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Sur certains effets d'ionisation des gaz observés en présence de corps non radioactifs. Activité et luminescence du sulfate de quinine

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00242469

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luminescence du sulfate de quinine

M. de Broglie, L. Brizard

To cite this version:

M. de Broglie, L. Brizard. Sur certains effets d’ionisation des gaz observés en présence de corps non radioactifs. Activité et luminescence du sulfate de quinine. Radium (Paris), 1911, 8 (5), pp.181-186.

�10.1051/radium:0191100805018100�. �jpa-00242469�

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Sur certains effets d’ionisation des gaz

observés en présence de corps non radioactifs

Activité et luminescence du sulfate de quinine

Par M. de BROGLIE et L. BRIZARD

1re PARTI);.

2013

GENERALITES ET EFFETS ÉLECTRIQUES.

Généralités et Ajstorïqrue.

Il existe plusieurs sulfate de quinine; celui dont

nous voulons parler est le sulfate basique (Béhal) (C20 H24 AZ2 02)2 SO4 H2 + 8 H20 qui est très peu so- luble dans l’eau, soluble au contraire dans l’acide

sulfurique étendu, en présence duquel il donne

un sel (C2U If Az’ 0’) SOI HI + 7 H2 0 qui est éga-

leuent cristallisé avec plusieurs molécules d’eau.

A défaut d’indication contraire c’est toujours du

sulfate basique que nous entendrons parler.

Le sulfate de quinine était connu pour être ther- moluroinesceut. M. G. Le Bon montra 1 qu’il est capable de produire la décharge d’un électroscope placé dans le voisinage, quand il se rel’roidit à l’air, après avoir été chauffé un peu au-dessus de 100°, et rattacha cette propriété a la variation d’hydratation

que subit le sel.

Miss Gates2 a étudié avec plus de détail ce phéno-

mène. Quand on chaull’e le sulfate de quinine dans

une étuve, il noircit et se décompose vers 180ú; main-

tenu un certain temps u une température comprise

entre 80° et 170°, il ne présente pas d’autre altéra- tion apparente que d’ètre devenu d’un aspect plus

1113.t, mais il a perdu de l’eau. Si on le porte alors dans un condensateur relié li un élcctromètrc, on observe un courant dont l’allnre générale est repré-

Fig. 1.

sentee dans la figure 1, en portant en abscisses les

temps depuis la sortie de Fétuvc ; la courbe ne part pas de l’origine des temps parce que l’hydratation ne

commence qu’à un certain stade du refroidissement.

/1. LE Bw, comptes rendus, ’1900.

2. )li85 GATES, Phys. Rev., 1900, 1906, 1907.

Si l’on f’ait varicr la différence de potentiel entre

les plateaux drl condensateur, on constate que lé cou- rant observe lui reste proportionnel, c’est-à-dire

qu’on ne remarque dans la courbe obtenue en por- tant les courants en ordonner et les champs en abscisses, aucune tendance à la forme des courbes de

saturalion, même pour des différences de potentiel

de 900 volts entre des plateaux distants de quelques

millimètres.

Une particularité consiste en ce que l’intensité du courant est différente suivant le signe des ions que 1"on recueille; elle est sensiblement plus intense (2 à

3 fois) quand le sel est au plateau positif, c’est-à-dire

quand on capte les ions positifs, surtout pour des

champs qui ne sont pas très intenses.

L’ell’et d’ionisation est complètement coupé par

une feuille de papier ou unc feuille d’aluminium de

5/1000 de mm; la radiation, s’il y en a une, est donc très absorbable.

Il n’y a pas de doute quant au fait que l’hydrata-

tion ou la déshydratation ne soient indispensable à

la production du phénomène. On peut du reste pro- duire ces variations d’hydratation autrement que par les variations de température, par exemple en faisant

varier la tension de la vapeur d’eau dans le gaz ans-

biant. Miss Gates a observé le sulfate de quinine déshydraté par une chauffe et porté dans une enceinte

à basse pression, mais non desséchée; le courant est

plus intense que dans les conditions ordinaires et elle en conclut à une nouvelle preuve de l’inilucnce de l’hydratation.

