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Composés aromatiques et non saturés. Recherches théoriques concernant leur constitution et leurs propriétés

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(1)

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Composés aromatiques et non saturés. Recherches

théoriques concernant leur constitution et leurs

propriétés

Erich Hückel

To cite this version:

(2)

COMPOSÉS AROMATIQUES

ET NON

SATURÉS.

RECHERCHES

THÉORIQUES

CONCERNANT LEUR

CONSTITUTION

ET LEURS

PROPRIÉTÉS (1)

Par ERICH

HÜCKEL.

Stuttgart.

Sommaire. 2014 La théorie de la structure des molécules aromatiques et non saturées peut être faite d’une manière satisfaisante en utilisant une méthode dérivée de celle de Hund et Mulliken, où l’on

cherche à obtenir une approximation pour les fonctions propres des électrons dans la molécule.

On est amené à diviser les électrons de celle-ci en deux groupes : 1° électrons 03C3 ayant une fonction d’onde symétrique par rapport au plan de la molécule; 2° électrons 03C0 à fonction antisymétrique. Le benzène par exemple à 6 électrons 03C0, ceux qui n’interviennent pas dans les liaisons de valence. L’auteur

montre que l’état fondamental de C6H6 peut être envisagé comme une superposition de certaines struc-tures et que l’interaction des électrons 03C0 peut rendre compte d’un grand nombre de particularités telles que : a) énergie des molécules aromatiques et non saturées, existence des radicaux libres; b) propriétés spéciales des anneaux à 6 électrons 03C0; c) propriétés chimiques du benzène vis à vis d’une substitution

double, etc. La théorie n’exige qu’une constante, l’intégrale d’échange, qu’elle ne calcule pas, mais qui se

déduit de la comparaison des énergies de liaison.

Les

propriétés physiques

et

chimiques

des compo-sés

aromatiques

et non saturés montrent un caractère

spécial.

Dans la formulation des chimistes ce caractère est

visible par le schéma de valence de ces molécules.

Dans ce schéma elles sont toutes formulées par des liaisons doubles.

Quoique

cette formulation soit pos-sible pour toutes les

molécules,

dans certains cas, pour le

benzène,

par

exemple,

les

conséquences

de ce schéma amènent des difficultés. Ceci est bien connu dans le

cas du schéma du benzène que Kékulé a donné. La

physique théorique

doit se poser ici deux

pro-blèmes : le

premier

est de démontrer la

signification

des liaisons doubles et surtout la cause des

imperfec-tions des formulations au moyen de ces liaisons. Le

second est

l’interprétation

des

propriétés physiques

et

chimiques

de ces molécules sur la base de leur struc-ture. Le traitement de ce genre de

problèmes

a été rendu

possible depuis

l’établissement de la nouvelle théorie des

quanta

surtout sous la forme de la

méca-nique

ondulatoire.

La théorie de la structure des molécules fait usage en

général,

du fait que le mouvement des noyaux des atomes est

lent,

comparé

aux mouvements des élec-trons. On examine donc d’abord les mouvements des électrons pour les différentes

positions

fixes des noyaux, et

après

on traite les mouvements des noyaux

qui

ont lieu dans un

champ

potentiel provenant

du

système

des électrons et des noyaux

(2).

(1) Conférence faite devant la Société de Physique le

30 avril 1935.

Les publications originales de l’auteur concernant le sujet de la conférence sont : E. HÜCKEL. Z. Physik, 1930, 60, 423; 1931.

70, 20 i ; 1931, 72, 310; 76, 628; 4 933, 83, 632. Papers and discussions o/’ lhe International conférence on Physics,London 1934,

vol 2, p. 9.

(2) BORN et Il. ÛPP&NHB[MER. Ann. de Physik, 1927, 84, 457.

Pour les molécules

polyatomiques

il est

impossible

d’exécuter ce

plan

d’une

façon

progressive.

Il suffit d’ordinaire d’examiner la structure

électronique

pour

ces

configurations

des noyaux dont on connaît la

stabi-lité par les

expériences chimiques

ou

physiques.

Ce traitement

peut

être considérablement

simplifié

si

l’arrangement

des atomes

possède

des

symétries.

En

outre,

en traitant les

propriétés particulières

des

molécules

envisagées

ici,

il suffit pour la

plupart

des

cas de traiter le mouvement de ces électrons

qui

peuvent

être attribués aux seconds traits de valence

des doubles liaisons.

Il y a deux raisons pour

agir

ainsi. Voici la pre-mière :

Les électrons attribués aux seconds traits des doubles liaisons sont liés

plus légèrement

que le reste des

élec-trons. Ce fait est connu par les

expériences chimiques

et par les

propriétés

physiques

de ces molécules. Voici la seconde raison : Dans les molécules que

nous

considérons,

l’arrangement

des directions de valence est dans la

plupart

des cas

plan.

Alors on

peut

déduire par des réflexions

théoriques

que les ondes attribuables à ces électrons sont

représentées

par des

fonctions

antisymétriques

par

rapport

à ce

plan.

Au contraire les fonctions

qu’on

doit attribuer au reste des électrons sont

symétriques

par

rapport

à ce

plan.

Nous

appelons

les électrons

ayant

une fonction

anti-symétrique

électrons 7t et ceux,

ayant

une fonction

symétrique

électrons s. Les électrons doivent être

attribués aux seconds traits des doubles liaisons. La

première raison, à

savoir que les électrons 7t sont

plus légèrement liés,

a pour

conséquence

qu’une

varia-tion de la distribuvaria-tion des électrons 7t ne

produit

que

très peu d’effet sur la distribution des électrons c par

les forces de Coulomb et de

polarisation.

(3)

La seconde

raison,

à savoir que les fonctions des

électrons T: et c sont de

symétrie

différente,

a pour

conséquence

que l’action de résonance

caractéristique

pour la

mécanique

ondulatoire

disparaît

entre les deux sortes d’électrons.

Ainsi le

problème

est

principalement

réduit au trai-tement de l’action mutuelle des électrons x dans les dif-férentes molécules

aromatiques

et non saturées.

Nous allons illustrer ce traitement par

l’exemple

de

Fig. l. - Les élec-Lrons de valence dans le benzène. e 6-électrons; fonctions symétriques. x n-électrons; fonctions an tisy-métriques par rapport au plan de la molécule.

la molécule de benzène.

