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C’est le béné- fice de la chasse urinaire

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Academic year: 2022

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LA PRATIQUE

ABSTRACTRHUMATOLOGIE N° 17 FÉVRIER 2007

LES DOSSIERS SCIENTIFIQUES DU

THERMALISME

Le volume du flux urinaire joue un rôle essentiel dans cette pathologie chronique. Plus la diurèse est impor- tante, plus les éventuels micro-organismes se retrou- vent dilués. En plus, si les mictions sont plus fréquen- tes suite à un remplissage vésical rapide, les germes sont expulsés avant de se multiplier. C’est le béné- fice de la chasse urinaire. En pratique, la diurèse opti- male doit dépasser 1,5 litre par jour, les vidanges doivent être régulières et complètes, environ tou- tes les trois heures.

On a mis en évidence des points sensibles qui peu- vent initier ces cystites . L’existence d’un résidu post- mictionnel et de tout autre type de stase urinaire constitue un « réservoir » et représente un terrain de prédilection. Des facteurs génétiques jouent aussi un rôle dans la prédisposition. Les femmes qui ne secrètent pas d’antigènes de groupe sanguin expri- ment sur leurs cellules urothéliales du sialosyl galac- tosylgloboside qui fournit des sites d’adhésion à la bactérie Escherichia coli. La faible longueur de l’urè- tre de la femme favorise la colonisation de la vessie par voie ascendante en particulier lors des rapports sexuels. Le prolapsus qui peut entraîner une mau- vaise vidange de la vessie prédispose également à la cystite. Lors de la grossesse, la compression des

uretères par l’utérus entraîne une stase urinaire dans l’uretère et les cavités pyélocalicielles. Enfin, les trou- bles du transit, et la constipation en particulier, sont des facteurs favorisant les cystites.

UN TRAITEMENT SUR LA DURÉE

En consultation, le spécialiste peut proposer une écho- graphie de l’appareil urinaire et une cystoscopie pour éli- miner toute présence de résidu, de tumeur ou d’anoma- lie inflammatoire. Face à une cystite récidivante, l’AFU (Association française d’urologie) préconise un traite- ment précoce, à renouvellement séquentiel d’antibioti- ques et la canneberge comme traitement de fond.

Des études menées dans la station thermale de la Preste sur des patientes souffrant de cystites et sur les mécanismes de l’eau thermale* voient le jour. La néces- sité de conduire des études dans un souci de rigueur scientifique avec une méthodologie adaptée s’impose quand on lit les derniers chiffres cités sur le site du Cen- tre d’études et d’information des eaux de la Preste** : après une cure, 196 patientes passent de 5,76 épiso- des à 2,26, diminuant le nombre de jours d’antibiothé- rapie de 161 à 57. Après deux cures, ce sont 1,75 épi- sodes de cystite par an et 43 jours d’antibiotiques. Un horizon qui s’éclaire !

Chaque année, une femme sur dix est touchée par une cystite et 20 % d’en- tre elles rechutent. On parle de cystite récidivante lorsque le nombre annuel des infections dépasse quatre épiso- des. Face à cette pathologie chroni- que, il est alors possible de proposer un traitement thermal complémen- taire et régulier.

Quelles propositions peut-on faire aujourd'hui à une patiente atteinte de cystites récidivan- tes ?

Il est évident que la médecine est un peu déconcertée par ces trou- bles. Il faut donc expliquer à la patiente qu’elle a peu de chance d’être définitivement débarras- sée de son problème. Cependant, il s’agit de lui donner les moyens d’une prise en charge autonome en la médicalisant le moins possi- ble et en renouvelant la prévention.

Les conseils d’hygiène de vie pour prévenir les épisodes infectieux et

la nécessité de boire de façon suf- fisante et régulière (1,5 l par jour) pour assurer une chasse et une vidange qui éliminent les germes, font partie de cette éducation.

Quels avantages, selon vous, représentent les cures ther- males ?

La patiente apprend justement à boire. La cure de boisson permet de contrôler les bactéries et l’inflam- mation. Par ailleurs, les effets ioni- ques de l’eau thermale commen- cent à être reconnus. Ensuite, les trois semaines de cure permettent un apprentissage du contrôle de certains risques favorisant la surve- nue de cystites. On sait par exem- ple qu’il existe une relation étroite entre les épisodes de constipation et de cystites. Une éducation à l’hy- giène alimentaire et un encourage-

ment à l’activité physique peuvent être dispensés dans cet environne- ment thermal. Un séjour peut alors améliorer la patiente.

Existe-t-il des résultats d'étude sur les cystites ?

Les médecins ne sont pas for- més à la médecine thermale et le contexte socioprofessionnel ne facilite pas les prescriptions de trois semaines. Personnelle- ment, j’envoie quelques patien- tes en cure chaque année. Si on en connaît les résultats positifs, il serait important qu’ils soient publiés dans de grandes revues.

Un traitement complémentaire qui favorise la diminution du nom- bre d’épisodes, les douleurs asso- ciées et du même coup le nombre de prises d’antibiotiques doit faire parler de lui.

Le thermalisme, un moyen

complémentaire dans la prise en charge des cystites récidivantes

Entretien avec le Pr Philippe Ballangé,

service d’urologie, CHU de Bordeaux

* Ionic solutions and possibilities of prevention of recurrent cys- titis. Benoit JM, Berges JL, Falcou M, Jeanjean P, Jourfier C. Prog Urol. 2006, Apr;16(2):163-7

** HYPERLINK "http://www.ceiep-lapreste.com/"www.ceiep- lapreste.com

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