M. Kalähne 1 a montré que la déshydratation du

sulfate de quinine est bien un processus de dissocia-

tion ; le poids d’eau que la chauffe peut enlever dans les conditions ordinaires a 1 gr. de sulfate de quinine

est 0 gr. 048 environ; une exposition de 5 min. à la température de 1500 suffit à la cflassfr presquc entièrement, mais un échantillon laissé dans un des- sicateur en présence d’acide sulfurique concentré pendant six jours n avait perdu que la moitié de cette

ean .

Cet auteur a également étudié l’influence du gaz ambiant et a reconnu que l’ionisation était, toutes

choses égales, plus intense dans l’hydrogène que dans l’air et plus faible dans le gaz carhoniquc (ce

1. KALÄINE Aîiîi. d. Phys., 1905.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0191100805018100

(3)

pour les

rayonnements ionisants ordinaires).

La phosphorescence apparait toujours en même

tcmps que les variations d’hydratation ; elle est faible et

bleuâtre, mais devient assez vive lorsque par exemple

on enBoie un jet d’air humide sur le sel desséché.

Miss Gates 1 a pensé que la lumière ultraviolette

pourrait jouer un rôle dans l’ionisation; toutefois sa conclusion, après quelques expériences de contrôle,

a été la suivante : la luminescence semble insépa-

rable de 1 ionisation, mais sans qu’aucune indication

sur la présence de rayons de courte longueur d’onde

dans la lumière émise ait pu ètre obtenue.

Nouvelles recherches sur l’effet d’ionisation.

L’ensemble des phénomènes que l’on désigne sous

le nom de radioactivité est susceptible d’une défini- tion précise et doit en particulier satisfaire aux con-

ditions suivantes :

1 ° constituer une propriété atomique ; c’est-à-dire

une propriété qui suit le corps auquel elle appartient

dans toutes ses combinaisons chimiques en se mani-

festant toujours proportionnellement à la quantité présente de l’élément radioactif.

2° être indépendant, non seulement des transfor- mations d’ordre chimique, mais encore rester iiiva-

riable sous l’action de tous les agents que nous sa-

vons mettre en 0153uvre.

L’activité que manifeste dans certains cas le sulfate de quinine ne satisfaisant à aucune de ces deux condi- tions on ne peut le ranger parmi les substances radio- actives. D’autre part les propriétés que ce corps pos- sède se manifestant aussi bien à froid (même à la température de l’air liquide) il ne saurait être ques- tion des phénomènes connus sous le nom de dégage-

ment d’électricité pir les sels chauffés.

L’ionisation dans le gaz avoisinant le sulfate de

quinine se produit dnand cette substance subit des variations d’hydratation, c’est-à-dire pendant la durée

d’une réaction chimique bien définie qui consiste dans la dissociation d’un hydrate. Des recherches précé-

dentes 2 nous ont amené à penser que la conducti- bilité des gaz en présence des réactions chimiques est,

en tout cas, un phénomène exceptionnel en l’absence

d’autres causes ionisantes agissant simultanément; le

cas actuel ne serait cependant pas une exception à

cette règle parce qu’en même temps il y a production

de lunmière.

Ce qui parait curieux dans les phénomènes présen-

tés par le sulfate de quinine, c’est qu’ils sont isolés.

Nous ne croyons pas qu’on puisse les rapprocher par

exemple de l’ionisation par le phosphore qui s’accom-

pagne aussi de lumière mais qui consiste finalement

’l. Miss GBTES, Phys. Rev., 190(i.

2. :II, de RROGRIE. pt L. BRIZARD, te Radium, 7 1910) 164.

suspension

gées. Nous verrons aussi plus loin que nonlbre d’autres sels se déshydratant dans les mêmes condi- tions apparentes que le sulfate de quinine ne pro- duisent en aucune façon des effets analogues.

Nous avons d’abord tenté de produire avec diverses

substances les phénomènes signalés pour le sulfate de quinine. Nous employions pour cela le dispositif généralement utilisé dans les recherches de corps radioactifs, c’est-à-dire que la substance était placée

dans un condensateur entre les armatures duquel on

établit un champ, l’unc des armatures étant reliée a

un électromètre Curie.