L’expérience

chimique indique

que cette molé-cule est

plane

et

possède

la

symé-trie d’un

hexagone régulier.

Cet

arrangement n’est,

au moins pour

la molécule libre de

benzène,

pas en

contradiction avec les résultats des

analyses

par les rayons X et les rayons

électroniques. Quoique

l’ex-ploration

des

spectres

Raman du benzène

liquide

sur la base de cet

arrangement

donne certaines diffi-cultés

(1),

nous admettons cette

con-figuration

des atomes.

Dans la molécule de

benzène,

chaque

atome de carbone

apporte

avec lui six

électrons,

dont deux

appartiennent

au niveau K. Ceux-ci ne

participent

pas

aux liaisons

chimiques.

Avec les

quatre

électrons

res-tants,

chaque

atome de carbone fournit trois électrons du niveau G aux trois liaisons de valence

simples

issues de cet atome de sorte

qu’on

peut

attribuer

con-jointement

avec les électrons des atomes

d’hydrogène

une

paire

d’électrons à

chaque

liaison

simple.

Ceci est

indiqué

dans la

figure

par des

points.

Nous ne voulons pas discuter à fond la manière dont cet

arrangement

est à décrire selon la

mécanique

ondulatoire. Il est essentiel que ces électrons forment

un groupe

complet

dans le sens du

principe

d’exclu-sion de Pauli. Il est

également

essentiel que les

fonc-tions attribuées à ces électrons soient

symétriques

par

rapport

au

plan

de la molécule. Maintenant pour

chaque

atome de carbone il reste un électron avec une

fonction propre

ayant

un noEUd dans le

plan

de la

molécule,

c’est-à-clire une fonction

an tis ymé trique. No us

avons

appelé

un tel électron un électron x. Nous avons

désigné

sur la

figure

ces électrons par des

petites

croix. La

figure 2

montre

qualitativement

la distribution de la

charge

d’un tel électron. La

charge

est zéro dans le

plan

et elle a deux maxima au-dessus et au-dessous de

l’atome de carbone. Nous devons nous

représenter

que

cette distribution de

charge

stabilise

l’arrangement

plan

de la molécule

(2).

Il

s’agit

maintenant d’examiner l’action mutuelle

entre les six électrons x dans le benzène.

Deux méthodes se

présentent

pour cette

investiga-tion. La

première

méthode est essentiellement la même

(1) G. PLACZEiç. Leipziger l’ortrâge, Leipzig, 1931, p. 100.

(2) E. Z. l’hysik, 1930, 60, 423 ; 1931, 73, 1.

que celle que Heitlcr et London ont

développée

pour la

molécule

d’hydrogène

(1).

La seconde méthode est

essentiellement la même que celle que Ilund et Mulliken

ont

employée

pour l’étude de la structure des

molé-cules

ayant

un

plus grand

nombre d’électrons.

Fig. 2. - Courbes de densités de charge constantes d’un x-élec.

tron dans le plan perpendiculaire au plan des noyaux

conte-nant le noyau de carbone.

La méthode

correspondant

à celle de Heitler et Lon-don que nous

appelons

la méthode n° 1 tente d’obtenir

une

approximation

pour les fonctions propres des électrons r, par des fonctions définies des atomes

sépa-rés.

Le trait essentiel dans ce genre

d’approximation

est

l’effet

d’échange

des électrons. La

grandeur

caractéris-tique

de cette méthode est

l’intégrale d’échange

J.

Weyl

et Rumer

(2)

ont donné la forme la

plus simple

à

l’application

de cette méthode aux molécules

plus

compliquées.

Elle a été

appliquée

sous cette forme par

Pauling

et ses collaborateurs

(3)

à un

grand

nombre de molécules non

saturées, aromatiques

et condensées. La méthode de Hund et Mulliken

(~),

que nous

appe-lons la méthode n°

2,

cherche à obtenir une

approxi-mation pour les fonctions propres des électrons dans la

molécule,

dans le sens de la méthode de

Hartree,

deve-loppée

pour les atomes.

Chacune de ces fonctions propres inclividuelles

s’étend à la molécule entière. Elles

représentent

des (1) yV. HEITLER et F. LoNDON. Z. Physik 1921, 44, 455. ’

(°-’) H.

OTEYL. Nachr. D. Ges. D. Wlssensch., Klasse,

~930, p. 285; 1931, p. 33; H. WEYL, G. RIMER. l6id, 1932, p. 371;

G. RUMER, E. TELLER et H. WEIL. Ibid. 1932, p. 499.

(3) L. PAULNG. J. Cliem. Phys., 1933, 1, 280; L. PAULING et

G. 1V. WarLAND. 1933, 1, 362; L. PAULING et Z. SuFRmAN. Ibid., l933,

1, 606, 679 ; G. W. "VHELAND. Ibid., 1934, 2, 414; Z. SIIERMAN. Ibid. 1934, 2, 45~.

(~) F. HUND. Z. Physik, 1929, 5i, 759; 1929, 63,719; It. S.

(4)

ondes modulées

qui peuvent

être des ondes station-naires ou circulantes.

Après

cette courte

caractéristique

de ces deux

méthodes nous allons les décrire et discuter leurs

con-séquences.

La méthode I

représente approximativement

la fonc-tion

globale

des 6 électrons - dans

l’espace

de

configu-ration par une combinaison linéaire des

produits

des

fonctions propres, se

rapportant

aux atomes

séparés.

Ne sont admises que les comhinaisons linéaires

qui

satisfont au

principe

d’exclusion tout en

respectant

le

spin

des électrons. Entre celles-ci il faut choisir d’une manière

spéciale

un

jeu

des combinaisons linéai-rement

indépendantes.

Si nous nous bornons au calcul

de l’état

fondamental,

il suffit de déterminer cellt s de

ces combinaisons

qui correspondent

au

spin

résultant zéro : Leur détermination

peut

être faite selon une

méthode donnée par Rumer

(1).

Il en résulte que ce

jeu

~3e combinaisons contient

cinq

fonctions linéairement

indépendantes.

Ces

cinq

fonctions

peuvent

être attri-buées aux

cinq

schémas différents de valence que montre la

figure

3.

Les

cinq

fonctions

participant

à l’état fondamental

correspondent

aux

cinq

schémas :

Fig. 3.

