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Etat sursaturé des vapeurs très raréfiées

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HAL Id: jpa-00205102

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205102

Submitted on 1 Jan 1923

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Etat sursaturé des vapeurs très raréfiées

L. Wertenstein

To cite this version:

L. Wertenstein. Etat sursaturé des vapeurs très raréfiées. J. Phys. Radium, 1923, 4 (8), pp.281-292.

�10.1051/jphysrad:0192300408028100�. �jpa-00205102�

(2)

ETAT SURSATURÉ DES VAPEURS TRÈS RARÉFIÉES

par M. L. WERTENSTEIN

Laboratoire de Radiologie de la Société Scientifique de Varsovie.

1.

-

La condensation des vapeurs sursaturées dont les pressions

saturantes sont de l’ordre de 1 cm de mercure, s’effectue d’une manière

générale sur des centres de condensation (poussières, ions, etc...) préexis-

tants ou formés artificiellement au sein de la masse gazeuse. Pour les vapeurs sursaturées ayant des pressions de l’ordre de 0,001 mm de mer-

cure, les choses doivent se passer d’une manière différente ; de telles

vapeurs possèdent, en l’absence de gaz étrangers, les propriétés des gaz

très raréfiés et la condensation ne peut se faire que sur les parois du réci- pient renfermant la vapeur.

Dans ces conditions, la condensation dépendra essentiellement de la nature des actions entre la surface de la paroi et la vapeur. D’après Knud-

sen (~), ces actions sont caractérisées sur un nombre F- qui exprime la proba-

bilité pour qu’une molécule de la vapeur adhère à la paroi après un seul

choc. Le nombre E a une valeur approchée de l’unité dans le cas la

nature chimique de la paroi est identique à celle de la vapeur; si la paroi

est de nature différente, ê est une fonction décroissante de la température.

Pour le verre et la vapeur de mercure z est voisin de l’unité à la tempéra-

ture de l’air liquide et tombe, à la température ordinaire à une valeur très petite.

La variation de ê en fonction de la température présente une discon- tinuité, appelée par Knudsen « température critique de condensation o qui sépare les régions de condensation très rapide et très lente.

La théorie de Knudsen a été complétée par Langmuir. L’adhérence de la molécule condensée ne peut être définitive, car s’il en était ainsi, toutes les molécules de la vapeur enfermée dans un récipient finiraient par dispa-

raitre et cela, pour une valeur de E aussi petite qu’on voudrait. D’après Langmuir il s’établit, entre la paroi et la vapeur, un régime d’adsorption,

dans lequel le nombre de molécules adsorbées par unité de temps est égal au nombre de molécules quittant la paroi par évaporation. Lang-

muir admet que F- .est, dans tous les cas. voisin de l’unité et que la marche de la condensation est régie par la vitesse d’évaporation qui est

(1) Ann. der Phys., t. 50 p. 4’72.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0192300408028100

(3)

grande dans la région de condensation lente, petite ou négligeable dans la région de condensation rapide. I)ans ce qui suit, nous modifierons légère-

ment la théorie de Langmuir en admettant que les actions entre la paroi et

la vapeur sont caractérisées par une grandeur unique : la vie moyenne de molécules de la vapeur sur la paroi. Cette grandeur que nous appellerons T

est égale, comme il est facile de montrer. au rapport de la densité super- ficielle de la vapeur condensée à la « densité d’évaporation », c"est-à-dire à la messe évaporée par unité de temps et de surface.

On pràvoit et on étal>liia expérimentalement, dans ce travail, que, dans la région de condensation lente, la vapeur adsorbée ne forme pas de couche continuc ; les molécules adsorbées sont séparées par des intervalles

grands par rapport aux dimensions moléculaires. Cependant, la théorie des

probabilités permet de prévoir la formation des champs minuscules cou-

vert î de molécules d’une manière continue. Dans le cas de la vapeur sursa-

turée, ces champs serviront de noyaux de condensation; en effet, dans la

disiribution discontinue une augmentation de la densité de la vapeur pro- vioque un accroissement de la densité superficielle moyenne de la vapeur adsorbée; un tel accroissement n’est pas possible pour un champ continu;

il y aura donc forcément croissance de ce champ, soit en étendue, soit en épaisseur. Cette croissance aboutira finalement il la formation de goutte-

lettes et à rétablissement définitif de l’équilibre thermodynamique.