Le corps était chauffé d’abord dans une étuve à

une température déterminée. On le laissait ensuite

généralement refroidir à l’abri de l’humidité dans un

dessiccateur à acide sulfurique, et on l’introduisait froid dans le condensateur.

On obtient ainsi une conductibilité de l’air très

marquée pour le sulfate de quinine et le sulfate de

cinchonine. Pour fixer les idées, on peut dire que les effets obtenus dans un champ de 50 v. par cm.

sont comparables à l’ionisation que produirait une quantité égale d’un sel d’uranium; toutefois ce n’est là qu’une image assez grossière car l’ionisation obser- vée est variable avec un grand nombre de circon- stances et la saturation fait toujours défaut.

La quinine brute du commerce, le sulfate de cin- chonidine présentent la même propriété, mais beau-

coup plus faiblement.

Au contraire, nous n’avons obtenu que des résultats

négatifs avec un certain nombre d’autres matières

organiques, dont quelques-unes sont cependant sus- ceptibles de se déshydrater par chauffe et de se réhy-

drater en refroidissant. Ce sont l’esculineB l’anthra- cène, le glucose, l’acide gallique, la résorcine, la phlo- roglucine, la succiiiinide, l’acide amido-benzoïque,

la quinine et la cinchonine pures obtenues par préci- pitation d’une solution d’un de leurs sels à raide d’un alcali. Quelques-uns de ces corps, l’esculine, l’acide gallique, la résorcine, donnent bien au début une

légère conductibilité, quand on les introduit encore

chauds dans le condensateur; on pourrait attribuer

cet effet, de très courte durée, à une perturbation

accidentelle due à la température élevée de la sub- stance ; il ne se produit pas quand on a soin de lais-

ser d’abord refroidir le corps dans le dessiccateur.

Nous n’avons observé aucune conductibilité avec

des sels minéraux susceptibles de perdre ou d’absor-

ber de l’eau, tels que le sulfate de cuivre, le carbo-

nate d’ammoniaquc, le sulfate de sodium, le chlorure de cobalt, le sulfate de nickel. Il en est encore de

1. L’esculine, Fanthraccne ont été sigtialés par Miss (âatcs

comme donnant un léger effet ; t’anthraccnc qui n’pst pas hy-

draU présente des tendance a la sublimation qui JWln l’nl

donner lien à des enets (lue convection.

(4)

même avec des corps phosphorescents, préalablement éclairés, comme le sulfure de calciuni, le sulfure de

zinc, le platinocyanure de baryum, dont la phospho-

rescence n’est pas liée â une hydratation ou une dés- liydratation.

En somme, seuls sont notablement actif le peti t

groupe de corps tels que le sulfate de quinine et le sulfate de cinchonine, pour lesquels se produisent

simultanénlent les phénonlènes de phosphorescence,

et de perte ou d’absorplion d’eau.

Les phénomènes électriques qui viennent d’être

signalés et qui accompagnent une hydratation sont

observés naturellement dans un champ électrique. Il

n’est pas sans intérêt, à ce propos, de noter que le

champ électrique n’exerce aucune influence sur la

vitesse d’hydratation. A diverses reprises, deux échan-

tillons semblables de sulfate de quinine, pesant en-

viron 1 gr. et préalablement déshydratés à l’étuve,

ont été exposés simultanément et pendant le même

temps (un quart d’heure) sous une cloche de verre, l’un dans un champ électrique de 50 v. par cnL,

l’autre en dehors du champ; les quantités d’eau re-

latives reprises par les deux échantillons ont toujours

été trouvées égales.

Nous avons fait appel également à la méthode ultramicroscopique. En chauffant légèrement une petite quantité de sulfate de quinine dans un tube

d’essai et en observant à l’ultramicroscope dans un champ électrique l’atmosphère extraite du tube, on y remarque la présence de petits centres, dont un cer- tain nombre sont chargés de chaque signe [Voir Le

Radium, 6 (1909) 205].

Existence d’une ionisation.

Un premier point que nous nous sommes proposé d’élucider, est de savoir si la conductibilité observée est due ou non à une ionisation du gaz.

