HAL Id: hal-00895819
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Nouvelles méthodes utilisées pour améliorer les performances de reproduction chez les ovins
Y. Cognié
To cite this version:
Y. Cognié. Nouvelles méthodes utilisées pour améliorer les performances de reproduction chez les
ovins. INRA Productions Animales, Paris: INRA, 1988, 1 (2), pp.83-92. �hal-00895819�
Y.
COGNIÉ
INRA
Nouzilly
Station
de Physiologie
de la Reproduction
37380 Monnaie
Nouvelles méthodes
utilisées pour améliorer les performances
de reproduction
chez les ovins
Pour maîtriser la reproduction des ovins, l’éleveur dispose d’un éventail de méthodes depuis la mise
enoeuvre de pratiques simples - par exemple,
introduire un bélier dans
untroupeau de brebis stimule leur fonctionnement ovarien - jusqu’à l’utilisation de techniques sophistiquées comme par exemple
le transfert d’embryons après un traitement superovulant.
Les
techniques
dereproduction
deplus
enplus préci-
ses
appliquées
à laproduction
ovine reflètent directe-ment la
progression rapide
des connaissances enphysio- logie
de lareproduction. Léquilibre
des mécanismes con-trôlant la
reproduction
repose sur une relation perma- nente entre les centres nerveuxsupérieurs
et les gona-des,
relation assurée par des hormonesglycoprotéiques
ou stéroïdiennes. Les centres nerveux comportent deux
étages,
lepremier (hypothalamus)
contrôlant l’activité du second(hypophyse)
par l’intermédiaire de la gona- dolibérine(GnRH).
Chez lafemelle,
les hormoneshypophysaires
stimulent la croissance terminale des fol- licules(FSH),
la maturation desovocytes
et l’ovulation(LH).
En retour, les stéroïdes ovariensagissent,
soit auniveau
hypothalamique
pour freiner la sécrétion du GnRH, soit au niveauhypophysaire
pour contrôler la sécrétion de LH et FSH(Figure 1).
Leliquide
contenudans la cavité des follicules ovariens est riche en com-
posés
encore mal caractérisés. Parmi cescomposés,
onsait que l’inhibine freine la sécrétion de FSH par
l’hypophyse
et que d’autres messagers interviennent auniveau des
échanges
intra-folliculaires ou au niveau des relations entre différents follicules.L’allongement
de la durée dujour
induit chez la bre- bis uneplus grande
sensibilitéhypothalamique
à larétroaction
négative
des stéroïdes et une diminution de la sécrétion nocturne de mélatonine par laglande pinéale.
Le ralentissement de l’activitégonadotrope
etl’arrêt des
cycles
sexuels sont laconséquence
de ceschangements.
Al’inverse,
l’accélération de lafréquence
de
décharge
de l’hormonehypothalamique
et de la LHchez les femelles mises en
présence
de laphéromone
mâle
("effet bélier")
ou soumises à unephotopériode
décroissante
(augmentation
de la sécrétion nocturne demélatonine) permet
l’induction d’ovulation.Outre la
photopériode
et l’environnement"social",
d’autres facteurs de l’environnement ont des effets surla
reproduction.
L’influence de lanutrition,
de la tem-pérature
et des conditionsd’élevage (stress)
sur le tauxd’ovulation,
la fertilité et la survieembryonnaire
a étéétudiée
(Ortavant 1985).
Il est difficile de faire une revue
synthétique
des tech-niques permettant
de mieux maîtriser lareproduction
étant donné la variété des méthodes
disponibles
et desobjectifs
à àtteindre :-
ajustement
de larépartition
annuelle des besoins ali- mentaires auxdisponibilités (élevages
extensifs del’hémisphère
Sud ayant un faible revenu par tête debétail).
Résumé
________________________Les
périodes
d’anœstrus(saisonnier
oupost-partum)
et le faible taux d’ovulation limitent l’efficacité de lareproduction
chez la brebis. Cet article résume les recherches récentes effectuées dans le but d’améliorer lesparamètres
de lareproduction
dans différentssystèmes
de
production.
Plusieurs méthodes sont
disponibles
poursynchroniser
les chaleurs. Le choix de la méthodedoit
dépendre
dusystème
de lutte utilisé et du niveau deprolificité
souhaité par l’éleveur.Les
avantages
découlant de l’utilisation de latechnique
associant unprogestagène
à PMSGsont
présentés.
