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STRESS ET TROUBLES DU SOMMEIL CHEZ L’ENFANT DE MOINS DE 15 ANS

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Texte intégral

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UNIVERSITE TOULOUSE III – Paul SABATIER FACULTE DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES

Année 2015 Thèse 2015/TOU3/2071

THESE

POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE Présentée et soutenue publiquement

par

HOLSTAINE FANNY

STRESS ET TROUBLES DU SOMMEIL CHEZ L’ENFANT DE MOINS DE 15 ANS

Le 15 Septembre 2015

Directeur de thèse : VANSTEELANDT Marieke

JURY :

Président : FABRE Nicolas

1

er

assesseur : VANSTEELANDT Marieke

2

ème

assesseur : DE COTTE Nathalie

(2)

2 Je dédie cette thèse à ma grand-mère,

Mamie Jeannette

« Toi, mon ange gardien qui brille là-haut, qui m’a donné le goût des études, de la curiosité et qui m’a enseigné tout ce que tu pouvais m’enseigner pendant mes 20 premières années. Merci de ta bienveillance de là où tu es. Merci de jouer ton rôle de bonne étoile à merveille. Et parce que comme tu l’as dit juste avant de nous quitter

« on ne dit pas assez aux gens qu’on les aime », Je t’aime Mamie »

(3)

3 Remerciements

Je tiens tout d’abord à remercier Mme Marieke Vansteelandt qui a accepté avec bienveillance et professionnalisme d’être ma directrice de thèse et de me soutenir dans ce projet.

Je remercie aussi Mme Nathalie De Cotte, pharmacienne d’officine et ancienne collègue, d’avoir accepté d’être jury en ce jour si important pour moi. C’est à elle que je dois ma passion pour l’aromathérapie, la nutrithérapie, l’homéopathie et la phytothérapie. Donc vraiment, un grand Merci.

Egalement un grand Merci à Mr Nicolas Fabre pour avoir accepté de présider le jury de cette thèse.

Je remercie bien évidemment mes parents, qui pendant ces longues années d’études m’ont soutenu, m’ont encouragé et m’ont donné tout l’amour dont j’avais besoin pour avancer. Vous êtes ma force, merci !!

Un énorme merci à ma tatie et mon parrain, qui m’ont aussi accompagnée, soutenue, et écoutée pendant toutes ces années d’études.

Merci à mon Papi, qui malgré son caractère et la distance, n’a jamais manqué de me montrer qu’il était fier de moi.

Merci à Perle, ma meilleure amie, qui est encore et toujours là depuis maintenant 15 ans, et qui je l’espère sera encore là pour de nombreuses années.

Merci à Elsa, qui continue de penser à moi, malgré la distance, merci pour ton amitié et ton soutien dans les bons comme dans les mauvais moments de ma vie.

Merci à ma bibi, Agathe. C’est avec beaucoup d’émotion que je repense à nos délires et à notre complicité pendant nos trop nombreux TP.

Merci à mes collègues ou ex-collègues, ma Caro, Sophie, Mimi, Flo, Damien, Anne- Lise, Angeline, Sophia, et Céline, devenus aujourd’hui des amis.

(4)

4 Merci à toi, qui te reconnaitra, qui m’a tant apporté depuis plusieurs mois et qui je l’espère continuera à m’apporter et être à mes côtés pendant encore très longtemps.

Merci pour ton soutien, ton aide quotidienne et ton amour inconditionnel.

Merci à tous ceux et celles que je ne cite pas mais qui ont fait partie de ma vie ou qui en font encore partie, me permettant d’être celle que je suis aujourd’hui.

Je ne pourrai terminer ces remerciements sans avoir une pensée pour mon amie Anne, avec qui j’ai partagé les bancs de la fac et qui nous a tragiquement quittés le 19 décembre 2014.

(5)

5 Sommaire

I. INTRODUCTION 11

II. STRESS ET TROUBLES DU SOMMEIL 13

A. LE STRESS 13

1. DEFINITION 13

2. LES SYMPTOMES 13

3. LES CAUSES 17

4. PHYSIOPATHOLOGIE DU STRESS : LE CERVEAU, CHEF DORCHESTRE DU STRESS 18

5. DIFFERENTS TYPES DE STRESS 21

6. BIOLOGIE DU STRESS POUR RESUMER 25

7. TRAC OU STRESS ? 26

B. LE SOMMEIL ET SES TROUBLES CHEZ LENFANT 27

1. PHYSIOLOGIE DU SOMMEIL NORMAL CHEZ LENFANT 28

2. L’EVOLUTION DU SOMMEIL AU FIL DES AGES 32

3. LA DUREE DU SOMMEIL DE LENFANT 34

4. CONSEQUENCES DU MANQUE DE SOMMEIL CHEZ LENFANT ET LADOLESCENT 35 5. SAVOIR DIFFERENCIER UN TROUBLE DU SOMMEIL DE CE QUI NE LEST PAS 39

6. LES DIFFERENTS TROUBLES DU SOMMEIL 39

III. PRESENTATION DE L’ENQUETE REALISEE AUPRES D’ENFANTS SOUFFRANT

DE STRESS OU DE TROUBLES DU SOMMEIL 63

A.POURQUOI UNE ENQUETE ? 63

B. LES PROTAGONISTES 63

C. LE QUESTIONNAIRE 63

D. ASPECT CRITIQUE DE LENQUETE 64

E. LES RESULTATS 64

F. ET LE PHARMACIEN DANS TOUT ÇA ? 76

IV. TRAITEMENTS ET CONSEILS OFFICINAUX 78

A. TRAITEMENTS HOMEOPATHIQUES 78

1. L’HOMEOPATHIE ET SES PRINCIPES 78

2. SOUCHES UTILISEES EN HOMEOPATHIE 81

(6)

