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la chasse aux exons est ouverte l e gène de la myopathie de Duchenne

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(1)

524

N O UVELLES

midttintjscttncts 1986; 2 : 524-5

l

e gène de la myopathie de Duchenne

·

la chasse aux exons est ouverte

Le numéro de

médecine/sciences

de décembre

1985 (vol. 1, p.

442) rap­ portait le progrès décisif accompli par L. Kunkel et son équipe du Children's Hospital à Boston qui avaient cloné des fragments d'ADN

du chromosome X, les sondes

pERT

87

, capables de reconnaî­ tre des délétions chez environ 1 0 % des malades atteints de Dystrophie Musculaire de Duchenne (DMD)

[1].

Avec ces sondes, on pouvait estimer être arrivé à proximité du gène DMD. Un article paru dans la revue

Nature

datée du

3

juillet

1986

[2]

démontre que les sondes

pERT

87

ne sont pas à côté du gène DMD mais dans le gène lui-même, et que les dimensions de ce dernier sont considérables. Grâce à une action de coopération internationale

sans précédent

[3],

regroupant

25

laboratoires ayant étudié l'ADN de myopathes avec les sondes pERT

87. 1, 8

et

1 5 ,

cet article présente le bilan d'une recherche systématique

de délétion. Sur les

1 346

myopathes non apparentés étudiés,

88,

soit

6,5

%, ont été trouvés por­ teurs d'une délétion resonnaissable par les sondes pERT

[z].

C'est en précisant et en comparant l'étendue de ces délétions que Kunkel ·est arrivé aux conclusions suivantes :

(a)

il n'y a pas deux délétions identiques ;

( b)

certaines délétions sont très grandes ( >

140

kb), d'au­ tres plus limitées (la plus petite connue fait tout de même

45

kb);

( c)

les délétions observées touchent soit la totalité, soit une partie du domaine déjà cloné par Ku�Jœl

( 140

kb) ;

( d)

la comparaison des domaines délétés ne permet pas de délimiter un plus petit commun

dénominateur

(figure 1 ) .

Autre­

ment dit, il existe des délétions limi­ tées, soit à droite, soit à gauche du

site reconnu par pERT

87.8

pris

comme point de référence, et elles s'accompagnent d'un syndrome cli­ nique indistinguable de celui qui est observé dans les délétions totales. Ceci signifie que Kunkel a fait mouche dès le début, et que les son­ des pERT

87

sont dans le gène. Le problème n'est donc plus de

<• marcher •> vers le gène DMD à

partir des sondes pERT

87,

mais de

<• marcher •> dans les deux sens pour en retrouver les extrémités s' et J'. A l'heure actuelle, une zone de plus

de

6oo

kb a été explorée par

Kunkel, sans que les limites du gène semblent avoir été atteintes, ce qui en ferait le plus long gène connu. En fait il y a peut-être plus d'un seul gène en cause, mais, qu'il s'agisse d'une poussière d'exons sur un seul gène gigantesque ou de deux gènes contigus de dimension tout de même considérable, le problème n'est pas fondamentalement diffé­ rent. D'autres faits sont troublants : l'existence de recombinaisons entre les sites pERT et les sites de muta­ tion DMD, dans les formes non délétionnelles, indiquant une dis­

tance génétique de

6

centimorgans

[4].

Cette distance est considérable et ne peut correspondre à une réalité physique (le gène aurait alors

6

millions de paires de bases !). Il est probable qu'à l'énormité du

gène se surajoute un

hot spot

de recombinaison, qui pourrait bien expliquer l'extraordinaire fréquence des néo-mutations dans cette région

du génome

( 1 J 3

des cas de

myopathie de Duchenne sont dus à des événements mutationnels appa­ rus

de novo).

D'autre part, il semble que l'ordre du gène DMD et des loci spécifiés par les différentes sondes ne soit pas immuable et que des inversions soient possibles.

Puisqu'avec les sondes pERT

87

on

est <• dans •> le gène, où est-il ? Pour

le savoir il faut repérer les séquences

codantes. Jusqu'à présent, la

recherche de produits d'expression (ARN messagers) est demeurée vaine, et une stratégie inhabituelle a été adoptée, visant à découvrir

directement sur les

400

kb d'ADN

déjà clonés des séquences pouvant représenter des exons. Les candi­ dats retenus doivent obéir aux critè­ res suivants :

(a)

être des séquen­ ces uniques très conservées dans le règne animal (on sait que les exons divergent beaucoup moins vite que

les introns) ;

( b)

comporter un

cadre de lecture ouvert (c'est-à-dire une séquence ininterrompue de codons signifiants) ;

( c)

être borné

par des séquences consensus

d'épissage ;

( d)

permettre en fin de compte de révéler un ARN messa­

ger par la technique de

Northern.