Cettetechnique permet
avec succès la mise enplace
de l’inséminationartificielle,
mais une réduction de la variabilité du moment d’ovulation doit être recherchée.Afin d’éliminer les
problèmes
liés aux difficultés de passage desspermatozoïdes
à traversle
cervix,
l’insémination utérine sous contrôlecœlioscopique
estproposée,
surtoutlorsque
de la semence
congelée
est utilisée. Linduction d’ovulations fertilespendant
l’anoestrus saisonnierpeut également
être obtenue en utilisant "l’effet bélier" associé à un traitementprogestagène
et/ou à desmanipulations
de laphotopériode
ou de la mélatonine.Le taux de
prolificité peut
êtreaugmenté
parinjection
degonadotropines (PMSG
oupFSH)
ou immunisation contre les stéroïdes. Limmunisation active contre l’androsténedione
permet
d’obtenir entre 18 et 40 °i°d’agneaux
nés enplus
chez les brebis traitées de différentsgénotypes
et dans différentssystèmes
de conduite destroupeaux.
Chez la brebis Charmoise immuniséependant
4 années successives àl’automne,
ungain
moyen de 0,31 agneau sevréa été obtenu.
L importance
despertes embryonnaires précoces, d’origine
nongénétique, peut
être minimisée parl’apport
deprogestérone exogène
ou la stimulation de la sécrétionendogène
deprogestérone
par lesgonadotropines.
L’estimation du nombre de foetus effectuée en milieu degestation
paréchographie permet d’adapter
les rations des mères à leurs besoins et de réduire la mortalitépérinatale
des agneaux.-
augmentation
de la taille de laportée
et de lafréquence
des
agnelages (élevages
intensifs del’hémisphère
Nordbénéficiant de
prix
de venteplus élevés).
- accélération de l’amélioration
génétique
d’une popu- lation pour augmenter laproduction
delait,
de viandeou de laine.
Quels
que soient lesobjectifs fixés,
l’amélioration desperformances
dereproduction
permetd’augmenter
leniveau de
production
sans accroître le nombre de femel- les dans letroupeau.
Plusieursstratégies
ont été déve-loppées
dans cebut,
nous allons enprésenter quelques
unes, dont les
plus
récentes sont encore du domaine des laboratoires de recherches.1 / Utilisation des techniques
hormonales pour la
synchronisation et/ou
l’induction des chaleurs
La maîtrise hormonale du
cycle
sexuel est basée sur l’association d’unblocage
dudéveloppement
folliculaire et de l’ovulation par laprogestérone (Dutt
et Casida1948)
avec l’administration degonadotropines
stimu-lant la croissance terminale des follicules à la fin de cette
période
deblocage.
1. / / Choix du traitement progestagène
Pour contrôler la
reproduction
chez labrebis,
il estimportant
de bien maîtriser le moment d’ovulation afin de réaliser l’insémination artificielle(IA)
ou la montenaturelle à un moment
prédéterminé
sans avoir à détec-ter les chaleurs. Des substances de
synthèse analogues
à la
progestérone
mais 10 à 20 foisplus
actives, tellesque l’acétate de
médroxyprogestérone (MAP)
et l’acé-tate de
fluorogestone (FGA)
sont administrées à l’aided’éponges vaginales (Robinson 1964)
pourbloquer
l’ovulation. Letype
de traitement ne semble pas avoir d’effetsignificatif
sur le tauxd’ovulation,
mais par con-tre, des différences ont été observées entre traitements sur le moment
d’apparition
deschaleurs,
les taux de fer-tilité et de
prolificité.
LeNorgestomet appliqué
au moyend’implants
sous-cutanés de 3 mg est métaboliséplus rapidement
que le FGAdéposé
sur deséponges vagi-
nales et le moment moyen d’ovulation observé
après
lafin du traitement
Norgestomet
estplus précoce qu’après
FGA
(55
vs 62heures,
P < 0.05,Cognié
et Mauléon1983).
En avançant le moment d’insémination(50
heu-res
après Norgestomet
au lieu de 55 heuresaprès FGA) ,
le nombre
d’agneaux
nés par brebis inséminée n’est pas différent pour ces deux traitements(Cognié
et Mauléon1983).
Lasynchronisation
des chaleurs estplus pré-
cise
après
FGAqu’après
MAP(Pearce et al 1984).
Cecise traduit par l’obtention de taux de fertilité similaire
lorsque
les brebis sont luttées naturellement mais par contre unavantage significatif apparaît
en faveur deséponges
FGAlorsque
l’IAsystématique
est utilisée(Gor-
don
1983).
Plus
récemment,
undispositif intravaginal appelé
CIDR(controlled
internaldrug release)
et contenant 12 % deprogestérone
a étécomparé
en Nouvelle Zélande auxéponges
FGA avec des résultats favorables(Welch 1983).