Les deux fonctions mA et 4$B

correspondent

aux

deux structures de

Kékulé,

les trois fonctions 4>D

et

correspondent

aux trois structures de Dewar. Les traits

ponctués

sont les liaisons des électrons c.

Les traits

pleins indiquent

les schémas de valence des électrons 7c.

Toute autre

structure,

par

exemple

celle de

Claus,

correspond

à une certaine combinaison linéaire de ces

cinq

fonctions.

Ces

cinq

fonctions ne sont pas des fonctions propres,

c’est-à-dire

qu’elles

ne

représentent

pas des états

d’énergie

définie.

Les états

d’énergie

définie,

c’est-à-dire les états

sta-tionnaires,

sont

plutôt

déterminés par un

problème

sécu-laire. A ces états

appartiennent

certaines

combinai-sons linéaires des

cinq

fonctions,

de CD A

à

(DE-Par

exemple

l’état fondamental

peut

être

envisagé

comme une certaine

superposition

des deux

struc-tures de Kékulé et des trois structures de Dewar. Les fonctions

correspondant

à ces structures

participent

donc dans une

proportion particulière

à l’état

fonda-mental. Cette

proportion

particulière

est t donnée par

les coefficients de la formule de la

figure

3.

La méthode 1 montre comment le schéma de valence

classique

qui

est en défaut

ici,

peut

être

élargi

d’une manière très satisfaisante. Elle montre

particuliè-rement

qu’on

ne

peut

pas localiser les liaisons doubles

dans le benzène. Mais les résultats

quantitatifs

de la méthode ne sont pas satisfaisants. C’est d’abord le cas

pour les valeurs de

1 énergie

(4)

que donne cette

méthode. Dans le cas du benzène par

exemple,

on

obtient pour

l’énergie

d’échange

des électrons 7c la valeur

2,69

J.

Au

contraire,

pour trois liaisons doubles isolées on

obtiendrait la valeur 3 ~I. Comme

l’intégrale ./ d’échange

est

plus petite

que

zéro,

cela voudrait dire que l’état de liaison dans le benzène a une

énergie plus grande

que

l’état de liaison des trois liaisons doubles isolées. Tout chimiste sait

qu’en

réalité le contraire est vrai.

Cette

imperfection

de la méthode 1 en ce

qui

con-cerne les résultats de

l’énergie

se montre non seu-lement dans le cas du

benzène,

mais aussi dans celui

des au tres

composés aromatiques

et non saturés.

La méthode 1 se restreint à la

première

approxima-tion de la théorie de Heitler et London.

Fig. 4.

On

peut

donc faire les mêmes

objections

envers cette

méthode

qu’envers

la

première approximation

de cette théorie. Cette méthode donne une valeur

approchée

des fonctions propres des molécules par des fonctions définies des atomes

séparés.

Mais en

réalité,

les fonc-tions propres des états

plus

élevés des atomes

séparés

participent

aussi à la fonction moléculaire. On

peut

aussi

exprimer

cela en disant que cette méthode

néglige

la

polarisabilité

des atomes. En outre il n’est pas tenu

compte

du fait que les deux électrons

peuvent appartenir

avec une certaine

probabilité

au même atome dans le même état. En

général

il est très difficile d’évaluer les

conséquences

de ces omissions sur les résultats

quantitatifs.

Nous pouvons

cependant

(1) E. HÜCKEL. Papers and Discussions ol the international

(5)

affirmer que les résultats des valeurs

d’énergie

ne

s’accordent pas avec

l’expérience.

En outre la méthode 1 n’est pas

applicable

aux

problèmes

qui

concernent le

comportement

chimique

des

composés aromatiques

et non saturés.

La méthode n’est surtout pas

capable

d’interpréter

les

propriétés

particulières

des anneaux contenant six électrons r, De

plus,

la méthode donne pour les

ben-zènes substitués un

dérangement

de la distribution de

charge

dans la molécule avec

laquelle

la tenue réactive des benzènes substitués ne

peut

être accordée.

Nous donnons une brève démonstration de ces deux

affirmations.

Il a été reconnu

déjà

en 1891 par

Bamberger

que le

nombre six

joue

un rôle

particulier

dans les anneaux

aromatiques

ou non saturés. En

fait,

ce n’est pas le

nombre six des

atomes,

mais

plutôt

le nombre six des électrons x

qui

est

responsable

de ce résultat.

La

figure

4 montre que l’anneau des

cinq

atomes de carbone

C5H,,

dans des

composés

avec les alcalis se

présente

comme ion. On doit attribuer à cet ion six

électrons 7t. Au contraire l’anneau de

sept

atomes

C7H7

ne forme pas de tels

composés

alcalins. Un autre

exemple

démontrant ce fait est le

pyrrol (C!¡.H!~)NH,

à

qui

on doit attribuer six électrons. Il ressemble assez

dans ses

propriétés chimiques

au benzène. Comme dans ces

composés

le nombre des électrons 7t ne

s’accorde pas avec le nombre des

atomes,

la méthode 1

ne

peut

pas être

employée

ici,

car la méthode suppose

qu’on

attribue à

chaque

atome un et seulement un

électron z.

En ce

qui

concerne les réactions des benzènes

substitués,

comme par

exemple

la nitration du

toluène,

il existe ici une action directrice du

substituant,

c’est-à-dire que les

trois-produits

de réaction

possibles

ne se forment pas en

quantités égales.

Nous en avons une démonstration par la

figure

5. Il

se forme

principalement

les ortho et para, et en quan

tité moindre du métanitrotoluène. Les différences

entre les chaleurs d’activation sont une mesure quan-titative de l’action directrice pour les réactions en

posi-tion différente. On constate que ces chaleurs sont peu

différentes pour les

positions

ortho et para, mais bien

plus grandes

pour la

position

méta. Le genre d’action directrice

dépend

de la nature du substituant. On

peut

désigner

le groupe

CH3

contenu dans le toluène comme groupe

négatif,

parce

qu’il

tourne son côté

négatif

vers l’anneau. Pour un substituant

positif,

le groupe acide COOH par

exemple,

l’état des choses est inverse. Dans

ce cas, il se forme

principalemont

le

composé

méta;

le

composé

orflo se forme en

quantité

moindre et le

composé

para en

quantité

négligeable.

Une telle action

prononcée

des substituants

qui

s’étend à la molécule entière, est

parfaitement

caracté-ristique

des

composés aromatiques

et non saturés.