6

3. SPECIALITES HOMEOPATHIQUES 87

4. EN RESUME 91

B. AUTRES MEDECINES « DOUCES » ET « NATURELLES » UTILISEES 94

1. UTILISATION DE LA PHYTOTHERAPIE 94

2. UTILISATION DE LAROMATHERAPIE 120

3. UTILISATION DE LA NUTRITHERAPIE 128

4. UTILISATION DE LOLIGOTHERAPIE 146

C. PLACE DE LALLOPATHIE 149

1. LE STRESS ET LALLOPATHIE A LOFFICINE 149

2. LES TROUBLES DU SOMMEIL ET LALLOPATHIE A LOFFICINE 149 D. CONSEILS ET ROLE DU PHARMACIEN : REGLES HYGIENO-DIETETIQUES FONDAMENTALES 153

1. LE STRESS 153

2. LES TROUBLES DU SOMMEIL 158

V. FICHE DE SYNTHESE 162

VI. CONCLUSION 163

VII. ANNEXES 164

VIII. REFERENCES 173

(7)

7 Table des figures et tableaux

FIGURE 1:EFFETS DU STRESS 14

FIGURE 2:LES TROIS CERVEAUX 18

FIGURE 3:LE SYSTEME NERVEUX VEGETATIF, SYMPATHIQUE ET PARASYMPATHIQUE ET SES

CONSEQUENCES 20

FIGURE 4:SYSTEMES SYMPATHIQUE ET PARASYMPATHIQUE 20

FIGURE 5:LES DIFFERENTS STRESS 24

FIGURE 6:BIOLOGIE DU STRESS 26

FIGURE 7:CARACTERISTIQUES DES PHASES DU SOMMEIL 31 FIGURE 8:EVOLUTION DES CARACTERISTIQUES DU SOMMEIL (DUREE ET TYPES) EN

FONCTION DE L'AGE 32

FIGURE 9:EVOLUTION DES CYCLES DU SOMMEIL AU FIL DES AGES 33 FIGURE 10:EVOLUTION DU NOMBRE D'HEURES DE SOMMEIL, DU NOMBRE DE SIESTES ET DE

L'HEURE DE COUCHER AU FIL DES AGES 35

FIGURE 11:SOMMEIL ET SYNDROME METABOLIQUE 37

FIGURE 12:CORTISOL ET PRISE DE POIDS 38

FIGURE 13:SECRETION DE MELATONINE AU FIL DE LA JOURNEE 44

FIGURE 14:TABLEAU RECAPITULATIF DES INSOMNIES 47

FIGURE 15:TABLEAU RECAPITULATIF DES PARASOMNIES 56 FIGURE 16:TABLEAU RECAPITULATIF DES HYPERSOMNIES 58 FIGURE 17:TABLEAU RECAPITULATIF DES TROUBLES DU RYTHME CIRCADIEN 60 FIGURE 18:TABLEAU RECAPITULATIF DU SYNDROME DES JAMBES SANS REPOS 62

FIGURE 19:QUESTION 1:AGE DE L'ENFANT 64

FIGURE 20:QUESTION 2:SEXE DE L'ENFANT 65

FIGURE 21:QUESTION 3:PATHOLOGIE CONCERNEE 66

FIGURE 22:QUESTION 4:CAUSES SUSPECTEES 67

FIGURE 23:QUESTION 5:CONSULTATION PREMIERE 68

FIGURE 24:QUESTION 6:AUTOMEDICATION 69

FIGURE 25:QUESTION 7:TRAITEMENTS UTILISES 70

FIGURE 26:QUESTION 8:SPECIALITES UTILISEES 71

FIGURE 27:ANALYSE DE LA QUESTION 8 71

FIGURE 28:QUESTION 9:EFFICACITE DES TRAITEMENTS 72 FIGURE 29:QUESTION 10:CONSULTATION CHEZ UN SPECIALISTE 73

(8)

8

FIGURE 30:QUESTION 11:QUEL SPECIALISTE? 74

FIGURE 31:QUESTION 12:SOURCE DE MOTIVATION DE CONSULTATION 74 FIGURE 32:QUESTION 13:SATISFACTION DES AUTRES CONSULTATIONS 75 FIGURE 33:SOUCHES DONNEES LORS DE DIFFICULTES A S'ENDORMIR 92 FIGURE 34:SOUCHES DONNEES LORS DE REVEILS NOCTURNES 92

FIGURE 35:SOUCHES UTILISEES LORS D'ANXIETE 93

FIGURE 36:SPECIALITES DONNEES LORS D'ANXIETE 93 FIGURE 37:PLANTES A VISEE SEDATIVE ET ANXIOLYTIQUE 114 FIGURE 38:INDICATIONS OFFICIELLES DES PLANTES UTILISEES DANS LES TROUBLES DU

SOMMEIL DE L'ENFANT DE MOINS DE 15 ANS 116

FIGURE 39:UTILISATION DE LA PHYTOTHERAPIE SELON L'AGE DE L'ENFANT 117

FIGURE 40:COMPOSITION DE L'EUPHYTOSE 118

FIGURE 41:COMPOSITION DE SPASMINE 119

FIGURE 42:HUILES ESSENTIELLES ET MODE D'UTILISATION CHEZ L'ENFANT 122 FIGURE 43:APPLICATION CUTANEE DES HUILES ESSENTIELLES 122 FIGURE 44:PRINCIPAUX MINERAUX ET OLIGOELEMENTS 129

FIGURE 45:VITAMINES 130

FIGURE 46:FUITE DU MAGNESIUM 132

FIGURE 47:CERCLE VICIEUX DU STRESS CHRONIQUE 133 FIGURE 48:LES DIFFERENTS SELS DE MG ET LEURS PROPRIETES 134

FIGURE 49:VITAMINES B ET STRESS 134

FIGURE 50:BIOSYNTHESE DES CATECHOLAMINES A PARTIR DE LA TYROSINE 136 FIGURE 51:DU TRYPTOPHANE A LA MELATONINE EN PASSANT PAR LA SEROTONINE GRACE A

