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Texte intégral

(1)

ÉDITO

L ’ H E B D O M A D A I R E D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É

ACTION 2-3

ENSEMBLE PUBLIC-PRIVÉ LE 1

ER

MAI

ENJEUX 4-5

COLLÈGE

PALMARÈS LYCÉE

NON-TITULAIRES

MÉTIERS-CARRIÈRES 6

HORS-CLASSE

PROGRAMMES SECONDE

SUR LE TERRAIN 7

PORTUGAL

SOMMAIRE

N° 695 24 AVRIL 2010

Jamais l’utilisation pour un gouvernement de la communication et la négation du dialogue social n’auront été aussi exemplaires que sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Sur tous les dossiers, la méthode est tristement répétitive.

Ainsi des retraites où, tout en assurant la main sur le cœur que le débat sera ouvert, sincère, le gouvernement refuse d’ores et déjà d’envisager un élargissement des financements, tente d’abuser l’opinion en agitant l’épouvantail de scénarios catastrophistes et en abreuvant tout un chacun de sa propagande à travers une coûteuse campagne publicitaire.

Ainsi de la fonction publique où le nouveau secrétaire d’État annonce le matin dans Les Échos que la règle du non- remplacement d’un départ en retraite sur deux sera maintenue coûte que coûte et coûtera 34 000 postes dans la fonction publique d’État, et assure à la FSU, reçue l’après-midi, qu’il est tout sauf dogmatique.

Ainsi à l’Éducation où le ministre déserte la rue de Grenelle mais est fréquemment présent, lui ou le Président, sur les ondes et dans les journaux. Les demandes faites par le SNES que soient vus sérieusement les dossiers de la formation et des conditions de stages des enseignants et CPE, de la revalorisation, de la réforme des lycées, des conditions de travail, trouvent peu d’échos chez Luc Chatel, plus préoccupé d’annonces médiatiques que du suivi de l’ensemble des questions éducatives.

Ces pratiques brouillonnes sont la marque d’un gouvernement affaibli, contesté, se raccrochant à toutes les thématiques les plus démagogiques pour tenter de minimiser les questions essentielles de l’emploi, du pouvoir d’achat, d’enjeux de société comme les retraites.

Dans l’Éducation, là où se joue l’avenir de centaines de milliers de jeunes, il est urgent de prendre enfin sérieusement à bras- le-corps les problèmes et d’imposer un débat sur ce que veut la Nation pour le système éducatif et le second degré.

Le SNES, en lien avec l’ensemble des actions, organisera prochainement un Forum en direction des partenaires éducatifs et des partis politiques progressistes afin de peser sur l’élaboration des projets éducatifs ; après les différents rendez- vous, le 20 avril, le 1erMai, ce sera une nouvelle occasion de nous faire entendre. ■Frédérique Rolet

SURVEILLER ET PUNIR

Q

uels sont, croyez-vous, les sujets essentiels d’inquiétude des Français en cette période ? Le chômage et ses ravages, le pouvoir d’achat en berne, les retraites... ? Non, pour Nicolas Sarkozy, la leçon à tirer de l’échec cuisant des régionales et de l’ampleur des conflits sociaux consiste à revêtir le costume du gendarme et infliger aux citoyens une semaine d’agitation médiatique sur les thèmes sécuritaires.

Après avoir contribué à embraser certains établissements et certaines banlieues en retirant tous les moyens qui créaient du lien social, en accentuant leur ghettoïsation, en supprimant des milliers d’emplois, le Président s’alarme aujourd’hui du climat des établissements du second degré.

Usant de la rhétorique guerrière, il va mener le combat contre l’absentéisme et les conduites déviantes. Comment ? La panoplie des mesures va de l’enfermement de jeunes étiquetés comme dangereux à la suspension systématique

des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire injustifié. Soyons justes : le Président a assorti le volet répressif d’un pendant éducatif puisque des policiers ou des gendarmes disposeront d’un bureau dans les établissements pour ramener dans le droit chemin les jeunes tentés par les voies de la délinquance... De qui se moque-t-on ? Après deux jours d’états généraux sur la sécurité à l’École où chercheurs et

personnels ont fait le constat de l’inefficacité de la seule répression, travaillé la notion d’autorité, souligné l’importance du rôle des équipes et du dialogue, de la lutte contre les inégalités et les exclusions, les annonces récentes tant de L. Chatel que de N. Sarkozy se caractérisent par leur simplisme et leur démagogie.

Prenons l’ensemble des problèmes, mobilisons des moyens opérationnels pour l’Éducation nationale : c’est là le vrai combat.

■Frédérique Rolet,cosecrétaire générale

PUBLIC-PRIVÉ

1 er MAI UNITAIRE

LES RENDEZ-VOUS DU 1

ER

MAI EN PAGES 2-3

›› Les salaires et le pouvoir d’achat

›› Les conditions de travail

›› Les retraites

›› La défense du second degré

›› L’emploi

POUR

(2)

Ignorant l’exaspération et les attentes des catégories sociales qui paient au prix fort l’addition de la crise et des orientations politiques en œuvre depuis près de trois ans, le gouvernement poursuit sa fuite en avant dans l’imposition de ses réformes et en premier lieu celle des retraites.

Les confédérations interprofessionnelles appellent à faire du 1

er

Mai une grande journée unitaire de revendications pour une autre politique

RETRAITES : l’offensive de 2010

CALENDRIER SOUS CONTRAINTE...

Premières audiences syndicales le 12 avril, déchaînement médiatique avant même la séance du COR du 14 avril, campagne publi- citaire, le gouvernement déploie l’artillerie lourde pour faire croire qu’il n’y a pas d’autre choix que d’accepter de nouvelles régres- sions. Rapport gouvernemental fin mai, annonces dans la deuxième quinzaine de juin, projet de loi en juillet, débat au Parlement en septembre, le calendrier laisse de fait bien peu de temps au débat.

