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Mesure du niveau de chaos à partir du spectre de Fourier dans des régimes dynamiques expérimentaux

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HAL Id: jpa-00209624

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Mesure du niveau de chaos à partir du spectre de Fourier dans des régimes dynamiques expérimentaux

A. Lafon, A. Rossi, C. Vidal

To cite this version:

A. Lafon, A. Rossi, C. Vidal. Mesure du niveau de chaos à partir du spectre de Fourier dans des régimes dynamiques expérimentaux. Journal de Physique, 1983, 44 (4), pp.505-512.

�10.1051/jphys:01983004404050500�. �jpa-00209624�

(2)

Mesure du niveau de chaos à partir du spectre de Fourier dans des régimes dynamiques expérimentaux

A. Lafon, A. Rossi et C. Vidal (*)

Centre de Recherche Paul Pascal, Domaine universitaire, 33405 Talence Cedex, France

(Reçu le 8 novembre 1982, accepté le 14 décembre 1982)

Résumé.

2014

On recherche s’il est possible d’introduire à partir du spectre de Fourier une mesure significative du

niveau de chaos d’un régime dynamique. Par simulation numérique d’un modèle, on établit que les variations d’une fonction H du type

«

entropie » sont bien corrélées avec celles du plus grand exposant de Lyapounov 03BB.

Cette fonction pourrait ainsi être mise en oeuvre comme estimateur, chaque fois que le calcul de 03BB, est impossible,

ce qui est actuellement la règle à partir de données expérimentales. Une illustration est fournie pour une suite de régimes chaotiques de la réaction de Belousov-Zhabotinsky.

Abstract.

2014

We investigate how far the power of chaos might be figured from the power spectrum of a dynamical regime. The numerical simulation of a model allows us to show that an entropy-like function H and the largest Lyapounov characteristic exponent 03BB both display nearby variations. Accordingly, we suggest to compute this H function, whenever 03BB cannot be determined. Since this is always the case, so far, when experimental time series are

involved, a sequence of chaotic regimes exhibited by the Belousov-Zhabotinsky reaction is used to illustrate this

point.

Classification Physics Abstracts 47.25C - 82.20M

1. Introduction.

-

La mesure du degre de d6sordre d’un regime chaotique est un probleme qui n’a pas

encore requ de solution pratique definitive. Certes la theorie des systemes dynamiques introduit a cet effet des parametres pertinents, définis sans ambiguit6.

Ainsi en va-t-il, par exemple, de la dimension fractale

(au sens de Hausdorff-Besicovitch [1]) de 1’attracteur des trajectoires dans 1’espace des phases; ou bien

encore des exposants caracteristiques de Lyapounov qui mesurent la vitesse avec laquelle ces trajectoires divergent (ou convergent) dans les differentes directions de cet espace. Cependant une determination precise

de ces parametres s’avere tres difficile, pour ne pas dire impossible, a partir des donnees brutes d’une

experience. Jusqu’a present d’ailleurs, seules des simulations numeriques de systemes d’equations diff6-

rentielles ont permis d’aboutir a des resultats relati- vement surs.

Le spectre de puissance de la transformee de Fou- rier d’un signal constitue un moyen commode et

largement utilise pour caract6riser un regime dyna- mique. Un spectre de raies est la signature d’un regime

soit p6riodique (une seule frequence fondamentale),

soit quasi periodique (plusieurs frequences fonda-

mentales non commensurables et certaines de leurs combinaisons lineaires). L’existence du chaos, quant

a elle, est associee a la presence dans le spectre d’un massif, appele parfois bande large, auquel se super-

posent eventuellement certaines raies. On est alors conduit a se demander s’il ne serait pas judicieux de quantifier cette observation qualitative, le spectre de Fourier fournissant 1’element de base d’une mesure

du chaos. Trois propositions, au moins, ont deja

ete faites en ce sens, qui, a partir d’un spectre de puis-

sance discret, introduisent les parametres suivants :

-

le« nombre de degr6 de liberte » [2], dont nous

utiliserons le logarithme decimal change de signe

DL :

B2

-

une fonction H, du genre « entropie » [3] :

(*) To whom correspondence should be addressed.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01983004404050500

(3)

506

-

la dimension fractale d du spectre [4].

pi = puissance spectrale de la i-ieme composante ;

n = nombre de composantes discretes du spectre.