Nous nous sommes proposés, dans ce travail : d’obtenir quelques renseigneluents quantitatifs relatifs à la marche de la condensation lente de la vapeur de mercure sur le verre; ’20 d’étudier l’adsorption de cette vapeur

sur une surface de verre. L’exécution de ce projet comportait des détermi-

nations de la pression de la vapeur de mercure qui ont été faites par la méthode d’amortissement.

2. Appareil.

-

L’amortissement des oscillations mécaniques d’un sys- tème placé dans un gaz très raréfié est fonction linéaire de la pression de

ce gaz. Pour un accroissement de pression donné, à une température déterminée, l’amortissement augmente d’une quantité proportionnelle à la

racine carrée de la masse moléculaire du gaz. Pour cette raison, la méthode

d’amortissement convient aux gaz lourds et en particulier à la vapeur de

mercure dont le poids moléculaire est égal à 200,6.

Le dispositif adopté, après quelques essais, pour l’étude de l’amortis-

sement dans la vapeur de mercure, est représenté schématiquement sur la

figure 1. LTn disque de mica (M), de 30 mm de diamètre, de 0,08 mm

d’épaisseur est suspendu à un fil de verre. Le disque porte des divisions

(4)

circulaires au nombre de 100, qui ont été faites au tour, muni d’un cercle divisé. en collant le disque sur la face plane d’un cylindre métallique de

méme diamètre, fixé dans le mandrin. Le fil de verre a été obtenu de la manière suivante. Un tube de verre mince, lesté d’un poids de quelques centigrammes est maintenu verticalemcnt. On approche de son milieu la pointe d’une toute petite flamme de gaz. On obtient de cette manière un fil de 2 à 3 centièmes de millimétre de diamètre,

de 10 à 1 ~ cm de longueur, d’épaisseur sensi-

blement uniformc et, cc qui est un grand avan- tage, concentrique aux houts de tube restant.

Gràce à ces bouts, on peut réaliser sans diffi-

cultés une suspension centrée, dans un plan horizontal, du disque de mica. A cet effet, le disque est percé à son centre d’un trou de diamètre exactement égal à celui d’un des bouts

de tube. lntroduit sur ce bout de tube, le

disque est maintenu dans une position normale

au tube par des rondelles de mica épais IVI1 et M~, de 5 mm de diamètre, qui l’enserrent par le bas et par le haut, comme le feraient des

écrous vissés sur une tige traversant le centre du disque. Le bout de tube est évasé dans

son extrémité inférieure; c’est contre cet éya- sement qo’est serré le système rondelles- disque. Un fil de nickel Ni, soudé à l’extrémité inférieure du tube de verre, permet de com-

muniquer au système des oscillations autour

°

d’un axe vertical, au moyen d’un aimant qu’on approche de l’appareil. Le

bou t de tube supérieur est soudé à une tige de verre qui le prolonge et qui

est soudée à son tour il l’cxtrén1ité supérieure de la « cage » constituée par

un tube de ~.0 mm de diamètre prolongé dans sa partie supérieure par

un tube de 10 mm de diamètre.

Pour observer les oscillations on se sert d’un prisme à réflection totale P fixé dans la « cage » sur un support en verre soudé à la paroi, et d’un microscope L avec oculaire a fil de réticule. L’amplitude de l’oscillation est déterminée par la division du disque qui passe par le fil de réticule au

moment ou la vitesse du disque change de sens.

L’avantage manifeste de l’appareil décrit ici co»siste dans la suppres-

sion totale de matières volatiles ou légèrement fusibles ce qui permet de

(5)

chauffer ses parois à une température suffisante pour éliminer les vapeurs

ou gaz adsorbés.

.

Le décrément logai,ithinique à des oscillations du disque est donné

par la relation

où p est le coefficient d’amortissement; T, la période; I, le moment d’iner- tie. Si l’appareil est rempli d’un gaz chimiquement pur, l’on a. à une

pression p suffisamment basse

,

ds est un Álément de surface du disque situé à une distance r de l’axe;

e est le coefficient de frottement extérieur du gaz étudié, donné d’aprés.