En France, où
plus
de 15 °!° des brebis sont traitées cha- que année, latechnique
deséponges vaginales (40
mg de FGApendant
12 à 14jours
en saison sexuelle et 30mg
pendant
10 à 12jours
àcontre-saison)
est de loinla méthode la
plus répandue
actuellement.1.
2 / Choix de la dose de PMSG
(pregnant
mare serumgonadotropine)
L’injection
de PMSG à la fin du traitementprogesta-
gène,
stimule la croissancefolliculaire,
avance le débutdes chaleurs et
augmente
le taux d’ovulation(Cognié
et
al 1970) .
La dose degonadotropine injectée
doit êtreajustée précisément
en fonction de lasaison,
de l’étatphysiologique (brebis
allaitante outarie)
et de la race(Thimonier
etCognié 1977).
Chez les races à faibleniveau de
prolificité,
l’induction par PMSG d’ovulations doubles outriples,
améliore la taille de laportée
maiségalement
le taux de fertilité chez les femellespolyovu-
lantes
(tableau 1).
Les brebis naturellementprolifiques
étant
plus
sensibles àPMSG (Bindon et al 1986),
lesrésultats obtenus chez les brebis Romanov
(Cornu
etCognié 1984)
et les croisées Finnoises(Ainsworth
etShrestha
1985)
montrentqu’il
estnécessaire,
chez cesfemelles,
de diminuer les doses degonadotropine
administrées.
1.
3 / Avantages de l’association
progestagène
+PMSG
a / En lutte naturelle,
unegestion du troupeau
plus efficace
La
synchronisation
des chaleurs et leregroupement
desagnelages
dans unepériode
courte, à dateprévue, peut
offrir desavantages :
-
possibilités d’ajuster
l’alimentation(flushing,
distribu-tion de
compléments
en fin degestation).
- surveillance de
l’agnelage permettant
de réduire la mor- talité des agneaux et des brebis.- mises en lots
homogènes d’agneaux
facilitant l’allai- tementartificiel, l’élevage,
le sevrage et la vente.b / Insémination artificielle
En France, l’IA concerne 4 % des brebis. La moitié sont inséminées en dehors de leur saison de
reproduction lorsque
la libido des béliers estfaible,
l’autre moitié pen- dant la saisonsexuelle,
pouroptimiser
l’utilisation des béliers issus de schémas de sélection efficaces.LIA est
pratiquée après
traitement FGA-PMSG utili- sant 400.10spz, déposés
55 ± 1 haprès
le retrait del’éponge
chez les brebis taries et 52 ± 1 h chez lesagnelles.
Le spermepeut
être conservépendant
10 hà 15 C dans une solution de lait de vache écrémé
(Colas 1983).
Pendant la saison dereproduction,
les centresd’IA en France obtiennent en routine une fertilité de 65
à 75 %
(Colas
et Guérin1979).
Les anomalies du spermeaugmentent
enpériode
dejours
croissants et la fertilité destroupeaux
inséminés auprintemps
est réduite sauf si l’on a identifié et éliminé leséjaculats
de mauvaisequalité.
Le sperme de moindrequalité
diminue directe- ment le taux de fécondation et indirectement la taille de laportée
enaugmentant
la mortalitéembryonnaire (Colas
etal 1985). Ainsi,
dans laplupart
des centresutilisant l’IA au
printemps (et
enété),
les béliers sont maintenus dans des conditions dephotopériode
inver-sée
(Colas
et al1984).
Le taux de fécondation est
plus
élevéaprès
IAsysté- matique
chez les brebis détectées en chaleur 36 ± 6 heu-res
qui
ont unpic
de LHapparaissant
entre 36 et 48 heuresaprès
le retrait del’éponge (tableau 2).
L’administration de
progestagène permet de bloquer
l’ovulation, qui
estensuite
provoquée
par injection de
gonadotropine.
Le
traitement
progestagène + PMSG permet l’induction des chaleurs chez des
agnelles de
9-11 1mois.
Chez la brebis traitée avec un
progestagène,
le nom- bre despermatozoïdes
arrivant dans les oviductes est diminué et ladisparition
desgamètes
mâles dans le trac- tusgénital
femelle estplus rapide
que chez la brebis non traitée(Quinlivan
et Robinson1969).
Ceciimplique
quelorsque
l’IA par voie cervicale estutilisée,
elle doit avoir lieu trèsprécisément
6 à 8 heures avant le momentmoyen d’ovulation.
La
possibilité
de contrôler le moment de ladécharge préovulatoire,
et parconséquent
le momentd’ovulation,
en utilisant des
analogues
du GnRH(gonadotrophin- releasing hormone)
a été étudiée(Quirke et al 1979).