... ET MENSONGE D’ÉTAT

Le gouvernement exclut toute augmentation des ressources des régimes de retraite. En met- tant en avant les seuls leviers d’une augmen- tation de la durée de cotisation ou d’un relè- vement de l’âge du droit à la retraite (et sans doute de l’âge d’une retraite sans décote), il choisit la baisse des pensions. On attend l’op- position résolue du chef de l’État qui indiquait en janvier : « La seule chose que je n’accepterai pas, c’est la baisse des pensions » !

Une troisième piste se dessine, celle de l’op- position public/privé. On a vu fleurir en effet les ballons d’essai mettant en avant une partie choisie des règles de la fonction publique comme la référence au traitement des six der- niers mois. Pour quel projet, sinon celui de tirer l’ensemble des situations vers le bas ?

AIX-MARSEILLE – Bouches-du-Rhône (13): Marseille, 10 h 30, Vieux-Port ; Martigues, 10 heures, place J.-Jaurès, quartier Ferrière ; La Ciotat, 10 heures, rue Bourrone ; Aix-en- Provence, 10 h 30, La Rotonde ; Port-Saint-Louis, 10 heures, Bourse du Travail ; Port-de-Bouc, 10 heures, Bourse du Travail ; Arles, 10 h 30, place de la République •Vaucluse (84): Avignon, 10 heures, cour J.-Jaurès, cité administrative.

AMIENS – Somme (80): Amiens, 10 h 30, place de la Maison de la Culture •Aisne (02): Soissons, 11 heures, place du Marché ; 11 h 30 : prise de parole des organisations syndicales à la mairie.

BESANÇON – Doubs (25): Besançon, 10 heures, place de la Révolution ; Montbéliard, 10 heures, Champ-de-Foire •Jura (39): Dole, 10 heures, av. de Lahr ; Lons-le-Saunier, 10 heures, place de la Liberté •Haute-Saône (70): Lure, 9 heures, sous-préfecture ; Gray, 9 heures, parking Mavia ; Héricourt, 9 heures, mairie ; Luxeuil, 9 heures, mairie ; Vesoul, 10 h 30, place des Fontaines.

BORDEAUX – Gironde (33): Bordeaux, 10 heures, place de la République •Lot-et-Garonne (47): Agen, 10 heures, place de la République.

CLERMONT – Puy-de-Dôme (63): Clermont-Ferrand, 10 heures, avenue de la République ; Riom, 10 heures, place de La Poste ; Thiers, 10 heures, place des Droits-de-l’Homme ; Issoire, 10 h 30, Parvis de Pomel ; Saint-Eloy-les-Mines, 10 h 15, entrée Sud.

CORSE – Haute-Corse (2B): Bastia, 10 heures, Palais de Justice •Corse-du-Sud (2A): Ajaccio, 10 heures, place de la Gare.

CRÉTEIL-PARIS-VERSAILLES – Paris (75): Paris, 14 h 30, entre République et Havre-Caumartin.

DIJON – Côte-d’Or (21): Dijon, 10 h 30, place Wilson (à l’appel de la CFDT, la CGT, la FSU et de l’UNSA). Vraisemblablement, Solidaires devrait se joindre à l’appel •Nièvre (58): 10 heures, manifestations à l’appel de la CGT, la CFDT, FO, l’UNSA, la FSU ; Nevers, Bourse du Travail ; Cosne, devant la poste ; Clamecy, ancienne poste ; Decize, place Saint-Just •Saône-et-Loire (71): Mâcon, Chalon, Montceau, Le Creusot, Paray-le-Monial, Autun, Louhans, 10 heures •Yonne (89): Auxerre, Sens, 10 h 30 (à l’appel de la FSU, de la CGT, de la CFDT, de Solidaires et de l’UNSA).

LILLE – Nord (59): Lille, 10 heures, Porte des Postes • Pas-de-Calais (62): Arras, 10 heures, Porte des Postes.

1 ER MAI RENDEZ-VOUS DES MANIFESTATIONS... 1 ER MAI RENDEZ-VOUS

POUR UNE AUTRE RÉFORME...

Reçue jeudi 22 avril par Éric Woerth et Georges Tron, la FSU a exprimé son désaccord avec la méthode et le calendrier de la concertation, avec le refus de toute augmentation des finan- cements. Elle a réaffirmé son attachement au code des pensions, son refus de voir remis en

P

ourtant, dans les projections du COR, les besoins de financement sont loin d’être le gouffre dénoncé : de 1,7 à 2,1 % du PIB en 2020 selon les scénarios économiques (contre 1 % dans la projection de 2007) et de 1,7 à 3 points de PIB en 2050 (contre 1,7 précédemment).

Ces déficits sont clairement attribués à la crise économique. Ils sont le résultat du blocage du financement des retraites à hauteur de 13 % du PIB.

Couvrir deux points de PIB de déficit, cela consiste à augmenter les recettes de 15 % d’ici 2020 : est-ce hors de portée ?

Éric Woerth a déclaré : « nous avons fermé deux portes : la baisse des pensions et l’augmenta- tion des cotisations ». Le rapport du COR permet de confirmer que la première porte est grande ouverte du fait des réformes de 1993 et 2003.

Même avec un report de l’âge moyen de départ d’un an, le taux de remplacement moyen baisserait de 22 % en 2020. Quand au projet du gouvernement de n’agir que sur le seul levier de l’âge de départ il impliquerait de le retarder de cinq ans en 2020 et sept ans en 2030 pour maintenir le taux de remplacement de 2010 !