Knudsen par la relation

MI masse moléculaire ; 6~ température absolue.

Les constantes de notre appareil étaient les suivantes :

L’étalonnage de l’appareil a été fait avec la vapeur de mercure, l’appa-

reil étant maintenu à une température de_ 32°. Dans ces conditions fiI = 200,6, fi

=

305 et l’on doit avoir

Pour vérifier la formule (2), on a fait dans l’appareil un vide aussi parfait que possible. en ayant soin de chasser les gaz occlus et on l’a

séparé au chalumeau de la pompe en laissant dans l’ajutage inférieur de l’appareil une goutte de mercure. Cet ajutage se trouvait dans un bain d’eau, à une température variable 321, tandis que l’appareil lui-même

était placé dans un four électrique, constitué par un fil de constantan 4) Ces constantes sont relatives à un appareil sensiblement identique à celui décrit

plus haut; il n’en différait que par la suspension, qui était métallique, et était constitué

par une feuille suspendue au moyen de vis et écrous minuscules à un fil de bronze

phosphoreux. L’appareil au disque de mica a été employé dans les mesures d’adsorption

dont il va être question plus loin.

(6)

enroulé sur un tube de verre. La température à l’intérieur du four était

égale à 32°. On faisait varier la pression de la vapeur de mercure en faisant varier la température du bain d’eau et l’on déterminait, pour chaque pres- sion, la valeur du décrément logarithmique des oscillations. La courbe de

l’étalonnage est reproduite sur la figure 2; les abscisses sont les pressions

en mm de mercure qui ont été tirées de la table donnée par linudsen (’).

.

Fig. 2..

On voit que la courbe est sensiblement une droite ; sa pente est égale à ,3 en passant p aux unités C. G. S., on trouve pour p une valeur de

dp

1,0’ i .10-’, légèrement supérieure à la valeur théorique 9 ,02 .10-.

Pour étudier la marche de la condensation d’une vapeur sursaturée,

on maintenait l’appareil à une température constante, voisine de la tempé-

rature ambiante, en entourant l’appareil d’une enveloppe en verre à circu- lation d’eau. La goutte de mercure pouvait être maintenue à une tempéra-

ture supérieure : à cet effet, la partie inférieure de l’appareil était entourée

>

d’un petit four électrique.

La température de l’appareil étant voisine de t6°, on élevait progressi-

vement la température du mercure, en déterminant pour chaque tempéra-

ture. la valeur du décrément logarithmique. Si l’expérience n’est pas con- duite trop lentement, on constate que la pression de vapeur correspond

(1) Aurz. ~l. lhys. 29, 1909, p. 1,9.

,

(7)

sensiblement à la vapeur en équilibre avec la goutte, tant que la tempéra-

ture de mercure ne dépasse pas 23° . Vers 25° la pression cesse d’augmen-

ter, pour une élévation de température ultérieure ; les valeurs de pression

demeurent irrégulières et ont une tendance à diminuer. Lorsque le mercure

se ref roidit, les apparences ne sont pas réversibles ; les pressions sont beaucoup plus petites que dans la série des températures croissantes et sont en général voisines de la pression saturante à la température de 10°.

On a là une image évidente d’une accélération progressive de la: condensa- tion, cette accélération étant liée sans doute à la formation des -centres de condensation.

Si la température du mercure est maintenue constante, on peut

admettre qu il y a, à chaque instant, un quasi-équilibre dans lequel la pression

moyenne au voisinage du disque dépend du rapport de la surface totale des centres de condensation il la surface de la goutte de znercure (voisine de

1 cm2). On peut chercher à évaluer le temps nécessaire à la formation d’une

quantité de centres suffisante pour que ce quasi-équilibre corresponde

sensiblement au principe de la « paroi froide », c’est-à dire à une pression

voisine de la pression saturante à la température de l’appareil. Dans une

série d’expérienres l’appareil était maintenu à une température de 151 (pression saturante 1 barye) et le mercure à 22" (pression saturante 1,9 barye), nous avons trouvé que la pression est tombée au bout d’une

demi-heure à >1 ,3 baryes. 1)ans une autre expérience la différence de

température entre l’appareil et le’ mercure n’était que de 2° la telnpérature

du mercure étant égale à 22~, la pression est tombée il celle de la « paroi

froide » au bout de 3 heures environ. Nous allons utiliser dans la suite ces

données qui ne peuvent avoir qu’un caractère qualitatif pour exquisser une

théorie de la formation des centres de condensation.