Malheureusement , l’injection
de GnRH 24 ou 36 heu-res
après
le retrait deséponges
ou au début des cha- leurs n’améliore pas le taux de fertilité à l’oestrus induit(Fukui et al 1985).
La difficulté de passage du cervix par les
spermato-
zoïdes chez les ovinspeut
être contournée endéposant
la semence dans la lumière utérine sous observation
coelioscopique.
La voiechirurgicale permet
de diminuer 10 fois la dose despermatozoïdes
nécessaires par rap-port
à l’IA cervicale. Ellelaisse,
en outre, uneplus grande
liberté dans le choix du moment d’insémination
(entre
60 et 72 heures
après
le retrait deséponges)
même lors-que de la semence
congelée
est utilisée(Maxwell 1984).
c
/ Mise
àla reproduction plus précoce
Le traitement FGA-PMSG est utilisé sur des
agnelles
de 9-i
mois, ayant
atteint undéveloppement corporel
suffisant
(60
à 65 % dupoids
vifadulte).
Dans larégion
de
Roquefort,
cette méthodeaugmente
lepourcentage
depremière
mise-bas à 14 mois et parconséquent
ladurée de
production
de lait par les brebis Lacaune. Dans cessystèmes intensifs,
où la maîtrise de l’alimentation s’estbeaucoup
améliorée durant les 20 dernières années, le tauxd’agnelage
desagnelles
Lacaune estpassé
de50 % en 1964 à 88 % en 1982
(Perret
etRoussely 1984).
L’induction des chaleurs par un traitementprogestagène-PMSG
des brebis enjuin
ou desagnelles
en août est
pratiquée
sur 1/3 desélevages
de la zonede
Roquefort
et laproportion augmente chaque
année.d / Production désaisonnée d’agneaux
La
plupart
des traitements hormonaux sont effectuésau
printemps
pour tirerprofit
des coursplus
élevés dela viande
d’agneaux
hors saison. Cela entraîne unevariation saisonnière
importante
de la demande aux cen- tres d’IA(tableau 3).
Après
induction deschaleurs,
laproportion
de brebismettant bas est de 70 % et la
proportion d’agneaux
néspar brebis traitée
est de
110 %. On remarquera que lesparamètres
dereproduction
varient defaçon significa-
tive avec la saison
(tableau 3).
Laplupart
des brebisnon
gestantes après
induction des chaleurs retombenten anoestrus et ceci
justifie
le recours à undiagnostic
précoce
degestation
pour remettre ces brebis en lutte leplus rapidement possible.
e
/ Rythme d’agnelage plus rapide
La
présence
del’agneau
et l’intensité de la tétée rédui-sent l’activité ovarienne et le taux de fécondation
après
induction hormonale des chaleurs
post-partum (Hulet
et Stormshak
1972).
Le sevrage des agneaux le lende- main de la mise-bas augmente le taux de fécondationsur œstrus induit de 10 °i° et de 35 % 42
jours après l’agnelage
chez des brebis Ile de France allaitant res-pectivement
un ou deux agneaux(Cognié et al 1974).
Cependant, excepté
dans les pays où leprix
del’agneau
est élevé
(Canada, Israël),
l’allaitement artificiel des agneaux est trop coûteux pour être rentable.L’accélération du
rythme d’agnelage,
avec des traite- mentsprogestagène-PMSG, peut
être obtenue avec desgénotypes productifs (croisements
Romanov ouFinnois) .
Par
exemple,
chez les brebis Romanov enlactation,
la survieembryonnaire
et le tauxd’agnelage
ne sont passignificativement
diminuésquand
l’intervalle entre la mise-bas et lagestation
suivante est de l’ordre de 50jours pendant
la saison dereproduction
et 65jours
encontre-saison
(tableau 4).
2 / Avancer la saison de reproduction
2.
1 /
Enutilisant &dquo;l’effet bélier&dquo;
Dans les
systèmes d’élevage intensif,
on a tendanceà vouloir diminuer les interactions
comportementales
normales entre mâles et femelles. Cela a pour consé- quence de diminuer la
capacité
dereproduction
dans les2 sexes
(Orgeur
etSignoret 1985).
Les brebis en anoes-trus saisonnier ou de
lactation, lorsqu’elles
ontpassé
une
période
isolée desbéliers, réagissent
à la réintro- duction du bélier(&dquo;effet bélier&dquo;)
par une ovulation dans les 2jours qui
suivent. Loestrus a lieu environ 16jours
après,
si le corpsjaune
induit est fonctionnel ou envi-ron 24
jours après
si un corpsjaune
anormal(cycle court) précède
un normal(Oldham
et Martin1978).