Avec un cynisme sans complexes, le ministre du Travail a affirmé : « Je veux dire aux jeunes que c’est pour eux que nous faisons cette réforme ».

Le rapport du COR montre que les carrières seront plus courtes à l’avenir (148 trimestres validés en 2035 contre 150 aujourd’hui), et une étude de la DREES(2)révèle que du fait de l’entrée plus tardive dans l’emploi stable près de 80 % de la génération née en 1974 sait déjà à 30 ans qu’elle n’a aucune chance d’atteindre la durée requise par le taux plein.

Nicolas Sarkozy veut réformer les retraites pour envoyer un signal aux marchés financiers et à Bruxelles ; il réduit les dépenses publiques « pour ne pas perdre la note AAA dont bénéficie encore la dette publique de la France sur les marchés » (Les Échos du 14 avril).

Selon Michel Barnier, le sauvetage de la finance a coûté aux États 13 % du PIB européen.

Le « travailler plus longtemps », c’est pour faire payer leur crise aux retraités actuels et futurs.

■ Daniel Rallet (1) COR : Conseil d’orientation des retraites

(2) DREES : Direction de la recherche, des études, de l’éva- luation et des statistiques

RAPPORT DU COR

(1)

: L INTOX

La publication du rapport du COR a été prétexte à une campagne du gouvernement visant à assommer l’opinion par l’annonce de déficits présentés comme abyssaux.

R E T R A I T E S , S U P P R E S S I O N S D E

FAC E À U X R É G R E S S I O N S ,

Recevant les organisations syndicales les unes après les autres, le gouvernement cherche le point de passage pour une réforme des retraites qu’il sait rejetée par la population.

LU ET ENTENDU

« La FSU portera [...] ses propositions (prise en compte des années d’études, de chômage et de pré- carité et de la pénibilité au travail ou encore la nécessité d’accroître les moyens de financement sans que les seuls salariés soient mis à contribution...) et le maintien du code des pensions. »

« La CGT mènera une lutte déterminée pour défendre le droit au départ à la retraite à 60 ans et un niveau de pension au moins égal à 75 % du salaire d’activité. »

« L’UNSA a rappelé que [..] la préservation d’un bon taux de remplacement était l’élément essentiel de toute réforme. »

Pour Solidaires « ce n’est pas aux salariés [...] de payer une crise dont les institutions financières sont les premières responsables ».

FO note que le COR « fait comme si on » n’allait

« rien changer dans la répartition des richesses [...], rien changer en terme de fiscalité ».

Pour la CFDT : « S’il y a un rejet fort de la réforme des retraites en septembre, il peut y avoir, pour une fois, une rentrée sociale importante ».

cause l’âge légal de départ à la retraite et le calcul de la pension basé sur les six derniers mois. Elle a formulé différentes pistes pour remédier aux injustices créées par les réformes antérieures dont sont plus particulièrement victimes les femmes, les générations les plus jeunes et les polypensionnés.

INTERVENIR

La plupart des organisations syndicales ont dénoncé le catastrophisme des projections du COR. À l’exception de FO, et malgré la diver- gence de leurs approches, elles se sont toutes rencontrées pour débattre des orientations com- munes, notamment sur la question des finan- cements, sur lesquelles elles pourraient inter- venir ensemble. CGT, CFDT, FSU, Solidaires et UNSA affirmant qu’elles n’accepteraient pas un passage en force appellent à faire du 1erMsai un moment fort de mobilisation. Anne Féray

©Clément Martin ©Thierry Nectoux

©Thierry Nectoux

(3)

budgétaire et sociale. Les mobilisations qui se développent depuis des mois dans le second degré doivent trouver leur place dans cette journée, occasion pour les personnels de porter leurs exigences auprès de l’opinion publique.

FONCTION PUBLIQUE : le trontron flingueur

SECOND DEGRÉ : maintenir la pression

LYON – Rhône (69): Lyon, 10 h 30, place J.-Jaurès, 7e arrdt, FSU, CGT, CFDT, Solidaires, UNSA, CFTC.

MONTPELLIER – Aude (11)Carcassonne, 10 h 30, place Carnot ; Narbonne, 11 heures, les Halles.

NANCY-METZ – Meurthe-et-Moselle (54): Nancy, 10 h 30, place Stanislas ; Moselle (57): Metz, 10 h 30, place de la Gare ; Vosges (88): Épinal, 10 heures, préfecture.

NANTES – Sarthe (72): Le Mans, 10 heures, Maison des Syndicats •Loire-Atlantique (44): Nantes, 10 h 30, place du Commerce ; Saint-Nazaire, 10 heures, Ruban Bleu ; Châteaubriant, 10 h 30, place de la Mairie •Maine-et-Loire (49): Angers, 10 heures, place Leclerc ; Cholet, 10 heures, place Travot ; Saumur, place de la Mairie.

NICE – Alpes-Maritimes (06): Nice, 10 heures, Théâtre de Verdure • Var (83): Toulon, 10 h 30, place de la Liberté.

ORLÉANS-TOURS – Cher (18): Vierzon, 10 h 30, place de la Résistance ; Saint-Amand, 10 h 30, place J.-Giraud (ex-Carrée) ; Bourges, 10 h 30, place Séraucourt •Eure-et-Loir (28): Chartres, 10 h 30, place des Halles ; Châteaudun, 10 h 30, place du 18-Octobre ; Dreux, 10 heures, devant le Beffroi •Indre (36): Châteauroux, 10 heures, place de la République •Indre-et-Loire (37): Tours,

10 heures, place de la liberté •Loir-et-Cher (41): Blois, 10 h 30, escalier Denis-Papin ; Romorantin, 10 h 30, sous-préfecture • Loiret (45): Orléans, 10 h 30, place du Châtelet ; Montargis, 10 h 30, place du Pâtis ; Gien, 10 h 30, place Jean-Jaurès.