3. Formation des centres de condensation..- Cette théorie est basée

sur l’existence d’une adsorption de la vapeur de mercurc par leverre. Pour étudier cette adsorption nous nous sommes servis du dispositif représenté

sur la fig. 3; ~{ est le malomètre il frottement extérieur, au disque de mica, séparé d’une pompe à diffusion par le robinet ri et un tube en U, et par le robinet r.,, d’un récipient en verre contenant 20 g de coton de verre.

La surface du coton de verre était déterminée en mesurant le diamètre moyen des f ils ; elle était égale à 2 0 Cll12 environ. La surface des parois

intérieures du iécipien t é tait fie 1 00 ClI12 environ, de sorte que la surface totale

du verre dans le récipient était égale à 4340 cnr. L’espace libre dans le

manomètre. le récipient il coton de verre et les tubes de communication

(8)

était égal à 350 le robinet r,~ le divisant en deux parties 1 et 2. dont

le rapport était égal à ~ ,13 .

On commençait par faire dans l’espace 1 + 2 un vide aussi parfait

que possible, en plongeant le tube en U dans l’air liquide, et en chauffant

1

le manomètre et les tubes de communication par la f lamne d’un grand

Fig, 3.

brûleur Bunsen ; le récipient était chauffé pendant plusieurs heures à 300-,

dans un four électrique. Les différentes parties du dispositif étant revenues

à la température ordinaire, on fermait ri et r., et on déterminait le décré- ment Ao. On enlevait l’air liquide, et l’on ouvrait le robinet ri . L’accroisse- ment mesurait la pression de la vapeur de mercure introduite dans le manomètre. On fermait ri et après avoir vérifié la constance de il1, on

ouvrait le robinet r~,. Le décrément logarithmique baissait instantanément par suite de la raréfaction de la vapeur, cette baisse était suivie d’une autre plus lente qui indiquait que la vapeur de mercure était adsorbée par le verre. Au bout de 10 minutes. l’état de régime étant établi, on déter- minait le décrément La quantité vl (ài

-

~o) -(Vi --~ v.,) (A,

-

~o) est proportionnelle à la quantité de vapeur adsorbée ; nous appellerons adsorption

relative le quotient de la vapeur adsorbée à la vapeur restée il l’état gazeux.

Dans une expérience faite à 210, l’on avait 4 ào = 0,0~’~ ; ~ 0,19~ ;

4 d.,

=

0, ~ 0’~ ; on en tire pour l’aclsoohtion relative i-

A pression suffisamment basse l’adsorption est, d’après Langmuir. propor-

(9)

tionnelle à la concentration du gaz. On en déduit que 1 doit être. a tempé-

rature constante, indépendant de la pression. Pour vérifier ce point. on ter-

mait r2 et on rétablissait le vide dans le manomètre (ce qui correspondrait à

la valeur du décrément Ao) en ouvrant ri, et en laissant le tube en LT plongé

dans l’air liquide. On fermait r,, on ouvrait r., et, le régime étant atteint,

on déterminait la valeur du décrément 3,j. La quantité de vapeur il l’état gazeux était donc proportionnelle à (vi -~- VI) (A3

-

~~) ; la quantité totale

de vapeur étant, comme il est facile de le voir. proportionnelle à vl .l’2)’

on trouve pour l’adsorption relative

L’expérience a donné pour r la valeur 0,62 en accord suffisant avec

le nombre 0,59 obtenu précédemment.

~

Pour étudier l’influence de la ternpérature sur l’adsorption, on mainte-

nait le récipient à une température supérieure à la température ambiante.

Dans le calcul de ~~ il fallait alors tenir compte de la « pression thermique » découverte par hnudsen, c’est-à-dire du fait que dans un gaz très raréfié les pressions sont, dans deux récipients maintenus à des températures dif-

férentes et communiquant entre eux, proportionnelles aux racines carrées de

leurs températures absolues.

