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UFR Lettres et Langages – Département de Philosophie Année universitaire 2014-2015 P.

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UFR Lettres et Langages – Département de Philosophie Année universitaire 2014-2015

P. L

ANG

UEC 12 – Séminaire A2 d’histoire de la philosophie en Master 1 UEC 32 – Séminaire A2 d’histoire de la philosophie en Master 2

Préparation à l’agrégation 2015 – troisième épreuve d’admissibilité : histoire de la philosophie.

Marx : Manuscrits de 1844, L’idéologie allemande, Introduction à la critique de l’économie politique, Contribution à la critique de l’économie politique,

Le capital (Livre premier).

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La production des idées, des représentations et de la conscience est d’abord directement et intimement mêlée à l’activité matérielle et au commerce [Verkehr] matériel des hommes, elle est le langage de la vie réelle. Les représentations, la pensée, le commerce intellectuel [geistig] des hommes apparaissent ici encore comme l’émanation directe de leur comportement matériel. Il en va de même de la production intellectuelle telle qu’elle se présente dans la langue de la politique, des lois, de la morale, de la religion, de la métaphysique, etc., d’un peuple. Les hommes sont les producteurs de leurs représentation, idées, etc., mais les hommes réels, agissants, tels qu’ils sont conditionnés par un développement déterminé de leurs forces productives et du mode de relations [Verkehr] qui leur correspond, jusqu’aux configurations les plus poussées de ces dernières. La conscience [das Bewusstsein] ne peut jamais être autre chose que l’être conscient [das bewusste Sein], et l’être des hommes est leur processus de vie réel. Et si, dans toute l’idéologie, les hommes et leurs rapports nous apparaissent placés la tête en bas comme dans une chambre noire, ce phénomène découle tout autant de leur processus de vie historique que le renversement des objets sur la rétine découle de son processus de vie directement physique.

Tout à l’opposé de la philosophie allemande qui descend du ciel sur la terre, c’est de la terre au ciel que l’on monte ici. Autrement dit, on ne part pas de ce que les hommes disent, s’imaginent, se représentent, ni non plus des hommes dits, pensés, imaginés, représentés, pour aboutir de là aux hommes en chair et en os ; on part des hommes dans leur activité réelle, et c’est à partir de leur processus de vie réel que l’on représente aussi le développement des reflets et échos idéologiques de ce processus vital. Même les volutes de brouillard dans le cerveau des hommes sont des sublimations [Sublimate] nécessaires de leur processus de vie matérielle, que l’on peut constater empiriquement et qui est attaché à des présuppositions matérielles. De ce fait, la morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l’idéologie, ainsi que les formes de conscience qui leur correspondent, perdent aussitôt toute apparence d’autonomie. Elles n’ont pas d’histoire, elles n’ont pas de développement ; mais ce sont les hommes qui, en développant leur production matérielle et leurs relations [Verkehr] matérielles, transforment, avec cette réalité qui est la leur, aussi leur pensée et les produits de leur pensée. Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui

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détermine la conscience. Dans la première façon de considérer les choses, on part de la conscience comme étant l’individu vivant, dans la deuxième, qui correspond à la vie réelle, on part des individus réels et vivants eux-mêmes et l’on considère la conscience uniquement comme leur conscience.

Karl M

ARX

et Friedrich E

NGELS

, L’Idéologie allemande, « I. Feuerbach », trad. Auger/Badia/Baudrillard/Cartelle (1968/1976), Paris, Les Éditions sociales, 2012, p. 20-21 (traduction modifiée).

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