Lesmécanismes mis en
jeu
par l’effet bélier ont été bien étu- diés(Martin
et al1986)
et lesapplications pratiques largement développées (Oldham
et Pearce 1984, Oldham etCognié 1980).
Chez des brebis peu
saisonnées,
l’introduction des béliers stimule le fonctionnement ovarien chez laplu- part
desfemelles,
mais le taux de fertilité obtenu est étroitement lié à leur état nutritionnel(Foch et al 1985) .
L’association d’un traitement
progestagène (éponge
FGAou
injection
i.m. de 20 mg deprogestérone)
à l’effet mâlepermet
uneaugmentation significative
du taux de femel-les mettant
bas,
mais pas de la taille de laportée (tableau
5).
L’immunisation
contre
les stéroïdes augmente la prolificité des brebis, l’augmentation étant
d’autant plus importante que le
tauxmoyen de
prolificité de la
raceest
faible.
Les brebis mises en contact avec le mâle à la fin d’un traitement de
synchronisation
des chaleurs ovulentplus
tôt que les femelles
privées
de ce contact(Lindsay
etal 1975) .
Dans ce cas, le taux de fertilité obtenuaprès
une insémination artificielle
précoce (50 h)
estplus
élevéqu’après
une IAplus
tardive(tableau 6).
2.
2 / En manipulant le signal photopériodique
Il est
possible
de lever l’effet inhibiteur desjours longs
sur la
production
de sperme de béliers sélectionnés dansun centre d’IA en réduisant la
période
d’éclairement.Cette méthode est
plus
difficile àappliquer
sur le trou-peau de brebis du fait de la nécessité
d’équiper
des bâti-ments étanches à la lumière.
La mise en évidence d’une
période photosensible
sesituant 16 à 17 heures
après
l’aube chez le mouton(Ortavant 1977)
devraitpermettre
lasimplification
desméthodes de
manipulation
de l’activité sexuelle par laphotopériode.
Un &dquo;flash&dquo; lumineuxpendant
cettepériode
inhibe l’activité dereproduction
en mimant unjour long.
Comme la stimulation par lesjours
courts ne fonctionnequ’après
unepériode d’imprégnation
suffi-sante par les
jours longs (Legan
et Karsch1983),
lareprise
de l’activité ovarienneimplique
que les brebis soient soumises à cette alternance.Après
la fin de lasaison de
reproduction,
le flash lumineux estappliqué
17 heures
après
l’aubependant
2 mois(jours longs) puis
ensuite est
déplacé
entre 8 h et 12 haprès
l’aube(jours courts).
Ce traitement est facile à mettre enplace
dansles
élevages
etpermet
d’avancer lapériode
dereproduc-
tion à la fin du
printemps (Thimonier 1981).
Des étu- des en cours devraientpermettre
d’évaluer l’intérêt éco-nomique
de cette méthodelorsqu’elle
est associée à destraitements hormonaux ou à l’effet bélier.
La mise en évidence du rôle de la mélatonine dans la
perception
par le cerveau de la durée dujour,
ouvre de nouvellesperspectives
pourmanipuler
lareproduction
chez la brebis. L’association d’un flash lumineux et
d’implants
de mélatonine est actuellementexpérimen-
tée sur le terrain
(Chemineau et al 1988) .
L’administra- tion de cette hormonependant
4 semaines à l’aided’implants
souscutanés,
avance le début de la saison dereproduction
des brebis adultes(Staples
etal 1986)
et la
puberté
chez lesagnelles (Moore et al 1984) .
3 / Aug l nenter le taux d’ovulation
La
prolificité
des brebispeut
être améliorée en mani-pulant
le taux d’ovulation par desapproches
très diffé-rentes
(Scaramuzzi
et Radford1983).
Dans les métho-des
physiologiques
modifiant le tauxd’ovulation,
onpeut
inclure l’utilisation desgonadotropines
ou,plus
récem-ment, l’utilisation
d’implants
de mélatonine(Staples
etal 1986). Cependant,
lesprogrès
lesplus importants
effectués dans ce domaine sont liés à la mise aupoint
de
techniques
d’immunisation contre les stéroïdes.3.
1
/ Immunisation
contreles stéroïdes
L’immunisation active ou
passive
contre les stéroïdes modifie la rétroaction ovariennenégative
exercée sur l’axehypothalamo-hypophysaire
etaugmente
le taux d’ovulation. Pour le moment, l’immunisation active(c’est-à-dire
l’animal sécrétant lui-mêmel’anticorps
con-tre
l’immunogène injecté)
est la méthode laplus simple
à mettre en
place
dans la mesure où le niveauplasma- tique d’anticorps
est maîtrisé etreproductible.