L’adsorption relative diminue rapidement lorsque la température

s’élève : r est égal, pour 3~°, à 0,37: à 66° il est inférieur à 0,1.

Nous pouvons calculer à partir de ces données la vie moyenne d’un atome de mercure frappant la surface de verre. £loient S la surface adsor-

bante ; 1 °. le volume (1’ -j-- v.,) : 0. la température absolue.

Le nombre d’atomes de mercure dans le volume J7 est égal à

Le nombre d’atomes adsorbés par unité de surface est

Le nombre d’atomes tombant sur ’1 cln2 par unité de temps est donné d’après Knudsen par

Dans un état de régime, lu nombre d’atomes quittant, par unité de

(10)

temps, l’unité de surface du verre doit être encore égale à 1,09, l 01 p . L’on a donc, en vertu de la définition.de la vie moyenne,

. Conformément à (4) le nombre d’atomes adsorbés par unité de surface

sous la pression de 1 barye est égal â ~ , ~1 S, I 0’’ . La plus petite distance

moyenne de deux atomes est égale à 9,2,10-ï cm, ce qui montre comme

nous l’avons remarqué plus haut, que les alomes adsorbés ne forment pas

une couche continue. Il nous reste à nous faire une idée du mécanisme pos- sible de la formation des centres. Admettons que la plus petite aggloméra-

tion jouissant des propriétés d’un centre se COIl1!)OSe de ,r e atomes recou-

vrant d’une manière continue une surface a. Faisons de plus l’hypothése

que la vie moyenne d’un atome faisant partie d’une agglomération plus petite qu’un centre est sensiblement égale à r.

Dans ces conditions, on trouve facilement que la probabilité u de for-

mation d’un centre est donnée par I’expression

Pour préciser les valeurs de 11 et r nous supposerons que les centres de condensation ont une structure cristalline. Il semble en effet plausible

d’admettre que dans un noyau formé de quelques molécules, ces dernières

*

occupent des positions fixes. Dans ces conditions l’effet des forces qui

déterminent la structure cristalline doit prédominer sur l’effet de l’agitation thermique. Cette dernière amènera à son tour la destruction de l’édifice

cristallin et le passage à l’état liquide, lorsque par suite de l’augmenta-

tion du volume du cristal les molécules acquerront une facilité de

circulation suffisante. Dans cette manière de voir, nous attribuerons aux

centres de condensation une structure propre à l’état solide de la substance étudiée. Pour le mercure cette structure a été déterminée par Mac Keehan et Cioffi (1).

Le 111eI’CLII’e f orme un réseau rhomboédrique .

,

L’arête du rhomboèdre est égale à 3, 02~.I0-~ cm et l’angle au sommet

à ’~0°3I’. Nous admettrons que dans les cristaux qui se forment par con- densation sur une paroi sensiblement plane, l’axe ternaire est normal à la

paroi, autrement dit qu’il se forme des pI’1s111es hexagonaux réguliers. Nous

(~) Phys. t. 19, (1922), p. 444.

(11)

admettrons, de plus, qu’un prisme hexagonal élémentaire ne pourra se

développer que par suite d’un hasard qui amènera simultanément c’est-à- dire dans l’intervalle de temps r, sept atomes (’) de mercure sur une éten- due J égale à sa base. Cette base est un hexagone régulier dont le côté est égal à la plus petite diagonale des faces du rhomboèdre, c’est-à-dire à

2.3,025.10-1 sin 35°15,5’

=

3.r).10-1. On en tire pour l’aire de l’hexagone

En posaiil )

=

7 et en adoptant pour - la valeur calculée ci-dessus,

nous pouvons appliquer notre théorie à un cas particulier qui correspond à l’expérience décrite plus haut (page 285). Dans cette expérience, le mer-

cure est à 22° ; 12

-

2,05.101i (vapeur saturante à 22°) ; la température

de la paroi froide est égale à 200 (degré de sursaturation 1,19).

