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La dimension externe de l’action éducative : vers une
politique intégrée de l’Union européenne
Deborah Monsch
To cite this version:
Deborah Monsch. La dimension externe de l’action éducative : vers une politique intégrée de l’Union
européenne. Droit. Université Nice Sophia Antipolis, 2015. Français. �NNT : 2015NICE0017�.
�tel-01249602�
1
UNIVERSITÉ NICE SOPHIA ANTIPOLIS
FACULTÉ DE DROIT ET DE SCIENCES POLITIQUES
Centre d’Excellence Jean Monnet
ECOLE DOCTORALE DROIT,
SCIENCES POLITIQUES
ÉCONOMIQUES ET DE GESTION ED 513
CENTRE D’ÉTUDES DU DROIT DES
ORGANISATIONS EUROPÉENNES
(CEDORE), EA 2139
INSTITUT DU DROIT DE LA PAIX
ET DU DÉVELOPPEMENT
LA DIMENSION EXTERNE DE L’ACTION ÉDUCATIVE
Vers une politique intégrée de l’Union européenne
Thèse pour le doctorat de l’Université Nice Sophia Antipolis mention « DROIT PUBLIC»
Présentée et soutenue publiquement le vendredi 26 juin 2015 par
Déborah MONSCH
JURY
Josiane AUVRET FINCK, Directrice de thèse
Professeur à l’Université Nice Sophia Antipolis, Chaire européenne Jean Monnet
Marianne DONY, Rapporteur
Professeur à l’Université Libre de Bruxelles, Chaire européenne Jean Monnet
Christine FERRARI-BREEUR, Rapporteur
Maître de Conférences (HDR) à l’Université Jean Moulin Lyon III
Jean Christophe MARTIN
Professeur à l’Université Nice Sophia Antipolis, Vice-président de l’Université délégué aux relations
internationales
Jacques PERTEK
2
SOMMAIRE
PARTIE I - UNE ACTION EXTÉRIEURE ÉDUCATIVE CARACTÉRISÉE PAR
L’INTRICATION DES COMPÉTENCES DE L’UE
TITRE I - L’INTRICATION DES COMPÉTENCES, CARACTÉRISTIQUE DU VOLET
EXTERNE DE L’ÉDUCATION
Chapitre Ier - Multiplicité des fondements originels externes en matière éducative, facteur
d’enchevêtrement de compétences
Chapitre II - Consécration et mise en œuvre de la compétence externe en matière éducative :
bilan d’application et perspectives d’évolution
TITRE II - L’INTRICATION DES OBJECTIFS LIÉE À L’INTERACTION MATÉRIELLE
DES DOMAINES DE COMPÉTENCE DE L’UE
Chapitre I - Le volet éducatif dans le cadre des politiques extérieures de l’UE
Chapitre II - Le volet éducatif dans le cadre du volet externe des politiques internes de l’UE
PARTIE II - UNE POLITIQUE EXTÉRIEURE ÉDUCATIVE ÉDIFIÉE
PAR L’IMBRICATION STRATÉGIQUE DES INSTRUMENTS ET OBJECTIFS
TITRE I - L’IMBRICATION DES MOYENS STRUCTURELS ET FONCTIONNELS,
FONDEMENT D’UNE POLITIQUE EXTÉRIEURE ÉDUCATIVE DE L’UE
Chapitre Ier - La visualisation de la mosaïque éducative par l’interaction des moyens
Chapitre II - La structuration de l’édifice éducatif de l’UE par l’interactivité des acteurs
publics et privés
TITRE II - L’IMBRICATION DES OBJECTIFS, FACTEUR D’INTÉGRATION DE LA
POLITIQUE EXTÉRIEURE ÉDUCATIVE
Chapitre Ier – Devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive…et la plus
solidaire
Chapitre II – Participer à la réalisation de l’objectif mondial d’éducation pour tous…dans une
perspective compétitive
3
CONTENTS
PART ONE– EXTERNAL EDUCATION MEASURES MARKED BY THE LINKAGE
BETWEEN THE EU’S POWERS
TITLE I – THE NEED TO COMBINE POWERS: THE BASIS OF THE EU’S EXTERNAL
POWERS IN THE FIELD OF EDUCATION
Chapter I –The multiple foundations of the EU’s external powers: one reason to combine
powers
Chapter II - Incorporation and implementation of the EU’s external powers in the field of
education: enforcement and outlook
TITLE II – THE NEED TO COMBINE THE EU’S GOALS, A FACTOR FOR
INCORPORATING THE EDUCATIONAL COMPONENT INTO EU POLICIES
Chapter I – The educational component in the EU’s external policies
Chapter II – The educational component in the external aspects of the EU’s internal policies
PART TWO– AN EU EXTERNAL EDUCATION POLICY FOUNDED ON A
STRATEGIC COMBINATION OF EU INSTRUMENTS AND GOALS
TITLE I – THE NEED TO COMBINE STRUCTURAL AND FUNCTIONAL
RESOURCES, THE BASIS OF AN EU EXTERNAL EDUCATION POLICY
Chapter I – Visualizing the educational mosaic through the interaction of resources
Chapter II – Basing the EU educational set-up on interaction between public and private
stakeholders
TITLE II – THE NATURAL COMBINING OF OBJECTIVES, AN INTEGRATING
FORCE FOR EU EXTERNAL EDUCATION POLICY
Chapter I – Becoming the most competitive and dynamic knowledge-based economy in the
world…and the most cohesive
Chapter II – Helping to achieve the goal worldwide of “Education for All”….with a
competitive approach
4
LISTE DES PRINCIPAUX SIGLES ET ABRÉVIATIONS
ABG
ABS
ACP
ACA
ADD
ADEA
AELE
Aff.
AGCS
AGTP
AIT
Al.
AL
ALFA
AN
ANE
AELE
APC
APD
APP
ARPEGE
art.
ASA
ASEAN
ASEM
AVC
BEI
BM
BTWC
Bull. CE
Bull. UE
C-
c/
CAD
CARDS
CCI
CDE
CdR
CE
CEC
CECA
CEDEFOP
CEDEAO
CEDH
CEE
CEEA
CEPES
Aide Budgétaire Générale
Aide Budgétaire Sectorielle
Afrique, Caraïbes, Pacifique
Academic Cooperation Association
Addendum
Association pour le Développement de l’Education en Afrique
Association Européenne de Libre Echange
Affaire
Accord Général sur le Commerce et les Services
Programme de formation à l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique
Asean Institute of Technology
Alinéa
Autorité locale
América Latina Formação Académica
Agence nationale
Acteur non étatique
Association Européenne de Libre Echange
Accord de Partenariat et de Coopération
Aide Publique au Développement
Assemblée Parlementaire Paritaire
Programme Régional à la Promotion d’une Education pour la Gestion de l’Environnement
Article
Accord de Stabilisation et d’Association
Association des Nations du Sud Est et de l’Asie
Asia Europe Meeting
Procédure de l’avis conforme
Banque Européenne d’Investissement
Banque Mondiale
Convention sur l’interdiction des armes biologiques et à toxines
Bulletin des Communautés européennes
Bulletin de l’Union européenne
Affaire soumise à la Cour de Justice de l’Union européenne
contre
Comité d’Aide au Développement
Community Assistance for Reconstruction, Development and Stabilisation
Communauté de la Connaissance et de l’Innovation
Cahier de droit européen
Comité des Régions
Communauté Européenne
Cadre européen des certifications
Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier
Centre Européen pour le Développement de la Formation Professionnelle
Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
Convention Européenne des Droits de l’Homme
Communauté Economique Européenne
Communauté Economique de l’Energie Atomique
Centre Européen pour l’Enseignement Supérieur
5
CESE
CIEP
CITE
CJCE
CJUE
CNC
CNS
COD
CMLR
COM
COMETT
CONCORD
COR
CORDIS
DIF
DG
DG EAC
DG DEVCO
DG ECHO
DG RECHERCHE
DG RELEX
DOC.
