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Submitted on 1 Jan 1958
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Modulation interférentielle et calculateur analogique pour un spectromètre interférentiel
John D. Strong, George Vanasse
To cite this version:
John D. Strong, George Vanasse. Modulation interférentielle et calculateur analogique pour
un spectromètre interférentiel. J. Phys. Radium, 1958, 19 (3), pp.192-196. �10.1051/jphys-
rad:01958001903019200�. �jpa-00235800�
192.
MODULATION INTERFÉRENTIELLE ET CALCULATEUR ANALOGIQUE
POUR UN SPECTROMÈTRE INTERFÉRENTIEL Par JOHN D. STRONG et GEORGE VANASSE,
Johns Hopkins University, Baltimore, Maryland, U. S. A.
Sommaire. 2014 On passe
en revuele travail effectué à l’Université Johns Hopkins
surla modu-
lation interférentielle et la spectroscopie dans l’infra-rouge lointain ;
ondécrit l’état d’avancement d’un calculateur analogique qui transforme directement les données bolométriques
enintensités spectrales. Notre nouvel interféromètre, maintenant
enconstruction,
serarapidement décrit,
enmettant l’accent
surles parties qui ont été séparément essayées.
Abstract.
2014The work at Johns Hopkins involving interferometric modulation for visible and far infrared spectroscopy will be reviewed. Also,
aprogress report will be given
on ananalog computer that transforms the bolometric data directly into spectral intensities. Our
newinter- ferometer,
nowunder construction, will be briefly described
2014particularly components of it that have been separately tested.
LE
JOURNAL
DEPHYSIQUE
ET LERADIUM TOME 19, MARS 1958,
Modulation interférentielle dans le visible et
l’infra-rouge lointain.
-_Il est possible, par des
procédés interférentiels, de moduler l’intensité des différents ordres émergents de la fente de sortie
d’un monochromateur à des fréquences différentes,
de telle sorte que le signal correspondant à un ordre
donné quelconque puisse être isolé par filtrage électrique.
Le Dr Robert Madden a obtenu ce résultat
en 1954 àl’Université Johns Hopkins, tout d’abord
dans le visible. Il faisait réfléchir la lumière sur la surface d’un cylindre de verre sur laquelle était déposée une pile de couches minces (Aluminium
opaque
-ZnS - Inconel semi-opaque), qui
donnaient approximativement, en réflexion, des
interférences à deux ondes. La couche médiane de ZnS avait une épaisseur optique qui variait
uniformément avec l’angle au centre le long de la
circonférence [1]. De plus la variation maximum
de l’épaisseur optique le long d’une section droite
augmentait d’un bout du cylindre à l’autre.
Un réseau lamellaire à profondeur de traits
variables a été depuis utilisé dans l’infra-rouge
lointain comme modulateur interférentiel [21. Ce
réseau et l’optique associée sont représentés sur la figure 1. On utilise l’ordre 0 par réflexion sous incidence presque normale. Les interférences modulent l’éclairement dans l’ordre central, quand
la profondeur des traits varie, selon la loi caracté-
ristique des interférences à deux ondes. L’éclaire- ment dans l’ordre n est donné par :
Mais si les fentes du
«spectromètre » ont une largeur telle que seales les radiations de Forctre 0
puissent sortir, l’éclairement est alors ;
x étant la profondeur des traits à l’instant t. Si cette profondeur varie uniformément
,dx - U dt = et la
fréquence de modulation pour la radiation de nombres d’ondes v est
II. Comment obtenir des spectres à partir des interférogrammes.
-A l’origine nous avions seu-
lement l’intention d’utiliser la modulation inter-
FiG. 1. -Modulateur interférentiel et montage optique.
férentielle pour la séparation des ordres d’un réseau ; mais nous avons maintenant enlevé le
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01958001903019200
193
réseau et nous analysons le signal complexe donné
par le détecteur pour y déceler les composantes des
diverses fréquences Fv, correspondant aux compo- santes spectrales de nombre d’onde v (ou de longueur d’onde 1/v).