Si le gaz est ionisé, on peut espérer entraîner la conductibilité à une certaine distance par un dépla-

cement du gaz. Dans le but de vérifier s’il en est

ainsi, nous avons utilisé un condensateur cylindrique

dont l’électrode axiale, reliée à l’électromètre, est plus

courte que l’électrode extérieure reliée au champ (fig. 2). La substance, desséchée, et placée d’abord

au-dessous de l’électrode intérieure AA’, c’est-à-dire dans une région où le champ est relativement intense, donne sans courant d’air une conductibilité notable.

Le sel étant ensuite retiré en B, à quelques centi-

mètres de l’extrémité A de l’électrode axiale, la con- ductibilité cesse d’être appréciable; iin courant d’air envoyé dans le cylindre dans le sens AA’ ne la réta-

blit pas. On était cependant en droit d escompter,

dans ces circonstances, l’observation d’une conducti-

Oilité, car le courant d’air, en plus d’un effet d’en- trainement possible, agit directement sur la substance

en activant son hydratation par l’humidité nouvelle

qu il apporte constamment ; cette action s’observe

sans difficulté en plaçant le sel sous l’électrode AA’

Fig. 2.

et observant d’abord dans l’air immobile, puis dans

un courant d’air.

On a encore le même insuccès, quant à l’entraine- ment de la conductibilité, lorsqu’on met la substance

en B’ au-dessous de l’autre extrémité A’ de l’électrode axiale; un courant d’air dans le sens AA’, loin de

diminuer l’intensité du phénomène électrique observé, l’augmente par suite de l’effet d’hydratation qui vient

d’être signalé.

Nous avons cependant réussi à déplacer la conducti-

bilité, en faisant passer le courant gazeux à travers

une couche du sel. liais la légèreté de la substance, dans le cas du sulfate de quinine peut alors faire craindre l’entraînement par le gaz de petites parcelles

solides. Nous avons évité cette complication en gâchant

le sel avec de l’eau et du plàtre. Par passage d’un courant d’air à travers une galette de ce mélange actif perforée, placée à l’entrée du condensateur cylindri-

que, nous avons pu recueillir des charges à une cer-

tainc distance. La mesure de la distance maxima à

laquelle la conductibilité est ainsi observable, fournit

un renseignement, dans l’hypothèse d’une ionisation,

sur la vitesse de recombinaison des ions; avec cette

manière de voir, nos résultats conduisent à la conclu- sion qu’on aurait affaire à des ions à recomhinaison

rapide. C’est d’ailleurs aussi ce qui résulte de l’expé-

rience précédente dans laquelle le sel est placé en B’

(fig. 2) ; des ions de faible mobilité seraient alors entrainés par le courant d’air et cesseraient d’arriver

sur l’électrode AA’.

Une observation importante à noter dans les expé-

riences réalisées avec le dispositif de la figure 2, c’est

que, suivant le sens du champ, on recueille à l’élec-

tromètre soit des charges positives, soit des charges négatives. Ce fait exclut l’explication des faits observés par une simple électrisation du sel lui-même pendant l’hydratation; l’influence qui serait alors exercée sur

l’électrode allant à l’électromètre, enverrait en effet à

celui-ci des charges toujours du même signe, quel

que soit le sens du champ.

L’existence d’une ionisation se trouve établie plus

nettement encore par le fait suivant ; on peut re-

(5)

çant le sel a l’extérieur du condensateur, malgré l’interposition d’une toile métallique formant écran

électrostatique. Le condensateur utilisé est plan et

horizontal; l’électrode inférieure est une toile métal-

lique reliée au champ ; l’électrode supérieure est reliée

à l’électromètre ; le sel est étalé sur un plateau au-

dessous de la toile métallique et porté au même potentiel qu’elle. Dans ces conditions, on observe

encore, au bout de quelque temps, une conductibilité dans l’air à la pression atmosphérique. Ce résultat fait rejeter à la fois l’hypothèse d’une sinlple électri-

sation du sel, et celle d’une convection de parcel’es

électrisées projetées par le sel, que pourrait suggérer

l’absence de saturation observée quand on place la

substance à l’intérieur du condensateur.