On remarque que DL varie de log n a 0 lorsqu’on

passe d’un signal purement sinusoidal a un bruit blanc. Par ailleurs, en appliquant au spectre la condi-

n

tion de normalisation £ p; = n, la fonction H

i=1

possede exactement les memes bornes de variation,

ce qui rend les deux quantites plus facilement compa- rables.

De toute evidence, une permutation quelconque de

l’ordre des composantes du spectre de Fourier ne

change pas les valeurs de ces deux parametres. Et pourtant, a une telle permutation peuvent corres- pondre deux spectres associes a des regimes dyna- miques tres diff6rents. C’est pourquoi Perdang [4]

a suggere de recourir a la dimension fractale du spectre. En effet, la determination de cette grandeur

-

exposee ci-dessous au § 2

-

s’appuie sur la longueur

du contour du spectre. Or, celle-ci depend avant tout

des variations d’amplitude entre composantes adja-

centes du spectre : elle est donc sensible a une permu- tation de ces composantes. A ce titre, la dimension

fractale d parait etre, a priori, un parametre mieux adapt6 que H ou DL. Par definition d est comprise

entre 1, dimension de la courbe, et 2, dimension du

plan.

Le bien-fonde et la pertinence de ces trois grandeurs

n’ont pas 6t6 analyses d’un point de vue theorique et

restent encore a demontrer. Cette remarque concerne tout particulierement la dimension d, car rien ne permet d’affirmer que le spectre de Fourier est bien

un objet fractal. Un doute a d’ailleurs ete emis sur ce

point par Wolf et Swift [5], qui ont etabli une expres- sion analytique approchee du spectre de puissance

d’un regime chaotique, auquel cas on aurait alors affaire a une simple courbe de dimension 1. Toutefois,

etant donne que la validite des conclusions de ces auteurs reste soumise a celle de leurs hypotheses

et approximations de calcul, on ne peut pas considerer

qu’il s’agit la d’une demonstration definitive, fermant

la porte a toute autre eventualite. C’est pourquoi,

sans ignorer que la question de leur fondement

theorique reste posee, nous nous proposons dans cet article d’examiner, de faqon tres pragmatique, jusqu’a quel point l’un ou 1’autre des trois parametres ci-

dessus pourrait servir de mesure du niveau de chaos.

A cette fin, dans une premiere etape, nous calculons

ces grandeurs a partir des resultats de l’int6gration numerique d’un systeme de trois equations diff6ren-

tielles du a Rossler ; le plus grand exposant caract6-

ristique de Lyapounov, d6jA determine par Crutch- field et al. [2], sert d’element de comparaison et de

reference. Puis les resultats d’une experience en

reacteur ouvert de la reaction de Belousov-Zhabo-

tinsky sont utilises comme base de donnees pour

appliquer le meme type de traitement.

2. Determination de la dimension fractale d’un spectre.

-

La methode utilisee est celle qui a 6t6

recemment propos6e par Blacher et Perdang [6].

Elle comporte les quatre etapes suivantes (1 ) :

a) calcul d’un spectre moyen, dit de haute r6solution.

Nous nous sommes assures que la prise en compte d’une dizaine de spectres « bruts » suffisait pour obtenir une moyenne significative;

b) generation, a partir de celui-ci, d’une s6rie de spectres de resolution Af decroissante par application

d’une procedure de « moyenne glissante ». LA encore

nous avons verifie numeriquement la validite de cette

approximation en comparant son resultat a celui obtenu par calcul direct de la transformee de Fou-

rier(2) ;

c) mesure sur une certaine plage de frequence (fmin, fmax) de la longueur L(Ax) de contour de chaque

spectre de resolution p AX =, Af _ ’ fax - min apr6s p nor-

malisation prealable au carr6 unite du domaine considere. Pour cela la hauteur du pic de plus grande amplitude est normee a 1;

d ) determination graphique de la dimension frac- tale d dans une representation :

