des effets sociaux et comportementaux dont l'irritabilité (Organisation mondiale de la Santé, 2011).

CHALEUR ET HUMIDITÉ

L'EMAPE est un travail à haute intensité de main-d'œuvre, pratiqué dans des conditions extrêmement chaudes et humides. Les effets du stress thermique sur la santé sont les suivants : vertiges, malaises, essoufflement ou difficultés respiratoires, palpitations et soif excessive (Walle et Jennings, 2001).

3.4 AUTRES RISQUES

Les conditions sociales, culturelles et économiques peuvent provoquer l'émergence de risques psychosociaux et physiques qui se manifestent sous les formes décrites ci-après.

CONSOMMATION ABUSIVE D'ALCOOL ET DE DROGUES

Plusieurs études ont cité la consommation abusive d'alcool et de drogues comme un risque psychosocial affectant tant les mineurs adultes (principalement les hommes) que les enfants (Donoghue, 2004 ; Organisation internationale

du Travail, 2006). La nature migratoire de nombreux travailleurs de l'EMAPE contribue certainement à la consommation abusive d'alcool et de drogues, considérée comme un moyen de pallier des circonstances difficiles (Hinton, Veiga et Beinhoff, 2003b ; Thorsen, 2012).

VIOLENCE

La consommation d'alcool et de drogues peut engendrer de la violence à l'encontre des conjoints, des autres travailleurs ou des membres de la communauté. Cette situation a fréquemment été décrite dans des scénarios analogues, où le travail de subsistance loin du foyer entraîne une consommation abusive d'alcool et de drogues, accompagnée de violence (Hinton, 2006). Parfois, de la prostitution se rencontre également. Toutefois, dans de nombreux cas, la violence n'est pas liée à l'alcool et peut être associée à des conditions de travail stressantes, au travail forcé des enfants et à des activités criminelles comme l'extorsion, le vol, la violence sexuelle ou l'intimidation. Lorsque les activités d'EMAPE sont considérées illégales, les conflits peuvent mener à une escalade de la violence entre les mineurs, les autorités et les utilisateurs locaux des terres.

CARENCES NUTRITIONNELLES

La sécurité alimentaire est souvent à l'origine des activités d'EMAPE, qui sont fréquemment des conséquences de la pauvreté. De nombreux mineurs ont des difficultés à nourrir convenablement leur famille. Les carences nutritionnelles peuvent être exacerbées dans les camps d'EMAPE où il peut être difficile de se procurer des denrées alimentaires, par exemple en raison de la hausse du prix des produits locaux et/ou de la dégradation de la qualité des terres agricoles (Hinton, 2006 ; Buxton 2013). Les changements de la disponibilité des revenus disponibles chez les communautés de l'EMAPE peuvent également avoir une incidence sur la qualité des régimes alimentaires et donc sur l'état nutritionnel des individus.

Par exemple, d'après Long, Renne et Basu (2015a), les membres des communautés de l'EMAPE au Ghana ont déclaré consommer moins de fruits et de légumes et davantage de sucre et de matières grasses que les habitants des zones voisines. Il a en effet été constaté que ces derniers utilisaient davantage d'aliments cultivés localement que les membres des communautés de l'EMAPE qui consommaient plus d'aliments emballés ou préparés par des vendeurs locaux (Long, Renne et Basu, 2015a).

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Tableau 1 . Résumé des risques sanitaires liés à l'EMAPE

Catégorie de risqueType de risqueSources d'expositionEffet sur la santéSources des donnéesa ChimiqueMercure (élémentaire)Dégagement de mercure lors des processus d'amalgamation de l'or et de retrait du mercure (« brûlage »).