DSR
DSRP
éd.
EACEA
ECTS
ECVET
EDCTP
EDCTP –EEIG
EDD
EEE
EEER
EEES
EER
EFTLV
EFP
EIT
ELSJ
ENIC
ENOP
ENQA
EPT
EPPE
EPU
ETF
Comité Economique et Social Européen
Centre International d’Etudes Pédagogiques
Classification Internationale Type de l’Education
Cour de Justice des Communautés Européennes
Cour de Justice de l’Union Européenne
Cadres nationaux de certification
Procédure de consultation
Procédure de codécision
Common Market Law Review
Communication de la Commission européenne
Community programme for Education and Training in Technology
Confédération Européenne des ONG d’Urgence et de Développement
Corrigendum
Community Research and Development Information Service
(service de l’UE d’information sur la recherche et le développement
Donor Indicative Framework
Direction Générale de la Commission européenne
Direction Générale Education et Culture
Direction Générale de Développement et de Coopération
Direction Générale Aide humanitaire et Protection civile
Direction Générale de la Recherche et de l’Innovation
Direction Générale Relations Extérieures
Document
Document de stratégie régionale
Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté
Edition
Agence exécutive Education, Audiovisuel et Culture
European Credit Transfer System
(système européen de transfert et d’accumulation des crédits)
European Credit system for Vocational Education and Training (système européen
de crédits d’apprentissage pour l’enseignement et la formation professionnelle)
Partenariat des pays européens et en développement sur les essais cliniques
Groupe européen d’intérêt économique du partenariat des pays européens
et en développement sur les essais cliniques
Education au Développement Durable
Espace Economique Européen
Espace Européen d’Enseignement et de Recherche
Espace Européen d’Enseignement Supérieur
Espace Européen de Recherche
Education et Formation Tout au Long de la Vie
Enseignement et Formation Professionnels
European Institute of Technology (Institut Européen d’Innovation et de Technologie)
Espace de Liberté, de Sécurité et de Justice
European Network of Information Centre in the European Region
Réseau Européen des Fondations Politiques
Association Européenne pour l’Assurance de la Qualité de l’Enseignement Supérieur
Education Pour Tous
Indice relatif à l’Education et à la Protection de la Petite Enfance
Education Primaire Universelle
6
EULAC
Eur lex
EURASHE
EURATOM
EURONEST
EUROSTAT
EVS
FAO
Fasc.
FC
FDPE
FED
FEF
FEM
FTI
FNUAP
GATT
GATS
GPE
HRDN
IAP
Ibid.
ICD
ICI
IDE
IDH
IEDDH
IE
IEG
IEM
IET
IEV
IEVP
IITA
IMOA
INEE
Infra
IP
IPI
IPED
IPS
ISBN
ISO
ISSN
ISU
JAI
JCP
JDP
JMP
Association des Universités de l’Amérique Latine et des Caraïbes
moteur de recherche du site Europa
European Association of Institutions in Higher Education
Communauté européenne de l’énergie atomique
Assemblée Parlementaire Paritaire entre l’UE et ses partenaires d’Europe Orientale
Office Statistique de l’Union européenne
Indicateur d’Espérance de Vie Scolaire
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
Fascicule
Fonds catalytique
Fonds de Développement de Programmes d’Education
Fonds Européen de Développement
Fondation Européenne pour la Formation
Fonds d’ajustement à la mondialisation
Fast Track Initiative
Fonds des Nations Unies pour la Population
General Agreement on Tariffs and Trade
General Agreement on Trade in Services
Global Partnership for Education (Partenariat Mondial pour l’Education)
Réseau informel des ONG européennes pour la Démocratie et les Droits de l’Homme
Instrument d’Aide à la Préadhésion
Ibidem
Instrument de Coopération au Développement
Instrument de Coopération avec les Pays Industrialisés et les territoires à revenu élevé
Indice du Développement de l’Education pour tous
Indice de Développement Humain
Instrument Européen pour la Démocratie et les Droits de l’Homme
Internationale de l’Education
indice de l’EPT relatif au Genre
Programme de l’UNESCO sur les Indicateurs de l’Education dans le Monde
Institut européen de technologie
Instrument Européen de Voisinage
Instrument Européen de Voisinage et de Partenariat
Initiative Internationale pour la Transparence de l’Aide
Initiative de Mise en Œuvre Accélérée (de l’EPT)
Inter-Agency Network for Education in Emergencies
ci-dessous
Communiqué de presse UE
Instrument financier de coopération avec les Pays Industrialisés et les autres pays
et territoires à revenu élevé
Institut panafricain de l’éducation pour le développement
Indice de Parité entre les Sexes
International Standard Book Number
International Standard Organization (Organisation internationale de normalisation)
International Standard Serial Number
Institut de l’UNESCO pour les Statistiques
Justice et Affaires Intérieures
Jurisclasseur périodique
Projet de diplôme conjoint
Projet conjoint de mobilité
7
JO
JOCE
JOUE
LGDJ
LMD
MEDA
n°
NARIC
NORRAG
NTIC
obs.
OI
OCDE
OLAF
OMC
OMD
OMS
ONG
ONU
OPOCE
OPUE
op.cit.
OSC
OPCE
OPUE
p.
PAP
PCD
PECO
PED
PESC
PEV
PIN
PIR
PMA
PME
PNUD
préc.
Préf.
PTOM
PUF
RCADI
RDC
RDP
Rec.