DE NOMBREUX COFACTEURS 137

FIGURE 52:PRINCIPALES SOURCES D'AGPI DANS L'ALIMENTATION 138 FIGURE 53:IMPORTANCE DES COFACTEURS DANS LE BON FONCTIONNEMENT DE LA

COMMUNICATION NEURONALE 139

FIGURE 54:ERGYKID MAG ® 140

FIGURE 55:COMPOSITION DE ERGYKID MAG ® 141

FIGURE 56:ERGYKID VITAMIN'® 141

FIGURE 57:COMPOSITION DE ERGYKID VITAMIN'® 142 FIGURE 58:BIANE ENFANT MELISSE,PASSIFLORE,MG ® 143 FIGURE 59:COMPOSITION DE BIANE ENFANT MELISSE,PASSIFLORE,MG ® 143

FIGURE 60:PEDIAKID SOMMEIL ® 143

(9)

9 FIGURE 61:COMPOSITION DE PEDIAKID SOMMEIL ® 144

FIGURE 62:PEDIAKID NERVOSITE ® 144

FIGURE 63:COMPOSITION DE PEDIAKID NERVOSITE ® 145

FIGURE 64:ERGYSTRECYL 145

FIGURE 65:D-STRESS 146

FIGURE 66:COMPOSITION DU D-STRESS 146

FIGURE 67:MEDICAMENTS ALLOPATHIQUES ANXIOLYTIQUES ET HYPNOTIQUES UTILISES CHEZ

L'ENFANT 150

(10)

10 Abréviations

AGPI : Acide Gras Polyinsaturé

AO : Antioxydant

ATP : Adénosine Triphosphate

Ca : Calcium

CV : Cardio-vasculaire

Mg : Magnésium

NM : Neuromédiateur

SI : Système immunitaire

SN : Système nerveux

(11)

11

I. Introduction

Qui peut prétendre de nos jours ne pas subir de stress au quotidien ? Qui peut prétendre de ne pas souffrir parfois, voire souvent de troubles du sommeil ?

A vrai dire, la majorité des personnes avouent avoir été au moins une fois concernées par l’un des deux problèmes.

Les enfants, de leur plus jeune âge jusqu’à l’adolescence, sans le savoir vraiment, n’échappent pas à ce constat.

Encore considéré comme le mal du siècle, le stress fait des ravages dans notre quotidien. Et si l’on considère que stress et troubles du sommeil sont en réalité imbriqués dans un même cercle vicieux, alors il est bon de déterminer la cause pour pouvoir traiter les deux problèmes.

Pour les enfants, nous sommes face à la même problématique. A un degré différent, ils se retrouvent comme nous, les adultes, face à des problèmes familiaux, amicaux, sentimentaux, scolaires, ou encore psychologiques.

Cette thèse a pour but final d’établir une « fiche » destinée aux pharmaciens afin de pouvoir répondre au mieux à la demande de conseils lorsqu’ils se trouvent face à un parent désireux de traiter les troubles du sommeil ou l’anxiété de son enfant.

La première partie de ce travail consiste en une présentation du stress et de sa physiologie ainsi que des troubles du sommeil, en définissant les différents troubles que l’on peut retrouver chez un enfant.

Une seconde partie portera sur une enquête réalisée au cours de ce travail auprès des parents dont les enfants sont concernés par l’un et/ou l’autre de ces troubles. Dans cette enquête, différents points seront abordés tels que l’automédication, les différentes thérapeutiques utilisées par les parents ou encore les professionnels de santé consultés par ces mêmes parents. De ce questionnaire, nous avons pu en tirer des résultats qui seront détaillés et interprétés.

Dans une dernière partie nous verrons que les médecines dites « douces » ou

« naturelles » offrent un panel important de solutions à apporter à l’enfant, que ce soit

(12)

12 en homéopathie, en phytothérapie, en aromathérapie, en nutrithérapie ou en oligothérapie. Cependant, ces solutions thérapeutiques ne suffisent pas. En effet, des règles d’hygiène et de diététique sont indispensables pour compléter les effets des médicaments. Le pharmacien est là pour promulguer ses conseils et est le plus à même d’engager une conversation sur le sujet, en faisant part tout naturellement de ses connaissances. Cet aspect sera décrit à la fin de ce chapitre.

(13)

13

II. Stress et troubles du sommeil A. Le stress

1. Définition

Le stress est un état d’alerte, une réaction naturelle qui permet de répondre ponctuellement à une situation que notre organisme, alors soumis à un excitant ou à une pression quelconque, ressent comme dangereuse. Le stress peut parfois être utile, si notre organisme arrive à mobiliser les efforts et les énergies capables de contrecarrer ce stress qui pourrait s’avérer négatif. 1

Le stress est donc un état qui peut être considéré souvent comme pathologique, même si à son origine il est tout à fait physiologique. Mais cette notion de pathologique ou de physiologique, cette limite qui sépare les deux, diffère notamment selon les individus.

En effet, nous possédons tous un « réservoir » capable de contenir notre stress, sans que cela n’ait d’effet négatif visible, une valeur seuil limite où le stress passe de physiologique à pathologique.

Cependant, comme tout réservoir, il arrive qu’il subisse un effet de trop plein. C’est dans ces circonstances qu’apparaissent les premiers symptômes du stress.

Ce syndrome du trop-plein est donc caractérisé par des limites physiques mais aussi psychologiques. 2

2. Les symptômes

Rappelons que le stress est un état personnel, propre à chaque individu, ainsi chacun de nous stressons d’une manière différente. D’une manière générale, les symptômes du stress s’expriment dans 3 domaines différents : les signes physiques, les changements comportementaux, et les signes neuropsychologiques. (Figure 1)

1 Ollier, “Homéopathie et Troubles Nerveux.”

2 “Des Examens sans Trac.”