Elle

n’apparaît

pas chez les

composés

saturés. On sera donc

obligé

de rendre

responsable

de cette action le

changemen

t dans

l’arrangement

des électrons 7t

causé par le substituant. Il est

possible

de déterminer

sur la base de la méthode 1 par un calcul de

perturba-tion la manière dont la

symétrie

de la distribution de

charge

des électrons r sera modifiée par le substituant.

Cette modification est

principalement

due aux états excités du benzène non

perturbé.

Il en résulte que par un certain

substituant,

la distribution de

charge

serait

perturbée

chez les atomes méta et ortho de la même

manière,

tandis que chez l’atome para elle le sera de manière différente. Ceci est en contradiction avec la distinction trouvée par

l’expérience

pour la

position

méta. La raison de ce désaccord doit être attribuée à

l’imperfection

de la méthode 1

déjà

mentionnée.

Fig. 5.

Elle

néglige

la

possibilité

que chez un atome deux électrons

puissent

être en même

temps

dans le même état. Par

suite,

celle méthode ne donne

qu’une partie

des états excités

qui

contribuent au

dérangement

de la

charge.

Nous avons donc vu que pour le traitement des trois

points

mentionnés : contenu

d’énergie,

rôle

particulier

du nombre six des électrons in,

comportement

chi-mique, la

méthode 1 est insuffisante. Mais nous verrons

qu’au

contraire,

la méthode II donnera pour tous ces

points

mentionnés,

des résultats

satisfaisants,

En

outre,

elle se montrera

capable

d’interpréter

quelques

autres

particularités

du

comportement chimique

des

composés

aromatiques

et non saturés.

Nous avons

déjà

mentionné que la méthode II

(6)

ondu-Fig. 6.

latoire pour les électrons x dans le sens de la méthode de Ilarlree du

champ

self consistant.

La fonction propre de l’onde

globale

de tous les électrons -ru est écrite co mme

produit

des fonctions propres

partielles qui

sont attribuées aux électrons x

particu-liers

Chaque

fonction

partielle

s’étend à la molécule

en-tière. Les fonctions

partielles

correspondent

aux orbites

d’électrons dans la théorie

plus

ancienne des

quanta.

Une telle fonction

partielle

d’un électron 7t est à

déterminer dans le

champ

des noyaux, à

partir

de la dis-tribution de

charge

des électrons c et de tous les

élec-trons x

excepté

celui que nous

envisageons

justement.

Ce

champ

doit être

self-consistant,

c’est-à-dire que les fonctions

partielles

doivent être

ajustées

de telle

ma-nière que chacune d’elles soit une solution de cette

(7)

Cette méthode

néglige

d’abord

l’échange

des

élec-trons x. Mais un calcul

plus

exact montre que cette

omission dans notre cas est d’une

importance

moindre. La cause en est que la contribution d’un électron -x à

la densi!é de

charge

dans un atome de carbone est

petite

relativement à la densité totale.

On obtient alors une bonne

approximation

si on

pro-cède de la

façon

suivante : on

regarde

le

potentiel,

c’est-à-dire le

champ

self-consistant comme étant le même pour toutes les fonctions

partielles

et on

déter-mine dans ce

champ

les fonctions

partielles

et leurs valeurs propres

partielles.

La valeur de

l’énergie

totale

peut

être alors calculée avec une bonne

approxi-mation comme la somme des valeurs propres

partielles

de toutes les fonctions

occupées.

Pour déterminer les fonctions et les

énergies

par-tielles,

on

agit

de la

façon

suivante : on suppose que le

potentiel

entier

peut

être

représenté

par une

superpo-sition des

parts

attribuées aux atomes de carbone

séparés.

Si ces

potentiels séparés

ne se

superposaient

pas, il

correspondrait

à

chaque potentiel réparé

une

valeur propre et une fonction propre définie.

Comme en réalité les

potentiels séparés

se

superpo-sent,

il

n’est,

selon l’effet bien connu de

tunnel,

plus

possible

d’attribuer un électron à un atome défini. Plutôt

chaque

électron

peut

être trouvé chez

chaque

atome.

Nous considérons d’abord le cas le

plus simple :

si nous avons deux atomes avec deux

électrons,

ceci étant le cas pour

l’éthylène,

on

obtient,

au lieu de deux fonctions

séparées

avec la même valeur propre, deux fonctions différentes. L’allure de ces deux fonctions

sur un côté du

plan

de la molécule est

représentée

qualitativement

sur la

figure

6. Parce que la fonction propre d’un électron 1t est

antisymétrique

relativement

au

plan

de la

molécule,

les fonctions ont

naturelle-ment le

signe

inverse de l’autre côté de ce

plan.

On

voit que les fonctions propres sont des ondes station-naires modulées. Il leur

correspond

différentes valeurs propres.

Cette situation des deux atomes avec des valeurs et des fonctions propres

égales, agissant

l’un sur

l’autre,

a une certaine

analogie

avec la situation de deux sys-tèmes oscillants

mécaniques

de même

fréquence

qui

sont

accouplés.

Pour deux

pendules

de même

fréquence

se

produit

un effet de résonance. Ils ont deux vibra-tions

caractéristiques :

la vibration

symétrique,

pour

laquelle

les

pendules

oscillent en

phase,

et la vibra-tion

antisymétrique

pour

laquelle

ils oscillent en

oppo-sition de

phase.

A. la

vibration

symétrique correspond

la

fréquence

la

plus

basse et à la vibration

antisymétrique,

la fré-quence la

plus

élevée. La différence des deux

fréquences

et les vibrations propres sont déterminées par un

pro-blème séculaire.

Dans le cas de la

mécanique

quantique,

les valeurs

propres

d’énergie

correspondent

aux

fréquences

méca-niques,

les fonctions propres aux vibrations

caractéris-tiques.

Le

degré

de

couplage

dans ce cas est

déter-miné par une certaine

intégrale

que nous

appelons

l’in-tégrale

de résonance et que nous

désignons

par la

lettre

P.

Sa valeur

dépend

du

degré

dans

lequel

la fonction proprc d’un des atomes recouvre le

potentiel

et la fonction propre de l’autre atome.

Les valeurs propres de

l’énergie

et les fonctions propres aussi dans ce cas, sont déterminées par un

problème

séculaire. Pour deux

atomes,

l’énergie

mu-tuelle pour les deux états s’écrit :

L’état

comprenant

+ ~

correspond

à la fonction

synétrique,

l’autre à la fonction

antisymétrique,

par

rapport

aux deux atomes de carbone. ,

La

grandeur

a

représente l’énergie

de Coulomb dela

charge

d’un atome dans le

champ

de l’autre.

