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Etude de quelques problemes poses par l'utilisation des prairies dans l'amelioration des proprietes physiques du sol

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Academic year: 2021

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Etude de quelques problemes poses par l’utilisation des prairies dans l’amelioration des proprietes physiques du

sol

Gwendal Monnier

To cite this version:

Gwendal Monnier. Etude de quelques problemes poses par l’utilisation des prairies dans l’amelioration des proprietes physiques du sol. Bulletin Mensuel (Association Francaise pour l’Etude du Sol), 1958, pp.354-360. �hal-02732208�

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DES- PRAIRIES DANS L'A MELIORA TION DES PROPRIETES PHYSIQUES DU SOL

par G. Monnier Laboratoires des SOLS

L'introduction de prairies temporaires dans un assolement de grande culture, le retournement des vieilles prairies et leur rempla- cement sont des pratiques actuellement de plus en plus répandues. Il ap- paraît donc nécessaire de faire le point de nos connaissances sur les mo- difications apportées au milieu physique Par l'application

de

ces nouvelles méthodes de travail en Agriculture. Il faut également recherbher dans quelle mesure il est possible de perfectionner les techniques culturales au service de cesméthodes, cela en tenant compte des réactibns du sol.

A MELIOR.A TION DE LA STRUCTURE ET ENRACINEMENT. .

Nous rappellerons brièvement d'abord ce que sont les modi- fications de la structure du sol sous prairie. L'examen d'une coupe de terrain sous un herbage de quelques années, installé dans un milieu sain et rationnellement exploité, fait apparaftre, sur une épaisseur variable, une structure grumeleuse caractéristique d'un sol en bon état physique.

Soumise à une série de tests au laboratoire, la terre résiste à l'action de l'eau et l'on peut affirmer, grâce à la spécificité de certains de

ces

tests que cette stabilité structurale est &le àle présence de matières or- ganiques autour des agrégats du sol .

Cette amélioration de la structure et de la stabilité structu- rale est limitée à la partie du sol qui est exploitée par les racines de la prairie ; son intensité est fonction de la densité du système radiculaire.

Pour Un même sol, il existe une corrélation hautement significative entre la teneur en racines, de chaque couche et sa stabilité structurale.

Les racines semblent avoirun double rôle :

- de division du sol d'abord, par les discontinuités qu'elles y introduisent.

- ensuite, de stabilisation dé 13 structure ainsi créée au moyen des' matièresorganiques qu'elles apportent à l'endroit même oà il y a une fissure, une surface d'agrégats à protéger.

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r, Un des moyens proposés pour contràler et amplifier l'amé- lioration du sol reviendra agir. sur le développement radiculaire des plantes de prairie.

A - Choix des constituants de la prairie ; Il présente évi- demment une grande importance surtout en ce qui concerne les graminées leur système radiculaire fasciculé joue dans la division du sol et dans sa stabilisation un rôle beaucoup plus important que celui de la légumineuse qui peut leur être associée.

Certaines espèces comme la Fléole et surtout le Ray grass anglais présentent un enracinement très concentré dans les 8 à 10 pre- miers centimètres du sol. Cette couche voit sa stabilité structurale au Moins quintuplée alors qu'au-dessous l'amélioration n'est que peu sen- sikle. La Fétuque des Près . par contre et plus encore le dactyle pelo- tonné ont un système radiculaire plus profond mais aussi beaucoup plus diffus." La 'couche superficielle est également la seule qui soit améliorée mais dans des proportions nettement moindres que pour les espèces pré- cédentes.

Le tableau ci-dessous donne une idée des variations que l'on peut attendre du choix de la graminée. Il exprime en pourcentage d'agré- gats supérieurs à 0,2mm, stables après prétraitement au benzène (il s'a- git là du test le plus sensible pour ce genre d'étude) la stabilité d'un sol de limon Iéger sous diverses prairies de 3 ans.

TABLEAU

Profondeur en cm Ray grass Fétuque-Fléole Dactyle Témoin anglais (mélange) )

0' 5 14.2 '5.4. 2.4

'5 - 10 3.7 4.0 3.7. 2.5

10 15 3.0 2.3 2.5 2,4

' 15 -; 20 2.2 2.3 2.3 2.2

20 - 25 2.1 2.1 2. 1 2.1

25 - 30 1.2 1.5 1.3 1.2

a..

B - Exploitation de la prairie : Pour une espèce donnée, l'en- racinemént est fortement influencé par le mode d'exploitation auquel est .soumis la prairie.