Un
conjugué
d’androsténedione et d’albuminesérique
humaine dans un
adjuvant
DEAE dextran(Fecundin-
GLAXO,
Pty Ltd)
administré par voie sous-cutanée 2fois,
à 4 semainesd’intervalle,
apermis
d’obtenir enmoyenne une
augmentation
de 0,60 ovulation par bre- bis immunisée(Smith 1985).
L’évaluation sur le terrain de cette nouvelle
technique
a été menée à
grande
échelleprincipalement
en Aus-tralie
(Geldard 1984)
et en Nouvelle Zélande(Smith 1985)
chez unegrande
diversité de races et desystè-
mes de
production. L’augmentation
maximumd’agneaux
nés est observéelorsque
la lutte commence3 semaines
après l’injection
derappel
chez des brebisayant
une conditioncorporelle
suffisante. Cette augmen- tation varie selon lesgénotypes
étudiés : 18 % en Méri-nos, 31 % en Border Leicester x Mérinos et 40 % chez les
Romney
pures ou croisées(Geldard 1984).
Ces différences
peuvent
être dues à desréponses
àl’immunisation variant avec le
génotype
et/ou au faitqu’une
mortalitéembryonnaire plus importante
est asso-ciée à des titres
d’anticorps
élevés(Boland et al 1986) .
Sur le
plan pratique,
il est intéressant de noter que chez les races ovinesfrançaises étudiées,
legain
d’agneaux
par brebis traitée avec Fecundin estplus
important lorsque
le niveau naturel deprolificité
est faible(Philipon
et Driancourt1987).
Cegain
est maintenuaprès
utilisationrépétée
de ce traitement(tableau 7)
etest obtenu sans une
augmentation significative
des por- téeségales
ousupérieures
à trois(Cognié 1988).
Ce der-nier
point, ajouté
à descharges
en main d’oeuvreplus faibles,
sont desavantages
suffisammentimportants
pour orienter le choix vers les
techniques
d’immunisa- tionplutôt
que vers le traitementprogestagène-PMSG,
dans les zones deproduction
extensive désirant amé-liorer la
productivité
destroupeaux
en saison sexuelle.Par contre, à l’inverse du traitement
progestagène-
PMSG, l’immunisation contre les stéroïdes nepeut
seule induire des ovulations chez les brebis en anoestrus. Dans cettepériode,
il faut donc l’associer à l’effet mâle ou autraitement
progestagène-PMSG (Robinson
et Scaramuzzi1986).
3.
2 / Manipulation de la sécrétion
endogène de FSH
La
synthèse
et la libération de FSH parl’hypophyse
est freinée par une hormone
peptidique, l’inhibine, qui
est sécrétée par les cellules de la
granulosa
dans les fol-licules à antrum. Chez la
brebis,
l’élimination des gros follicules par électrocautérisation(Cognié
etal 1986)
ou par infusion de
liquide
folliculaire(Wallace
et al1985)
est suivie d’une
augmentation
des niveauxplasmatiques
de FSH et du taux d’ovulation.
L’immunisation active de brebis à l’aide d’une
prépa-
ration de
liquide folliculaire,
enrichie eninhibine,
aug-mente
également
le taux d’ovulation mais avec un coef- ficient de variabilité élevé(O’Shea
etal 1984).
3.
3 / Administration exogène de FSH
pour le transfert d’embryons
Le transfert
d’embryons, après superovulation
des bre-bis
donneuses, permet
d’accélérer leprogrès génétique (Smith 1986)
et facilite laproduction
d’animaux trans-géniques (Warld
etal 1984).
Le transfertd’embryons
n’est pas couramment utilisé à cause de la difficulté à obtenir un nombre élevé
d’embryons
de bonnequalité après
traitement par PMSG.L’injection
de 1200 à 1500 Ul de PMSG entraîne undéveloppement
folliculaireexcessif,
un environnement utérin défavorable et ladégé-
nérescence d’une
grande partie
desembryons
chez labrebis traitée. En utilisant une
préparation
de FSH por- cine(pF’SH)
et un traitementséquentiel (injections
matinet soir
pendant
2jours)
on évite ces inconvénients. Cettepréparation permet
de mimer laséquence
hormonalenaturelle observée
pendant
la fm ducycle
eninjectant
la FSH à des doses décroissantes et la LH à des doses croissantes. En moyenne, 7,5 et 5,9
embryons
transfé-rables par donneuse sont obtenus chez des brebis Ile- de-France traitées avec 16 mg de
pFSH respectivement
en saison ou hors saison de
reproduction (Cognié
et al1986).