Les états obtenus

peuvent

être maintenant

occupés

de manière différente en satisfaisant au

principe

d’ex-clusion. Ceci est

représenté

d’une

façon

symbolique

sur la

figure

6. La

position

des traits

ponctués

repré-sente

l’énergie

de résonance pour les états

partiels

dif-férents. Le nombre des

petits

traits tirés vers le haut

montre pour

chaque

état le nombre des électrons par

lesquels

il

peut

être

occupé.

Ce nombre est

toujours

1

deux pour des étals non

dégénérés,

quatre

pour des

états doublement

dégénérés,

etc. Nous avons ici

seule-ment des états non

dégénérés.

L’état fondamental est obtenu en

occupant

double-ment l’état

d’énergie

la

plus

basse. Ceci est

représenté

symboliquement

sur la

figure.

Le trait

plein

horizontal

signifie qu’un

état est

occupé

et le nombre des

petits

traits vers le bas

signifie

le nombre des électrons dont l’état est

occupé.

Le

point

noir

représente

la valeur moyenne de

l’énergie

de réso-nance par électron 7t pour l’état fondamental de la

molécule. De

même,

les fonctions et valeurs propres

des électrons sont dessinées pour les chaînes de trois et de

quatre

atomes de

carbone,

c’est-à-dire pour le radical

allyle

et pour la molécule de butadiène

(liai-. sons doubles

conjuguées).

Elles sont déterminées par

un

problème

séculaire du troisième ou

quatrième

ordre

respectivement.

Généralement,

on obtient un nombre de fonctions propres

égal

au nombre des atomes de carbone. Pour

unc mulécule

définie,

les

éiiergies partielles

croissent avec le nombre des noeuds entre les atomes de la fonction propre y

appartenant.

Un état

n’ayant

pas un noeud entre deux

atomes,

contribue au relâchement.

On voit par la

figure

que la valeur absolue de

l’éner-gie

de liaison moyenne par électron 1t; est

plus petite

dans le radical

allyle

que dans

l’éthylène

et que cette

valeur dans

l’éthylène

est

plus petite

que celle dans le

butadiène. Le dernier fait s’accorde avec le fait

d’expé-rience que la liaison double

Ponj*ugiiée

est

plus

favo-rable par

rapport

à

l’énergie qu’une

liaison double iso-lée.

Pour le butadiène dans l’état

fondamental,

la fonc-tion sans nceud et la fonction avec un ncnud sont

(8)

charge

des électrons x

est plus

grande

entre les atomes

de carbone extérieurs

qu’entre

ceux de l’intérieur.

Mais elle ne

disparaît

pas là. Cet état de choses est

représenté

par la formule suivante : C= C - C= C. Mais la liaison moyenne ne

peut

pas être

envisagée

comme unc liaison

simple

ordinaire.

D’après

nos

idées,

le nuage de

charge

des électrons 7C

stabilise

l’arrangement

plan

des directions de valencc. Pour les liaisons doubles

conjuguées,

ce nuage est

plus

mince entre les atomes intérieurs

qu’entre

ceux de

l’extérieur et entre les deux atomes d’une liaison double isolée. Par

suite,

la stabilité de torsion entre

les atomes intérieurs devrait être

plus petite

que pour

une liaison double isolée. C’est confirmé par

l’expé-rience

chimique.

Il n’existe pas d’isomères des I)utadiènes substitués dont l’un résulte de l’autre par une rotation autour de

l’axe Néanmoins nous devons admettre que

l’arrangement

plan

est stable aussi dans ce cas.

Pour-tant il n’est pas suffisamment stable pour

empêcher

la rotation

pendant

un

temps

assez

long.

On

peut

calculer de la même manière que pour les chaînes

ouvertes,

les états des électrons x pour d’autres molécules non saturées et

aromatiques.

Les résultats pour les valeurs propres

partielles

de ces états pour

un choix de ces combinaisons sont montrés dans les

figures

10, 13,

1~

(voir

plus

loin).

Généralement des états

dégénérés peuvent apparaître.

C’est le cas par

exemple

pour le benzène

(fig. ’ ~).

La

dégénération

de l’état

supérieur

occupé

dans l’état fon-damental

provient

du fait que dans cette molécule des ondes circulantes sont

possibles.

Il y a une onde

tour-nant à droite et une antre tournant à

gauche,

avec la même

énergie.

Naturellement on

peut

obtenir par

superposition

de ces deux ondes

circulantes,

deux ondes stationnaires différentes. Une discussion

plus

détaillée des fonctions propres montre que la distribution de

charge

de l’état fondamental

possède

une

symétrie

sénaire. Par

suite,

il n’est pas

possible

dans le cas du

benzène de localiser les liaisons doubles.

Nous considérons maintenant l’un

après

l’autre les résultats de la méthode Il en relation avec les trois

points

suivants :

a)

Contenu

d’énergie

des différentes molécules non saturées et

aromatiques ;

b)

Comporte-ment distinct des anneaux contenant six

électrons;

c) Comportement chimique

des différentes molécules. Nous voulons définir pour la suite comme

énergie

d’un

composé

le montant

d’énergie qu’il

faut

dépenser

pour

séparer

la molécule en ses atomes.

a) Energie

des molécules

aromatiques

et non satu-rées. - La méthode II

permet

une

comparaison

théo-rique

entre les

énergies

des

composés

différents. Les différences des contributions que les électrons n appor-tent à

l’énergie

des

composés

différents,

peuvent

être calculées comme

multiples

de

l’intégrale

de résonance

~.

Pour cette raison il serait désirable de calculer cette

intégrale théoriquement.

Cependant

l’exécution d’un tel calcul

parait

être à

peine

possible.

Mais on

peut

pro-céder de la manière suivante : on déduit des nombres

expérimentaux pour

les

énergies

des

composés

différents la

grandeur ~

et on examine à

quel degré

les valseurs

de ~

obtenues pour des

composés

différents sont trou-vées constantes.

Constantes de liaisons employées pour le calcul de Ecale :

(C-H) = 93,9

(C-C) -

72,6 (C=C) = 128,3 Cal. Kg.