L’analyse d’un interférogramme, c’est-à-dire de la fonction complexe suivant laquelle la réponse du
détecteur dépend de la différence des chemins
optiques, peut être faite par les méthodes bien
connues de l’analyse de Fourier. Cette analyse est
pénible, et des calculateurs modernes à grande
vitesse sont nécessaires pour obtenir des pouvoirs
de résolution élevés à partir des interférogrammes.
Les premiers interférogrammes, à bas pouvoir de
résolution mais néanmoins fort importants, furent
obtenus en 1910 dans l’infra-rouge lointain (avant
toute autre région du spectre) par Rubens et Wood
qui en firent l’analyse numérique. Des pouvoirs de
résolution considérablement plus élevés ont été
récemment obtenues à Johns Hopkins [3, 4] en
utilisant le modulateur de la figure 1. Ces inter- férogrammes ont été analysés au moyen d’un calcu- lateur numérique I. B. M.
III. Calculateur analogique.
-La réduction d’un ’interférogramme à grand pouvoir à réso-
lution implique des frais et des délais considé- rables. Pour cette raison nous construisons un
calculateur analogique qui analysera le signal du
.détecteur pendant qu’il est enregistré.
La figure 2 représente l’un des dix canaux de notre calculateur analogique. Chacun utilise la
ou
FIG. 2.
-Schéma de l’un des
canauxdu calculateur analogique.
composante de la réponse du détecteur contenue dans une bande.’de fréquences étroite (environ 4 Hz
autour d’une fréquence centrale de 13 Hz). Dans chaque canal cette bande est modulée par un interrupteur inverseur. L’effet de cet interrupteur
est de multiplier la réponse par une fonction carrée de fréquence Fo
=13 Hz. Un filtre placé à la
sortie transmet Fo mais en rejette les harmoniques impairs. Le signal transmis dans ces conditions
est le produit dé la réponse amplifiée du détecteur
par une fonction sinusoïdale de fréquence F8.
Si G(F,) est le gain de l’amplificateur, l(F’V /2v)
l’intensité de la radiation de nombre d’ondes v, v la
vitesse précédemment définie, t le temps, le signal
est à la sortie du canal :
Nous intégrons le signal de sortie, de chacun des
canaux au moyen d’un intégrateur séparé, à bille
et disque (Librascope CID, Glendale, California). La .
194
réponse de chacun des canaux est donnée sous
forme numérique par un compteur ; le nombre indiqué est proportionnel à l’intensité des compo- suantes spectrales de longueur d’onde X (avec X
=2viF,). Les fréquences de chacun des
canaux tombent près du centre de la bande des 13 Hz ; mais elles diffèrent entre elles d’une fraction de 1 % qui correspond au pouvoir de
résolution optique attendu. Nous construisons onze canaux semblables : le onzième est utilisé pour
FIG. 3.
-Photographie de deux canaux du calculateur analogique.
a) Intégrateur à bille et disque.
-b) Servo-mécanismes Varian.
-c) Interrupteurs et transmission à vitesse variable.
donner un signal de référence et travaille sur une longueur d’onde fixe déterminée à l’avance, tandis
que les dix autres sont déplacés progressivement à
travers le spectre. Les déplacements, après chaque
intervalle d’intégration T, sont approximativement égaux au domaine de longueurs d’onde couvert par l’ensemble des dix canaux. Ils sont obtenus en
changeant v progressivement et en gardant les fré-
quences de commutation Fv fixes. La figure 3 est
une photographie du canal de référence et d’un autre canal entièrement assemblés.
IV. Modulateur interférentiel en verre.
-Le
pouvoir de résolution attendu est proportionnel à la
différence de marche maximum vT que donne le
déplacement de l’interféromètre (ou profondeur
maximum des sillons) pendant une durée d’int’él gration. Un grand réseau lamellaire fait de lames de verre empilées est actuellement en construction.
Ce modulateur permettra un déplacement vT
de 2,5 cm. La section de l’interféromètre est circu-
laire, de diamètre un peu supérieur à 30 cm. La
qualité optique devrait être convenable pour un
195 travail dans l’infra-rouge à partir de X
=15 v
jusqu’à quelques milliers de microns.