Laréponse
àpFSH
varie en fonction dugénotype (elle
estplus
élevée chez les races naturellementproli- fiques)
et del’époque
de l’année(tableau 8).
4 / Réduire la mortalité embryonnaire
et la mortalité des agneaux
4.
1 / Réduction de la mortalité embryonnaire
La mortalité
embryonnaire
est un déterminantimpor-
tant des taux de fertilité et de
prolificité
etpeut
être attri-buée,
soit à des anomaliesgénétiques,
soit à un milieuutérin défavorable au
développement
del’embryon.
Ilparaît
difficiled’échapper
auxpremières
sources de per- tes(11
% desembryons présentent
des anomalies létha-les,
Boland etal 1986),
par contre on aessayé
de limi-ter les secondes au moyen de diverses interventions
thérapeutiques.
Il est établi que la mortalité
embryonnaire
survientprincipalement
au cours dupremier
mois de lagesta-
tion(Edey 1969)
etaugmente
dans les situations suivantes :- ovulations
multiples après
un oestrus naturel(White
et
al 1981),
ou induit par traitement hormonal(Luns-
tra et Christenson
1981)
ou immunisation contrel’androsténedione
(Boland et
al1986).
- induction hormonale de l’oestrus
pendant
lapériode prépubère (Quirke
et Hanrahan1977)
oupendant
l’anc!strus de lactation
(Cognié
etal 1975) .
Dans ces
études, l’augmentation
de la mortalitéembryonnaire
est souvent associée à un retard de déve-loppement
desembryons.
L’administration de proges- térone à desbrebis,
5 à 15jours après
lasaillie,
afinde réduire les
pertes embryonnaires
a donné des résul- tats favorables(Pearce
etal 1984)
ou non(Smith
et al1985).
Les interactions entre le niveau nutritionnel des brebis traitées et le métabolisme de laprogestérone
peu- ventexpliquer
enpartie
l’inconsistance de cette théra-pie (Parr et al 1986).
Une
injection
de 100 Ul de HCG(Human
ChorionicGonadotrophin)
12 ±1 jours après
la saillieaugmente
la sécrétion deprogestérone
et le taux de fertilité chez les brebis allaitantes traitées(Kittock
etal 1983) .
Dansune
expérience
menée en France àgrande échelle,
lesbrebis
ayant
reçu uneinjection
de 300 Ul de PMSG 15 5jours après l’IA,
ont un taux deprolificité plus
élevé(181
% vs 165 %,P < 0.05)
mais un taux de fertilitéidentique (57 %)
à celui des témoins non traitées(ITO-
VIC, INTERVET, nonpublié).
Ces résultats montrent que le niveau de mortalité
embryonnaire précoce peut
être diminué(et
semble-t-il d’autantplus
que lesparamètres
dereproduction
sontfaibles chez les
témoins)
enmanipulant
les niveauxplas- matiques
deprogestérone
au moment oùl’embryon
sefixe sur la
paroi
utérine.Le
diagnostic précoce
de gestation permet d’adapter
l’alimentation des brebis
aunombre de foetus portés.
4.
2 / Diagnostic de gestation
etamélioration de la conduite des brebis
pendant la gestation
La connaissance du nombre de brebis
gestantes après
induction des chaleurs hors de la saison normale de
reproduction
et du nombre de foetusportés
par lesmères, permet
à l’éleveur d’unepart
de remettrerapidement
les brebis nongestantes
en lutte et d’autrepart
de mieuxpréparer
les mères àl’agnelage.
Durant les dix dernières années, le
diagnostic précoce
de
gestation
basé sur l’estimation des niveauxplasma- tiques
deprogestérone
18 ± 1jours après
la lutte(Thi-
monier et
al 1977)
a étélargement utilisé,
tout au moinsdans notre pays. Cette méthode est très
précise
pour détecter les brebis non fécondées mais seulement 90 % environ des brebisdiagnostiquées gestantes
mettent bas.La
proportion
de &dquo;faussesgravidités&dquo;
varie selon lestroupeaux
et l’étatphysiologique
des brebis : elle estrespectivement
en moyenne de 13 %, 7 % et 8 % chez les femellesallaitantes,
taries ouprépubères,
et reflètel’importance
despertes embryonnaires
chez ces femel-les. Bien que la méthode soit peu utilisée en
routine,
le nombre de foetuspeut
être évalué aux environs du 100e
jour
degestation
en mesurant lesoestrogènes
totaux ou l’hormone
placentaire lactogène
dans le sang maternel(Thimonier
etal 1977).
Dans un futur
proche,
ces méthodesbiochimiques
seront
probablement remplacées
par lestechniques
uti-lisant les
ultrasons, plus simples d’emploi.