(14)

14

Figure 1: Effets du stress (d’après 34)

Un stress « normal » n’est pas fait pour perdurer dans le temps. S’il s’installe, il devient toxique et peut même devenir « dangereux » pour notre organisme et pour notre santé.

De plus, les symptômes varient aussi en fonction de la cause du stress. Plus la source du stress sera importante aux yeux de l’individu, plus les symptômes auront des conséquences sur sa vie.

3 “Boiron.”

4 Chemouny, Soigner le stress par l’homéopathie et la phytothérapie.

ORGANIQUES - Migraines

- Infections plus fréquentes - Muscles tendus

- Spasmes musculaires - Fatigue

- Irritations cutanées - Essoufflement

MENTAUX - Tracas

- Idées confuses - Jugement altéré - Cauchemars - Indécision - Négativisme - Décisions hâtives

EFFETS DU STRESS

COMPORTEMENTAUX - Enclin aux accidents - Perte de l’appétit - Perte de libido

- Consommations accrue d’alcool et/ou de tabac - Insomnie

- Agitation

EMOTIONNELS - Irritabilité

- Dépression - Apathie

- Disputes plus fréquentes - Perte de confiance en soi - Désaffection

- Appréhension

= NEUROPSYCHIQUES

(15)

15 a. Les signes physiques ou organiques

Les premiers symptômes qui apparaissent et qui sont directement liés à un état de stress sont les signes qui nous atteignent physiquement. Quel que soit notre âge et l’état de stress dans lequel nous nous trouvons, nous ressentons une asthénie, une agitation, une hypersudation, un prurit sans véritable cause, des douleurs bien souvent localisées à la tête ou au ventre mais qui dans des cas plus complexes peuvent être généralisées, des infections bénignes à répétition de type rhumes, gastro-entérites, etc…

C’est typiquement ce que l’on peut retrouver pour un enfant stressé. Lorsqu’un enfant a des problèmes à l’école, que ce soit avec ses amis ou avec la maitresse, son organisme répond négativement en lui donnant des symptômes sans véritable cause apparente. L’enfant va se plaindre de douleurs, de troubles digestifs qui n’ont d’autre source que l’aspect somatique du stress d’aller à l’école. De même, des infections à répétition peuvent uniquement être dues à un système immunitaire affaibli par la fatigue engendrée par le stress. 56

b. Les changements comportementaux

Le stress pathologique considéré comme négatif perturbe notre vie, et surtout notre comportement. En effet, un organisme stressé est un organisme irritable, voire agressif. L’individu stressé peut s’isoler complètement. Ce stress peut aussi être à l’origine de troubles alimentaires tels que l’anorexie ou la boulimie. Chez certaines personnes (voire même parfois chez certains adolescents), cela peut entrainer, une initiation ou une augmentation de la consommation de tabac ou d’alcool. Ces changements comportementaux peuvent dans des cas sévères entrainer des complications plus sérieuses, telles qu’un absentéisme fréquent, des accidents domestiques, de travail, ou de la route.

5 Ollier, “Homéopathie et Troubles Nerveux.”

6 “Boiron.”

(16)

16 L’enfant stressé peut exprimer son stress différemment, par un retour en arrière : il recommence à sucer son pouce, à faire pipi au lit, il a mal au ventre, ou pleurniche pour un rien. Il est plus agité, pose plus de questions, ne veut plus aller à la garderie.

Il se réveille la nuit en pleurs, fait des cauchemars, a des terreurs nocturnes, a peur du noir, ne veut plus dormir dans sa chambre et vient dormir dans le lit des parents en plein milieu de la nuit…

En grandissant, ces changements comportementaux sont similaires, il est fatigué, dissipé, jaloux, fait des crises de colère…

Ces changements de comportement sont fréquents chez l’enfant notamment en ce qui concerne l’isolement, l’absentéisme et les changements d’habitudes alimentaires. 78

c. Les signes neuropsychologiques

Les signes neuropsychologiques engendrés par le stress résultent de l’association de signes mentaux et émotionnels.

Un excès de stress peut avoir aussi des conséquences sur notre capacité à gérer les émotions. Un individu stressé peut être soumis à des émotions plus négatives telles que de la tristesse, de l’anxiété, ou encore de la colère. Le stress est souvent corrélé à un manque de confiance en soi, accentué par le fait que nous avons de plus en plus de mal à gérer les situations classiques du quotidien. Il s’en suit une perte de confiance en nos capacités, une baisse de l’estime de soi et très vite, une situation de blocage avec une impossibilité d’agir.

Prenons l’exemple d’un enfant qui devrait chanter en public pour la fête de son école.

S’il est soumis à un stress, il sera pris de panique, perdra tous ses moyens, et la confiance qu’il a en ses capacités de chant. Une fois devant le public, il se retrouvera comme paralysé et ne pourra plus aligner deux mots. 910

7, 9 Ollier, “Homéopathie et Troubles Nerveux.”

8, 10 “Boiron.”

(17)

17 3. Les causes

Les générateurs de stress sont intimes, personnels, et en constante évolution. Que ce soit pour un adulte ou un enfant, chacun de nous avons des sources différentes de stress.

Cependant si ces générateurs de stress se multiplient et deviennent trop nombreux à supporter, ils dépassent ainsi la capacité maximale de nos réservoirs, et entrainent une réaction de notre organisme.

Il existe différents types d’agents stressants : des facteurs physiques, chimiques, organiques ou nerveux.

Parmi les facteurs de stress les plus souvent retrouvés, on peut parler de certaines étapes de la vie difficiles à franchir, comme l’adolescence, ou encore de bouleversements émotifs ou psychologiques et cela dans différents domaines :

Scolaire : redoublement, échec scolaire, rythme scolaire, activités physiques trop ou pas assez nombreuses, nouveautés (arrivée à la crèche, nouvelle école…), punitions trop sévères…

Familial : décès d’un proche, divorce des parents, annonce d’une maladie chronique, rythme imposé aux enfants (habillage, petit déjeuner rapide, etc…), conflits familiaux…

Social : discriminations, racket à l’école, difficultés à se faire des amis….