REV
RMUE
RSE
RTDE
Journal officiel
Journal Officiel des Communautés Européennes
Journal Officiel de l’Union européenne
Librairie Générale de Droit et de la Jurisprudence
Système Licence Master Doctorat
Mesures d’accompagnement aux réformes des structures économiques et sociales
dans les pays méditerranéens
numéro
National Academic Recognition Information Centre in the European Union
Réseau d’études et de recherche sur les politiques d’éducation et de formation
Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
observation
Organisations Internationales
Organisation pour la Coopération et le Développement Economique
Organisation de Lutte Anti-Fraude
Organisation Mondiale du Commerce
Objectif du Millénaire pour le Développement
Organisation Mondiale de la Santé
Organisation Non Gouvernementale
Organisation des Nations Unies
Office des Publications Officielles des Communautés européennes
Office des Publications de l’Union Européenne
opus citatum
Organisation de la société civile
Office de Publication des Communautés Européennes
Office de Publication de l’Union Européenne
page
Politique d’Aide à la Préadhésion
Politique de coopération au développement
Pays d’Europe Centrale et Orientale
Pays En Développement
Politique Etrangère et de Sécurité Commune
Politique Européenne de Voisinage
Programme Indicatif National
Programme Indicatif Régional
Pays les Moins Avancés
Partenariat Mondial pour l’Education
Programme des Nations Unies pour le Développement
précité
Préface
Pays et Territoires d’Outre-Mer
Presses universitaires de France
Recueil des Cours de l’Académie du Droit International
République Démocratique du Congo
Revue de Droit Public
Recueil de jurisprudence
Révision
Revue du Marché Unique Européen
Responsabilité Sociétale des Entreprises
Revue Trimestrielle de Droit Européen
8
s.
SDD
SEAE
Spéc.
SEC
Somm.
SSE
suppl.
Supra
SYN
TACIS
TCE
TCEE
TEMPUS
TFUE
TIC
TNS
TUE
UA
UE
UNESCO
UNICE
UNICEF
UNIFEM
UNRWA
USNEI/US ENIC
v.
vol.
suivants
Stratégie de Développement Durable
Service Européen d’Action Extérieure
Spécial
Documents de travail de la Commission européenne
Sommaire
Système Statistique Européen
supplément
ci-dessus
procédure de coopération
Technical Assistance for the Community of Independant States
Traité instituant la Communauté Européenne
Traité instituant la Communauté Economique Européenne
Trans European Mobility Programme for University Students
Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne
Technologies de l’Information et de la Communication
Taux Net de Scolarisation primaire
Traité sur l’Union Européenne
Union Africaine
Union Européenne
Organisation des Nations Unies pour l’Education la Science et la Culture
Union des Confédérations des Employeurs et des Industrie d’Europe
United Nations Children’s Fund (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance)
Fonds des Nations Unies pour la Femme
Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les Réfugiés
de Palestine au Proche Orient
Réseau Américain pour l’Education et l’Information
voir
volume
9
Introduction
« Dans une économie de la connaissance,
où le savoir s’achète et se vend parfois à prix d’or,
où il meurt et naît sans crier gare,
nous sommes bien souvent des ignorants qui s’ignorent.
C’est la confrontation au Monde, aux autres, qui nous fait découvrir l’obsolescence ou la
volatilité de notre savoir et de nos savoir-faire. »
11. L’éducation est la substance même d’une société, « un trésor est caché dedans »
2. Défini
étymologiquement comme le développement des facultés morales, physiques et
intellectuelles
3, le concept d’éducation englobe l’acquisition de connaissances académiques
par l’enseignement
4ou l’instruction
5, de la petite enfance à l’enseignement supérieur, ainsi
que la diffusion et l’exploitation de ces connaissances dans le cadre de la recherche et de la
formation professionnelle. Il inclut également l’apprentissage de la vie, que l’on qualifie
d’éducation informelle et non formelle
6, fondé sur la transmission de valeurs morales et
sociales, tels que l’éducation à la démocratie, à la citoyenneté et à la santé dans le cadre
d’activités parascolaires. De par sa définition large, l’éducation est donc une notion
multidimensionnelle liée, d’une part, à l’acquisition des bases intellectuelles et émotionnelles
permettant à l’individu « de développer son système de valeurs et d’attitudes »
7, d’autre part,
au fait de « devenir de bons citoyens et de bons professionnels »
8, par l’apprentissage et le
développement personnel tout au long de la vie.
1 A.RENAUD COULON « Université d’entreprise : vers une mondialisation de l’intelligence » Ed. ‘village
mondial/Pearson education France’, Paris, 2002, Isbn 2-84211-189-3, (208p)
2 J. DELORS « L’éducation, un trésor est caché dedans », Rapport de l’Unesco de la Commission internationale
sur l’éducation pour le XXIème siècle, collection « L’éducation en devenir », 2ème édition, 1999, Isbn 978-92-3-20351-8, 288p
3 Etymologie : élever, former, développer les facultés morales, physiques, intellectuelles 4 Etymologie : signaler, transmettre un savoir
5 Etymologie : construire par l’acquisition de connaissance
6
Si les activités éducatives sont structurées dans le cadre du système scolaire et universitaire, qu’il y a une reconnaissance officielle d’acquis par l’obtention d’un titre ou d’un diplôme et qu’il y a une ‘intentionnalité éducative’ clairement annoncée, il s’agit d’éducation formelle. Si une activité remplit seulement le troisième critère, à savoir, une ‘intentionnalité éducative’ il s’agit d’éducation non formelle. Si le troisième critère n’est pas posé a priori on est dans une situation d’éducation informelle, c’est-à-dire l’apprentissage lié à l’expérience quotidienne. Symposium du Conseil de l’Europe sur l’éducation non formelle du 13 au 18 octobre 2000 Strasbourg
7 Recommandation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe 1501 (2001) « Responsabilité des
parents et des enseignants dans l’éducation des enfants »
10
2. Le service d’éducation, relevant de la compétence régalienne de l’Etat, est de par ses
enjeux un secteur stratégique d’intervention, d’une part, en tant que vecteur des valeurs
identitaires fondatrices d’une société, d’autre part, en tant qu’instrument d’intégration de
l’individu dans un ensemble social par rapport auquel il s’identifie et se construit.
Indispensable à l’épanouissement de l’individu, l’accès à l’éducation conditionne la cohésion
sociale et le développement économique d’une société donnée et est, de ce fait, consacré
comme un droit fondamental internationalement reconnu et protégé. L’Etat est le premier
garant de ce droit. Il doit en assurer l’usage par son engagement politique et financier. Le
service d’éducation étant par principe un service social de base à but non lucratif, dont la
finalité essentielle vise à satisfaire l’intérêt général, les Etats ont hélas souvent relégué au
second plan leur intervention dans ce domaine au profit d’autres secteurs, pour lesquels les
dépenses permettent un retour sur investissement à court terme.
3. L’économie mondialisée de la connaissance et la libéralisation des services ont cependant
fait évoluer la perception étatique du service d’éducation en développant le concept
d’investissement dans le capital humain
9. Les vertus de ce dernier sont historiquement
reconnues, comme l’illustre le proverbe chinois Ghanzi selon lequel « Si tu veux une année de
prospérité, cultive du riz. Si tu veux dix années de prospérité, cultive des arbres. Si tu veux
cent ans de prospérité, éduque des hommes »
10. Besoin essentiel placé au centre des politiques
de développement humain, l’éducation est, de ce fait, reconnue comme un moyen inégalable
de promotion des droits de l’Homme, de la paix sociale et de compréhension mutuelle des
différences fondée sur la préservation des spécificités culturelles, ethniques et religieuses,
mais également revalorisée comme un facteur déterminant de la croissance économique et un
instrument essentiel de maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la
communication (NTIC).