Éréthisme (excitabilité) Irritabilité Timidité excessiveInsomnie Salivation excessive GingiviteTremblementsTroubles rénauxEffets gastro-intestinaux aigusDe l'exposition directe par inhalation : pneumonie chimique, œdème pulmonaire

Dart et Sullivan, 2004 ; Landrigan et Etzel, 2013 ; Organisation mondiale de la Santé, 2010b ; Organisation mondiale de la Santé, 2013a ; Kristensen, Thomsen et Mikkelsen, 2013 ; Agency for T oxic Substances and Disease Registry, 2014 ; Gibb et O'Leary, 2014 ;

Basu et al., 2015 ; Rajaee et al., 2015a ; Rajaee et al., 2015b

(Méthyl) mercureMercure bioaccumulé dans l'environnement et la chaîne alimentaireConsommation de poissons et fruits de mer contaminés au mercure

Troubles visuels - par ex. scotomes, rétrécissement du champ visuel

Ataxie Paresthésie (signes précoces) Perte auditive Dysarthrie Détérioration mentale Tremblements musculaires Troubles moteurs Paralysie et décès (forte exposition) Exposition prénatale : toxicité fœtale, retards et troubles cognitifs et moteurs

Dart et Sullivan, 2004 ; Landrigan et Etzel, 2013 ; Organisation mondiale de la Santé, 2010b ; Organisation mondiale de la Santé, 2013a ; Agency for T

oxic Substances and Disease Registry, 2014 ; Gibb et O'Leary, 2014 ; Basu et al.,

2015 ; Rajaee et al., 2015a ; Rajaee et al., 2015b

Silice

Inhalation prolongée de poussière lors du forage, de l'extraction minière, du concassage du minerai et de l'abattage à l'explosif

SilicoseAffection pulmonaire obstructive chronique

TuberculoseCancer du poumon

International Agency for Research on Cancer

, 1997 ; Walle et Jennings,

2001 ; Donoghue, 2004 ; Hinton, 2006 ; Rees et Murray

, 2007 ; Gottsfeld et al., 2015 Arsenic*Inhalation et ingestion d'arsenic lors des activités d'extraction de cuivre, d'or et de métaux

HyperpigmentationDépigmentationCancer de la vessieCancers de la peauNeuropathie périphériqueCancer du poumon

Paul, 1993 ; International Agency for Research on Cancer

, Organisation

mondiale de la Santé, 1997 ; Donoghue, 2004 ; Milton et al., 2005 ; von Ehrenstein et al., 2006 ; Hinton, 2006 ; Agency for T

oxic Substances and Disease Registry, 2010 ; Ono et al., 2012 ; Ono et al., 2015 Plomb*Inhalation et ingestion de poussière contaminée au plomb dégagée lors du broyage du minerai pour extraire l'or

Décès Encéphalopathie au plombTroubles du développement neurocognitifColiques abdominalesAnorexie Naissance prématurée

Organisation mondiale de la Santé, 2010a ; Médecins Sans Frontières 2012 ; Thurtle et al., 2014

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Catégorie de risqueType de risqueSources d'expositionEffet sur la santéSources des donnéesa

Méthane, dioxyde de soufre, oxyde nitreux

Gaz méthane libéré dans les mines de charbon souterraines

Dioxyde de soufre et oxyde nitreux libérés lors de la phase d'abattage à l'explosif et la collecte des résidus

Irritation des voies respiratoiresAsphyxie en raison des faibles niveaux d'oxygène dus au déplacement de ce dernier par d'autres gaz

Hinton, 2006 ; Landrigan et Etzel, 2013 Monoxyde de carboneProduit lorsqu'un équipement à moteur pétrole ou diesel est utilisé dans un espace mal ventilé

Maux de têteNausées, vomissements ConfusionSomnolence ComaDécès

Agency for Toxic Substances and Disease Registry, 2012 CyanureLixiviation/extraction de l'or, par exemple des résidusLésions neuropathologiquesDéficiences visuellesAsphyxie chimique/décès

Hinton, Veiga et Beinhoff, 2003a ; Hinton, Veiga et Beinhoff, 2003b ; Agency for Toxic Substances and Disease Registry, 2011b ; Lu, 2012 ; Eftimie et al., 2012 Biologique