POITIERS – Vienne (86): Poitiers, 10 h 30, place du Maréchal-Leclerc ; Châtellerault, 10 h 30, Bourse du Travail ; Civray, 10 h 30, place du Champ-de-Foire, à Ruffec ; Chauvigny, 11 heures, mairie ; Montmorillon, 10 h 30, 24, rue Jules-Ferry ; Loudun, 10 h 30, parking de l’Échevinage

•Charente (16): Angoulême, 10 h 30, gare

REIMS – Marne (51): Reims, 10 heures, Maison des Syndicats ; Chalons-en-Champagne, 10 heures, Maison des Syndicats ; Vitry-le-François, 10 heures, espace Lucien-Herr ; Épernay, 10 heures, place Carnot.

RENNES – Finistère (29): Quimper, Brest, Morlaix, Quimperlé, 10 h 30.

ROUEN – Alpes-Maritimes (76): Rouen, 10 heures, Cours Clemenceau ; Évreux, 10 heures, mairie.

STRASBOURG – Haut-Rhin (68): Mulhouse, 10 h 30, place de La Réunion.

DES MANIFESTATIONS... 1 ER MAI RENDEZ-VOUS DES MANIFESTATIONS...

D

ans un entretien accordé au quotidien Les Échos daté du 15 avril 2010, Georges Tron, nouveau secrétaire d’État à la Fonction publique, a annoncé que 34 000 fonctionnaires partant à la retraite ne seront pas remplacés en 2011.

Il a précisé qu’il n’avait pas été nommé à ce poste pour « fustiger les fonctionnaires »... mais qu’il s’agissait bien de continuer à appliquer stricte- ment le principe de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite à la fonction publique d’État.

« J’DISPERSE, J’VENTILE... »

Le slogan du candidat Sarkozy en 2007 s’est tra- duit dès le budget 2008 par cette règle pure- ment comptable, qui a conduit en trois ans à la suppression de 100 000 emplois de fonction- naires (soit 5 % de l’effectif total).

Mais ce n’est encore pas assez. Georges Tron indique que le même principe s’appliquera aux opérateurs d’État (organismes, de taille et de statut très variés, en charge de missions de ser- vice public : agences régionales de santé, Météo- France et l’Institut géographique national, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, Centre national d’études spatiales,

Institut national du cancer et associations agréées de surveillance de la qualité de l’air...). Le ministre a par ailleurs critiqué le développe- ment de l’emploi public dans la fonction publique territoriale invitant les collectivités locales à « inverser la tendance ».

ET DANS L’ÉDUCATION ET

NOTAMMENT LE SECOND DEGRÉ ? Le secrétaire d’État n’a donné aucune indication sur la répartition de ces suppressions entre les dif- férents ministères. Mais l’Éducation nationale avait été pointée l’an dernier dans les déclarations ministérielles comme devant « poursuivre les efforts »... Et on peut s’attendre, si le scénario n’est pas remis en cause, à des suppressions à hauteur de 16 000 à 17 000 emplois.

Dans le second degré, le ministère a utilisé tous les moyens pour permettre les saignées successives.

Transformations d’emplois en heures supplé- mentaires, suppressions des moyens de rempla- cement, horaires d’enseignement rognés, pas- sage du bac pro de quatre à trois ans, remontée démographique ignorée, suppression des emplois de stagiaires dont la formation est sacrifiée...

La réforme des lycées avec le regroupement des

élèves dans les disciplines du tronc commun en Première et les économies potentielles ainsi créées (augmentation des effectifs par classe, réduction des possibilités de première chaire)

est la nouvelle arme qui peut lui permettre de continuer à appliquer cette politique de des- truction de l’emploi public...

Fabienne Bellin

- 40 000 - 30 000 - 20 000 - 10 000

0 2007 2008 2009 2010 2011

Emplois de fonctionnaires Emplois Education nationale

L

a préparation de la rentrée 2010 et la campagne d’ex- plication menée par le SNES et ses militants mettent en lumière les conséquences des décisions budgétaires et des réformes du lycée, de la gouvernance des établisse- ments et de la formation des maîtres, accélérant la prise de conscience des personnels, des lycéens et des parents sur la réalité des projets ministériels. C’est ainsi qu’au CSE du 1eravril qui examinait le projet de réforme des séries STI-STL, la majorité de la communauté éducative a repoussé les textes présentés.

La fragilisation du gouvernement et les « couacs » de sa communication qui le décrédibilisent ouvrent la voie à la possibilité d’un retournement de l’opinion publique sur les questions de l’éducation, élément déterminant pour le succès des actions menées depuis des mois dans le second degré.

C’est dans ce cadre que le SNES entend poursuivre la mobilisation tout au long du mois de mai sur l’en- semble de ses revendications. Suppressions de postes, revalorisation, conditions de travail, accueil des stagiaires, organisation des enseignements, fonctionnement des établissements seront au cœur d’une vaste campagne d’opinion et d’interpella- tion des élus et des partis politiques qui se dérou- lera tout au long de ce mois.

En fonction des décisions de la réunion de l’in- terpro du 26 avril, le SNES portera dans une pro- chaine réunion de l’intersyndicale du second degré le mandat d’une nouvelle journée natio- nale d’action en mai.

Il est encore possible d’obtenir d’autres moda- lités pour les stagiaires IUFM, de neutraliser le conseil pédagogique, d’obliger le ministère à renoncer à son livret de compétences au col- lège et d’imposer dans les lycées une autre réforme des séries STI-STL et une organisation de la Seconde qui soit au plus près des condi- tions actuelles d’enseignements en termes de dédoublements et d’offre de formation.