4. Conscients que l’éducation constitue une force fondamentale de croissance économique et
de développement social, les Etats membres de l’Union européenne ont, dès le Préambule du
Traité instituant la Communauté Européenne (TCE), exprimé leur volonté de promouvoir
ensemble le « développement du niveau de connaissance le plus élevé possible pour leurs
peuples par un large accès à l'éducation et par la mise à jour permanente des connaissances »
119 Selon les travaux de l’OCDE, l’investissement en capital humain doit également être axé sur l’enseignement et
la formation post obligatoire, in Perspectives économiques de l’OCDE Economie vol. 2001/2 n°70 décembre p183-204
10 Proverbe chinois Ghanzi environ 645 avant J.C 11 Préambule TCE
11
afin de contribuer à « l'amélioration constante des conditions de vie et d'emploi de leurs
peuples »
12. L’éducation doit posséder, selon les termes du Préambule, trois caractéristiques :
la qualité, l’accessibilité et l’adaptabilité, ce qui relève d’un véritable défi dans le contexte
actuel. Face au développement rapide des nouvelles technologies de l’innovation et de la
communication (NTIC) et aux besoins en compétences sans cesse renouvelés d’un marché de
l’emploi mondial soumis à de profondes mutations, les Etats doivent faire preuve d’une
grande réactivité pour garantir une offre éducative et formative accessible à tous et répondant
aux attentes sociales en termes de qualité et d’adaptabilité. Pour tendre vers une offre
éducative remplissant ces trois critères, les Etats doivent impérativement procéder à
l’évaluation régulière de leurs systèmes d’enseignement et de formation afin de cerner les
éléments à réformer ou à consolider. Ce processus repose nécessairement sur la comparaison,
c’est-à-dire que l’Etat doit s’ouvrir sur le Monde afin de prendre conscience de la qualité
relative de son système d’éducation et des bonnes pratiques à promouvoir dans une
perspective d’amélioration continue.
5. Afin de mutualiser leurs efforts, les Etats européens ont décidé d’entreprendre une réforme
de leurs systèmes d’enseignement et de formation dans le cadre d’un processus commun de
coopération visant, d’une part, à harmoniser leurs structures d’enseignement au sein d’un
espace européen d’enseignement supérieur (EEES) et, d’autre part, à élaborer des instruments
communs d’assurance qualité afin de renforcer l’attractivité de leurs systèmes d’enseignement
et de formation. Suite à la Déclaration de la Sorbonne du 25 mai 1998
13, adoptée par les
ministres en charge de l’enseignement supérieur en Allemagne, en France, en Italie et au
Royaume-Uni, afin d’impulser la construction de l’Europe du savoir, la Déclaration conjointe
des ministres européens de l’éducation adoptée à Bologne le 19 juin 1999
14constitue le
fondement de ce processus de coopération réunissant aujourd’hui 47 Etats. Dans ce contexte,
l’UE a, de par sa valeur ajoutée, servi de cadre aux échanges étatiques et au développement de
la comparabilité des systèmes d’éducation et de formation des Etats participant au processus
de Bologne. La construction et le développement de l’EEES font ainsi partie intégrante des
objectifs poursuivis dans le cadre de la Stratégie de Lisbonne
15définie par l’UE, à l’occasion
du Conseil européen des 23 et 24 mars 2000, visant à faire de l’UE l’économie de la
connaissance la plus compétitive au monde, et de l’actuelle Stratégie ‘Europe 2020’ ayant
12 Ibid.
13http://www.ond.vlaanderen.be/hogeronderwijs/bologna/documents/MDC/SORBONNE_DECLARATION1.pdf 14 http://www.ond.vlaanderen.be/hogeronderwijs/bologna/documents/MDC/BOLOGNA_DECLARATION1.pdf 15 Voir MARTIN (L) « La Stratégie de Lisbonne et l’économie de l’éducation : vers l’émergence d’un cadre
12
pour but de promouvoir une croissance intelligente, durable et inclusive, notamment « en
portant à 40% au moins d’ici à 2020 la proportion de jeunes ayant obtenu un diplôme de
l’enseignement supérieur ou atteint un niveau d’études équivalent »
16.
6. L’élaboration, au niveau de l’UE, de lignes directrices, de programmes d’actions et
d’indicateurs communs d’évaluation et d’amélioration de la performance des systèmes
éducatifs européens, ont démontré la valeur ajoutée de l’UE dans la gestion d’un grand défi
sociétal, dépassant les capacités nationales. C’est notamment par sa politique de coopération
au développement, dans le cadre de laquelle le programme d’éducation pour tous occupe une
place essentielle, par sa politique commerciale commune dans le cadre de laquelle la
libéralisation du service d’éducation est un enjeu majeur, et par sa politique étrangère à
laquelle les programmes éducatifs et de sensibilisation confèrent une dimension sociale
respectueuse des valeurs européennes, que l’UE a affirmé son identité et sa spécificité sur la
scène internationale (Section 1).
7. L’internationalisation des enjeux éducatifs a en effet impliqué l’intervention grandissante
de l’UE dans un secteur relevant par principe de la compétence principale des Etats membres ;
ce qui soulève l’interrogation quant aux contours réels du champ de compétence de l’UE en
matière éducative, au-delà de la compétence d’appui prévue par le Traité. Cette valeur ajoutée
de l’UE dans ce domaine ne devrait-elle pas se traduire par la reconnaissance d’une politique
extérieure éducative de l’UE intégrée et intégrative ? (Section 2)
8. L’entrée en vigueur du Traité modificatif de Lisbonne est l’occasion de faire un bilan des
travaux réalisés par la CE en matière éducative dans le cadre de ses relations extérieures
depuis 1957, afin de cerner les attentes placées dans l’action actuelle de l’UE dans ce secteur
en pleine mutation. Une analyse diachronique et substantielle des actes adoptés en matière
éducative visera à démontrer l’importance de l’éducation dans le cadre des relations
extérieures de l’UE, ainsi que la nécessité d’ajuster la compétence de l’UE en matière
éducative pour garantir, d’une part, une cohérence entre le droit de l’UE et la pratique
institutionnelle, et limiter, d’autre part, les risques d’insécurité juridique.
16 Conclusions du Conseil sur la dimension mondiale dans l’enseignement supérieur européen, JO C28 du 31
13
Section 1/ La valeur ajoutée de l’UE en matière d’éducation : la gestion d’un grand défi
sociétal dépassant les capacités nationales
9. L’amélioration de la qualité, de l’accessibilité et de l’adaptabilité des services d’éducation
est une problématique d’envergure internationale faisant l’objet d’études et d’actions
engagées au sein des organisations internationales, telles que l’UNESCO ou le Conseil de
l’Europe. La valeur universelle du droit à l’éducation et le potentiel économique lié au
renforcement de la performance des systèmes d’éducation et de formation professionnelle
justifient l’internationalisation d’une question éducative profondément attachée à la gestion
administrative interne, propre à chaque Etat (Paragraphe 1).