La longueur L(Ax) peut, ou non, etre fonction de la resolution Ax adoptee. En effet, si le spectre possede

une « structure fine », celle-ci se trouve progressive-

ment masquee par la moyennisation sur des fenetres Of de plus en plus larges. En consequence, la longueur

du contour diminue quand Ax augmente, jusqu’a

une valeur limite a partir de laquelle il y a saturation de 1’effet de moyenne. Par contre, si le spectre ne comporte que des raies simples, la longueur demeure invariable, lorsque celles-ci ne sont pas trop proches les unes des

autres, c’est-a-dire quand la distance moyenne entre raies reste superieure a la plus grande resolution af prise en compte. Dans les systemes a petit nombre de degres de liberte auxquels nous nous interessons ici,

le respect de cette condition ne pose pas de probleme particulier. Dans une representation log L(Ax) = f (log Ax), on s’attend ainsi a trouver :

-

une horizontale dans le second cas puisque

-

une courbe decroissante dans le premier cas.

( 1 ) L’analyse mathematique de l’algorithme, son mode

de mise en oeuvre, ainsi que la justification numerique de

certaines approximations dans le cas du modele conservatif de Henon-Heiles, sont exposes dans la reference [6] à laquelle nous renvoyons pour de plus amples details.

(2 ) Le recours a cette moyenne glissante est donc une

simple astuce technique, ayant pour objet de reduire le

temps de calcul necessaire a la determination de spectres de

Fourier de resolution de plus en plus faible.

(4)

Fig. la.

-

Spectre moyen haute resolution issu d’une

experience sur la reaction de Belousov-Zhabotinsky.

[Averaged power spectrum corresponding to a chaotic regime of the Belousov-Zhabotinsky reaction.]

Pour autant que le spectre soit un objet fractal [1]

dont la longueur obeisse a la loi limite :

quand Ax - 0, cette courbe sera une droite de pente

1

-

d. En raison de 1’effet de saturation de la moyenne d’une part, du caractere limite de la loi ci-dessus d’autre part, la mesure de la dimension fractale, si elle

est possible, doit accorder une place preponderante

aux points correspondants aux plus petites valeurs

de Ax accessibles.

A titre d’illustration de ce qui precede, la figure 1 pr6sente :

-

une partie d’un spectre moyen haute resolution obtenu en 6tudiant la reaction de Belousov-Zhabo-

tinsky (la) ;

-

les graphes repr6sentatifs du logarithme de la

Fig. lb.

-

Graphe log L(Ax)

=

f (log Ax). La pente de la A droite ne depend pas de la largeur de l’intervalle de fre- quences sur lequel est mesure le contour, a condition d’inclure le pic centre autour de 125 mHz.

[The length L(Ax) of the Fourier spectrum, measured over a given frequency gap, may depend on the resolution Ax.

If the Fourier spectrum is a fractal, one expects the relation-

ship L(Ax)

=

a.Ax’-" to apply, d being the fractal dimen- sion. This plot shows that d has the same value, regardless

the width of the gap (90-160 mHz or 110-140 mHz) provided

the main peak is included within its limits.]

longueur du contour, traces a partir des domaines spectraux 110-140 mHz, et 90-160 mHz ( 1 b ).

On constate que la representation aux faibles

valeurs de Ax est convenablement lineaire, jusqu’a 1’apparition de 1’effet de saturation d6jA mentionn6.

En outre, la concordance des valeurs de d tirees des deux domaines spectraux est tout a fait satisfaisante.

Ceci s’explique par le fait que ces domaines ont 6t6 choisis de maniere a inclure l’intervalle 120-130 mHz ou se trouve dissip6e une part notable de 1’energie.

La figure 2 montre, par comparaison, le type de

Fig. 2.

-

Spectre de Fourier (a) et graphe log L(Ax) = f (log Ax) (b) obtenus dans le cas d’un regime p6riodique.