La mise enévidence du flux
sanguin
foetal par effetDoppler
ou ladétection de la
présence
deliquide amniotique
dans l’uté-rus par
échoscopie
sont des méthodes utilisables avecsuccès
pendant
la deuxième moitié de lagestation
mais elles nepermettent
pas une estimation de la taille de laportée (Jardon
eta11984).
L’emploi
del’échographie (real
time ultrasound scan-ning) permet
dedétecter,
à l’aide d’une sonderectale,
laprésence
du foetus dès le 23ejour
de lagestation.
Avecune sonde externe, il est
possible
de déterminer avecprécision
l’état degravidité
et le nombre de foetus(1,
2 ou
plus
de2)
dès le 40ejour
de lagestation.
Endépit
du coût élevé de
l’échographe,
cette méthode a étérapi-
dement
acceptée
du fait de sasimplicité,
de sarapidité (1
000diagnostics
parjour
par uneéquipe
de 3 per-sonnes)
et des bénéfices que l’onpeut
en tirer. Eneffet, l’adaptation
desapports
nutritionnels en fm degesta-
tion au nombre de foetus
permet
une améliorationsigni-
ficative du taux de survie et de la croissance des agneaux nés(Fowler
etThompson 1986).
Le
dosage
duglucose sanguin,
au milieu de lagesta- tion, permet
d’identifier les brebis nécessitant unapport
d’alimentssupplémentaire.
Lasupplémentation
des bre-bis
hypoglycémiques peut
réduire dans des conditionsd’élevage
extensif(Parr
et al1986a)
la mortalitépéri-
natale des agneaux.
4.3 / Contrôle de l’agnelage
Les
agnelages
des brebissynchronisées
sont norma-lement
groupés
dans unepériode
de 7 à 10jours.
Uneinjection
de 16 mg de dexaméthasone 4jours
avant la fin de la durée moyenne degestation
induit la mise-bas dans les 48 à 96 heures(Bosc 1972).
Ensystème
inten-sif,
cette méthode de groupage des mises-bas apermis
une réduction
significative
de la mortalité des agneaux,surtout chez les
primipares (Cognié et al 1980) . Cepen-
dant son utilisation ne
peut
êtreenvisagée
quelorsque
un
nombre
suffisant de casesd’adoption (isolation
desmères de doubles ou des mères
ayant
uncomportement
maternel peudéveloppé)
estprévu
dans labergerie.
L’injection
de 15 à 20 mg de benzoate d’oestradiol est une méthode peu onéreuse poursynchroniser
les agne-lages.
Elle al’avantage
de favoriser la lactation et le com-portement
maternel(Poindron
et al1984) .
Il faut cepen- dant être conscient quel’injection prématurée
d’oestro-gènes (avant
la dernière semaine degestation)
entraînel’avortement des brebis
traitées,
cequi
ne seproduit
paslorsqu’on
utilise la dexaméthasone à mauvais escient.5 / Accélération du rythme
d’agnelage
Différents
systèmes permettant
uneproduction d’agneaux
tout aulong
de l’année etintégrant
à undegré
variable les nouvelles
technologies évoquées
dans cetarticle,
ont étéproposées
dans différentesrégions
du monde(Gordon 1983).
Le succès commercial d’une telleentreprise peut
êtreplus
facilement atteintquand :
- le
génotype
utilisé a un niveau élevé de fécondité : croi- sements Finnois et Romanov(Nord
del’Europe,
USA,Canada)
oulignées synthétiques (Hyfer
enAustralie,
INRA 401 en
France). Lorsqu’on
utilise une raceayant
une
longue période
d’anoestrussaisonnier, l’augmenta-
tion de
productivité
obtenue avec l’accélération durythme d’agnelage
ne suffit pas à compenser les coûts de main-d’oeuvresupplémentaires
et des traitements hormonaux(Cognié et al 1980) .
- les
apports
alimentaires sontadaptés
defaçon
à ceque les réserves
corporelles
mobilisées en fin degesta-
tion et début de lactation soient reconstituées avant la remise en lutte des brebis(Robinson et
al1979) .
- l’intervalle entre
l’agnelage
et la mise enplace
du trai-tement
progestagène-PMSG
estsoigneusement
évaluéen fonction du
génotype
et del’époque
del’année,
defaçon
à minimiser la mortalitéembryonnaire (Tableau 4).
Dans ces
conditions,
3,0 et 3,8agneaux/brebis/an
ontété
produits pendant plusieurs
années successives res-pectivement
par des croisées Romanov(Thimonier
etCognié 1977)
et des Romanov(Cornu
etCognié 1983).
L’utilisation de