Psychologique : exigence des parents ou des professeurs, demandes d’apprentissage trop précoces, pression scolaire, jugement des parents, manque de valorisation de l’enfant, non reconnaissance des efforts fournis…

On peut aussi trouver ce que l’on appelle le stress post- traumatique, qui heureusement n’est pas le plus fréquent, mais qui intervient après un viol, une agression physique, un accident, ou un abus sexuel. 11

11 Chemouny, Soigner le stress par l’homéopathie et la phytothérapie.

(18)

18 4. Physiopathologie du stress : le cerveau, chef d’orchestre du stress

Nous ne sommes pas tous égaux face au stress. Une situation est considérée comme franchement stressante et dangereuse pour certains, alors que d’autres la vivent parfaitement sereinement. D’où vient ce phénomène ? La réponse est dans notre cerveau et surtout dans l’utilisation équilibrée ou partielle que chacun de nous en faisons.

D’après les neuropsychologues, notre cerveau est divisé en 3 parties, qui doivent interagir malgré leurs différences de fonctionnement : le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le néo-cortex. (Figure 2)

Figure 2: Les trois cerveaux (d’après 12)

Seuls les deux derniers interviennent dans le processus de stress. En effet, le cerveau limbique est le siège des émotions, des motivations et des automatismes. Il gère les situations simples et connues, et s’active en priorité instinctivement et parce qu’il est peu consommateur en énergie. Le néocortex, surtout le préfrontal, gère les situations nouvelles ou complexes, il permet de planifier, d’organiser et d’innover.

12 “Les Trois Cerveaux.”

LE LIMBIQUE

= les mémoires de la vie - Souvenirs / mémoire - Emotions

- Plaisirs

LE NEOCORTEX

= l’intelligence/ le raisonnement

- Réfléchir - Projeter - Imaginer LE REPTILIEN

= les automatismes - Se nourrir - Se défendre - Se reproduire

(19)

19 Revenons sur la complémentarité entre le cerveau limbique et le cortex préfrontal lorsque l’organisme est en situation de stress :

Le système limbique réagit immédiatement et automatiquement, par instinct de survie, pour préparer la fuite, la lutte ou l’inhibition que nous développerons plus tard. Cela favorise ainsi les organes nécessaires (muscles et cerveau) à oxygéner et à alimenter en priorité. De plus, cela engendre une accélération des rythmes respiratoires et cardiaques ainsi qu’une hyperglycémie. Tout ceci entraine un ralentissement des fonctions secondaires comme la digestion, ou l’irrigation des autres organes comme la peau ainsi qu’une perturbation du sommeil.

Le cortex préfrontal communique avec le limbique pour interrompre la libération des hormones du stress une fois le danger passé et pour reprendre le rythme normal de notre organisme. Il peut aussi permettre une adaptation de la réaction si la première réponse est inadéquate.

Nous constatons ici l’importance de ces deux systèmes. Cependant, par simplicité, notre organisme a tendance à privilégier le cerveau limbique. En effet, celui-ci étant très efficace, peu consommateur d’énergie et facilement activé, il reste tout de même limité, puisqu’il ne gère que des situations connues (tout changement ou tout inconnu étant alors source de stress car considéré comme un danger potentiel). Il ne connait que 3 portes de sorties : la fuite, la lutte ou l’inhibition, ce qui est parfois inadapté dans notre vie quotidienne. 13

Notre organisme doit alors apprendre à stimuler régulièrement son cortex préfrontal pour qu’il prenne l’habitude d’adapter nos réactions le plus vite possible.

De plus, notre système nerveux végétatif (autonome) est divisé en deux systèmes nerveux différents : le système parasympathique et le système sympathique.

Selon l’état de stress ou l’état d’apaisement dans lequel nous nous trouvons, l’un ou l’autre de ces deux systèmes sera préférentiellement activé, entrainant une cascade de symptômes (Figures 3 et 4).

13 “Boiron.”

(20)

20 Système sympathique =

EXCITATION Organes perturbés Système parasympathique =

APAISEMENT

Dilatation = mydriase Yeux Contraction = myosis

= hyposialorrhée Salive = hypersialorrhée

Transpiration Peau Asséchement

Accélérée Respiration Diminuée

= tachycardie Cœur = bradycardie

Inhibition Digestion Activation

de la sécrétion des

hormones du stress Glandes surrénales de la sécrétion des hormones du stress

Figure 3: Le système nerveux végétatif, sympathique et parasympathique et ses conséquences

Figure 4: Systèmes sympathique et parasympathique 14

14 Lüllmann, Mohr, and Wirth, Atlas de poche de pharmacologie.

(21)

21 5. Différents types de stress

Il existe principalement 3 types de stress (Figure 5) :

- le stress « réflexe » pour agir aux situations d’urgence : il nous sauve la vie, - le stress « d’anticipation » : il nous aide à appréhender de manière positive ou

négative un événement à venir. Il doit normalement nous permettre de mobiliser toute notre énergie positive et nos ressources pour nous y préparer,

- le stress « d’épuisement » qui dure : c’est le stress néfaste par excellence, il nous épuise et maintient notre organisme en état de surchauffe permanent.

a. Le stress « réflexe »

Face à un danger qui s’approche, un réflexe de survie est automatiquement déclenché par notre cerveau, parfois même avant même que l’on ait conscience du danger : fuite, lutte ou inhibition (je perds tous mes moyens, et me trouve dans l’incapacité de réagir).

Par exemple, un enfant qui verrait son chien traverser la route alors qu’une voiture arrive.