10. Dans ce contexte, l’UE a servi de cadre aux échanges dans le secteur éducatif, afin de
promouvoir les bonnes pratiques, de conclure des accords internationaux qui favorisent la
mobilité des étudiants, enseignants et chercheurs, et d’élaborer des outils communs en matière
de comparabilité des diplômes, certificats et périodes d’études. Présentant des aspects
transnationaux plus difficilement gérables au seul niveau étatique, l’intervention de l’UE dans
le secteur éducatif s’est progressivement développée, sur le fondement d’une compétence
d’appui définie par le droit originaire (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 – L’internationalisation de la question éducative
11. « Il n’y a pas de domaine politique plus national que l’école et le système éducatif d’un
pays…mais en même temps ce n’est pas exagérer que de dire qu’il y a peu de domaines qui
soient aussi sujets que l’éducation à une internationalisation rapide »
17. Liée au caractère
universel du droit à l’éducation
18, l’internationalisation de la question éducative est
17 EIKEM (O), sous-secrétaire d’Etat pour l’éducation au ministère de l’éducation et des affaires culturelles de
Suède – conférence de l’OCDE sur « les coopération en éducation dans la région Asie Pacifique » - référence in article de WAGNER (A) « La conception de la coopération et l’OCDE : pays d’Europe centrale et orientale et pays non européens » in ouvrage collectif de l’Association française d’éducation comparée « Les nouvelles formes de coopération internationale en éducation : l’exemple européen et les perspectives mondiales », Education comparée, n° 47, avril 1994 (151p)
18 Voir notamment l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme du 10 décembre 1948 « « 1.
Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. L’enseignement élémentaire est obligatoire. L’enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l’accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite. 2. L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les Nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix. 3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants » ; article 28 de la Convention relative aux droits de l’enfant « les Etats parties…rendent l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous » ; Article 28 de la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant 20 novembre 1989 « 1. Les Etats parties reconnaissent
14
inéluctable. De nombreux défis communs aux Etats, tels que l’accessibilité du service
d’éducation, sont développées au sein des enceintes internationales telles que l’UNESCO,
dans la mesure où tous les pays sont confrontés soit au fléau de l’analphabétisme touchant
particulièrement les filles et les femmes, surtout, dans les milieux ruraux, soit à un décrochage
scolaire préoccupant. De manière générale, les budgets nationaux alloués à l’éducation
diminuent considérablement au profit d’autres secteurs et la répartition des budgets nationaux
est de plus inéquitable, favorisant généralement l’enseignement supérieur au détriment du
niveau primaire. Cette situation a justifié la mise en place d’une action mondiale pour
l’éducation primaire pour tous, dont l’efficacité a conduit les Etats à en étendre l’objectif en
faveur d’une éducation pour tous tout au long de la vie. Outre le combat pour l’accessibilité à
l’éducation, il faut également améliorer sa qualité par la formation des enseignants, qui
doivent être plus nombreux et mieux ‘armés’ face aux besoins éducatifs, et par la fourniture
de matériels scolaires suffisants et innovants. Revalorisée au rang de secteur prioritaire par la
Communauté internationale depuis le Sommet du Millénaire pour le développement du 6 au 8
septembre 2000, l’éducation est reconnue comme un instrument stratégique de réduction de la
pauvreté, de croissance économique et de développement durable. Dans ce contexte, l’UE
participe activement au développement de la coopération internationale en matière éducative,
que ce soit par sa participation aux travaux des instances internationales ou par la conclusion
d’accords internationaux. Elle contribue ainsi à la promotion du droit à l’éducation, qui fait
l’objet d’une protection particulière en droit de l’UE
19, comme en témoigne l’article 14 de la
Charte des droits fondamentaux de l’UE
20.
le droit de l’enfant à l’éducation, et en particulier, en vue d’assurer l’exercice de ce droit progressivement et sur la base de l’égalité des chances : a) Ils rendent l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous; b) Ils encouragent l’organisation de différentes formes d’enseignement secondaire, tant général que professionnel, les rendent ouvertes et accessibles à tout enfant, et prennent des mesures appropriées, telles que l’instauration de la gratuité de l’enseignement et l’offre d’une aide financière en cas de besoin; c) Ils assurent à tous l’accès à l’enseignement supérieur, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés; d) Ils rendent ouvertes et accessibles à tout enfant l’information et l’orientation scolaires et professionnelles; e) Ils prennent des mesures pour encourager la régularité de la fréquentation scolaire et la réduction des taux d’abandon scolaire. 2. Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées pour veiller à ce que la discipline scolaire soit appliquée d’une manière compatible avec la dignité de l’enfant en tant qu’être humain et conformément à la présente Convention. 3. Les Etats parties favorisent et encouragent la coopération internationale dans le domaine de l’éducation, en vue notamment de contribuer à éliminer l’ignorance et l’analphabétisme dans le monde et de faciliter l’accès aux connaissances scientifiques et techniques et aux méthodes d’enseignement modernes. A cet égard, il est tenu particulièrement compte des besoins des pays en développement.
19 Voir notamment GORI (G.) « Towards an EU Right to education », thèse publiée, Kluwer Law International,
2001, ISBN 90 411 16702 (448p)
20 Article 14 Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ‘Droit à l'éducation’ « 1.Toute personne a
droit à l'éducation, ainsi qu'à l'accès à la formation professionnelle et continue. 2. Ce droit comporte la faculté de suivre gratuitement l'enseignement obligatoire. 3. La liberté de créer des établissements d'enseignement dans le respect des principes démocratiques, ainsi que le droit des parents d'assurer l'éducation et l'enseignement de leurs
15
12. L’internationalisation de la question éducative est également liée à l’émergence d’une
nouvelle phase économique mondiale, depuis les années 90, qualifiée d’‘économie de la
connaissance’ et basée sur un nouveau mode de capitalisme. Face au développement rapide de
nouvelles formes de connaissances relatives à l’évolution du secteur tertiaire et à l’essor des
NTIC, rendant vite obsolètes les savoirs et les savoir-faire et imposant une mise à jour rapide
et efficace de ceux-ci, l’économie de la connaissance implique la mise en place de pôles de
compétitivité nécessaires à la gestion des nouveaux défis de la mondialisation. Le système
actuel de concurrence globalisé se caractérise en effet par la lutte pour l’accès aux marchés,
l’internationalisation des marchés financiers s’accompagnant d’une fragilisation des acquis
sociaux, ce qui a accentué la fuite des cerveaux, les migrations, la confrontation à la diversité
culturelle et la nécessité de développer le multilinguisme. Afin d’endiguer la fuite des
cerveaux et de maintenir leurs croissance, les Etats sont confrontés à la nécessité de réformer
en profondeur leurs systèmes d’enseignement et de formation. Un nouveau regard est donc
posé sur la notion d’‘éducation’ dans ce nouveau contexte économique, dans la mesure où elle
participe explicitement à la compétitivité internationale d’un pays et ne peut plus être
considérée seulement comme relevant des affaires intérieures d’un Etat.