Le passage d’un faisceau condensé de lumière, au-

dessus de la substance, ne décèle d’ailleurs pas la pré-

sence de fines particules en suspension. Nous parle-

rons plus loin d’un phénomène tout différent qu’on ob-

serve quelquefois et qui consiste dans la projection

de gros éclats.

Cette expérience est instructive à un autre point

de vue. La matière étant placée au-dessous de la toile

métallique et la conductibilité étant observée, on abaisse de quelques centimètres le plateau qui porte la substance: tout d’abord l’électromètre cesse de

dévier, puis une conductibilité se manifeste de nou- veau au bout d’un temps qui dépend du déplacement qu’on a fait subir au plateau et qui varie dans le

même sens que lui. Ce résultat s’interprète bien par

une diffusion vers le condensateur, d’une couche d’air ionisé partant du sel ; il s’expliquerait mal par l’exis- tence d’une radiation s’étendant à une distance finie.

Comme d’ailleurs ce phénomène s’observe quelque petite que soit la distance primitive du sel au plateau,

on est amené a conclure que la couche d’air directe-

ment ionisée n’a qu’une épaisseur extrêmement faible.

Cette répartition particulière (les ions, qui se produi-

sent seulement dans la couche de gaz en contact immédiat avec le sel, et ne diffusent ensuite que len- tement dans la masse gazeuse environnante, est propre au phénomène que nous éludions actuelle-

ment et le différencie sensiblement des effets pro- duits par les corps radioactifs.

Pour établir d’une façon précise la nature de l’ioni-

sation étudiée, nous avons fait des mesures de mobi- lité. Une difficulté se présente, due à la distribution

particulière qui vient d’être signalée : pour extraire

un nombre d’ions suffisants de la couche mince où ils

se trouvent, on est conduit à appliquer un champ électrostatique ; on extrait bien alors les ions d’un signe mais, en même temps, ils sont captés par l’élec- trode opposée avant que le courant d’air n’ait pu les entrainer.

Nous avons réussi à produire cet entraînement en

dans lequel le sel actif est placé à l’électrode centrale

qui est de petit diamètre. A cet endroit le champ

resserré est intense ct extrait les ions de la couche de production, tandis que vers les bords, le champ, plus faible, les laisse partiellement entraîner par un courant d’air transversal..

Plusieurs séries de mesures exécutées dans ces

conditions, avec, des échantillons variés de sulfate de

quinine, ont fourni des résultats concordants, et permis d’évaluer à 1 cm par seconde dans un champ

de 1 v. par cm, la valeur moyenne des mobilités des ions des deux signes. On a donc bien afraire il des petites ions.

Effet de la pression et de la nature du gaz.

En diminuant la pression dans une cloche qui ren-

ferme le condensateur et le sel, on peut obtenir un

accroissement considérable de la conductibilité.

10 Nous avons opéré d’abord sur du sel chaullé et

s’hydratant à froid. La matière, placée soit entre les plateaux du condensateur, soit au-dessous du plateau

inférieur en toile métallique, donne d’abord à la pres- sion atmosphérique une certaine conductibilité qui

décroit peu à peu. En diminuant alors la pression, la

conductibilité augmente notablement, surtout lorsque

la pression devient relativement très réduite. Voici.

par exemple, les nombres observés dans une expé-

rience portant sur le sulfate de quinine :

A quoi peut-on attribuer cette influence d’une ré- duction de pression ? A priori, deux hypothèses peu-

vent être tout d’abord envisagées, consistant à ad- mettre, soit l’existence d’une radiation ionisante, qui

aurait une portée plus grande dans une atmosphère plus raréfiée, soit un accroissement d’intensité dans la production des ions, provenant d’une hydratation plus rapide du sel par suite de la diffusion plus facile

de la vapeur d’eau.

Nous avons vu plus haut des résultats qui condui-

sent à rejeter la première hypothèse. La seconde ne

doit pas davantage être retenue. Des pesées précises

nous ont en effet montré que, dans les conditions de

l’expérience, l’hydratation du sel n’était pas activée

par la raréfaction du gaz. Par exemple, un poids de

0,550 gr de sulfate de quinine d’abord déshydraté à

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l’étuve, puis abandonné dans l’air ordinaire pendant vingt minutes, avait repris toute son eau moins 2 mgr, tandis que, dans l’air raréfié, un échantillon analogue, pareillement traité, avait repris dans le même temps 1 mgr. en moins.