Fig. 7. Les

énergies

des

composés

saturés et celles des

com-posés

non saturés contenant seulement des liaisons doubles isolées

peuvent

être comme on le

sait,

compo-sées en bonne

approximation

additivement à l’aide des

contributions constantes

qui

sont attribuées aux liaisons

séparées.

Nous

appelons

ces contributions : « constantes de liaison».

(9)

liaisons doubles

conjuguées

et

aromatiques

une telle

composition

additive par des contributions constantes

n’est pas

possible.

Les déviations de l’ad~litivité sont

dues,

d’après

notre

avis,

au fait que

l’énergie

de

réso-nance moyenne des électrons « dans ces

composés

est différente de celle dans les liaisons doubles isolées.

Sur la

figure

7 nous avons inscrit dans la

première

colonne pour

quelques

composés

les valeurs de

l’énergie

déterminées par

l’expérience,

en

grandes

calories par

Mol. Dans la colonne suivante on trouve les valeurs de

l’énergie

calculées par les constantes de liaison. Pour cela nous nous sommes servis des nombres

représen-tant les consreprésen-tantes de liaison

placées

sous le trait. Les

valeurs F calculées sont donc évaluées en

supposant

que

l’énergie

de résonance d’un électron soit dans tous les

composés

la même que dans une liaison double iso-lée. Cette

supposition

ne se réalisant pas, les valeurs calculées doivent différer des valeurs observées.

Comme on le

voit,

les valeurs calculées sont

toujours

plus petites

que les valeurs observées. Cela veut dire que les atomes de carbone sont liés

plus

fortement dans tous ces

composés

que dans une liaison double isolée.

Quoique

nous ne

puissions

pas calculer ces déviations

entre et

Fobs

d’une

façon absolue,

notre théorie nous

permet

de calculer ces valeurs comme

multiples

de

l’intégrale

de résonance

~3.

Dans le cas du

benzène,

par

exemple, l’énergie

de résonance des électrons 7t vaut

8 ~.

Pour trois liaisons doubles isolées elle vaut 6

[1.

Nous devons donc identifier la

dilférence p

avec la différence

Fobs

-

Il s’ensuit la valeur

18,5

kilocalories par mol pour

l’intégrale

de résonance

~3.

De la même manière on

obtient pour les

énergies

observées et calculées des autres

composés pour fi

les nombres donnés dans la dernière colonne. La concordance est bien

satisfaisante,

vu le

procédé

appliqué.

La théorie est donc

capable

de

représenter

les

énergies

des différents

composés

d’une manière satisfaisante.

Le calcul des

énergies

relatives aux

composés

aroma-tiques

et non saturés sur la base de notre théorie donne aussi la solution d’un

problème

très

important

de la chimie

organique.

C’est le

problème

de la stabilité de certains radicaux libres.

En

général

les radicaux libres comme par

exemple

le

méthyle

CH3

ne constituent pas des

composés

stables.

Là où on

pourrai t

attendre leur création dans une réaction

chimique,

habituellement les radicaux ne sont pas

sai-sissables. Il

apparaît plutôt

des

composés qui

sont

produits

par la saturation des valences libres des

radi-caux.

Si on enlève par

exemple

au chlorure de

méthyle,

comme il est

représenté

dans la

figure

8,

le chlore par

un mé tal,

il ne se forme pas de

méthyle,

mais de l’éthane. Il faut admettre que deux

méthyles produits

se combi-nent instantanément en éthane. Ce genre de réaction est connu sous le nom de

synthèse

de

Wurtz-Fittig.

Lorsqu’en

1900

Gomberg appliqua

cette méthode pour

produire

de

l’hexaphényléthane

à

partir

du

tri-phénylchlorométhane,

il remarqua que, en solution il

ne

pouvait

pas exister

d’hexaphényleméthane

pur.

Fig. 8.

Gomberg

en tira la

conséquence

que dans la solution existait un

équilibre

de dissociation entre

hcxaphényl-éthane et

triphénylméthyle.

Cette

conséquence

s’est montrée exacte. Surtout

Zie-gler

(1)

est arrivé à démontrer

qu’il

existe un véritable

équilibre

de dissociation obéissant à la loi d’action de masse.

Ziegler

a pu ainsi déterminer la chaleur de

dis-sociation en mesurant la constante de dissociation pour des

températures

différentes. Elle

change

fort peu pour les dissolvants les

plus

différents et elle a une valeur d’à peu

près

t I à t~ kilocalories.

Depuis

la découverte du

triphénylméthyle,

on a

pro-duit un

grand

nombre de radicaux libres avec du

car-bone trivalent.

Quelques-uns

sont

représentés

sur la

figure

9.

Fig. 9.

Pour tous ces radicaux il est

caractéristique

que la carbone trivalent

porte

trois substituants

aromatiques

ou non saturés. En

général, l’équilibre

est d’autant

plus

en faveur du radical que les substituants

aromatiques

ou non saturés sont

plus

étendus

(2).

Nous pouvons

explicruer

la

possibilité

de l’existence de tels radicaux libres sur la base de notre théorie de la

façon

suivante : Pour

séparcr

par

exemple

une molé-cule d’éthane en deux radicaux

méthyle

on aura besoin d’une

énergie

qui

est de l’ordre de la constante de

liai-son d’une liaison C-C

simple,

c’est-à-dire de l’ordre

de 75 K cal. Par suite

l’équilibre

se trouve entièrement du côté de l’éthane.

Pour

séparer

une molécule

d’hexaphényléthane

en

deux radicaux de

triphénylméthyle

on doit aussi

sépa-rer une liaison C - C.

Si,

comine on doit bien

l’admettre,

(1) K. ZiEGLER et L. Ann Chemie, 1933, 504, 131.

(’2) W. SCHLEtVCK, T. BVH1CKEL eL A. HE&ZENSTEÏN. Lieh.

(10)

l’arrangement

des directions de valence est

normal,

la structure de cette liaison C-C sera presque la même que dans l’éthane. Pour cette raison on devrait s’atten-drc d’abord à la même

énergie

de

séparation

que pour l’éthane. Mais de cette

énergie

de

séparation

on

peut

regagner ici un montant considérable par l’altération

de

l’arrangement

des

phényles.

Quand l’arrangement

des directions de valence chez les atomes de carbone moyens est

tétraédrique,

comme c’est t le cas dans la molécule

d’hexaphényléthane,

les électrons « ne

peuvent qu’entrer

en interaction de réso-nance dans les anneaux de

phényle

séparés.