13. Pour faire face, les Etats ont intensifié leur coopération en matière éducative afin
d’adapter leurs systèmes éducatifs, formatifs et de recherches au nouvel environnement
économique mondial, fondé sur une demande éducative accrue et différente et une mobilité
croissante des étudiants, enseignants, chercheurs et travailleurs. De nouveaux concepts, tels
que l’éducation transnationale
21, ont émergé afin de prendre en compte le développement
croissant des partenariats entre les acteurs publics et privés du monde de l’enseignement et de
la formation. Dans ce cadre, la lutte contre les obstacles à la mobilité transnationale en
matière éducative
22s’est imposée comme une nouvelle priorité des relations extérieures
étatiques, partant du constat que la mobilité internationale estudiantine ne cesse d’augmenter.
Selon les estimations, « en 2012, au moins quatre millions d’étudiants sont partis à l’étranger
enfants conformément à leurs convictions religieuses, philosophiques et pédagogiques, sont respectés selon les lois nationales qui en régissent l'exercice. »
21 L’éducation transnationale se définit comme « tout type de programme d’études universitaires, ou des
ensembles de cycles d’études ou de services d’éducation (y compris l’enseignement à distance) dans lesquels les apprenants sont situés dans un pays différent de celui où se trouve l’institution diplômante. Ces programmes peuvent dépendre d’un système d’éducation d’un Etat différent de l’Etat où ils fonctionnent, ou peuvent fonctionner indépendamment de tout système national d’éducation. » in Code de Bonnes Pratiques pour la Prestation d’un Enseignement Transnational adopté lors de la deuxième réunion du Comité de la Convention de reconnaissance de Lisbonne, Riga 6 juin 2001, DGIV/EDU/HE (2002)8
22 Commission européenne « Education, formation, recherche : les obstacles à la mobilité transnationale » Livre
16
pour étudier, contre deux millions en 2000, soit 1,8% de l’ensemble des effectifs dans le
supérieur »
23. Dans ce contexte, l’Amérique du Nord et l’Europe occidentale accueillent 57%
de l’ensemble des étudiants internationaux
24, majoritairement originaires de Chine, d’Inde et
de Corée.
14. Etant donné qu’« aucune institution ne détient la réponse unique à un défi aussi
gigantesque et aussi existentiel »
25, les enceintes internationales, telles que le Conseil de
l’Europe et l’UNESCO, se sont imposées comme les forums privilégiés d’échanges de bonnes
pratiques, de coordination des systèmes, notamment par la reconnaissance des diplômes et des
qualifications, et de conclusion d’accords internationaux, bilatéraux et multilatéraux,
particulièrement en matière d’enseignement supérieur. Cette coopération à l’échelle
internationale est complétée par le développement d’actions régionales permettant aux Etats
de gérer ensemble la mondialisation de la connaissance dans le cadre de réseaux régionaux,
voir par la mise en place d’espaces communs d’enseignement et de recherche, favorables à la
mobilité. La coopération régionalisée apparaît, dans ce contexte, comme l’instrument
privilégié de compétitivité dans le ‘village global’, et l’UE s’est affirmée comme
l’organisation sui generis la plus apte à soutenir les Etats membres, les Etats candidats ou
candidats potentiels à l’adhésion, ainsi que les Etats voisins de l’UE, et par extension les pays
tiers partenaires, dans les réformes structurelles et substantielles qu’ils doivent entreprendre
afin d’adapter leurs systèmes d’enseignement aux nouvelles exigences mondiales.
15. Ayant intégré le processus de Bologne au cœur de ses stratégies de croissance et de
développement, l’UE soutient les Etats européens dans le développement d’un EEES reconnu
mondialement et attractif pour les cerveaux étrangers. Elle contribue, d’une part, au
développement des partenariats entre les acteurs de l’éducation, les entreprises et les
représentants de la société civile, en axant particulièrement son soutien sur le développement
des réseaux universitaires et la promotion des diplômes conjoints dans les Etats membres de
l’UE et avec les Etats tiers partenaires. Elle favorise, d’autre part, la mobilité accrue des
étudiants, enseignants, chercheurs et personnel universitaire, par le biais de programmes
d’échanges et d’allocation de bourses d’études, reconnus internationalement pour leur qualité.
Aujourd’hui, l’Europe est reconnue comme la « première région d’accueil des étudiants
23 Institut Statistique de l’UNESCO www.ius.unesco.org/Education/Pages/international-student-flow-vizFR.aspx 24 Ibid.
25 Intervention de L. MICHEL, commissaire au développement et à l’aide humanitaire, au Bureau international
du travail (OIT) « La dimension sociale de la mondialisation dans la politique de développement » Genève le 27 mars 2006, SPEECH/06/199
17
internationaux, et aussi la deuxième région d’origine des étudiants en mobilité à l’étranger
avec 800 000 étudiants européens dans le monde »
26. L’expertise de l’UE en matière
d’assurance qualité et la technicité de ses agences ont contribué à la reconnaissance
internationale de l’EEES et conforté la valeur ajoutée de l’action des institutions de l’UE.
L’intervention sans cesse accrue de l’UE dans ce secteur régalien par essence est ainsi
justifiée par son efficacité dans la gestion des défis internationaux éducatifs. Elle reste
toutefois strictement encadrée par les textes
27, soumise au respect des principes de subsidiarité
et de proportionnalité. Elle implique que chaque acte de l’UE soit motivé et présente des
éléments circonstanciés.