Le stress « réflexe » se décompose alors en plusieurs étapes :

Perception du danger

Phase d’alarme : le système limbique à l’origine des automatismes et des émotions déclenche l’alerte et donne l’ordre aux glandes surrénales de sécréter les hormones du stress

Les glandes surrénales libèrent alors la seule et unique hormone du stress que l’on retrouve dans ce cas : l’adrénaline qui permet ainsi la fuite, la lutte ou l’inhibition. Il s’ensuit différents symptômes plus ou moins visibles :

Dilatation des pupilles pour chercher une issue

Accélération des rythmes cardiaques et respiratoires afin d’oxygéner et d’alimenter le cerveau et les muscles en premier lieu

Hyperglycémie pour alimenter rapidement les muscles

Augmentation du tonus musculaire

(22)

22

Une fois le danger passé, le cortex préfrontal relativise la situation et commande l’arrêt de la sécrétion des hormones de stress. 15

b. Le stress « d’anticipation »

Devant un événement à venir que l’on considère comme important (examens scolaires, prise de parole en public, premier rendez-vous amoureux…), notre cerveau limbique s’active le premier. Face à ce rendez-vous considéré comme dangereux, il induit les 3 seules réactions qu’il connait : la fuite (envie de décommander, d’être malade), la lutte (agressivité et colère) ou l’inhibition (perte de moyens, on ne sait plus rien)

Le stress « d’anticipation » se décompose alors en plusieurs étapes :

Perception du danger

Par automatisme, le cerveau limbique l’assimile à un danger et donne ainsi l’alerte

Les glandes surrénales libèrent alors les hormones du stress

Phase d’alarme : l’adrénaline priorise le cerveau et les muscles pour une meilleure concentration et pour un meilleur tonus musculaire.

Tachycardie et sensation d’essoufflement alimentant et oxygénant le cerveau et les muscles

Pâleur : le sang étant acheminé en priorité vers les organes utiles (cerveau et muscles)

Transpiration : chaleur liée à la consommation d’énergie et à l’accélération de la circulation sanguine

Nœud dans le ventre : ralentissement de la digestion car très consommatrice d’énergie et pas forcément prioritaire à ce moment précis.

Phase de résistance : l’événement stressant étant le lendemain, cela implique donc une persistance du danger. L’organisme rentre alors en phase d’endurance. Les glandes surrénales libèrent donc une autre

15 “Boiron.”

(23)

23 hormone du stress : le cortisol, qui permet de maintenir un taux de glucose constant dans le corps et un renouvellement des réserves pour permettre à l’organisme de tenir plus longtemps.

Dans un deuxième temps, le cortex préfrontal relativise et freine cette libération d’hormones du stress. Notre cerveau comprend alors qu’il n’y a pas de danger réel, et qu’il suffit seulement de bien se préparer à cet événement à l’origine stressant. L’individu nuance alors sa réaction, souffle profondément et se détend.

Ici, notre système limbique et le cortex préfrontal ont agi de concert pour pallier à cette situation stressante :

- Le système limbique a réagi de manière rapide, automatique et bien souvent de manière inappropriée dans ce type de stress,

- Le cortex préfrontal quant à lui, ajuste sa réaction tout en conservant le stress positif afin de permettre une meilleure concentration et un tonus stimulant pour mieux se préparer à cet événement stressant. 16

c. Le stress « d’épuisement »

Comme dit précédemment, un état de stress n’est pas fait pour perdurer dans le temps car il priorise certaines fonctions certes utiles en état d’alerte (rapidité, force musculaire, hyperstimulation des neurones), mais aux dépens d’autres fonctions utiles en temps normal (digestion, sommeil…), le tout, en consommant énormément d’énergie.

Si tout ce qui nous entoure nous parait stressant, notre cerveau libère en permanence les hormones du stress entrainant un épuisement de notre organisme. Apparaissent alors fatigue, colère, nervosité, voire dans certains cas une dépression.

Le stress « d’épuisement » se décompose en plusieurs étapes :

La personne est débordée, tout s’accumule et tout est perçu comme stressant

16 “Boiron.”

(24)

24

Phase d’alarme et de résistance en continu : maintien de l’alerte en permanence par le système limbique

La persistance de la perception du danger entraine une sécrétion en continu des hormones du stress

Phase d’épuisement entrainant des dépenses énergétiques trop importantes, une tachycardie, un manque de souffle, une digestion ralentie, un sommeil perturbé, une diminution des défenses immunitaires entrainant une fragilisation de l’organisme. 17

Stress

réflexe d’urgence Situation

Perception

Phase d’alarme = limbique

Relativisation = néocortex

Adrénaline

Stress d’anticipation

Appréhension d’un évènement

futur

Perception

Phase d’alarme = limbique

Phase de

résistance

Relativisation = néocortex

Adrénaline Cortisol

Stress

d’épuisement chronique Situation

- Débordement - Phase d’alarme et

de résistance en continu

- Phase

d’épuisement

Adrénaline et Cortisol en

continu

Figure 5: Les différents stress

17 “Boiron.”

(25)

25 6. Biologie du stress pour résumer

La Figure 6 qui suit, nous permet de comprendre de façon résumée les différents stress que l’on retrouve et les différentes étapes qui en découlent aboutissant aux symptômes caractéristiques décrits précédemment.

Ainsi, lors d’un stress aigu, ponctuel, l’adrénaline sera synthétisée par les médullosurrénales, entrainant ainsi des symptômes certes gênants mais facilement réversibles (troubles digestifs, agressivité…).

En revanche, lors d’un stress chronique, le cortisol sera synthétisé par les corticosurrénales, entrainant des symptômes difficilement réversibles et ayant un impact sur la vie quotidienne (fatigue chronique, troubles cardio-vasculaires, système immunitaire affaibli…).

Dans tous les cas, l’organisme s’adapte et va puiser dans ses réserves (vitamines, magnésium, oligoéléments) entrainant ainsi un déficit, et à terme, un épuisement cellulaire qui transformera le stress aigu en stress chronique si les déficits ne sont pas comblés au fur et à mesure.