C’est le troisième modulateur que nous ayons construit. Après la réussite du premier, de 7,5 cm d’ouverture, un grand medulateur en acier, de 30 cm
d’ouverture suivit. Ce modulateur à grarde ouver-
Fie. 4.
-Modulateur interférentiel.
ture a été utilisé par le Dr H. Gebbie pour mesurer
le spectre sc laire dars la région comprise er tre 300
et 1 000 microns, et il a donné une limite de résc-
lution d’environ 0,2 cm-’.
Là figure 4 montre notre modulateur inter-
férentiel en verre démonté. Les éléments de verre
ont été faits de lamei de verre polies sur les dèux faces, fournies par la Libby Owens Ford Glass Co.
Les lames de verre ont été collées par un ciment à la résine epoxy fourni par les Houghton Laboratories
Olean, N. Y. Cette résine possède une force adhé- sive de 20 000 livres par pouce carré, et sa contrac-
tion au séchage est inférieure à 0,5 %.
Les deux éléments (baptisés éléments
«langues ))
.et éléments
«lèvres »l’ sont portés l’un par un bâti fixe et l’autre par une monture à ressorts. Cette monture se déplace sous l’action d’une vis micro-
métrique entraînée par un moteur synchrone. La
monture à trois ressorts plats a été précédemment
utilisée pour un interféromètre Fabry=Perot explo-
rateur par le Dr Greenler à Johns Hopkins. Nous
avons obtenu des réglages de ces ressorts qui four-
nissent un déplacement de 2,5 cm de l’élément
«
lèvres » avec une rotation inférieure à 1/2 seconde
d’arc. La figure 5 montre une vue d’ensemble du
montage optique. Le réseau lamellaire est installé dans la boîte placée à l’extrême-droite de la figure
avec les surfaces polies tourr ées vers les deux miroirs à l’extrême-gauche.
Ce travail a été aidé par le contrat]AF 18 (600)]-
1307 avec les Forces Aériennes.
À,
FIG. 5. -.Vue-d’ensemble du système optique pour le modulateur interférentiel
en verre.BIBLIOGRAPHIE
[1] MADDEN (R.), J. Opt. Soc. Amer., 1954, 44, 352.
[2] STRONG (J.), J. Opt. Soc. Amer. 1954, 44, 352.
[3] GEBBIE (H.) et VANASSE (G.). Nature, 1956, 178, 432.
[4] STRONG (J.), J. Opt. Soc. Amer., 1957, 47, 354.
DISCUSSION
P. Connes.
-Le canal de référence et le signal de
contrôle qu’il vous donne peuvent-ils servir à
éliminer l’effet des variations de vitesse du miroir mobile ?
G. A. Vanasse.
--Non, ce canal de contrôle sert
simplement à normaliser les intensités. ,
-
P. Connes.
-Quel est le facteur qui limite la
résolution maximum possible ?
G. A. Vanasse.
-La profondeur maximum des
traits du réseau.
P. Fellgett.
-Dans le système qui vient d’être
décrit on observe simultanément 10 éléments spectraux et on répète l’exploration par exemple
10 fois pour obtenir 100 éléments au total ; ainsi l’analyse par un procédé analogique coûte 10 fois plus de temps qu’elle ne devrait. D’autre part, je
pense que la question du calcul par machines
numériques a évolué très rapidement ces dernières
années. La machine EDSAC II de Cambridge peut
calculer en une minute plusieurs points de la trans-
formée de Fourier à partir de 1100 ordonnées
mesurées sur l’interférogramme, et je regrette
maintenant le temps que j’ai passé à essayer de réaliser des machines analogiques.
P. Jacquinot.
-Par quel facteur est limité l’angle solide utilisable avec un interféromètre de
ce type ?
G. A. Vanasse.
-La seule limitation est que le
diaphragme de sortie doit être assez petit pour isoler l’ordre 0.
P. Jacquinot.
-Cet appareil ne semble pas avoir la symétrie de révolution et doit perdre de ce
fait les avantages d’angle solide propres à l’inter- féromètre de Michelson et aux autres systèmes
’