Ceci

peut

être démontré par une considération de

symétrie

assez

simple. L’énergie

de résonance est donc la même que dans 6 molécules de benzène

séparées,

c’est-à-dire :

6~>8p=48 ~.

Mais si

après

ou

pendant

la

séparation

l’arrangement tétraédrique

des valences se

change

en

arrangement

plan,

dans chacun des deux

triphénylmé-thyles,

tous les électrons x

peuvent

entrer dans l’inter-action de résonance. En même

temps

aussi les deux électrons

qui

avant la

séparation produisaient

la

liai-son C - C deviennent des électrons 7t.

Exprimé

gros-sièrement,

après

la

séparation

les électrons

peuvent

mieux

profiter

des

champs

des atomes de carbone

qu’auparavant,

par

l’arrangement plan.

On

peut

calculer

d’après

notre

théorie

l’énergie

de résonance totale des électrons 7C pour

l’arrangement

plan

des radicaux. On trouve la valeur

51,59

~.

C’est

3,59

[1

de

plus

qu’avant

la

séparation.

Ce montant

d’énergie

est donc

gagné

par la dissociation.

Puisque

de l’autre côté il faut

dépenser

73

K/cal,

il reste au

total à peu

près

73 -

3,59 p.

Avec la

valeur =19

K/cal,

on obtient comme

énergie

de dissociation à peu

près

5

K/cal.

La chaleur de dissociation mesurée était de 11 à 12

K/cal.

Notre manière de calculer ne

peut

naturel-lement pas donner des résultats très exacts. Entre

autres,

parce

qu’on

obtient le résultat comme

diffé-rence de deux valeurs assez

grandes qui

toutes les deux ne

peuvent

être

indiquées qu’avec

une exactitude assez

petite.

Mais il en résulte l’ordre de

grandeur

exact. Mais surtout nos calculs pour les différents

radicaux amènent à des différences

d’énergies

de

séparation qui

sont en bon accord avec les différences des

degrés

de dissociation observés.

Il en résulte en outre que le

remplacement

même d’un seul substituant

aromatique

ou non saturé par un

aliphatique

augmente

l’énergie

de dissociation d’un tel

degré,

que

l’équilibre

de dissociation est

déplacé

entièrement à la défaveur du radical. Ceci s’accorde avec le fait que la

présence

des trois substituants

aro-matiques

ou non saturés est nécessaire afin que le radical

puisse

exister.

b) Propriétés particulières

des anneaux à 6 éleo-trons x. - Nous considérons d’abord des anneaux

isocycliques.

Comme nous pouvons le voir par la

figure

10,

entre ceux-ci le benzène se

distingue

par un

groupe formé de six électrons. Le

cyelobutadiène

C;H,,

qui

n’est pas connu, ainsi que le

cyclooctotétraène

C8H8,

produit

par Willstâtter et Waser n’ont pas un

groupe fermé.

Cependant

il faut remarquer que pour

ces deux

composés

on ne

peut probablement

pas

attri-buer une

signification

réelle à nos calculs pour

l’inter-action des électrons x.

Fig, 10.

Pour cette raison nous avons mis dans la

figure

ces

deux

composés

entre

parenthèses.

Nos calculs

sup-posent

donc que

l’arrangement

des atomes de carbone dans les anneaux est

plan.

Mais pour cet

arrangement

dans les anneaux avec 4 et 8 atomes de carbone les directions de valence des électrons doivent montrer des

grandes

déviations des

angles

des valences les

plus

favorables de 120

degrés.

Pour cette raison il est très

improbable

que

l’arrangement plan

soit réalisé et nous

ne voulons pas continuer ici la discussion sur ce

sujet.

Mais il est d’un intérêt

spécial

de comparer les

pro-priétés

des anneaux de 5 et 7 atomes. Dans ces anneaux, pour

l’arrangement

plan,

les déviations des

angles

de valence de 1 ~0

degrés

ne sont pas très

grandes.

Par suite nous pouvons supposer que

l’arrangement

est

plan

ou presque

plan.

Comme on le voit dans la

figure,

dans l’anneau de 5

atomes,

l’état le

plus

élevé

occupé

est liant. Il est selon les deux sens de circulation de l’onde

correspon-dante,

dégénéré.

Par suite il

peut

être

occupé

par 4

électrons ;

mais il n’est

occupé

que par 3 électrons. Il reste donc encore une

place

pour un électron liant. On

peut

donc s’attendre à ce que cet anneau ait un

carac-tère

électronégatif. L’expérience

le confirme : l’anneau de 5 atomes forme avec les métaux alcalins des corn

po-sés

qu’on

doit

envisager

comme des

composés

iono-gènes.

Le métal cède son électron de valence à l’anneau

qui

contient désormais 6 électrons x, et il est lié à

l’anneau par des forces

électrostatiques

et de

polarisa-tion.

Par contre dans l’anneau de 7 atomes l’état le

plus

élevé

occupé

est déliant. Il est

dégénéré

et n’est

occupé

que par un électron. L’état étant

déliant,

la molécule ne

montrera pas une tendance à

prendre

un électron mais

(11)

l’anneau de 7 atomes ne forme pas de

composés

avec les métaux alcalins, tandis

qu’il

en forme avec les

halogènes.

Un

pareil

composé

ne

peut

pas être

sim-plement envisagé

comme un

composé ionogène

dans

lequel

l’anneau

représente

un ion

positif,

parce que

l’halogène

sera lié à l’anneau par une valence

homopo-laire. Pour les anneaux

isocycliques

le nombre 6 des électrons 7t

joue

donc un rôle

particulier.

Fig. 41.

Ceci est aussi le cas pour les anneaux

hétéro-cycliques

(fig. li).

Si dans le benzène un groupe CH

est

remplacé

par un atome d’azote on a la molécule de

pyridine.

Si on attribue à l’atome d’azote une

paire

solitaire d’électrons 6, on a six électrons 7c dans l’an-neau. Ceux-ci forment un groupe d’électrons

complet.

Naturellement dans ce cas, la distribution de

charge

ne montre

plus

une

symétrie

sénaire.

Fig. 12.

L’anneau de

cinq

atomes contenant un groupe

NH,

le

pyrrol, correspond

dans sa structure à l’ion

CSH5.