(26)

26

Figure 6: Biologie du stress 18

7. Trac ou stress ?

Qui n’a pas un jour été victime de tremblements, de palpitations, de mains moites, de jambes molles, de bouche sèche, de trous de mémoire, d’estomac noué, d’envies fréquentes d’uriner, de bégaiements, de rougeur ou de pâleur, d’hypersudation… ? Tous autant que nous sommes, avons été confronté au trac, et ce dès notre plus tendre

18 Scheuer, “Stress et Dépression.”

(27)

27 enfance, lors d’un contrôle, d’une poésie à réciter devant toute la classe, d’une chanson à chanter devant tous les parents à la fête de l’école…

Le trac est une réaction normale de l’organisme que l’on ne peut pas totalement maitriser. Il semblerait même qu’il puisse présenter un certain intérêt et qu’il vienne directement de notre conditionnement. Si on le considère comme un élément endogène, il pourrait permettre un dépassement de soi, et constituer un véritable facteur de progrès. Si ce trac est bien maitrisé, il peut être un atout précieux nous aidant ainsi à surpasser certains blocages dont nous sommes victimes tant sur le plan physique qu’émotionnel. 19

Le trac peut très souvent à juste titre être assimilé à ce que nous avons appelé précédemment « stress d’anticipation ». En effet, lorsqu’une personne s’apprête à vivre un événement anxiogène et non contrôlable à un instant T, le trac monte.

Cependant, cette sensation de panique est furtive puisqu’une fois confronté à l’élément anxiogène (une fois que l’enfant est sur scène, ou dans la salle de contrôle), tous les symptômes disparaissent, on se concentre sur le pourquoi on est là, et sur ce qu’on a à faire et le trac se dilue ainsi dès les premières secondes (dans la mesure où l’enfant a les moyens de réussite).

Cependant, le trac peut se révéler être un élément très handicapant parce qu’il peut évoluer dans le temps, en récidivant ou en provoquant un évitement de la part de l’enfant, ce qui peut aboutir à terme à une phobie sociale. 20

B. Le sommeil et ses troubles chez l’enfant

Les troubles du sommeil chez l’enfant ne sont pas rares, et sont bien au contraire un motif très fréquent de consultations chez le pédiatre ou de demandes de conseils aux pharmaciens que nous sommes.

19, 20 “Des Examens sans Trac.”

(28)

28 En effet, on estime que 20 à 30% des jeunes enfants (de la naissance à 6 ans) souffrent de troubles du sommeil, de même que 10% des enfants âgés de 6 à 12 ans et 15 à 20% des adolescents. 21

Ces troubles ont malheureusement aussi des conséquences sur le sommeil des parents.

Quel parent ne s’est pas demandé un jour pourquoi est-ce-que les bébés dorment autant ou au contraire, pourquoi est-ce qu’ils se réveillent autant de fois par nuit ? Quel parent ne s’est pas un jour demandé ce qu’il devait faire pour que son enfant dorme enfin correctement, qu’il fasse enfin ses nuits ? Doit-il l’emmener voir un psychothérapeute ? Ou bien lui donner des somnifères ?

Beaucoup de parents sont à court d’idées et de solutions pour palier à ce qu’ils considèrent comme un problème alors que physiologiquement, il est normal qu’un bébé se réveille plusieurs fois par nuit. Ce qui est moins normal en revanche, c’est lorsque ces troubles du sommeil perdurent au fil du temps.

Nous allons d’abord expliquer comment est constituée une nuit normale chez un nourrisson ou chez un enfant pour en déduire à quel moment cela devient pathologique.

1. Physiologie du sommeil normal chez l’enfant

Qu’il s’agisse du sommeil d’un nourrisson, d’un enfant, ou d’un adulte, il existe une règle commune : une nuit de sommeil est constituée de différents cycles. Chaque cycle étant la succession de différents états. C’est cet enchainement d’états et donc la durée d’un cycle qui diffère selon l’âge.

21 Beylot, “Les Troubles Du Sommeil.”

(29)

29 a. Les différents stades de vigilance

Le sommeil calme (stade I)

Chez l’enfant, le sommeil calme est caractérisé par un sommeil profond, généralement ininterrompu par aucun éveil.

Durant cette phase, l’activité cérébrale est de plus en plus lente et ample, l’ECG est lent et régulier, et le respirogramme montre une respiration lente et régulière.

Concernant son état clinique, l’enfant est immobile, son tonus musculaire est réduit, mais il reste cependant tonique : ses poings sont fermés, et ses bras pliés et ramenés vers le thorax. Ses yeux sont fermés, et l’on ne distingue aucun mouvement oculaire.

22

Cet état de sommeil est très stable et dure environ 20 minutes. Il représente environ 40% du temps de sommeil total. 23

Le sommeil agité (Stade II)

Ce stade de sommeil est l’équivalent du sommeil paradoxal de l’adulte.

Durant cette phase, l’activité cérébrale est rapide, l’ECG est rapide et irrégulier, et la respiration du nouveau-né est relativement rapide et irrégulière, parfois comme haletante ou entrecoupée de petites pauses respiratoires qui sont normales à condition qu’elles ne dépassent pas 15 secondes.

Concernant son état clinique, ce stade du sommeil est dénommé ainsi du fait de son interruption par de fréquents mouvements corporels de la part du nouveau-né. En effet, il s’étire, effectue des mouvements des doigts et des orteils ainsi que des bras et des jambes. Cependant, entre ces phases de mouvements, son tonus musculaire est absent, le nouveau-né est comme paralysé. Contrairement au sommeil calme, son visage est expressif et de nombreuses mimiques animent ce sommeil agité. Ses yeux sont fermés mais on observe de rapides mouvements oculaires. 24

22, 24 Challamel, “Le Sommeil, Le Rêve et L’enfant, Études.”