Dans une étude récente, nous avons pu montrer qu'un type d'ex- ploitation à rythme rapide, comportant la suppression fréquente des parties

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aériennes avant leur complet développement freinait la pénétration en profondeur des racines, De plus, un tel traitement en provoquant ré- mission de nombreuses' racines de tallage accrort leùr concentration dans la partie superficielle du sol.

Ti faut noter que ce. phénàmène fait rapidement"boule de neige"

surtout lorsqu'il se manifeste pendant la période . d'établiésemént de la prairie ':'en effet, les couches profondes non exploitées pour des raisons propreà à la réaciion' du végétal , restentou deviennent compactes et • Opposent par là un obstacle physique. De plus, le feutrage qui se déve- loppe en surface parart etre dans certains cas une 'Darrière qui réduit l'extension du système radiculaire.

Lorsque la prairie est exploitée à un rythme rapide en pâ- ture réelle, il s'y ajoute l'effet néfaste du piétinement par les animaux ; . celui-ci' augmente la compacité de la couche située au;-dessou. s du feu-

trage. C'est pourquoi il est prudent d'éviter -dans toute la mesure du possible de faire pâturer les pra'ries jeunes dont le système radiculaire n'est pas encore installé dans le terrain ; cela est tout particulièrement vrai lcrsque le sol est détrempé à la suite d'Une forte pluie, d'un dégel brutal ou d'une fonte de neige.

Toutes les espèces n'ont d'ailleurs pas des réactions d'égale intensité aux modalités de leur exploitation. Le tableau suivant montre que le ray-grass anglais par exemple est beaucoup plus sensible que le dactyle pelotonné et cela que la suppression des parties aériennes soit dee à une fauche ou à une pature .réelle. Les résultats sont exprimés en poids de racines pour mille de terre sèche.

TABLEAU II

• Profondeur Fauche àture (cm) normale réelle

Fauche au rythme de 1,à pature Enracinement du dactyle 0 - 5 6,7

5-10 3.7 10 - 15 2.6 15 - 20 2,1 20 - 25 2.2 Enracinement du ray grass 0 5 6.0 5-10 3.7 10 - 15 1.8 15 - 20 1,5 20 - 25 L5

7,4 7„8

3.1 4,6

1.7 2.9

1,3 1,6

1.5 1.4

12,9 15.7

2.4 2 . 9

: 1,7 3.4

1.1 0.9

0.9 0.9

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- 357 - RETOURNEMENT DES PRAIRIES -

A ce propos vont se poser toute une série de problèmes con- cernant :

- la durée optima des prairies temporaires en regard de la pérennité de l'effet structural obtenu

- la technique du retournement proprement dit - enfin la place de la prairie dans l'assolement.

Toutes ces études n'ont été qu'abordées et nous signalerons seulement un certain nombr., d'observations qui permettent d'entrevoir dans quel sens doivent être recherchées les solutions.

Trois prairies (ray grass anglais, fétuque, fléole) installées depuis 3 ans 1/2 sur un même sol de limon léger en Normandie ont été retournées en Novembre 1956. La première a été semée en blé d'hiver, les deux autres en betteraves sucrières au printemps suivant. Le ta- bleau ci-dessous exprime en pourcentage d'agrégats stables au benzène l'évolution de la stabilité structurale au cours de la première année de culture.

TABLEAU III

blé / ray gra s s betterave / fétuqu? Batte rave / flé oie Dates (1) 10/56 5/57 11/57 10/56 5/57 11/57 10/56 5/57 11/57

0 - 10cm 9.8 2.2 2.9 7.0 2.5 1.9 9.5 1.9 1.8 10 - 20cm 2.2 9.2 3.6 3.0 8.9 3.5 2.3 10.2 3.7 20- 30cm 1.5 1.7 1.9 1,4 1.5 1.8 1.6 1.6 2.0

(1) le labour a été effectué à 20 cm en 11/56

L'examen de ces données permet de faire un certain nombre de constata- tions :

- le labour à très approximativement inversé les couches C-10 et 10-20 cm.

- dans les trois cas, la stabilité structurale s'est maintenue pendant l'hiver ; dans les trois cas elle s'est effondrée au cours de l'été.

- le proche sous-sol de la prairie, re.mené en surface par le labour, a été légèrement amélioré par la culture de blé, mais, par

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contre, s'est dégradé sous la culture de betteraves

- enfin, on peut noter dans les trois cas, au-dessous de la sole de labour une légère amélioration probablement due à l'arrivée dans cette

zone

de matières organiques solubles, issues de la fermentation du meriel végéte enfoui.