Microorganismes pathogènes comme ceux provoquant le choléra, le paludisme ou la dengue

Eau contaminée ou stagnante dans les mines ou les foyers

CholéraPaludismeTransmission de la dengueAutres maladies à transmission vectorielle

Phillips, Semboja et Shukla, 2001 ; Hentschel, Hruschka et Priester

, 2003 ; Pommier de Santi et al., 2015

Infections sexuellement transmissibles, VIH

Pratiques sexuelles à risque Comportements à risque pour la santéISTVIHsida

Campbell, 1997 ; Centre for Development Studies, Université du pays de Galles, 2004 ; Hinton, 2006

BiomécaniqueTroubles musculosquelettiquesLourdes chargesMauvaises positions de travailAffections de l'épauleDouleurs lombairesBlessures chroniquesFatigue

Hinton, Veiga et Beinhoff, 2003b ; Donoghue, 2004 SurmenagePositions inconfortablesTâches répétitives utilisant des outils non mécanisés

ClaquageTendinite Compression de nerf (par ex. syndrome du canal carpien)

Hinton, 2006 TraumatismeUtilisation d'équipement inadaptéÉboulementsExplosions

ContusionsFracturesLésions de la moelle épinièreCommotions électriquesBrûlures électriquesBrûlures thermiquesBrûlures chimiquesBlessures aux yeux

Hentschel, Hruschka et Priester, 2003 ; Hinton, 2006; Scott et al., 2009 ; Kyeremateng-Amoah et Clarke, 2015

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Catégorie de risqueType de risqueSources d'expositionEffet sur la santéSources des donnéesa PhysiqueBruits forts et vibrationsOutils bruyantsAbattage à l'explosifForageConcassageTraitement du minerai

Troubles ou perte de l'auditionEngourdissement des mains et des bras

Gangrène (cas extrêmes)

Amedofu, 2002 ; Eisler, 2003 ; Hinton,

2006 ; Brits, 2012 ; Saunders et al., 2013

Chaleur et humiditéMines souterrainesVertigesMalaisesEssoufflement ou difficultés respiratoiresPalpitationsSoif excessive

Walle et Jennings, 2001 ; Donoghue, 2004 Rayonnements*Radon (naturellement présent à certains endroits, y compris dans le sol)

Cancer du poumon

Agence internationale de l’énergie atomique, 2002 ; Nations Unies, 2009 ; Organisation mondiale de la Santé, 2009 ; Centre international de recherche sur le cancer

, 2012

Faibles niveaux d'oxygène

Déplacement de l'oxygène par d'autres gaz

Augmentation du rythme respiratoireVertigesNauséesMaux de têteComaAsphyxieDécès (cas extrêmes)

Walle, 2007 ÉlectricitéContact direct ou indirect avec des fils sous tension ou un équipement électrique défectueux

BrûluresÉlectrocutionDonoghue, 2004 ; Long et al., 2015a ExplosifsPoudre noireNitroglycérineDynamitePoussière BruitVibrations

Crise cardiaquePerte auditiveBlessures liées aux vibrations

Harari et Harari Freire, 2013 Psychosocial

Consommation abusive d'alcool et de drogues

Mode de vie itinérantInflammation hépatiqueMaladies neurologiquesDans les cas extrêmes, violence à l'encontre des conjoints, des autres travailleurs ou des membres de la communauté.

Hinton, Veiga et Beinhoff, 2003b ;

Donoghue, 2004 ; Organisation internationale du T

ravail, 2006 ; Hinton, 2006 ; Thorsen, 2012 StressFacteurs dus au style de vie (pauvreté, séparation d'avec la famille, longues heures de travail, isolement social, promiscuité, perte d'emploi en raison d'une blessure, crainte des autorités, crainte de se blesser ou de mourir)

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