Roland Hubert

P O S T E S , R É F O R M E S C H AT E L . . .

E N S E M B L E L E 1 E R M A I

ÉVOLUTION DES SUPPRESSIONS D’EMPLOIS

(comparaison fonction publique/Éducation nationale)

©Thierry Nectoux

L E S A U T R E S R E N D E Z - V O U S D U 1E R M A I S U R

W W W . S N E S . E D U

(4)

lignant la lassitude et la colère des personnels devant les conditions de travail et d’étude (que le rapporteur reconnaît finalement en consta- tant que la « charge de travail supplémentaire (...) est d’ores et déjà très mal acceptée »), il a mis en avant ses ambitions pour un collège de la réus- site pour tous.

Mais nos arguments, comme ceux portés par d’autres contradicteurs auditionnés, sont taxés

« d’incompréhension de principe », d’expression

d’inquiétudes, d’oppositions. Seule réponse : « le rapporteur ne partage pas ces opinions ».

Comme l’affirme l’un des députés lors du débat de la Commission, « les propositions du rapport forment un tout cohérent et doivent être mises en œuvre dans leur ensemble : il n’est pas possible de les individualiser ».

Pierre angulaire de l’éclatement du système éducatif et de l’accroissement des inégalités scolaires, le socle est bien un instrument de transformation du collège, d’alourdissement de la charge de

travail et de dénaturation des métiers. Bruno Mer

SNUIPP (FSU)

« Le président s’entête en annonçant une mesure (suspension des allocations) qui a fait la preuve de son inefficacité partout où elle a été employée. »

FCPE

Elle « appelle le président de la République au bon sens et l’engage à suivre les préconisations des états généraux sur la sécurité à l’École qui font prévaloir un débat de fond (plutôt) que la gesticulation politicienne ».

SGL (syndicat général des lycéens) Il souhaite que « cette mesure présidentielle (suspension des allocations) plus électoraliste que pertinente reste à l’état de parole » ; il propose

« l’augmentation du nombre d’assistants de vie scolaire et de professeurs (...) une meilleure formation des personnels éducatifs pour faire face à cet absentéisme ».

UNL

Elle dénonce des mesures « cosmétiques et

dangereuses », « refuse la mise en place d’une double peine (...) l’alliance sanction scolaire/sanction sociale »,

« le gouvernement répond à la difficulté par la stigmatisation », « une fois de plus, le Président se contente d’un effet d’annonce, soigne la

communication, pour finalement ne pas répondre aux problèmes que rencontrent les jeunes », « la première réponse à apporter aux problèmes de violence scolaire est de mettre plus de moyens humains dans les établissements ».

SIA UNSA

(syndicat des inspecteurs d’académie)

« C’est une mesure excessive, à manipuler avec beaucoup de doigté (...) cela ne signifie pas que l’inspecteur ne doit pas l’avoir dans son panel (de prérogatives) mais il faut qu’elle reste une arme de

Jean-Paul Delevoye, Médiateur de la République

« Je pense qu’augmenter la précarité n’est pas une bonne solution, mais laisser la déresponsabilisation parentale n’est pas non plus une bonne solution. »

« L’éducation est non pas une préparation à la vie, l’éducation est la vie même »

JOHN DEWEY

E N J E U X

COLLÈGE

Un rapport sur « la mise en œuvre du socle commun de connaissances et de compétences au collège » vient d’être publié par la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale. Alors que la presse ne s’est focalisée que sur le brevet des collèges, à travers ses 17 propositions il explicite tout l’enjeu du socle : un outil politique de transformation radicale du collège sous tous ses aspects.

Derrière les CLAIR

L

uc Chatel a profité de la clôture des états généraux sur la sécurité à l’École pour annoncer un programme baptisé CLAIR (Collèges et Lycées pour l’Ambition, l’Innovation et la Réussite) concernant une centaine d’établissements.

Il s’agit surtout ici de légitimer une révision de la carte de l’éducation prioritaire : les CLAIR devraient se « substituer aux dispositifs existants » dès la rentrée 2010 avant d’être « généralisés à la rentrée 2011 ». On peut supposer, comme le laissent entendre certaines informations, que les 852 RRS (réseau de réussite scolaire) seraient visés, faisant ainsi rentrer dans le « droit com- mun » la plupart d’entre eux.

Ces futurs CLAIR se caractériseront par quatre mesures :

– le recrutement local des personnels par le chef d’établissement (enseignants, CPE, etc.) ; – des déréglementations tous azimuts sous couvert « d’expérimentations » ;

– le recentrage des collèges sur le socle commun ;

– la nomination d’un « préfet des études » par niveau (voir p. 8), qui en « aura l’entière res- ponsabilité sur le plan pédagogique et éducatif ».

Ce qui est clair, c’est que l’enjeu est ici de pousser plus loin l’éclatement des droits que le minis- tère considère comme des rigidités : les grilles horaires, le groupe classe, les garanties statutaires.

Le ministre voit dans cette fuite en avant la réponse à la ghettoïsation renforcée par l’assou-

plissement de la carte scolaire. Bruno Mer

À partir de la conviction, assumée contre l’avis des personnels, que le socle commun est la seule solution à la construction du

« collège unique », le rapport décline des propositions qui transformeraient les métiers de l’enseignement : bivalence « à réinventer », allongement du temps de présence des enseignants dans les établis- sements, nouvelles missions, échanges de service avec le premier degré...Cette trans- formation s’opérerait dans le cadre d’un fonctionnement bouleversé des établisse- ments : heures non affectées et postes à profil en échange d’engagements sur des objectifs précis, grilles horaires locales, évaluation des élèves par compétences, rôle du conseil pédagogique, refonte des cycles d’apprentissage en adossant par exemple la classe de Sixième au primaire dans un cycle allant du CE2 à la Sixième...