On mesure l'énormité de la tâche s'agissant d'un domaine pouvant

dépasser

6oo

kb ! Pourtant, au

récent Symposium de Cold Spring Harbor sur la Biologie Moléculaire

(2)

·-70kb 0 +70kb Domaine pERT 87 Télomère 7 23 28 XJ1.1 Centromère Sondes vw .,_ ,.,.;y.,

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Figure 1 . Pathologie moléculaire de la région pERT 87 dans 57 cas

de DMD avec délétion infra-miscroscopique [2].

: domaine de l'ADN couvert par les sondes pER T;

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? : délétion non délimitée débordant le domaine pERT;

: délétion délimitée du côté distal;

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)

: délétion délimitée du côté proximal; : délétion délimitée des deux côtés.

d'Homo Sapiens (28 mai-4 juin 1986), Kunkel d'une part, et Wor­ ton (Toronto) d'autre part ont fait état de résultats préliminaires indi­ quant que des séquences obéissant

aux critères (a), (b),

(c)

et peut­

être même (

d),

ci-dessus définis,

auraient été identifiées. A partir de là, les choses pourraient aller très rapidement vers l'identification du message protéique. Même si le

<< gène •> DMD doit nous réserver

encore des surprises, on peut légiti­ mement espérer l'identifier dans un avenir proche, et résoudre enfin l'une des plus cruelles énigmes de la

médecine. J.-C. K.

mjs n° 9, vol. 2, norembre 86

1 . Monaco AP, Bertelson CJ, Middlesworth W, et al. Detection of deletions spanning the Duchenne muscular dystrophy locus using a tightly linked DNA segment. Nature 1 985; 316: 842-5.

2. Kunkel LM, et 75 co-auteurs. Analysis of dcletions in DNA from patients with Becker and Duchenne muscular dystrophy. Nature 1986; 322: 73-7·

3· Goodfellow PN. Duchenne muscular dystrophy, collaboration and progress. Nature tg86; 322: 1 2-3.

4· Fishbeck K H, Ritter AW, Tirschwell DL, et al. Recombination with pERT 87 (DXS 164) in families with X-linked muscular dystrophy. Lan­ cet 1986; ii: 104.

5· Ray PN, Belfall B, Duff C, et al. Cloning of the breakpoint of an X; 21 translocation asso­ ciated with Duchenne muscular dystrophy. Nature 1985 ; 3 18: 672-5.

Dernière

heure!

A l'occasion de la communication

qu'il a faite le 30.9.86 au deuxième 1=· . '

colloque national sur les maladies :'l!,'1f:J.W,,1.\� neuromusculaires organisé à Tours

par l'Association des Myopathes de France, Anthony P. Monaco, de l'équipe de L. Kunkel, vient de révéler la teneur d'un article à

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R L, Coletti-Feener C, Bertelson C J, Kurnit D M, Kunkel L M. Isolation of candidate cDNA's for portions of the Duchenne muscular distrophy gene). Grâce à deux séquences génomiques trés conser­ vées, utilisées comme sondes dans

une expérience de type

Northern,

ces auteurs ont détecté dans des tis-sus fœtaux humains (muscle, intes-tin grêle, poumon) un ARN messa-ger géant de 1 6 kb. Celui-ci corres­ pond à la justaposition d'une centaine de trés court ex ons (en moyenne 1 60 paires de bases) occu­

pant sur le génome un espace de 1 6oo kb ! On est donc rentré dans la

deuxième phase, dite de

<< l'après-gène •>, où la séquence de la

protéine sera rapidement

reconsti-tuée (sooo amino-acides), et sa fonc-

l'ft._

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tion et son lieu d'expression éluci-

-dées. Parallèlement, l'étude de la

pathologie moléculaire des

myopathies de Duchenne et de Becker entre dans une phase nou-velle qui doit déboucher sur une compréhension de la physiopatholo­ gie, préalable indispensable à toute thérapeutique raisonnée. J.-C. K.

Références

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