[Fourier spectrum (a) and log L(Ax) versus log (Ax) plot (b)

for a periodic regime (d

=

1).]

(5)

508

resultat obtenu en presence d’un regime periodique,

pour lequel on vérifie bien que la longueur du contour

est independante de Ax (d

=

1).

3. Etude numerique d’un modile.

-

Pour evaluer l’utilit6 pratique des parametres DL, H et d, il parait opportun, dans un cas suffisamment bien connu par

ailleurs, de les comparer a une grandeur dont la signification theorique ne prete pas a discussion. Le

plus grand exposant de Lyapounov A repond sans

aucun doute a cette condition. Des lors, le choix du

systeme d’equations diff6rentielles suivant :

s’impose presque de lui-meme. Ce modele propose

par R6ssler [7] est en effet l’un des rares pour lequel

cet exposant a ete calcule de faqon systematique sur

un assez large domaine du parametre de controle c,

a et b ayant une valeur fixe (a

=

b

=

0,2). La figure 3 reproduit le resultat publi6 par Crutchfield et al.

montrant 1’existence de regimes periodiques (A 0)

ou chaotiques (A > 0) selon la valeur de c.

Fig. 3.

-

Variation du plus grand exposant de Lyapounov A

en fonction du parametre c du modele (1). D’apr6s la r6f6-

rence [2].

[The largest Lyapounov characteristic exponent A plotted

as a function of c (see eq. 1). Taken from reference [2].]

Pour une valeur donnee de c, nous avons integre numeriquement le systeme (1) en appliquant une

methode de Runge-Kutta au 4e ordre. Puis le spectre

Fig. 4.

-

Spectre de Fourier et graphe de la dimension fractale pour un regime periodique (a) et un regime chao- tique (b) obtenus par integration numerique de (1).

[Fourier spectrum and fractal dimension plot corresponding

to (a) a periodic regime (b) a chaotic regime exhibited by

the set of eq. (1). Numerical integration has been performed

via a classical Runge-Kutta method.]

(6)

de Fourier moyen haute resolution a ete determine,

a partir de la variable X(t), comme indiqu6 ci-dessus.

Enfin les parametres DL, H et d ont ete tous trois calcules sur le meme domaine spectral : d graphique-

ment, apres etablissement des spectres basse resolution et mesure de leur contour, DL et H par application

directe de leurs relations de definition au spectre haute resolution (3 ). Si on veut etablir une comparaison significative entre ces trois grandeurs, leur determina- tion doit evidemment prendre en compte la meme fraction d’energie dissipee : d’ou la n6cessit6 d’utiliser le meme intervalle de frequences pour mesurer d,

DL et H. La figure 4 pr6sente le spectre de Fourier

moyen et le graphe log L(Ax)/log Ax pour deux

r6gimes, l’un periodique (4a), 1’autre chaotique (4b).

Le choix du domaine spectral mis en oeuvre (100-

160 mHz) resulte directement de 1’allure des spectres

et du critere indiqu6 auparavant.

En explorant l’intervalle 4,1 c 5,2, nous avons

ainsi construit point par point les courbes de variation de DL, H et d en fonction de c, presentees sur la figure 5, que nous pouvons rapprocher de celle de A

(Fig. 3). De prime abord on note une assez grande

similitude d’allure. Un examen plus detaille fait n6anmoins apparaitre quelques differences. Dans la zone de comportement chaotique, 1’exposant de Lyapounov decroit soudain pour certaines valeurs de c

(4,32; 4,40; 4,50; 4,88) et redevient meme negatif pour

c

=

4,71 (regime periodique). La fonction H reproduit

assez bien ces divers accidents de parcours avec, il est vrai, une amplitude nettement attenuee pour le

dernier d’entre eux. Le nombre de degres de liberte

DL s’avere moins satisfaisant car, contrairement a A,

il ne varie pratiquement pas au voisinage de c

=

4,50.