En fait, considérant que le collège serait tou- jours trop tourné vers le lycée, le rapport

ressort de vieilles recettes qui n’ont jamais réellement fait leur preuve. Faisant resurgir un débat aussi vieux que le collège lui-même, mais aujourd’hui inscrit dans l’idéologie qui présente l’autonomie comme solution miracle dans la lutte contre les inégalités, le rapporteur propose la fin d’un enseignement disciplinaire, et une formation initiale et continue des enseignants interdisciplinaire, centrée sur le socle et appuyée sur un « Mode d’emploi du socle » conçu par niveau et non par discipline.

Le constat sur la difficulté dans la gestion de l’hétérogénéité des classes et sur l’empilement des tâches ne conduit malheureusement pas l’auteur du rapport à s’interroger sur les conditions d’enseignement (lourdeur des effectifs de classes, nombre de classes prises en charge par un enseignant…) et les rai- sons sociales. De même, la vie scolaire n’est abordée que sous l’angle de l’expérimentation tous azi- muts (plan Hirsch, mallettes des parents, projets pour valider les piliers 6 et 7 du socle...) rien sur les personnels et leurs conditions de travail...

On en reste au « faire plus... avec toujours moins » ! Roland Hubert

L’organisation du collège et de l’Inspection générale en disciplines serait un frein à la mise en place du socle commun, il s’agirait donc de les mettre au pas. Allant de pair avec un déve- loppement de la bivalence dont pourtant personne n’a jamais prouvé qu’elle permettait de faire davantage réussir les élèves, le rapport propose une restructuration de l’Inspection générale par grands champs disciplinaires ou par cycles d’apprentissage. Il s’agirait aussi

« d’élaborer les programmes à partir de thèmes de convergences entre les disciplines ».

À l’inverse, le socle commun, paré de toutes les vertus, permettrait de redonner goût à l’école, de former les enseignants à l’interdisciplinarité et au travail en équipe.

Pour « faire classe », comme ne sauraient le faire que les enseignants du premier degré, et donner sens aux apprentissages, toute la panoplie des tenants de la « primarisation » du collège est utilisée : champs disciplinaires, accompagne-

ment éducatif au service du socle commun, organisation des enseignements et évaluation par compétences.

Dans cette logique, le brevet 2011 est qualifié de

« bancal, voire baroque ». Ainsi, le rapport propose de le réduire à une attestation du socle commun simplifiée – car il juge le livret actuel

« avec sa centaine d’items et ses multiples sous- compétences (...) trop touffu et décourageant pour les enseignants » –, délivrée sur la base de

« quelques exercices simples et clairs reposant sur des mises en situation réelle » auxquels se rédui- raient les épreuves terminales.

Privilégiant l’audition des promoteurs du socle commun (Dubet, Joutard, Lelièvre...), la commis- sion n’a pas entendu de chercheurs spécialistes de la difficulté scolaire (par exemple le groupe Escol avec Rochex, Bautier ou Bonnéry) ou ayant un regard critique sur la réforme des compé- tences en Belgique ou au Québec. Ce n’est sûre- ment pas un hasard. Sandrine Charrier

P

our le rapporteur, député (UMP) du Doubs, la loi Fillon a transformé le collège en « l’un des maillons de la scolarité obligatoire » qui forme un « continuum qui va du primaire à la Troisième ».

Confirmant la mise en place d’une scolarité en deux temps qui éloigne le collège du lycée, il préco- nise dès lors que les pratiques d’enseignement en collège « s’inspirent du primaire » tout en reconnaissant que le « collège est le réceptacle des échecs du primaire ».

Malgré cette contradiction, le rapport continue de dérouler la logique du socle et de ses consé- quences sur la conception du métier d’enseignant, la définition des contenus enseignés et l’or- ganisation des établissements. Tout au bout de cette logique, on trouve la réorganisation des struc- tures pédagogiques des premier et second degrés pour former à terme des « écoles du socle commun », ultime hori- zon assigné à la moitié d’une génération.

L’« obligation de résultat » doit conduire dès maintenant, dans l’esprit du rapporteur, à responsabiliser les établissements.

Chaque collège pourrait ainsi devenir une entité autonome et déroger à toutes les règles : organisation pédagogique mais aussi recrutement local des enseignants. On retrouve ici l’esprit du récent décret EPLE qui constitue un outil pri- vilégié de déréglementation en renforçant le pouvoir du chef d’établissement appuyé par le conseil pédagogique.

L’évaluation devient, dans cette logique, un instrument essentiel de pilotage d’un système éducatif éclaté.

Lorsqu’il a été reçu par la mission parlementaire en décembre dernier, le SNES a dénoncé cette logique. Sou-

Rapport Grosperrin : du socle au plafond

Les RAR (réseau ambition réussite)

« matrice » des écoles du socle

De nombreuses propositions émises par le rapport ont été mises en place dès 2006 par la réforme Robien :

– Réseaux collège et école gérés par un comité exécutif qui concurrence le CA.

– Socle commun comme « objectif cible ».

– Recrutement local des enseignants d’appui.

– Pressions pour des échanges de service école/collège.

– Multiplication des groupes de compétences.

– Déréglementations multiples (durée des cours, horaires, etc.).

Le rapport appelle à généraliser ce modèle.

Les disciplines en accusation

Les métiers dénaturés

Annonces Sarkozy sur la sécurité à l’école

(Bobigny, 20/04/2010)

Au lendemain des états généraux sur la sécurité à l’École, le président de la République a lancé une série d’annonces : un policier ou un gendarme référent dans 53 établissements sensibles, la création de centres fermés pour les élèves perturbateurs, la suspension systématique des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire injustifié.