Paragraphe 2 – L’affirmation progressive d’une compétence d’appui de l’Union
européenne en matière éducative
16. Les premiers fondements de la coopération européenne en matière éducative ont été
établis par le Conseil de l’Europe
28. La coopération étroite développée par la CE avec cette
organisation internationale n’a cependant pas remis en cause le développement d’une action
26 Agence Europe, Education, Formation et Campus France forces et « forces et diversité de la mobilité des
étudiants européens », les fiches thématiques de l’agence, revue Soleo scope, n°10, juin 2014, 20p
27 Article 5 TUE (ex-article 5 TCE) « 1. Le principe d'attribution régit la délimitation des compétences de
l'Union. Les principes de subsidiarité et de proportionnalité régissent l'exercice de ces compétences. 2. En vertu du principe d'attribution, l'Union n'agit que dans les limites des compétences que les États membres lui ont attribuées dans les traités pour atteindre les objectifs que ces traités établissent. Toute compétence non attribuée à l'Union dans les traités appartient aux États membres. 3. En vertu du principe de subsidiarité, dans les domaines qui ne relèvent pas de sa compétence exclusive, l'Union intervient seulement si, et dans la mesure où, les objectifs de l'action envisagée ne peuvent pas être atteints de manière suffisante par les États membres, tant au niveau central qu'au niveau régional et local, mais peuvent l'être mieux, en raison des dimensions ou des effets de l'action envisagée, au niveau de l'Union. Les institutions de l'Union appliquent le principe de subsidiarité conformément au protocole sur l'application des principes de subsidiarité et de proportionnalité. Les parlements nationaux veillent au respect du principe de subsidiarité conformément à la procédure prévue dans ce protocole. 4. En vertu du principe de proportionnalité, le contenu et la forme de l'action de l'Union n'excèdent pas ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs des traités. Les institutions de l'Union appliquent le principe de proportionnalité conformément au protocole sur l'application des principes de subsidiarité et de proportionnalité. », JOUE C326 du 26 octobre 2012, p1-390; Article 5 du Protocole n°2 sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité, JOUE C326 du 26 octobre 2012, p1-390 « Les projets d'actes législatifs sont motivés au regard des principes de subsidiarité et de proportionnalité. Tout projet d'acte législatif devrait comporter une fiche contenant des éléments circonstanciés permettant d'apprécier le respect des principes de subsidiarité et de proportionnalité. Cette fiche devrait comporter des éléments permettant d'évaluer son impact financier et, lorsqu'il s'agit d'une directive, ses implications sur la réglementation à mettre en œuvre par les États membres, y compris, le cas échéant, la législation régionale. Les raisons permettant de conclure qu'un objectif de l'Union peut être mieux atteint au niveau de celle-ci s'appuient sur des indicateurs qualitatifs et, chaque fois que c'est possible, quantitatifs. Les projets d'actes législatifs tiennent compte de la nécessité de faire en sorte que toute charge, financière ou administrative, incombant à l'Union, aux gouvernements nationaux, aux autorités régionales ou locales, aux opérateurs économiques et aux citoyens soit la moins élevée possible et à la mesure de l'objectif à atteindre. »
28 Voir convention du Conseil de l’Europe du 11 décembre 1953 concernant l’équivalence des diplômes donnant
accès aux établissements universitaires ; convention culturelle européenne du Conseil de l’Europe du 5 mai 1955 dans les domaines de l’éducation, de la culture, de la jeunesse et du sport - http://www.conventions.coe.int
18
communautaire spécifique dans ce secteur
29. La volonté de conférer à la construction
européenne une dimension politique et sociale était en effet déjà présente dès ses origines,
comme l’illustre la célèbre citation de Jean Monnet qui affirmait que « si tout était à refaire, je
recommencerais par la culture ». La préservation d’une culture et l’échange culturel étant liés
de manière intrinsèque au secteur éducatif, dans la mesure où l’éducation contribue à la
transmission des valeurs culturelles d’une société, les échanges interscolaires et
interuniversitaires ont fondamentalement participé à la construction européenne en permettant
aux Européens de découvrir d’autres cultures et de comprendre le sens du principe fondateur
de l’Union européenne ‘d’unité dans la diversité’.
17. A l’origine, aucune politique de l’éducation n’est envisagée par les traités constitutifs du
fait de la réticence des Etats membres et de l’absence d’interférence envisageable entre
l’éducation et l’intégration économique. Le Traité de Rome de 1957 ne prévoyait aucune
disposition conférant une compétence à la CEE dans le secteur éducatif, mais faisait toutefois
référence à « la reconnaissance mutuelle des diplômes, certificats et autres titres » dans son
article 57 ainsi qu’à « la formation et au perfectionnement professionnels »
30. L’article 128
TCEE
31précisait que « le Conseil établit les principes généraux pour la mise en œuvre d’une
politique commune de la formation », dont le champ d’application était toutefois strictement
délimité puisqu’elle n’était mise en œuvre que dans la mesure où elle contribuait « au
développement harmonieux tant des économies nationales que du marché commun »,
c’est-à-dire qu’elle ne constituait pas une politique communautaire autonome mais une action au
service d’autres politiques. Le Traité de Rome se préoccupait ainsi de l’accès à l’emploi et à
la formation des travailleurs, c’est-à-dire de l’impact de la liberté de circulation et
d’établissement sur la formation professionnelle initiale et continue des adultes, mais
29 Commission européenne « Une telle coopération ne saurait prendre la forme de division des tâches, car
celle-ci ne serait pas compatible avec la nature et le système institutionnel de la Communauté européenne et ne doit en aucun cas s’appliquer à des accords qui pourraient empêcher la Communauté d’étendre ses activités à d’autres domaines. En d’autres termes, il faut éviter toute formule susceptible d’imposer des restrictions au développement naturel et au dynamisme de la Communauté européenne. » in article « L’éducation dans la Communauté européenne », Bull. des CE, supplément 3/74
30 Essentiellement Titre III TCEE portant sur la politique sociale, chapitre 2, intitulé « Fonds social européen » ;
voir également article 50 TCEE relatif à l’échange de jeunes travailleurs, article 41 TCEE précisant que la PAC est chargée d’assurer la coordination des efforts entrepris dans le domaine de la formation professionnelle, article 118 TCEE prévoyant la nécessité d’une collaboration entre Etats membres en matière de formation et de perfectionnement professionnels et l’article 125 TCEE relatif à la rééducation professionnelle. – http://eur-lex.europa.eu/fr/treaties/dat/11957E/tif/11957E.html
31 Article 128 TCEE « Sur proposition de la Commission et après consultation du Comité économique et social,
le Conseil établit les principes généraux pour la mise en œuvre d’une politique commune de formation professionnelle qui puisse contribuer au développement harmonieux tant des économies nationales que du marché commun. »
19
l’éducation ne présentait pas un intérêt économique susceptible de participer à la réalisation
du marché commun.
18. Des actes éducatifs ont cependant été adoptés dans le cadre de l’action communautaire en
matière de libre circulation des personnes et des services, conformément au principe de
subsidiarité. La coopération entre Etats membres dans le domaine éducatif débutera le 16
novembre 1971 par l’adoption d’une résolution des ministres de l’éducation qui confie à un
groupe d’experts la mission de faire des suggestions sur les moyens d’établir une coopération
en matière éducative. Le groupe d’experts constitué et dirigé par Henri JANNE, ancien
ministre belge de l’éducation, étudiera ainsi les bases d’une ‘politique’ de l’éducation. Il
révèlera dans le cadre d’un rapport du 27 février 1973
32les points d’accords entre tous les
Etats membres, à savoir le respect des structures nationales et des traditions éducatives, le
respect des autonomies existantes et de la liberté académique, l’ouverture de la politique
communautaire aux autres pays européens et le développement d’une coopération avec les
organisations internationales compétentes en la matière, à savoir l’OCDE, l’UNESCO et le
Conseil de l’Europe.