Ainsi, le vide n’intervient pas indirectement, par

une action en" quelque sorte intermédiaire sur la vitesse d’hydratation : il a une action directe sur le

phénomène. Cette action peut, d’ailleurs, être com- plexe. Elle peut consister en un accroissement de la vitesse de diffusion dans le gaz ambiante des ions

produits dans la couche gazeuse en contact avec le

sel ; une action de la pression sur la production même

des ions dans cette couche gazeuse est possible égale-

ment.

En opérant dans de l’hydrogène à la pression atmo- sphérique, au lieu de raréfier l’air, on obtient des

résultats de même sens, mais moins marqués.

2° D’autres expériences ont porté sur des cristaux

non déshydratés préalableriient. La conductibilité observée accompagne alorsune déshydratation du sel.

Disons d’abord que, comme dans le cas précédent,

une diminution de la pression entraîne un accroisse-

ment de l’activité, mais en outre certaines particula-

rités méritent d’être signalées avec quelques détails.

Le sulfate de cinchonine et le sulfate de quinine,

tout en donnant des phénomènes de même allure géné- rale, se comportent de rnanières un peu différentes.

Le sulfate de cinchonine abandonné dans l’air ortli- naire à la pression atmosphérique, ne perd pas d’eau et ne donne aucune conductibilité. Quand on diminue

la pression, il perd de l’eau et les phénomènes élec- triques se manifestent. Il est remarquable que la con-

ductibilité ainsi observée est beaucoup plus grande

que dans l’hyclratation du sel primitivement chauffé,

et cependant les variations de poids sont notablement

plus faibles. Par exemple 2 gr. de substance chauffés à 150° pendant quinze minutes ont perdu 50 mgr.

d’eau; en reprenant de l’eau dans l’air ordinaire ils ont donné une conductibilité décroissant peu à peu, durant environ un quart d’heure et ayant une valeur

maxima au début que nous représenterons par 1 ; le

même poids de sel non chauffé a perdu, en 55 minutes,

dans un vide de quelques millimètres de mercure,

quelques milligrammes d’eau seulement, et cependant

il a donné pendant plusieurs heures une conductibi- lité de l’ordre de 50. Ce caractère vient encore nette- ment à l’appui de l’hypothèse d’une action directe du vide sur la production même des ions.

Le sulfate de quinine, dans l’air ordinaire, à la

pression atmosphérique, perd déjà de l’eau lentement

et donne une légère conductibilité. La perte d’eau

s’accélère et la conductibilité augmente notablement.

dès qu’on diminue la pression, mais les effets sont moins marqués que pour le sulfate de cinchonine, bien que la perte d’eau soit plus considérable (de

l’ordre d’un décigramme par gramme dans les condi- tions où le sulfate de cinchonine ne perd que quelques milligramnles) 1.

Dans ces expériences de déshydratation dans le vide,

en plaçant la matière sous le plateau inférieur du con-

densateur (constitué par une toile métallique), nous

avons fait des observations qui concordent avec les faits trouvés précédemment dans l’air à la pression atmosphérique. Quand on abaisse le plateau portant la substance, la conductibilité cesse pendant quel-

que temps pour reprcndre ensuite; quand on le

soulève il se produit au contraire un accroissement momentané du phénomène. Enfin, pendant l’aspiration même, qui se faisait par le fond de l’appareil, la

conductibilité cessait, et se manifestait de nouveau

dès qu’on arrêtait la pomhe. Tous ces faits sont bien d’accord avec l’hypothèse de la dill’usion d’une couche gazeuse ionisée partant du sel; en particulier dans la

dernière expérience on comprend immédiatement que

l’aspiration du gaz vers le bas gêne la diffusion en

sens contraire.

Influence du champ sur la conductibilité.

Quand on opère a basse pression, les conductibilités sont relativement considérables; la précision des

mesures est alors assez grande et le phénomène a

une durée suffisante pour qu’on puisse étudier les variations de la conductibilité avec l’intensité du

clamp.