Les

deux électrùns ’it de l’atome N se

partagent plus

ou

moins sur tout l’anneau.

A l’anneau de six atomes de

pyridine

correspond

l’anneau de

cinq

atomes de furane et de

thiophène.

Leur structure est

analogue

à celle de l’ion

négatif

C4NH4,

qui

est contenu dans le

pyrrolpotassium.

Pour les

composés

aromatiques

condensés on a des groupes d’électrons

complets.

Les iiombres d’électrons dans ces groupes sont :

12 pour le

diphényle

10 pour le

naphtalène

14 pour l’anthracène et le

phénantrène.

Ces nombres

jouent

un rôle

particulier

pour les

com-posés

hétérocycliques.

Par

exemple,

comme on le voit dans la

figure

12,

la

quinoléine correspond

à la

pyri-dine,

l’indol au

pyrrol,

le coumarol au

furane,

etc.

c)

Comportement

chimique

des

composés

aroma-tiques

et non saturés en relation avec leur structure

électronique. -

Nous commençons par

quelques

remarques au

sujet

des radicaux libres dans leur état fondamental.

Comme on le voit sur la

figure

13,

pour tous les radicaux libres dans leur état

fondamental,

l’état

élec-tronique

le

plus

élevé n’est pas

occupé

complètement.

Pour sa

position

il existe trois

possibilités :

1. L’état le

plus

élevé

occupé

n’est ni liant ni déliant. Ce cas est réalisé dans le radical stable

triphénylmé-tyle

et dans des radicaux similaires. 2. L’état le

plus

élevé

occupé

est liant.

Ce cas est réalisé chez les

C51Ii)

et chez le

pentaphé-nylecyclopentadiényle.

C’est le

composé

qu’on

obtient en

remplaçant

dans le

les

cinq

atomes

d’hydrogène par 5

groupes de

phényle.

(12)

Les radicaux libres stables du

type

1 comme le

tri-phénylméthyle

ont d’un côté tendance à

prendre

un

électron et à former avec des métaux alcalins des

com-posés ionogènes partiellement

dissociés en un radi-cal

ionique

négatif

et un ion de métal

positif.

De l’autre côté ils ont

également

tendance à céder un électron et

à former avec des

halogènes

des

composés ionogènes,

qui

se dissocient

partiellement

en un ion radical

posi-tif et un ion

halogène négatif.

On

peut

donc

indiquer

le caractère de ces radicaux comme

amphotère.

Ce

comportement

amphotère

se montre dans les cas

où l’état le

plus

élevé

occupé

n’est ni liant ni déliant. Le radical

C H-

qui

n’est pas

capable

d’exister parce que

l’énergie

de liaison des électrons 7: est

trop

petite,

montre,

comme nous l’avons vu, la tendance à

prendre

un électron. Dans ce cas il

peut

exister en

pré-sence d’un ion

positif

alcalin.

Le radical

pentaphénylecyclopentadiényle

est stable par lui-même parce que 1

énergie

de liaison des

élec-trons x est

plus grande

dans cette molécule. Il devrait être d’un caractère

électronégatif.

Bien que nous ne

connaissions pas de nombres exacts sur le caractère

électrochimique

de ce

composé,

nous pouvons remar-quer que

Ziegler

conclut de la tenue

chimique

à un

caractère

électronégatif prononcé.

Non seulement les

radicaux,

mais aussi

quelques-unes des molécules

aromatiques

et non saturées montrent une tendance à

prendre

des électrons au moins en

présence

des métaux alcalins.

Schéma de l’hydrogénation par le sodium :

Fig. 14.

Sur cette tendance se base la

possibilité

d’hydrogé-nation de ces

composés

par un métal alcalin. De cette

manière on

hydrogène

par

exemple

le

naphtalène

par

le sodium selon le schéma de la

figure

14. Li est

plus

facilement additionné que Na. La facilité avec

laquelle

un métal alcalin défini est additionné est différente pour les divers

composés.

L’ordre est

indiqué

sur la

figure

15.

Comme on

peut

le voir par la

figure,

il existe un

parallélisme

entre la facilité de l’addition et l’ordre des états non

occupés

les

plus

bas pour les molécules diffé-rentes. Ces états sont

marqués

par des

petites

flèches

sur la

figure.

Plus cet état est bas

plus

facilement a

lieu l’addition. En dehors de

celà,

la théorie

permet

de

prévoir

les atomes chez

lesquels

l’addition et en

con-séquence

l’hydrogénation

ont lieu. On

peut

donc cal-culer pour les états les

plus

bas non

occupés

la distri-bution de

charge

des électrons x. Leur densité est dif-férente pour les atomes différents.

Fig. 15. - Tendance

augmentant pour l’addition du métal alcalin.

Cette densité est la

plus grande

pour certains atomes

particuliers ;

ce sont ces atomes sur

lesquels

a lieu l’addi-tion. C’est par

exemple

le cas chez la liaison double

conjuguée

pour les atomes extérieurs.

Cette

règle

se confirme dans tous les cas que nous avons

évalués,

excepté

dans le seul cas du

diphényle.

Dans ce cas l’endroit où a lieu l’addition

primaire

du métal alcalin ne nous semble pas bien démontré par

l’expérience.

L’action directrice des substituants chez le benzène

peut également

être

interprétée

sur la base de notre théorie. Comme nous l’avons

déjà

mentionné,

nous ramenons cette action à un

dérangement

de la

distri-bution de

charge

des électrons 1: par le substituant. Le

remplacement

d’un atome

d’hydrogène

par un

autre,

par

exemple

un atome de

chlore,

change

le

champ

pour les électrons 7c chez cet atome de carbone

qui porte

le substituant.

Dans notre

exemple

ov lc substituant chlore est

négatif,

les électrons c sont

déplacés

dans la direction du chlore. Par

conséquent,

la vallée du

potentiel

pour les électrons 7t sera

approfondie

chez l’atome de car-bone substitué. La

symétrie

sénaire du

champ

poten-tiel des électrons 7c est donc

dérangée.

Par

conséquent,

les électrons 7t se

dispersent

d’une autre manière sur

les six atomes de carbone que dans le benzène non substitué. On

peut

calculer le

changement

de dis-tribution de

charge

à l’aide d’un calcul de

perturba-tion.

Dans la

mécanique ondulatoire,

il

est caractéristique

que pour ce

dérangement,

les états excités des

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