19. Cette politique se caractérise donc, d’une part, par la défiance des Etats envers les
institutions, soucieux de conserver leurs spécificités nationales éducatives, d’autre part, par la
volonté historique de conférer une dimension externe à cette politique en prévoyant son
ouverture aux autres pays européens et à la coopération avec les organisations internationales
compétentes en matière éducative. Les résolutions du 6 juin 1974
33et du 9 février 1976
34,
adoptées par les ministres de l’éducation réunis au sein du Conseil, définiront les objectifs de
cette coopération naissante dans le secteur éducatif, à savoir l’adoption de mesures
appropriées en vue d’améliorer l’accueil des enfants de ressortissants des autres Etats
membres et Etats non membres, l’amélioration de la correspondance entre les systèmes
éducatifs européens, les échanges d’information sur les différents systèmes éducatifs et le
rassemblement de documentation et statistiques actuelles dans le domaine de l’éducation, la
coopération des établissements de l’enseignement supérieur, l’amélioration des possibilités de
reconnaissance académique des diplômes et des périodes d’études, l’encouragement de la
32 Commission des CE « Pour une politique communautaire de l’éducation », Bull. des CE, supplément 10/73 33 Résolution des ministres de l’éducation, réunis au sein du Conseil du 6 juin 1974 concernant la coopération
dans le domaine de l’éducation, JO C98 du 20 août 1974, p2
34 Résolution du Conseil des ministres de l’éducation, réunis au sein du Conseil du 9 février 1976 comportant un
programme d’action en matière d’éducation, JO C38 du 19 février 1976, p1-5 (bases juridiques : Traité CECA, le TCEE, le TCEEA – « considérant que, lors de la séance du 22 septembre 1975, l’Assemblée a souligné l’importance de l’activité de la Communauté en matière d’éducation »
20
libre circulation et de la mobilité des enseignants, des étudiants et des chercheurs, la
promotion de la connaissance et de la pratique des langues étrangères et la réalisation d’une
égalité des chances en milieu scolaire.
20. La création du Comité d’éducation en 1976 permettra aux Etats de disposer d’un cadre de
discussion dans lequel les ministres de l’éducation ont défini les principes et domaines
d’actions prioritaires, sans que cela n’aboutisse cependant à l’établissement d’une ‘politique’
à part entière de l’éducation, malgré les arrêts précurseurs de la CJCE consacrant la
compétence communautaire en matière d’éducation, avant même que la compétence ne soit
explicitement consacrée par le Traité
35.
21. C’est sous l’impulsion de Jacques DELORS, président de la Commission européenne,
que l’Acte Unique Européen confèrera une nouvelle dimension politique et économique à la
construction européenne en introduisant le terme « universités » au nouvel article 130F
paragraphe 2 du TCEE, qui disposait que la Communauté « encourage les entreprises, les
centres de recherches, les universités dans leurs efforts de recherche et de développement
technologique » et « soutient leurs efforts de coopération et cela dans l’objectif de création du
Marché intérieur »
36. L’article 130F est donc à l’origine du renforcement des échanges entre
établissements d’enseignement supérieur et de la mise en place des programmes d’aide à la
mobilité des enseignants, étudiants et chercheurs. Il précisait que la coopération des acteurs du
secteur éducatif peut être soutenue dans la mesure où elle contribue au marché intérieur,
c’est-à-dire lorsqu’elle permet d’atteindre des objectifs économiques. Même si actuellement
l’action de l’UE en matière d’éducation à des finalités autant économiques que politiques ou
sociales, le lien étroit entre éducation et économie reste omniprésent comme le démontre la
stratégie Europe 2020 visant à faire de l’Europe « une terre de croissance durable,
intelligente et inclusive »
37. L’article 57 alinéa 1
erdu TCEE sera également modifié par
l’article 6 paragraphe 6 de l’Acte unique européen, précisant qu’« afin de faciliter l’accès aux
activités non salariées et leur exercice, le Conseil, sur proposition de la Commission et en
coopération avec le Parlement européen arrête en statuant à l’unanimité au cours de la
35 CJCE Casagrande c/ Landeshauptstadt Munchen, aff. 9/74 (légitimation de la capacité de la CE d’agir en
matière éducative pour réaliser l’objectif de l’intégration du marché)
36 Acte unique européen, JO L169 du 29 juin 1987 (adjonction du titre VI dans le TCEE ‘Recherche et
développement technologique’)
37 Texte intégral de la Stratégie Europe 2020
21
première étape, et à la majorité qualifiée par la suite, des directives visant à la reconnaissance
mutuelle des diplômes, certificats et autres titres »
38.
22. Afin de mettre un terme à la confusion générée par la multiplication d’actes
communautaires dans le secteur éducatif, basés soit sur l’article 128 TCEE
39, relatif à la
formation professionnelle, soit sur l’article 235 TCEE
40concernant les compétences
implicites de la Communauté, le Traité de Maastricht consacrera dans un article 126 TCE
41la
compétence communautaire en matière d’éducation, dont les dispositions sont actuellement
reprises sans modifications dans l’article 165 TFUE. Cette reconnaissance juridique de
l’action communautaire éducative par le Traité de Maastricht sera de surcroît renforcée par
l’insertion d’une ‘clause d’intégration transversale en matière éducative’ définie à l’article 3
TCE
42, et reprise par l’article 9 TFUE, impliquant la prise en compte de l’objectif de
contribution à une éducation de qualité dans l’ensemble des politiques communautaires.
23. L’intensification accrue de la coopération dans le secteur éducatif conduira de plus à
l’ajout d’un nouveau ‘considérant’ au préambule du TCE, à l’occasion du Traité
d’Amsterdam, précisant la détermination des Etats membres « à promouvoir le
développement du niveau de connaissance le plus élevé possible pour leurs peuples par un
large accès à l’éducation et par la mise à jour permanente des connaissances »
43. Ces
38 Ibid. 39Op.cit.
40Article 235 TCEE « Si une action de la Communauté apparaît nécessaire pour réaliser, dans le fonctionnement
du marché commun, l'un des objets de la Communauté, sans que le présent Traité ait prévu les pouvoirs d'action requis à cet effet, le Conseil, statuant à l'unanimité sur proposition de la Commission et après consultation de l'Assemblée, prend les dispositions appropriées. »
41
Article 126 TCE « 1. La Communauté contribue au développement d'une éducation de qualité en encourageant la coopération entre États membres et, si nécessaire, en appuyant et en complétant leur action tout en respectant pleinement la responsabilité des États membres pour le contenu de l'enseignement et l'organisation du système éducatif ainsi que leur diversité culturelle et linguistique. 2. L'action de la Communauté vise: à développer la dimension européenne dans l'éducation, notamment par l'apprentissage et la diffusion des langues des États membres; à favoriser la mobilité des étudiants et des enseignants, y compris en encourageant la reconnaissance académique des diplômes et des périodes d'études; à promouvoir la coopération entre les établissements d'enseignement; à développer l'échange d'informations et d'expériences sur les questions communes aux systèmes d'éducation des États membres; à favoriser le développement des échanges de jeunes et d'animateurs socio-éducatifs; à encourager le développement de l'éducation à distance. 3. La Communauté et les États membres favorisent la coopération avec les pays tiers et les organisations internationales compétentes en matière d'éducation et en particulier avec le Conseil de l'Europe. 4. Pour contribuer à la réalisation des objectifs visés au présent article, le Conseil adopte: statuant conformément à la procédure visée à l'article 189 B et après consultation du Comité économique et social et du Comité des régions, des actions d'encouragement, à l'exclusion de toute harmonisation des dispositions législatives et réglementaires des États membres; statuant à la majorité qualifiée sur proposition de la Commission, des recommandations. », JO C224 du 31 août 1992
42 Article 3 TCE « Aux fins énoncées à l'article 2, l'action de la Communauté comporte, dans les conditions et
selon les rythmes prévus par le présent traité:…p) une contribution à une éducation et à une formation de qualité ainsi qu'à l'épanouissement des cultures des États membres », JO C224 du 31 août 1992