Les lois suivies sont différentes suivant que le sel est placé entre les plateaux du condensateur, ou sous le plateau inférieur.

Dans les premières circonstances (sel dans le champ),

les conductibilités observées sont très grandes, et sen-

siblement proportionnelles au champ, comme l’in- diquent les résultats suivants relatifs a une pression

de 17 mm, de mercure :

1. Nous avons remarqué, à ce sujet, un fait intéressant à un

point de vue digèrent, de celui que nous envisageons actuelle-

ment. Un échantillon de sulfate de quinine abandonné dans

l’atmosphère du laboratoire perdait lentement de l’eau; exposé

ensuite dans le vide, il éprouvait une perte d’eau beaucoup plus notable; placé de nouveau dans l’air primitif, il reprenait

de l’eau. Ce fait, observe dans toutes nos expériences ne pa- raît pas accidentel; il semble bien établir l’existence à la tem-

pérature ordinaire de deux hydrates du sulfate de quinine, ayant à la même température des tensions de dissociation dif’- lérentes, l’une supérieure, l’autre inférieure, à la pression de

la vapeur d’eau dans l’atmosphère au moment de l’expérience.

(7)

expériences pressions

5 ma-i. conduisent à la même conclusion. On ne trouve en aucun cas la moindre tetîdance à la f(l-

t il ration.

Au contraire, en placoni le sel sous le plateau in- férieur’ du condensateur’ ( toile métallique), on

Fig. 3.

observe une tendance très nette il la saturation pour des champs suffisants. Voici, par exemple, des

nombres obtenus dans ces conditions, avec du sul- fate de cinchonine préalablement chauffé et repre- nant de l’eau (pression : 30 mm. de mercure).

Ces résultats sont représentés par la courbe de la

figure 3. Elle a bien nettement la forme d’une courbe de saturation.

La différence d’allure des phénomènes dans les deux

cas s’explique aisément. Avec le sel sous le condensa- teur, pour des champs suffisants on capte, dans un temps donné, tous les ions qui arrivent dans le con-

champ

ne peut dès lors plus augmente la conductibihte. An

contraire, quand le sel est dans le condensateur, l’ac-

tion du champ devient plus complexe ; non seulement

il agit comme dans le cas précédent, en captant les ions sortis de la couche gazeuse en contact immédiat

avec le sel, mais encore il agit directement sur cette

couche, c’est-à-dire en somme sur la source même

qui ne reste pas constante ; il n’est pas surprenant que le nombre des ions ainsi extraits soit propor- tionnel au champ.

Résumé.

1° La conductibilité de l’air en présence du sul-

fate de quinine en voie d’hydratation ou de déshydra-

tation est bien due à des ions des deux signes.

Ces ions sont du type petits ions à mobilité de 1 cm., dans un champ de 1 volt par cm.

2° Ils sont répartis en très grand nombre dans une

couche extrêmement mince à la surface du sel. On peut considérer le fait comme établi particulièrement par les résultats obtenus en plaçant le sel à différentes distances au-dessous du champ. A partir de cette

couche, ils peuvent ou diffuser simplement s’il n’y a

pas de champ électrostatique, ou être extraits s’il y en

a un. Cette répartition peut expliquer en partie au

moins les difficultés de saturation. On sait, en effet,

que si on place un composé uranique dans un conden-

sateur à plateaux très écartés, la couche d’air ionisée est pratiquement limitée aux 5 centimètres qui

avoisinent le sel, et pour des champs géométriques v/e égaux, la saturation est d’autant plus difficile que l’écartement des plateaux est plus grand.

3° La conductibilité croit très notablement lors-

qu’on diminue la pression, surtout lorsqu’on arrive

aux pressions de l’ordre de 1 cm. de mercure. Il

s’ agit d’un effet direct du vide sur la production

des ions, et non pas seulement d’un effet sur la vitesse d’hydratation.

4° On observe le phénomène de la saturation lors-

qu’on place la substance en dehors du champ élec- trique, à l’encontre de ce qui se passe dans le champ

même.

[Manuscrit reçu le 3 mai 19i1].

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