A ces remarques, nous ajouterons une observation faite en Sologne sur un 8'01 sablo-argileux : après 8 ans de prairie, la stabilité structurale s'était presque intégralement maintenue un an 1/2 après la remise en culture.

La durée de la prairie et probalement aussi les conditions du milieu (sol-climat) interviennent donc dans la pérennité de l'effet ob- tenu. D'autre part, se pose le problème du choix, de la plante pionnier, Deux optiques sont possibles :

- ou bien, l'on choisit une culture qui va prolonger dans une certaine mesure l'action de la prairie ; c'est le cas du blé.

- ou bien, l'on introduit une plante capable de valoriser au maximum l'effet structural favorable mais éphèmère qui suit la remise ai culture.

En ce qui concerne le retournement proprement dit, le ta- .

bleau III nons a montré à quel point un labour exécuté de façon classique provoquait 'une inversion de profils sans véritable mélange. Ce fait peut être lourd de conséquence spécialement lorsqu'on a affaire à de vieilles prairies dégradées ou à des prairies temporaires mal exploitées (à base de. ray grass anglais particulièrement); Sous ces formations, le feu- trage superficiel très dense repose sur un proch.e_ sous-sol peu amélioré;

l'inversion de profils provoquée par un labour classique suivi de façons très superficielles, a pour conséquence l'emprisonnement dans un milieu qui devient facilement anaérobie d'une masse importante de matières or- ganiques fermentescibles. L'horizon intéressé devient très vite asphy- xiant et la culture pionnier risque de subir des accidents lorsque ses ra- cines atteignent la zone malsaine.

Dans le meilleur des cas, lorsque les conditions d'un aéro- biose ne se trouvent pas réunies la présence d'u n "mat" sur la sole de labour donne un sol creux et de plus, constitue une gêne mécanique à la descente des racines..

A la suite de nombreuses observations, nous estimons que la technique de retournement suivante permettrait d'éviter les principales de ces difficultés.

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a ) Destructior_i_de la_erairie : un passage de rotavator ou deux passages croisés à faible profondeur assurent le déchiquetage du feutrage des racines superficielles et les rhizomes. Le terrain est alors laissé au repos quelque temps pour permettre à tout ce matériau de sé- cher et de fragmenter ; on peut ensuite le reprendre par une autre façon superficielle (pulvériseur à disques par exemple).

) Labour : ce doit être un labour peu profond, dressé. Il convient dans cette technique d'abandonner la notion de "beau labour" qui prévaut généralement. Les risques de salissement de la culture pionnier seront certes augmentés, mais ils sont à notre avis moins graves que les risques d'accident par asphyxie.

Si le semis doit avoir lieu au printemps, le labour est laissé tel quel pendant l'hiver ; il est repris ensuite par un ou deux passages croisés de cultivateur travaillant à pleine profondeur pour assurer un mélange aussi intime que possible des matières organiques et du sol.

Dans tous les cas et particulièrement avant une culture d'hiver, ces fa- çons doivent être exécutées quelque temps après le labour et sur une terre bien ressuyée de façon à ne pas gâcher l'état structural éréé par la prairie.

c ) après le retournement d'une vieille pâture, il est préfé- rable de ne pas réinstaller tout de suite une autre prairie à moins qu'elle ne soit'destinée à ne durer que peu de temps (ray grass d'Italie par

exemple). Il est en effet prudent de se réserver une occasion de par- faire la mise en état du sol.

En conclusion, il apparaît qu'il convient d'insister particu- lièrement sur trois séries de considérations :

10 - Il est nécessaire de rai sonner les problèmes de travail du sol et ce raisonnement doit reposer sur des observations concernant ce qui se passe dans le sol aux différentes époques de l'année. Ces ob- servations sont avantageusement complétées par des contrôles au Labo- ratoire qui ne peuvent cependant les remplacer en aucun cas.

2 ° - La façon dont les prairies sont exploitées présente une importance primordiale aussi bien pour l'amélioration du sol que pour l'obtention de rendements élevés. Le maintien prolongé d'une prairie en bon état de production donc, dans une certaine mesure, la pérennité de l'amélioration physique que l'on en attend, les qualités de l'enracine-

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ment donc celles de l'état structural qui apparart, sont fonction des mo- dalités de l'exploitation.

30 - Aussi bien du point de vue économique que d'un point de vue plus directement technique, les problèmes posés par la "culture de l'herbe" doivent être situés dans le cadre d'un choix des assolements et de l'adaptation des systèmes culturaux.

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