La dimension fractale d, quant a elle, diminue assez

notablement pour c

=

4,54 et 4,80 et ne pr6sente, par

contre, aucun minimum significatif à c

=

4,50. Meme

si sa valeur permet, en principe, de distinguer entre periodicite (d

=

1) et chaos (d > 1), elle ne donne

pas vraiment une bonne image >> du nombre de

Lyapounov, au moins dans 1’exemple consid6r6. Des

(3 ) DL et H peuvent, bien sur, etre calcules sur run quel-

conque des spectres de Fourier disponibles. Cependant

leur valeur est dominee par les raies de plus grande ampli-

tude pr6sentes dans le domaine spectral considere. Aussi mieux vaut avoir recours au spectre haute resolution si 1’on veut accroitre la sensibilite de ces deux grandeurs au

«

bruit

»

associe a la presence de chaos.

Fig. 5.

-

Variations des trois grandeurs d, DL et H en fonction du parametre c, dans le domaine 4,1-5,2.

[The three quantities : fractal dimension d, logarithm of

the number of degrees of freedom DL and entropy-like

function H (see text for definition) are plotted versus the

control parameter c scanned within the range 4.1-5.2.

These curves are to be compared to Fig. 3. One must con-

clude that H reproduces the variations of A better than d

or DL do, and therefore should be preferred.]

trois parametres envisages, c’est donc la fonction H

qui offre le meilleur reflet de A. En revanche, aucune

valeur definie de H ne peut etre associee a la transition

p6riodicit6/chaos, contrairement a ce qui se passe

(7)

510

pour A et d. En 1’etat actuel des choses, il ne semble par consequent guere possible de donner a cette

conclusion qualitative son prolongement quantitatif.

Il est clair toutefois que, si d’autres exemples venaient

a 1’appui d’une variations concordante de H et de A,

cette fonction du type « entropie » apparaitrait alors

comme une sorte d’estimateur de 1’exposant de Lya-

pounov ou, plus exactement, de ses changements.

4. Application a la reaction de Belousov-Zhabo-

tinsky.

-

Parallelement a la theorie des systemes dynamiques, la recherche experimentale sur les sys- t6mes a petit nombre de degre de liberte (4) s’est largement developpee au cours de ces dernieres ann6es, notamment en hydrodynamique [8], et aussi,

comme l’avait suggere Ruelle des 1973 [9], en cinetique chimique [10]. Du reste, ce dernier domaine se revele a l’usage un excellent terrain d’experimentation, source

de nombreux resultats (voir [10] page 49, [11, 12]).

Parmi les reactions chimiques a comportement forte-

(4) Degre de liberte s’entend ici au sens tres classique

de la Mecanique ; aucune confusion ne doit etre faite avec

la variable DL .

ment non-lineaire, celle de Belousov-Zhabotinsky

occupe une place privilegiee en raison des nombreux travaux qui lui ont 6t6 et continuent de lui etre consa-

cr6s. Rappelons qu’il s’agit de l’oxydation en milieu

acide d’un reducteur organique, tel que l’acide malo-

nique CH2(COOH)2 par exemple, par les ions bro- mate Br03 , oxydation 6ventuellement catalysee par

un couple redox comme Ce/Ce4. Conduite en

r6acteur ouvert, cette reaction a permis d’observer

des regimes dynamiques tres varies [13], d’illustrer le concept d’attracteur etrange [14, 18], d’etudier diff6- rents modes d’apparition du chaos [11, 15-17]. Un

moyen, commode et precis, pour suivre la dynamique

consiste a mesurer la densite optique du milieu

r6actionnel a 340 nm, longueur d’onde a laquelle seul

l’ion Ce4 + absorbe la lumiere de fagon significative.

Ainsi recueille-t-on un signal directement propor- tionnel a l’une des variables du probleme, la concen- tration en Ce4+. Les conditions exp6rimentales (5)

(’) Les details du dispositif employe pour mener a bien

1’exp6rimentation decrite ici, ainsi que la structure des

equations d’evolution, sont exposes dans un article ant6- rieur [16].

Fig. 6.

-

Spectre de Fourier et graphe de la dimension fractale pour un regime periodique (a) et un regime chao- tique (b) de la reaction de Belousov-Zhabotinsky.