23 Challamel et al., Le sommeil de l’enfant.

(30)

30 Cet état de sommeil n’est pas stable puisque sa durée varie de 10 à 45 minutes. C’est le sommeil dans lequel s’endort le nouveau-né et il y passe 50 à 60% de son temps de sommeil total. 25

L’état de veille calme (Stade III)

Cet état n’est pas un état du sommeil à part entière, il s’agit d’un moment d’éveil au cours duquel le nouveau-né peut apprivoiser son environnement. Il a les yeux grands ouverts et brillants.

Cet état ne se produit que pendant quelques minutes, et ce deux à trois fois par jour.

2627

Les états de veille agitée avec ou sans pleurs (Stades IV et V) Ces états sont bien plus fréquents que les précédents.

Ici les pleurs sont un moyen d’attirer l’attention des parents. Ils augmentent jusqu’à l’âge de 6 semaines où ils sont maximaux, puis ont tendance à diminuer en fréquence et en intensité. Ces stades précédent généralement l’endormissement. 2829

En résumé…

La Figure 7 qui suit, est un résumé des différentes phases de sommeil décrites précédemment. On y retrouve ainsi l’activité cérébrale, les mouvements oculaires et le tonus musculaire (qui sont deux éléments caractéristiques de chaque état de sommeil), l’électrocardiogramme ainsi que le respirogramme.

25, 27, 29 Challamel et al., Le sommeil de l’enfant.

26, 28 Challamel, “Le Sommeil, Le Rêve et L’enfant, Études.”

(31)

31

Figure 7: Caractéristiques des phases du sommeil 30

b. Cycles du sommeil

Le sommeil du nouveau-né est très riche en sommeil agité (50 à 60% du temps de sommeil), alors que le sommeil calme ne représente que 30 à 40%. Le pourcentage restant à hauteur de 10 à 20% étant un sommeil considéré comme indéterminé.

Comme ont pu le constater tous les parents, un nouveau-né dort nuit et jour. Un cycle de sommeil étant d’une durée de 50 à 60 minutes chez le nouveau-né, il se produit facilement 18 à 20 cycles par jour. 31

Il faut noter que tous les cycles sont identiques tout au long de la journée. Cependant, selon le moment de la journée, plusieurs cycles de sommeil pourront être enchainés ou non sans aucun réveil entre chaque cycle.

30 Challamel, “Le Sommeil, Le Rêve et L’enfant, Études.”

31 Challamel et al., Le sommeil de l’enfant.

(32)

32 2. L’évolution du sommeil au fil des âges

Le sommeil évolue rapidement au cours des premiers mois de la vie du nourrisson (Figure 8). Le sommeil agité des premières nuits et donc de la toute petite enfance va peu à peu laisser place au sommeil paradoxal équivalent à celui de l’adulte, plus stable que l’on peut observer à partir de 3 mois. Sa proportion évolue radicalement puisqu’on passe de 50% de sommeil agité à 30% de ce dernier à l’âge de 3 mois. De même, le sommeil calme va se différencier en sommeil lent léger et sommeil lent profond.

Remarquons aussi, qu’à l’âge de 6 mois, la part relative de sommeil paradoxal est semblable à celle de l’adulte, avec 25% du temps de sommeil total.

Figure 8: Evolution des caractéristiques du sommeil (durée et types) en fonction de l'âge 32

Comme nous le montre la Figure 9, nous constatons que la durée des cycles ainsi que la constitution des cycles de sommeil, diffèrent et évoluent au fil de l’âge de l’enfant.

32 Challamel, “Le Sommeil, Le Rêve et L’enfant, Études.”

(33)

33

Figure 9: Evolution des cycles du sommeil au fil des âges 33

On peut remarquer qu’à l’âge de 9 mois, l’endormissement ne se fait plus en sommeil agité ou paradoxal mais en sommeil lent. C’est aussi à cet âge que diminue significativement la durée de sommeil paradoxal. Ceci est lié à la diminution des épisodes de sommeil paradoxal diurne, puis à celle des épisodes de sommeil paradoxal nocturnes.

33 “Le Sommeil Du Nourrisson.”

(34)

34 3. La durée du sommeil de l’enfant

Le temps de sommeil évolue d’une manière significative de la naissance jusqu’à l’âge adulte. 3435

Nouveau-né : 16 à 21 heures par jour

6 mois : 16 heures par jour

On assiste alors à une disparition progressive du nombre de sieste : à 6 mois, un nourrisson effectue 3 à 4 siestes par jour ; à 12 mois, le nourrisson passe à 2 siestes (une en fin de matinée et une en début d’après-midi), pour finalement finir à une seule sieste journalière à l’âge de 18 mois.

1 an : 14 heures par jour

3 ans : 13 heures par jour (suppression progressive des siestes)

6 ans : 11 heures par jour (disparition complète des siestes)

10 ans : 10 heures par jour

De 10 à 15 ans : environ 8 heures par jour 36

Non seulement, la durée du sommeil diminue avec l’âge, mais en parallèle, l’heure de coucher est retardée petit à petit. Un enfant de 6 ans se couche classiquement vers 20h, là où un enfant de 8 ans se couche vers 21h. Enfin, l’adolescent se couche vers 22h. 37

Cependant, bien que l’heure de coucher soit retardée, l’heure de levée n’en est pas pour autant repoussée à cause du rythme scolaire. Les adolescents se retrouvent ainsi quasiment en permanence en manque de sommeil, d’où les levers tardifs pendant les week-ends ou les vacances scolaires afin de rattraper ou du moins essayer de rattraper le sommeil perdu pendant la semaine.

L’adolescence est ainsi une tranche d’âge où peuvent réapparaitre les siestes de début d’après-midi.

34, 36 Beylot, “Les Troubles Du Sommeil.”

35 Challamel, “Le Sommeil, Le Rêve et L’enfant, Études.”

37 Challamel, “Le Sommeil, Le Rêve et L’enfant de 4 À 12 Ans.”

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