Nous aurons

iv est le nombre de centres formés en moyenne dans un temps

’: == 1,08.10-~ s sur un champ de surface égale à G

=

2 . 03 . ~0-~~. Par

unité de temps et de surface, il se formera 2013 centres :

G’’:’

Il est difficile d’imaginer un mécanisme grâce auquel les centres que

nous envisageons comme des édifices quasi-cristallins deviendront des

gouttelettes ayant des dimensions de l’ordre des épaisseurs de « couches

de passage ». Une fois ce premier stage de croissance accompli, l’évolution ultérieure de gouttelettes peut être expliquée de la manière suivante. Assi- milons les gouttelettes à des hémisphères reposant sur le verre par leur

plan équatorial. Si les gouttelettes se coinportaient vis-à-vis de la vapeur d’une manière identique à celle qui caractérise les gouttes macroscopiques,

elles gagneraient === Jl - nt

=

0, ~ 9 ~~’ atomes par unité de temps et de surface; )i’ ’--_ 1.72.101’: est t le nombre d’atomes frappant, par unité de

temps, l’unité de surface, sous la pression saturante à 20° (1,59 baryes), à

la température de ?0° ; n’est - aussi le nombre d’atomes quittant, par éva-

poration, par unité de temps, l’unil,é de surface pure du mercure u, 20°. En

(t) Destinés à occuper les sommets et le centre de l’hexagone.

(12)

réalité, pour les très petites gouttelettes, la croissance sera plus lente :

1" parce que le nombre d’atomes condensés est tout au plus égal à n et est

certainement inférieur à n, la gouttelette étant une formation intermédiaire entre un centre qui condense mal et une goutte qui condense tout ce qu’elle reçoit; 2" parce que le nombre d’atomes évaporés est certainement supé-

rieur à n’, la pression saturante des gouttelettes étant supérieure à celle

des gouttes macroscopiques. Pour rendre compte de ce double facteur,

nous poserons, quelque peu arbitrairement, g

=

0,5 (r2

-

?i’). En dési- gnant par in la masse; par s, la surface; par r, le rayon d’une gouttelette:

par p, la densité; par y,, la ma,-,se d’un atome de Hg, nous aurons :

d’où

Pour effectuer l’intégration, il faudrait tenir compte de la variabilité de

n ; car à mesure que la condensation avance, n se rapproche de Nous

ferons une approximation suffisante, en prenant au lieu de n - ra", la

moitié de la valeur initiale de cette grandeur. Nos formules deviendront ainsi :

Considérons la marche de condensation au bout d’un temps T

=

12.1 O;~

sur une surface S = 9 ~0 cm~ sensiblement égale à la surface des parois

intérieures du manomètre dans lequel nous avons étudié la condensation.

Le nombre de centres formés entre t et t -- di sera 1 Sdt (plus rigou-

,

G=

reusement (8 - - 1) étant la surface recouverte de centres et gout-

JT

telettes au temps t. Nous négligerons E, cette grandeur étant dans tous les

cas observés petite vis-à-vis de ~’) .

La surface totale de ces centres au temps T sera égale à

(13)

La surface totale de tous les centres formés depuis t

=

0, jusqu’à

t

---

T, sera au temps T égale à

Nous voyons qu’au bout du temps considéré (3 h. 20 m) la surface totale des centres sera de même ordre de grandeur que la surface du mer-

cure chauffé et par conséquent suffisante pour faire tomber la pression de

la vapeur à une valeur voisine de celle qui correspond à la température

de la paroi froide. L’expérience indique que la réalisation de cet état demande un temps sensiblement égal au temps admis dans nos calculs.

Sans parler des imperfections évidentes de la théorie qui repose sur quelques hypothèses arbitraires (nombre d’atomes et superficie d’un centre), il con-

vient de remarquer que nous avons négligé le temps nécessaire à la trans- formation d’un centre en une gouttelette, ce qui donne dans notre image,

un temps de condensation plus rapide qu’il ne l’est en réalité, Toutefois, il

nous semble que la théorie proposée ici correspond dans ses grandes lignes

à la réalité et qu’une étude plus détaillée de ce sujet tant au point de vue théorique qu’expérimental fournirait une réponse à la question relative an

rôle joué par la structure cristalline dans l’état liquide de la matière.

Manuscrit reçu le 28 mai 1923.

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