À écouter : Daniel Robin (cosecrétaire général SNES) au micro de RTL

http://snesfsu.wordpress.com Vous y retrouverez les interventions du SNES dans les médias.

snes.edu

©DR

©DR

(5)

Arts en Seconde

Jusqu’à présent l’orientation en série L-arts pouvait passer par une dérogation permettant de s’inscrire dès la Seconde, dans un lycée offrant l’enseignement de détermination arts de 3 heures.

La réforme du lycée brouille les pistes : l’option arts de 3 heures est remplacée par une option facultative de 3 heures ou en enseignement d’exploration d’1 h 30, c’est selon ! Aucune dérogation en Seconde n’est prévue pour les élèves souhaitant poursuivre en série L-arts ! Le SNES alerte le ministère depuis des mois sur le risque, à très court terme, de grandes difficultés de recrutement en série L. Le ministère se contente de renvoyer aux recteurs la responsabilité des décisions, diverses suivant les académies. Les recteurs de Versailles et Créteil, par exemple, ont décidé d’accorder des dérogations, « afin de rendre lisible l’orientation des élèves de Troisième ». Nous invitons les collègues à contacter les sections académiques du SNES pour peser auprès des recteurs afin d’obtenir le maintien de ces dérogations, vitales pour la série L-arts.

Livret de compétences

La loi Fillon de 2005 a institué un « socle commun de connaissances et de

compétences » que tous les élèves doivent, en théorie, maîtriser avant de quitter le système éducatif. L’attestation de la maîtrise de ce socle est prévue sous forme d’un livret de compétences, expérimenté depuis deux ans, sans cadrage et sans bilan officiel. Le SNES s’oppose à une évaluation incessante des élèves qui se substituerait à la construction patiente de savoirs solides et formateurs, et à un travail rééellement éducatif (voir page 4).

Le SNES appelle à ne pas renseigner ce livret de compétences.

Signer la pétition sur : www.snes.edu/petitions

« C’est avec les pauvres que les riches se font la guerre »

LOUIS BLANC

E N J E U X

VISIONS SIMPLISTES

PALMARÈS DES LYCÉES

O

r l’établissement de ces classements est contestable : ils sont construits sur des données partielles, tirées d’un ensemble d’in- dicateurs publiés par le ministère. Ces derniers n’ont pas été établis dans un but de classe- ment, ce que rappelle d’ailleurs le ministère dans les précautions d’usage accompagnant ces chiffres (indicateurs.education.gouv.fr): il s’agit de critères destinés à « donner des points de vue complémentaires sur les résultats des lycées » et à « proposer une appréciation rela- tive de l’apport de ces établissements ».

Le ministère calcule et publie trois indicateurs accompagnés d’une note explicative : – le taux de réussite au baccalauréat, par série (nombre de bacheliers par rapport au nombre de candidats) ;

– le taux d’accès de Seconde et de Première au baccalauréat (probabilité pour un élève entrant en Seconde dans un lycée d’en sortir avec le baccalauréat) ;

– la proportion de bacheliers parmi les sor- tants (taux de bacheliers parmi l’ensemble des élèves ayant quitté le lycée, de la Seconde à la Terminale).

Les taux sont donnés pour chaque lycée au

regard des valeurs académiques et nationales attendues pour des profils d’établissement com- parables, permettant le calcul d’une « valeur ajoutée relative ». Assortis à la structure de l’éta- blissement, ils permettent d’évaluer la réussite des élèves compte tenu de la politique de l’éta- blissement en matière d’orientation, que cette politique soit choisie (sélection à l’entrée de la Première, par exemple), ou subie (environne- ment social et mise en concurrence de l’éta- blissement, élèves quittant le lycée pour accé- der à une filière qu’il ne peut offrir).

Seul le premier de ces indicateurs – le plus simple à manier – est en général relayé par les médias. Il ne présente toutefois qu’une vision caricaturale des établissements : tel lycée bien placé a fait réussir 100 %... de ses trois élèves de série L, tel autre est connu pour la sélection drastique qu’il effectue à l’entrée ou à la fin de la Seconde... Il faut donc regarder de plus près la structure et la politique de l’éta- blissement pour relativiser la portée du pre- mier indicateur.

Il est par exemple plus intéressant de regarder en quoi tel lycée connu pour les difficultés sociales de ses élèves réussit à en mener la plus grande part de la Seconde au baccalauréat, même si son classement est au final médiocre.

Pour les trois indicateurs, les disparités entre références académiques et nationales sont par ailleurs une bonne mesure de la difficulté à proposer une analyse sur tout le territoire.

Au final, le SNES ne peut que pointer, comme chaque année, le non-sens des classements proposés par la presse et engager les équipes pédagogiques à regarder de près l’ensemble des données de son établissement, de manière à relativiser classements et indicateurs, voire à en tirer parti pour demander les moyens néces- saires au bon fonctionnement du lycée et à une meilleure réussite des élèves.

Valérie Sipahimalani

L

a chambre sociale de la Cour de cassation vient d’annuler la désignation par FO d’un délégué syndical et représentant syndical au comité d’entreprise d’une société bretonne. FO avait procédé à cette désignation, alors que sa liste aux élections professionnelles n’avait pas obtenu les 10 % de voix requis fixés par la loi d’août 2008 sur la démocratie sociale. Ceci avait été validé en octobre 2009 par le tribunal d’ins- tance de Brest, qui considérait que cette dispo- sition législative nationale était contraire aux normes européennes et internationales.