[Similar to Fig. 4 ; but now the time series have been directly

recorded from the Belousov-Zhabotinsky reaction carried

out in a CSTR.]

(8)

que nous avons utilisees sont les suivantes :

Temperature : T

=

40 OC.

En faisant varier le flux volumique J traversant le r6acteur ouvert de volume V, on modifie le parametre

de contrôle 03BC

=

J/V, 6gal a l’inverse du temps moyen de sejour des especes chimiques dans le r6acteur.

Le domaine explore dans cette experience va de

03BC = 0,17 min-’ A p

=

0,36 min-’.

Pour permettre une comparaison directe avec la

simulation num6rique, la figure 6 presente le meme

genre de resultats que la figure 4, c’est-a-dire : le spectre de Fourier et le graphe de mesure de la dimension

fractale, pour un regime periodique (6a) et pour un

regime chaotique (6b). De la meme maniere, les

courbes donnant DL, H et d en fonction de p sont

rassemblees sur la figure 7. Bien entendu, comme

nous 1’avons souligne en introduction, 1’exposant de Lyapounov n’est pas accessible dans ce cas.

Les variations de grande amplitude des trois parametres s’accordent pour mettre en evidence : un

domaine de p6riodicit6 jusqu’£ p

=

0,22 min-1,

suivi d’une zone de chaos, puis d’un retour a la perio-

dicité aux alentours de p

=

0,25 min-1. Le chaos resurgit soudain pour Jl

=

0,26 min-’, avant de disparaitre au-dela de p

=

0,34 min-1. On note une tres grande similitude entre les variations de DL et de H alors que d ne change pas exactement de la meme maniere. En particulier dans le domaine 0,26 min-’

03BC 0,34 min-’ d diminue progressivement tandis

que DL et H conservent des valeurs elevees, signe d’un degr6 de d6sordre toujours important. L’extrapolation

des resultats ant6rieurs concernant le modele de R6ssler incite a penser que la fonction H, tout comme

DL qui lui est fortement corr6l6e dans ce cas, pourrait refl6ter, au moins dans ses grandes lignes, les variations de 1’exposant de Lyapounov. Ainsi que nous 1’avons

d6jA indiqu6, cette conclusion ne peut etre consid6r6e

comme acquise et doit etre plus largement 6tay6e.

5. Conclusion.

-

Des trois parametres pris en

consideration dans ce travail, c’est la fonction de type

« entropie » H oc Epi log pi dont le comportement

Fig. 7.

-

Variations de d, DL et H en fonction du param6tre No-

de contr61e p

=

I/T (i : : temps de renouvellement du

reacteur ).

"

[Plot of d, DL and H as a function of the control para- meter p (reciprocal of the mean residence time). The varia-

tions of DL and H are highly correlated. The Lyapounov exponent À. cannot be computed, but is expected to vary in the same way.]

semble se rapprocher le plus de celui du plus grand

exposant de Lyapounov A ; c’est en tout cas ce que

tend a montrer 1’etude numerique du modele de

R6ssler. La dimension fractale du spectre de Fourier

(9)

512

s’avere en revanche moins satisfaisante. Comme sa

determination exige en outre des calculs plus impor-

tants, il n’y a guere de raison pratique de lui accorder la preference, en d6pit d’une signification physique plus accessible (structure fine du spectre de Fourier).

Il serait maintenant souhaitable d’appuyer sur

d’autres exemples numeriques 1’existence d’une corr6- lation entre variations de H et de A et, si la question

a un sens, d’en etablir la base ou la signification th6o-

rique. En ce cas la fonction H pourrait servir a estimer les changements de 1’exposant de Lyapounov, donc

a evaluer d’une certaine maniere le niveau de chaos.

La grande simplicite de son calcul est, bien sur, un

616ment decisif de l’int6r8t qu’elle est susceptible

d’offrir a cet effet. Une serie d’experiences sur la

reaction de Belousov-Zhabotinsky nous a permis

d’illustrer 1’exploitation des mesures qui peut ainsi etre envisagee.

References

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