La Cour de cassation estime pour sa part que les États demeurent libres de réserver le droit de mener des négociations collectives aux syndi- cats représentatifs. Elle confirme le bien-fondé

que les salariés, à l’occasion des élections pro- fessionnelles, participent à la détermination des syndicats aptes à les représenter dans les négociations collectives. Elle considère que

« l’obligation faite aux syndicats représentatifs de choisir, en priorité, le délégué syndical parmi les candidats ayant obtenu au moins 10 % des voix ne heurte aucune prérogative inhérente à la liberté syndicale ».

Un jugement qui confirme que le vote des sala- riés doit bien être, comme l’ont défendu le SNES et la FSU, le critère déterminant pour être représentatif et pouvoir négocier en leur nom.

Un rappel utile au moment où le Parlement examine la loi relative au dialogue social dans la fonction publique. Eugenio Bressan

ÊTRE REPRÉSENTATIF POUR NÉGOCIER

SYNDICALISME

TOUS CONTRE LA PRÉCARITÉ

NON-TITULAIRES

Après « base élèves »

le MEN annonce la généralisation de l’application « SDO »

(1)

destinée au repérage des élèves décrocheurs ou susceptibles de le devenir.

C

e dispositif, annoncé par Nicolas Sarkozy en septembre 2009 et introduit dans le code de l’éducation par la loi sur l’orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie, vise la collecte d’informations nominatives concernant l’élève et son parcours, ainsi que la synthèse des entretiens réalisée par l’équipe éducative. Le SNES avait déjà vigoureusement protesté au moment du vote de la loi, en dénon- çant le fichage des élèves en difficulté, sans même que les familles en soient averties. Aujour- d’hui le MEN se réfugie derrière l’avis de la CNIL, mais de fait les informations concernant ces jeunes pourront être transmises à des orga- nismes publics ou privés intervenant sur le champ de l’aide à l’insertion. Au lieu de prendre en compte la complexité des processus du décro-

chage, d’aider les établissements par la présence d’équipes pluriprofessionnelles complètes, de donner les moyens pour éviter que s’installent l’échec, la démobilisation et le doute, le ministère ne se soucie que de la gestion de ces publics. Le problème essentiel reste l’accès à des forma- tions qualifiantes, et que nombre de ces décro- cheurs n’auraient peut-être pas décroché s’ils avaient bénéficié d’un véritable accompagne- ment qualifié dans leur établissement et d’une affectation conforme à leurs souhaits.

Catherine Remermier (1) Suivi d’orientation

FICHAGE

PRÉVENTION DU DÉCROCHAGE

Comme chaque année avec le printemps, le palmarès des lycées est de retour. Et tout aussi immanquablement la sanction tombe : les meilleurs restent les meilleurs, et les derniers...

Chatel n’a pas tardé à répondre à l’intersyndicale précarité qui l’interpellait sur la nécessité de concrétiser les promesses de Nicolas Sarkozy.

L

’intersyndicale préca- rité réunit désormais la totalité des organisa- tions syndicales. Elle a rappelé au ministre l’en- gagement présidentiel de ne pas « maintenir dans la précarité » les agents non-titulaires de la fonc- tion publique en les titu- larisant.

Mais loin de se placer à la hauteur des attentes, le ministre verse une fois de plus dans le cynisme, se contentant d’affirmer que

« le recours à des person- nels contractuels est inévi- table » et que le CDI a

constitué une « amélioration importante » de la situation des non-titulaires... En réalité, le CDI est utilisé en substitution de la titularisation (condi- tions d’exercices peu enviables, rémunérations au rabais, avancement aléatoire), afin de mieux individualiser les carrières, briser les repères col- lectifs et fragiliser le statut.

Luc Chatel esquive pour l’heure le problème de l’illégalité de la vacation et botte en touche sur le plan de titularisation que le SNES ne cesse de réclamer, se contentant d’envisager en fili- grane la révision de la gestion des non-titu- laires pour l’améliorer. Le ministre et la DGRH souhaitent rester dans le cadre fixé par le minis- tère de la Fonction publique lors de l’annonce de l’agenda social. Il s’agirait de travailler sur les pratiques des employeurs en luttant contre les

abus. Le travail se ferait ministère par ministère sur les trois fonctions publiques.

Les conclusions sont prévues pour la fin de l’automne et doi- vent aboutir à un projet de loi. Des possibilités de CDI ou de titularisation sont envisagées par le ministère de la Fonc- tion publique mais un plan de titularisa- tion écarté pour l’ins- tant.

L’intersyndicale a réitéré sa demande d’audience à Luc Chatel et rappelé son exigence de résorption de la précarité. Elle l’a interpellé sur la lourde menace qui pèse sur 5 000 agents non titulaires qui, de l’aveu même de la direction générale des ressources humaines, seraient évincés à la rentrée de septembre en raison des nouvelles conditions d’affectation des stagiaires.

Elle a demandé au ministre, compte tenu de l’ampleur des besoins, la garantie que tous les non-titulaires soient bien réemployés à la rentrée 2010.

Le SNES, avec la FSU, a obtenu que le CTPM (Comité technique paritaire ministériel) soit saisi de la question, et entend bien y porter le dossier dans toute son ampleur.

Vincent Lombard nontitulaires@snes.edu

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Stagiaires 18 heures

Le recteur de Nantes est allé au-delà du pire en annonçant que les stagiaires PLC, PLP et CPE seraient affectés toute l’année à temps plein, sans décharge ni remplacement. Le SNES avec la FSU s’y opposeront.

À Créteil, à Paris et à Versailles, le SNES, le SNEP, le SNUEP et la CGT Éduc’action appellent à ne pas participer à la mise en place de cette réforme : téléchargez la lettre pétition sur www.creteil.snes.edu

snes.edu

©Daniel Maunoury

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